Balsamorhize à feuilles deltoïde (Balsamorhiza deltoidea) : évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC 2009

Photographie de la balsamorhize à feuilles deltoïdes (Balsamorhiza deltoidea).

En voie de disparition
2009



COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada
logo du COSEPAC


COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la balsamorhize à feuilles deltoïdes Balsamorhiza deltoidea au Canada -- Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 27 p.
(Rapports de situation du Registre public des espèces en péril)

Rapports précédents :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la balsamorhize à feuilles deltoïdes Balsamorhiza deltoidea au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 25 p.
(Rapports de situation du Registre public des espèces en péril)

Ryan, M., et G.W. Douglas. 1996. Rapport du COSEPAC sur la situation de la balsamorhize à feuilles deltoïdes Balsamorhiza deltoidea au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa (Ontario). Pages 1-25.

 

Note de production :
Le COSEPAC remercie Matt Fairbarns d’avoir rédigé la mise à jour du rapport de situation sur la balsamorhize à feuilles deltoïdes Balsamorhiza deltoidea au Canada, préparé en vertu d’un contrat conclu avec Environnement Canada. Erich Haber, coprésident du sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel : COSEWIC/COSEPAC@ec.gc.ca
Site Web : http://www.cosepac.gc.ca/fra/sct5/index_f.cfm

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Update Status Report on the Deltoid Balsamroot Balsamorhiza deltoidea in Canada.

Photo de la couverture :
Balsamorhize à feuilles deltoïdes -- Photo par Hans Roemer.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2009.
No de catalogue : CW69-14/45-2009F-PDF
ISBN : 978-1-100-91939-3

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COSEPAC
Sommaire de l’évaluation

 

Sommaire de l’évaluation – Avril 2009

Nom commun :

Balsamorhize à feuilles deltoïdes

Nom scientifique :
Balsamorhiza deltoidea

Statut :
En voie de disparition

Justification de la désignation :
Cette espèce vivace remarquable ne compte que huit populations naturelles contenant quelque 1600 plants matures. La plus grande population a connu un important déclin au cours des dernières années en raison de l’aménagement du site, ce qui a contribué en grande partie au déclin de 35 à 40 p. 100 de la population canadienne totale. Toutes les populations connaissent une dégradation continue de l’habitat en raison de la compétition des plantes envahissantes introduites. Quatre des huit populations sont également en danger de disparition du pays à cause d’événements stochastiques, et ce, en raison de la présence de seulement un ou quelques plants dans chacune de ces populations.

Répartition :
Colombie-Britannique

Historique du statut :
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1996. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000 et en avril 2009. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.
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COSEPAC
Résumé

Balsamorhize à feuilles deltoïdes
Balsamorhiza deltoidea

Information sur l’espèce

La balsamorhize à feuilles deltoïdes (Balsamorhiza deltoidea) est une herbacée vivace de la famille des Composées. Sa racine pivotante est profonde et charnue, et ses tiges mesurent jusqu’à 1 m. Les feuilles basilaires sont grandes, triangulaires et longuement pétiolées. Les feuilles de la tige sont beaucoup plus petites et plus étroites. Chaque capitule comporte un disque de petites fleurs jaunes, entouré de grands rayons jaunes. L’akène (fruit sec) est petit et glabre.

Répartition

La balsamorhize à feuilles deltoïdes se rencontre depuis la côte sud-est de l’île de Vancouver, la région du Puget Sound et la vallée de la Willamette, dans le centre de l’Oregon, jusqu’en Californie.

Au Canada, elle a été recensée dans certaines localités côtières du sud-est de l’île de Vancouver, depuis Campbell River jusqu’à la région de Victoria. La zone d’occurrence se situe entre 1000 et 1200 km2 environ. Les populations canadiennes sont à une distance d’environ 150 km des populations les plus proches existant actuellement aux États-Unis. L’aire de répartition canadienne représente moins de 1 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce. L’indice de zone d’occupation (IZO) est de 16 km2.

Habitat

Au Canada, la balsamorhize à feuilles deltoïdes pousse à des altitudes faibles à moyennes (jusqu’à 250 m au-dessus du niveau de la mer). Le drainage du sol est habituellement bon à rapide. Le sol est généralement humide au printemps, mais le degré d’humidité diminue au cours de la saison de végétation. Ainsi, pendant la maturation des akènes et la sénescence de la plante, le sol subit un long et important déficit hydrique.

La balsamorhize à feuilles deltoïdes pousse généralement dans des prés ou dans des boisés dominés par le chêne de Garry ou le douglas. La végétation arbustive est généralement clairsemée, même si des arbustes envahissants sont souvent présents. La strate herbacée est habituellement bien développée et dominée par à peu près autant de graminées que de plantes herbacées non graminoïdes. Les graminées envahissantes sont toujours présentes et dominent souvent la strate herbacée.

Dans le sud-est de l’île de Vancouver et les îles voisines, la superficie des milieux propices a beaucoup rétréci au cours du dernier siècle, en raison de la destruction des boisés et des prés maritimes par le développement résidentiel et récréatif. Une proportion appréciable de l’habitat de la plus grande population canadienne de l’espèce, située près de Campbell River, a été convertie en terrains de stationnement et en installations industrielles légères depuis la dernière évaluation de la situation de l’espèce, en 2000.

Les Premières nations du sud-est de l’île de Vancouver brûlaient de vastes secteurs pour y stimuler la croissance de plantes comestibles et pour améliorer les pâturages du gibier. La cessation de ces brûlages a généré des changements majeurs dans la végétation et le sol, lesquels ont rendu les milieux restants beaucoup moins propices à l’espèce.

L’habitat de la plupart des populations s’est grandement détérioré à cause des arbustes et graminées exotiques envahissants.

Deux populations se trouvent sur des terrains fédéraux : l’une est dans un lieu historique national et l’autre est dans une réserve indienne. Une autre population est située dans une réserve écologique provinciale ainsi que sur des terres privées adjacentes. Trois populations se trouvent dans des parcs gérés par des administrations municipales ou régionales. Les deux autres populations se trouvent entièrement sur des terres privées.

Biologie

Au Canada, chez la balsamorhize à feuilles deltoïdes, la levée de la dormance des pousses commence en avril, et la floraison maximale survient en mai. Les fleurs sont entomophiles. La production de graines est souvent limitée par le broutage dû aux vertébrés, par les insectes qui se nourrissent du capitule et par le haut taux d’avortement des graines. Les akènes sont généralement libérés à la fin juin, lorsque la plante commence à flétrir, et la plupart des graines tombent probablement à proximité de leur plante mère.

La germination des graines a probablement lieu au début du printemps. La plupart des plantes prennent généralement plusieurs années avant d’atteindre la maturité.

Au Canada, les populations naturelles de la balsamorhize à feuilles deltoïdes peuvent être gravement affectées par les vertébrés et invertébrés défoliateurs.

Taille et tendances des populations

Au Canada, la balsamorhize à feuilles deltoïdes a été signalée dans au moins 16 et peut-être jusqu’à 20 localités. Cependant, seulement 8 de ces populations existent encore. En 2007, selon les données les plus récentes sur chaque site, 1 589 individus de l’espèce étaient d’une taille suffisante pour fleurir.

Depuis 1996, la plupart des sous-populations ou populations semblent être restées relativement stables. Cependant, la plus grande population est passée d’un sommet d’environ 1 700 individus, en 1992, à 345 individus, en 2007, en raison du développement commercial du site en 2003. Les pertes survenues depuis 1996, qui se situent entre 35 et 40 %, sont dues en majeure partie au déclin marqué de cette seule population.

Facteurs limitatifs et menaces

Mis à part les espèces envahissantes et les herbivores, ce sont le piétinement, la cueillette des fleurs et les activités d’entretien des sentiers qui menacent les populations de la balsamorhize à feuilles deltoïdes. Des mesures ont été prises pour protéger les populations des arbustes envahissants, du piétinement et des herbivores. Peu de mesures ont été prises contre les graminées et autres herbacées envahissantes.

Quatre populations, comptant chacune 10 individus matures ou moins, sont menacées par les phénomènes aléatoires pouvant causer leur disparition du pays.

Importance de l’espèce

La balsamorhize à feuilles deltoïdes a de nombreux usages culinaires et médicaux traditionnels. Les premiers colons de la région de Victoria utilisaient ses graines pour nourrir les poulets. Le capitule attrayant de la balsamorhize à feuilles deltoïdes pourrait en faire une espèce intéressante pour le jardinage. Cependant, la plante est généralement sensible aux invertébrés herbivores.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

La balsamorhize à feuilles deltoïdes n’est pas en péril à l’échelle mondiale. L’espèce est cotée S1, gravement en péril (Critically imperilled), en Colombie-Britannique, la seule province canadienne où l’on trouve cette plante. La balsamorhize à feuilles deltoïdes a été désignée « espèce en voie de disparition » au Canada en 2000 par le COSEPAC. Elle est protégée en vertu de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril sur les territoires domaniaux comme les réserves indiennes et les lieux historiques nationaux.

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Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous–espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous–comités de spécialistes des espèces et du sous–comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions
(2009)

Espèce sauvage
Espèce, sous–espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
*
Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.

**
Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

***
Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.

****
Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

*****
Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

 

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.


Mise à jour - Rapport de situation du COSEPAC sur la
Balsamorhize à feuilles deltoïdes
Balsamorhiza deltoidea
au Canada
2009

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique :
Balsamorhiza deltoidea Nutt.
Nom français :
Balsamorhize à feuilles deltoïdes
Nom anglais :
Deltoid Balsamroot
Famille :
Astéracées (Composées)
Grand groupe végétal :
Eudicotylédones

La balsamorhize à feuilles deltoïdes est une espèce bien définie qui ne compte ni sous-espèces ni variétés (ITIS, 2007).

Description morphologique

La balsamorhize à feuilles deltoïdes (figure 1) est une plante herbacée vivace, dont la racine pivotante profonde et charnue forme une ou plusieurs souches. Chaque souche peut produire une ou plusieurs tiges dressées, non ramifiées, mesurant jusqu’à 1 m. Les feuilles basilaires ont le pétiole long et le limbe triangulaire, grand, pouvant atteindre une longueur de 50 cm et une largeur de 20 cm, denté mais non lobé. Les feuilles de la tige sont beaucoup plus petites et légèrement plus étroites, et leurs pétioles sont progressivement plus courts vers le sommet de la tige. Chaque capitule comporte un disque de petites fleurs jaunes, entouré de grands rayons jaunes. L’akène (fruit sec) est petit et glabre (Hitchcock et al., 1955). Au Canada, la balsamorhize à feuilles sagittées (Balsamorhiza sagittata) est la seule espèce qui pourrait être confondue avec la balsamorhize à feuilles deltoïdes. Cependant, les aires de répartition des 2 espèces ne se chevauchent pas au Canada.

Description génétique

La balsamorhize à feuilles deltoïdes est une espèce diploïde avec un nombre haploïde de 19 (n = 19) (Weber, 1946). Des études portant sur la région de l’espaceur transcrit interne de l’ADN ribosomique nucléaire révèlent qu’il existe des différences marquées entre les diverses populations des États-Unis (Moore et Bohs, 2003).

Unités désignables

Une seule unité désignable est reconnue au Canada, puisque l’espèce y comporte une seule entité taxinomique, dont la répartition est limitée à une petite région de la Colombie-Britannique, située dans l'aire écologique nationale du Pacifique reconnue par le COSEPAC.

Figure 1 : Morphologie de la balsamorhize à feuilles deltoïdes

Dessin de la balsamorhize à feuilles deltoïdes, de la plante entière, de la fleur du disque et de l’involucre.

Dessin de J. Rumley, tiré de Hitchcock et al., 1955; reproduction autorisée; plante entière; fleur du disque et involucre.

Répartition

Aire de répartition mondiale

La balsamorhize à feuilles deltoïdes se rencontre depuis la côte sud-est de l’île de Vancouver, la région du Puget Sound et la vallée de la Willamette, dans le centre de l’Oregon, jusqu’en Californie, où elle pousse à la fois dans les contreforts de la Sierra Nevada et dans les zones côtières arides, atteignant vers le sud la région de Santa Barbara (figure 2).

Figure 2 : Aire de répartition mondiale de la balsamorhize à feuilles deltoïdes

Carte montrant l’aire de répartition mondiale de la balsamorhize à feuilles deltoïdes.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la balsamorhize à feuilles deltoïdes a été recensée dans certaines localités côtières du sud-est de l’île de Vancouver, depuis Campbell River jusqu’à la région de Victoria (figure 3). La zone d’occurrence a été estimée en fonction de la longueur approximative (en km) du littoral s’étendant entre les sites le plus au nord et le plus au sud, multipliée par 3 (parce que l’espèce ne risque pas de pousser à plus de 3 km de la rive). Ainsi estimée, la zone d’occurrence se situe entre 1000 et 1200 km2 environ. Ce résultat est peut-être surestimé, si l’on se fie à l’historique des récoltes, puisque la population de Campbell River est isolée par rapport au reste de l’aire de répartition canadienne située plus au sud. Selon un maillage de 1 × 1 km, l’indice de zone d’occupation (IZO) historique est de 16 km2, alors que l’IZO actuel est de 8 km2. Selon un maillage de 2 × 2 km, l’IZO historique est de 32 km2, alors que l’IZO actuel est de 16 km2. Étant donné la petite superficie d’habitat occupé et de milieux propices existant dans les localités actuelles, le maillage de 1 × 1 km est plus approprié que celui de 2 × 2 km sur le plan biologique.

Figure 3 : Aire de répartition canadienne de la balsamorhize à feuilles deltoïdes

Carte montrant l’aire de répartition canadienne de la balsamorhize à feuilles deltoïdes.

Les cercles indiquent les populations existantes, les étoiles indiquent les populations disparues, et le triangle indique une réintroduction expérimentale.

Le tableau 1 montre clairement que la superficie actuelle d’habitat occupée par les 8 populations (environ 10,3 ha) vise principalement 3 des populations. Ces populations 1, 3 et 9 (et possiblement la population 8) sont vraisemblablement des populations viables, car le nombre d’individus matures présents semble suffire à leur survie, du moins pour les prochaines années. Au total, 3 de ces populations (la population 3, la plus grande actuellement, et les populations 8 et 9) se trouvent dans des parcs régionaux. La quatrième (la population 1, actuellement la seconde en importance, mais dont l’effectif a été réduit par des travaux d’aménagement) se trouve dans une réserve indienne. Selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature, si l’on se fie à la superficie occupée, les populations de la balsamorhize à feuilles deltoïdes ne doivent pas être considérées comme gravement fragmentées.

Tableau 1 : Populations canadiennes de la balsamorhize à feuilles deltoïdes, avec indications sur leur position, leur taille et la propriété des terrains
Position et propriété Année Récolteur/
observateur
Effectif/superficie Notes
1
Campbell River (réserve indienne)
1959 Beamish inconnus Bien qu’on ait utilisé les appellations « sud de Campbell River » et « nord de Campbell River », il s’agit probablement du même site, qui se trouve au nord de la ville de Campbell River, mais sur la rive sud de la rivière du même nom; Fairbarns (2007) a dénombré les individus de taille suffisante pour se reproduire, avec ou sans fleurs.
1968 Bednar inconnus
1968 Krajina inconnus
1991 Brooks inconnus
1992 Douglas? 1600/1260 m2
2004 Douglas 500/1875 m2
2004 Ennis 700-900 indiv.
2007 Fairbarns 345/1600 m2
2
Somenos
(aire protégée par une ONG)
1940s Watts inconnus De 25 à 30 individus cultivés en contenants et réintroduits en 2004 composent actuellement cette population. Ils étaient toujours en vie en 2007.
2007 Polster
3
Mont Tzuhalem
(réserve écologique de la C.-B.)
1930 Newcombe inconnus Fairbarns, 2007 : 253 individus sur un terrain privé et 761 individus sur des terres de la Couronne (seuls ceux de taille suffisante pour se reproduire ont été comptés). Environ 35 % des individus de taille suffisante pour se reproduire étaient en fleurs.
1997 Douglas 344 indiv.
2001 Douglas aucun dénombrement complet
2004 Douglas 463/137 m2
2007 Fairbarns 1014/10.2 ha
4
Koksilah
(propriété inconnue)
non daté Newcombe inconnus Présumée disparue.
5
Witty’s Lagoon
(parc régional)
1965 Carl inconnus Présumée disparue.
6
Fort Rodd Hill
(lieu historique national)
1966 Ashlee inconnus Fairbarns (2007) a dénombré les individus de taille suffisante pour se reproduire, avec ou sans fleurs.
2002 Roemer 4/2 m2
2003 Roemer 1 indiv.
2004 Roemer 4/2 m2
2007 Fairbarns 2/2 m2
7
Mont Skirt
(propriété privée)
1896 Anderson inconnus  
2003 Fuller 1/1 m2
8
Colline Mill
(parc régional)
1963 Hett inconnus Depuis la première observation faite en 1963, une sous-population a disparu; tous les autres dénombrements visent la seule autre sous-population.
1998 Douglas 50/100 m2
2003 Roemer 55/100 m2
2004 Roemer 53/100 m2
9
Lac Thetis
(parc régional)
1940 Eastham inconnus Fairbarns (2005) a recensé plusieurs colonies précédemment signalées et a dénombré les individus de taille suffisante pour se reproduire, avec ou sans fleurs.
1954 Melburn inconnus
1957 Beamish inconnus
1993 Ryan 76/61 m2
1999 Douglas & Fleming ~ 100/100 m2
2005 Fairbarns 166/590 m2
10
Highland Pacific
(propriété privée)
1992 Cadrin inconnus Fairbarns (2007) a dénombré les individus de taille suffisante pour se reproduire, avec ou sans fleurs.
1993 Ryan 70/20 m2
1999 Penny 90/76 m2
2001 Douglas 36/30 m2
2007 Fairbarns 7/20 m2
11
Bras Portage
(terrain municipal)
1976 Brayshaw inconnus Présumée disparue (le site a été détruit en 1997).
12
Esquimalt
(propriété inconnue)
1896 Anderson inconnus Présumée disparue.
13
Beacon Hill
(parc municipal)
1913 Macoun inconnus Fairbarns (2007) a dénombré les individus de taille suffisante pour se reproduire, avec ou sans fleurs.
1993 Ryan 5/2 m2
2004 Douglas 1/1 m2
2007 Fairbarns 1/1 m2
14
Tolmie Farm
(propriété inconnue)
non daté Newcombe inconnus Présumée disparue.
15
Lac Blenkinsop
(propriété inconnue)
1887 Macoun inconnus Présumée disparue. Spécimen récolté par Macoun à « Cedar Hill »; spécimen récolté par Newcombe à « Lost Lake »; spécimen récolté par Walker à « Lakehill ».
1916 Newcombe inconnus
1926 Walker inconnus
16
Royal Oak
(propriété inconnue)
1935 Goddard inconnus Présumée disparue.
17
Victoria Arm
(propriété inconnue)
1893 Macoun inconnus « Victoria Arm » semble être un nom officieux, et la localité est inconnue (il pourrait s’agir de la presqu’île de Saanich).
18
Dews Harbour
(propriété inconnue)
1876 Dawson inconnus « Dews Harbour » semble être un nom officieux, et la localité est inconnue.
19
South Saanich
(propriété inconnue)
1930 Newcombe inconnus South Saanich est un vaste territoire, qui inclut les localités 10, 11, 15 et 16. Le spécimen récolté par Newcombe peut provenir d’une de ces localités ou d’une autre localité de South Saanich.
20
Mont Skist
(propriété inconnue)
1896 Anderson inconnus Spécimen récolté à « Skist Mtn. » par Anderson, qui faisait peut-être référence au mont Skirt (population 8; voir plus haut).

N.B. Mis à part Fairbarns, les chercheurs n’ont pas indiqué s’ils avaient dénombré tous les individus ou seulement ceux qui étaient matures.

La distance séparant l’ensemble des populations canadiennes de la plus proche population historique des États-Unis, située dans le comté d’Island, dans l’État de Washington, est d’environ 50 km. Cette population, qui se trouvait autrefois dans une zone de conservation bien étudiée, n’a pas été signalée depuis 1934 et est présumée disparue. Outre cette dernière, les populations des États-Unis les moins distantes sont dans le sud de la région du Puget Sound, à environ 150 km du Canada (Arnett, comm. pers., 2007). La zone d’occurrence canadienne représente moins de 1 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Les renseignements de la présente section proviennent de données recueillies par M. Fairbarns sur les populations canadiennes actuelles de la balsamorhize à feuilles deltoïdes.

Au Canada, l’espèce pousse à des altitudes faibles à moyennes (jusqu’à 250 m au-dessus du niveau de la mer), sur des terrains dont la pente varie de 0 à 50 %. Si la pente est escarpée, elle est généralement orientée vers le sud ou l’ouest. Les sols sont constitués de dépôts épais (≥ 30 cm de profondeur), à texture moyenne à grossière, comportant généralement une quantité élevée de fragments grossiers. Le drainage est habituellement bon à rapide. Au début de la saison de végétation, le sol reste généralement humide, mais son degré d’humidité diminue par la suite. Ainsi, pendant la maturation des akènes et la sénescence de la plante, le sol subit un long et important déficit hydrique. La surface du sol comporte relativement peu de terre minérale exposée et de litière fine. Les débris ligneux grossiers sont généralement présents, mais rarement abondants. La balsamorhize à feuilles deltoïdes semble avoir besoin d’un sol épais, mais des affleurements rocheux sont souvent présents à l’intérieur ou à proximité des lieux occupés par les populations.

La balsamorhize à feuilles deltoïdes pousse généralement dans des prés, ou dans des boisés dominés par le chêne de Garry ou le douglas. La végétation arbustive est généralement clairsemée, même si leur couverture atteint parfois 25 %. Les espèces arbustives indigènes les plus fréquentes sont le mahonia à feuilles de houx (Mahonia aquifolium) et la symphorine blanche (Symphoricarpos albus). Des espèces arbustives envahissantes, particulièrement le genêt à balais (Cytisus scoparius*)1, sont parfois présentes mais rarement abondantes. Le daphné lauréole (Daphne laureola*) est parfois présent et peut même dominer la strate arbustive par endroits. Dans la plupart des cas, les arbustes envahissants ont vraisemblablement délogé des espèces herbacées.

La strate herbacée est bien développée, habituellement dominée par à peu près autant de graminées que de plantes herbacées non graminoïdes, dont les principales sont l’achillée millefeuille (Achillea millefolium), les camassies (Camassia spp.), le céraiste des champs (Cerastium arvense), le pied-d’alouette de Menzies (Delphinium menziesii), le gaillet gratteron (Galium aparine), le lomatium utriculé (Lomatium utriculatum), la renoncule de l’Ouest (Ranunculus occidentalis), la sanicle à tige charnue (Sanicula crassicaulis) et le zigadène vénéneux (Zygadenus venenosus). Des plantes herbacées non graminoïdes envahissantes sont généralement présentes, mais rarement abondantes. Les plus fréquentes sont la vesce hérissée (Vicia hirsuta*) et la vesce cultivée (V. sativa*). La gesse à graines sphériques (Lathyrus sphaericus*), espèce envahissante de la famille des Légumineuses, est rarement présente, mais peut pousser en abondance. L’élyme glauque (Elymus glaucus) est la seule graminée indigène fréquente et modérément abondante. Les graminées envahissantes sont toujours présentes et dominent souvent la strate herbacée. Les principales espèces sont la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum*), le brome mou (Bromus hordeaceus*), la crételle hérissée (Cynosurus echinatus*), le pâturin des prés (Poa pratensis*) et la vulpie faux-brome (Vulpia bromoides*). Les graminées envahissantes ont probablement délogé des graminées et d’autres plantes herbacées indigènes. La strate muscinale, formée de mousses, d’hépatiques et de lichens, est rarement bien développée.

Les sécheresses estivales font disparaître la végétation herbacée en juin et juillet. Ainsi, la rareté de l’humidité cause un stress intense aux plantes, qui doivent donc s’adapter à la situation afin de rester en compétition. À maturité, la balsamorhize à feuilles deltoïdes possède une longue et profonde racine pivotante qui stocke l’humidité et les nutriments et peut puiser l’humidité du sol se trouvant sous la rhizosphère de la plupart des autres plantes herbacées également présentes. Cependant, la plantule de la balsamorhize à feuilles deltoïdes a un système racinaire peu profond et doit souffrir grandement de la concurrence des autres herbacées et surtout des graminées envahissantes.

Le couvert forestier, s’il est présent, demeure clairsemé et projette sans doute peu d’ombre, en particulier sur les pentes orientées vers le sud. Par contre, les arbustes bas, comme la symphorine blanche, peuvent projeter une ombre épaisse. Cela expliquerait pourquoi la balsamorhize à feuilles deltoïdes ne pousse pas là où se trouve une abondance d’arbustes bas.

Certains des écosystèmes où pousse la balsamorhize à feuilles deltoïdes se prêtaient au brûlage que les Premières nations pratiquaient pour diverses raisons, notamment pour stimuler la production des plantes comestibles (Turner, 1999). Les feux de friche peuvent aussi avoir joué un rôle important dans le maintien des fonctions et propriétés de ces écosystèmes.

Tendances en matière d’habitat

Destruction et fragmentation de l’habitat

Dans le sud-est de l’île de Vancouver et les îles voisines, la superficie des milieux propices à l’espèce a beaucoup rétréci au cours du dernier siècle, en raison de la destruction des boisés et des prés maritimes par le développement résidentiel et récréatif. À Victoria, la superficie des écosystèmes du chêne de Garry a été réduite de 95 %, passant de 10 510 ha en 1800 à 512 ha en 1997 (Lea, 2002). On observe une régression constante de la superficie des milieux propices à l’établissement de l’espèce. Or, le Programme de rétablissement de l’espèce (Parcs Canada, 2006) recommande justement qu’on en établisse de nouvelles populations. Cette situation est attribuable à la demande grandissante de sites récréatifs et à la construction résidentielle s’intensifiant dans l’aire de répartition canadienne de la balsamorhize à feuilles deltoïdes. Par exemple, la population humaine de la région métropolitaine de Victoria est passée d’environ 180 000 habitants en 1966 à un nombre estimatif de 348 467 habitants en 2007. D’ailleurs, il est prévu qu’elle atteindra 407 600 habitants d’ici 2026 (CRD, 2007a,b). Les propriétés les plus coûteuses et les plus convoitées sont dans des secteurs côtiers où se trouvent la plupart des milieux convenant à la balsamorhize à feuilles deltoïdes. Par conséquent, des pressions soutenues s’exerceront pour que les boisés et les prés pouvant abriter l’espèce soient aménagés à d’autres fins.

Une proportion appréciable de l’habitat de la plus grande population canadienne de l’espèce, située à Campbell River, a été convertie en terrains de stationnement et en installations industrielles légères depuis la dernière évaluation de la situation de l’espèce, en 2000.

La menace de perte d’habitat est aggravée par la forte fragmentation des milieux propices restants.

Altération des régimes d’incendie

Durant l’époque précolombienne, les régimes d’incendie de la bande côtière aride du sud-est de l’île de Vancouver étaient probablement plus complexes qu’on ne le croit généralement. Il ne fait aucun doute que les Premières nations de la région brûlaient de vastes secteurs pour y stimuler la croissance de plantes comestibles, en particulier les camassies, dont les bulbes permettaient de constituer des réserves d’amidon. Les Premières nations pratiquaient peut-être aussi le brûlage afin d’améliorer les pâturages du gibier, comme le wapiti et le cerf (Turner et Bell, 1971).

Ces fréquents brûlages de faible intensité tuaient les jeunes pousses d’aulne rouge (Alnus rubra) et de douglas (Pseudotsuga menziesii) et freinaient la croissance du peuplier faux-tremble et de la plupart des espèces arbustives, notamment la symphorine blanche (Symphoricarpos albus) et le rosier de Nootka (Rosa nutkana). Le résultat, une exposition accrue au soleil et une baisse de la compétition, favorisait la croissance des plantes herbacées telles que la balsamorhize à feuilles deltoïdes. Ces pratiques modifiaient même la composition de la strate herbacée, puisque la fréquence de plusieurs espèces hautement compétitives est réduite par une succession rapide d’incendies.

Les pratiques de brûlage des Premières nations ont également joué un rôle important dans le développement (et donc la fertilité) des sols. La matière organique de l’horizon A (horizon minéral supérieur) n’est pas réduite de façon importante par les incendies de faible intensité, parce qu’elle s’est accumulée par décomposition in situ des racines, contrairement aux matières organiques de surface, qui, au lieu de s’accumuler, brûlent complètement et libèrent leurs nutriments. Ainsi, la principale source de matières organiques provenait des herbacées plutôt que des conifères. L’horizon A de ce sol avait donc un pH presque neutre, contrairement à celui des sols acides des forêts de douglas (Broersma, 1973). Enfin, la fréquence des incendies pouvait générer continuellement des « sites sûrs », exempts de déchets organiques de surface pouvant nuire à la germination des graines de la balsamorhize à feuilles deltoïdes et à la croissance de ses plantules.

Envahissement de l’habitat par des espèces exotiques et indigènes

La plupart des localités comportent une couverture importante d’arbustes ou graminées exotiques envahissants (voir plus bas). Dans certains sites, la symphorine blanche, un arbuste indigène, semble maintenant occuper la plus grande partie des milieux qui étaient propices à la croissance de la balsamorhize à feuilles deltoïdes.

Le genêt à balais et les autres arbustes envahissants font l’objet de mesures de lutte dans le cas de cinq des huit populations actuelles, contrairement aux graminées et autres herbacées envahissantes, contre lesquelles on manque de techniques efficaces.

Protection et propriété

Une très petite population, constituée de 2 individus, se trouve dans un lieu historique national géré par l’Agence Parcs Canada. Une population modérément grande, constituée de 345 individus, se trouve dans une réserve indienne, mais une grande partie des milieux propices de cette réserve ont été détruits au cours des 10 dernières années (voir le tableau 1). Une autre population modérément grande, constituée de 1017 individus, est située dans une réserve écologique provinciale ainsi que sur des terres privées adjacentes. Au total, 3 populations se trouvent dans des parcs gérés par des administrations municipales ou régionales. Les 2 autres populations se trouvent entièrement sur des terres privées. La balsamorhize à feuilles deltoïdes qui se trouve sur les territoires domaniaux est protégée et désignée « espèce en voie de disparition » en vertu de la LEP. Les populations présentes dans les parcs gérées par des compétences provinciales et des administrations municipales sont susceptibles de recevoir une certaine protection pour la perte de l’habitat qu’entraînent les travaux d’aménagement.

Biologie

Cycle vital et reproduction

Au Canada, chez la balsamorhize à feuilles deltoïdes, la levée de la dormance des pousses commence en avril (Fairbarns, obs. pers.). Au cours des années moyennes, la floraison maximale survient en mai (obs. pers.). Les fleurs sont entomophiles. Une espèce étroitement apparentée, la balsamorhize à feuilles sagittées (Balsamorhiza sagittata), ne semble pas apte à l’autopollinisation : elle est autofertile lorsqu’elle est pollinisée par des abeilles, mais elle produit un nombre de graines plus élevé par allogamie (Cane, 2005).

Les akènes de la balsamorhize à feuilles deltoïdes sont généralement libérés à la fin juin, lorsque la plante commence à flétrir. Ils n’ont pas de structure favorisant leur dispersion par le vent, l’eau ou les animaux (Fairbarns, obs. pers.). Ainsi, la plupart sont probablement dispersés à très faible distance.

Le moment exact de la germination en conditions naturelles est inconnu, mais des études de multiplication ont montré qu’un taux élevé de germination est obtenu lorsque des graines ayant subi une stratification froide sont semées en planches, à l’extérieur, au printemps (quand la température se situe entre 2 et 6 ° C). Dans de telles conditions, un taux de germination de 37 % a été observé sur une période de 6 semaines. Les premières plantules ont levé 18 jours après l’ensemencement (Drake et Ewing, 1997). Ces résultats laissent supposer que, dans les conditions naturelles, la germination a normalement lieu au début du printemps.

La jeune plante peut être assez sensible à la pourriture des racines si le sol reste humide pendant l’été, qui est normalement une période de dormance (H. Roemer, comm. pers., 2006). En culture, la plante fleurit parfois au cours de la seconde année (F. Hook, comm. pers., 2005), alors qu’en nature, elle prend généralement plusieurs années avant d’atteindre la maturité.

Herbivores

Au Canada, les populations naturelles de la balsamorhize à feuilles deltoïdes peuvent être gravement affectées par les vertébrés et invertébrés défoliateurs. Le cerf à queue noire et le lapin à queue blanche peuvent éliminer suffisamment de feuillage de la plante pour causer un déclin à long terme de sa vigueur (H. Roemer, comm. pers., 2006). Dans l’une des localités, la chenille d’un papillon nocturne (Eurois occulta) a été observée en train de se nourrir du feuillage (Roemer, 2005). Des observations faites dans de nombreuses autres localités ont confirmé que des invertébrés, dont l’identité est inconnue, consomment la plante. Des clôtures permettraient de protéger les plantes des vertébrés herbivores, mais non des insectes défoliateurs, qui causent une perte substantielle de feuillage dans plusieurs populations (Fairbarns, obs. pers.). La première population, située à Somenos, semble avoir disparu depuis que le site a servi de pâturage pour les bovins (Watts ex D. Polster, comm. pers., 2007).

Physiologie

Presque chaque année, dans la plus grande population canadienne de la balsamorhize à feuilles deltoïdes, une forte proportion des graines ont avorté (Fairbarns, obs. pers.), peut-être en raison de l’arrivée rapide de conditions de sécheresse, en juin.

Dispersion

L’akène (fruit sec) est petit, glabre (Hitchcock et al., 1955), sans structure spécifique favorisant sa dispersion sur une grande distance.

Relations interspécifiques

Les grands arbustes et les arbres semblent faire obstacle à la croissance de la balsamorhize à feuilles deltoïdes en limitant la quantité de lumière qui parvient jusqu’à elle. Les plantes ligneuses et herbacées (particulièrement les graminées et autres herbacées robustes et envahissantes) lui font concurrence pour les nutriments. Aucun signe d’autre relation interspécifique d’intérêt biologique n’a été noté à l’égard de la balsamorhize à feuilles deltoïdes.

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

La balsamorhize à feuilles deltoïdes possède un joli capitule, très voyant, passant difficilement inaperçu, et ses feuilles caractéristiques la distinguent aisément des autres plantes à fleurs jaune vif. Des sites pouvant convenir à l’espèce ont fait l’objet de relevés à plusieurs reprises depuis le début des années 1980, dans le cadre d’une série de projets visant à déterminer la répartition des plantes rares des chênaies de Garry et des prairies côtières du sud-est de l’île de Vancouver et des îles Gulf. Les principaux chercheurs ayant participé à ces projets sont Adolf et Oldriska Ceska, Matt Fairbarns, Hans Roemer, Jenifer Penny, Harvey Janszen, Frank Lomer et le regretté George Douglas; tous connaissent (ou connaissaient) bien la balsamorhize à feuilles deltoïdes. Depuis 2002, Fairbarns mène des recherches ciblées dans toute la zone d’occurrence de l’espèce afin de trouver de nouvelles populations, mais il n’en a trouvé aucune (figure 4).

Figure 4 : Activités de recherche de Fairbarns

Carte montrant les activités de recherche de Fairbarns.

Abondance

En l’absence de renseignements visant spécifiquement une espèce de plante vasculaire (comme la balsamorhize à feuilles deltoïdes), NatureServe considère comme occurrence distincte toute population qui est séparée des autres par plus de 1 000 m de milieux ne convenant jamais à l’espèce. Le COSEPAC accepte généralement ce critère pour les espèces de plantes vasculaires. Au Canada, la balsamorhize à feuilles deltoïdes a été signalée dans au moins 16 et peut-être jusqu’à 20 localités (tableau 1). Cependant, seulement 8 de ces populations existent encore.

Au Canada, selon les données les plus récentes sur chaque site, environ 1 589 individus de l’espèce sont d’une taille suffisante pour fleurir.

Un projet expérimental de réintroduction de l’espèce a commencé près de Somenos, en Colombie-Britannique, mais il est trop tôt pour faire un rapport sur les résultats (Polster, comm. pers., 2007). Cette population, dont la probabilité de persistance est plutôt incertaine, n’est pas considérée comme une population actuelle dans la présente mise à jour.

Fluctuations et tendances

Selon l’estimation présentée dans le premier rapport de situation (Ryan et Douglas, 1994), la population canadienne totale de l’espèce comptait alors 1907 individus matures, répartis entre 5 localités vérifiées. Par la suite, on a redécouvert dans des localités historiques 3 populations non rapportées par Ryan et Douglas (1994). Selon eux, la situation des populations situées à Fort Rodd Hill et à la colline Mill était inconnue. Ces populations ont par la suite été redécouvertes par les premiers observateurs, là où elles avaient été trouvées à l’origine. Par conséquent, il semble plutôt improbable que ces populations puissent s’être rétablies après avoir disparu. Par ailleurs, puisque Ryan et Douglas ne mentionnent pas le spécimen récolté par Anderson en 1896 au mont « Skist » (vraisemblablement « Skirt ») et ne signalent pas qu’ils aient fait des relevés dans ce secteur, il est bien possible que cette population ait persisté depuis sa première découverte.

Les similitudes entre les effectifs figurant dans le tableau 1 et ceux présentés par Ryan et Douglas sont trompeuses. De grandes sous-populations ont été découvertes dans le site des populations 3 et 9. En 1996, puisque ces sous-populations et populations étaient sans doute existantes bien que non détectées, la population canadienne totale comptait probablement environ 2600 individus matures. Par conséquent, l’effectif total des populations canadiennes semble être passé d’environ 2600 individus, en 1996, à environ 1589 individus, en 2007. Si l’on prend en considération les incertitudes (particulièrement celles visant les estimations antérieures à 2005), on peut estimer que les pertes survenues au cours de ces 11 ans se situent entre 35 et 40 %.

Depuis 1996, la plupart des sous-populations ou populations semblent être restées relativement stables dans les localités où les données sont comparables. La population 1, autrefois la plus grande, est la seule exception importante : elle est passée d’un sommet de 1700 individus, en 1992, à 345 individus, en 2007, en raison du développement commercial du site en 2003. Il s’agit désormais d’un vestige de prairie de 1600 m2, clôturé et entouré par des chemins, un stationnement et des installations industrielles légères. Le déclin de l’effectif total des populations canadiennes survenu depuis 1996 est dû en majeure partie au déclin marqué de cette seule population.

Immigration de source externe

Des relevés floristiques ont été effectués sur une vaste échelle dans des secteurs voisins situés dans l’État de Washington, y compris dans la presqu’île Olympic (Buckingham et al., 1995) ainsi que les principales îles (Atkinson et Sharpe, 1993) et certains îlots (Giblin, comm. pers., 2006) du comté de San Juan. Ces études semblent indiquer que la balsamorhize à feuilles deltoïdes est absente de la presqu’île Olympic et des îles San Juan. C’est pourquoi les chances d’immigration (par les graines ou le pollen) de l’espèce, depuis les États-Unis, sont négligeables.

Facteurs limitatifs et menaces

L’incidence des espèces envahissantes et des herbivores a déjà été traitée. Le piétinement et la cueillette des fleurs menacent les populations se trouvant le long de sentiers, comme au mont Tzuhalem, au lac Thetis, au parc Beacon Hill et peut-être à Campbell River. Les activités d’entretien des sentiers, comme le nivellement et le fauchage, représentent une menace pour les populations du lac Thetis et du parc Beacon Hill. Le développement commercial au site de Campbell River a entraîné une perte de l’habitat et une réduction de la taille de la population.

Les très petites populations du parc Beacon Hill, du mont Skirt, de Fort Rodd Hill et de Highland Pacific, comptant chacune 10 individus matures ou moins, sont menacées par la dépression de consanguinité et par les phénomènes stochastiques pouvant les faire rapidement disparaître.

Mesures visant à contrer les menaces

Le programme de rétablissement de la balsamorhize à feuilles deltoïdes ne comporte aucune recommandation visant des populations spécifiques. De telles recommandations seront fournies dans un plan d’action n’ayant pas encore été élaboré. Malgré tout, les mesures suivantes ont été prises pour protéger les populations toujours existantes.

Les populations de Campbell River, de Fort Rodd Hill, de la colline Mill, du mont Tzuhalem, du lac Thetis, de Highland Pacific et du parc Beacon Hill ont été cartographiées, et les propriétaires ou gestionnaires des terrains visés ont été mis au courant de l’emplacement des sites.

La population vestige de Campbell River a été clôturée en 2007 afin de prévenir les dommages pouvant être causés par des véhicules circulant sur le terrain de stationnement qui l’entoure. Des programmes de transplantation et de multiplication ont été mis sur pied à Campbell River, mais les individus transplantés semblent ne pas avoir survécu, et il n’existe pratiquement aucun milieu pouvant permettre l’établissement d’individus transplantés. De plus, un programme de lutte contre les arbustes envahissants a été entrepris au site de Campbell River.

La population de Fort Rodd Hill a été cartographiée et est surveillée de près. Les arbustes envahissants font l’objet de mesures de lutte. La population sera protégée des vertébrés herbivores au moyen d’une clôture.

La population de la colline Mill a aussi été cartographiée, et des cages de protection ont été placées autour de la plupart des individus afin de les protéger du broutage par les vertébrés. Les arbustes envahissants font l’objet de mesures de lutte.

Au mont Tzuhalem, la plus grande partie du site a été clôturée afin de protéger la population des activités humaines. Quelques tronçons de sentier ont été fermés afin d’éloigner du site les randonneurs. Malheureusement, de nombreux capitules ont été enlevés en 2006 et 2007, apparemment par des personnes intéressées par la récolte des graines. Les arbustes envahissants font l’objet de mesures de lutte aux alentours de plusieurs sous-populations du mont Tzuhalem.

Même si un programme de lutte contre les arbustes envahissants a été mis sur pied dans nombre de sites, pratiquement aucune mesure n’a été prise contre les graminées et autres herbacées envahissantes. Par ailleurs, en l’absence d’élimination régulière des arbustes envahissants, le principal de ces arbustes, le genêt à balais, peut facilement recoloniser les sites grâce à son réservoir de semences, qui est d’une grande longévité. Même les petites populations de genêt à balais qui arrivent à se rétablir peuvent rapidement réalimenter le réservoir de semences du sol et réduire à néant les résultats de nombreuses années de lutte.

Importance de l’espèce

La balsamorhize à feuilles deltoïdes a de nombreux usages culinaires et médicaux traditionnels (Garth, 1953; Kunkel, 1984; Usher, 1974; Yanovsky, 1936; Zigmond, 1981). Les premiers colons de la région de Victoria utilisaient ses graines pour nourrir les poulets (MacFie, 1972); on pense donc que l’espèce y était féconde et abondante.

Le capitule attrayant de la balsamorhize à feuilles deltoïdes pourrait en faire une espèce intéressante pour le jardinage. Cependant, la plante est généralement sensible aux invertébrés herbivores; il serait donc préférable d’en créer des souches plus résistantes. Au Canada, les semences de l’espèce sont difficiles à obtenir. Au moins un producteur les multiplie pour la vente aux fins d’ornement, mais elles ne sont pas offertes à grande échelle sur le marché de détail canadien.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

L’organisme NatureServe a attribué à la balsamorhize à feuilles deltoïdes la cote « G5 » (non en péril à l’échelle mondiale et ne présentant essentiellement aucun risque de disparition). Dans l’État de Washington, l’espèce est cotée « S2 » (en péril). Elle n’a pas été cotée par les programmes affiliés à NatureServe en Californie et en Oregon, ce qui signifie généralement qu’elle est présente dans ces États, mais non en péril (NatureServe Explorer, 2007).

Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique (British Columbia Ministry of Environment) a inscrit la balsamorhize à feuilles deltoïdes sur la « Liste rouge » des espèces menacées ou en voie de disparition dans cette province et lui a attribué la cote « S1 », signifiant qu’elle y est gravement en péril (BC Species and Ecosystems Explorer, 2007). La balsamorhize à feuilles deltoïdes a été désignée « espèce en voie de disparition » au Canada en 2000 par le COSEPAC et est protégée en vertu de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral sur les territoires domaniaux comme les réserves indiennes et les lieux nationaux historiques.

Résumé technique

Balsamorhiza deltoidea

Balsamorhize à feuilles deltoïdes

Deltoid Balsamroot

Répartition au Canada : Colombie-Britannique

Données démographiques

Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population) Au moins plusieurs années
Pourcentage observé de la réduction du nombre total d’individus matures au cours des dix dernières années De 35 à 40 % au cours des 11 dernières années
Pourcentage prévu de la réduction du nombre total d’individus matures au cours des dix prochaines années Inconnu
Pourcentage observé de la réduction du nombre total d’individus matures au cours de toute période de dix ans, couvrant une période antérieure et ultérieure Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles? Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont comprises? Oui
Est-ce que les causes du déclin ont cessé? Non
Tendance observée du nombre de populations
Déclin historique, mais nombre stable depuis le dernier rapport
Stable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Peu probable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
La population totale est-elle très fragmentée?
Plus de la moitié de la zone d’occupation est occupée par des populations probablement viables, et seule une mince proportion de l’effectif total forme des îlots isolés.
Non


Nombre d’individus matures dans chaque population

Population Nombre d’individus matures
#1. Campbell River 1014
#3. Mont Tzuhalem 2
#6. Fort Rodd Hill 1
#7. Mont Skirt 53
#8. Colline Mill 166
#9. Lac Thetis 7
#10. Highland Pacific 1
#13. Parc Beacon Hill 345
Total 1589
Nombre de populations (emplacements) 8


Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence De 1000 à 1200 km2
Tendance observée de la zone d’occurrence Stable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Indice de zone d’occupation (IZO) 8 km2 selon un maillage de 1 × 1 km et
32 km2 selon un maillage de 2 × 2 km
Tendance observée de la zone d’occupation En déclin
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation? Non
La zone d’occurrence ou la zone d’occupation sont-elles très fragmentées? Non
Nombre d’emplacements actuels 8
Tendance observée du nombre de populations
Déclin historique, mais nombre actuellement stable
Stable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements? Non
Tendance de la superficie ou de la qualité de l’habitat Superficie et qualité en déclin


Analyse quantitative

Non disponible
 


Menaces (réelles ou imminentes, pour les populations ou les habitats)

Menaces pour l’habitat et les populations : la perte causée par le développement commercial, les espèces envahissantes, les herbivores, le piétinement, l’entretien des sentiers, la récolte des graines, la cueillette de fleurs.


Immigration de source externe

Statut ou situation des populations de l’extérieur? États-Unis : non en péril
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Non
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Inconnu
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
La possibilité d’une immigration à partir de populations externes existe t elle? Improbable


Statut actuel

COSEPAC : En voie de disparition (avril 2009)

Sources d’information supplémentaires : aucune

Statut et justification de la désignation

Statut :
En voie de disparition
Code alphanumérique :
Correspond au critère de la catégorie « espèce menacée », A2ac; B1ab(ii,iii.iv,v)+2ab(ii,iii,iv,v), mais l’espèce a été désignée « en voie de disparition », B1ab(ii,iii.iv,v) +2ab(ii,iii,iv,v), parce qu’il est possible que 4 des populations indigènes ne soient pas viables.
Justification de la désignation :
Cette espèce vivace remarquable ne compte que 8 populations naturelles contenant quelque 1600 plants matures. La plus grande population a connu un important déclin au cours des dernières années en raison de l’aménagement du site, ce qui a contribué en grande partie au déclin de 35 à 40 % de la population canadienne totale. Toutes les populations connaissent une dégradation continue de l’habitat en raison de la compétition des plantes envahissantes introduites. Au total, 4 des 8 populations sont également en danger de disparition du pays à cause d’événements stochastiques, et ce, en raison de la présence de seulement 1 ou quelques plants dans chacune de ces populations.


Applicabilité des critères

Critère A (Déclin du nombre total d’individus matures) :
Correspond au critère de la catégorie « espèce menacée », A2ac. Une réduction de 35 à 40 % du nombre total d’individus matures observée au cours des 10 dernières années avec une réduction de la zone d’occupation et une diminution de la qualité de l’habitat.
Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Correspond au critère de la catégorie « espèce menacée », B1ab(ii,iii,iv,v)+2ab(ii,iii,iv,v) avec une zone d’occurrence et un IZO correspondant au présent critère, et dont 4 de ces populations consistent en un seul ou plusieurs individus matures susceptibles d’être non viables; réduction de la superficie de l’habitat en raison de travaux d’aménagement et diminution de sa qualité en raison des espèces envahissantes; chez la population 1 (la plus grande), réduction récente de 35 à 40 % du nombre total d’individus matures, causée par des travaux d’aménagement.
Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
Sans objet.
Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
Sans objet. Bien que l’IZO soit petit, il est peu probable que les menaces actuelles entraînent un déclin rapide de cette espèce dans un avenir rapproché.
Critère E (Analyse quantitative) :
Non disponible.

Remerciements et experts contactés

M. Fairbarns aimerait remercier Jenifer Penny et Marta Donovan du Centre de données sur la conservation (Conservation Data Centre) de la Colombie-Britannique de l’aide qu’elles ont généreusement apportée. Sid Watts a fait visiter le site du mont Tzuhalem à monsieur Fairbarns et a fourni une tonne de renseignements utiles fondés sur les souvenirs accumulés depuis qu’il a visité le site pour la première fois dans les années 1930. Andrea Schiller, du Service canadien des forêts, a aussi fourni un appui précieux.

Sources d’information

Experts consultés

Patrick Nantel (Ph.D.). Biologiste de la conservation, Programme des espèces en péril, Parcs Canada.

David Fraser. Endangered Species Specialist, Biodiversity Branch, Conservation Planning Section, Ministry of Environment, gouvernement de la Colombie-Britannique.

Gloria Goulet. Coordonnatrice des Connaissances traditionnelles autochtones, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement Canada.

Kevin Fort. Species at Risk Biologist, Centre de recherche sur la faune du Pacifique, Service canadien de la faune, Environnement Canada.

Jenifer Penny. Botanist, Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique).

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Sommaire biographique du rédacteur du rapport

Matt Fairbarns est titulaire d’un baccalauréat ès sciences avec spécialisation en botanique de l’Université de Guelph (1980). Depuis une vingtaine d’années, il travaille à la cartographie, à l’inventaire et à la conservation des espèces et écosystèmes rares dans l’ouest du Canada. Il a été botaniste au gouvernement provincial de la Colombie-Britannique jusqu’en 2003. Il dirige maintenant la société Aruncus Consulting, entreprise indépendante spécialisée en conservation biologique. Il a rédigé plusieurs rapports de situation du COSEPAC.

Collections examinées

Les collections suivantes ont été examinées :

  • Herbier du Musée royal de la Colombie-Britannique (Royal BC Museum Herbarium) (V)
  • Herbier de l’Université de Victoria (University of Victoria herbarium) (UVIC)



Notes de bas de page

1 Les espèces marquées d’un astérisque ne sont pas indigènes de l’aire de répartition de la balsamorhize à feuilles deltoïdes en Colombie-Britannique.

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