Loi sur les espèces en péril rapport annuel de 2013 2013 : chapitre 8

8 Surveillance

La surveillance des espèces en péril continue dans le réseau des aires patrimoniales protégées de Parcs Canada afin d'évaluer l'état à long terme des espèces ainsi que les résultats des actions de rétablissement. Parcs Canada examine les évaluations détaillées afin de surveiller et de saisir les changements de situation quant à la conservation des espèces et les met à jour à mesure que de nouveaux renseignements sont disponibles. L'information contribue à déterminer les progrès réalisés en vue d'atteindre les objectifs en matière de rétablissement.

Environnement Canada recueille des renseignements sur les espèces en péril sur ses aires protégées et par l'entremise de son programme des oiseaux migrateurs. Les programmes de financement fédéraux administrés par Environnement Canada appuient également les activités de surveillance, y compris le PIH, le FAEP et le FIR. Les renseignements provenant de ces initiatives, ainsi que les renseignements obtenus auprès des organismes partenaires et des chercheurs, permettent de faire un suivi des progrès réalisés en vue d'atteindre les objectifs en matière de rétablissement.

Le Programme d'intervention auprès des mammifères marins de Pêches et Océans Canada, qui en est à sa sixième année, a des réseaux régionaux bien établis qui sont devenus plus visibles auprès du grand public. Le personnel du Ministère et les organismes partenaires externes jouent un rôle clé dans l'intervention d'urgence auprès des animaux marins. En 2013, ils ont effectué 161 interventions à l'échelle nationale auprès d'espèces en péril. Les interventions comprenaient la libération des baleines d’enchevêtrements dans des engins de pêche, la gestion des emprisonnements dans les glaces, la remise en mer d'animaux échoués et des enquêtes menées sur des incidents de harcèlement. Les renseignements provenant des activités d'intervention aident Pêches et Océans Canada à surveiller et à évaluer le niveau de menace de ces formes de préjudice. En outre, le programme s'appuie également sur les renseignements recueillis afin de trouver des moyens de réduire les enchevêtrements et les collisions avec des navires. Les activités de sensibilisation constituent aussi une partie importante du travail accompli pour informer le public en ce qui a trait aux moyens d'aider à protéger les animaux marins et à éviter de les blesser.

Interventions d'urgence auprès de mammifères marins

Le réseau d'intervenants auprès des animaux marins, appuyé par Pêches et Océans Canada, est composé de spécialistes en intervention en cas d'urgence auprès d'animaux marins reconnus à l'échelle internationale qui fournissent des conseils et une expertise en matière de formation à d'autres pays. Les renseignements obtenus grâce aux activités d'intervention sont utilisés pour la gestion adaptative afin d'appuyer la modification réglementaire, la planification du rétablissement des espèces en péril et l'élaboration de politiques par l'entremise de la quantification des menaces qui pèsent sur les espèces d'animaux marins. Au cours de la dernière année, les activités des intervenants auprès d'animaux marins ont capté l'attention à l'échelle nationale et internationale en raison des activités d'intervention d'urgence très publiques, notamment les travaux réalisés pour sauver les bélugas dans le fleuve Saint-Laurent, la mise en liberté d'un épaulard échoué en Colombie-Britannique et l'aide apportée pour libérer des bélugas emprisonnés dans la glace dans le nord. En outre, le Programme d'intervention auprès des mammifères marins a été présenté sur la chaîne de télévision ABC dans trois épisodes de « Sea Rescue » diffusant l'intervention auprès d'un rorqual à bosse du Pacifique victime d'une situation d'enchevêtrement et dans un épisode de « Land and Sea » de CBC montrant l'intervention auprès d'un jeune globicéphale échoué dans les Maritimes.

 

Chercher une aiguille dans une botte de foin : Relevé de colonies de mormons

Le parc national du Canada des Prairies dans le sud de la Saskatchewan abrite la majeure partie de la population nordique de papillons mormons en Amérique du Nord, une espèce menacée en vertu de la LEP. En 2007, Parcs Canada a lancé un projet relatif au mormon pour trouver et mieux comprendre les colonies de mormons. À l'époque, seules six colonies de mormons avaient été cartographiées dans le parc.

Trouver ce papillon rare multicolore revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Habituellement, les mormons ne se déplacent pas hors de leur colonie de saxifrage peltée (Eriogonum pauciflorum) et de bigelovie à bractées glabres (Ericameria nauseosus). Par conséquent, pour aider à affiner les recherches, les scientifiques de Parcs Canada ont élaboré un nouveau modèle d'habitat qui prévoit les meilleurs endroits les plus probables où se trouve le mormon dans le parc. Avec l'aide de 65 bénévoles, 132 colonies de mormons ont été trouvées, soit plus de 20 fois le nombre de colonies que l'on connaissait auparavant!

Ce projet a permis de générer de nouveaux renseignements passionnants concernant le cycle de vie et le comportement de ces papillons. Depuis, les scientifiques du parc ont observé des femelles pondre leurs œufs sur des roches exposées et sur le sol, près de leurs plantes hôtes. Ce comportement diffère de celui de leurs congénères situés plus au sud. Ces nouveaux renseignements sont une contribution essentielle à notre compréhension de l'espèce. Les renseignements obtenus à partir des collectes de données sur le terrain permettront aux gestionnaires du parc d'élaborer des mesures de rétablissement plus ciblées et plus efficaces afin d'assurer la survie du mormon au Canada.


Papillon mormon
Photo : © Shelley Pruss

Sur la piste de la martre d'Amérique

En 1986, la population de martres d'Amérique de Terre-Neuve a été déclarée en voie de disparition et a été protégée en vertu de la LEP depuis qu'elle est entrée en vigueur. Depuis plus de 15 ans, Parcs Canada a réintroduit les martres dans le parc national du Canada Terra-Nova et, à la suite de tous les efforts de rétablissement déployés sur l'île, la situation de risque est passée d'« espèce en voie de disparition » à « espèce menacée » en 2007.

Les efforts de surveillance actuels sont axés sur la capture de martres adultes vivantes et sur la pose de colliers émetteurs pour aider les gestionnaires du parc à mieux comprendre si la population de martres augmente, où elle se déplace et quel type d'habitats les martres utilisent. Les martres sont capables de parcourir de grandes distances : une martre portant un collier émetteur a traversé toute la province et est revenue au cours d'un seul hiver.

D'après les données recueillies jusqu'à présent, le projet est concluant. Le nombre de martres de Terre-Neuve à Terra Nova est en croissance constante, et des martres ont été trouvées dans l'ensemble du parc et ses environs, dans divers types d'habitats. Des efforts continus sont nécessaires afin d'assurer la survie et l'épanouissement des martres une fois encore dans leur province d'origine.


Martre de Terre-Neuve
Photo : © Parcs Canada

8.1 Rapport sur les espèces sauvages visées par la LEP

La LEP exige la préparation d'un rapport général sur la situation des espèces sauvages tous les cinq ans. L'objectif de ce rapport est de fournir aux Canadiens et aux Canadiennes un aperçu des espèces sauvages qui se portent bien, de celles qui devraient faire l'objet de surveillance et de celles qui ont besoin d'être officiellement évaluées ou reévaluées par le COSEPAC. Les rapports intitulés Espèces sauvages : La situation générale des espèces au Canada (voir la section 2.1) que prépare un groupe d'experts fédéral-provincial-territorial remplissent cette obligation. Le prochain rapport, Espèces sauvages 2015, est en cours de préparation.

Le rapport Espèces sauvages 2000 présente les évaluations de la situation générale de 1 670 espèces au Canada. Le rapport Espèces sauvages 2005 présente les évaluations de la situation générale de 7 732 espèces de l'ensemble des provinces, des territoires et des régions océaniques, qui représentent toutes les espèces de vertébrés du Canada (poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères), toutes les espèces de plantes vasculaires du pays et quatre groupes d'invertébrés (moules d'eau douce, écrevisses, odonates et cicindèles). Le rapport Espèces sauvages 2010 présente les évaluations de 11 950 espèces. Le nombre et la variété d'espèces couvertes par ces rapports ont considérablement augmenté, mais le nombre total d'espèces au Canada étant estimé à plus de 70 000, il reste encore beaucoup d'espèces à évaluer.

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