Saumon atlantique (Salmo salar) : note de clarification sur l'évaluation et la mise à jour du rapport de situation du COSEPAC 2010

Comité sur la situation des espèces en péril au Canada
Le 26 novembre 2015

La présente note a pour but d’apporter des précisions sur le traitement du saumon atlantique d’élevage (pisciculture à terre ou élevage en cages) dans les évaluations du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) pour toutes les unités désignables évaluées par ce comité en 2010. Le saumon atlantique d’élevage fait référence au poisson élevé dans des installations aquacoles à des fins commerciales ou qui s’échappe de ces installations et retourne dans les rivières pour frayer. Cette précision fait suite à une demande de la part de Pêches et Océans Canada, reçue en septembre 2015, sur la façon dont le COSEPAC traiterait le saumon d’élevage dans les futures évaluations du saumon atlantique.

Le COSEPAC a élaboré une série de lignes directricesContent Footnote2 pour évaluer si les populations d’animaux ou de végétaux qui ont été directement ou indirectement manipulées par les humains devraient être incluses ou non dans ses évaluations. Par exemple, les interdictions spécifiées par la LEP visent les individus faisant partie de la population identifiée et évaluée par le COSEPAC. Pour déterminer quels individus ou composants seraient sujets aux interdictions en vertu de la LEP, il est essentiel de savoir clairement si les composants sauvages et manipulés font partie de la population évaluée (les « espèces sauvages » selon la terminologie de la LEP). Pour effectuer cette détermination, il faut savoir si les populations manipulées sont génétiquement ou géographiquement distinctes des populations sauvages.

Au moins deux de ces lignes directrices justifient l’exclusion du saumon atlantique d’élevage des évaluations du COSEPAC.

Ligne directrice no 2 : En général, le COSEPAC ne considérera pas comme faisant partie de l’espèce sauvage évaluée toute population manipulée à des fins autres que la conservation de l’espèce (par exemple, pour des raisons commerciales), pourvu que la population soit géographiquement ou génétiquement distincte de l’espèce sauvage évaluée et qu’il n’existe aucune intention de faire en sorte que la population contribue à la population sauvage. Si un tel scénario se présentait, le COSEPAC indiquerait clairement pourquoi la population est exclue.

Le saumon atlantique est élevé à des fins commerciales et non pour la conservation de l’espèce sauvage, et il est génétiquement distinct du saumon sauvage. Il est par conséquent exclu des évaluations en vertu de cette ligne directrice.

Ligne directrice no 6 : Si une introgression est connue ou suspectée, le COSEPAC évaluera si elle est susceptible de nuire à la conservation de l’espèce sauvage. Une incidence négative nette en est une dont l’aboutissement prévu est une réduction dans la valeur adaptative moyenne des individus de l’espèce sauvage évaluée (reflété, par exemple, par une probabilité de survie moindre, un taux de croissance démographique diminué ou une capacité réduite d’adaptation à des changements environnementaux). Dans ces conditions, les hybrides F1, s’ils peuvent être reconnus, et leur descendance ne seront pas considérés comme faisant partie de l’espèce sauvage évaluée. Quand on estime que l’introgression dans une population est étendue, il peut être prudent d’exclure la population entière de l’espèce sauvage évaluée. Ces populations peuvent plutôt être considérées comme une menace à l’espèce sauvage.

De nombreux éléments de preuve indiquent que le saumon atlantique qui s’échappe des fermes d’élevage survit, retourne dans les cours d’eau pour frayer et s’hybride avec le saumon atlantique sauvage, et que ces interactions avec le saumon d’élevage entraînent une réduction du rendement et de la valeur adaptative dans la population sauvage réceptriceContent Footnote 3-5. Par conséquent, le saumon atlantique d’élevage qui s’échappe, s’il peut être reconnu, est exclu de l’évaluation.

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