Aires de répartition du caribou et plan d’action : analyse approfondie

En 2011, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a diffusé une évaluation scientifique qui évaluait la contribution des perturbations naturelles (incendies) et anthropiques (activités industrielles) à la condition des aires de répartition, et la probabilité de diverses conditions des aires de répartition d’assurer le maintien des populations de caribou boréal autosuffisantes (Environnement Canada 2011). Cette évaluation a été utilisée pour orienter le Programme de rétablissement du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou), population boréale, au Canada (Programme national de rétablissement, Environnement Canada 2012). L’évaluation scientifique et le Programme national de rétablissement ont tous les deux reconnu que la variabilité de la probabilité d’assurer le maintien de populations autosuffisantes peut être attribuée aux différences régionales en matière de réponse des caribous, ou aux différences des caractéristiques des perturbations, et que d’autres travaux s’imposent pour appuyer la planification et la gestion à l’échelle régionale ou pour un contexte précis.

Ce projet vise à clarifier le lien entre des perturbations et la réponse d’une population de caribou boréal, afin d’appuyer la planification des aires de répartitions et des mesures. Le Programme national de rétablissement indique que la perturbation dans une aire de répartition doit être gérée à un seuil permettant à la population locale d’être autosuffisante. Les conditions de l’habitat et la dynamique des populations de caribous au Canada peuvent varier d’une région à l’autre, tout comme peuvent différer les réponses potentielles des caribous à divers types de perturbation. Une meilleure compréhension de cette variabilité serait grandement profitable dans le cadre des décisions de gestion visant à rendre les populations locales autosuffisantes et permettrait plus d’efficacité dans la mise en œuvre du Programme national de rétablissement. Ce projet, qui ne changera rien à la désignation de l’habitat essentiel dans le Programme national de rétablissement, a plutôt pour objectif de fournir des directives supplémentaires quant aux meilleures pratiques de gestion à appliquer sur le terrain afin d’avoir l’impact le plus important sur le caribou boréal. Par exemple, les résultats de cette analyse améliorée peuvent aider une autorité responsable à prioriser ses mesures de gestion ou de restauration selon les divers types de perturbation. Les résultats de ce projet peuvent également aider les autorités responsables qui appliquent les principes énoncés dans l’ébauche du guide sur les plans par aires de répartition d’ECCC.

En outre, ce projet créera un programme pour de futures recherches afin d’appuyer la planification du rétablissement et des mesures, y compris la détermination d’occasions pour faire progresser la gestion adaptée afin de dissiper les incertitudes restantes à la suite de l’achèvement des travaux.

Les éléments du projet sont les suivants :

  1. Compilation de données supplémentaires sur les populations de caribou boréal partout au Canada.
  2. Achèvement de la mise à jour de la cartographie des perturbations dans l’ensemble des aires de répartition du caribou boréal.
  3. Analyse élargie de l’effet tampon pour évaluer les conséquences potentielles de la largeur des zones tampons et du type de perturbation sur le recrutement de faons et sur la survie des adultes. Ce travail fournira plus de détails sur l’analyse précédente de l’effet tampon (Environnement Canada 2011) qui démontre qu’une largeur conservatrice de zone tampon de 500 m appliquée à tous les types de perturbation anthropique représente adéquatement les conséquences démographiques d’un habitat qui n’est plus fonctionnel pour le caribou boréal en raison de sa proximité des activités humaines (p. ex., évitement, augmentation de la prédation, perturbation sensorielle ou toute combinaison des trois).
  4. Une méta-analyse perfectionnée qui comprendra les résultats de l’analyse élargie de l’effet tampon et d’une étude plus poussée de l’influence de la variabilité à l’intérieur des types de perturbation et dans l’ensemble des régions sur le recrutement de faons et sur la survie des adultes. Cette méta-analyse perfectionnée examinera également la variation dans un habitat non perturbé (p. ex., quantité, taille) à l’égard du recrutement de faons et de la survie des adultes. Ce travail s’appuiera sur la méta-analyse précédente (Environnement Canada 2011) qui a déterminé la manière dont la capacité d’une aire de répartition de populations locales à maintenir une population autosuffisante de caribou boréal variait selon l’étendue des incendies, la quantité et le type de perturbations anthropiques et la qualité de l’habitat.
  5. Une analyse actualisée des populations, pour étudier les effets des variables dégagées de la méta-analyse perfectionnée sur la probabilité du maintien de populations autosuffisantes, qui pourrait orienter les mesures de gestion et de rétablissement (p. ex., type de perturbation, temps écoulé depuis la perturbation, etc.), dans la mesure du possible compte tenu des données disponibles.
  6. Une analyse de sensibilité qui étudie les effets de la variation dans les paramètres clés de population (p. ex., recrutement, survie des adultes) qui contribuent à l’évaluation des conditions de l’habitat nécessaires au maintien des populations locales autosuffisantes du caribou boréal.

Le Comité technique national sur le caribou boréal (CTNCB) – un comité fédéral, provincial et territorial établi pour faciliter la collaboration entre les autorités responsables en ce qui concerne la mise en œuvre du Programme national de rétablissement – agira comme principal groupe de révision pour le projet et assurera les communications avec les autorités responsables au sujet des progrès et des résultats. En plus du CTNCB, un groupe consultatif scientifique participera au projet, consistant en un petit groupe de spécialistes qui réalisera également un examen du projet. 

L’analyse commencera en 2016 et sera dirigée par la Direction générale des sciences et de la technologie (ECCC), en collaboration avec le Service canadien de la faune (ECCC) et le Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada (RNCan).

Références :

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