Pluvier siffleur (Charadrius melodus circumcinctus) programme de rétablissement

Titre officiel : Pluvier siffleur (Charadrius melodus circumcinctus) Programme de rétablissement du Pluvier siffleur DÉCLARATION

Loi sur les espèces en péril

Série de Programmes de rétablissement

(Charadrius melodus circumcinctus) au Canada

Pluvier siffleur, sous-espèce circumcinctus

Pluvier siffleur

La série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril

Qu’est-ce que la Loi sur les espèces en péril (LEP)?

La LEP est la loi fédérale qui constitue l’une des pierres d’assise de l’effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, à permettre le rétablissement des espèces qui, par suite de l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées.

Qu’est-ce que le rétablissement?

Dans le contexte de la conservation des espèces en péril, le rétablissement est le processus par lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces à sa survie sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de survie de l’espèce à l’état sauvage. Une espèce sera considérée comme rétablie lorsque sa survie à long terme à l’état sauvage aura été assurée.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

Un programme de rétablissement est un document de planification qui identifie ce qui doit être réalisé pour arrêter ou inverser le déclin d’une espèce. Il établit des buts et des objectifs et indique les principaux champs des activités à entreprendre. La planification plus élaborée se fait à l’étape du plan d’action.

L’élaboration de programmes de rétablissement représente un engagement de toutes les provinces et de tous les territoires ainsi que de trois organismes fédéraux -- Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et Pêches et Océans Canada -- dans le cadre de l’Accord pour la protection des espèces en péril. Les articles 37 à 46 de la LEP décrivent le contenu d’un programme de rétablissement publié dans la présente série ainsi que le processus requis pour l’élaborer (http://www.registrelep.gc.ca/the_act/default_f.cfm).

Selon le statut de l’espèce et le moment où elle a été évaluée, un programme de rétablissement doit être préparé dans un délai de un à deux ans après l’inscription de l’espèce à la Liste des espèces en péril de la LEP. Pour les espèces qui ont été inscrites à la LEP lorsque celle-ci a été adoptée, le délai est de trois à quatre ans.

Et ensuite?

Dans la plupart des cas, un ou plusieurs plans d’action seront élaborés pour définir et guider la mise en oeuvre du programme de rétablissement. Cependant, les recommandations contenues dans le programme de rétablissement suffisent pour permettre la participation des collectivités, des utilisateurs des terres et des conservationnistes à la mise en oeuvre du rétablissement. Le manque de certitude scientifique ne doit pas être prétexte à retarder la prise de mesures efficientes visant à prévenir la disparition ou le déclin d’une espèce.

La série de Programmes de rétablissement

Cette série présente les programmes de rétablissement élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s’ajouteront régulièrement à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites à la Liste des espèces en péril et que les programmes de rétablissement existants seront mis à jour.

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de rétablissement, veuillez consulter le Registre public de la LEP (http://www.registrelep.gc.ca) et le site Web du Secrétariat du rétablissement (http://www.especesenperil.gc.ca/recovery/default_f.cfm).

 Programme de rétablissement du Pluvier siffleur

(Charadrius melodus circumcinctus) au Canada

  

Octobre 2006

 

 

Pluvier siffleur

 Référence recommandée :

Environnement Canada. 2006. Programme de rétablissement du Pluvier siffleur (Charadrius melodus circumcinctus) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, vii + 32 p.

Exemplaires supplémentaires :

Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public de la Loi sur les espèces en péril (http://www.registrelep.gc.ca/).

Illustration de la couverture : Judie Shore

Also available in English under the title:

“Recovery Strategy for the Piping Plover(Charadrius melodus circumcinctus) in Canada”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2006. Tous droits réservés.

ISBN 0-662-72696-0

No de cat. En3-4/9-2006F-PDF

Le contenu (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Le présent programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec les compétences responsables de la sous-espèce circumcinctus du Pluvier siffleur. Environnement Canada a revu le document et l’accepte comme son programme de rétablissementde la sous-espèce circumcinctus du Pluvier siffleur tel que l’exige la Loi sur les espèces en péril. Ce programme de rétablissement représente également un avis à l’intention des autres compétences et organisations qui pourraient participer au rétablissement de l’espèce.

Les buts, objectifs et approches de rétablissement présentés dans ce programme sont fondés sur les meilleures connaissances existantes et peuvent faire l’objet de modifications découlant de nouveaux résultats et d’objectifs révisés.

Le présent programme de rétablissement constituera la base d’un ou plusieurs plans d’action qui présenteront en détail les mesures de rétablissement précises qui doivent être prises pour appuyer la conservation et le rétablissement de l’espèce. Le ministre de l’Environnement rendra compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada ou toute autre compétence. Dans l’esprit de l’Accord pour la protection des espèces en péril, le ministre de l’Environnement invite toutes les compétences responsables ainsi que les Canadiennes et les Canadiens à se joindre à Environnement Canada pour appuyer le programme et le mettre en œuvre, pour le bien de la sous-espèce circumcinctus du Pluvier siffleur et de l’ensemble de la société canadienne.

COMPÉTENCES RESPONSABLES

Environnement Canada

Agence Parcs Canada

Gouvernement de l'Alberta

Gouvernement du Manitoba

Gouvernement de l'Ontario

Gouvernement de la Saskatchewan

AUTEURS

Le présent programme de rétablissement a été préparé par Diane C. Martens et J. Paul Goossen en consultation avec l’Équipe de rétablissement du Pluvier siffleur des Prairies. 

REMERCIEMENTS

Nous aimerions souligner les efforts considérables de l’Équipe de rétablissement du Pluvier siffleur des Prairies (président : Paul Goossen, Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord) dans la préparation du présent programme de rétablissement : Ken De Smet (Manitoba Conservation), Cheri Gratto-Trevor (Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord), Susan Haig (Oregon State University/United States Geological Survey), Leo Heyens (Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario), Doug Johnson (Saskatchewan Watershed Authority), Karen Kreil (United States Fish and Wildlife Service), Sue McAdam (Saskatchewan Environment), Glen McMaster (Saskatchewan Watershed Authority), Debbie Nielsen (SaskPower), Ken Porteous (Manitoba Conservation) et Dave Prescott (Alberta Sustainable Resource Development). 

Nous désirons également remercier Diane Amirault (Service canadien de la faune, Région de l’Atlantique), Bill Bristol (Administration du rétablissement agricole des Prairies), Jim Duncan (Manitoba Conservation), Bob Murphy (United States Fish and Wildlife Service), Kevin Murphy (Saskatchewan Environment), Erica Nol (Trent University) et Jeff Robinson (Service canadien de la faune, Région de l’Ontario) pour leurs conseils et leurs commentaires en matière de révision. Nous remercions Sharilyn Westworth (Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord) pour son aide et aussi Dave Duncan (Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord), Renee Franken (Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord), Ray Poulin (Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord), Kirsten Querbach (Agence Parcs Canada, Centre de services de l’Ontario), ainsi que la Section de la conservation des habitats du Service canadien de la faune et la Section du rétablissement du Service canadien de la faune qui ont fourni des conseils sur la présentation et le contenu au cours de l’élaboration du présent document.

ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée dans le cadre de tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP conformément à la Directive du Cabinet de 1999 sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés ci-dessous.

Le présent programme de rétablissement favorisera clairement l’environnement en encourageant le rétablissement du Pluvier siffleur. La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent programme sera clairement favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effets négatifs significatifs. Le lecteur devrait consulter plus particulièrement les sections suivantes du document : 1.7 Description des besoins de l’espèce; 1.8 Menaces; 2.4 Approches recommandées pour l'atteinte des objectifs du rétablissement; 2.6 Effets sur les espèces non ciblées.

RÉSIDENCE

La LEP définit la résidence comme suit : Gîte -- terrier, nid ou autre aire ou lieu semblable -- occupé ou habituellement occupé par un ou plusieurs individus pendant tout ou partie de leur vie, notamment pendant la reproduction, l’élevage, les haltes migratoires, l’hivernage, l’alimentation ou l’hibernation [Paragraphe 2(1)].

Les descriptions de la résidence ou les raisons pour lesquelles le concept de résidence ne s'applique pas à une espèce donnée sont publiées dans le Registre public de la LEP : http://www.sararegistry.gc.ca/plans/showDocument_f.cfm?id=596.

PRÉFACE

Le Pluvier siffleur est un oiseau migrateur protégé par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, et sa gestion relève de la compétence du gouvernement fédéral. En vertu de l’article 37 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), le ministre compétent doit préparer un programme de rétablissement pour toute espèce sauvage inscrite comme disparue du pays, en voie de disparition ou menacée. Le Pluvier siffleur a été désigné comme étant en voie de disparition par le COSEPAC en 2001 et il a été officiellement inscrit à la liste des espèces en voie de disparition de la LEP en juin 2001. Le Service canadien de la faune de la Région des Prairies et du Nord (Environnement Canada) a dirigé l’élaboration du présent programme de rétablissement. Le programme est conforme aux exigences de la LEP en ce qui a trait au contenu et au processus (articles 39-41). Il a été élaboré en collaboration ou en consultation avec :

·       les administrations des provinces où l’espèce est présente – Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Alberta;

·       le gouvernement fédéral – Service canadien de la faune (Région de la capitale nationale, Région de l’Ontario, Région des Prairies et du Nord);

·       des organismes environnementaux non gouvernementaux – Nature Saskatchewan;

·       des intervenants de l’industrie – SaskPower, Saskatchewan Watershed Authority;

·       les États-Unis par une représentation au sein de l’Équipe de rétablissement du Pluvier siffleur des Prairies.

Il s’agit du premier programme de rétablissement à être versé au Registre public de la LEP pour le Pluvier siffleur de la sous-espèce circumcinctus. Le programme de rétablissement du Pluvier siffleur de la sous-espèce melodus, qui vit dans l’est du Canada, sera publié séparément.

SOMMAIRE

Le Pluvier siffleur (Charadrius melodus circumcinctus) est désigné comme espèce en voie de disparition au Canada (Boyne, 2001). Aux États-Unis, il a été classé parmi les espèces menacées dans les Grandes Plaines du Nord et parmi les espèces en voie de disparition dans la région des Grands Lacs des États-Unis (Sidle, 1985). À l’issue du recensement international du Pluvier siffleur de 2001, l’effectif des populations des Grands Lacs, et des Grandes Plaines du Nord et des Prairies a été estimé à 3 026 adultes. De ce nombre, 974 adultes (32 %) se trouvaient au Canada (Ferland et Haig, 2002). La population de Pluviers siffleurs est petite et disséminée sur un vaste territoire, et elle fait face à des menaces persistantes. Les principales menaces à son rétablissement sont la prédation, la perte d’habitat et les perturbations anthropiques. Le rétablissement de la sous-espèce exigera des mesures de gestion soutenues.

Le programme de rétablissement de la population des Prairies canadiennes a pour but d'avoir un minimum de 1 626 Pluviers siffleurs adultes (813 couples) au cours de trois recensements internationaux consécutifs (c.-à-d. sur une période de 11 ans). Voici les cibles de populations minimales (nombre d’adultes) pour chaque province : 300 pour l’Alberta, 1 200 pour la Saskatchewan, 120 pour le Manitoba et 6 pour l’Ontario (lac des Bois). L'atteinte de ces objectifs devrait permettre au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) de désigner le Charadrius melodus circumcinctus à une catégorie de moindre risque, soit celle d’espèce menacée. Dans le cas de la population canadienne des Grands Lacs, on espère que le Pluvier siffleur, actuellement disparu en tant qu'espèce reproductrice, se réétablira. Ce réétablissement dépendra en grande partie de l’essor et de la dispersion de la sous-espèce dans la partie américaine des Grands Lacs. Des objectifs de population pour les pluviers des Grands Lacs du Canada seront proposés une fois que la région aura été recolonisée.

Le but du rétablissement sera atteint principalement par la protection de l’habitat et l’accroissement de la productivité. L’habitat sera protégé par l'application de la réglementation relative à la protection de l'habitat et par la conclusion d'accords de conservation et d’intendance. Pour accroître la productivité, les mesures prévues sont la gestion des prédateurs, la gestion du bétail et la réduction des perturbations humaines aux sites occupés par le pluvier.

L’habitat essentiel de la sous-espèce n’est pas désigné dans le présent programme de rétablissement. Bien que plusieurs attributs et critères aient été décrits pour faciliter cette désignation, les connaissances qui permettraient de savoir quels sites spécifiques répondent à ces critères sont actuellement manquantes. La désignation de l'habitat essentiel sera faite dans les futurs plans d’action.

Pour accroître les chances de survie et de rétablissement de la sous-espèce, il faudra mieux comprendre les déplacements des oiseaux nicheurs entre le Canada et les États-Unis, les menaces qui pèsent sur les lieux d’hivernage et de reproduction ainsi que la répartition de la population hivernante, y compris au Mexique. La coopération internationale sera donc une condition essentielle au rétablissement. En outre, il faudra à tout prix tenir compte de la situation de la population des États-Unis au moment d’envisager l’inscription de la population canadienne à une catégorie de moindre risque.

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