Salamandre tigrée de l’est (Ambystoma tigrinum) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC2013

Bec-de-lièvre (Exoglossum maxillingua)

Population des Prairies - En voie de disparition - Novembre 2013
Population carolinienne - Disparue du pays - Novembre 2012

Liste des figures

Information sur le document

Logotype du COSEPAC

Les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2013. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur lasalamandre tigrée de l’Est (Ambystoma tigrinum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xv + 57 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2001. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 38 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Schock, D.M. 2001. Rapport de situation du COSEPAC sur la salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum) au Canada, in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1-38.

Note de production :

Le COSEPAC remercie David M. Green d’avoir rédigé le rapport de situation sur la salamandre tigrée de l’Est (Ambystoma tigrinum) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Kristiina Ovaska, coprésidente du Sous-comité de spécialistes des amphibiens et reptiles.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel du COSEPACl
Site web du COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Eastern Tiger Salamander Ambystoma tigrinum in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Salamandre tigrée de l’Est -- Photo de la couverture : Doug Collicutt (NatureNorth.com).

©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2014.
Nº de catalogue CW69-14/678-2014F-PDF
ISBN 978-0-660-22045-1

Logotype du COSEPAC

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation - novembre 2013

Nom commun
Salamandre tigrée de l’Est - Population des Prairies
Nom scientifique
Ambystoma tigrinum
Statut
En voie de disparition
Justification de la désignation
Cette salamandre n’est présente qu’à six sites au Canada au sein d’un paysage modifié par la production de bétail, les pâturages et les cultures fourragères, et qui est traversé par des routes. Il existe des observations récentes pour un seul de ces sites, et l’espèce pourrait être disparue d’un site. La persistance des populations est précaire, en raison de la petite aire de répartition canadienne de cette salamandre, de l’isolement des populations et de la tendance des effectifs à fluctuer considérablement d’une année à l’autre, tendance qui est exacerbée par la fréquence de plus en plus grande des sécheresses et d’autres événements météorologiques graves.
Répartition
Manitoba
Historique du statut
La salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum) a été évaluée pour la première fois par le COSEPAC en novembre 2001 en tant que trois populations: population des Grands Lacs (disparue du pays), population boréale et des Prairies (non en péril), population des montagnes du Sud (en voie de disparition). En novembre 2012, la salamandre tigrée a été divisée en deux espèces séparées, soit la salamandre tigrée de l'Est (Ambystoma tigrinum) et la salamandre tigrée de l'Ouest (Ambystoma mavortium), chacune avec deux différentes populations qui ont reçu des désignations séparées. La population des Prairies de la salamandre tigrée de l'Est a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2013.

Sommaire de l’évaluation - novembre 2013

Nom commun
Salamandre tigrée de l’Est - Population carolinienne
Nom scientifique
Ambystoma tigrinum
Statut
Disparue du pays
Justification de la désignation
Cette salamandre a été vue la dernière fois dans le sud de l'Ontario en 1915 à la pointe Pelée. Malgré les nombreux relevés, elle n'a pas été observée depuis ce temps et il reste très peu d'habitats convenables dans la région et les régions avoisinantes.
Répartition
Ontario
Historique du statut
La salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum) a été évaluée pour la première fois par le COSEPAC en novembre 2001 en tant que trois populations: population des Grands Lacs (disparue du pays), population boréale et des Prairies (non en péril), population des montagnes du Sud (en voie de disparition). En novembre 2012, la salamandre tigrée a été divisée en deux espèces séparées, soit la salamandre tigrée de l'Est (Ambystoma tigrinum) et la salamandre tigrée de l'Ouest (Ambystoma mavortium), chacune avec deux différentes populations qui ont reçu des désignations séparées. La population carolinienne de la salamandre tigrée de l'Est a été désignée « disparue du pays ».

COSEPAC Résumé

Salamandre tigrée de l’Est
Ambystoma tigrinum

Population des Prairies
Population carolinienne

Description et importance de l’espèce sauvage

La salamandre tigrée de l’Est est une grande salamandre fouisseuse au corps robuste, qui compte parmi les plus grandes salamandres terrestres d’Amérique du Nord. Les adultes se reconnaissent à leurs taches vert olive à jaune, sur le dos et les côtés, sur un fond généralement vert olive plus foncé ou même gris ou brun. La tête en vue dorsale est ronde, les yeux sont assez petits et le ventre foncé est marqué de taches jaunes. Récemment, en se fondant sur des observations génétiques et morphologiques, il a été établi que la salamandre tigrée de l’Est constituait une espèce distincte des autres salamandres tigrées. Ainsi, une bonne partie des ouvrages scientifiques sur les salamandres tigrées ne font pas de distinction entre la salamandre tigrée de l’Est et celle qui est maintenant connue sous le nom de salamandre tigrée de l’Ouest, et qui comprend la sous-espèce du nord des Prairies, la salamandre tigrée de Gray.

Répartition

En Amérique du Nord, la salamandre tigrée de l’Est est présente presque partout dans l’est des États-Unis. Au Canada, sa présence a été constatée dans quelques sites éparpillés du sud-est du Manitoba et a fait l’objet d’une mention historique (1915) dans l’extrême sud de l’Ontario, occupant respectivement l’écozone des Prairies et l’écozone carolinienne. Ces deux populations correspondent à des expansions distinctes de l’aire de répartition postglaciaire au Canada et sont considérées comme des unités désignables séparées dans le présent rapport.

Habitat

La salamandre tigrée de l’Est occupe des zones de sol sableux ou meuble (friable) aux alentours de plans d’eau, exempts de poisson, permanents ou semi-permanents qui constituent des lieux de reproduction. Ces sites de reproduction aquatiques ont généralement un fond meuble et peuvent ou non présenter une végétation émergente abondante; en outre, ils doivent contenir de l’eau pendant au moins les trois à sept mois nécessaires au développement des larves jusqu’à leur métamorphose. Les adultes aquatiques néoténiques (c.-à-d. qui ont atteint la maturité sexuelle, mais ont conservé la forme larvaire) ont besoin de milieux humides permanents, exempts de poisson. Les individus adultes terrestres de la salamandre tigrée de l’Est s’enfouissent dans les sols meubles profonds à l’aide de leurs membres antérieurs; on les trouve plutôt dans le voisinage des prairies et de la savane et à l’orée des terrains boisés, près des lieux de reproduction, et moins souvent dans les forêts à couvert fermé.

Biologie

Les salamandres tigrées de l’Est qui vivent dans les sites plus au nord se reproduisent dans les milieux humides, après les pluies chaudes du printemps, dans les premières semaines qui suivent le déglacement. Pour atteindre ces sites de reproduction, les adultes migrent depuis les sites d’hivernage terrestres. Les femelles pondent des masses d’œufs de couleur foncée sous la surface de l’eau. Les mâles atteignent leur maturité sexuelle en 2 ans, alors qu’il faut de 3 à 5 ans pour les femelles. La durée d’une génération est d’environ 5 ans. La salamandre tigrée de l’Est chasse à l’affût en utilisant la vue; elle se nourrit d’une grande variété d’invertébrés aquatiques et terrestres, de têtards et d’autres salamandres. À son tour, la salamandre tigrée de l’Est représente une proie pour divers prédateurs tels que les poissons et les invertébrés ainsi que les couleuvres rayées et les corneilles.

Taille et tendances des populations

Il n’y a aucune mention récente de salamandres tigrées de l’Est dans le sud de l’Ontario. Au Manitoba, il existe des mentions récentes de l’espèce dans un seul site, mais la taille et les tendances de la population y est inconnue. Des études menées ailleurs indiquent que les populations de salamandres tigrées de l’Est sont sujettes à des fluctuations et qu’elles sont en déclin dans le Midwest et le sud-est des États-Unis.

Menaces et facteurs limitatifs

Comme la plupart des amphibiens dont les adultes et les larves ont des besoins différents en matière d’habitat, la salamandre tigrée de l’Est doit composer avec les menaces et les facteurs limitatifs qui marquent les habitats aquatiques et terrestres par suite des modifications importantes du milieu. Lorsqu’elles se dirigent vers les étangs de reproduction ou en reviennent, les salamandres tigrées de l’Est sont vulnérables à la mortalité sur les routes. La perte ou la dégradation des habitats terrestres et aquatiques dont a besoin la salamandre tigrée de l’Est, de même que des voies migratoires entre ces habitats, ont des effets négatifs sur la persistance à long terme des populations. En se nourrissant des larves aquatiques, les poissons introduits dans les étangs de reproduction de la salamandre tigrée de l’Est auront pour effet de réduire ou d’éliminer les populations. La fréquence accrue des sécheresses a réduit les populations dans le sud-ouest de son aire de répartition aux États-Unis. Bien qu’elles soient adaptées à la vie dans des milieux semi-arides, les salamandres tigrées sont vulnérables aux sécheresses prolongées sur plusieurs années qui réduisent la reproduction et peuvent perturber la structure des populations dans le paysage. Les agents infectieux émergents, comme les ranavirus et les champignons chytrides, représentent des menaces possibles.

Protection, statuts et classements

La population carolinienne des salamandres tigrées de l’Est, en Ontario, est désignée disparue du pays en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (elle y est désignée en tant que salamandre tigrée, Ambystoma tigrinum, population des Grands Lacs, comme dans l’évaluation de 2001 du COSEPAC). Les populations de salamandres tigrées de l’Est au Manitoba ne figurent pas sur la liste de la LEP.

Résumé technique : salamandre tigrée de l’Est – population des Prairies

Ambystoma tigrinum

Salamandre tigrée de l’Est

Eastern Tiger Salamander

Répartition au Canada (province/territoire/océan) :
Population des Prairies

Données démographiques

Durée d’une génération
Calcul fondé sur les taux de survie estimés des adultes.
Environ 5 ans

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Le déclin continu inféré s’explique en grande partie par l’absence de mentions récentes, sauf dans un seul site, et par les menaces qui, selon les prévisions, devraient continuer de peser au cours des dix prochaines années (l’impact des menaces a été coté « élevé »).
Inconnu, mais probable

Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
Inconnu

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Inconnu

Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Inconnu

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Inconnu

Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
Inconnu

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Inféré d’après le cycle vital de l’espèce et l’information sur les grandes fluctuations pluriannuelles de l’abondance de celle-ci dans d’autres parties de son aire de répartition. Les femelles peuvent ne pas se reproduire pendant plusieurs années si les conditions ne sont pas propices, ce qui entraîne des pics pluriannuels d’activité reproductrice, suivis de pics similaires de recrutement des jeunes dans la population d’adultes. Cette tendance produit des fluctuations extrêmes de la taille de la population d’adultes sur de longues périodes.
Oui

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
770 km2

Indice de zone d’occupation (IZO)
[Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.]

IZO discret dérivé en superposant des carrés de 2 km de côté sur toutes les occurrences connues; une occurrence historique, signalée par Steinbach en 1969, a été exclue.
20 km2

La population totale est-elle gravement fragmentée?
Il y a de petites populations isolées à l’intérieur d’un habitat fragmenté qui a été modifié pour l’élevage de bétail et l’utilisation à des fins agricoles, et qui est traversé par de nombreuses routes. La viabilité des populations est inconnue, mais les mentions récentes ne concernent qu’un seul site.
Possiblement

Nombre de localités
Chacun des 5 sites existants au Manitoba est considéré comme une localité étant donné que chacun est vulnérable à un phénomène menaçant isolé, tel qu’une sécheresse généralisée, l’introduction de poissons prédateurs, un déversement de produits chimiques ou une maladie épidémique qui pourrait rapidement affecter tous les individus présents. On ignore s’il y a encore des salamandres à chacun de ces sites. Un (1) site historique (1969, Steinbach) est exclu puisqu’on n’y a fait aucune observation récente, qu’il y a eu une perte d’habitat et que l’habitat continue de disparaître dans ce secteur en raison de la croissance de la population humaine.
5 ou moins

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Inconnu

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?
Inconnu

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations?
Inconnu

Y a-t-il un déclin continu observé du nombre de localitésNote de bas de page?
Inconnu

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Déclin inféré et prévu.
Oui

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Probablement pas

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
Probablement pas

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Probablement pas

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Probablement pas

Nombre d’individus matures dans chaque population
Population Nombre d’individus matures
6 sites connus, dont un où la population est probablement disparue Inconnu
Total Inconnu

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].
Inconnu

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat)

Les activités agricoles (élevage à grande échelle, production de bétail et production fourragère), la mortalité liée aux routes, les polluants, les prédateurs introduits (poissons), les maladies infectieuses émergentes, les sécheresses prolongées associées aux changements climatiques.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur?
En tant que salamandre tigrée de l’Est, elle a reçu la cote SNR (espèce non classée) au Wisconsin et au Minnesota.
En tant que salamandre tigrée (comprenant A. tigrinum et A. mavortium), l’espèce a reçu la cote S4 (apparemment non en péril) au Wisconsin, et SNR (espèce non classée) au Minnesota.

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
On l’ignore, mais pourrait être possible.

Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui

Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Possiblement

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle?
Insérer le texte ici
Possible, mais limitée à des zones près de la frontière

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate?
Oui

Historique du statut

COSEPAC :
La salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum) a été évaluée pour la première fois par le COSEPAC en novembre 2001 en tant que trois populations : population des Grands Lacs (disparue du pays), population boréale et des Prairies (non en péril), population des montagnes du Sud (en voie de disparition). En novembre 2012, la salamandre tigrée a été divisée en deux espèces séparées, soit la salamandre tigrée de l’Est (Ambystoma tigrinum) et la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium), chacune avec deux différentes populations qui ont reçu des désignations séparées. La population des Prairies de la salamandre tigrée de l’Est a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2013.

Statut et justification de la désignation

Statut
En voie de disparition (novembre 2013)
Code alphanumérique
B1ab(iii)c(iv)+2ab(iii)c(iv)
Justification de la désignation
On trouve cette salamandre seulement dans six (6) sites au Canada, dans un paysage qui est modifié par l’élevage de bétail, les pâturages et les cultures fourragères, et est traversé par des routes. Il y a des mentions récentes dans seulement un de ces sites, et il se pourrait que l’espèce soit disparue d’un site. La persistance des populations est précaire en raison de la faible superficie de l’aire de répartition de la salamandre au Canada, de l’isolement des populations et de la tendance du nombre d’individus à fluctuer grandement d’une année à l’autre, un phénomène aggravé par la fréquence accrue des sécheresses et d’autres événements météorologiques graves.
Critère A
(déclin du nombre total d’individus matures) : Ne s’applique pas parce que les tendances de la population ne sont pas connues.
Critère B
(petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : L’espèce correspond au critère de la catégorie « espèce en voie de disparition », B1ab(iii)c(iv)+2ab(iii)c(iv), car la zone d’occurrence et l’IZO sont inférieurs aux seuils fixés (zone d’occurrence de moins de 5 000 km 2; IZO < 500 km 2); elle correspond au sous-critère « a » parce qu’il y a cinq (5) localités, et au sous-critère « b(iii) » parce que la qualité de l’habitat est en déclin; le sous-critère « c(iv) » s’applique aussi en raison des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures.
Critère C
(nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Ce critère ne s’applique pas, car la taille de la population et la tendance sont inconnues.
Critère D
(très petite population totale ou répartition restreinte) : Ce critère ne s’applique pas, car la taille de la population est inconnue.
Critère E
(analyse quantitative) : Non effectuée en raison du manque de données.

Résumé technique : salamandre tigrée de l’Est – population des carolinienne

Ambystoma tigrinum

Salamandre tigrée de l’Est

Eastern Tiger Salamander

Répartition au Canada (province/territoire/océan) :
Population des carolinienne

Données démographiques

Durée d’une génération
Calcul fondé sur les taux de survie estimés des adultes.
Environ 5 ans

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Sans objet

Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
Sans objet

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Sans objet

Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Sans objet

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Sans objet

Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
Sans objet

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Sans objet

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
0 km2

Indice de zone d’occupation (IZO)
[Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.]
0 km2

La population totale est-elle gravement fragmentée?
Sans objet

Nombre de localités
0 (auparavant, un seul site connu)

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Sans objet

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?
Sans objet

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations?
Sans objet

Y a-t-il un déclin continu observé du nombre de localitésNote de bas de page∗.1?
Sans objet

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Déclin inféré et prévu.
Oui

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Sans objet

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
Sans objet

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Sans objet

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Sans objet

Nombre d’individus matures dans chaque population
Population Nombre d’individus matures
Ontario (province faunique carolinienne) 0
Total 0

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].
Sans objet

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat)

Sans objet

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur?
En tant que salamandre tigrée (comprenant A. tigrinum et A. mavortium), l’espèce est cotée SX (« présumée disparu de l’État » – Presumably Extirpated) en Pennsylvanie, S1 à S2 (« gravement en péril » à « en péril » – Critically Imperiled to Imperiled) dans l’État de New York, S3 (« vulnérable ») en Ohio et S3 à S4 (« vulnérable à apparemment non en péril » – Vulnerable to Apparently Secure) au Michigan.

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
Non

Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
Possiblement

Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Non

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle?
Non

Historique du statut

COSEPAC :
La salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum) a été évaluée pour la première fois par le COSEPAC en novembre 2001 en tant que trois populations : population des Grands Lacs (disparue du pays), population boréale et des Prairies (non en péril), population des montagnes du Sud (en voie de disparition). En novembre 2012, la salamandre tigrée a été divisée en deux espèces séparées, soit la salamandre tigrée de l’Est (Ambystoma tigrinum) et la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium), chacune avec deux différentes populations qui ont reçu des désignations séparées. La population carolinienne de la salamandre tigrée de l’Est a été désignée « disparue du pays » en novembre 2012.

Autre source de renseignements : une ébauche de programme de rétablissement a été préparée (Ngo et al., 2009) recommandant de ne prendre aucune mesure pour rétablir cette espèce.

Statut et justification de la désignation

Statut
Espèce « disparue du pays » (novembre 2012)
Code alphanumérique
Sans objet
Justification de la désignation
Cette salamandre a été observée pour la dernière fois dans le sud de l’Ontario en 1915 à la pointe Pelée. En débit de nombreuses recherches, elle n’a pas été observée depuis ce temps, et il reste très peu de milieux propices dans cette région et dans les régions avoisinantes.
Critère A
(déclin du nombre total d’individus matures) : Ce critère ne s’applique pas.
Critère B
(petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Ce critère ne s’applique pas.
Critère C
(nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Ce critère ne s’applique pas.
Critère D
(très petite population totale ou répartition restreinte) : Ce critère ne s’applique pas.
Critère E
(analyse quantitative) : Ce critère ne s’applique pas.

Préface

Techniquement, le présent rapport est nouveau puisque c’est la première fois que l’on tient compte de la salamandre tigrée de l’Est en tant qu’espèce distincte. La salamandre tigrée de l’Est, comme on l’appelle maintenant, a d’abord été évaluée par le COSEPAC en novembre 2001 en tant que salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum), l’espèce comprenant trois populations distinctes : la population des Grands Lacs (disparue du pays), la population boréale et des Prairies (non en péril), et la population des montagnes du Sud (en voie de disparition). Depuis, les salamandres tigrées sont divisées en deux espèces distinctes, soit la salamandre tigrée de l’Est (Ambystoma tigrinum) et la salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma mavortium). Le COSEPAC a reconnu qu’il y a deux populations distinctes de salamandre tigrée de l’Est, qui ont été désignées séparément. La population carolinienne a été désignée comme étant « disparue du pays » en novembre 2012, et la population des Prairies a été désignée comme espèce « en voie de disparition » en novembre 2013. Dans le présent rapport de situation, il est fait état des deux populations.

Aucun élément de connaissances traditionnelles autochtones (CTA) se rattachant à la salamandre tigrée de l’Est n’a été découvert.

Logotype du COSEPAC

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2013)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)Note de bas de page*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)Note de bas de page**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)Note de bas de page***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)Note de bas de page****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce

Nom et classification

La salamandre tigrée (Ambystoma tigrinum, de la famille des Ambystomatidés) a été décrite pour la première fois par Green en 1825. En raison de la grande variété de coloration selon l’emplacement géographique, le taxon A. tigrinum a été considéré une espèce polytypique dont l’aire de répartition géographique couvrait la majeure partie de l’Amérique du Nord (Bishop, 1943; Gehlbach, 1967; Brunton, 1998), et la salamandre tigrée de l’Est était considérée comme une des six sous-espèces, soit A. t. tigrinum. Des observations génétiques fondées sur la variation de l’ADN mitochondrial (Shaffer et McKnight, 1996) ainsi que des données morphologiques (Irschick et Shaffer, 1997) indiquent que la salamandre tigrée de l’Est constitue une espèce distincte des autres salamandres tigrées (Powell et al., 1998). Les autres salamandres tigrées sont maintenant reconnues comme appartenant à l’espèce de la salamandre tigrée de l’Ouest, A. mavortium, constituée de cinq sous-espèces (Crother, 2012). Une de ces sous-espèces est la salamandre tigrée de Gray, A. m. diaboli, présente dans les Prairies canadiennes à l’ouest de la rivière Rouge au Manitoba et en Saskatchewan. Une bonne partie des ouvrages scientifiques sur les salamandres tigrées ne font pas nécessairement de distinction entre la salamandre tigrée de l’Est et celle qui est maintenant connue sous le nom de salamandre tigrée de l’Ouest, ce qui donne lieu a beaucoup de confusion dans l’interprétation des données.

Rien ne prouve qu’il y ait la possibilité d’une hybridation entre la salamandre tigrée de l’Est et la salamandre tigrée de Gray au Manitoba. Une distance de 30 km sépare l’endroit où des salamandres tigrées de l’Est ont été signalées au Manitoba et l’endroit le plus près à l’ouest où on a observé des salamandres tigrées. D’autre part, on a constaté que dans la zone de transition entre l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est et celle de la sous-espèce A. m. mavortium, au Missouri, au Kansas et au Nebraska, il y avait une importante différentiation des allozymes et de la séquence d’ADN mitochondrial entre les deux formes, ce qui indique qu’elles ont évolué de manière allopatrique (Routman, 1993).

Description morphologique

La salamandre tigrée de l’Est (figure 1) est une grande salamandre fouisseuse au corps robuste, qui compte parmi les plus grandes salamandres terrestres d’Amérique du Nord. Les mâles atteignent une longueur totale d’environ 20 cm (Bishop, 1943); cependant, Smith (1949) a capturé un individu dont la longueur totale atteignait 33 cm. Les individus mâles et femelles de la salamandre tigrée de l’Est diffèrent peu les uns des autres : les femelles sont généralement plus petites et ont une queue plus courte et moins comprimée latéralement, et la fente du cloaque est plus petite (Howard, 2009). Le cloaque du mâle est gonflé durant la saison de reproduction (Pope, 1964). Les adultes se reconnaissent à leurs taches irrégulières verdâtres à jaunes, sur le dos et les côtés, sur un fond allant du vert olive foncé au brun foncé ou noir (Dunn, 1940; Pope, 1964; Vogt, 1981; Petranka, 1998).

Figure 1. Salamandre tigrée de l’Est. A) Larve; B) Juvénile; C) Adulte. Toutes les photos ont été prises dans les environs de Gardenton (Manitoba) par Doug Collicutt, NatureNorth.com.

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Description longue pour la figure 1

Photographies de la salamandre tigrée de l’Est. La photo A montre une salamandre à l'état larvaire, vue de côté, dans un aquarium. La larve est vert olive avec des mouchetures foncées et est dotée de trois paires de branchies externes plumeuses et d'une large nageoire dorsale membraneuse. La photo B montre la face dorsale d'une salamandre tigrée de l'Est juvénile. Le juvénile est noirâtre avec des marbrures irrégulières verdâtres. On peut voir une ligne foncée à la place de la nageoire dorsale résorbée. La photo C montre une salamandre tigrée de l'Est adulte, dont on voit le dos et le côté droit. L'adulte est brun foncé à noir avec des tâches irrégulières verdâtres à jaunes sur le dos et les côtés.

La salamandre tigrée de l’Est peut être confondue avec la salamandre maculée (Ambystoma maculatum) qui, elle aussi, est une salamandre fouisseuse au corps robuste et à la peau noire avec des taches jaunes. Cependant, les taches sur la salamandre tigrée de l’Est ne se trouvent pas uniquement sur le dos et elles ne sont pas aussi rondes et nettes que celles sur la salamandre maculée. En outre, la tête de la salamandre tigrée de l’Est, en vue dorsale, est ronde; ses yeux sont assez petits et son ventre n’est pas gris uni, mais foncé et marqué de taches jaunes (Petranka, 1998).

Au Manitoba, on trouve des individus adultes de salamandre tigrée de l’Est (figure 1) ainsi que de salamandre tigrée de Gray, une sous-espèce de la salamandre tigrée de l’Ouest (figure 2); cependant, on peut les distinguer par leur coloration qui était à la base de l’ancienne désignation des sous-espèces, proposée par Dunn en 1940. Alors que la salamandre tigrée de l’Est a des taches jaunâtres sur une peau foncée, la salamandre tigrée de Gray présente une peau grise recouverte d’un motif réticulé ou tacheté noir. Ces différences sont apparentes tant chez les juvéniles que chez les adultes.

À l’éclosion, les larves de salamandre tigrée de l’Est sont gris argenté, mesurent de 13 à 17 mm (longueur totale) et sont dotées de trois paires de branchies externes plumeuses bien développées et d’une large nageoire dorsale membraneuse (Bishop, 1941 et 1943). Les larves plus âgées sont plutôt vert olive foncé à gris, et parfois la face externe de leurs branchies renvoie un reflet verdâtre. Durant la métamorphose, la coloration de l’adulte commence à apparaître sur les larves, et leurs branchies et nageoires membraneuses se résorbent. Les individus récemment métamorphosés présentent souvent une fine ligne foncée à la place de la nageoire dorsale résorbée (Schock, 2001). Il peut être difficile de distinguer les larves de salamandre tigrée de l’Est de celles de la salamandre tigrée de Gray; mais, en général, elles sont plus marbrées (voir les figures 1 et 2) et ont moins de branchicténies (Collins et al., 1980). En moyenne, les larves de salamandre tigrée de l’Est ont 17 branchicténies (de 13 à 21), alors que les larves de la salamandre tigrée de Gray en ont 20 (de 18 à 24). À l’éclosion, les larves de ces deux espèces de salamandres tigrées se distinguent de celles d’autres espèces d’Ambystoma par l’absence de balanciers, qui sont de petites protubérances latérales sous chaque œil. On peut habituellement différencier les larves plus âgées de ces deux espèces de celles d’autres espèces d’Ambystoma par leurs doigts plats et plutôt pointus et leur grande taille (Petranka, 1998).

Figure 2. Salamandre tigrée de Gray, sous-espèce Ambystoma mavortium diaboli. A) Larve (photo : Henry Martens). B) Juvénile. Saskatoon (Saskatchewan) (photo : Danna Schock). C) Adulte. Marais Oak Hammock (Manitoba) (photo : Doug Collicutt, NatureNorth.com).

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Description longue pour la figure 2

Photographies d’une salamandre tigrée de Gray. La photo A montre une salamandre à l’état larvaire, vue de côté, dans un aquarium. La larve est vert olive et est dotée de trois paires de branchies externes plumeuses et d'une large nageoire dorsale membraneuse. Sa peau est d'apparence moins marbrée que celle de la larve de salamandre tigrée de l'Est présentée à la figure 1. La photo B montre la face dorsale et le côté droit d'une salamandre tigrée de Gray juvénile. La peau du juvénile est plutôt grisâtre avec un motif réticulé foncé. La photo C montre une salamandre tigrée de Gray adulte, dont on voit le dos et le côté droit. L'adulte présente des taches noires sur un fond gris.

Parmi les salamandres tigrées de l’Est, on a signalé, bien que rarement, la présence de larves cannibales (Gehlbach, 1967; Lannoo et Bachmann, 1984). Ces dernières ont la tête aplatie et très large et les dents vomériennes plus grosses; elles capturent et dévorent aisément d’autres larves de salamandre, même celles approchant leur propre taille (Schock, 2001).

La néoténie est un phénomène rare chez les salamandres tigrées de l’Est (Gehlbach, 1967); cependant, de rares cas ont été signalés dans des populations du Michigan, du Wisconsin et de l’Illinois (Hensley, 1964; Collins et al., 1980; Jones et al., 1993; Lannoo, 2005), où les individus vivent dans des plans d’eau permanents, exempts de poissons prédateurs. Les individus néoténiques sont ceux qui ont atteint la maturité sexuelle sans toutefois se métamorphoser et prendre la forme terrestre : en fait, ils restent en permanence à l’état de larve.

Structure spatiale et variabilité de la population

On ignore tout de la structure spatiale ou de la variabilité des populations de salamandres tigrées de l’Est au Canada. Les sites occupés connus au Manitoba sont séparés par des distances assez grandes (de 5,6 km à 41 km entre les sites), à l’intérieur de paysages en grande partie agricoles, et sont isolés les uns des autres. Ces distances sont grandes compte tenu de la capacité de déplacement des salamandres tigrées; en effet, les déplacements les plus longs enregistrés sont de l’ordre de quelques centaines de mètres (voir Déplacements et dispersion). Si l’on s’appuie sur l’isolement des sites, l’absence de mention récente de l’espèce, sauf dans un ou peut-être deux sites, et les tendances en matière d’habitat, il est possible que la population du Manitoba soit gravement fragmentée; cependant, on manque d’information en ce sens. Le paysage à proximité de Gardenton, où on a récemment signalé des occurrences dans un ou deux sites, et près de Tolstoi est en partie naturel, et comprend l’aire protégée de la Réserve de prairies d’herbes hautes du Manitoba (2 200 ha), ce qui pourrait faciliter les déplacements des salamandres dans le paysage.

Church et al. (2003) ont relevé deux principaux clades à l’intérieur de l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est, séparés par le fleuve Appalachicola et les Appalaches. Le clade de l’ouest se subdivise en un groupe du sud, dans la plaine côtière du golfe, et en un groupe du nord qui comprend les populations du Tennessee, du Missouri, du Michigan, du Wisconsin et du Minnesota. Les populations canadiennes de salamandres tigrées de l’Est en Ontario et au Manitoba appartiendraient à ce groupe septentrional du clade de l’ouest et auraient atteint le Canada séparément, soit en passant par les prairies à herbes hautes jusqu’au sud-est du Manitoba, soit en passant par la péninsule de prairie (Transeau, 1935; Bakowsky et Riley, 1993) jusqu’au sud de l’Ontario (Hecnar et al., 2002).

Il est impossible d’évaluer la différenciation génétique entre les populations de salamandres tigrées de l’Est au Canada. J. P. Bogart a utilisé des échantillons de salamandres tigrées de l’Est capturées près de la rivière Roseau, au Manitoba (MRO 16029, 16031 - 36, 16038 – 42; annexe 1), au Tennessee (MRO 16791 – 96) et au Missouri (MRO 16785 – 90) pour une analyse génétique préliminaire, en 2001. La variation des isoenzymes et d’une portion constituée de 302 paires de bases du génome mitochondrial n’était pas évidente. Ce niveau d’analyse n’est pas considéré comme adéquat selon les normes actuelles, et toutes les données, ainsi que les échantillons de matériel génétique, ont été par la suite perdues. (Bogart comm. pers., 2011). Il n’est pas possible, à l’aide des techniques actuellement disponibles, de procéder à une évaluation génétique du seul spécimen connu prélevé en Ontario (CMNAR 623) et préservé depuis 1915. Ainsi, l’absence de preuves d’une variation génétique ne devrait pas être interprétée comme une absence de cette variation.

Unités désignables

Les salamandres tigrées de l’Est sont présentes dans le sud de l’Ontario et dans le sud-est du Manitoba, où elles occupent, respectivement, l’écozone carolinienne et des Prairies. Ces unités représentent des expansions postglaciaires distinctes de l’aire de répartition de l’espèce au Canada. La grande séparation géographique entre ces populations peut avoir entraîné l’apparition de méthodes différentes d’adaptation aux facteurs environnementaux, bien que, en raison de la perte de l’habitat des prairies en Ontario, la salamandre tigrée de l’Est serait disparue.

Les salamandres tigrées de l’Est du Manitoba diffèrent de celles de l’est de l’Ontario en raison des régions écogéographiques qu’elles occupent, ce qui peut refléter une différence historique et des moyens d’adaptation différents. En outre, la perte des populations de salamandres tigrées de l’Est au Manitoba donnerait lieu à une importante contraction de l’aire de répartition et à une perte de l’espèce au Canada. Pour ce motif, les salamandres tigrées de l’Est sont divisées en deux unités désignables (UD) : la population des Prairies et la population carolinienne.

Importance de l’espèce

La salamandre tigrée de l’Est est une espèce courante dans le commerce des animaux (Purser, 2001), populaire en raison de sa taille relativement grande et de sa coloration frappante, et de la facilité avec laquelle on peut la garder. En dehors de cela, la salamandre tigrée de l’Est retient peu l’attention du public.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est en Amérique du Nord est vaste, bien que disjointe (figure 3). Elle est présente le long de la plaine côtière du golfe du Mexique, de l’est de la Louisiane jusqu’au nord de la Floride, ainsi qu’à l’est des Appalaches, de la plaine côtière atlantique jusqu’à Long Island dans l’État de New York. Dans l’est du Texas et le sud-est de l’Oklahoma, on trouve une vaste partie disjointe de l’aire de répartition. Au nord et à l’ouest des Appalaches, l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est couvre le Tennessee, l’ouest du Kentucky et le nord de l’Arkansas en passant par l’Indiana, une bonne partie du bas Michigan et, mais à peine, le sud de l’Ontario, la majeure partie du Wisconsin et, vers le nord, du Minnesota à l’extrême sud-est du Manitoba (Conant et Collins, 1998; Petranka, 1998). Bien que, d’après Petranka (1998), l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est au Minnesota atteigne le nord-ouest de l’Ontario, il n’y a aucune mention de l’espèce dans ce secteur de l’Ontario. On a signalé la présence de salamandres tigrées de l’Est dans les îles South Bass et Middle Bass, en Ohio, entre 1940 et 1966 (Langlois, 1964; Downs, 1989; King et al., 1997), mais il semble qu’elles aient été éliminées de ces îles en raison de la destruction de l’habitat (Downs, 1989; King et al., 1997; Ngo et al., 2009).

Aire de répartition canadienne

La présence de salamandres tigrées de l’Est au Canada a seulement été signalée dans le sud-est du Manitoba et dans l’extrême sud de l’Ontario (figure 3).

Manitoba :

L’historique du statut de la salamandre tigrée de l’Est au Manitoba est incertain en raison du manque de relevés et du fait que la salamandre tigrée de l’Est et la salamandre tigrée de Gray étaient auparavant classées comme une seule et même espèce. Bishop (1943), sans présenter aucune preuve, a cartographié l’aire de répartition des salamandres tigrées qui couvrirait tout le sud du Manitoba; cependant, il les a consignées comme appartenant à la sous-espèce A. diaboli, la salamandre tigrée de Gray. Dans le guide d’identification sur le terrain de Conant (1958), on indiquait que seules les salamandres tigrées de Gray étaient présentes dans le sud-ouest du Manitoba et que l’aire de répartition des salamandres tigrées de l’Est ne dépassait pas la frontière canado-américaine. De même, Logier et Toner (1961) ont indiqué qu’au Manitoba on trouvait uniquement la salamandre tigrée de Gray. Cependant, en 1969, des spécimens pouvant être identifiés comme des salamandres tigrées de l’Est ont été capturés dans la région entourant l’agglomération de Roseau River, au Manitoba, par K. W. Stewart et déposés dans la collection de l’Université du Manitoba (Preston, 1982). D’autres adultes et des larves de salamandres tigrées de l’Est ont aussi été capturés dans la région de la rivière Roseau en 1970 (CMNAR 12182, 12198 et 30016). La carte de l’aire de répartition dans la deuxième édition du guide d’identification de Conant (1975), indiquant la présence de salamandres tigrées de l’Est dans l’extrême sud-est du Manitoba, est probablement fondée sur ces spécimens. Preston (1982) a formulé des commentaires portant précisément sur la coloration des spécimens conservés à l’Université du Manitoba.

Figure 3. Aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est et sites connus au Canada.A. Aire de répartition nord-américaine (bleu foncé). Les mentions d’occurrence isolées sont indiquées avec un « x ». L’aire de l’espèce apparentée de l’ouest, la salamandre tigrée de l’Ouest, est indiquée en gris foncé (adapté de Petranka, 1998). B. Carte du sud-est du Manitoba indiquant les sites confirmés (points noirs) et l’étendue de la prairie et de l’habitat partiellement boisé (en blanc) et de l’habitat plus densément boisé (en vert). Pour obtenir de plus amples renseignements sur les écozones terrestres, se reporter à l’annexe 2. C. Carte de l’extrême sud-ouest de l’Ontario indiquant le lieu approximatif du seul site connu dans cette région, la pointe Pelée (point noir).

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Description longue pour la figure 3

Cartes de l'aire de répartition géographique de la salamandre tigrée de l'Est. La carte A montre l'aire de répartition totale en Amérique du Nord (partie ombragée) et les emplacements des mentions d'occurrence isolées. Sur la carte A, on voit aussi l'aire de répartition de l'espèce apparentée de l'ouest, la salamandre tigrée de l'Ouest. La salamandre tigrée de l'Est est présente le long de la plaine côtière du golfe du Mexique, de l'est de la Louisiane jusqu'au nord de la Floride, ainsi qu'à l'est des Appalaches, tout le long de la plaine côtière atlantique jusqu'à Long Island dans l'État de New York. Dans l’est du Texas et le sud-est de l’Oklahoma, on trouve une vaste partie discontinue de l’aire de répartition. Au nord et à l'ouest des Appalaches, l'aire de répartition de la salamandre tigrée de l'Est couvre le Tennessee, l'ouest du Kentucky et le nord de l'Arkansas en passant par l'Indiana, une bonne partie du bas Michigan et, mais à peine, le sud de l'Ontario, puis la majeure partie du Wisconsin et, vers le nord, le Minnesota jusqu'à l'extrême sud-est du Manitoba. La carte B du sud-est du Manitoba, en médaillon, montre les sites de présence confirmée (points) de la salamandre tigrée de l'Est et l'étendue de la prairie et de l'habitat partiellement boisée comparativement à l'habitat plus densément boisé (partie ombragée). La carte C de l'extrême sud-ouest de l'Ontario, en médaillon, indique le lieu approximatif du seul site connu de cette région, à la pointe Pelée.

Il n’y a que quelques autres mentions de salamandres tigrées de l’Est au Manitoba. Les masses d’œufs prélevées près de Tolstoi et de la rivière Roseau en 1985 par L. Lowcock ont été élevées jusqu’à la métamorphose, ce qui a permis d’établir ultérieurement qu’il s’agissait de salamandres tigrées de l’Est (annexe 1). Un seul spécimen (Musée du Manitoba, MM 375), capturé en 1987 par J. Dubois et M. Oberpichler au sud-ouest de Gardenton, a été clairement identifié, après examen, comme étant une salamandre tigrée de l’Est, alors qu’il avait d’abord été incorrectement identifié par W. B. Preston comme une salamandre tigrée de Gray. En 1990, Preston, dans des notes prises sur le terrain archivées au Musée de l’homme et de la nature du Manitoba (Manitoba Museum of Man and Nature), indiquait avoir observé de grandes salamandres à taches jaunes, possiblement des salamandres tigrées de l’Est, dans le voisinage de Marchand, au Manitoba. Les plus récentes mentions de salamandres tigrées de l’Est au Manitoba sont des observations effectuées en 2011, au sud-ouest de Gardenton, par D. C. Collicut et W. Watkins (annexe 1). Des relevés dans 30 quarts de section dans le voisinage de cette observation effectués en 2012 n’ont pas permis de repérer l’espèce; les étangs dans tous les quarts de section, sauf 7, étaient asséchés cette année-là (Watkins, comm. pers., 2013). Deux propriétaires terriens dont les étangs étaient à sec en 2012 ont indiqué avoir vu des salamandres adultes au mois d’août les années précédentes. Il y a aussi une observation anecdotique de salamandres aperçues dans un jardin résidentiel à Tolstoi au mois d’août des années antérieures, bien que le résident a indiqué ne pas les avoir vues au cours des dernières années (Watkins comm. pers., 2013).

Quatre spécimens prélevés entre 1884 et 1888 par W. S. Ducker (MRO 1248, 3941, 3967 et 3977) sont catalogués au Musée royal de l’Ontario en tant que « Ambystoma tigrinum diaboli » de « Shoal Lake ». Or, « Shoal Lake » désigne probablement la localité de Shoal Lake située dans le sud-ouest du Manitoba, bien à l’intérieur de l’aire de répartition de la salamandre tigrée de Gray, et non celle de Shoal Lake à l’extrême est du Manitoba, près de l’Ontario où il est fort peu probable de trouver des salamandres tigrées.

Il n’y a aucune mention de salamandre tigrée de l’Est ou de salamandre tigrée de Gray au Manitoba dans le tronçon d’environ 30 km entre la rivière Roseau ou Tolstoi et la rivière Rouge, sauf pour un seul spécimen de salamandre tigrée, conservé au Musée du Manitoba (MM 380), qui a été capturé juste à l’extérieur d’Emerson, sur la rive est de la rivière Rouge. Cependant, ce spécimen est en mauvais état et montre des signes qu’il s’était complètement asséché. Bien qu’on puisse l’identifier comme étant une salamandre tigrée, il n’est pas possible de déterminer s’il s’agit d’une salamandre tigrée de l’Est ou d’une salamandre tigrée de Gray. Tous les spécimens de musée de salamandres tigrées examinés provenant de l’ouest de la rivière Rouge au Manitoba sont des salamandres tigrées de Gray.

Sud de l’Ontario

La présence de la salamandre tigrée de l’Est dans le sud de l’Ontario est établie d’après un seul spécimen adulte (CMNAR 6233) capturé par P. A. Taverner, le 2 octobre 1915 à « Pointe-Pelée » (Logier, 1925; Logier et Toner, 1961). Sur le plan morphologique, il est évident que le spécimen est une salamandre tigrée (figure 4), mais l’absence d’autres preuves confirmant la présence de salamandres tigrées de l’Est dans le sud de l’Ontario est insolite. Ngo et al. (2009) ont soutenu avec force que la mention de Taverner n’est pas fiable, en partie parce que le spécimen, étant donné qu’il a été préservé dans la formaline, ne peut être soumis à une analyse génétique. Ngo et al. (2009) ont aussi avancé que l’absence de génome de salamandre tigrée chez les salamandres fouisseuses polyploïdes du complexe de la salamandre de Jefferson (Ambystoma jeffersonii) tant dans la partie continentale de l’Ontario que sur les îles canadiennes de l’ouest du lac Érié suggère que la salamandre tigrée de l’Est n’y est pas présente et qu’elle ne l’était sans doute pas non plus dans le passé. Cependant, ce constat sert aussi de preuve pour conclure que la salamandre tigrée de l’Est est complètement disparue de l’Ontario (Schock, 2001). Il reste qu’un doute subsistera quant à savoir si Taverner, un naturaliste respecté qui connaissait à fond la Pointe-Pelée (Taverner, 1914; Taverner et Swales, 1907-1908), a réellement capturé ce spécimen à cet endroit, compte tenu du fait que ses notes d’observation sur le terrain (Taverner, 1915a, b) n’indiquent pas clairement l’emplacement précis. Les indications laissant entendre que la mention de Taverner est valide comprennent la présence antérieure de salamandres tigrées de l’Est dans les îles Bass voisines, en Ohio. Ces îles formaient une partie du pont terrestre, postérieure au Pléistocène, qui reliait l’Ohio et le Michigan au sud-ouest de l’Ontario (Hecnar et al., 2002) et qui facilitait le passage de la faune de la « péninsule de prairie » vers le Canada (Transeau, 1935; Bakowsky et Riley, 1993). En fait, il serait encore plus curieux s’il n’y avait aucune mention de la présence de salamandres tigrées de l’Est en Ontario. Au bout du compte, ce spécimen, et l’information qui y est associée, demeure le meilleur indice d’une présence passée de la salamandre tigrée de l’Est dans le sud de l’Ontario; son existence peut difficilement effacer les doutes qui pourraient demeurer quant à sa provenance.

Figure 4. Salamandre tigrée de l’Est. A) Vue dorsale. B) Vue ventrale. Il s’agit du spécimen capturé en 1915 par P.A. Taverner (CMNAR 623) et qui proviendrait de la pointe Pelée (Logier, 1925). La forme de la tête, la disposition des taches dorsales et les mouchetures sur la face ventrale indiquent qu’il s’agit d’une salamandre tigrée de l’Est. Comparez avec la figure 1. (Photos : F.R. Cook).

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Description longue pour la figure 4

Photos d'un spécimen de salamandre tigrée de l'Est capturé à la pointe Pelée. La photo A est une vue dorsale où l’on peut voir la répartition des taches dorsales. La photo B est une vue ventrale où l'on peut voir les marbrures du ventre.

La salamandre tigrée de l’Est persiste sur l’île Kelley (Ohio), dans le lac Érié (Downs, 1989), qui est à 11 km au sud de l’île Pelée et à 35 km au sud de la Pointe-Pelée, en Ontario.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

D’après les mentions disponibles (figure 3, annexe 1), la zone d’occurrence de la salamandre tigrée de l’Est au Manitoba est d’environ 770 km² selon la superficie du plus petit polygone convexe. L’indice de zone d’occupation (IZO) au Manitoba est de 20 km², d’après une grille de 2 km de côté superposé aux cinq occurrences connues. Une autre occurrence historique (Steinbach, 1969) a été exclue parce que l’espèce n’a pas été documentée depuis et qu’une grande partie de l’habitat a été perdue dans la région en raison de l’accroissement de la population humaine.

Il n’y a aucune mention récente de l’espèce en Ontario.

Activités de recherche

Aucun relevé systématique de la salamandre tigrée de l’Est n’a été effectué au Canada. Cependant, il y a eu des relevés exhaustifs de l’herpétofaune dans le parc national de la Pointe-Pelée au cours du dernier siècle (Taverner, 1914; Patch, 1919; Logier, 1925; Cook, 1967; Cook, 1971; Rivard et Smith, 1973a, b; Damas et Smith Ltd., 1981; Wigle, sans date; Kraus, 1991; Hecnar et M’Closkey, 1994 et 1995; Oldham et Weller, 2000; Ngo et al., mais aucune salamandre, de quelque type que ce soit, n’a été signalée.

Dans le sud-est du Manitoba, la présence de salamandres tigrées de l’Est près de Gardenton a été notée, aussi récemment que 2011, par D. C. Collicut (annexe 1), mais aucun relevé systématique de l’effectif probable n’a été entrepris. Cependant, des relevés ciblant les salamandres ont été entrepris dans des secteurs localisés. Doug Collicott (comm. pers., 2013) a fouillé une vingtaine d’étangs, dont certains à plusieurs reprises, en vue de repérer des salamandres tigrées de l’Est, ciblant les milieux jugés les plus propices à la reproduction (environ quatre jours de relevés au cours des trois dernières années). Il a notamment recherché des masses d’œufs et des adultes reproducteurs au printemps et tenté de repérer des larves en été. En 2011, environ 30 étangs ont fait l’objet de recherches dans la partie sud de l’aire de répartition connue, à 45 km de la frontière internationale (Watkins comm. pers., 2013). Les recherches ont porté entre autres sur un groupe d’étangs à proximité de Grunthal et sur divers étangs au sud de St. Malo. En juillet 2012, des stagiaires d’été auprès de Conservation et Gestion des ressources hydriques Manitoba – Direction de la faune ont visité 33 quarts de section où se trouvent des mares-réservoirs et des milieux humides naturels dans les environs du site de Gardenton. Aucune salamandre n’a été observée dans les étangs; cependant, les étangs contenant de l’eau se trouvaient dans seulement 7 quarts de section (Watkins comm. pers., 2013). Aucun relevé n’a été effectué en 2013.

Dans l’ouvrage intitulé Manitoba Herp Atlas (sans date), on indique que de nombreuses observations de grenouilles ont été effectuées dans le sud-est du Manitoba. Cependant, ces mentions ne présentent pas d’indication fiable quant aux activités de recherche, étant donné que les salamandres sont de nature plus discrète que les grenouilles, dont la présence peut être confirmée par les cris, et qu’il peut être difficile de les repérer si elles ne font pas l’objet d’une recherche ciblée. En outre, les mentions inscrites dans cet ouvrage comprennent les observations fortuites du public.

Habitat

Exigences en matière d’habitat

La salamandre tigrée de l’Est occupe des zones où les sols sableux ou meubles (friables) entourent des plans d’eau permanents ou semi-permanents exempts de poissons qui lui servent de lieux de reproduction (Petranka, 1998; Lannoo, 2005). Ces sites de reproduction aquatiques ont généralement un fond mou et peuvent ou non présenter une végétation émergente abondante (Bishop, 1943; Smith, 1961; Brandon et Bremer, 1967; Minton, 1972 et 2001; Werner et McPeek, 1994; Lannoo, 1996 et 2005). Ces plans d’eau sont habituellement plus profonds que ceux qu’utilisent d’autres salamandres fouisseuses (Downs, 1989) et doivent contenir de l’eau pendant au moins les trois à sept mois nécessaires pour permettre l’accouplement, la ponte, l’éclosion, le développement des larves et la métamorphose. Les adultes aquatiques néoténiques sont parfois observés dans des milieux humides permanents exempts de poissons.

Les adultes terrestres et les juvéniles de salamandres tigrées de l’Est creusent activement dans les sols meubles profonds à l’aide de leurs membres antérieurs (Gruberg et Stirling, 1972; Semlitsch, 1983a), ou profitent des tunnels abandonnés de petits mammifères (Duellman, 1954; Gehlbach, 1967; Collins et al., 1993). Le seul site pour lequel il y a des mentions récentes de l’espèce, près de Gardenton, est entouré d’une zone constituée d’un type de sol appelé « série de Leary ». Ce sol, très perméable, présente un ruissellement en surface modéré et la nappe phréatique en cet endroit est basse durant la saison de croissance. Les sols de Leary ont une faible capacité de rétention d’eau et une faible teneur en matière organique, et sont naturellement peu fertiles. La végétation indigène comprend souvent des boisés dominés par les chênes à gros fruits (Quercus macrocarpa). Au Manitoba, ces types de sol sont en grande partie excavés pour les besoins de la construction de routes et de l’industrie des agrégats (Watkins, comm. pers., 2013).

La salamandre tigrée de l’Est a aussi été observée sous des roches, des éclats de roche calcaire ou des amas de débris ou de fumier, et il lui arrive de tomber dans des conduites d’égout et des drains ainsi que dans des caves et des puits de fenêtres (Pope, 1964; Vogt, 1981; Bogart et al.,1987). Elle tolère assez bien les perturbations liées à l’agriculture (Steen et al., 2006) et est souvent la salamandre la plus commune dans les territoires fortement agricoles du Midwest américain (Lannoo, 2005). Cependant, le type de culture et le régime hydrique du sol influent grandement sur la convenance des zones cultivées pour les salamandres, celles-ci étant en mesure de mieux utiliser des zones où le taux d’humidité est élevé (Cosentino et al., 2011).

Les salamandres tigrées de l’Est sont davantage associées à des milieux comme les prairies, la savane et l’orée des terrains boisés, près des lieux de reproduction, qu’aux forêts à couvert fermé (Brodman, 2010). Les cinq sites au Manitoba où l’espèce est présente ainsi que celui d’où elle est disparue se trouvent dans l’écodistrict de Steinbach, à l’intérieur de l’écorégion de la Plaine interlacustre, qui fait partie de l’écozone des Plaines boréales (Smith et al., 1998). Cet écodistrict forme un étroit couloir nord-sud dans le sud-est du Manitoba, délimité à l’ouest par l’écozone des Prairies et à l’est par l’écozone du Bouclier boréal (annexe 2).

Tendances en matière d’habitat

Dans le sud-est du Manitoba, où se trouve la salamandre tigrée de l’Est, on note une transition de l’utilisation des terres, passant des cultures annuelles intensives, tout juste à l’est de la rivière Rouge (écozone des Prairies), à des zones, vers l’est, où les habitats naturels sont de plus en plus présents (écozones des Plaines boréales et du Bouclier boréal). Une partie de l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est, qui comprend le site de la rivière RoseauNote1, couvre le bassin versant des rivières Rat et Marsh (218 000 ha), pour lesquelles un plan de gestion intégrée du bassin versant a été établi (DGSA et MAFRI, 2011) et les tendances en matière d’utilisation des terres ont été documentées en détail. Trois sites (Tolstoi ainsi que deux sites à Gardenton) sont situés immédiatement au sud du bassin versant de la rivière Roseau, pour laquelle un plan de gestion a été établi (RRWI, 2007). Deux autres sites (celui de Marchand et le site de Steinbach d’où l’espèce est disparue) sont au nord et au nord-est, dans les limites du bassin versant de la rivière Seine, pour laquelle un plan de gestion intégrée du bassin versant est en cours d’élaboration (SRRCD, 2013).

Dans la partie du bassin des rivières Rat et Marsh qui se situe dans l’écodistrict de Steinbach (voir l’annexe 2), où on a signalé la présence de salamandres tigrées de l’Est, la couverture terrestre est principalement constituée de prairies et de forêts, entrecoupées par des milieux humides (voir la figure 15 in DGSA et MAFRI, 2011). La principale activité agricole dans cette région est l’élevage (porcs, volailles et bovins), ainsi qu’un peu de production de cultures fourragères et de cultures annuelles. Dans le bassin versant de la rivière Roseau, on note une utilisation des terres semblable dans la municipalité rurale de Stuartburn (qui recoupe en grande partie l’écodistrict de Steinbach). Selon le RRWI (2007), la base économique de cette municipalité rurale est l’élevage de bétail et la production de cultures fourragères.

Dans la partie du bassin versant de la rivière Seine qui se situe dans l’écodistrict de Steinbach, la couverture terrestre est principalement constituée de prairies et de forêts, auxquelles s’ajoutent, mais à un degré moindre quoiqu’encore important, des terres destinées aux cultures annuelles et fourragères. Les environs de Steinbach connaissent un développement urbain considérable (figure 3 in SRRCD, 2013). L’industrie de production porcine la plus intensive au Manitoba se situe dans ce bassin versant.

L’évaluation de l’habitat aquatique et riverain a été menée le long d’un tronçon de 262 km de la rivière Rat et de la crique Joubert (Graveline et al., 2005) qui traversent l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est. Dans l’ensemble, ces secteurs ont été évalués comme étant touchés modérément à fortement par l’activité humaine. Ainsi, dans la rivière Roseau, il est fait état de la mauvaise qualité de l’eau attribuable aux pratiques d’utilisation des terres (notamment l’élevage de bétail) et d’une modification du lit du cours d’eau (RRWI, 2007). Les salamandres tigrées de l’Est n’utilisent pas les habitats de rivière, mais les renseignements présentés ci-devant fournissent une indication indirecte de la qualité de l’habitat. Une dégradation de l’habitat pourrait se produire si les mêmes pratiques d’utilisation des terres qui ont nui aux voies d’eau touchaient les étangs qui composent l’habitat de reproduction de la salamandre (p. ex., si le bétail détruit les divers étangs de reproduction dans le paysage).

Il y a des milieux humides le long de 31 % de la rivière Rat (DGSA et MAFRI, 2011), et il est probable que ce pourcentage soit représentatif de la situation dans l’écodistrict de Steinbach. La présence de poissons prédateurs dans des milieux humides reliés aux voies d’eau, ne serait-ce qu’occasionnellement quand les niveaux d’eau sont élevés, rendrait ces milieux moins adéquats pour la salamandre tigrée. Graveline et al.(2005) ont signalé 31 espèces de poissons dans la rivière Rat. Trois espèces de truites ont été introduites, mais semblent être rares d’après les dernières fiches d’ensemencement de 1988.

Les engrais, les herbicides et les pesticides, transportés depuis les zones agricoles environnantes par ruissellement des eaux, peuvent polluer les lieux de reproduction de la salamandre tigrée. Le principal type d’agriculture dans l’écodistrict de Steinbach est la production de bétail (voir ci-dessus), de sorte que la charge en nutriments provenant du bétail risque d’être la principale préoccupation. Les cultures annuelles ne sont qu’une composante mineure à l’intérieur de l’écodistrict; par conséquent, les engrais et herbicides commerciaux représentent vraisemblablement une menace moindre.

Toute l’aire de répartition de l’espèce est traversée par un réseau routier. Il a été établi qu’en 2011, le débit journalier moyen annuel (DJMA) sur les principales routes traversant la région où se trouvent les quatre sites du sud variait entre 60 et 1060 (MHTIS, 2012); mais, le DJMA sur les routes rurales reliant les routes principales est fort probablement plus faible étant donné qu’elles sont empruntées uniquement par la population locale et qu’elles sont éloignées des centres urbains plus importants. Toutefois, au plus fort des périodes de migration des salamandres, même une faible densité de circulation peut se traduire par de nombreux cas de mortalité routière. Les deux sites les plus au nord où la salamandre tigrée de l’Est est présente au Manitoba (Marchand et Steinbach, à l’annexe 1) se situent dans des paysages très fragmentés par l’aménagement agricole et résidentiel.

Dans le sud de l’Ontario, la perte de milieux humides a été importante dans le passé. On estime qu’avant la colonisation par les Européens, aux alentours des années 1800, la superficie des milieux humides couvrait 83,4 % du comté d’Essex; en 1967, celle-ci avait diminué à 2,3 %. Les pertes se sont poursuivies et à l’heure actuelle la proportion de milieux humides n’est plus que de 1,6 % (Ducks Unlimited, 2010). La perte d’habitat s’est surtout produite pendant le 19e siècle, bien avant l’avènement de la collecte d’échantillons biologiques. Dans le parc national de la Pointe-Pelée, il y a un champ abandonné et une parcelle de prairie restante sur un sol sableux ainsi qu’une aire d’environ 325 ha de sol sableux et meuble couvert de bosquets, de boisés ou de forêts, milieu approprié pour la salamandre tigrée de l’Est, puisqu’elle peut s’y enfouir. Cependant, on n’y trouve plus de milieux humides non contaminés et exempts de poissons (Ngo et al., 2009) et, par conséquent, plus de milieux humides propices à la reproduction de la salamandre tigrée de l’Est.

Aux États-Unis, l’habitat approprié aux besoins de la salamandre tigrée de l’Est disparaît progressivement. Dans certaines parties du Midwest, près de 99 % des milieux humides propices à la reproduction ont été perdus (Leja, 1998). Il y a peut-être des habitats restreints convenant à l’espèce directement au sud de la frontière du Manitoba, mais leur étendue et leur qualité n’ont pas été évaluées.

Biologie

Au Canada, il n’y a eu aucune étude portant sur la biologie de la salamandre tigrée de l’Est; et, les études qui existent se sont penchées sur les populations dans le sud-est de l’aire de répartition, aux États-Unis.

Cycle vital et reproduction

Dans les localités du nord, la salamandre tigrée de l’Est se reproduit dans les milieux humides, après les pluies printanières, dans les premières semaines qui suivent le déglacement (Sever et Dineen, 1978; Semlitsch et Pechmann, 1985; Lannoo, 1996; Williams et al., 2009). Ceci se produit habituellement en mars en Iowa (Lannoo, 1996), plus tôt dans les régions plus au sud et côtières, et plus tard dans les régions plus au nord (Bishop, 1941; Peckham et Dineen, 1954; Brandon et Bremer, 1967; Hassinger et al., 1970; Anderson et al., 1971; Morin, 1983; Semlitsch, 1983a; Lannoo et Bachmann, 1984; Downs, 1989; Trauth et al., 1990). Cependant, dans le sud-est des États-Unis, la salamandre tigrée de l’Est se reproduit à l’automne après les pluies (Semlitsch, 1983b).

Les mâles ont tendance à être plus nombreux que les femelles dans les sites de reproduction, le rapport mâle/femelle variant de 1:1 à 5,3:1 (Peckham et Dineen, 1954; Sever et Dineen, 1978; Semlitsch, 1983a). Après une brève parade nuptiale (Kumpf, 1934; Arnold, 1976), le mâle dépose au fond de l’étang un spermatophore (amas de sperme), que la femelle saisit avec son cloaque. Les adultes des deux sexes s’accouplent avec de nombreux partenaires (Williams et DeWoody, 2009). Peu de temps après l’accouplement, la femelle fixe un amas d’œufs fortement pigmentés à des ramilles ou à des tiges de plantes émergentes, à 30 cm ou plus sous la surface de l’eau (Englehardt, 1916; Bishop, 1943; Stine et al., 1954; Sever et Dineen, 1978; Couture et Sever, 1979; Morin, 1983; Trauth et al., 1990). Le nombre d’œufs par ponte est variable : entre 250 et 350, au New Jersey (Anderson et al., 1971), en moyenne 421 au Michigan (Wilbur, 1977) et 624 en Illinois (Tucker, 1999); cependant, il arrive souvent que les femelles subdivisent la ponte en plusieurs masses d’œufs distinctes, chacune pouvant contenir de 18 à 110 œufs (Anderson et al., 1971; Gopurenko et al., 2006). Une masse d’œufs mesure en moyenne environ 5,5 cm sur 7 cm (Pope, 1964; Vogt, 1981; Petranka, 1998).

La durée de la transformation entre l’éclosion et la forme terrestre varie selon la disponibilité de la nourriture, le climat, la densité et le moment de l’assèchement saisonnier des étangs. Les oeufs nécessitent une période d’incubation allant de 19 à 50 jours, selon la température de l’eau (Enge et Stine, 1987). Dans le cas des populations des États de New York, du Michigan et de l’Indiana, la métamorphose prend de 2 à 3½ mois (Ruthven et al., 1928; Bishop, 1941; Wilbur et Collins, 1973; Sever et Dineen, 1978; Petranka, 1998), bien que des larves de salamandre tigrée de l’Est puissent passer l’hiver dans des étangs permanents avant de se métamorphoser (Brandon et Bremer, 1967). Les larves de salamandres tigrées se développent plus vite que les larves de toutes les autres espèces du genre Ambystoma (Keen et al., 1984; Petranka 1998).

Les effectifs des populations de salamandres tigrées de l’Est demeurent mal compris. La mortalité des embryons et des larves est très variable (Church et al., 2007) et dépasse parfois 80 % (Sever et Dineen, 1978). Dans un site du sud du New Jersey, Anderson et al. (1971) ont calculé que la survie de l’œuf à la métamorphose était de l’ordre de 3,3 %. Le taux de survie jusqu’à la reproduction semble également faible. Semlitsch (1983b) a observé que, sur 1 041 individus qui sont sortis d’un étang isolé après leur métamorphose, seulement 6 y sont retournés l’année suivante et seulement 52 une année plus tard, à l’âge où, croyait-on, les individus de cette population auraient atteint la maturité sexuelle. La durée nécessaire à l’atteinte de la maturité sexuelle semble aussi varier d’une population à l’autre, selon le climat et certains facteurs génétiques (Lannoo, 2005), les mâles atteignant généralement la maturité sexuelle à 2 ans et les femelles après 3 à 5 ans (Wilbur et Collins, 1973; Semlitsch, 1983, Petranka, 1998). Les femelles peuvent retarder la reproduction durant les années de sécheresse (Church et al., 2007). Le record de longévité d’une salamandre tigrée de l’Est en captivité est de 16 ans (Petranka, 1998), mais la longévité à l’état sauvage est sûrement moindre.

 Bailey et al. (2004) ont estimé la probabilité qu’une salamandre tigrée de l’Est mâle retourne dans son milieu pour se reproduire au cours des années suivantes était de seulement 20 à 30 %, d’après les données sur quatre ans d’une population dans le comté d’Augusta en Virginie, où l’espèce figure parmi les espèces en voie de disparition (« endangered »). Selon cette estimation du taux de survie, l’âge moyen des adultes (c.-à-d. la durée d’une génération) serait d’environ 2,2 à 2,4 ans. Cependant, selon Church et al. (2007), la probabilité de survie moyenne dans trois étangs d’une même région sur une période de 4 ans était de 85 % pour les femelles et de 75 % pour les mâles, ce qui donne un âge moyen de 6,2 ans pour les femelles et de 4,8 ans pour les mâles. Néanmoins, il y a une grande variation annuelle du taux de survie liée à la quantité de précipitations. Dans un des étangs, on a estimé que le taux de survie des femelles adultes était de 100 % au cours d’une année et de seulement 55 % l’année suivante. Compte tenu de cette variabilité et du constat de plus grande longévité des femelles, il est possible de déduire que l’âge moyen global des mâles est d’environ 3,5 ans et celui des femelles est de 5 ans.

Déplacements et dispersion

Pour atteindre les sites de reproduction, les adultes terrestres de la salamandre tigrée de l’Est doivent migrer depuis les sites d’hivernage (Sever et Dineen, 1978; Vogt, 1981; Semlitsch et Pechmann, 1985). Les mâles migrent de 2 à 8 semaines plus tôt que les femelles au site de la rivière Savannah, en Caroline du Sud (Semlitsch 1983a), bien que Peckham et Dineen (1954) de même que Williams et al. (2009) ont observé que les mâles et les femelles arrivaient à peu près en même temps à un site en Indiana.

Après la saison de reproduction, les adultes retournent vers leur habitat terrestre (Hassinger et al., 1970; Sever et Dineen, 1978; Vogt, 1981; Semlitsch et Pechmann, 1985; Petranka, 1998). En Géorgie, Steen et al. (2006) ont suivi des salamandres tigrées de l’Est qui s’étaient déplacées jusqu’à 255 m de leur étang de reproduction, tandis qu’à Long Island, Madison et Farrand (1998) ont suivi par radiopistage des individus et observé qu’ils utilisaient fréquemment un habitat jusqu’à 300 m de l’étang de reproduction. Semlitsch (1980, 1983b) a constaté qu’en Caroline du Sud la salamandre tigrée de l’Est retournait de préférence au même étang, année après année. Church et al. (2007) ont établi qu’il y avait très peu de déplacements des individus au sein de populations de l’Indiana. Le type de culture influe sur les déplacements des salamandres tigrées de l’Est à travers les champs agricoles puisque les salamandres peuvent se déplacer plus facilement dans les champs où les cultures requièrent le maintien d’un taux d’humidité du sol relativement élevé, comme c’est le cas dans les champs de soya, plutôt que dans les champs où le taux d’humidité du sol est faible (Cosentino et al., 2011).

Une fois les larves métamorphosées, les juvéniles quittent l’étang natal et migrent jusqu’à leur habitat terrestre, même si on peut encore en trouver en bordure de l’étang pendant quelque temps (Kraus, 1985; Bogart et al., 1987; Petranka 1998).

Relations interspécifiques

La salamandre tigrée de l’Est chasse à l’affût en utilisant la vue. Les larves aquatiques et les individus néoténiques se nourrissent principalement d’invertébrés aquatiques, notamment des amphipodes, des mollusques, des larves d’insectes et des copépodes, ainsi que de têtards, de petites grenouilles et d’autres salamandres (Dobie, 1962; Dodson et Dodson, 1971; Brophy, 1980; Lindquist et Bachmann, 1980).

La salamandre tigrée de l’Est peut s’avérer un important prédateur d’invertébrés du milieu aquatique et du tapis forestier ainsi qu’un prédateur opportuniste de petits vertébrés. Les juvéniles et les adultes terrestres se nourrissent d’une variété de petites proies, comme des lombrics, des mollusques et des insectes, dont des grillons, des criquets, des papillons de nuit, des mouches, des coléoptères et des cigales; ils se nourrissent également d’araignées, de petites souris et de campagnols, de grenouilles et d’autres salamandres (Bishop, 1941; Pope, 1964; Petranka, 1998).

La salamandre tigrée de l’Est peut elle-même servir de proie à des prédateurs plus grands qu’elle, comme de nombreuses espèces de poissons prédateurs et d’invertébrés aquatiques, des couleuvres rayées (Thamnophis spp.) et des corneilles (Sprules, 1972; Collins et Wilbur, 1979; Vogt, 1981; Petranka, 1998). Les adultes terrestres, lorsqu’ils adoptent une posture défensive, se dressent sur les pattes postérieures, arquent le corps et agitent la queue (Brodie, 1977; Smith, 1985). Comme d’autres espèces d’Ambystoma, la salamandre tigrée de l’Est est dotée de glandes cutanées granulaires le long de la surface dorsale de la queue qui sécrètent une substance nocive et collante (Brodie, 1983; Hamning et al., 2000).

La prédation exercée sur les œufs par le triton vert (Notophthalmus viridescens) peut être suffisante pour exclure les salamandres tigrées de l’Est des milieux humides (Morin, 1983; voir aussi Petranka, 1998). Néanmoins, on a signalé la cohabitation de tritons verts et de salamandres tigrées de l’Est dans le sud de l’Illinois (Brophy, 1980).

La présence de larves de salamandre tigrée de l’Est réduit la survie des larves de la salamandre à points bleus (Ambystoma laterale) et de la salamandre à nez court (A. texanum), dans les régions des États-Unis où ces espèces cohabitent (Lannoo, 2005).

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Il n’y a pas de données sur la taille et les tendances des populations canadiennes de salamandre tigrée de l’Est. Dans le sud de l’Ontario, il n’y a aucune population de salamandre tigrée de l’Est qui puisse être étudiée.

Abondance

On sait que la taille des populations reproductrices de salamandres tigrées de l’Est varie en grande partie en fonction de la survie des larves (Pechmann et al., 1991). On a estimé qu’une population de l’Indiana était constituée de 1 100 à 2 000 adultes (Peckham et Dineen, 1954; Sever et Dineen, 1978), tandis que l’on a dénombré 540 adultes reproducteurs au sein d’une population du New Jersey (Hassinger et al., 1970; Anderson et al., 1971). Pechmann et al. (1991) et Semlitsch et al. (1996) ont observé que le nombre d’adultes reproducteurs qui parviennent à la baie Rainbow en Caroline du Sud peut varier jusqu’à un ordre de grandeur d’une année à l’autre.

On peut, sans risque de se tromper, dire que l’effectif de salamandres tigrées de l’Est dans le sud de l’Ontario est égal à zéro; l’abondance de l’espèce dans le sud-est du Manitoba est inconnue.

Fluctuations et tendances

Il n’y a aucune mention récente de salamandres tigrées de l’Est dans le sud de l’Ontario. Les recherches récentes de salamandres tigrées de l’Est dans le sud du Manitoba (annexe 1) ont seulement permis de confirmer de nouveau leur présence dans le voisinage de Gardenton, mais aucune estimation de l’effectif n’a été réalisée. En raison de ce manque de données précises, il n’est pas possible de déterminer les fluctuations ni de dégager les tendances des populations canadiennes, bien que l’on puisse en déduire la probabilité à partir des résultats obtenus pour d’autres populations.

En général, les amphibiens se reproduisant dans les étangs sont sujets à d’importantes fluctuations de leur abondance (Green 2003), ce qui a été régulièrement observé dans le cadre d’études à long terme sur les populations de la salamandre tigrée de l’Est (Pechmann et al., 1991; Semlitsch et al., 1996). En Caroline du Sud, des études sur les effectifs de salamandres tigrées de l’Est sur de longues périodes, réalisées par Hairston (1987), Pechmann et al. (1991), Semlitsch et al. (1996) et Daszak et al. (2005), apportent de solides preuves des variations extrêmes des effectifs de femelles reproductrices et des juvéniles métamorphosés. Bien que Hairston (1987) ait noté une variation 5,5 fois plus élevée du nombre de femelles reproductrices sur une période de 4 ans, Pechmann et al. (1991) ont fait état d’une variation de 90 ordres de grandeur sur 12 ans. Des études réalisées à la baie Rainbow en Caroline du Sud par Semlitsch et al.(1996) sur une période de 16 ans ont révélé que le nombre de femelles reproductrices variait de 0 à 92 et le nombre de juvéniles métamorphosés émergents, de 0 à 1 041. Au cours de 10 de ces 16 années, le recrutement de juvéniles a été de 0 ou négligeable. Dans le cadre d’une étude qui s’est échelonnée sur ans, Daszak et al. (2005) n’ont trouvé aucune femelle reproductrice pendant neuf ans et aucun recrutement de juvénile pendant 17 de ces 25 années. Ce comportement entraîne des pics d’activité reproductrice au cours des années, suivis de pics semblables du recrutement des jeunes dans la population d’adultes.

Church et al. (2007) ont observé, dans la vallée Shenandoah en Virginie, que les salamandres tigrées de l’Est femelles peuvent retarder la reproduction en cas de conditions défavorables, particulièrement durant les périodes de sécheresse. Le report de la reproduction peut s’avérer une stratégie de reproduction viable pour les femelles pourvu que leur taux de survie annuel soit élevé. Dans les populations où le taux annuel de survie est faible, comme celle étudiée par Bailey et al. (2004), le compromis entre le succès de reproduction et la survie pourrait ne pas favoriser le report de la reproduction. Dans le milieu plus rude à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce, où la possibilité de mortalité hivernale peut être élevée, on peut douter de l’efficacité d’une stratégie du report de la reproduction. Les années où le recrutement est nul peuvent, par conséquent, contribuer à d’importantes fluctuations de l’abondance (Semlitsch et al.,1996).

Aux États-Unis, l’abondance des populations de salamandre tigrée de l’Est dans le Midwest a chuté par rapport aux niveaux historiques (Lannoo, 1996 et 2005). Semlitsch et al.(1996) ont fait la preuve d’un déclin comparable au site de la rivière Savannah, en Caroline du Sud, durant les années 1980 et au début de la décennie suivante. Comme pour bon nombre d’espèces d’amphibiens qui se reproduisent dans les milieux humides semi-permanents, l’assèchement des étangs peut provoquer une mortalité massive des larves de salamandre tigrée de l’Est (Sever et Dineen, 1978; Lannoo, 1998a). Sur 5 des 6 dernières années de l’étude sur 12 ans menée par Pechmann et al. (1991) en Caroline du Sud, l’échec complet du recrutement de salamandres tigrées de l’Est a été causé par un assèchement hâtif des étangs. Là où ils sont présents, les adultes aquatiques néoténiques sont particulièrement menacés durant les périodes de sécheresse (Lannoo, 2005). À la baie Rainbow, au site de la rivière Savannah, Semlitsch (1983b) a constaté qu’il fallait des hydropériodes plus longues pour assurer la réussite du développement aquatique de la salamandre tigrée de l’Est que pour les autres espèces d’amphibiens présents localement. Daszak et al. (2005) ont plus tard montré que le déclin de la salamandre tigrée de l’Est à ce site était probablement attribuable à un accroissement du nombre d’années où les précipitations ont été insuffisantes pour maintenir une hydropériode des étangs de reproduction suffisamment longue. Dans les Prairies canadiennes, y compris le sud du Manitoba, on a observé de nombreux changements du climat régional au cours des 50 dernières années, notamment une augmentation de la température moyenne, une diminution de la couverture de neige et une augmentation du nombre de jours où la température a dépassé 30 °C (Kulshreshtha, 2011); or, tous ces changements ont été associés à une augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses (Sauchyn et al., 2005).

Immigration de source externe

Étant donné qu’à l’heure actuelle il n’y a pas d’habitat propice pour la salamandre tigrée de l’Est dans le sud de l’Ontario (Ngo et al., 2009) aucune immigration de source externe n’est possible. Les étangs permanents dans le marais du parc national de la Pointe-Pelée sont (et ont probablement toujours été) fréquentés par un large éventail d’espèces de poissons (47 espèces de poissons recensées à ce jour), dont beaucoup sont des prédateurs (Surette et McKay, 2007). En outre, des espèces exotiques comme le cyprin doré (Carassius auratus) s’y sont établies, probablement à la suite d’introductions par le public. Cependant, les activités continues de rétablissement de la prairie promettent d’améliorer l’habitat de sorte qu’il serait propice à la salamandre tigrée de l’Est dans le sud de l’Ontario (Hecnar, comm. pers., 2011).

Alors qu’il pourrait y avoir un habitat propice pour la salamandre tigrée de l’Est dans le sud-est du Manitoba, la situation des populations dans l’État voisin du Minnesota demeure inconnue. Les données muséales les plus près proviennent de Bemidji, au Minnesota, à quelque 250 km à l’est–sud-est de la rivière Roseau, au Manitoba. La carte mise en ligne par le Minnesota Department of Natural Resources (2012) montre d’autres mentions de la présence de salamandres tigrées de l’Est, postérieures aux années 1960, dans le nord-ouest du Minnesota (ces spécimens n’ont pas été examinés dans le cadre du présent rapport).

Menaces et facteurs limitatifs

Comme la plupart des amphibiens à cycle vital biphasique qui ont des exigences différentes en matière d’habitat à l’âge adulte et à l’état larvaire, la salamandre tigrée de l’Est doit composer avec des menaces et des facteurs limitatifs dans son habitat aquatique et dans son habitat terrestre, dans un milieu de plus en plus changeant et urbain (Hamer et McDonald, 2008). Ces renseignements n’ont pas été établis spécifiquement pour la salamandre tigrée de l’Est au Canada, mais ont été supposés d’après les tendances de l’habitat et les données disponibles concernant les populations américaines. On s’attend à ce que la perte ou la dégradation des habitats terrestre et aquatique nécessaires à la salamandre tigrée de l’Est ainsi que des voies de migration entre ces habitats aient des effets néfastes sur la persistance à long terme des populations de salamandres (Schock, 2001). Bien que Vogt (1981) ait indiqué que l’urbanisation et l’activité agricole n’entraînent pas systématiquement la disparition de la salamandre tigrée de l’Est d’une région donnée, il reste que l’aménagement résidentiel et agricole augmente la circulation routière, la conversion des milieux humides et le défrichement, qui sont les principaux déterminants de la perte d’habitat (Berger, 1989; Bence et Howard, 1990). Selon Leja (1998), dans certaines parties du Midwest américain, la colonisation par les Européens a entrainé la perte de près de 99 % de l’habitat de milieux humides préexistant qui aurait pu être utilisé par la salamandre tigrée de l’Est, ainsi que d’autres amphibiens, pour la reproduction.

Les résultats de l’évaluation réalisée au moyen du calculateur des menaces de l’UICN (Master et al., 2009), fondés sur l’opinion de spécialistes et sur l’examen des tendances de l’habitat, indiquent que les plus grandes menaces pour la population du Manitoba proviennent de la modification de l’habitat par les activités agricoles, de la mortalité routière, de la pollution de sites de reproduction et des sécheresses pluriannuelles associées aux changements climatiques (annexe 3). Les espèces envahissantes et les autres espèces problématiques, dont les poissons et les organismes pathogènes, contribuent à ces menaces. L’impact global des menaces a été coté de « très élevé » à « élevé ». Les descriptions qui suivent portent sur les menaces qui pèsent sur la population du Manitoba, bien que ces menaces concernent aussi l’espèce dans son ensemble; la population de la pointe Pelée en Ontario est mentionnée uniquement dans les cas où on dispose de renseignements précis.

Agriculture

Dans le sud-est du Manitoba, la salamandre tigrée de l’Est est présente dans les paysages destinés principalement à l’élevage de bétail, au pâturage et aux cultures fourragères (voir Tendances en matière d’habitat). La conversion de l’habitat en terres agricoles est en grande partie un phénomène du passé, mais les activités comme le broutage du bétail continuent de toucher les salamandres et leur habitat. Même si l’habitat terrestre peut être dégradé par un broutage intense ou par d’autres activités agricoles, les principales conséquences se font probablement sentir sur les sites aquatiques de reproduction. Il y a une tendance à réduire la superficie des zones tampons autour des étangs et des milieux humides afin d’accroître la superficie des terres arables. Dans les pâturages, le bétail peut détériorer les zones d’eau peu profonde des étangs, de même que les bordures des étangs, qui constituent un important habitat pour les salamandres. Cependant, le bétail n’a pas que des effets négatifs. Les points d’eau que sont les étangs artificiels peuvent constituer un habitat pour les salamandres, à condition qu’on n’y introduise pas de poissons, et le broutage peut retarder l’empiètement de la forêt sur les prairies.

Corridors de transport et de service

Parce que la salamandre tigrée de l’Est migre entre les étangs de reproduction et les sites d’hivernage, elle devient vulnérable à la mortalité routière lorsque des routes séparent ces deux milieux (Duellman, 1954; Conant et Collins, 1998). Il a été démontré que la taille des populations d’amphibiens diminue proportionnellement à l’augmentation du débit de circulation (Fahrig et al., 1995). Duellman (1954), en parcourant un tronçon de route de 3,54 km au Michigan, a trouvé 274 salamandres tigrées de l’Est, mais de ce nombre seulement 46 étaient vivantes, et les autres avaient été écrasées par des automobiles. Patch et Stewart (1924) ainsi que Clevenger et al. (2001) ont répertorié de nombreux cas de mortalité routière de salamandres tigrées de l’Ouest respectivement à Ninette, au Manitoba, et à Kananaskis, en Alberta. Il y a un vaste réseau de routes dans l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est, dans le sud-est du Manitoba, et tous les sites connus sont près des routes. Bien que la plupart des routes à proximité des sites connus sont recouvertes de gravier et que la densité du trafic est relativement faible, une circulation de véhicules au moment où les salamandres traversent les routes pendant les migrations saisonnières pourrait gravement nuire à la population du seul site où elles ont été récemment signalées.

Modification du système naturel

L’hydrologie des terres agricoles situées dans l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Est au Manitoba a été largement modifiée et continue de l’être. L’aménagement de nombreux fossés est nécessaire pour évacuer les eaux de fonte de la neige des terres agricoles. Il s’ensuit que des milieux humides temporaires et semi-permanents peuvent être asséchés ou que leur hydropériode peut être réduite. Bien que l’aménagement d’étangs artificiels servant de points d’eau pour le bétail puisse en partie compenser les pertes, les milieux humides qui, certaines années, sont asséchés sont probablement des sites de reproduction très utiles en raison de l’absence de poissons prédateurs. L’irrigation des cultures par les eaux souterraines est utilisée pour certaines cultures, par exemple les fraises, mais est rare dans l’est du Manitoba (Goerzen comm. pers., 2013). L’effet global des modifications à l’hydrologie naturelle est probablement négatif et pourrait ne pas permettre le maintien d’une structure de répartition en métapopulations des populations de salamandres tigrées dans l’ensemble du paysage.

Pollution

Il a été démontré que les produits chimiques agricoles, dont les engrais, les pesticides et les herbicides, nuisent directement et indirectement à plusieurs espèces d’amphibiens, notamment la salamandre tigrée (Power et al., 1989; Bishop, 1992; Larson et al., 1998; Bishop et al., 1999). Griffis-Kyle et Ritchie (2007) ont constaté que, même si la survie des larves de salamandre tigrée de l’Est au Minnesota n’était pas tellement réduite lorsque celles-ci sont exposées à des concentrations élevées de nitrate d’ammonium, leur développement est ralenti. Les effets indirects sont probablement plus pernicieux puisqu’ils ne sont pas nécessairement décelables par des événements de mortalité massive. Ils se manifestent plutôt par une diminution de la taille à laquelle les larves se métamorphosent, ce qui réduit leur capacité adaptative individuelle, et par une atteinte aux fonctions immunitaires, et ils peuvent entraîner une modification de la capacité d’un individu à éviter les prédateurs (Bridges, 1999; Taylor et al., 1999; Diana et al., 2000; Griffis-Kyle et Ritchie, 2007). Un grand nombre d’études se sont penchées sur les effets négatifs des stéroïdes, des dioxines et d’autres résidus de pesticides présents dans l’environnement sur les larves de salamandre tigrée de l’Ouest (Norris et al., 1997; Clark et al., 1998; Vajdaa et Norris, 2005), mais pas sur les salamandres tigrées de l’Est.

Dans le sud-et du Manitoba, l’aire de répartition connue de l’espèce se situe à l’est de vastes terres cultivées sur lesquelles sont utilisés des herbicides et des pesticides, de sorte que le ruissellement des polluants, depuis ces sources jusqu’aux sites de reproduction, est probablement faible et sans doute restreint à certains secteurs localisés des terres cultivées. Le fumier pourrait aussi contribuer aux charges élevées en nutriment dans les plans d’eau de la majeure partie de l’aire de répartition de l’espèce au Manitoba. En plus des nitrates, des phosphates et des herbicides provenant de sources locales, le transport à longue distance de polluants organiques persistants est probablement répandu dans l’aire de répartition de l’espèce. Il se pourrait que le transport à longue distance de polluants d’origine agricole se produise depuis les terres cultivées situées à l’ouest; cependant, on ne dispose d’aucune donnée à cet égard. Une corrélation a été établie entre les pesticides agricoles transportés par le vent et le déclin de populations de grenouilles en Californie (Davidson et al., 2002).

Dans le nord-est des États-Unis, les populations de salamandre tigrée de l’Est subissent les effets négatifs des dépôts acides; dans des conditions de faible pH, la croissance des salamandres est réduite et leur phase larvaire est plus longue (Kiesecker, 1996). Cependant, il se peut qu’au Manitoba les pluies acides ne constituent pas un problème étant donné que, sous la surface du sol, on trouve des roches basiques qui aideraient à neutraliser les acides.

En Ontario, plus de 20 % du milieu terrestre du parc national de la Pointe-Pelée a déjà eu une vocation agricole et a donc été soumis à l’application de DDT, d’autres pesticides ainsi que de fertilisants dans les cultures (Graham, sans date). Du DDT a aussi été appliqué à des milieux humides pour la lutte contre les moustiques dans le parc (Russell et al., 1995). La présence de ces toxines a été découverte chez la rainette crucifère (Pseudacris crucifer) dans le parc national de la Pointe-Pelée en 1993, bien qu’on ait cessé d’appliquer du DDT en 1967 (Russell et al., 1995).

Espèces envahissantes ou problématiques

Maladies infectieuses et parasites

Plusieurs agents pathogènes sont intervenus dans le déclin de populations d’amphibiens (Carey et al., 1999; Daszak et al., 1999). Les ranavirus, un groupe de virus étroitement apparentés de la famille des Iridoviridés, ont été identifiés comme des agents pathogènes chez les amphibiens (Gray et al., 2009; Schock et al., 2009). Le virus de l’Ambystoma tigrinum (ATV), isolé à partir de populations de salamandre tigrée du Sonora (A. mavortium stebbinsi) en Arizona, cause périodiquement des épisodes de mortalité massive dans les populations de cette sous-espèce (Jancovich et al., 1997) et a été mis en cause dans de nombreux cas de mortalité massive de salamandres tigrées de l’Ouest en Saskatchewan et au Manitoba ainsi que dans de nombreux États de l’ouest des États-Unis (Jancovich et al., 1997; Bollinger et al., 1999; USGS, 2000; Schock, 2001). Bien qu’il n’y ait aucun cas documenté de déclins liés aux infections ranavirales chez les salamandres tigrées de l’Est, l’ATV constitue une menace potentielle qui pourrait décimer les populations locales.

Le champignon chytride, Batrachochytrium dendrobatidis, causant la chytridiomycose une maladie qui frappe les amphibiens, est considéré comme une des principales causes du déclin des populations d’amphibiens à l’échelle de la planète (Berger et al., 1998; Carey et al., 1999; Daszak et al., 1999; Lips et al., 2008); cependant, Daszak et al. (2005) ont conclu qu’il ne s’agissait pas du principal agent responsable du déclin des populations de salamandre tigrée de l’Est en Caroline du Sud. À l’heure actuelle, il n’y a aucun cas documenté d’infection au champignon chytride chez les amphibiens au Manitoba (Watkins comm. pers., 2013), mais il demeure une menace potentielle future.

La salamandre tigrée de l’Est est aussi vulnérable aux infections parasitaires. Perpinan et al. (2010) ont constaté une mortalité, une morbidité et des difformités physiques chez les salamandres tigrées de l’Est associées aux infections causées par des trématodes, du genre Clinostomum, enkystés.

Poissons introduits

On sait que diverses espèces de poissons sont des prédateurs des œufs et des larves de salamandre tigrée; et l’introduction de poissons dans des étangs de reproduction de la salamandre tigrée de l’Est aura pour effet de réduire ou d’éliminer les populations de salamandre tigrée (Collins et Wilbur, 1979). Les poissons prédateurs dans l’habitat des Ambystomatidés entraînent la disparition de ces salamandres par prédation directe des poissons sur les larves, par inhibition de la croissance larvaire et par modification du comportement de l’espèce à son propre détriment (Burger, 1950; Sprules, 1972; Taylor, 1983; Semlitsch, 1987; Semlitsch, 1988; Sih et al., 1988, 1992; Petranka, 1998; Tyler et al., 1998). Les grands plans d’eau profonds, qui sont propices aux populations néoténiques de salamandre tigrée, sont des lieux de choix pour l’ensemencement en poissons de pêche sportive, ce qui entraîne la disparition rapide des salamandres. Au Manitoba, l’introduction de truites dans certains étangs sur des terres publiques est gérée par la Direction de la pêche du Manitoba. L’aquaculture commerciale est pratiquée au Manitoba depuis les années 1960. Chaque année, il y a de 25 à 30 exploitants commerciaux autorisés, principalement sur des terres privées, et de 500 à 600 exploitants de fermes d’agrément sans permis qui se procurent des poissons pour ensemencer des étangs privés (Gestion des ressources hydriques Manitoba – Direction de la pêche, 2004). À l’heure actuelle, on ignore l’importance de l’ensemencement sur les terres privées. L’ensemencement est probablement aussi utilisé à des fins de lutte contre les moustiques.

Changements climatiques

On prévoit qu’il y aura une augmentation des températures et une diminution des précipitations en été ainsi qu’une augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses dans les Prairies canadiennes en raison des changements climatiques (Sauchyn et al., 2005; Barrow, 2010; Kulshreshtha, 2011). Même si les sécheresses sont un phénomène naturel et que les salamandres tigrées sont adaptées à la vie dans des milieux arides, les longues périodes de sécheresse ont été étroitement liées au déclin de la salamandre tigrée de l’Est dans la Caroline du Sud (Daszak et al.,2005) et constituent une menace semblable pour l’espèce dans le sud-est du Manitoba. Il est rare d’avoir deux années consécutives de sécheresse dans cette région du Manitoba, mais c’est ce qui a été observé en 2011 et 2012; il s’en est suivi que les seuls étangs où des salamandres avaient été récemment observées étaient à sec (Watkins comm. pers., 2013). Si de telles sécheresses se répètent pendant 4 ou 5 années consécutives pendant la période de reproduction au printemps, les conséquences pour la population de salamandres seraient désastreuses. Un climat plus humide que celui des régions arides à l’ouest caractérise la zone de transition où la salamandre est présente; de plus, les sécheresses pluriannuelles prolongées y sont peu probables au cours des dix prochaines années. Cependant, la situation risque de s’aggraver à long terme, à mesure que se produisent des changements climatiques, et il se pourrait même que de plus grandes régions soient touchées par des phénomènes extrêmes, des inondations ou des sécheresses qui se produisent plus fréquemment.

Facteurs limitatifs

La salamandre tigrée de l’Est est principalement limitée par l’habitat. Elle a besoin d’étangs de reproduction semi-permanents et exempts de poissons, et présente un comportement très philopatrique (Madison et Farrand, 1998). Les adultes terrestres ont besoin d’un habitat terrestre adjacent à ces étangs, caractérisé par un sol friable ou sableux dans lequel ils peuvent s’enfouir. La perte ou une forte dégradation de l’un de ces deux habitats essentiels, ou encore des couloirs entre ceux-ci, sont nuisibles pour les populations de salamandres tigrées de l’Est.

Nombre de localités

Au Manitoba, il y a en tout cinq localités, selon la définition établie par l’UICN, qui conviennent à la salamandre tigrée de l’Est (figure 3; la mention de Steinbach datant de 1969 est considérée comme historique, et il est probable que cette population soit disparue). Chacune de ces localités est vulnérable, même à un seul phénomène menaçant, que ce soit une sécheresse prolongée, l’introduction de poissons prédateurs, le déversement de produits chimiques ou une maladie épidémique qui peut affecter rapidement tous les individus présents. Étant donné que les nombreuses observations au sud-ouest de Gardenton sont toutes très rapprochées et que, par conséquent, la région est probablement occupée par une seule métapopulation, on peut considérer qu’il s’agit, collectivement, d’une seule localité.

Protection, statuts et classements

Protection et statuts juridiques

En Ontario, la salamandre tigrée de l’Est figure à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril à titre d’espèce disparue de la province, l’Agence Parcs Canada étant l’autorité responsable. Une ébauche de stratégie de rétablissement (Ngo et al., 2009) recommande qu’aucune mesure ne soit prise. Ambystoma tigrinum figure sur la liste des espèces disparue à l’annexe 2 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.

La dernière évaluation du COSEPAC sur la situation de la salamandre tigrée au Canada a été faite en 2001, avant que la division taxonomique distinguant la salamandre tigrée de l’Est de la salamandre tigrée de l’Ouest soit généralement acceptée, de sorte qu’on n’y faisait pas la distinction entre les salamandres tigrées de l’Est du Manitoba et les autres salamandres tigrées observées dans les Prairies canadiennes. Elles avaient été précédemment désignées comme espèce non en péril par le COSEPAC, au sein de la population des Prairies de salamandres tigrées, qui comprenait des sous-espèces de la salamandre tigrée de l’Ouest (depuis, la population boréale et des Prairies de la salamandre tigrée de l’Ouest a été désignée comme espèce préoccupante).

Statuts et classements non juridiques

Les classements non juridiques du statut de la salamandre tigrée de l’Est prêtent à confusion en raison des changements apportés à la taxonomie. Dans certains cas, elle est considérée comme une espèce distincte, dans d’autres comme une sous-espèce et, dans d’autres encore, elle n’est pas considérée séparément de la salamandre tigrée de l’Ouest (sous-espèce A. m. mavortium).

En tant qu’entité distincte, NatureServe (2011) attribue à la salamandre tigrée de l’Est les cotes G5T5 (« sous-espèce non en péril à l’échelle mondiale d’une espèce non en péril à l’échelle mondiale ») et N5 (« non en péril à l’échelle nationale ») aux États-Unis. À l’échelle infranationale, dans des États américains près du Canada, la salamandre tigrée de l’Est est cotée SNR (« non classée ») au Wisconsin et au Minnesota. Elle est cotée S2 (« en péril ») au Manitoba, SX (« vraisemblablement disparue ») en Ontario et NNR (« non évaluée à l’échelle nationale ») pour l’ensemble du Canada.

Si l’on ne fait pas de distinction entre A. tigrinum et A. mavortium, la « salamandre tigrée » se voit collectivement attribuer la cote G5 (« non en péril à l’échelle mondial ») et N5 (« non en péril à l’échelle nationale ») aux États-Unis et au Canada par NatureServe (2011). À l’échelle infranationale dans les États américains près du Canada, elle est cotée SX en Pennsylvanie, S1S2 (« gravement en péril à en péril ») dans l’État de New York, S3 (« vulnérable ») en Ohio, S3S4 (« vulnérable à apparemment non en péril ») au Michigan, S4 (« apparemment non en péril ») au Wisconsin et SNR (« non classée ») au Minnesota. Elle est cotée S4S5 (« apparemment en péril à non en péril ») au Manitoba et SX en Ontario. Sur la liste rouge de l’UICN, l’espèce est cotée LC (« préoccupation mineure »).

Protection et propriété de l’habitat

Au Manitoba, aucune aire n’est réservée pour la salamandre tigrée de l’Est. Cependant, il y a des observations anecdotiques de salamandres tigrées de l’Est dans des étangs de la Réserve de prairie d’herbes longues, près de Tolstoi (Watkins comm. pers., 2011). Une superficie de plus de 20 km2 est protégée dans cette réserve et de nombreux organismes aident à préserver des terres de la prairie d’herbes longues du Manitoba, notamment Conservation de la nature Canada, Nature Manitoba, Environnement Canada, Conservation Manitoba et la Société protectrice du patrimoine écologique du Manitoba.

Auparavant, les résidants du Manitoba détenant un permis spécial pour le commerce des reptiles et des amphibiens pouvaient chasser, capturer et vendre la salamandre tigrée, peu importe l’espèce, du 1er août au 30 septembre. En 1988, un permis a été délivré pour la capture de 41 kg de spécimens vivants de salamandres tigrées (Koonz, 1992), bien que, selon Koonz (1992), l’espèce a probablement fait l’objet d’un commerce qui n’a pas été déclaré. Cependant, selon la réglementation actuelle (M.R. 56/2007), la capture et la vente de salamandres tigrées ne sont pas permises au Manitoba. D’autre part, selon le paragraphe 15(2) de la Loi sur la conservation de la faune du Manitoba, il est permis de capturer la salamandre tigrée pour en faire un usage personnel, vraisemblablement comme appât. La Loi sur la conservation de la faune du Manitoba ne fait pas de distinction entre la salamandre tigrée de l’Ouest et la salamandre tigrée de l’Est.

Dans les parcs nationaux du Canada, y compris celui de Pointe-Pelée, la salamandre tigrée de l’Est est protégée en vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada et des règlements sur la faune. Il faut un permis de recherche pour ramasser, capturer ou relâcher des salamandres dans un parc national à quelque fin que ce soit.

Remerciements et experts contactés

La contribution des personnes nommées ci-dessous ainsi que des membres du Sous-comité de spécialistes des amphibiens et reptiles et des coprésidents du COSEPAC a permis d’améliorer considérablement le présent rapport. Bill Watkins (Conservation Manitoba) a généreusement accordé son aide, fournissant des observations et des informations sur les habitats et les menaces. Ruben Boles (Service canadien de la faune) a fourni des renseignements sur les tendances relatives à l’habitat.

James P. Bogart, Professeur émérite, Université de Guelph, Guelph, Ontario

Vivian Brownell, Direction des espèces en péril, MRNO

Francis R. Cook, Musée canadien de la nature, pour le spécimen de la pointe Pelée capturé par Taverner en 1915

Andy Didiuk, Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord

Nicole Firlotte, Biodiversity Information Manager, Conservation Manitoba, pour les mentions de salamandres tigrées de l’Est au Manitoba.

Jodi Goezen, Gestionnaire de district intérimaire, District de conservation des rivières Seine et Rat, La Broquerie (Manitoba).

Briar Howes, Programme des espèces en péril, Parcs Canada, Gatineau, Québec

Randy Mooi, Musée du Manitoba, pour les mentions de salamandres tigrées de l’Est au Manitoba

Marie-France Noel, Gestion des normes et populations d’espèces, Service canadien de la faune

Mike Oldham, Centre d’information sur le patrimoine naturel, MRNO

Danna Schock, Collège Keyano, Fort McMurray, Alberta, en ce qui concerne la salamandre tigrée de l’Ouest au Manitoba

Kandyd Szuba, Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO)

William Watkins, Direction de la protection de la faune et des écosystèmes, Conservation Manitoba, pour les observations récentes de salamandres tigrées de l’Est au Manitoba

David J. White, Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO)

Arthur Whiting, University of Alberta, Edmonton (Alberta), en ce qui concerne la salamandre tigrée de l’Ouest au Manitoba

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Sommaire biographique du ou des rédacteurs du rapport

Le professeur David M. Green a obtenu son baccalauréat en zoologie de l’Université de Colombie-Britannique et sa maîtrise et son doctorat, aussi en zoologie, de l’Université de Guelph. En 1986, il s’est joint au musée Redpath de l’Université McGill, où il est maintenant professeur titulaire et directeur du musée.

Le professeur Green a été président du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et coprésident du Sous-comité de spécialistes des amphibiens et reptiles du COSEPAC pendant 14 ans. Il a été membre du Conseil consultatif scientifique de Pêches et Océans Canada et siège actuellement au Conseil des académies canadiennes sur l’état et les tendances des sciences de la biodiversité au Canada. Il est rédacteur adjoint de la revue Diversity and Distributions et du Zoological Journal of the Linnean Society, en plus d’être membre de la Linnean Society of London.

Les recherches réalisées par monsieur Green portent sur l’écologie, la génétique et l’évolution des amphibiens. Il s’intéresse surtout aux espèces en péril et, plus particulièrement, aux déterminants des aires de répartition des espèces et du déclin des populations, à la dynamique des populations, à la dispersion et au recrutement des amphibiens, et aux populations d’amphibiens en déclin. M. Green est l’auteur de plus de 120 publications à comité de lecture et chapitres de monographies, et de plus de 100 autres publications et rapports divers. Fidèle à son intérêt, rares sont ses publications dans lesquelles il n’est pas question des amphibiens d’une manière ou d’une autre.

Collections examinées

Spécimens du Musée du Manitoba
Nom du spécimens No de spécimen Site Date Récolteur(s)
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 365 Baldur, 8 km au nord (Manitoba) 25 mai 1989 J. Dubois, W.B. McKillip, W.B. Preston
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 367 Delta Beach, Lac Manitoba 29 août 1972 G. Stelman
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 368 Erickson, 6,9 km au sud, route 10 (Manitoba) 2 sept. 1970 W.B. Preston
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 369 St. Francois Xavier (Manitoba) 1er mars 1983 P. Dunlop
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 373 Virden, 2 km à l’est (Manitoba) 10 août 1980 J. Dubois
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 377 Killarney, 7,5 km au nord, 10 km à l’est (Manitoba) 11 sept. 1978 H.W.R. Copland
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 379 Portage La Prairie, 72,4 km à l’ouest de Winnipeg 16 sept. 1971 G. Lammers
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 380 Emerson, 1,6 km au nord, 6,4 km à l’est (Manitoba) 19 oct. 1972 J. Dubois, R.E. Wrigley
Ambystoma mavortium diaboli
(Gray Tiger Salamander)
MM 384 Carman, Manitoba sans date W.H. Clark
Ambystoma tigrinum
(Eastern Tiger Salamander) – catalogued
erroneously as “Ambystoma mavortium diaboli”
(Gray Tiger Salamander) by W. B. Preston.
MM 375 sud-ouest de Gardenton (Manitoba) 26 juin 1987 J. Dubois, M. Oberpichler
Annexe 1. Sites connus où l’on trouve la salamandre tigrée de l’Est, Ambystoma tigrinum, au Canada. Les coordonnées sont approximatives pour ne pas dévoiler les localités exactes.
Province No du spécimen ou référenceNote*.1 SiteNoteNote**.1 Latitude (°N) Longitude (°O) Date Récolteur(s)
Manitoba Musée de zoologie, Univ. du Manitoba Steinbach (MR de Hanover)Note TEXTE CACHÉ TEXTE CACHÉ Mai 1969 K. Stewart
Manitoba MM 375 Sud-ouest de Gardenton (MR de Stuartburn), Manitoba TEXTE CACHÉ TEXTE CACHÉ 26 juin 1987 J. Dubois, M. Oberpichler
Manitoba MRO 16010-16015
MRO 16020, 16022, 16027, 16029, 16031-41, 17041-44
Nord de la rivière Roseau (MR de Franklin) TEXTE CACHÉ TEXTE CACHÉ 1987 L. Lowcock
Manitoba MRO 16009, 16016, 16019, 16026, 17033-40 Tolstoi (MR de Stuartburn) TEXTE CACHÉ TEXTE CACHÉ 1987 L. Lowcock
Manitoba Notes de terrain, archives du Manitoba Museum of Man and Nature, 1990 Marchand (MR de La Broquerie) TEXTE CACHÉ TEXTE CACHÉ 1990 W.B. Preston
Manitoba Manitoba Herps Atlas Sud-ouest de Gardenton (MR de Stuartburn)) - - 11 avril, 28 juillet 2011, mars 2012 D.C. Collicut, W. Watkins
Ontario CMNAR 623 Point Pelée (comté d’Essex) - - 2 octobre 1915 P.A. Taverner

Annexe 2. Carte du sud-est du Manitoba indiquant les écozones terrestres.

(jaune = écozone des Prairies; vert pâle = écozone des plaines boréales; vert foncé = écozone du bouclier boréal). Les écorégions représentées à l’intérieur des écozones sont : l’écorégion de la plaine du lac Manitoba (jaune), l’écorégion de la Plaine interlacustre (vert pâle) et l’écorégion du lac des Bois (vert foncé). Un trait noir fin marque les limites des écodistricts et le nom de cinq de ces écodistricts est indiqué (d’après Smith et al., 1998).

Toutes les occurrences connues de salamandre tigrée de l’Est se situent à l’intérieur de l’écodistrict de Steinbach. La carte annotée a été créée à partir de la carte disponible sur le site Web du Cadre écologique national pour le Canada, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Carte du sud-est du Manitoba indiquant les écozones terrestres.

carte
Long Description for annexe 2

Carte du sud-est du Manitoba montrant les secteurs de l'écozone des Prairies, de l'écozone des plaines boréales et de l'écozone du bouclier boréal (parties ombragées).

Annexe 3. Calculateur des menaces pour la population des Prairies de la salamandre tigrée de l’Est. Les cases ont été laissées en blanc dans le cas des catégories de menaces jugées non pertinentes.

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Ambystoma tigrinum – population des Prairies (Manitoba)
 
Date :
29/08/2013
Évaluateur(s) :
J. Bogart, D. Fraser, D. Green, K. Ovaska, C. Paszkowski, W. Watkins
Références :
Rapport de situation du COSEPAC de 2013 (ébauche); plan d’aménagement du bassin hydrographique des rivières Rat et Marsh (DGSA et MAFRI, 2011)
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de nniveau1 selon l’intensité de leur impact
Maximum de la plage d’intensité
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 2 0
C Moyen 4 1
D Faible 0 5
  Impact global des menaces calculé : Très élevé Élevé

Impact global des menaces attribué :
Durée d’une génération : environ 5 ans, 3 générations = 15 ans; l’évaluation a été faite pour toute l’aire de répartition, et non seulement pour les six (6) sites connus en ce moment.

Tableau d’évaluation des menaces.
Nombre Menace Impact
(calculé)
Critère
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou 3 générations)
Actualité Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial Négligeable Négligeable (< 1 %) Élevée (31-70 %) Élevée (continue) -
1.1 Habitations et zones urbaines Négligeable Négligeable (< 1 %) Élevée (31-70 %) Élevée (continue) Steinbach est la seule communauté qui connaît une croissance (une seule mention ancienne dans cette région); toutes les autres petites communautés sont en déclin.
1.2 Zones commerciales et industrielles - - - - Aucune connue; l’extraction de sable et de gravier est traitée dans une autre section.
1,3 Tourisme et espaces récréatifs - - - - Seul exemple connu : le parc provincial de St. Malo accroît ses activités récréatives pour attirer plus de gens (cette question est traitée dans une autre section).
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) CD - Moyen – faible Élevée (31-70 %) Modérée – légère (1-30 %) Élevée (continue) -
2,1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois D – Faible Faible (1-10 %) Grave – modérée (11-70 %) Élevée (continue) Il y a relativement peu de cultures annuelles dans la zone de transition Prairies–forêts où l’espèce est présente; la plupart des cultures sont à l’ouest des zones où les salamandres sont présentes.
2,2 Plantations pour la production de bois et de pâte - - - - -
2,3 Élevage et élevage à grande échelle CD - Moyen – faible Élevée (31-70 %) Modérée – légère (1-30 %) Élevée (continue) Le pâturage pour le bétail domine le paysage dans l’aire de répartition de l’espèce; 32 % des terres dans le bassin hydrographique du cours inférieur des rivières Rat et Marsh sont des prairies et des pâturages (DGSA et MAFRI, 2011). Il y a aussi un secteur d’élevage de porc. Les effets de l’élevage de bétail sont incertains : d’une part, le broutage empêche les arbustes d’empiéter sur les prairies, et des étangs peuvent être aménagés ou creusés plus profondément pour servir de points d’eau au bétail; d’autre part, les milieux humides naturels et leur bordure peuvent être piétinés et détruits par le bétail. L’effet net est probablement négatif étant donné que les milieux humides naturels courent un risque, mais il dépend de la densité du bétail.
2,4 Aquaculture en mer et en eau douce Inconnu Inconnu - - -
3 Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1 %) - Inconnu -
3,1 Forage pétrolier et gazier - - - - Aucun dans l’aire de répartition de l’espèce.
3,2 Exploitation de mines et de carrières Négligeable Négligeable (< 1 %) Inconnu Inconnu L’extraction de sable et de gravier est largement répandue, mais est effectuée surtout aux limites extérieures de l’aire de répartition principale de la salamandre tigrée de l’Est. La plupart des zones minières existantes ont déjà été exploitées, et sont en expansion. L’extraction entraîne la destruction des étangs existants et leur remplacement possible par des étangs ou des tranchées de drainage. Cependant, il peut aussi s’y créer un milieu d’étangs, comme on l’a observé en Alberta.
3,3 Énergie renouvelable - - - - Il n’y a pas de parcs éoliens dans l’aire de répartition de l’espèce et aucun n’a été proposé.
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) CD - Moyen – faible Très grande (71-100 %) Modérée – légère (1-30 %) Élevée (continue) -
4,1 Routes et voies ferrées CD - Moyen Très grande (71-100 %) Modérée – légère (1-30 %) Élevée (continue) -Tous les sites connus sont près de routes (à moins d’un mille environ), et les salamandres tigrées sont vulnérables à la mortalité routière pendant les migrations saisonnières. On a des exemples de cas de salamandres tigrées de l’Est qui sont tuées sur les routes du Manitoba (région de St. Leons). Selon certaines informations anecdotiques, un grand nombre de salamandres ont été vues sur une route près de Gardenton, il y a plusieurs années.
4,2 Lignes de services publics - - - - -
4,3 Transport par eau - - - - -
4,4 Trajectoires de vol - - - - -
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) Négligeable Faible (1-10 %) Négligeable
(< 1 %)
Élevée (continue) -
5,1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres Négligeable Négligeable(< 1 %) Négligeable
(< 1 %)
Élevée (continue) La collecte de salamandres pour servir d’animaux de compagnie ou d’appât pourrait exister, à un faible degré. L’utilisation personnelle de l’espèce comme appât est permise au Manitoba, mais l’ampleur de cette pratique, si elle a cours, est faible.
5,2 Cueillette de plantes terrestres - - - - -
5,3 Exploitation forestière et récolte du bois - - - - -
5,4 Pêche et récolte de ressources aquatiques - - - - -
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) Négligeable Faible (1-10 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (menace continue) -
6,1 Activités récréatives Négligeable Faible (1-10 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (menace continue) Les activités récréatives continuent leur expansion dans le parc provincial St. Malo (réservoir; un petit lac s’est formé à la suite de la construction d’un barrage sur la rivière). Le parc se trouve à la limite de l’aire de répartition de l’espèce.
6,2 Guerres, troubles civils et exercices militaires - - - - -
6,3 Travaux et autres activités - - - - -
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) BD - Élevé – faible Élevée (31-70 %) Grave – légère (1-70 %) Élevée (continue) -
7,1 Incendies et suppression des incendies Inconnu Inconnu - - Les feux de friche sont assez fréquents pour empêcher l’empiètement de la forêt et des arbustes sur les prairies. Au cours des dernières années, il y a eu deux importants feux de friche dans le secteur de Tolstoi. À l’est, on trouve des mares-réservoirs utilisées pour la lutte contre les feux de forêt à l’extérieur de l’aire de répartition connue de l’espèce.
7,2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau BD - Élevé – faible Élevée (31-70 %) Grave – légère (1-70 %) Élevée (continue) On procède à l’excavation de fossés, conçus pour recevoir aussi rapidement que possible les eaux de fonte de la neige, sur l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce (l’eau peut être acheminée vers de grandes rivières, qui ne constituent pas un habitat pour les salamandres). Les cultures commerciales irriguées produisent principalement des fraises; la plupart des fermes utilisent de l’eau souterraine et une ferme utilise l’eau d’une rivière (disposition pour laquelle elle détient un permis) (Goerzen comm. pers., 2013). De nombreux étangs s’assèchent en saison, pendant les années sèches; seules les mares-réservoirs demeurent. Bien que la salamandre tigrée soit adaptée pour survivre à des conditions de sécheresses et qu’elle puisse sauter des cycles de reproduction durant les années sèches, une série d’années de sécheresse peuvent être problématiques et entraîner un déclin des populations. L’aménagement de mares-réservoirs ou l’excavation d’étangs temporaires profonds peut être bénéfique pour les salamandres, mais à condition qu’ils ne soient pas empoissonnés ni piétinés par le bétail. Ces sites pourraient être les seuls disponibles durant les années sèches. Bien que certaines répercussions puissent être positives, l’effet général des modifications de l’hydrologie naturelle est probablement négatif.
7,3 Autres modifications de l’écosystème - - - - -
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) BD - Élevé – faible Très grande (71-100 %) Grave – légère (1-70 %) Élevée (continue) -
8,1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes BD - Élevé – faible Très grande (71-100 %) Grave – légère (1-70 %) Élevée (continue) Le champignon chytride n’a pas encore été décelé chez les amphibiens dans cette province, mais ce n’est qu’une question de temps. La prévalence du ranavirus n’a pas encore été étudiée à l’est de la rivière Rouge (le virus de l’Ambystoma tigrinum – ATV – est indigène; il en est donc question dans la section suivante). La salamandre tigrée ne coexiste pas bien avec les poissons. L’empoissonnement des étangs du domaine public est géré par la Direction de la pêche du Manitoba. L’aquaculture commerciale est pratiquée au Manitoba depuis les années 1960, particulièrement dans l’ouest de la province. Chaque année, il y a de 25 à 30 exploitants commerciaux autorisés, principalement sur des terres privées, et de 500 à 600 exploitants de fermes d’agrément sans permis qui se procurent des poissons pour ensemencer des étangs privés (Gestion des ressources hydriques Manitoba – Direction de la pêche, 2004). À l’heure actuelle, on ignore l’importance de l’ensemencement sur les terres privées. L’ensemencement est probablement aussi utilisé à des fins de lutte contre les moustiques. L’actualité de cette menace est élevée, principalement en raison des poissons introduits.
8,2 Espèces indigènes problématiques BD - Élevé – faible Très grande (71-100 %) Grave – légère (1-70 %) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) Le virus de l’Ambystoma tigrinum est prévalent dans l’aire de répartition de la salamandre tigrée de l’Ouest, mais on n’en a pas recherché la présence dans le sud-est du Manitoba dans l’aire de la salamandre tigrée de l’Est. Le virus n’entraîne pas toujours de maladie. Les épidémies ont été documentées pour la salamandre tigrée de l’Ouest en Alberta et en Saskatchewan. De plus, la connectivité de l’habitat entre en jeu et agit sur la propagation de la maladie. Des souches envahissantes non indigènes du virus pourraient aussi être présentes en raison des déplacements des larves et des poissons. Des répercussions sont liées à certaines utilisations des terres.
8,3 Introduction de matériel génétique         Ne constitue pas une menace à l’heure actuelle. Les lois provinciales autorisent la capture de larves pour en faire un usage personnel (appât, rôle éducatif), mais le nombre d’individus capturés semble très faible; on ne connaît aucun cas d’utilisation comme appât, et le transport d’un bassin à l’autre est interdit. Il arrive que des salamandres tigrées soient illégalement vendues dans les animaleries; cependant, lors de vérifications, aucune salamandre n’a été trouvée ou saisie au Manitoba.
9 Pollution (en anglais seulement) C - Moyen – faible Très grande (71-100 %) Modérée – légère (1-30 %) Élevée (continue) -
9,1 Eaux usées domestiques et urbaines - - - - -
9,2 Effluents industriels et militaires - - - - -
9,3 Effluents agricoles et forestiers C - Moyen – faible Très grande (71-100 %) Modérée – légère (1-30 %) Élevée (continue) Le fumier contribue aux fortes charges en nutriments dans les plans d’eau, et une grande partie de l’aire de répartition de l’espèce est utilisée pour l’élevage de bovins et d’autres animaux de ferme ainsi que pour le pâturage. L’industrie porcine prédomine dans cette région, mais un moratoire sur l’expansion des exploitations porcines est en vigueur. L’herbicide atrazine, un perturbateur du système endocrinien chez les grenouilles (jusqu’à 80 % des populations peuvent être touchées), est très peu utilisé au Manitoba (depuis 1997, il n’a été détecté que dans moins de 2 % des échantillons d’eau). Étant donné que l’aire de répartition se trouve à l’est des terres cultivées, les herbicides et les pesticides contribuent probablement peu à cette cote.
9,4 Détritus et déchets solides - - - - -
9,5 Polluants atmosphériques Inconnu Très grande (71-100 %) Inconnu Élevée (continue) L’aire de répartition de l’espèce est éloignée des projets d’exploitation pétrolière et gazière. Les pluies acides ne constitueraient pas un problème étant que, sous la surface du sol, on trouve des roches basiques qui neutraliseraient les acides. Il est probable que, peu importe l’endroit, l’on détecte des polluants organiques persistants dans les eaux de pluie. Le transport à longue distance de polluants d’origine agricole pourrait se produire depuis les terres cultivées situées à l’ouest. Une corrélation a été établie entre les pesticides agricoles transportés par le vent et le déclin de populations de grenouilles en Californie (Davidson et al., 2002).
9,6 Énergie excessive - - - - -
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) - - - - -
10,1 Volcans - - - - -
10,2 Tremblements de terre et tsunamis - - - - -
10,3 Avalanches et glissements de terrain - - - - -
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) C - Moyen Très grande (71-100 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) -
11,1 Déplacement et altération de l’habitat Inconnu Inconnu - - -
11,2 Sécheresses C - Moyen Très grande (71-100 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) Les impacts prévus des changements climatiques découlent principalement des sécheresses prolongées, qui se produisent déjà; cependant, la fréquence accrue des inondations et les événements météorologiques extrêmes qui perturbent l’hydrologie sont également une source de préoccupation. Les répercussions sur la salamandre dépendent du contexte : certaines populations peuvent être décimées, tandis que d’autres, situées ailleurs, peuvent être peu touchées. Bien que les salamandres tigrées puissent sauter des cycles de reproduction pendant les années sèches, de nombreuses années (5-6 ans) consécutives de sécheresse pourraient avoir un effet dévastateur. Il est inhabituel d’avoir deux années de sécheresse consécutives dans cette région, pourtant c’est ce qui a été observé en 2011-2012. Il faut qu’au printemps il y ait de l’eau dans les étangs pour la reproduction (les salamandres tigrées peuvent sauter des cycles de reproduction, même si les étangs se remplissent, plus tard en été). Les sécheresses persistantes qui affectent de vastes régions pendant plusieurs années auraient d’importantes répercussions. La situation risque de s’aggraver à long terme (plus de 10 ans), à mesure que se produisent des changements climatiques, et il se pourrait même que de plus grandes régions soient touchées par des sécheresses plus fréquentes.
11,3 Températures extrêmes Inconnu Inconnu - - Les hivers froids peuvent être problématiques, si la variabilité des températures hivernales augmente. La hausse de la température de l’eau ne constitue probablement pas une menace, car l’espèce est relativement tolérante et est présente loin au sud, aux États-Unis. De plus, les adultes peuvent se réfugier sous la surface du sol.
11,4 Tempêtes et inondations Inconnu Inconnu - - De manière générale, on prévoit des tempêtes plus violentes et plus fréquentes. Les inondations causées par les tempêtes pourraient accroître le transport de polluants et de poissons dans les étangs de reproduction.

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP (International Union for Conservation of Nature - Conservation Measures Partnership), Salafsky et al.(2008).

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