Oponce de l'est (Opuntia humifusa) évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2010

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes

Information sur le document

L'oponce de l'Est Opuntia humifusa

Photographie d’une Oponce de l’Est (Opuntia humifusa).

En voie de disparition – 2010

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l'oponce de l'Est (Opuntia humifusa) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + 34 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’oponce de l’Est (Opuntia humifusa) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 8 p.

White, D. J. 1998. Rapport du COSEPAC sur la situation de l’oponce de l’Est (Opuntia humifusa) – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1–8.

Klinkenberg, B. et R. Klinkenberg. 1985. COSEWIC Status Report on the Eastern Prickly Pear Cactus, Opuntia humifusa, in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 43 p.

Note de production :
Le COSEPAC remercie Heather Pankhurst, Ken Ursic et Vladimir Kricsfalusy pour la rédaction du rapport de situation sur l’oponce de l’Est (Opuntia humifusa) au Canada, dans le cadre d’un contrat avec Environnement Canada. Erich Haber, coprésident du Sous–comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel
Site Web

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Eastern Prickly Pear Cactus Opuntia humifusa in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Oponce de l'Est -- Ó J.R. Manhart.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2010.
No de catalogue CW69–14/98–2010F–PDF
ISBN 978–1–100–94847–8

COSEPAC – Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Avril 2010

Nom commun
Oponce de l'Est

Nom scientifique
Opuntia humifusa

Statut
En voie de disparition

Justification de la désignation
Ce cactus des habitats sablonneux est restreint au Canada à deux très petites localités dans l’extrême sud–ouest de l’Ontario, le long de la rive nord du lac Érié. Les deux populations indigènes sont principalement menacées par la perte et la dégradation de l’habitat causées par la succession végétale et l’érosion du littoral. Des événements stochastiques pourraient facilement éliminer la population de l’île Pelée, qui ne compte que quelques individus.

Répartition
Ontario

Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1985. Réexamen et confirmation du statut en avril 1998, en mai 2000, et en avril 2010.

COSEPAC – Résumé

Oponce de l'EstOpuntia humifusa

Information sur l’espèce

L’oponce de l’Est (Opuntia humifusa) est une plante succulente basse et couchée, formant des colonies qui ne dépassent normalement pas la hauteur de deux segments de tige. Ces segments sont charnus ou fermes et deviennent ridés en cas de stress hydrique. Les tiges sont parsemées de groupes d’épines et de soies barbelées. Les fleurs, apparaissant en juin, sont grandes, cireuses, jaunes, parfois jaune orangé ou rougeâtres à la base des pétales. Les fruits sont oblongs, de couleur rouge brunâtre à maturité. L’espèce pousse en petites colonies serrées ou en grandes colonies clairsemées réunissant des milliers de tiges.

Répartition

L’oponce de l’Est se rencontre aux États–Unis et au Canada. L’espèce est largement répandue, étant présente depuis le Massachusetts jusqu’à la Floride, dans l’est du continent, et depuis le Dakota du Sud jusqu’à l’est du Texas, dans l’ouest. Au Canada, les populations sont situées dans deux localités de l’extrême sud–ouest de l’Ontario, la pointe Pelée et l’île Pelée, dans le lac Érié; la superficie totale occupée par l’espèce est de seulement environ 1 063 .

Habitat

Au Canada, l’oponce de l’Est est confiné à des milieux sableux secs dégagés ou semi–dégagés, dans les flèches de sable du lac Érié.

Biologie

L’oponce de l’Est est une plante vasculaire vivace qui produit des fleurs jaunes sur le bord des articulations de ses tiges matures. Les semis ont besoin de six à huit ans pour parvenir à maturité et fleurir. Au Canada, la floraison survient de juin à août. L’espèce se reproduit par voie sexuée, au moyen de graines, et par voie asexuée, par marcottage, enracinement de fragments de tige détachés ou repousse à partir de la souche après destruction des parties aériennes. Au Canada, où l’espèce pousse près de la limite nord de sa répartition, la reproduction se fait principalement par voie asexuée. La production de graines viables exige une pollinisation croisée. Les principaux pollinisateurs sont les bourdons, mais on a observé que d’autres espèces d’abeilles butinent les fleurs de l’espèce.

Taille et tendances des populations

Au Canada, les populations naturelles existantes d’oponce de l’Est se trouvent à la pointe Pelée et à l’île Pelée, dans le lac Érié. Des études génétiques préliminaires ont permis d’avancer qu’il y aurait deux populations dans le parc national de la Pointe–Pelée, mais ces populations ne sont pas encore jugées distinctes, des études plus poussées étant nécessaires à ce sujet. On estime que 2 418 individus sont présents à la pointe Pelée. À l’île Pelée, il existe une seule population, dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, et on estime que cette population compte 27 individus. Les deux populations ont fait l’objet d’inventaires et de surveillance périodiques, mais le dénombrement exact des individus (genets) composant chaque population a été entravé par le fait que l’espèce forme des colonies serrées où les tiges des divers individus se chevauchent, ce qui rend difficile une estimation visuelle du nombre d’individus composant chaque colonie. En 2003, une nouvelle méthode d’inventaire a été mise au point et appliquée aux individus de la pointe Pelée, ce qui devrait faciliter une estimation cohérente des effectifs et une analyse comparative des tendances dans le cadre des activités futures de surveillance. Malgré ces progrès, les recherches menées depuis peu à la pointe Pelée et à l’île Pelée continuent de révéler la présence de colonies qui n’avaient jamais été signalées.

Facteurs limitatifs et menaces

La perte d’habitat est le principal facteur limitatif affectant les populations canadiennes d’oponce de l’Est. À la pointe Pelée, l’étendue des milieux convenant à l’espèce a beaucoup diminué au cours des 30 dernières années. Des milieux sableux secs et dégagés où pousse l’oponce de l’Est sont détruits par la succession vers une végétation ligneuse. Le taux de création de nouvelles superficies d’habitat le long du littoral ouest, par accumulation littorale, a également été réduit par le développement foncier des côtes, qui a modifié la dynamique naturelle du transport de sédiments. Il reste donc moins de milieux pouvant être colonisés par l’espèce. La population de l’île Pelée est également menacée par la succession végétale. L’érosion et l’abrasion glacielle reliées aux grandes tempêtes constituent également des menaces épisodiques. L’espèce possède aussi de faibles taux de germination et de croissance, qui limitent le rythme auquel elle peut migrer et coloniser les milieux qui lui conviennent. Le prélèvement illégal à des fins horticoles, survenu dans le passé, ainsi que le piétinement par les randonneurs et les ornithologues, qui se poursuit, constituent également des menaces pour l’espèce.

Importance de l’espèce

Les populations canadiennes d’oponce de l’Est se trouvent près de la limite nord de la répartition nord–américaine de l’espèce. C’est une des deux seules espèces de cactus dont on a signalé la présence naturelle en Ontario et une des rares espèces de cactus très rustiques présentes en Amérique du Nord. L’importance écologique des populations canadiennes est limitée, car elle ne vise qu’un territoire restreint. Cependant, dans la partie centrale de son aire de répartition, l’espèce est reconnue pour sa capacité de stabiliser les sols et de servir de nourriture à des animaux sauvages. L’espèce revêt également une importance culturelle, car elle est depuis longtemps utilisée par les autochtones à des fins alimentaires. Au Canada, l’espèce est un symbole culturel important, étant associée au climat chaud et à la basse latitude du sud–ouest de l’Ontario.

Protection actuelle

Au Canada, les populations naturelles d’oponce de l’Est sont entièrement situées à l’intérieur de zones protégées. La population de la pointe Pelée se trouve dans le parc national de la Pointe–Pelée, géré par l’Agence Parcs Canada, tandis que la population de l’île Pelée se trouve dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, gérée par Parcs Ontario. L’habitat de l’espèce jouit de la protection que lui confèrent certaines lois fédérales et provinciales, notamment la Loi sur les parcs nationaux du Canada (2008) et la Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation, ainsi que d’autres lois et politiques. À l’échelle internationale, toutes les espèces de la famille des Cactacées sont protégées en vertu de l’annexe II de la CITES. En mai 2000, l’espèce a été classée « en voie de disparition » par le COSEPAC. Elle est aussi actuellement inscrite comme « en voie de disparition » à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada.

Résumé Technique

Opuntia humifusa

Oponce de l’Est – Eastern Prickly Pear Cactus

Répartition au Canada :
Ontario

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, l’âge moyen des parents dans la population : indiquer si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2008] est utilisée).
En Ontario, il faut environ 6 à 8 ans pour qu’un semis commence à fleurir. La durée d’une génération est probablement encore beaucoup plus longue, étant donné le nombre de grandes colonies présentes à la pointe Pelée.
Probablement bien supérieure à 8 ans en Ontario, peut–être de l’ordre de 10 à 20 ans
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou
prévu] du nombre total d’individus matures?
Un certain nombre d’individus poussant sur le littoral ont été détruits par des tempêtes, ainsi que par l’érosion dans le cas de la très petite population de la pointe Fish. La progression de la succession végétale provoquera probablement encore des déclins à la pointe Pelée. Cependant, aucunes données fiables ne permettent d’estimer la variation réelle du nombre d’individus matures avec le temps, parce qu’il est difficile de dénombrer les individus et qu’on manque de relevés détaillés fondés sur une méthodologie normalisée. De plus, il n’existe aucunes données sur le rapport entre les taux naturels de mortalité et de recrutement. On sait cependant que la succession végétale et l’érosion littorale ont provoqué une destruction et une dégradation de l’habitat au cours des dernières générations et que cela devrait continuer et provoquer la destruction d’un nombre indéterminé d’individus.
Inféré et prévu
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq ans ou deux générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé]
de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction
ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé]
de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure.
Inconnu
Est–ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
Réversibles seulement en partie; déclin probablement en cours.
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
63 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO)
[Fournissez toujours une valeur selon la grille de 2 x 2; d’autres valeurs peuvent également être inscrites si elles sont clairement indiquées (p. ex., grille de 1 x 1, zone d’occupation biologique)]. Seize selon la grille de 2 x 2 et neuf selon la grille 1 x 1 km.
< 20 km²
La population totale est–elle très fragmentée?
Non
Nombre de « localités »
2
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice
de la zone d'occupation?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de populations?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de localités?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
Une superficie d’habitat a été détruite par des tempêtes
le long de la côte, et des changements liés à la succession
végétale ont eu un impact sur la qualité de l’habitat dans la
sous–population des champs de l’intérieur de la pointe Pelée.
Déclin de la superficie et de la qualité de l’habitat.
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation?
Non

Nombre d’individus matures dans chaque population

Population
Nombre d’individus matures
Pointe Pelée :
sous–population du littoral ouest – 1 266 genets;
sous–population de l’intérieur – 1 152 genets.
2 418 genets
Île Pelée: Rés. nat. prov. de la Pointe Fish :
27 genets
Total
Le nombre exact d’individus matures selon la définition adoptée par l’UICN et le COSEPAC est inconnu en raison de la difficulté à déterminer le nombre réel d’unités se reproduisant par voie sexuée ou asexuée. On a déduit qu’il y a un minimum de 2 445 genets actuellement mais on croit que le nombre total « d’individus matures » (se reproduisant par voie sexuée ou asexuée) tel que défini par le COSEPAC est plus élevé quoique vraisemblablement inférieur à 10 000 individus.
Possiblement au moins 2 445 genets

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].
Aucune n’est disponible.

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

La menace la plus imminente est la destruction et la dégradation de l’habitat. Des superficies d’habitat ont été détruites par la succession végétale et par l’érosion littorale. L’élimination des perturbations naturelles et la modification de la dynamique du transport de sédiments sur la côte du lac Érié ont contribué à la destruction de l’habitat. Les perturbations associées à la randonnée pédestre et à l’observation des oiseaux constituent une menace potentielle, car ces activités provoquent souvent le piétinement accidentel des plantes.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur
Espèce relativement en sécurité : cote N5 à l’échelle des États–Unis.
Une immigration a–t–elle été constatée ou est–elle possible?
Inconnu
Des individus immigrants seraient–ils adaptés pour survivre au Canada?
Probablement, si des spécimens des États du nord des États–Unis étaient transplantés au Canada.
Peut–être
Y a–t–il suffisamment d’habitat disponible au
Canada pour les individus immigrants?
Peu
La possibilité d’une immigration de populations externes existe–t–elle?
Non

Statut existant

COSEPAC :
Espèce en voie de disparition (avril 2010)

Statut et justification de la désignation

Statut
Espèce en voie de disparition
Code alphanumérique
B1ab(iii)+B2ab(iii)

Justification de la désignation :
Ce cactus des habitats sablonneux est restreint au Canada à deux très petites localités dans l’extrême sud–ouest de l’Ontario, le long de la rive nord du lac Érié. Les deux populations indigènes sont principalement menacées par la perte et la dégradation de l’habitat causées par la succession végétale et l’érosion du littoral. Des événements stochastiques pourraient facilement éliminer la population de l’île Pelée, qui ne compte que quelques individus.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet.
L’ordre de grandeur des pourcentages de déclin demeure incertain.

Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », B1ab(iii)+B2ab(iii), car la zone d’occurrence et l’IZO se situent à l’intérieur des limites fixées, et le déclin de l’habitat se poursuit dans les deux localités.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet. La taille de la population se situe entre 2 500 et 10 000 individus matures et un déclin continu de la population est prévu mais on n’en connait pas l’ampleur. Aucun autre sous–critère ne s'applique.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Sans objet.
Bien que l’espèce ne soit présente que dans 2 localités et ait un IZO de moins de 20 km², il n’est pas certain qu’un nombre suffisant d’individus matures pourraient être détruits en un court laps de temps pour qu’il y ait un déclin rapide de la population totale.

Critère E (analyse quantitative) : Aucune n’est disponible.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous–espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous–comités de spécialistes des espèces et du sous–comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2009)

Espèce sauvage
Espèce, sous–espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur L'oponce de l'Est Opuntia humifusa au Canada – 2010

Information sur l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique : Opuntia humifusa (Raf.) Raf.
Synonymes :

  • Cactus humifusus Raf.; Opuntia compressa (Salisb.) J.F. Macbr.;
  • Opuntia rafinesquei Engelm.;
  • Opuntia cumulicola Small;
  • Opuntia vulgaris auct. non Mill.;
  • Opuntia mesacantha Raf.


Noms communs : oponce de l’Est, raquette de l’Est; Eastern Prickly Pear Cactus, Devil’s–tongue, Spreading Prickly Pear, Compressed Cactus.
Famille : Cactacées
Grand groupe végétal : Eudicotylédones

« Opuntia humifusa (Raf.) Raf. » est le nom scientifique accepté dans la base de données du Système d'information taxonomique intégré (ITIS, 2008). Trois variétés sont reconnues, mais la variété typique (O. humifusa var. humifusa) est la seule à être présente au Canada.

Description morphologique

L’Opuntia humifusa est un cactus bas et rampant à tiges succulentes, vertes, articulées et plutôt arrondies, mais aplaties. Les tiges portent ici et là des touffes d’épines et de soies raides barbelées. Les fleurs, apparaissant en juin, sont grandes, cireuses, jaunes, parfois avec le centre jaune orangé ou rougeâtre. Le fruit est comestible, oblong, de couleur rouge brunâtre à maturité. L’espèce pousse en petites colonies serrées ou en grandes colonies d’individus éparpillés se comptant par milliers (figure 1).

Figure 1. Morphologie de l’oponce de l’Est. Reproduction autorisée d’un dessin tiré de The New Britton and Brown Illustrated Flora of the Northeastern United States and Adjacent Canada (Volume 2), copyright 1952, The New York Botanical Garden.

Morphologie de l’oponce de l’Est.

Structure spatiale et variabilité de la population

L’Opuntia humifusa compte deux populations naturellement présentes au Canada. Des études génétiques préliminaires ont permis d’avancer qu’il y aurait deux populations dans le parc national de la Pointe–Pelée, mais ces populations ne sont pas jugées distinctes aux fins du présent rapport. Une autre population se trouve à l’île Pelée, dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, et cette population est isolée de celles se trouvant sur la terre ferme.

Au cours des dernières années, plusieurs chercheurs ont essayé de décrire les relations génétiques existant parmi les populations canadiennes d’O. humifusa. En 1998, Swain a soumis à des analyses alloenzymatiques des spécimens recueillis à la pointe Pelée et a ainsi pu établir que peu de variation génétique s’exprimait au sein de cette population. On a avancé que la pointe Pelée comptait une seule population, comprenant un à plusieurs individus. Par la suite, Lovett–Doust et al. (2003) ont réexaminé la population de la pointe Pelée à l’aide d’une technologie d’empreintes ADN fondée sur le polymorphisme de longueur des fragments amplifiés (AFLP), en utilisant 60 échantillons recueillis dans le parc national. Cette analyse a permis de distinguer deux catégories de spécimens en fonction de leur similarité génétique. Une cartographie des lieux de prélèvement des échantillons a révélé qu’une des deux catégories correspondait aux échantillons prélevés dans les dunes littorales de la partie ouest du parc, tandis que l’autre correspondait aux échantillons prélevés dans les terres agricoles abandonnées se trouvant plus à l’intérieur. Selon les résultats de cette étude, il semble que l’O. humifusa, dans le parc national de la Pointe–Pelée, présenterait une variabilité génétique supérieure à ce que l’on croyait et compterait probablement deux populations, réunissant des centaines d’individus.

Dans le parc national de la Pointe–Pelée, les individus poussant dans les dunes littorales sont séparés de ceux poussant plus à l’intérieur par une route ainsi que par les forêts et savanes traversant le parc du nord au sud. En moyenne, les deux populations sont séparées par une distance de 200 m. Lovett–Doust (comm. pers., 2009) estime que la route ainsi que les bandes de terre occupées par des forêts et des savanes constituent un obstacle pour certains pollinisateurs.

Cependant, le Sous–comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC estime (et est appuyé à cet égard par l’évaluation indépendante d’un membre du COSEPAC) que les études génétiques préliminaires de Lovett–Doust et al. (2003) ne sont pas suffisamment robustes pour qu’on puisse affirmer avec certitude qu’il existe deux populations dans le parc national de la Pointe–Pelée. Il est également douteux qu’une distance de seulement 200 m puisse empêcher les abeilles pollinisatrices de se déplacer entre les individus poussant dans les dunes littorales et ceux poussant dans les parties intérieures de la pointe Pelée.

Des hybrides de l’O. humifusa ont été signalés dans des régions où d’autres espèces d’Opuntia sont présentes (Benson, 1982). En Ontario, les populations d’O. humifusa sont isolées, et leur aire ne chevauche pas celle d’autres espèces du même genre. Les populations sauvages de l’espèce risquent donc peu de s’hybrider.

Unités désignables

Une seule unité désignable a été déterminée étant donné que la zone d’occurrence des deux populations est très restreinte et que celles–ci se trouvent au sein d’une même aire écologique reconnue par le COSEPAC (plaines des Grands Lacs).

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’Opuntia humifusa est largement répandu en Amérique du Nord. Au Canada, l’espèce ne se rencontre qu’en Ontario. Aux États–Unis, elle est présente depuis la Nouvelle–Angleterre jusqu’au Dakota du Sud et au Nebraska et, vers le sud, jusqu’au Texas et à la Floride. L’espèce est plus abondante et plus commune dans la partie sud de son aire de répartition (figure 2).

Figure 2. Aire de répartition nord–américaine de l’Opuntia humifusa.Les flèches pointent vers des populations isolées. Carte établie d’après Pinkava (2003) et modifiée par l’ajout de portions connues de l’aire de répartition, dans le nord–ouest de l’Ohio.

Carte de l’aire de répartition nord–américaine de l’oponce de l’Est.

On a déjà avancé que l’O. humifusa aurait été introduit dans le nord de l’Ohio par des autochtones (Moseley, 1931). En effet, une des occurrences de l’espèce se trouve dans un site longtemps utilisé comme campement par les Premières Nations, à l’est de Bowling Green, tandis qu’une autre se trouve dans un site où des artéfacts autochtones ont été trouvés, près de Sandusky (Abella et Jaeger, 2004). On sait par ailleurs que les autochtones utilisaient l’espèce à des fins médicinales et alimentaires (Moerman, 1988) et que les autochtones ont joué un rôle important dans la dispersion à grande distance de certaines plantes durant l’Holocène tardif (MacDougall, 2003). Malgré toute cette information, on ne connaît pas encore avec certitude l’origine des populations d’O. humifusa du nord de l’Ohio (Abella et Jaeger, 2004). L’espèce est cependant considérée comme indigène à cet État (NatureServe, 2008). Il n’existe aucune information sur la possibilité que l’espèce ait été introduite en Ontario par les Premières Nations.

Aire de répartition canadienne

Les populations canadiennes d’Opuntia humifusa sont confinées au sud–ouest de l’Ontario. Des populations naturelles sont présentes à la pointe Pelée ainsi qu’à l’île Pelée, dans le lac Érié. Il se peut que l’aire de répartition canadienne de l’O. humifusa ait été un peu plus étendue dans le passé. L’espèce a déjà été signalée dans l’ancien comté de Kent (aujourd’hui la Municipalité de Chatham–Kent) et dans les comtés d’Elgin et de Norfolk, mais ces mentions n’ont jamais été confirmées (Klinkenberg et Klinkenberg, 1985). En 1883, Macoun avait signalé l’espèce à la pointe Long, dans le comté de Norfolk, où elle a encore été observée durant les années 1950, par G. Backus (J. Robinson, comm. pers., 2005).

Il est difficile de préciser l’aire de répartition historique des populations canadiennes d’O. humifusa, car l’espèce a été transplantée dans plusieurs zones naturelles ainsi que dans des jardins, principalement le long de la rive nord du lac Érié. On sait que des spécimens provenant de populations naturelles ainsi que des spécimens d’origine inconnue obtenus de commerces horticoles ont été plantés à l’île Pelée, au parc Rondeau, à la pointe Long, à la pointe Turkey et dans d’autres endroits. Dans certains cas, ces spécimens se sont naturalisés, ce qui ne facilite pas la confirmation de la présence de populations naturelles. Des cactus de cette espèce ont également été plantés dans des jardins situés beaucoup plus au nord de son milieu naturel et où les conditions climatiques sont plus rigoureuses que celles de son air de répartition naturelle.

On a déjà cru que l’O. humifusa poussait naturellement dans deux cimetières de la Municipalité de Chatham–Kent, ces sites correspondant à la population disparue de Harwich et à la population existante du canton de Howard (Klinkenberg et Klinkenberg, 1985); cependant, on a par la suite confirmé que ces deux occurrences résultaient de la transplantation de spécimens provenant de populations naturelles de la pointe Pelée (P.A. Woodliffe, comm. pers., 2002). Comme il est douteux que des populations situées aussi loin dans les terres puissent vraiment se trouver à l’intérieur des limites de la répartition ontarienne de l’espèce, ces populations ont été exclues de la présente évaluation. Par ailleurs, on ne connaît toujours pas l’origine de la population poussant au bord d’un chemin dans la Municipalité de Chatham–Kent; cependant, comme cet habitat est inhabituel pour l’espèce et que l’occurrence est située loin dans les terres, celle–ci a également été exclue de la présente évaluation. Enfin, il a été confirmé que les populations de la pointe Turkey et du parc Rondeau résultent d’introductions (P. Carson, comm. pers., 2003). Les individus poussant dans le parc provincial de la Pointe Turkey ont été découverts en 1986, et des signes évidents de plantation récente étaient alors visibles; cependant, l’origine et la provenance des plants demeurent inconnues. La population du parc Rondeau connaît apparemment une croissance de son effectif (Dobbyn, comm. pers., 2010), et on croit qu’elle provient de la population naturelle de l’île Pelée (P.A. Woodliffe, comm. pers., 2005); cependant, il n’existe aucune mention historique de la présence de l’espèce dans le parc, et on peut se demander si d’autres introductions ont été réalisées plus récemment au moyen de plants de provenance inconnue (Dobbyn, comm. pers., 2010). Étant donné cette incertitude, la population introduite du parc Rondeau est exclue de la présente évaluation. On trouvera dans le tableau 1 un sommaire de la situation actuelle des populations existantes, disparues, d’origine inconnue ou inadmissibles aux fins d’évaluation du statut.

Tableau 1. Liste des populations existantes et disparues d’Opuntia humifusa.
Population ou site Lieu Origine Situation
Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish Île Pelée, comté d’Essex Indigène Existante
Parc national de la Pointe–Pelée – population des dunes Parc national de la Pointe–Pelée, comté d’Essex Indigène Existante
Parc national de la Pointe–Pelée – population de l’intérieur Parc national de la Pointe–Pelée, comté d’Essex Indigène Existante
Cedar Beach Canton de Colchester South, comté d’Essex Inconnue (aucun spécimen). Source : Lake Erie Sand Spit Recovery Team (2005) Disparue
Chatham–Kent – bord de chemin Municipalité de Chatham–Kent Inconnue (P.A. Woodliffe, comm. pers., 2005) Existante
Parc provincial Rondeau Municipalité de Chatham–Kent Apparemment introduite en provenance de la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish (P.A. Woodliffe, comm. pers., 2003) Existante
Cimetière du canton de Harwich Canton de Harwich, Municipalité de Chatham–Kent Introduite en provenance du parc national de la Pointe–Pelée (White, 1998) Disparue
Cimetière du canton de Howard Canton de Howard, Municipalité de Chatham–Kent Introduite en provenance du parc national de la Pointe–Pelée (White, 1998) Existante
Marais de Bradley Canton de Dover, Municipalité de Chatham–Kent Spécimen confirmé : D. Young 1948 (TRT)
Source : base de données ARVPO, CIPN, Peterborough
Disparue
À l’ouest de Port Stanley Comté d’Elgin Inconnue (aucun spécimen). Source : Lake Erie Sand Spit Recovery Team (2005) Disparue
Pointe Long Comté de Norfolk Inconnue
(Macoun, 1883 –1890, aucun spécimen)
Disparue
Pointe Turkey Comté de Norfolk Introduite en provenance d’une localité inconnue (P. Carson, comm. pers., 2003) Existante
Zone de protection de la nature Ruscom Shores Comté d’Essex Inconnue (P.A. Woodliffe, comm. pers., 2005) Disparue

Au Canada, il existe actuellement sept populations d’O. humifusa, mais seulement deux sont reconnues comme naturelles aux fins de l’évaluation du statut de l’espèce (figure 3). Collectivement, les populations naturelles de l’espèce ont une zone d’occurrence d’environ 63 km². L’indice de la zone d’occupation (IZO) des populations indigènes est de 9 km² (selon une grille à mailles de 1 km) ou de 16 km² (selon une grille à mailles de 2 km). La zone d’occupation biologique (superficie réellement occupée par l’espèce) est d’environ 1 063 ; on trouvera à l’annexe 1 des précisions sur le calcul de cette superficie.

Figure 3. Répartition des populations canadiennes existantes d’Opuntia humifusa. La population indigène de la pointe Pelée occupe une plus grande superficie que toute autre population existante indigène ou introduite. Carte fournie par A. Filion, Service canadien de la faune.

Carte illustrant la répartition des populations canadiennes existantes d’Oponce de l’Est.

Veuillez voir la traduction française ci–dessous :

Eastern prickly pear cactus populations = Populations d’oponce de l’Est
Introduced = Introduite
Native = Indigène
Kilometres = kilomètres

La population principale, située à la pointe Pelée, est séparée de la population de la pointe Fish, à l’île Pelée, par environ 25 km d’eaux libres, ce qui rend improbable un échange de naturel de propagules. Manifestement, les deux populations existent depuis longtemps, et l’espèce s’y reproduit par voie sexuée et asexuée. Cependant, on peut se demander si la population de la pointe Fish, constituée d’un petit nombre d’individus, demeurera viable. Les deux populations ne sont pas jugées gravement fragmentées, selon les critères du COSEPAC et de l’UICN, car la majorité des individus se trouvent au sein d’une grande population viable qui occupe en outre la plus grande partie de la zone d’occupation de l’espèce.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Dans l’ensemble de son aire nord–américaine, l’Opuntia humifusa a pour habitat une grande variété de milieux, alors qu’au Canada il est généralement associé à des milieux sableux secs et dégagés (VanDerWal et al., 2007b). Dans le nord–est des États–Unis, l’O. humifusa pousse également sur des dunes ainsi que dans des forêts claires et sur des crêtes sableuses dégagées. De manière générale, la plante ne tolère pas l’ombre, mais elle peut persister dans des milieux semi–dégagés. Par ailleurs, des populations ont été signalées dans les régions caractérisées par les prairies et les forêts décidues (Fernald, 1950; Whitehead, 1995a; Whitehead, 1995b), dans des forêts claires perturbées dominées par les pins et les chênes (en Caroline du Nord) ainsi que dans des communautés climaciques dominées par une armoise arbustive, l’Artemisia filifolia (dans le nord–est du Colorado, où il s’agit probablement d’une population relique) et même sur des affleurements de granite du New Jersey (VanDerWal et al., 2007b).

Autour des Grands Lacs, l’O. humifusa a été trouvé dans des savanes de chênes claires, dans des cimetières à sol sableux, dans des landes calcaires d’origine humaine (près de Chicago, en Illinois) ainsi que dans des chênaies claires, des plaines sableuses et des champs (près de Sandusky, en Ohio) (VanDerWal et al.2007b). Sur la rive ouest du lac Michigan, l’espèce se rencontre dans les dunes à végétation arbustive de fin de succession. Dans les jeunes dunes bordant le sud du lac, l’espèce colonise plutôt des communautés de début de succession, dont celles dominées par l’ammophile à ligule courte (Ammophila breviligulata) et le calamovilfa à feuilles longues (Calamovilfa longifolia). Dans le sud–ouest du Michigan, l’espèce colonise activement les champs sablonneux (A.A. Reznicek, comm. pers., 2006).

Au Canada, les populations naturelles d’O. humifusa sont confinées aux milieux sableux secs typiquement associés aux dunes bordant le littoral du lac Érié (Reznicek, 1982; Klinkenberg et Klinkenberg, 1984; Chiarot, 1992). Toute l’année, les Grands Lacs exercent un effet modérateur sur le climat (Whitehead, 1995a; Whitehead, 1995b). On estime que l’habitat de l’espèce, au Canada, est essentiellement circonscrit par les mêmes limites que les savanes de flèche de sable du lac Érié. Cette zone inclut la pointe Pelée, où l’espèce peut aussi persister dans des milieux correspondant à un stade plus avancé de la succession végétale, tels que fourrés, forêts claires et forêts (J. Keitel, comm. pers., 2006 et 2007).

L’habitat de la population d’O. humifusa de l’île Pelée, dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, se trouve principalement dans la zone de dunes boisées à genévrier de Virginie, mais un individu a été observé récemment dans une forêt décidue sèche–fraîche à micocoulier, à plusieurs centaines de mètres de la population principale (Dobbyn et Hoare, 2009).

À la pointe Pelée, les individus poussant le long de la partie ouest de la flèche de sable sont associés à trois types de végétation : les dunes herbeuses dégagées à barbon à balais, panic raide et ammophile à ligule courte, les dunes arbustées à ptéléa trifolié et les dunes boisées à genévrier de Virginie. Les individus poussant plus à l’intérieur sont plutôt associés aux forêts claires conifériennes sèches–fraîches à genévrier de Virginie, aux landes sableuses dégagées sèches à sporobole à fleurs cachées et aux terres agricoles abandonnées que la succession a transformées en prés de graminoïdes à pâturin du Canada et en prés mixtes secs–frais (Lovett–Doust et al., 2003; Dougan & Associates, 2007; J. Keitel, comm. pers., 2006 et 2007).

VanDerWal et al. (2003) ainsi que Lovett–Doust et Levi (2003) ont étudié le taux de réussite de la transplantation de semis d’O. humifusa dans divers types de milieux du parc national de la Pointe–Pelée, afin de préciser les facteurs écologiques limitant la croissance et la survie de la plante. Ils ont observé une corrélation positive entre ce taux de réussite et le fait que le milieu soit dégagé, encore à un stade peu avancé de la succession végétale. À mesure que le milieu acquiert une couverture dense de plantes vivaces, l’O. humifusa est supplanté par ces végétaux. L’espèce doit alors compter sur ses moyens de dispersion pour que de nouveaux individus s’établissent dans une arrière–plage plus récente, à mesure que celle–ci se stabilise (VanDerWal et al., 2003).

Tendances en matière d’habitat

L’habitat des populations canadiennes d’Opuntia humifusa connaît actuellement un déclin important et continu. À la pointe Pelée, les milieux convenant à l’espèce sont détruits par la succession vers une végétation ligneuse, particulièrement dans la savane à genévrier de Virginie située au centre du parc national. De plus, on observe une diminution du taux d’accumulation littorale, et ce processus est nécessaire au renouvellement de la flèche de sable et à la création de milieux convenant à la colonisation. À l’île Pelée, des milieux convenant à l’espèce ont été détruits par la succession vers une végétation ligneuse ainsi que par l’érosion du rivage. Ces tendances ont été observées et répertoriées par Maycock (1978), Landplan Collaborative (1990), Geomatics (1992), Kraus (1992), Geomatics (1994), Falkenberg (2000), Smith et Bishop (2002) ainsi que North–South Environmental Inc. (2003).

Smith et Bishop (2002) estiment qu’à la pointe Pelée, de 1931 à 2000, la succession végétale a fait disparaître environ 127 ha de savane à genévrier de Virginie, auxquels il faut ajouter une perte de 4,0 ha due à l’érosion. Au cours de la même période, plus de 50 ha de savane à genévrier de Virginie s’est établie dans des champs abandonnés et sur des dunes récemment stabilisées. Selon Dougan & Associates (2005), la superficie de milieux convenant à l’O. humifusa, à la pointe Pelée, serait passée de 148 ha en 1931 à 49 ha en 2002.

On ne dispose actuellement d’aucunes données sur les tendances en matière d’habitat de la population de l’île Pelée, mais on a observé que les dunes dégagées et les savanes à genévrier de Virginie où pousse l’espèce, dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, ont également vu leur superficie réduite par la succession végétale, et particulièrement par les arbustes et les petits arbres, ainsi que par l’érosion du littoral (Kamstra et al., 1995).

Protection et propriété

Au Canada, les populations naturelles d’Opuntia humifusa se trouvent entièrement dans des zones protégées. À la pointe Pelée, les plantes sont présentes dans le parc national de la Pointe–Pelée, et leur gestion relève de l’Agence Parcs Canada. La population de l’île Pelée se trouve dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, et sa gestion relève de Parcs Ontario. La population introduite située dans le parc provincial Rondeau est également gérée par Parcs Ontario. Une bonne partie des milieux pouvant convenir au rétablissement de l’O. humifusa se trouvent dans le parc national de la Pointe–Pelée et dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish. Ces territoires jouissent d’un degré élevé de protection juridique, conféré par les réglementations fédérale (Loi sur les parcs nationaux du Canada de 2008 et Loi sur les espèces en péril de 2002) et provinciale (Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation et Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition).

Biologie

Cycle vital et reproduction

L’Opuntia humifusa est une plante vivace qui produit des fleurs jaunes sur le bord des articulations de ses cladodes (raquettes) matures. Dans les populations ontariennes, la floraison survient normalement de juin à août. Les fleurs sont cireuses, parfois avec le centre rouge, et leur style est central, entouré de nombreuses étamines. Les fruits sont comestibles, longs de 3 à 5 cm, oblongs, de couleur passant du vert au rouge brunâtre avec le mûrissement (Klinkenberg et Klinkenberg, 1984).

Dans les populations canadiennes, situées près de la limite nord de la répartition de l’espèce, les semis ont besoin de 6 à 8 années pour parvenir à maturité et fleurir, mais quelques cladodes repiqués dans le parc provincial Rondeau ont fleuri la troisième année environ (P.A. Woodliffe, comm. pers., 2005). Un cladode mature prélevé dans une population introduite de la pointe Turkey en 1990 et transplanté dans un jardin privé à sol chaud exposé au sud–ouest, à Walsingham, en Ontario, a produit une fleur en 1991 et a encore fleuri en 1992 et 1993 (D.A. Sutherland, comm. pers., 2010). Certains individus peuvent vivre plusieurs décennies, et la durée d’une génération, en Ontario, est sans doute bien supérieure à 8 ans, se situant peut–être entre 10 et 20 ans, mais cela n’a été confirmé par aucune information publiée. Dans le sud des États–Unis, la plante peut fleurir et produire des graines dès la fin de sa deuxième année de croissance (Conover et Geiger, 1989, cités par VanDerWal et Lovett–Doust, 2003).

L’O. humifusa se reproduit à la fois par voie sexuée, en produisant des graines, et par voie asexuée, par marcottage (enracinement de cladodes encore attachés à la plante mère), enracinement de cladodes détachés ou repousse à partir de la souche après destruction des parties aériennes (FEIS, 2006).

La production de graines viables exige une pollinisation croisée (Kevan et Aiello, 2001 et c’est lorsque la pollinisation est effectuée par plusieurs espèces d’insectes que la plante produit les graines les plus nombreuses et les plus viables (Kevan et Aiello, 2001). Les bourdons (Bombus spp.) semblent être les principaux pollinisateurs, mais les fleurs étaient également butinées par trois abeilles coupeuses de feuilles (Megachile frigida, M. latimanus et M. texana) et une autre espèce d’abeille (Agapostemon splendens) (Kevan et Aiello, 2002).

Dans les populations canadiennes de l’espèce, la germination des graines et la croissance de semis sont lentes (Jock, 1984; VanDerWal et al., 2007b), sans doute en raison du lent métabolisme de la plante, lié à sa tolérance à la sécheresse (Jock, 1984).

Herbivorie

Certaines observations semblent indiquer que les oiseaux et les mammifères jouent un rôle dans la dispersion des fruits de l’Opuntia humifusa (Kevan et al., 2004), mais on ne sait pas dans quelle mesure ces fruits sont consommés ni si cette consommation a une incidence sur les populations canadiennes de l’espèce. Les populations canadiennes pourraient un jour être menacées par un papillon de nuit, la pyrale des cactus (Cactoblastis cactorum). Celépidoptère de la famille des Pyralidés est indigène à l’Argentine, au Paraguay, à l’Uruguay et au sud du Brésil et a pour hôtes les cactus du genre Opuntia. Chaque papillon femelle pond sur un cactus trois ou quatre bâtonnets formés par l’empilement de 50 à 90 œufs chacun. Dès l’éclosion, la chenille s’enfonce dans le cactus, où elle se nourrit et croît pendant deux à quatre mois, selon la saison. Les larves d’un seul bâtonnet peuvent consommer l’équivalent de quatre cladodes, en ne laissant que leur épiderme intact. Les lésions provoquées par les chenilles peuvent aussi favoriser l’apparition de pathogènes secondaires tels que champignons et bactéries (Martin, 2005). Il en résulte souvent la mort de la plante (Zimmermann et al., 2000). Dans les régions tempérées, la pyrale des cactus peut produire deux ou trois générations par année (Martin, 2005).

Au cours des dernières années, la pyrale des cactus est apparue en Floride, où elle affecte les populations locales d’oponces indigènes, dont l’O. humifusa (Kaczor, 2003). Depuis 2000, l’insecte se propage à raison d’environ 160 km/an (Kaczor, 2003). La pyrale des cactus n’a jamais été détectée au Canada, mais elle risque d’y être introduite avec l’importation de matériel horticole du genre Opuntia. On ne connaît pas les limites climatiques du papillon, mais l’Agence canadienne d’inspection des aliments a déclaré ne pas craindre une introduction du ravageur au Canada, car elle juge douteux que ce papillon adapté aux tropiques puisse survivre aux hivers rigoureux du pays (B. Gill, comm. pers., 2005).

Physiologie

L’Opuntia humifusa peut survivre dans une large gamme de conditions écologiques (VanDerWal et al., 2007b). Dans les milieux sujets aux sécheresses et pauvres en éléments nutritifs, la plante alloue une plus grande partie de sa biomasse à son système racinaire, ce qui augmente sa capacité de prélever l’eau et les éléments nutritifs; de même, dans les milieux peu éclairés, la plante attribue plus de ressources aux tissus photosynthétiques de ses parties aériennes (VanDerWal et al., 2007b). La forme, la structure et la fonction des cladodes peuvent aussi varier selon les conditions d’éclairement. Dans le parc national de la Pointe–Pelée, les semis poussant en plein soleil produisent des cladodes épais circulaires à ovales, tandis que ceux poussant sous couvert forestier produisent des cladodes allongés. On estime que cette plasticité permet à la plante de prospérer dans une plus large gamme de milieux et de s’adapter aux perturbations (VanDerWal et al., 2007b). De plus, l’O. humifusa est une plante rustique, qui survit aux gelées en produisant elle–même des solutés antigel dans le cytoplasme de ses cellules (Kraus, 1991).

Bien que ce soit de manière facultative, l’O. humifusa demeure une espèce de début de succession qui a besoin de lumière directe pour survivre (Chiarot, 1992). En présence d’ombre, la photosynthèse devient limitée, la fécondité et la vigueur diminuent, les cladodes sont moins épineux, et la plante est davantage exposée aux maladies et aux autres sources environnementales de stress (Service canadien des parcs, 1991; VanDerWal et al., 2007b). Comme l’espèce ne tolère pas l’ombre, elle finit par dépérir puis disparaître en présence d’une végétation climacique, en étant supplantée par des espèces de milieu ou fin de succession capables de la concurrencer pour la lumière et les éléments nutritifs. Ainsi, dans le cadre d’une expérience de survie des semis menée dans des parcelles boisées du parc national de la Pointe–Pelée, seulement 3,9 à 4,4 % des semis étaient encore vivants au bout de deux ans (VanDerWal et al., 2007b). Des mesures prises à 60 endroits ont révélé que l’O. humifusa a besoin d’un éclairement d’au moins 30 % au niveau du sol pour survivre et que les sujets poussant en milieu plus éclairé sont plus productifs en termes de croissance des cladodes, de floraison et de vigueur (Ross, 1971). Des chercheurs de l’Université de Windsor (University of Windsor) ont récemment établi qu’un éclairement de 50 à 70 % est optimal pour la croissance de l’espèce et que le plein soleil finit par assécher rapidement le sol sableux, ce qui contribue à réduire la vigueur de la plante.

La croissance en colonies serrées où se chevauchent les cladodes pourrait avoir pour effet de protéger les semis d’une surexposition aux conditions de lumière et chaleur intenses durant le début de leur développement (VanDerWal et al., 2007b). Les grands individus présents dans ces colonies sont parfois appelés « nurse plants », ce qui équivaut à « plantes–abris ». Les semis présentent les taux de survie les plus élevés (91 à 94 %) dans les milieux de succession primaire ou secondaire où l’espèce est déjà présente à l’état naturel. On a également avancé que les températures élevées des mois d’été sont requises pour la germination des graines (Benson, 1982).

L’O. humifusa est très tolérant à la sécheresse et a des exigences nutritives peu élevées. VanDerWal et al. (2007b) ont cependant constaté que les éléments nutritifs ont un effet bénéfique, dans la mesure où les conditions d’éclairement sont adéquates et dans des conditions expérimentales, ces chercheurs ont obtenu la plus forte croissance, en termes de biomasse et de nombre de cladodes, avec un éclairement de 70 % et une dose élevée (8x) d’éléments nutritifs. VanDerWal et al. (2007b) estiment en outre que le prélèvement d’éléments nutritifs était directement proportionnel à la grandeur de chaque plante. Ils en concluent que la croissance de la plante, dans les milieux où l’espèce est actuellement présente au Canada, est limitée par la quantité de macroéléments disponible.

Comme l’O. humifusa pousse dans des milieux littoraux dynamiques, la plante peut tolérer un certain degré d’enfouissement dans le sable et a même besoin de ce type de perturbation pour que son habitat optimal se maintienne. Une certaine accumulation de sable pourrait aussi être utile à l’espèce en favorisant sa multiplication végétative. Cependant, dans les zones situées tout près du rivage, l’enfouissement excessif finit par provoquer une chlorose des pousses basales, ce qui réduit de manière appréciable la croissance de la plante et le taux de survie des semis (VanDerWal et al., 2007b). À la pointe Pelée, les grandes tempêtes ont éliminé ou presque entièrement détruit certains microsites de chacune des deux populations de l’espèce (VanDerWal et al., 2007b). Par ailleurs, l’enfouissement dans la litière peut limiter le recrutement dans les milieux de succession des champs abandonnés (VanDerWal et al., 2007b).

Dispersion

On sait que des mammifères et des oiseaux consomment les fruits de l’Opuntia humifusa et en dispersent ainsi les grosses graines. Dans le parc national de la Pointe–Pelée, Kevan et al. (2004) ont observé, à proximité de colonies d’O. humifusa, les signes de mammifères pouvant ainsi disperser les graines : petits rongeurs, lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus), moufette rayée (Mephitis mephitis), raton laveur (Procyon lotor), renard roux (Vulpes vulpes) et cerf de Virginie (Odocoileus virginianus). Par ailleurs, ces chercheurs ont extrait les graines se trouvant dans des excréments de poulet, les ont entreposées à basse température (vernalisation), puis les ont soumises à des essais de germination; ils ont utilisé le poulet comme substitut du dindon sauvage (Meleagris gallopavo) et du colin de Virginie (Colinus virginianus), qui pourraient être des agents de dispersion. Les chercheurs ont aussi extrait les graines se trouvant dans des excréments de cerf de Virginie prélevés dans le parc national de la Pointe–Pelée et les ont aussi soumises à des essais de germination. Dans les deux cas, les taux de germination se sont révélés trop faibles pour qu’on puisse discerner quelque effet du traitement; aucune des graines extraites d’excréments n’a germé (Kevan et al., 2004). Par ailleurs, on signale de faibles taux de germination chez les Opuntia en général, mais des essais en laboratoire semblent indiquer que les graines d’O. humifusa extraites de crottes de lapin germent plus souvent que celles prélevées dans des fruits non consommés (FEIS, 2006). Ces résultats sont corroborés par Evans et al. (2005), qui avaient constaté que les graines extraites des crottes de lapin à queue blanche avaient un fort taux de germination.

Relations interspécifiques

Dans les populations canadiennes, l’Opuntia humifusa se reproduit principalement par voie végétative, mais la reproduction sexuée est nécessaire au maintien de la viabilité de ces populations. Or, la pollinisation par les insectes est nécessaire à la production de graines viables. Les bourdons (Bombus spp.) sont des pollinisateurs essentiels dans le cas des populations canadiennes (Kevan et Aiello, 2002). L’O. humifusa pourrait avoir d’autres relations interspécifiques, notamment avec des insectes parasitant ses fruits, comme l’ont avancé Klinkenberg et Klinkenberg (1984); cependant, on connaît encore mal les relations de ce type. Des observations semblent indiquer que les petits mammifères et les oiseaux pourraient jouer un rôle dans la dispersion des fruits et des graines.

Adaptabilité

L’Opuntia humifusa est bien adapté aux conditions environnementales de son aire de répartition canadienne (VanDerWal et al., 2007b). Dans les milieux sujets aux sécheresses et pauvres en éléments nutritifs, la plante alloue une plus grande partie de sa biomasse à son système racinaire, ce qui augmente sa capacité de prélever l’eau et les éléments nutritifs; de même, dans les milieux peu éclairés, la plante attribue plus de ressources aux tissus photosynthétiques de ses parties aériennes. Par ailleurs, l’O. humifusa résiste bien aux gelées hivernales, en produisant elle–même des solutés antigel dans le cytoplasme de ses cellules (Kraus, 1991).

Comme il a été mentionné précédemment, la germination des graines et la croissance des semis sont relativement lentes chez l’O. humifusa (Jock, 1984; VanDerWal et al., 2007b). Dans le cadre d’expériences de multiplication artificielle, on a obtenu un bon taux de germination en effectuant la pollinisation manuellement. Le repiquage expérimental de semis dans quatre milieux du parc national de la Pointe–Pelée a confirmé que le taux d’éclairement est le facteur limitatif de la survie des plantules (VanDerWal et Lovett–Doust, 2003).

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

En 2008, les rédacteurs du présent rapport se sont rendus à la pointe Pelée et à l’île Pelée pour confirmer la présence des populations d’Opuntia humifusa et estimer leur effectif et leur étendue. Les estimations d’effectifs ont été fondées sur la méthodologie élaborée par Lovett–Doust et al. (comm. pers., 2009) pour la surveillance des populations de la pointe Pelée. Étant donné le port de l’espèce et sa tendance à former des colonies serrées, il est difficile de dénombrer exactement les individus formant chaque population. Lovett–Doust et al. (comm. pers., 2009) ont étudié un certain nombre de colonies afin de déterminer si les « individus » isolés (physiquement séparés) sont en fait des parties détachées de ce qui était au départ un seul individu ou s’ils sont réellement des individus distincts. Les échantillonnages ont révélé que de nombreuses colonies comprenaient plusieurs genets (individus génétiquement distincts) et que chaque colonie renfermait en moyenne six genets. En se fondant sur ces données démographiques préliminaires, les chercheurs ont décidé d’appeler « microsite » tout groupe de cladodes séparé des autres groupes de cladodes par une distance supérieure à 1,0 m.

Les rédacteurs du présent rapport ont répertorié l’étendue et le nombre des individus poussant à la pointe Pelée en se fondant sur les données fournies par Parcs Canada sur les microsites connus. Afin de faciliter une vérification systématique de ces données, ils ont réparti en 12 compartiments les secteurs du littoral ouest et de l’intérieur de la pointe où poussaient des individus de l’espèce. Ensuite, ils ont enregistré les coordonnées GPS des microsites de chaque compartiment, puis photographié les microsites ainsi que leur habitat. Ils ont ainsi pu confirmer la présence de l’O. humifusa dans chacun des 12 compartiments examinés. Ils ont également répertorié trois microsites qui n’avaient jamais été signalés, sur le littoral ouest. Les rédacteurs ont employé une méthodologie semblable pour confirmer l’existence de la population de l’île Pelée.

Par ailleurs, Parcs Ontario surveille régulièrement la population d’O. humifusa se trouvant dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish et a effectué des recherches approfondies dans les dunes boisées à genévrier de Virginie et les communautés végétales adjacentes constituant des milieux propices à l’espèce. En 2009, un relevé a permis de repérer un individu qui n’avait jamais été répertorié, dans une forêt décidue sèche–fraîche à micocoulier, plusieurs centaines de mètres au nord de la population principale (S. Dobbyn, comm. pers., 2009).

Abondance

On a déjà estimé que les populations de la pointe Pelée renfermaient 2 070 genets naturellement établis, selon la méthodologie alors employée (L. Lovett–Doust, comm. pers., 2005). À la lumière des données de localité fournies par Parcs Canada et des données recueillies en 2008, on estime maintenant que les populations du parc national de la Pointe–Pelée renferment 2 418 genets naturellement établis. Parmi ces 2 418 genets, 1 266 se trouvent le long du littoral ouest, et 1 152 se trouvent à l’intérieur de la pointe. La population de l’île Pelée, située dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, renferme en tout 9 microsites, réunissant chacun en moyenne 3 genets, ce qui donne un effectif total de 27 genets en 2009 (S. Dobbyn, comm. pers., 2009).

Fluctuations et tendances

Les populations d’Opuntia humifusa de la pointe Pelée ont été périodiquement surveillées, par Ross (1971), Jock (1984), Chiarot (1992), Whitehead (1995b), Lovett–Doust et Levi (2003) ainsi que VanDerWal et al. (2003). Cependant, à cause de la variabilité des méthodes d’échantillonnage employées, il n’a pas été possible d’obtenir une estimation exacte des tendances de ces populations. De plus, le dénombrement exact des individus (genets) composant chaque population a été entravé par le fait que l’espèce forme des colonies serrées qui rendent difficile une estimation visuelle du nombre d’individus composant chaque colonie. Par conséquent, l’information disponible ne permet pas d’établir le nombre réel d’individus matures selon la définition adoptée par l’UICN et le COSEPAC (unités se reproduisant par voie sexuée ou asexuée), puisqu’on ne connaît pas le nombre de ramets se reproduisant également par voie asexuée. En 2003, une nouvelle méthode d’inventaire a été mise au point et appliquée aux individus poussant à la pointe Pelée, afin qu’il soit plus facile, dans le cadre des activités de surveillance futures, d’obtenir une estimation fiable du nombre d’individus poussant près du littoral ouest et à l’intérieur de la pointe et de comparer les tendances existant dans ces deux secteurs.

Bien qu’il soit difficile de préciser les tendances démographiques en s’appuyant directement sur les variations des nombres réels d’individus dénombrés, des conclusions indirectes peuvent être tirées des superficies d’habitat disparues de la pointe Pelée au cours des dernières décennies. En ce qui concerne la plus grande des deux populations, qui réunit environ 98 % des individus, environ 66 % de la superficie de milieux convenant à l’espèce est disparue de 1931 à 2002, cette superficie étant passée de 148 ha à 49 ha selon les données présentées par Dougan & Associates (2005). Une bonne partie des pertes sont sans doute survenues il y a plusieurs décennies, mais des pertes substantielles ont dû survenir au cours des trois dernières générations. On ne peut établir avec certitude le nombre d’individus matures ainsi disparus, à cause du manque d’information sur des facteurs tels que la durée réelle d’une génération, la constance du déclin de l’habitat ainsi que le rapport entre les taux naturels de mortalité et de recrutement.

Certaines observations non systématiques semblent indiquer que l’effectif de la population de la pointe Pelée aurait diminué à cause de travaux de construction réalisés dans le parc national durant les années 1960 (O’Neill, 2000; B. Stephenson, comm. pers., 2002; A.A. Reznicek, comm. pers., 2006) et à cause de pertes d’habitat résultant de l’érosion du rivage et de la succession végétale (Klinkenberg et Klinkenberg, 1984). Dans certains cas, l’impact de ces facteurs a pu être atténué par le personnel du parc ou d’autres personnes, qui ont déplacé les colonies menacées par des travaux vers d’autres endroits situés à l’intérieur du parc ou ailleurs (B. Stephenson, comm. pers., 2002; G. Allen, comm. pers., 2005).

Le nombre de colonies d’O. humifusa répertoriées durant les relevés successifs a augmenté, mais cette augmentation peut être attribuée à l’intensité accrue des activités de recherche dans des secteurs où l’espèce a pu auparavant passer inaperçue (VanDerWal et al., 2007a).

Un autre facteur qui fait obstacle à la détermination de tendances démographiques est la difficulté de distinguer les individus (genets), étant donné leur tendance à former des colonies serrées et l’incohérence des méthodes employées par les divers observateurs. Maintenant que Parcs Canada a adopté la méthodologie proposée par Lovett–Doust et al. (2003), il sera possible d’effectuer une surveillance normalisée, ce qui devrait fournir des données plus utiles sur les tendances démographiques.

La population découverte en 2008 à la pointe Long par le personnel du Service canadien de la faune ne correspond pas à la population ancienne signalée en 1883 par Macoun dans ce secteur. Il a été établi que cette population était en fait une plantation récente (NatureServe, 2010).

Immigration de source externe

L’Opuntia humifusa est largement répandu aux États–Unis, étant présent dans 35 États de ce pays. À l’échelle mondiale, on a attribué à l’espèce la cote G5 (NatureServe, 2008). L’espèce n’a pas encore été évaluée dans la plupart des États où elle est présente, mais elle est considérée comme gravement en péril (S1) au Wisconsin, au Massachusetts et au Rhode Island ainsi que vulnérable (S3) en Iowa, en Ohio, en Pennsylvanie et au Connecticut.

Comme des distances importantes séparent les populations canadiennes des populations les plus proches situées aux États–Unis (environ 40 km dans le cas de l’île Pelée et 60 km dans le cas de la pointe Pelée) et que ces distances sont constituées d’eaux libres (lac Érié), il est peu probable qu’il y ait des interactions naturelles entre les populations du Canada et des États–Unis; les interactions éventuelles seraient sans doute liées à des introductions horticoles en provenance des États–Unis. De plus, comme l’espèce est jugée gravement en péril (S1) ou vulnérable (S3) dans les États du nord des États–Unis, il est peu probable que ces populations puissent constituer des populations sources pour le Canada.

Facteurs limitatifs et menaces

Facteurs limitatifs

En Ontario, le principal facteur limitatif affectant l’Opuntia humifusa dans son aire de répartition naturelle est le fait que la plante a besoin d’un milieu sec, sableux et dégagé. Dans le sud–ouest de l’Ontario, les milieux de ce type se rencontrent sur les flèches de sable du lac Érié, où leur conservation peut entrer en conflit avec le développement foncier, les activités récréatives ou la gestion d’autres espèces en péril. D’autres facteurs limitatifs sont la lenteur de la germination des graines et de la croissance des semis, le fait que la plante ne tolère pas l’ombre et la destruction d’individus par enfouissement à proximité du littoral.

La destruction et la dégradation de milieux convenant à l’espèce constituent la menace la plus immédiate pour l’O. humifusa. La succession végétale et l’érosion du littoral ont déjà détruit une partie de l’habitat de l’espèce. L’élimination de perturbations naturelles et la modification de la dynamique du transport des sédiments le long du littoral du lac Érié ont contribué à faire disparaître des milieux convenant à l’espèce sur les flèches de sable. Les perturbations causées par la randonnée pédestre et l’observation des oiseaux constituent également une menace potentielle pour l’espèce, car ces activités peuvent entraîner le piétinement accidentel d’individus (Agence Parcs Canada, 2003).

La récolte de spécimens entiers ou de parties d’individus génétiquement distincts, à des fins horticoles, a constitué dans le passé une menace pour les populations canadiennes indigènes, dans les deux localités mais particulièrement dans la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish (Service canadien des parcs, 1991; COSEPAC, 2000). Reznicek (1982) mentionne que plusieurs trous correspondant manifestement aux endroits où des spécimens avaient été prélevés ont été observés en 1981 à la pointe Fish. Cependant, il semble n’y avoir eu pratiquement aucun prélèvement de spécimens à cet endroit depuis que l’observation a été faite il y a près de 30 ans (P.A. Woodliffe, comm. pers., 2010). Comme l’espèce produit des fleurs attrayantes, est facile à récolter et a peu d’exigences pour son établissement et son entretien, elle est très recherchée pour les jardins. Cette menace est directement reliée à l’engouement actuel du public pour le jardinage et au fait qu’on connaît la plante tout en étant peu informé de sa rareté et de sa répartition restreinte en Ontario. Jusqu’à présent, rien n’indique que des cactus aient été prélevés dans les populations canadiennes pour d’autres raisons que l’obtention d’un spécimen original pour son jardin. On peut actuellement se procurer facilement ce type de cactus dans les jardineries.

Étant donné la superficie relativement petite occupée par les deux populations indigènes, celles–ci pourraient être particulièrement vulnérables à des événements qui provoqueraient leur disparition (VanDerWal et al., 2007b). Les pépinières locales importent l’O. humifusa var. humifusa et d’autres variétés de l’O. humifusa en provenance de diverses régions des États–Unis. Si des spécimens d’origine horticole sont plantés dans des secteurs voisins de populations indigènes, la pollinisation croisée pourrait entraîner une dilution génétique des populations indigènes.

La pyrale des cactus, papillon indigène à l’Argentine, au Paraguay, à l’Uruguay et au sud du Brésil, constitue une autre menace possible, bien que peu probable, pour les populations canadiennes d’O. humifusa. On trouvera des détails sur cette menace dans la section « Herbivorie ».

Localités définies en fonction de la menace

Les populations de la pointe Pelée et de la pointe Fish constituent deux localités distinctes. Séparées géographiquement, elles sont toutes deux menacées par la destruction ou la dégradation de leur habitat. Dans le cas du parc national de la Pointe–Pelée, la principale menace est la destruction de l’habitat par la succession végétale, liée à l’élimination des perturbations naturelles. La perturbation du transport des sédiments le long de la côte du lac Érié provoque toujours la perte de milieux littoraux dans la flèche de sable de la pointe Pelée. Dans le cas de la pointe Fish, à l’île Pelée, une érosion littorale est déjà survenue à proximité de la très petite population d’Opuntia humifusa, et cela constitue la principale menace. L’érosion devrait d’ailleurs augmenter avec le changement climatique, qui accroîtra la fréquence et l’intensité des grandes tempêtes. La petite population de l’île Pelée est peut–être menacée par les événements de nature stochastique de manière plus immédiate que ne l’est la population de la pointe Pelée, exposée à une perte plus graduelle de son habitat.

Importance de l’espèce

Les populations canadiennes d’Opuntia humifusa se trouvent près de la limite nord de la répartition nord–américaine de l’espèce. L’O. humifusa est une des deux seules espèces de cactus dont on a signalé la présence naturelle en Ontario. L’importance écologique des populations canadiennes est cependant limitée, car elle ne vise qu’un territoire restreint. Cependant, dans la partie centrale de son aire de répartition, l’espèce est reconnue pour sa capacité de stabiliser les sols et de servir de nourriture à des animaux sauvages.

L’espèce revêt également une importance culturelle, car elle est depuis longtemps utilisée par les autochtones à des fins médicinales (Gilmore, 1919). Les raquettes et les fruits constituent également une source de nourriture (Elias et Dykeman, 1982). Fait intéressant, des chercheurs étudient actuellement les propriétés anti–inflammatoires de la plante (Cho et al., 2006).

Au Canada, l’espèce demeure également un symbole culturel important, étant associée au climat chaud et à la basse latitude du sud–ouest de l’Ontario.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Au Canada, les populations naturelles d’Opuntia humifusa sont entièrement situées à l’intérieur de deux zones protégées, le parc national de la Pointe–Pelée, géré par l’Agence Parcs Canada, et la Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, gérée par Parcs Ontario. En mai 2000, l’espèce a été classée « en voie de disparition » par le COSEPAC. Elle est aussi actuellement inscrite comme « en voie de disparition » à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada.

Dans les deux cas, l’O. humifusa et son habitat jouissent de la protection que leur confèrent les législations fédérale et provinciale et notamment la Loi sur les parcs nationaux du Canada (2008), la Loi sur les espèces en péril fédérale (2002), la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario et la Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation, ainsi que d’autres lois et politiques.

L’O. humifusa ne figure pas sur la Liste rouge des espèces menacées établie par l’UICN à l’échelle internationale (IUCN, 2009), et l’espèce n’est pas désignée aux États–Unis aux termes de l’Endangered Species Act (1973). Cependant, toute la famille des Cactacées figure à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES, 2009).

NatureServe (2008) a attribué à l’espèce la cote G5 à l’échelle mondiale, la cote N5 à l’échelle des États–Unis et la cote N1 à l’échelle du Canada. Diverses cotes ont été attribuées à l’espèce à l’échelle de chacun des 35 États où l’espèce a été signalée : Alabama (SNR), Arkansas (SNR), Caroline du Nord (S5), Caroline du Sud (SNR), Connecticut (S3), Dakota du Sud (SNR), Delaware (SNR), Floride (SNR), Georgie (SNR), Illinois (SNR), Indiana (SNR), Iowa (S3), Kansas (SNR), Kentucky (SNR), Louisiane (SNR), Maryland (SNR), Massachusetts (S1), Michigan (SNR), Minnesota (SNR), Mississippi (SNR), Missouri (SNR), Montana (SNR), New Jersey (SNR), Nouveau–Mexique (SNR), New York (S4), Ohio (S3), Oklahoma (SNR), Pennsylvanie (S3), Rhode Island (S1), Tennessee (SNR), Texas (SNR), Utah (SNR), Virginie (S5), Virginie–Occidentale (S4) et Wisconsin (S1S2) (NatureServe, 2008). À l’échelle de l’Ontario, la cote S1 a été attribuée à l’espèce (CIPN, 2008).

Remerciements et experts contactés

Les rédacteurs du présent rapport aimeraient remercier Vicki McKay, Rhonda Donley et Tammy Dobbie, de l’Agence Parcs Canada, qui leur ont fourni des données et des ressources permettant de confirmer les populations d’Opuntia humifusa du parc national de la Pointe–Pelée.

Experts consultés

En plus de la présente liste, d’autres experts de l’espèce consultés dans le cadre de communications personnelles sont mentionnés dans la section « Sources d’information ».

  1. Angela McConnell, Biologiste principal des espèces en péril, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Downsview (Ontario)
  2. Vicki McKay, Biologiste des espèces en péril, Agence Parcs Canada, Parc national du Canada de la Pointe–Pelée, Leamington (Ontario)
  3. Michael Oldham, Botaniste/Herpétologiste, Centre d'information sur le patrimoine naturel de l’Ontario (CIPN), Ministère des Ressources naturelles de l’Ontario, Peterborough (Ontario) 
  4. Gloria Goulet, Coordonnatrice, Connaissances traditionnelles autochtones, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Ottawa (Ontario)
  5. Alain Filion, Agent de projets scientifiques et de géomatique, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Ottawa (Ontario)

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VanDerWal, J.J., C. Stewart, M.S. Moeen, E. Powles, E. Riggi et L. Lovett–Doust. 2003. Defining critical habitat for a Canadian Species at Risk: transplants of Opuntia humifusa, in adjacent sandspit habitats along a successional gradient, préparé pour l’Agence Parcs Canada, parc national du Canada de la Pointe–Pelée, Department of Biology, University of Windsor, Ontario, 37 p.

VanDerWal, J., N. Evans, I. Wozniczka et L. Lovett–Doust. 2007a. Demography of Opuntia humifusa located within Point Pelee National Park, préparé pour l’Agence Parcs Canada, parc national du Canada de la Pointe–Pelée, 53 p.

VanDerWal, J., M.S. Moeen, L. Lovett–Doust et C.L. Stewart. 2007b. Defining habitat requirements of Opuntia humifusa as determined by field and lab studies, préparé pour l’Agence Parcs Canada, parc national du Canada de la Pointe–Pelée, 142 p.

White, D.J. 1998. Update COSEWIC Status Report on the Eastern Prickly Pear (Opuntia humifusa) in Canada, Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa, 1–7 p.

Whitehead, G. 1995a. Preliminary Literature Review and Proposed Methods for the Monitoring of the O. humifusa, préparé pour Conservation des ressources naturelles, parc national du Canada de la Pointe–Pelée.

Whitehead, G. 1995b. 1995 O. humifusa Monitoring Report, préparé pour Conservation des ressources naturelles, parc national du Canada de la Pointe–Pelée, 9 p. + 6 annexes.

Woodliffe, P.A. 2006. Details from the files and field notes of P. Allen Woodliffe regarding Opuntia humifusa at Fish Point Provincial Nature Reserve, Pelee Island, Ontario, 2 p.

Woodliffe, P.A., comm. pers. 2002–2007. Écologiste de district, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, district d’Aylmer, région de Chatham.

Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Ken Ursic détient un baccalauréat ès sciences en écologie et une maîtrise ès sciences en botanique et écologie de l’Université de Guelph (University of Guelph). Il est écologiste chez depuis 1995 et possède de vastes connaissances et une grande expertise dans le domaine de l’écologie terrestre appliquée. En Ontario, il a participé à des centaines de projets environnementaux des secteurs privé et public, et il fournit aux projets de petite ou grande envergure une expertise spéciale en évaluation d’impact, stratégies de gestion et planification des systèmes en ce qui concerne le patrimoine naturel. M. Ursic est au fait des politiques, des pratiques actuelles et des stratégies progressives ayant trait à la protection des espèces en péril en Ontario. En plus de bien connaître les divers types de milieux naturels existant en Ontario et d’être un botaniste de terrain compétent, M. Ursic gère de nombreux projets et participe normalement à tous les aspects de ces projets. Dans le cadre de son travail, M. Ursic a dirigé ou appuyé, en termes de travaux de terrain, de rédaction et de recherche, de nombreux projets directement ou indirectement reliés à l’évaluation d’espèces en péril. À titre d’associé au sein de Dougan & Associates, il a été le principal écologiste responsable du programme de rétablissement écosystémique visant l’oponce de l’Est et la savane des flèches de sable du lac Érié, pour Parcs Canada, ainsi que du programme de rétablissement des populations canadiennes du chimaphile maculé (Chimaphila maculata (L.) Pursh).

Heather Pankhurst possède une expérience en écologie et botanique appliquées, en éducation environnementale et en projets de restauration de l’habitat. Elle détient un baccalauréat ès sciences en biologie avec spécialisation en biodiversité, couronné par un mémoire intitulé « Patterns in the distribution of submerged aquatic macrophytes in Georgian Bay, Ont. ». Elle détient également un certificat de deuxième cycle en restauration des écosystèmes. Au collège et à l’université, elle a suivi des cours en botanique, en écologie appliquée, en écologie des populations, en gestion des espèces sauvages et en écologie de terrain. Mme Pankhurst est écologiste à temps plein chez Dougan & Associates depuis le printemps 2007. Dans le cadre de ses études et de l’exercice de la profession, elle a pu se familiariser avec les politiques et publications ayant trait aux espèces en péril en Ontario. Elle a acquis une expérience des relevés d’espèces en péril dans le cadre de projets de surveillance en cours chez Dougan & Associates.

Vladimir V. Kricsfalusy détient une maîtrise ès sciences en biologie et botanique de l’Université d’Oujgorod, en Ukraine, ainsi qu’un doctorat de l’Académie des sciences d’Ukraine. M. Kricsfalusy s’est joint à Dougan & Associates en 2008, apportant avec lui des compétences professionnelles de haut niveau en botanique, en phytosociologie et en écologie appliquées, acquises à l’Office de protection de la nature de Toronto et de sa région ainsi qu’à l’Université d’Oujgorod. Il a participé à de nombreux projets environnementaux, au Canada et en Ukraine, et il possède une expertise particulière dans le domaine des inventaires biologiques, de la surveillance des milieux terrestres et de l’évaluation du patrimoine naturel. M. Kricsfalusy a réalisé des études démographiques sur des espèces rares et des espèces envahissantes, dans l’est du Canada ainsi que dans le centre et l’est de l’Europe. Il possède une expertise de l’élaboration de stratégies de conservation des espèces végétales en péril faisant appel à la restauration et à la gestion des populations, des communautés végétales et de leur habitat naturel. Il possède également une expertise de l’application du Système de classification écologique du territoire visant le sud de l’Ontario ainsi que d’autres méthodes de classification de la végétation (selon la composition, la dominance et le type de végétation). Actuellement, il s’intéresse particulièrement à la biologie des populations végétales, à l’écologie de la végétation et à la répartition à grande échelle des assemblages multi–espèces de plantes vasculaires.

Annexe 1. Calcul de la superficie de la zone d’occupation biologique.

Lovett–Doust et al. (2003) ont proposé une méthode permettant de reconnaître les individus génétiquement distincts à l’intérieur des colonies, ou « microsites », à partir de certaines données démographiques préliminaires. Le « microsite » est défini comme étant un groupe de cladodes séparé de tout groupe semblable par une distance supérieure à 1,0 m; il a été établi que chaque microsite compte en moyenne six individus, ou genets (Lovett–Doust et al., 2003).

Si on prend comme hypothèse que les individus sont le plus espacés possible et qu’il y a 6 individus par microsite, on peut dire que la zone d’occupation de chaque microsite a une superficie égale à celle d’un hexagone à côtés de 1 m, soit 2,6 .

Comme il y a environ 403 microsites dans le parc national de la Pointe–Pelée et 6 microsites à l’île Pelée, la zone d’occupation biologique de l’espèce est d’environ 1 063  (409 × 2,6 ).

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