Programme de rétablissement de l’Engoulevent bois-pourri (Antrostomus vociferus) au Canada - 2015 - Proposition

Photo: la Engoulevent bois-pourri
Photo: la Engoulevent bois-pourri

Environnement Canada. 2015. Programme de rétablissement de l’Engoulevent bois-pourri (Antrostomus vociferus) au Canada [Proposition]. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, vii + 61 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d'information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © H. Loney Dickson

Also available in English under the title
“Recovery Strategy for the Eastern Whip-poor-will (Antrostomus vociferus) in Canada [Proposed]”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de l’Environnement, 2015. Tous droits réservés.
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Le contenu du présent document (sauf les illustrations) peut être utilisé sans permission, à condition d’en indiquer correctement la source.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d'établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés cinq ans après la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l’Environnement et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est la ministre compétente en vertu de la LEP de l’Engoulevent bois-pourri et a élaboré ce programme conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec les provinces de la Saskatchewan, du Manitoba, de l’Ontario (ministère des Richesses naturelles), du Québec (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs), du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de l’Engoulevent bois-pourri et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et d'autres compétences et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Le présent programme de rétablissement a été élaboré par Vincent Carignan (Environnement Canada, Service canadien de la faune [EC-SCF] – région du Québec) et Mireille PoulinNote de bas de page1 sur la base d’une version préliminaire rédigée par Kimberley Hair et Madison Wikston (EC-SCF - région de la Capitale Nationale) et en collaboration avec :

Des remerciements additionnels sont adressés à : Maureen Toner (Département des ressources naturelles du Nouveau-Brunswick), Audrey Heagy (Études d’Oiseaux Canada – Ontario), Narayan Dhital (Forest Service, Saskatchewan); aux communautés autochtones, propriétaires fonciers, citoyens et intervenants qui ont formulé des commentaires au sujet du présent document, Regroupement QuébecOiseaux, EC-SCF et Études d’oiseaux Canada qui nous ont fourni les données des atlas des Oiseaux nicheurs au Canada ainsi que les milliers de bénévoles qui ont recueilli des données pour ces projets.

L’Engoulevent bois-pourri (Antrostomus vociferus) est un oiseau nocturne insectivore qui se reproduit dans des forêts clairsémées ou à la lisière des forêts denses adjacentes à des habitats ouverts dont il a besoin pour s’alimenter. L’espèce a été évaluée comme « menacée » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2009 et est inscrite selon le même statut à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2011.

L’abondance de l’Engoulevent bois-pourri au Canada est estimée à 120 000 individus (6 % de la population mondiale) qui se reproduisent dans le sud de la Saskatchewan, du Manitoba, de l’Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard. Les tendances nationales et provinciales des populations indiquent des déclins de 2,77% à 5,53% par an entre 2002 et 2012.

Bien que notre compréhension des causes du déclin de l’Engoulevent bois-pourri soit limitée, les principales menaces comprennent la diminution des populations d’insectes-proies, l’expansion et l’intensification de l’agriculture (aires d’hivernage et de reproduction), l’expansion urbaine, de même que le développement énergétique et l’extraction des minéraux. D’autres menaces qui contribuent dans une moindre mesure sont également présentées.

Le caractère réalisable du rétablissement de l’Engouvent bois-pourri comporte certaines inconnues. Néanmoins, conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, comme cela serait fait lorsque le rétablissement est jugé réalisable.

Les objectifs en matière de population et de répartition pour l’Engoulevent bois-pourri au Canada sont les suivants :

Les stratégies générales et approches qui permettront d’atteindre ces objectifs sont présentées dans la section « Orientation stratégique pour le rétablissement ».

L’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri est partiellement désigné dans le présent programme de rétablissement. Il correspond aux habitats de nidification et/ou d’alimentation convenables se trouvant dans les carrés UTM de 10 x 10 km où il y a eu une mention confirmée de nidification ou une occupation multiple depuis 2001. Au total, 212 unités d’habitat essentiel sont identifiées, soit 32 au Manitoba, 110 en Ontario, 65 au Québec et cinq dans les Maritimes (toutes au Nouveau-Brunswick). Un calendrier des études présente les activités requises pour compléter la désignation de l’habitat essentiel.

Un ou plusieurs plans d’action seront affichés dans le Registre public des espèces en péril d’ici la fin de 2020.

D’après les quatre critères suivants qu’Environnement Canada utilise pour déterminer le caractère réalisable du rétablissement, le caractère réalisable du rétablissement de l’Engoulevent bois-pourri comporte des inconnues. Néanmoins, conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, comme cela serait fait lorsque le rétablissement est jugé réalisable. Le présent programme de rétablissement tient compte des inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.

  1. Des individus de l’espèce sauvage qui peuvent se reproduire sont présents maintenant ou le seront dans un avenir rapproché pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

    Oui. Des individus reproducteurs se trouvent dans plusieurs secteurs de l’aire de reproduction au Canada ainsi qu’aux États-Unis.
  2. Une superficie suffisante d’habitat convenable est à la disposition de l’espèce, ou pourraient le devenir par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.

    Inconnu. Il y a suffisamment d’habitats convenables à la reproduction pour soutenir l’espèce à son niveau actuel. De l’habitat inoccupé, mais en apparence convenable semble disponible et d’autres habitats pourraient devenir convenables après restauration ou par l’entremise de processus naturels (p. ex. : succession végétale, feux) ou par les activités humaines (p. ex. : exploitation forestière). La disponibilité de quantités suffisantes d’habitats pour la migration et sur les aires d’hivernage demeure inconnue.
  3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou sur son habitat (y compris à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

    Inconnu. La précision des effets de certaines menaces, notamment l’existence de seuils dans la perte d’habitats et dans la disponibilité des populations d’insectes-proies aiderait à élaborer des pratiques de gestion bénéfiques plus précises. On ne sait pas si les menaces telles que la réduction des populations d’insectes-proies et les menaces pesant sur les aires d’hivernage peuvent être atténuées.
  4. Il existe des techniques de rétablissement pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou il est prévisible que de telles techniques seront mises au point dans un délai raisonnable.

    Inconnu. La conservation et l’intendance de l’habitat, accompagné de techniques d’aménagement, pourraient être efficaces pour l’espèce, mais l’élaboration de pratiques de gestion spécifiques pourrait être nécessaire. L’atténuation des menaces comme la diminution des populations d’insectes-proies et la disponibilité de l’habitat dans les aires d’hivernage constituent des défis importants.

Sommaire d'évaluation

Environ 6 % de la population mondiale et 20 % de l’aire de répartition de l’Engoulevent bois-pourri (Antrostomus vociferus) se trouvent au Canada (COSEPAC, 2009; Comité scientifique de Partenaires d’Envol, 2013). L’espèce est inscrite comme espèce menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, chap. 29) depuis avril 2011. Elle est inscrite comme « menacée » en Ontario (Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition), en Nouvelle-Écosse (S.N.S. 1998, ch. 11), au Manitoba (Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition, CPLM chap. E111, 1990) de même qu’en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick (SNB 2012, ch. 6). Au Québec, l’Engoulevent bois-pourri figure sur la Liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérablesNote de bas de page3, établie aux termes de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (RLRQ, c. E 12.01). En date de novembre 2014, l’espèce n’était pas inscrite en Saskatchewan ni à l’Île-du-Prince-Édouard.

Les populations de l’Engoulevent bois-pourri sont classées « non en péril » (G5) à l’échelle mondiale par NatureServe (2014). Les populations nicheuses de l’espèce sont considérées « apparemment non en péril » (N4B) au Canada et « non en péril » (N5B) aux États-Unis. Le tableau 1 présente des renseignements supplémentaires sur les cotes de conservation au Canada.

Tableau 1. Cotes de conservation attribuées aux populations reproductrices d’Engoulevent bois-pourri au Canada (NatureServe, 2014).
Région NatureServeNote de bas de pagea
Saskatchewan Vulnérable (S3B)
Manitoba Vulnérable (S3B)
Ontario Apparemment non en péril (S4B)
Québec Vulnérable (S3)
Nouveau-Brunswick En péril (S2B)
Île-du-Prince-Édouard Non-nicheur (SNA)
Nouvelle-Écosse Gravement en péril (S1?B)

Le nom scientifique de l’Engoulevent bois-pourri a été changé à deux reprises depuis la publication du rapport de situation du COSEPAC (2009). À l’origine, l’Engoulevent bois-pourri (Caprimulgus vociferus vociferus) était considéré comme une sous-espèce de l’Engoulevent bois-pourri (Caprimulgus vociferus) et comprenait toutes les populations de l’Est de l’aire de répartition de l’espèce. En 2010, il est devenu une espèce distincte de l’Engoulevent d’Arizona (Caprimulgus arizonea), une espèce étroitement apparentée, pour devenir l’Engoulevent bois-pourri (Caprimulgus vociferus) (Chesser et al. 2010). En 2012, le nom de genre Antrostomus, utilisé jusqu’en 1931, a été réattribué à l’Engoulevent bois-pourri (pour plus de détails, voir Chesser et al., 2012).

Cink (2002) décrit l’Engoulevent bois-pourri comme un oiseau nocturne qui se nourrit d’insectes volants. Il appartient à la famille des Caprimulgidae (engoulevents typiques). Il mesure environ 24 cm de longueur et pèse de 50 à 55 gr. Il a un plumage gris et brun qui lui permet de se fondre avec les éléments du sol forestier où il niche. L’Engoulevent bois-pourri possède des plumes arrondies aux ailes et à la queue, une tête aplatie portant un petit bec s’ouvrant sur une grande bouche bordée de longues vibrisses sensorielles. Les mâles se distinguent des femelles par un collier blanc et deux grandes taches blanches sur les plumes extérieures de leur queue (ces éléments sont plus petits et de couleur chamois chez les femelles). L’Engoulevent bois-pourri a une forte ressemblance à l’Engoulevent d’Amérique, à la différence qu’il ne porte pas de taches blanches sur les ailes et la vocalisation est très différente. Comme ce sont des oiseaux nocturnes, les individus sont plus souvent entendus que vus, et leur cri caractéristique à trois notes « ouîp-pour-ouîl » est à l’origine du nom commun de l’espèce en anglais « Whip-poor-will ».

L’aire de répartition mondiale de l’Engoulevent bois-pourri occupe environ 2 772 000 km2 (COSEPAC, 2009). Elle s’étend de la Saskatchewan jusqu’aux Provinces maritimes, puis d’ouest en est vers le sud des États-Unis, depuis l’Oklahoma jusqu’en Géorgie (Cink, 2002; figure 1). L’Engoulevent bois-pourri se reproduit localement partout dans son aire de répartition, et aucune expansion vers le nord n’a été observée (Cink, 2002). La population mondiale est estimée à 2 millions d’individus (Comité scientifique de Partenaires d’Envol, 2013). L’aire d’hivernage de l’Engoulevent bois pourri s’étend depuis la région côtière de la Caroline du Sud jusqu’en Floride et le long de la côte américaine du Golfe jusqu’au Mexique et en Amérique centrale vers le sud, jusqu’au Honduras et au Panama (Cink, 2002; figure 1).

L’aire de répartition de l’espèce au Canada couvre environ 535 000 km2 (20 % de l’aire de répartition mondiale) (COSEPAC, 2009). Elle s’étend du centre-est de la Saskatchewan jusqu’au sud du Manitoba, de l’Ontario et du Québec ainsi que dans quelques localités au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à l’Île du Prince Édouard (Godfrey, 1986; Cink, 2002; Atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, 2013). La population canadienne est estimée à 120 000 individus, les plus fortes concentrations se trouvant dans l’est de l’Ontario (Comité scientifique de Partenaires d’Envol, 2013). Bien que cette estimation incorpore des données provenant d’atlas, elle repose principalement sur les données du Relevé des oiseaux nicheurs (RON) (Breeding Bird Survey – BBS en anglais) et son degré d’exactitude pour l’Engoulevent bois-pourri est considéré comme plutôt faible, car ce programme d’inventaires n’a pas été conçu pour détecter les oiseaux nocturnes (Comité scientifique de Partenaires d’Envol, 2013). De plus, les données du Relevé des oiseaux nicheurs n’échantillonnent pas toute l’aire de répartition de l’espèce de façon aléatoire, comportant ainsi une plus faible couverture dans les régions plus éloignées.

Figure 1. Aire de répartition mondiale de l’Engoulevent bois-pourri incluant ses aires de reproduction, d’hivernage et de migration (Cornell Lab of Ornithology, 2007).

La description de cette image suit
Carte : © Environnement Canada
Description longue pour la Figure 1

La figure 1 montre les différentes aires de répartition de l’espèce. En été, l’espèce est présente dans une partie du sud du Québec et de l’Ontario, et dans une petite zone dans les Prairies canadiennes, ainsi que dans la moitié est des États-Unis, environ jusqu’au Tennessee. En hiver, l’espèce est présente le long de la côte sud- est des États-Unis, depuis la Caroline du Nord, jusqu’au Costa-Rica.

Au Canada, l’aire de répartition de l’Engoulevent bois-pourri se contracte depuis le milieu des années 1960, notamment à sa limite du sud (Smith, 1996; COSEPAC, 2009). La comparaison entre les données des premiers et seconds atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario et des Maritimes montre une tendance similaire (tableau 2). Au Québec, même si les mentions de la dernière année d’inventaire du second l’Atlas des oiseaux nicheurs restent à être compilées, les résultats indiquent une légère augmentation du nombre de parcelles d’atlas occupées (tableau 2). Les différences dans le nombre de parcelles occupées doivent être interprétées avec prudence puisqu’elles pourraient être attribuables à l’augmentation des efforts pour détecter l’espèce.

Les données du RON indiquent un déclin au Canada de l’ordre de 3,19 % par année entre 1970 et 2012, ce qui correspond à une perte approximative de 75 % de la population au cours de cette période (Environnement Canada, 2014a). Au cours de la période 2002 à 2012, cette tendance nationale a légèrement ralenti pour s’établir à un déclin de 2,77 % par année. Les tendances régionales du RON pour l’Ontario et le Québec, le cœur de la répartition de l’espèce au Canada, concordent avec la tendance nationale. Les données recueillies par le programme Étude des populations d'oiseaux du Québec (ÉPOQ) corroborent aussi ces tendances, avec une estimation de la population de 2002 à 2011 à environ la moitié de celle des années 1970 (Larivée, 2013). Il est important de souligner que ces tendances sont non seulement observées au niveau de l’espèce, mais également au niveau de la guilde des insectivores aériens et celle des migrateurs de longue distance auxquelles appartient l’Engoulevent bois-pourri (Blancher et al., 2009).

Tableau 2. Données de l’Atlas des oiseaux nicheurs et tendances régionales du Relevé des oiseaux nicheurs.
Provinces Périodes de l’atlas Nombre de carrés d’atlas occupés
(tendance 1er vs 2e atlas)
Tendances annuelles du RON
(1970-2012/
2002-2012)
Références
Saskatchewan 1966-2014Footnotea.1Footnoteb ~36 Non disponible Smith 1996; SBA
Manitoba 2010-2013Footnoteb 190 Non disponible www.birdatlas.mb.ca/index_fr.jsp
Ontario 1981-1985 885 -3,45 % / -3,36 % Cadman et al. 1987
Ontario 2001-2005 554
(-37 %)
-3,45 % / -3,36 % Cadman et al. 2007
Québec 1984-1989 168 -5,26 % / -5,53 % Gauthier et Aubry 1996
Québec 2010-2013Footnoteb 179
(+7%)
-5,26 % / -5,53 % Atlas des oiseaux nicheurs du Québec 2014
Maritimes 1986-1990 62
(N.-B. : 49; N.-É. : 12; I.-P.-E. : 1)
+0.53 % / -0.09 % (N.-B.)Footnotec Erskine 1992
Maritimes 2006-2010 38(-39 %)
(N.-B. : 29; 8 N.-É. : 8; I.-P.-E. : 1)
+0.53 % / -0.09 % (N.-B.)Footnotec Atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, 2013

Comme la plupart des oiseaux forestiers, l’Engoulevent bois-pourri semble choisir son habitat en fonction d’attributs à diverses échelles spatiales. Les connaissances relatives aux besoins de l’espèce à échelle du paysage ainsi que lors des migrations et sur les aires d’hivernage sont actuellement limitées.

La quantité de couvert forestier, en procurant plus de superficies pour la reproduction, ainsi que la configuration spatiale des habitats forestiers adjacents aux habitats plus ouverts sont souvent identifiés comme éléments importants à la présence de l’espèce (Roy et Bombardier, 1995; Palmer-Ball, 1996; Cink, 2002; Wilson, 2003; Garlapow, 2007). La distance aux massifs forestiers pourrait être un enjeu important (Cink, 2002), en particulier dans les régions plus agricoles où les superficies d’habitat de nidification sont plus limitées.

Les habitats de nidification et d’alimentation de l’Engoulevent bois-pourri sont généralement définis par des caractéristiques liées à leur structure plutôt que par celles de leur composition en espèces végétales (Robbins, 1994; Wilson et Watts, 2008). Bien que l’espèce ne soit pas considérée comme particulièrement territoriale, la superficie des territoires varie de 3 à 30 ha (Wilson, 2003; Garlapow, 2007; Hunt, 2010) avec une valeur maximale de 132,4 ha observée dans le centre de l’Ontario (moyenne 31 ha; Rand 2014). La superficie du domaine vital, soit la zone à l’intérieur de laquelle les individus se trouvent la plupart du temps alors qu’ils se reproduisent, s’alimentent et se déplacent, varie de 20 à 500 ha (moyenne 136 ha; Rand 2014). Ces valeurs correspondent à l’estimation de Sandilands (2010) à l’effet que de 500 à 1000 ha peuvent être nécessaires au maintien « de plusieurs couples » d’Engoulevents bois-pourri.

Les habitats de nidification comprennent la plupart des types de forêt aux premiers stades de succession, les caps rocheux ou dépôts sablonneux peuplés d’arbres clairsemés, les prairies, les vieux brûlis ainsi que des plantations de conifères clairsemées (Wilson, 1985; Bushman et Therres, 1988; Cink, 2002; Wilson et Watts, 2008; Mills, 2010; Tozer et al., 2014) en autant que ces habitats présentent des sols bien drainés, un couvert forestier modéré (Godfrey, 1986; Roy et Bombardier, 1995; 26 à 83 % selon Garlapow, 2007) ainsi que des strates arbustives modérées à clairsemées (Eastman, 1991; Garlapow, 2007). Les lisières de forêts ayant un couvert dense en arbres mais présentant une structure similaire au niveau du sol sont également utilisées par l’espèce (Cink, 2002).

Lorsque des boisés sont utilisés pour la nidification (p. ex. dans les paysages agricoles), l’espèce n’occupe pas les petits boisés isolés (Reese, 1996), ce qui suggère qu’un seuil existe dans la superficie des habitats occupés. Cependant, Turpak et al. (2009) mentionnent que ce seuil n’a pas encore été identifié. L’altitude semble aussi jouer un rôle, car l’espèce est généralement observée à des altitudes inférieures à 350-430 m (Cooper, 1981; Robbins, 1994; Roy et Bombardier, 1995).

Bien que les nids et les œufs soient très bien camouflés et rarement observés, il est connu que les œufs sont déposés directement sur un épais lit de feuilles mortes (ou sur un sol dénudé), ombragé par une plante herbacée, un arbuste ou un gaulis de petite taille (Roy et Bombardier, 1995; Cink, 2002), et ce, souvent près de branches d’arbres tombées ou de roches pouvant servir de perchoirs pour le repos durant le jour (Cink, 2002). Les individus semblent faire preuve d’un degré élevé de fidélité aux sites de nidification (Cink, 2002).

Les habitats d’alimentation comprennent les prairies, les milieux humides arbustifs, des parterres de coupes ainsi que des champs agricoles et autres milieux ouverts où le couvert en arbres est réduit et des perchoirs pour l’alimentation sont disponibles car ces conditions favorisent la localisation des proies (grâce au clair de lune) de même que l’efficacité de l’alimentation (Mills, 1986; Garlapow, 2007).

La plupart des activités d’alimentation se déroulent à moins de 500 m du nid, souvent à proximité des bordures forestières (Cink, 2002; Garlapow, 2007). Cependant, à la limite nord de leur aire de répartition, Rand (2014) a observé des distances d’alimentation significativement plus grandes pouvant aller jusqu’à 1250 m, probablement en raison de la qualité inférieure de l’habitat et la quantité d’insectes réduits dans les régions où les températures plus basses affectent l’efficacité des activités d’alimentation.

L’Engoulevent bois-pourri se nourrit principalement de grands papillons nocturnes, de scarabées et d’autres insectes volants nocturnes qu’il capture directement au sol ou lors de courts vols à partir de perchoirs (Tyler, 1940; Cink, 2002; Garlapow, 2007).

Les facteurs limitatifs influent sur la survie et la reproduction de l’espèce en plus de jouer un rôle important dans sa capacité d’atteindre certains niveaux de population (se rétablir après un déclin). Pour l’Engoulevent bois-pourri, ils incluent :

Tableau 3. Évaluation des menaces pour l’Engoulevent bois-pourri
Évaluation Menace Niveau de préoccupationNote de bas de pagea.2 Étendue Occurrence Fréquence GravitéNote de bas de pageb.1 Certitude causalNote de bas de pagec.1
Perte ou dégradation de l’habitat Expansion et intensification de l’agriculture – aires d’hivernage Élevé Généralisée Actuelle Continue Modérée Élevée
Perte ou dégradation de l’habitat Expansion et intensification de l’agriculture – aires de reproduction Moyen Généralisée Actuelle Continue Modérée Élevée
Perte ou dégradation de l’habitat Expansion urbaine Moyen Localisée Actuelle Continue Modérée Moyenne
Perte ou dégradation de l’habitat Développement énergétique et extraction des minéraux Moyen Localisée Actuelle Continue Modérée Moyenne
Perte ou dégradation de l’habitat Surbroutage des sous-bois Faible Localisée Actuelle Continue Modérée Moyenne
Perte ou dégradation de l’habitat Aménagement forestier Faible Généralisée Actuelle Continue Faible Faible
Changements dans la dynamique écologique ou les processus naturels Diminution des populations d’insectes-proies Élevé Généralisée Actuelle Continue Inconnue Moyenne
Changements dans la dynamique écologique ou les processus naturels Lutte contre les feux de forêt Faible Localisée Actuelle Récurrente Faible Faible
Activités ou processus naturels Succession végétale Moyen Localisée Actuelle Continue Modérée Moyenne
Climat et catastrophes naturelles Changements climatiques Moyen Généralisée Actuelle Continue Inconnue Moyenne

Les menaces sont énumérées ci-dessous par ordre décroissant de niveau de préoccupation. Il faut cependant noter qu’il existe plusieurs lacunes en termes de connaissances relativement aux effets quantitatifs des certaines menaces, particulièrement le long des routes de migration et sur les aires d’hivernage. Plusieurs menaces secondaires ne sont pas abordées dans le présentement programme de rétablissement, notamment les collisions (p. ex. : avec des véhicules le long des routes), la prédation, la compétition interspécifique (Engoulevent de Caroline [Antrostomus carolinensis]) et les espèces envahissantes (vers de terre exotiques).

Le déclin des insectivores aériens est devenu plus évident à partir des années 1980 (Goldstein et al., 1999; Boettner et al., 2000; Wickramasinghe et al., 2004; Sauer et al., 1996; Blancher et al. 2007) et suggère fortement une cause attribuable en partie aux changements dans les populations d’insectes volants sur les aires de reproduction, sur les routes de migration ou sur les aires d’hivernage (Nebel et al., 2010; Paquette et al. 2014). En effet, les populations d’insectes montrent des déclins significatifs au niveau mondial, incluant aux États-Unis (Laughlin et Kibbe, 1985; Peterson et Meservey, 2003). Une revue récente des tendances de populations fauniques a indiqué que 33% des insectes pour lesquels une cote UICN était disponible montraient des déclins d’abondance et plusieurs avaient une aire de répartition en contraction (Dirzo et al. 2014). Les déclins sont plus prononcés dans les régions hautement perturbées, notamment les tropiques (Dirzo et al. 2014). Dans le nord-est des États-Unis, Wagner (2012) a noté des déclins dans les populations de papillons nocturnes, principales proies de l’Engoulevent bois-pourri (Cink, 2002).

Les principales causes possibles pour la réduction des populations d’insectes sont décrites ci-bas. D’autres causes incluent des changements dans les communautés de prédateurs, la pollution par la lumière et les précipitations acides (Graveland 1998; Benton et al. 2002; Wagner 2012; Goulson 2013). Toutefois, aucun lien direct de cause à effet n’a encore été établi entre l’abondance des oiseaux insectivores aériens et les populations d’insectes, en partie à cause de la quantité limitée de données de suivi à long terme sur le régime alimentaire des oiseaux (Nocera et al., 2012).

4.2.1.1. Perte d’habitats producteurs d’insectes

Plusieurs insectes sont limités à des habitats spécifiques pendant une partie ou l’ensemble de leur cycle de vie et toutes activités qui affectent ces habitats par la destruction ou par l’intensification des usages (p. ex. : monocultures, cultures dépendantes des pesticides et des fertilisants; type de labourage; retrait des lisières séparant les champs; drainage des milieux humides; exploitation des tourbières, développement urbain et côtier; extraction des ressources; herbicides pour contrôler la végétation sous les emprises d’énergie) auraient des impacts sur leurs populations (U.S. Bureau of Land Management, 1978; Foster, 1991; Benton et al., 2002; Cunningham et al., 2004; Price et al., 2011, Brooks et al., 2012; Chiron et al., 2014).

La perte d’habitats producteurs d’insectes affecte les Engoulevents bois-pourri sur leurs aires de reproduction, les routes de migration et sur les aires d’hivernage.

4.2.1.2. Pesticides et autres produits toxiques

L’utilisation de pesticides en agriculture, en foresterie ainsi que pour les programmes de contrôle des moustiques en milieux urbains a sans doute été un facteur dans la réduction de l’abondance des insectes volants dans toute l’aire de répartition de l’Engoulevent bois-pourri.

Bien que la plupart des pesticides organochlorés (produits chimiques appartenant à la famille des dichloro-diphényle-tricholoroéthanes – DDT) ait été bannis de l’Amérique du Nord il y a plusieurs décennies, il y a des indications que les migrateurs néotropicaux insectivores ressentent encore leurs effets ailleurs en Amérique (Sager, 1997; Klemens et al., 2000). Ces produits chimiques peuvent avoir des effets à long terme sur les communautés d’insectes et donc sur les oiseaux qui en dépendent. Des archives portant sur la diète des martinets ramoneurs (Chaetura pelagica), un insectivore aérien, confirment un déclin prononcé des coléoptères (Coleoptera) et une augmentation des hémiptères (Hemiptera) corrélé dans le temps avec l’augmentation prononcée de l’usage du DDT et ses métabolites. Nocera et al. (2012) suggèrent que le DDT a causé un déclin dans les coléoptères et un changement dramatique (possiblement permanent) dans les communautés d’insectes et ultimement dans la population de Martinets ramoneurs.

Il a été démontré que les pesticides non sélectifs, tels les néo-nicotinoïdes qui sont très largement utilisés, nuisent aux insectivores aériens en réduisant les populations de proies et en affectant négativement la reproduction (Colburn et al., 1993; Wickramasinghe et al., 2004; Mineau et Palmer, 2013; Hallmann et al., 2014). Bien que les néo-nicotinoïdes sont généralement utilisés dans les habitats en milieux agricoles, ils ont également été détectés dans les milieux humides (Main et al., 2014) et les cours d’eau au Canada (Environment Canada, 2011a; Xing et al., 2013). En 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a déclaré qu’ils posent un risque inacceptable aux insectes (Goulson, 2014). Mineau et Palmer (2013) suggèrent que les effets des néo-nicotinoïdes sur les oiseaux ne sont pas limités à l’échelle des champs sur lesquels ils sont appliqués, mais qu’il est probable qu’ils s’étendent à l’échelle des bassins versants et l’échelle régionale.

Bien que pas nécessairement lié au déclin des insectes volants, la consommation d’insectes contaminés par le mercure peut également réduire le succès de reproduction, réduire les capacités du système immunitaire et engendrer des effets comportementaux et physiologiques chez les oiseaux insectivores (Scheuhammer et al. 2007, Hawley et al. 2009). Les concentrations élevées de mercure peuvent résulter de causes multiples (p. ex. dépôts acides, création de réservoirs) et il a été constaté qu’un grand nombre d’oiseaux chanteurs terrestres du nord-est de l’Amérique du Nord qui se nourrissent d’invertébrés bioamplifient la substance à des niveaux qui suscitent des préoccupations en termes de conservation (Osborne et al. 2011; Keller et al. (2014). Bien que l’Engoulevent bois-pourri ne faisait pas partie des espèces étudiées, les conclusions lui sont probablement applicables.

4.2.1.3. Désynchronisation entre le pic de disponibilité des insectes et les besoins pour la reproduction des oiseaux

Il y a souvent une synchronisation marquée entre le moment de la reproduction des oiseaux (c.-à-d. l’éclosion des oeufs) et le pic d’abondance de leurs proies, mais les changements climatiques ont fait que les pics d’abondance de certains insectes se produisent maintenant plus tôt (Both et al., 2009). Comme le réchauffement est moins marqué dans les aires d’hivernage d’oiseaux migrateurs tel l’Engoulevent bois-pourri que sur leurs aires de reproduction, ils peuvent percevoir des signaux de migration à des dates trop avancées pour qu’ils arrivent sur les aires de reproduction au moment optimal (Jones et Cresswell, 2010). Par conséquent, les changements climatiques créent un déséquilibre temporel entre la reproduction et l’abondance maximale des proies pour les espèces qui ne s’adaptent pas aux changements climatiques au même rythme (Strode, 2003; Both et al., 2006; Gornish et Tylianakis, 2013). Cet effet a été démontré chez la mésange charbonnière (Parus major) avec un poids réduit des oisillons et un taux d’envol plus faible (Visser et al. 2006). Une désynchronisation insectes/reproduction est également liée aux déclins de plusieurs espèces d’oiseaux en Europe (Møller et al., 2008; Saino et al., 2011).

Les migrateurs de longues distances qui se reproduisent dans des habitats telles les forêts où les pics d’abondance d’insectes sont plus courts sont plus vulnérables aux changements climatiques en raison des risques accrus et plus prononcés de la désynchronisation entre les aires de reproduction et d’hivernage (Both et al., 2006, 2009). Bien que ces données ne soient pas spécifiques à l’Engoulevent bois-pourri, l’espèce est un insectivore aérien qui migre à longue distance et qui se reproduit et s’alimente dans les habitats où les pics d’abondance d’insectes sont plus courts, rendant probable d’existence d’une désynchronisation entre les pics d’abondance d’insectes et l’éclosion des œufs.

Sur les aires d’hivernage au Mexique et en Amérique centrale, la conversion des forêts en pâturages pour l’élevage du bétail lié à une l’agriculture sur brûlis a causé la majeure partie de la déforestation depuis le début des années 1900 (Leonard, 1987; Masek et al., 2011; Aide et al., 2013). Dans cette région, les pays qui affichent les plus grandes pertes de couvert forestier entre 2001 et 2010 sont le Guatemala et le Nicaragua, avec 3 019 km2 et 7 961 km2, respectivement (Aide et al., 2013), mais, de même, la plupart des pays montrent un déclin substantiel du couvert forestier (Hansen et al., 2013). Bien que l’Engoulevent bois-pourri puisse bénéficier de l’habitat créé par la conversion en pâturages pour l’élevage de bétail, une conversion intensive qui élimine les corridors et laisse peu ou pas d’habitats forestiers adjacents aux habitats ouverts peut rendre un habitat non convenable.

L’impact de cette menace sur le déclin de l’Engoulevent bois-pourri n’est pas quantifié, mais elle est estimée préoccupante considérant la concentration de l’espèce sur une superficie limitée d’habitats d’hivernage.

Au Canada, la demande accrue pour des terres agricoles était responsable d’environ 43% de la déforestation en 2010 (~20 000 ha), principalement en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba là où la forêt boréale borde les prairiesNote de bas de page4. Ces pertes ont principalement affecté l’habitat de nidification. Dans l’est des États-Unis, le taux de conversion des forêts en terres agricoles a considérablement ralenti au cours des dernières années (Ramankutty et al., 2010; Masek et al., 2011) et plusieurs régions retournent à un état forestier.

Au niveau de l’intensification, les mesures visant à accroître la productivité des terres agricoles ont entraîné la perte de superficies importantes d’habitats naturels, la perte de diversité des habitats dans les paysages agricoles (p. ex. conversion vers la culture intensive, élimination des haies brise-vent et autres éléments naturels), et une augmentation de la pollution provenant de l’utilisation de fertilisants et de pesticides, lesquels ont une incidence sur la biodiversité (Robinson et Sutherland, 2002). Il a été démontré que l’abondance et la diversité des oiseaux insectivores étaient plus élevées dans les paysages agricoles qui offrent un éventail hétérogène d’habitats (Parish et al., 1995; Jones et al., 2005), qui sont également habités par davantage d’insectes-proies (Lewis et Stephenson, 1966; Lewis et Dibley, 1970; Verboom et Spoelstra, 1999). De plus, les paysages très simplifiés (p. ex. : dont les bordures entre les cultures intensives et les forêts adjacentes sont abruptes) pourraient ne pas fournir suffisamment d’habitats convenables à l’Engoulevent bois-pourri. Au Québec, on a été observé que l’espèce évite les zones caractérisées par de larges superficies d’agriculture intensive (Cyr et Larivée, 1995; Bélanger et al., 1999). Dans le sud de l’Ontario, la conversion des champs et des friches en cultures intensives est considérée comme une menace pour l’espèce (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, 2009).

L’expansion urbaine est une menace qui entraîne des pertes permanentes d’habitats tant dans les zones périurbaines que rurales. Elle est considérée comme la principale cause de déforestation aux États-Unis et comme un facteur important au Canada (17 %) (Robinson et al., 2005; Radeloff et al., 2005; Sun et al., 2007; Masek et al., 2011; Jobin et al. 2014). En Pennsylvanie (É-U), l’urbanisation, à travers la hausse de la prédation et la diminution de la disponibilité des habitats de nidification d’alimentation, est présumée responsable du déclin de l’Engoulevent bois-pourri (Santner, 1992).

La perte d’habitat et la fragmentation par l’urbanisation peuvent aussi accroître la pollution de l’eau ainsi que la pollution atmosphérique, sonore et lumineuse. Il a été prouvé que la pollution lumineuse, entre autres, perturbe la dynamique prédateurs-proies, la dynamique de compétition, le choix du site de nidification, l’orientation ainsi que la communication de divers animaux (Longcore et Rich, 2004). Elle pourrait également avoir des effets positifs (p. ex. : meilleure efficacité de la recherche de nourriture).

L’exploration pour trouver de nouvelles sources d’énergie (p. ex. pétrole, gaz, charbon et hydroélectricité) et de minéraux (incluant les agrégats), l’exploitation de ces sources (p. ex. résidus miniers, inondation de superficies pour la création de réservoirs) et le transport des produits (p. ex. oléoducs, lignes de transport d’électricité, routes) ont entraîné des pertes d’habitats ainsi qu’une dégradation et une fragmentation dans certains secteurs de l’aire de répartition de l’Engoulevent bois-pourri (Masek et al., 2011). Les activités associées à ces industries peuvent également mener à la destruction non intentionnelle de nids, œufs, oisillons et d’adultes (Van Wilgenburg et al., 2013).

Rand (2014) a observé que les niveaux de stress (mesurés par le corticostérone) n’étaient pas plus élevés chez les Engoulevents bois-pourri exposés à l’exploration minière. Autrement, les effets de la phase active (exploitation) des activités minières sur l’Engoulevent bois-pourri n’ont pas été mesurés, mais ils sont présumés importants de par la nature souvent permenente de l’altération de l’habitat.

L’entretien des infrastructures associées au transport d’énergie peut également générer de l’habitat qui servira éventuellement à l’alimentation.

L’Engoulevent bois-pourri évite généralement de nicher dans les forêts où il y a surpâturage par le bétail (Tyler, 1940; Godfrey, 1986), bien que l’alimentation puisse s’y dérouler si l’habitat convenable à la nidification est disponible à proximité (Cink, 2002). Le broutage par les cervidés peut également être préoccupant, car leurs populations augmentent depuis des décennies (Russell et al., 2001). Au Canada, la menace a été identifiée comme facteur contribuant à la disparition de l’espèce, notamment dans les forêts de trembles du sud-est de la Saskatchewan (Smith, 1996; Jorgenson et Foster, 2007).

Peu importe la source, le surbroutage des forêts cause une diminution du couvert du sous étage et modifie la composition ainsi que la dynamique des espèces végétales (Patric et Helvey, 1986; Côté et al., 2004; Rooney, 2009; Goetsch et al., 2011), ce qui nuit à la faune en altérant les sources de nourriture et la couverture au-dessus des nids (Gallizioli, 1979; DeGraaf et al., 1991; Pollard et Cooke, 1994; Gill, 2000; Allombert et al., 2005). Pour le moment, l’impact de cette menace sur les populations d’Engoulevents bois-pourri est inconnu, mais pourrait être plus prononcé dans le nord-est des États-Unis et le sud-est du Canada, notamment, où le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) est particulièrement abondant (Russell et al. 2001).

Dans les paysages forestiers, l’Engoulevent bois-pourri profite souvent des milieux dégagés récemment créés par l’agriculture de faible intensité ou l’aménagement forestier pour s’alimenter alors qu’il utilise les forêts adjacentes pour nicher (COSEPAC, 2009). Les forêts de début et de milieu de succession qui s’établissent sur les terres agricoles abandonnées peuvent fournir de l’habitat propice à l’espèce, mais les forêts de fin de succession qui finissent par les remplacer ne sont pas de l’habitat recherché par l’espèce (Bushman et Therres, 1988).

Bien que la superficie totale des terres agricoles ait augmenté dans le sud du Canada au cours des 50 dernières années, il y a aussi eu une suite d’abandons de terres agricoles dans des zones plus marginales (Cadman et al., 2007; Latendresse et al., 2008), comme dans l’est de l’Ontario (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, 2009) et l’est des États-Unis où la maturation des peuplements est citée comme une des causes du déclin de l’Engoulevent bois-pourri (Medler, 2008). Dans ces régions, la succession végétale pourrait avoir causé une certaine perte de l’habitat de nidification ou d’alimentation de l’Engoulevent bois-pourri (Smith, 1996; Mills, 2010).

Les effets potentiels des changements climatiques sur l’Engoulevent bois-pourri peuvent être difficile à prédire, car les diverses espèces d’oiseaux répondent différemment aux variations spatiales et temporelles dans leur environnement (Taper et al., 1995). Un des effets est l’augmentation du nombre d’événements climatiques (vagues de froid, ouragans, tempêtes de vent) ayant des incidences sur les aires de reproduction, le long des routes de migration et sur les aires d’hivernage. La température froide et pluvieuse pendant la saison de reproduction est bien connue comme ayant un effet négatif sur les insectivores aériens ( p. ex. : Brown et Brown, 2000). Ces fluctuations de température et événements climatiques devraient être plus fréquents en raison des changements climatiques (Huber et Gulledge, 2011).

Les feux sont également fortement associés à la température (Flannigan et al. 2009) et leur étendue, intensité et fréquence devraient augmenter en raison de printemps et d’été plus secs et un déclin de la disponibilité de l’eau dans certains secteurs (Flannigan et al., 2009, North American Bird Conservation Initiative US Committee, 2010, de Groot et al., 2013, Girardin et al., 2013). Cela pourrait avoir un effet positif sur les habitats d’alimentation de l’Engoulevent bois-pourri.

Lors de la migration automnale, les tempêtes tropicales et les ouragans peuvent tuer un nombre élevé d’individus; un seul ouragan (ouragan Wilma en 2005) a occasionné une diminution de 50% de la population de Martinets ramoneurs au Québec (Dionne et al. 2008). Sur les aires d’hivernage tropicales et subtropicales, Anodon et al. (2014) suggèrent que les changements climatiques pourraient avoir une grande influence en augmentant les superficies de prairies au détriment du couvert forestier, ce qui pourrait éventuellement avoir un effet négatif sur les Engoulevents bois-pourri.

L’Engoulevent bois-pourri peut être associé à des habitats créés par les feux de forêt (Cink, 2002). Dans un écosystème naturel, les feux peuvent maintenir une mosaïque d’habitats de nidification et d’alimentation qui change dans l’espace et dans le temps. Les mesures modernes de suppression des feux de forêt peuvent garder les peuplements forestiers à un stade de maturité plus tardif qui est moins propice à l’espèce. La lutte aux feux de forêt a été identifiée comme une des causes du déclin de l’Engoulevent bois-pourri en Ontario (Mills, 2010; Tozer et al., 2014). L’étendue de cette menace pour l’Engoulevent bois-pourri n’a pas été quantifiée, mais elle toucherait surtout la portion nord (non agricole) de son aire de répartition.

Entre 2000 et 2012, approximativement 11 millions d’ha de forêts ont été exploités au Canada (BDNF, 2014). Les taux d’exploitation forestière sont demeurés relativement stables presque partout au Canada durant les 20 dernières années, mais ils devraient diminuer au cours des prochaines années (Masek et al., 2011).

L’exploitation forestière peut entraîner des effets négatifs à court terme sur les oiseaux nicheurs en perturbant leurs activités de reproduction (Hobson et al., 2013). Les œufs et/ou le nid peuvent être détruits ou perturbés par inadvertance lors de la récolte des arbres ou d’autre végétation (p. ex. : éclaircie précommerciale) (Environnement Canada, 2014b). L’échec de la reproduction peut également être occasionné par les activités qui perturbent un oiseau nicheur (Environnement Canada, 2014b). Hobson et al. (2013) ont estimé qu’entre 616 000 et 2,09 millions de nids (de plusieurs espèces) sont détruits annuellement suite aux activités liées à la foresterie industrielle.

Toutefois, l’aménagement forestier peut générer de l’habitat convenable avec des pratiques telles que la conservation de forêts matures près des zones de coupe à blanc (Wilson et Watts, 2008; Tozer et al., 2014), l’éclaircie précommerciale ainsi que la coupe partielle (Bushman et Therres, 1988).

Une grande partie de l’aire de répartition nordique de l’Engoulevent bois-pourri au Canada est sous un régime d’exploitation forestière. L’exploitation forestière est également une activité commune le long des routes de migration et sur l’aire d’hivernage.

Les objectifs en matière de population et de répartition pour l’Engoulevent bois-pourri au Canada sont :

Ces objectifs visent à renverser le déclin à long terme des populations qui a mené à la désignation de l’espèce comme étant menacée (COSEPAC, 2009). L’horizon de 10 ans pour les objectifs à court terme est considéré raisonnable étant donné le défi que représente l’arrêt du déclin de l’Engoulevent bois-pourri. Les superficies d’habitats occupés sont établies en utilisant l’estimation du COSEPAC (2009; une population de 33 000 couples utilisant 1650 km2), mais avec la mise à jour de la population par le Comité scientifique de Partenaires d’Envol (2013; 120 000 individus ou 60 000 couples) pour un total de 3000 km2. Pour les objectifs à long terme, il pourrait être irréaliste de ramener les populations de l’Engoulevent bois-pourri à leurs niveaux historiques en raison de la perte substantielle de l’habitat convenable dans les parties méridionales de l’aire de répartition de l’espèce (paysages agricoles et urbains). Néanmoins, il est nécessaire pour la gestion et le rétablissement de l’Engoulevant bois-pouri de s’assurer que l’habitat convenable est disponible dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce au Canada, y compris par le biais de la restauration d’habitats dans les paysages hautement transformés.

Les objectifs pourraient être revus lors de l’élaboration du rapport d’évaluation de la mise en oeuvre du programme de rétablissement et du progrès vers l’atteinte des objectifs, lequel est requise 5 ans après l’affichage du programme de rétablissement (art. 46 LEP).

De nombreuses activités ont été initiées depuis la dernière évaluation effectuée par le COSEPAC (2009). La liste ci-dessous n’est pas exhaustive, elle a plutôt comme but d’illustrer les principaux domaines touchés, pour mettre en contexte les stratégies générales de rétablissement présentées à la section 6.2.

Plusieurs projets portant sur l’Engoulevent bois-pourri sur des terres fédérales, provinciales et privées financés via le Programme d’intendance des habitats d’espèces en péril, le Fonds interministériel du rétablissement et le Fonds autochtone pour les espèces en péril.

Manitoba
Saskatchewan
Ontario
Québec
Maritimes
Tableau 4. Planification du rétablissement de l’Engoulevent bois-pourri.
Menace ou facteur limitatif Stratégie générale de rétablissement PrioritéNote de bas de pagea.3 Description générale des approches de recherche et de gestion
Toutes les menaces Intendance et gestion de l’espèce et de son habitat Élevée
  • Soutenir la conservation de l’habitat à l’aide de mesures légales (lorsque possible) incluant des accords d’intendance et autres outils législatifs sur les aires de reproduction, les routes de migration et les aires d’hivernage
  • Appuyer l’élaboration de pratiques de gestion bénéfiques (PGB) et leur mise en oeuvre aux échelles locale et du paysage afin d’accroître l’abondance au sein des populations et les superficies d’habitats occupés
    • Les PGB devraient prioriser l’importance de maintenir/créer des habitats producteurs d’insectes
  • Intégrer les PGB pour l’Engoulevent bois-pourri aux PGB pour les autres espèces sauvages au sein de paysages hétérogènes formant une mosaïque dynamique
  • Utiliser les techniques d’aménagement sur de grandes unités territoriales et/ou selon une approche écosystémique
  • Restaurer l’habitat dans certains secteurs hautement transformés afin de favoriser la recolonisation de certaines parties de l’aire de répartition
Lacunes en matière de connaissances Suivi et recherche Élevée
  • Élaborer et mettre en œuvre des protocoles normalisés de recherche et de suivi pour rassembler des renseignements sur l’écologie, les populations de l’espèce et les tendances, les caractéristiques de l’habitat et les populations d’insectes-proies, incluant :
    • Déterminer les caractéristiques des habitats (p. ex. : superficies, composition et configuration, échelles spatiales), la densité/composition des insectes proies et autres variables qui affectent la sélection et la qualité des habitats de nidification et l’alimentation
    • Liens entre les populations d’insectes-proies (incluant les tendances), le contenu des diètes des oiseaux dans des habitats de différente qualité et les causes du déclin
    • Liens entre les populations d’insectes et la phénologie de la migration, particulièrement dans un contexte de changements climatiques
    • Suivi des secteurs moins accessibles de l’aire de répartition (p. ex. : portion sud du Bouclier canadien) avec des enregistreurs électroniques
    • Distances de dispersion et routes migratoires
    • Déterminer si des haltes migratoires d’importance existent pour l’espèce et procéder à leur description (voir Mehlman et al., 2005)
    • Clarifier les menaces le long des voies migratoires et sur les aires d’hivernage
    • Élaborer, valider et améliorer des modèles d’habitat (p. ex. : Initiative de modélisation aviaire boréale; Broeckaert, 2012; Broeckaert et Bédard, 2012).
Lacunes en matière de connaissances Suivi et recherche Faible
  • Effectuer le suivi des occurrences historiques à intervalles réguliers (p. ex. : tous les 10 ans).
Toutes les menaces Éducation et partenariats Moyenne
  • Promouvoir la coopération et la coordination nationale et internationale de la planification à l’échelle du paysage (p. ex. : Régions de conservation des oiseaux et Stratégies de conservationNote de bas de pageb.2) afin d’atténuer les menaces dans les aires de reproduction, de migration et d’hivernage.
  • Examiner la pertinence d’un groupe de travail sur l’espèce ou sur les insectivores aériens nocturnes
  • Établir des partenariats avec des ministères, des organismes gouvernementaux, des groupes s’intéressant à l’espèce, des propriétaires de terrains privés et le public, en vue de mettre en œuvre le programme de rétablissement à l’échelle locale/régionale/territoriale.
Toutes les menaces Législation et politiques Élevée
  • Promouvoir la conformité avec les lois environnementales, les règlements et politiques, notamment la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs de 1994 et la réglementation qui y est associée, afin de prévenir le dérangement des adultes, des nids et des œufs pour tous les types d’activités et de tenures de terresNote de bas de pagec.2.
Toutes les menaces Législation et politiques Moyenne
  • Encourager la mise en œuvre des politiques et des programmes existants de réduction des pesticides, de la pollution lumineuse, des gaz à effet de serre et autres polluants, et élaborer de nouvelles politiques et programmes là où des lacunes existent

La conservation et la mise en valeur des habitats de nidification et d’alimentation de l’Engoulevent bois-pourri requiert la promotion d’approches à grande échelle. Ces habitats doivent être aménagés et protégés afin d’assurer la survie de l’espèce, particulièrement dans les secteurs où une large proportion des habitats ont été détruits ou dégradés ou font face à des pressions accrues pour le développement.

Les actions prioritaires qui peuvent être promues incluent les pratiques de gestion bénéfiques en aménagement forestier et pour les activités agricoles ainsi que la restauration d’habitats afin d’augmenter leur disponibilité, lorsque nécessaire. Les pratiques de gestion bénéfiques pour l’Engoulevent bois-pourri doivent être intégrées à celles développées pour d’autres espèces afin de maintenir des paysages hétérogènes qui procurent des conditions typiques d’une mosaïque d’habitats dynamiques au niveau du paysage qui seront bénéfiques pour plusieurs espèces. Lorsque possible, une approche multiespèces ou écosystémique devrait être considérée. Les pratiques de gestion bénéfiques applicables aux gouvernements, aux industries et même aux individus peuvent jouer un rôle important dans les efforts visant la promotion du rétablissement de l’Engoulevent bois-pourri. Cependant, il est clair que ces approches n’auront pas de succès pour le rétablissement de l’espèce sans le maintien d’habitats de migration et d’hivernage ainsi l’atténuation des menaces qui pèsent sur ceux-ci.

Une approche intégrée pour la recherche et le suivi qui inclut tous les stades du cycle vital et l’ensemble de la zone d’occupation est requise afin de mieux comprendre le statut de l’espèce, les menaces et les facteurs limitatifs sur les aires de reproduction, les routes de migration et les aires d’hivernage. Actuellement, le suivi adéquat de l’espèce est limité et surtout concentré près des centres urbains. Des efforts de recherche et de suivi devront permettre de déterminer les paramètres démographiques (p. ex. survie, dispersion, succès de reproduction dans différents types d’habitats) et d’identifier les routes de migration, les haltes migratoires et la connectivité migratoire afin de connaitre les exigences de l’espèce à de multiples échelles. Les tendances des habitats et des populations d’insectes-proies doivent également être mieux connus (et suivies) afin de pouvoir déterminer si le maintien, l’amélioration et la restauration des habitats producteurs d’insectes apporteraient les bénéfices significatifs aux populations d’Engoulevents bois-pourri.

Puisque le suivi à grande échelle de l’Engoulevent bois-pourri est complexifié par sa large répartition et ses habitudes nocturnes, l’utilisation d’approches alternatives (p. ex. : inventaires acoustiques électroniques) devrait être exploré et les bases de données incorporant des observations d’ornithologues amateurs (p. ex. : eBird) devrait être considérées. Il existe peu de programme de suivi établis sur les aires d’hivernage, mais ceux-ci sont importants. Ils doivent être développés ou mis en œuvre afin d’améliorer l’état des connaissances sur l’utilisation des habitats ainsi que les tendances des habitats et des populations. Associé à ces efforts, il y a également un besoin de développer et valider des modèles d’habitats convenables aux échelles nationales et régionales afin de mieux comprendre où dans les paysages on devrait s’attendre à retrouver l’espèce et faciliter la protection d’habitats importants et essentiels.

La collaboration avec les instances nationales et internationales (à tous les niveaux de gouvernements), les industries, les organisations non gouvernementales, et les propriétaires privés est une composante importante du programme de rétablissement visant à favoriser la conservation, la restauration et la mise en valeur des habitats de reproduction, de migration et d’hivernage. Cette collaboration pourrait prendre la forme d’un groupe de travail comme ceux qui ont été mis sur pieds pour la Paruline à ailes dorées (Vermivora chrysoptera) ou la Paruline du Canada (Wilsonia canadensis) ou pourrait cibler un groupe plus large d’espèces comme les insectivores aériens nocturnes. En effet, afin d’être efficaces, les approches de recherche, de conservation et d’intendance doivent être mises en œuvre sur l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce.

Promouvoir la participation de bénévoles et de collaborateurs au sein de programmes de suivis est un autre élément clé. La participation de bénévoles provenant de clubs d’observation d’oiseaux et ayant des connaissances locales des endroits présentant de hautes densités d’individus reproducteurs ainsi que de scientifiques amateurs qui participent aux projets d’atlas, d’inventaires d’oiseaux nicheurs et rapportent leurs observations fortuites (p. ex.: eBird) devrait être encouragée.

À travers l’aire de répartition de l’espèce, la promotion de la conformité avec la législation et les politiques devrait être une priorité. Actuellement, plusieurs moyens légaux existent afin de protéger l’Engoulevent bois-pourri et ses habitats au Canada (p. ex.: lois sur les espèces en péril). Il est primordial que ces moyens soient utilisés à leur plein potentiel pour la protection des espèces.

Des interdictions générales associées à la Loi sur la convention des oiseaux migrateurs, 1994 et de ses règlements protègent également les adultes, les jeunes, les nids et les oeufs de l’Engoulevent bois-pourri partout au Canada, peu importe la tenure des terres. Pendant la période de reproduction, les activités potentiellement destructrices ou perturbatrices devraient être évitées aux endroits où il est probable de retrouver l’espèce (Environnement Canada, 2014a).

La LEP définit l’habitat essentiel comme étant « ... l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite... ». L’article 41(1)(c) de la LEP requiert que les programmes de rétablissement incluent la désignation de l’habitat essentiel, dans la mesure du possible, ainsi que des exemples d’activités susceptibles d’entraîner sa destruction. Le présent programme de rétablissement désigne partiellement l’habitat essentiel sur la base des meilleures données sur l’Engoulevent bois-pourri disponibles en date de septembre 2014. Le calendrier des études (section 7.2) présente les activités requises pour compléter la désignation de l’habitat essentiel nécessaire pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition. À mesure que de nouveaux renseignements deviendront accessibles, la précision des limites de l’habitat essentiel pourrait être possible et de l’habitat essentiel additionnel pourrait être désigné.

La désignation de l’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri est basée sur deux critères : l’occupation de l’habitat et le caractère convenable de l’habitat.

Ce critère sert à déterminer, avec un certain degré de certitude, les habitats de nidification et d’alimentation convenables utilisés par l’espèce. Dans leur analyse des résultats d’un grand nombre d’études portant sur les oiseaux de l’Amérique du Nord et de l’Europe, Bock et Jones (2004) ont observé que l’occupation de l’habitat constituait fréquemment un indicateur de leur caractère convenable.

L’occupation de l’habitat est déterminée avec des localisations confirmées de nids, des données provenant d’inventaires standardisés et des observations fortuites. La confirmationNote de bas de page5 Note de bas de page6, de la nidification constitue l’indice le plus probant du caractère convenable de l’habitat. Cependant, puisque l’Engoulevent bois-pourri est une espèce nocturne, la confirmation de la reproduction est rare. En conséquence, une approche de précaution pour déterminer l’occupation de l’habitat est souhaitable et considère la combinaison de mentions ayant une plus basse probabilité de nidification (probables ou possibles).

Étant donné que les atlas des oiseaux nicheurs constituent la principale source de données sur l’Engoulevent bois-pourri au Canada, la première année de récolte de données parmi les deuxièmes éditions d’atlas (2001 en Ontario) a été choisie comme année de départ pour établir l’occupation de l’habitat pour l’ensemble des sources de données utilisées (inventaires et programmes spécifiques à l’espèce, relevé des oiseaux nicheurs; centres de données sur la conservation et listes qui compilent les mentions ne provenant pas de programmes normalisés). Toutes les mentions de nidification confirmées ont été retenues. Pour les autres types de mentions, un critère d’occupation multiple permettant d’augmenter la confiance que les individus sont bien associés aux habitats à l’intérieur desquels ils ont été détectés, a été établi à une échelle pertinente à l’organisation des populations de l’Engoulevent bois-pourri. Cette échelle a été fixée au niveau des parcelles d’atlas de 10 x 10 km, ce qui est cohérent avec les données disponibles (p. ex. : atlas d’oiseaux nicheurs, les données sur l’occupation du territoire et le système national de quadrillage de référence), mais également représentatif des besoins de l’espèce. C’est à cette échelle que les régimes de perturbation (naturels et anthropiques) opèrent afin de rendre disponibles les habitats de nidification et d’alimentation nécessaires au maintien de populations viables d’Engoulevents bois-pourri. Par conséquent, le critère d’occupation de l’habitat pour l’Engoulevent bois-pourri est rencontré dans une parcelle d’atlas lorsque les mentions provenant de la saison de reproduction (21 mai au 15 août) de 2001 ou subséquente consistent en au moins :

Les données utilisées pour la désignation de l’habitat essentiel dans le présent programme de rétablissement datent de 2001 à 2014, inclusivement en fonction des données disponibles régionalement. Étant donné que plusieurs des habitats occupés par l’Engoulevent bois-pourri sont dynamiques (p. ex. : une forêt coupée à blanc peut devenir trop dense pour la reproduction ou l’alimentation en moins de 10-15 ans dans les conditions idéales), les mentions antérieures à l’année 2001 devront être validées afin de déterminer si les habitats de nidification et d’alimentation convenables sont encore disponibles et si l’espèce les utilise.

Ce critère correspond aux caractéristiques biophysiques des habitats dans lesquels les individus peuvent se reproduire (p. ex. parade nuptiale, défense du territoire, nidification) et s’alimenter au Canada (tableau 5). Les habitats de nidification et d’alimentation forment une mosaïque. Dépendamment des caractéristiques des habitats disponibles localement, les habitats de nidification et d’alimentation vont se superposer à des degrés variables (p. ex. : les individus s’alimentent dans des milieux humides ayant des perchoirs, mais n’y nichent pas, alors que les individus peuvent nicher et s’alimenter dans les jeunes forêts clairsemées). Les critères permettant de déterminer l’étendue de l’habitat convenable varient en conséquence. Selon un modèle de l’habitat de l’Engoulevent bois-pourri dans le nord-est des États-Unis développé par le United States Fish and Wildlife Service (2002), lorsque les forêts ayant un couvert dense en arbres sont utilisées (pour la nidification), il est suffisant d’incorporer l’habitat situé à l’intérieur de 30 m de la lisière du côté des forêts puisque l’espèce n’est pas associée à l’intérieur des forêts. À l’opposé, lorsque des habitats ouverts peuvent être utilisés seulement à des fins d’alimentation en raison d’une structure végétale ou autres caractéristiques non convenables pour la nidification (p. ex. : drainage déficient), les données provenant de l’étude de Rand (2014) suggèrent qu’il est suffisant d’incorporer l’habitat situé à l’intérieur de 1250 m du côté des habitats ouverts adjacents à la lisière avec des habitats de reproduction, soit la distance correspondant au déplacement maximal observé.

Tableau 5. Description des caractéristiques biophysiques des habitats convenables pour l’Engoulevent bois-pourri.
Composantes du caractère convenable de l’habitat Caractéristiques biophysiques
a Clairsemée : <25% ; Semi-dense : 25-75% ; Dense : >75%
b Territoire minimal connu pour l’Engoulevent bois-pourri (Cink, 2002).
Contexte régional Forêts (p. ex. : feuillus, mixte, conifères, marécages arborescents) et habitats ouverts (p. ex. : arbustaies, friches, régénération suivant des feux ou coupes à blanc, caps rocheux ou dépôts sablonneux, marais arbustif) forment une mosaïque
Habitats convenables tant pour la nidification que l’alimentation

Forêts clairsemées ou semi-densesa ou habitats ouverts
ET Strates arbustives et herbacées clairsemées à semi-denses
ET Sols bien drainés (p. ex. sable, loam-sablonneux)

  • À l’intérieur d’une parcelle d’atlas, sont incluses toutes les superficies correspondantes de 3 ha b et plus
Habitats convenables pour la nidification seulement

[doivent être adjacent à l’habitat d’alimentation]

Forêts denses
ET Strates arbustives et herbacées clairsemées à semi-denses
ET Sols bien drainés (p. ex. : sable, loam-sablonneux)

  • À l’intérieur d’une parcelle d’atlas, sont incluses toutes les superficies correspondantes jusqu’à 30 m vers l’intérieur de la forêt
Habitats convenables pour l’alimentation seulement

[doivent être adjacent à l’habitat de nidification]

Forêts clairsemées ou habitats ouverts
ET Strate arbustive dense
ET Sols à drainage imparfait

  • À l’intérieur d’une parcelle d’atlas, sont incluses toutes les superficies correspondantes jusqu’à 1250 m de la lisière avec de l’habitat convenable à la nidification

OU

Terres agricoles comportant des arbustes ou arbres épars (p. ex. : haies) pouvant servir comme perchoirs

  • À l’intérieur d’une parcelle d’atlas, sont incluses toutes les superficies correspondantes jusqu’à 1250 m de la lisière avec de l’habitat convenable à la nidification

Ce programme de rétablissement désigne partiellement l’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri. Ce dernier correspond aux superficies d’habitats de nidification et/ou d’alimentation convenables se trouvant à l’intérieur des parcelles d’atlas de 10 x 10 km rencontrant les critères d’occupation. Chacune de ces parcelles d’atlas de 10 x 10 km représente une unité d’habitat essentiel. En raison de la nature dynamique de plusieurs composantes de l’habitat requises par l’espèce, aucune cartographie précise de l’habitat essentiel n’est fournie. Il est également inconnu pour le moment à quel degré l’objectif de maintenir les superficies d’habitats occupés à 3000 km2 ou plus est rencontré. Néanmoins, la désignation de l’habitat essentiel est considérée partielle en raison de données d’inventaires insuffisantes dans certains secteurs de l’aire de répartition de l’Engoulevent bois-pourri et de lacunes dans les connaissances concernant l’importance des caractéristiques des habitats à l’échelle du paysage.

L’annexe A (tableaux A-1 à A-4 et figures A-1 à A-4) présente les unités dans lesquelles se trouve de l’habitat essentiel pour l’Engoulevent bois-pourri au Canada. Étant donné qu’elles proviennent des parcelles d’atlas des oiseaux nicheurs, les unités d’habitat essentiel pour cette espèce sont les mêmes que les carrés du quadrillage UTM de référence de 10 x 10 km utilisés par Environnement Canada pour indiquer l’emplacement géographique général de l’habitat essentiel (marqué par des contours rouges hachurés dans les figures de l’annexe A). Au total, 212 unités d‘habitat essentiel sont désignées pour l’Engoulevent bois-pourri, y compris 32 au Manitoba, 110 en Ontario, 65 au Québec et cinq dans les Maritimes (toutes au Nouveau-Brunswick). Il est possible d’obtenir des renseignements supplémentaires sur l’emplacement de l’habitat essentiel dans le but de soutenir la protection de l’espèce et de son habitat, au cas par cas, en communiquant avec la section responsable de la planification du rétablissement d’Environnement Canada,
à l’adresse : RecoveryPlanning_Pl@ec.gc.ca.

Les structures anthropiques (p. ex. : maisons, surfaces pavées) et toutes autres zones qui ne possèdent pas les caractéristiques biophysiques de l’habitat convenable ne sont pas désignées comme habitat essentiel.

Tableau 4. Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel.
Description de l’activité Justification Échéancier
Déterminer quels caractéristiques (p. ex. : échelles spatiales, configuration) influencent la sélection et la qualité de l’habitat pour la nidification et l’alimentation de l’Engoulevent bois-pourri au Canada Clarifier les critères de désignation de l’habitat essentiel et ajouter une composante paysage, au besoin 2015-2020

Effectuer un recensement nocturne standardisé là où :

  • les mentions depuis 2001 rencontrent partiellement les critères d’occupation;
  • les mentions ont été effectuées avant 2001 et nécessitent une validation de l’occupation actuelle;
  • les inventaires sont insuffisants ou n’ont jamais éété effectués (p. ex. : dans les régions moins accessibles).
Désignation d’habitat essentiel additionnel afin d’atteindre les objectifs à court terme en matière de population et de répartition 2015-2025
Identifier les secteurs de la portion sud de l’aire de répartition au Canada où l’espèce pourrait recoloniser les habitats suivant leur restauration ou aménagement Désignation d’habitat essentiel additionnel afin d’atteindre les objectifs à long terme en matière de population et de répartition 2015-2035

La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à la protection et à la gestion de l’habitat essentiel. La destruction est déterminée au cas par cas. Il y a destruction lorsqu’il y a dégradation d’une partie de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque l’espèce en a besoin. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps. (Gouvernement du Canada, 2009). Les activités décrites dans le tableau 7, sont des exemples d’activités, sans nécessairement s’y limiter, sont susceptibles d’entraîner la destruction de l'habitat essentiel de l'espèce. Il est à noter que certaines activités qui causeraient la destruction de l’habitat essentiel lorsque menées pendant la saison de reproduction peuvent également générer les habitats ouverts nécessaires pour l’alimentation ainsi que les habitats de nidification pour les années suivantes (dynamique de la mosaïque des habitats).

Tableau 7. Exemples d’activités susceptibles d’entrainer la destruction de l’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri.
Description de l’activité Description de l’effet Détails de l’effet
Intensification des pratiques agricoles (p. ex. : conversion des grandes cultures en cultures plus intensives) Perte ou dégradation de l’habitat d’alimentation convenable; perte des conditions nécessaires au maintien de populations suffisantes d’insectes-proies; diminution des populations d’insectes-proies due à l’application de pesticides et d’herbicides sur les cultures ou les habitats adjacents S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km) où le couvert forestier est fortement réduit (p. ex. < 25 %) et si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel si l’activité résulterait en une diminution du couvert forestier en deçà de 25 %, si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps si une caractéristique biophysique devenait indisponible ou disponible en quantité insuffisante lorsqu’elle est requise par l’espèce.
Conversion des forêts en terres agricoles Perte ou dégradation d’habitats convenables pour la nidification et/ou l’alimentation; perte des conditions nécessaires au maintien de populations suffisantes d’insectes-proies; fragmentation de l’habitat. S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km) où le couvert forestier est fortement réduit (p. ex. < 25 %) et si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel si l’activité résulterait en une diminution du couvert forestier en deçà de 25 %, si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps si une caractéristique biophysique devenait indisponible ou disponible en quantité insuffisante lorsqu’elle est requise par l’espèce.
Industries de l’énergie et de l’extraction des minéraux (p. ex. : pipelines, corridor de transport d’énergie, extraction des ressources, barrages) Perte ou dégradation d’habitats convenables pour la nidification et/ou l’alimentation; perte des conditions nécessaires au maintien de populations suffisantes d’insectes-proies; fragmentation de l’habitat. S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km) où le couvert forestier est fortement réduit (p. ex. < 25 %) et si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel si l’activité résulterait en une diminution du couvert forestier en deçà de 25 %, si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps si une caractéristique biophysique devenait indisponible ou disponible en quantité insuffisante lorsqu’elle est requise par l’espèce.
Construction d’unités d’habitation ou d’autres infrastructures urbaines (p. ex. : bâtiments commerciaux ou industriels, aires de jeux, routes) Perte ou dégradation d’habitats convenables pour la nidification et/ou l’alimentation; perte des conditions nécessaires au maintien de populations suffisantes d’insectes-proies; fragmentation de l’habitat. S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km) où le couvert forestier est fortement réduit (p. ex. < 25 %) et si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel si l’activité résulterait en une diminution du couvert forestier en deçà de 25 %, si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps si une caractéristique biophysique devenait indisponible ou disponible en quantité insuffisante lorsqu’elle est requise par l’espèce.
Aménagement forestier (p. ex. : retrait des arbustes pour l’installation de tubulure dans une érablière; entretien de plantations) Dégradation de l’habitat de nidification en forêt dense par le retrait des strates arbustives et herbacées servant comme site de nidification et perte de perchoirs servant au repos. S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km) où le couvert forestier est fortement réduit (p. ex. < 25 %) et si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps dans les unités d’habitat essentiel si l’activité résulterait en une diminution du couvert forestier en deçà de 25 %, si l’effet est permanent;

S’applique en tout temps si une caractéristique biophysique devenait indisponible ou disponible en quantité insuffisante lorsqu’elle est requise par l’espèce.
Entretien d’infrastructures linéaires (p. ex. : emprises de services publics, lignes de transport d’énergie) ou autres types d’infrastructures non linéaires (p. ex. champs de tir et champs utilisés pour l’entraînement militaire) Dégradation de l’habitat de nidification convenable à la reproduction à cause de la réduction/de l’élimination des strates arbustives et herbacées servant comme site de nidification et perte de perchoirs servant au repos et à l’alimentation; diminution des populations d’insectes-proies due à l’application d’herbicides (réduction des habitats producteurs d’insectes. Si ces activités sont réalisées en dehors de la saison de reproductionNote de bas de pagea.4, elles pourraient ne pas être considérées comme de la destruction de l’habitat essentiel. Lorsque possible, ces activitées pourraient être réalisées en étapes successives afin de maintenir une partie du couvert arbustif

Un couvert forestier de 25% dans un carré d’atlas de 10 x 10 km (c.-à-d. 2500 ha) a été identifié comme valeur à partir de laquelle les activités sont plus susceptibles d’engendrer l’abandon des habitats. Les éléments suivants ont été pris en considération :

Le 25% de couvert forestier doit être vu comme un indicateur général du niveau d’activités additionnelles qui pourraient être menées dans chaque carré de 10 x 10 km plutôt qu’un véritable seuil. D’autres considérations, incluant la configuration des habitats forestiers résiduels et le niveau de fragmentation constituent des éléments clés. Certaines caractéristiques biophysiques à l’échelle du site (p. ex. des sols bien drainés tels que des dépôts de sable) peuvent également être disponibles dans des quantités limitées.

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous permettront d’évaluer les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

Un ou plusieurs plans d’action pour l’Engoulevent bois-pourri seront affichés sur le Registre public des espèces en péril d’ici la fin de 2020.

Tableau A-1. Unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km du quadrillage UTM de référence contenant l’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri au Manitoba. L’habitat essentiel se trouve là où les critères énoncés à la section 7.1 sont rencontrés.
Code d’identification du carré de 10 x 10 km du quadrillage UTMNote de bas de pagea.5 Coordonnées UTM du carréNote de bas de pageb.3
UTM Est
Coordonnées UTM du carré
UTM Nord
Tenure des terresNote de bas de pagec.3
14LE48 340000 5980000 Non-fédérale
14MC93 490000 5730000 Non-fédérale
14MD66 460000 5860000 Non-fédérale
14MD76 470000 5860000 Non-fédérale
14MD87 480000 5870000 Non-fédérale
14MD95 490000 5850000 Non-fédérale
14MF80 480000 6000000 Non-fédérale
14NB56 550000 5660000 Non-fédérale
14NB87 580000 5670000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
14NB96 590000 5660000 Non-fédérale
14NC23 520000 5730000 Non-fédérale
14NC53 550000 5730000 Non-fédérale
14ND16 510000 5860000 Non-fédérale
14PA66 660000 5560000 Non-fédérale
14PA76 670000 5560000 Non-fédérale
14PA85 680000 5550000 Non-fédérale
14PB70 670000 5600000 Non-fédérale
14PB79 670000 5690000 Non-fédérale
14PB97 690000 5670000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
14PV64 660000 5440000 Non-fédérale
14PV89 680000 5490000 Non-fédérale
14QA11 710000 5510000 Non-fédérale
15TQ94 290000 5440000 Non-fédérale
15TS96 289996 5660000 Non-fédérale
15UR08 300000 5580000 Non-fédérale
15UR18 310000 5580000 Non-fédérale
15UR29 320000 5590000 Non-fédérale
15US05 300000 5650000 Non-fédérale
15US06 300000 5660000 Non-fédérale
15US21 320000 5610000 Non-fédérale
15US35 330000 5650000 Non-fédérale
15UT37 330000 5770000 Non-fédérale
Total:
32 unités d’habitat essentiel
Tableau A-2. Unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km du quadrillage UTM de référence) contenant l’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri en Ontario. L’habitat essentiel se trouve là où les critères énoncés à la section 7.1 sont rencontrés.
Code d’identification du carré de 10 x 10 km du quadrillage UTMNote de bas de pagea.6 Coordonnées UTM du carréNote de bas de pageb.4
UTM Est
Coordonnées UTM du carré
UTM Nord
Tenure des terresNote de bas de pagec.4
15VQ11 410000 5410000 Non-fédérale
15VQ21 420000 5410000 Non-fédérale
15VQ31 430000 5410000 Non-fédérale
16CV80 380000 5400000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
16GS25 720000 5150000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17LM66 360000 5160000 Non-fédérale
17MG28 420000 4680000 Non-fédérale
17MG38 430000 4680000 Non-fédérale
17MH28 420000 4780000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17MH38 430000 4780000 Non-fédérale
17MK61 460000 4910000 Non-fédérale
17MK69 460000 4990000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
17MK78 470000 4980000 Non-fédérale
17MK79 470000 4990000 Non-fédérale
17ML40 440000 5000000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17ML50 450000 5000000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
17ML60 460000 5000000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
17ML69 460000 5090000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17ML70 470000 5000000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
17ML71 470000 5010000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
17MM04 400000 5140000 Non-fédérale
17NH32 530000 4720000 Non-fédérale
17NH41 540000 4710000 Aire protégée fédérale (Réserve nationale de faune Big Creek) / Non-fédérale
17NH42 540000 4720000 Non-fédérale
17NH52 550000 4720000 Non-fédérale
17NH61 560000 4710000 Aire protégée fédérale (Refuge d’oiseaux migrateur Rideau) / Non-fédérale
17NH69 560000 4790000 Non-fédérale
17NH71 570000 4710000 Aire protégée fédérale (Réserve nationale de faune Long Point) / Non-fédérale
17NH79 570000 4790000 Non-fédérale
17NK88 580000 4980000 Non-fédérale
17NK96 590000 4960000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
17NL37 530000 5070000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17NL43 540000 5030000 Non-fédérale
17NL62 560000 5020000 Non-fédérale
17NL70 570000 5000000 Non-fédérale
17NL87 580000 5070000 Non-fédérale
17NL88 580000 5080000 Non-fédérale
17NN86 580000 5260000 Non-fédérale
17PH35 630000 4750000 Non-fédérale
17PJ77 670000 4870000 Non-fédérale
17PJ87 680000 4870000 Non-fédérale
17PJ98 690000 4880000 Non-fédérale
17PK17 610000 4970000 Non-fédérale
17PK25 620000 4950000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17PK46 640000 4960000 Non-fédérale
17PK53 650000 4930000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
17PK54 650000 4940000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17PK55 650000 4950000 Non-fédérale
17PK56 650000 4960000 Non-fédérale
17PK57 650000 4970000 Non-fédérale
17PK64 660000 4940000 Non-fédérale
17QJ38 730000 4880000 Non-fédérale
17QK03 700000 4930000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17QK14 710000 4940000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17QK23 720000 4930000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17QK24 720000 4940000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17QK26 720000 4960000 Non-fédérale
17QK32 730000 4920000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17QK34 730000 4940000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
17QL07 700000 5070000 Non-fédérale
18TP77 270000 4780000 Non-fédérale
18TQ63 261440 4930000 Non-fédérale
18TQ64 261808 4940000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18TQ74 270000 4940000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18TQ75 270000 4950000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18TQ93 290000 4930000 Non-fédérale
18TR74 270000 5040000 Non-fédérale
18TR88 280000 5080000 Non-fédérale
18TR96 290000 5060000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18TR98 290000 5080000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UP25 320000 485000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UP46 340000 486000 Aire protégée fédérale (Réserve nationale de faune Prince Edward Point) / Non-fédérale
18UP88 380000 488000 Non-fédérale
18UQ03 300000 4930000 Non-fédérale
18UQ28 320000 4980000 Non-fédérale
18UQ43 340000 4930000 Non-fédérale
18UQ54 350000 4940000 Non-fédérale
18UQ63 360000 4930000 Non-fédérale
18UQ67 360000 4970000 Non-fédérale
18UQ72 370000 4920000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UQ73 370000 4930000 Non-fédérale
18UQ74 370000 4940000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UQ75 370000 4950000 Non-fédérale
18UQ80 380000 4900000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
18UQ82 380000 4920000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UQ83 380000 4930000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UQ92 390000 4920000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UQ93 390000 4930000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UQ95 390000 4950000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UR04 300000 5040000 Non-fédérale
18UR06 300000 5060000 Non-fédérale
18UR16 310000 5060000 Non-fédérale
18UR17 310000 5070000 Non-fédérale
18UR18 310000 5080000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UR25 320000 5050000 Non-fédérale
18UR28 320000 5080000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18US00 300000 5100000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18VQ01 400000 4910000 Non-fédérale
18VQ03 400000 4930000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
18VQ04 400000 4940000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18VQ05 400000 4950000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18VQ12 410000 4920000 Non-fédérale
18VQ22 420000 4920000 Aire protégée fédérale / Non-fédérale
18VQ27 420000 4970000 Aire protégée fédérale (Refuge d’oiseaux migrateur Rideau) / Non-fédérale
18VQ37 430000 4970000 Aire protégée fédérale (Refuge d’oiseaux migrateur Rideau) / Non-fédérale
18VQ38 430000 4980000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18VR10 410000 5000000 Non-fédérale
18VR12 410000 5020000 Non-fédérale
18VR22 420000 5020000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18VR82 480000 5020000 Non-fédérale
Total:
110 unités d’habitat essentiel
Tableau A-3. Unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km du quadrillage UTM de référence) contenant l’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri au Québec. L’habitat essentiel se trouve là où les critères énoncés à la section 7.1 sont rencontrés.
Code d’identification du carré de 10 x 10 km du quadrillage UTMNote de bas de pagea.7 Coordonnées UTM du carréNote de bas de pageb.5
UTM Est
Coordonnées UTM du carré
UTM Nord
Tenure des terresNote de bas de pagec.5
17PN26 620000 5260000 Non-fédérale
17PP45 640000 5350000 Non-fédérale
17PP55 650000 5350000 Non-fédérale
18UR38 330000 5070000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UR47 340000 5070000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UR48 340000 5080000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UR85 380000 5050000 Non-fédérale
18UR93 390000 5030000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18UR95 390000 5050000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18US33 330000 5130000 Fédérale (autre)
18VR19 410000 5040000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18VR14 410000 5090000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18VR24 420000 5040000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18VR26 420000 5060000 Non-fédérale
18VR28 420000 5080000 Non-fédérale
18VR35 430000 5050000 Non-fédérale
18VR47 440000 5070000 Non-fédérale
18VR54 450000 5040000 Non-fédérale
18VR55 450000 5050000 Non-fédérale
18VT10 410000 5200000 Non-fédérale
18WQ59 550000 4990000 Non-fédérale
18WQ69 560000 4990000 Non-fédérale
18WQ88 580000 4980000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18WQ89 580000 4990000 Non-fédérale
18WQ98 590000 4980000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18WQ99 590000 4990000 Non-fédérale
18WR56 550000 5060000 Non-fédérale
18WR66 560000 5060000 Non-fédérale
18WR90 590000 5000000 Non-fédérale
18WR98 590000 5080000 Non-fédérale
18WR99 590000 5090000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18XQ09 600000 4990000 Non-fédérale
18XR00 600000 5000000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18XR10 610000 5000000 Non-fédérale
18XR29 620000 5090000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18XR46 640000 5060000 Non-fédérale
18XR50 650000 5000000 Non-fédérale
18XR51 650000 5010000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18XR52 650000 5020000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18XR60 660000 5000000 Non-fédérale
18XR61 660000 5010000 Non-fédérale
18XR62 660000 5020000 Non-fédérale
18XR73 670000 5030000 Non-fédérale
18XR78 670000 5080000 Non-fédérale
18XR89 680000 5090000 Non-fédérale
18XR96 690000 5060000 Non-fédérale
18XS74 670000 5140000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18XV60 660000 5400000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18YR08 700000 5080000 Non-fédérale
18YR18 710000 5080000 Non-fédérale
18YR19 710000 5090000 Non-fédérale
18YR28 720000 5080000 Non-fédérale
18YS00 700000 5100000 Non-fédérale
18YS10 710000 5100000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18YS20 720000 5100000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
18YS21 720000 5110000 Non-fédérale
18YS30 730000 5100000 Non-fédérale
18YS31 730000 5110000 Non-fédérale
19BM71 270000 5110000 Non-fédérale
19BM72 270000 5120000 Non-fédérale
19BM82 280000 5120000 Non-fédérale
19CM06 300000 5160000 Non-fédérale
19CM16 310000 5160000 Non-fédérale
19CM26 320000 5160000 Non-fédérale
19DP43 440000 5330000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
Total:
65 unités d’habitat essentiel
Tableau A-4. Unités d’habitat essentiel (carrés de 10 x 10 km du quadrillage UTM de référence) contenant l’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri au Nouveau-Brunswick. L’habitat essentiel se trouve là où les critères énoncés à la section 7.1 sont rencontrés
Code d’identification du carré de 10 x 10 km du quadrillage UTMNote de bas de pagea.8 Coordonnées UTM du carréNote de bas de pageb.6
UTM Est
Coordonnées UTM du carré
UTM Nord
Tenure des terresNote de bas de pagec.6
19FL96 690000 5060000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
19GL17 710000 5070000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
19GL19 710000 5090000 Fédérale (autre) / Non-fédérale
19FN24 620000 5240000 Non-fédérale

Figure A-1. L’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri au Manitoba se trouve dans les carrés de 10 x 10 km du quadrillage UTM de référence (contours rouges), là où les critères de la section 7.1 sont rencontrés. Ce système national de quadrillage normalisé montre la zone géographique générale où se trouve l’habitat essentiel; la carte détaillée de l’habitat essentiel n’est pas montrée.

La description de cette image suit
Carte : © Environnement Canada
Description longue pour la Figure A-1

La figure A1 montre les 32 carrés du quadrillage UTM de référence qui renferment de l’habitat essentiel de l’espèce au Manitoba. Ces carrés sont surtout situés dans les environs du lac Winnipeg et du lac Winnipegosis; la plus grande densité de carrés se trouve dans le sud-est de la province.

Figure A-2. L’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri en Ontario se trouve dans les carrés de 10 x 10 km du quadrillage UTM de référence (contours rouges hachurés), là où les critères de la section 7.1 sont rencontrés. Ce système national de quadrillage normalisé montre la zone géographique générale où se trouve l’habitat essentiel; la carte détaillée de l’habitat essentiel n’est pas montrée.

La description de cette image suit
Carte : © Environnement Canada
Description longue pour la Figure A-2

La figure A2 montre les 4 carrés du quadrillage UTM de référence qui renferment de l’habitat essentiel de l’espèce dans l’ouest de l’Ontario. Trois de ces carrés sont situés dans les environs du lac Rainy et un se trouve près de Thunder Bay. Dans la région des Grands Lacs (de Sault Ste.Marie à Gatineau et jusqu’au sud de la province), environ 100 carrés du quadrillage UTM de référence renferment de l’habitat essentiel de l’espèce. C’est dans l’est de la province qu’on trouve la plus grande densité de ces carrés.

Figure A-3. L’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri au Québec se trouve dans les carrés de 10 x 10 km du quadrillage UTM de référence (contours rouges hachurés), là où les critères de la section 7.1 sont rencontrés. Ce système national de quadrillage normalisé montre la zone géographique générale où se trouve l’habitat essentiel; la carte détaillée de l’habitat essentiel n’est pas montrée.

La description de cette image suit
Carte : © Environnement Canada
Description longue pour la Figure A-3

La figure A3 montre environ 55 carrés du quadrillage UTM de référence qui renferment de l’habitat essentiel de l’espèce au Québec. Pour la plupart, ces carrés sont situés dans le sud de la province; on trouve toutefois trois carrés près de Ville-Marie et deux dans la région du Saguenay.

Figure A-4. L’habitat essentiel de l’Engoulevent bois-pourri au Nouveau-Brunswick se trouve dans les carrés de 10 x 10 km du quadrillage UTM de référence (contours rouges hachurés), là où les critères de la section 7.1 sont rencontrés. Ce système national de quadrillage normalisé montre la zone géographique générale où se trouve l’habitat essentiel; la carte détaillée de l’habitat essentiel n’est pas montrée.

La description de cette image suit
Carte : © Environnement Canada
Description longue pour la Figure A-4

La figure A4 montre les 5 carrés du quadrillage UTM de référence qui renferment de l’habitat essentiel de l’espèce au Nouveau-Brunswick. L’un est situé près de Miramichi, un autre se trouve près de Saint-Quentin et les trois autres, près de Fredericton.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l'environnement et évaluer si les résultats d’un document de planification de rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme luimême, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Toutes les espèces qui se nourrissent d’insectes volants, comme les chauves-souris, les hirondelles et, en particulier, les espèces d’oiseaux en péril, dont le Martinet ramoneur (Chaetura pelagica), l’Engoulevent d’Amérique (Cordeiles minor), le Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi) et le Moucherolle vert (Empidonax virescens) pourraient profiter des approches recommandées pour l’Engoulevent bois-pourri et revêtent une importance dans la lutte intégrée aux insectes.

Cela dit, certaines espèces, y compris d’autres espèces en péril, pourrait préférer des conditions forestières différentes de celles demandées par par l’Engoulevent bois-pourri, qui a besoin de milieux dégagés pour nicher. Les mesures de rétablissement de l’espèce devront être intégrées avec les pratiques bénéfiques pour d’autres oiseaux chanteurs, surtout là où les pratiques bénéfiques entreraient en conflit.

La possibilité que le programme de rétablissement entraîne des effets négatifs imprévus sur l’environnement et sur d’autres espèces a été examinée. La plupart des mesures recommandées sont non intrusives, dont les relevés et les activités de sensibilisation du public. Nous concluons donc que le présent programme de rétablissement est peu susceptible d’entraîner des effets négatifs importants.

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