Rapport annuel du COSEPAC 2013-2014

COSEPAC
Comité sur la situation
desespèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Le 15 octobre 2014
L’honorable Leona Aglukkaq
Ministre de l’Environnement
Les Terrasses de la Chaudière
10, rue Wellington
28e étage
Gatineau (Québec) K1A 0H3

Madame la Ministre,

Veuillez trouver ci-joint un CD contenant le Rapport annuel de 2013-2014 du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), que je vous présente respectueusement ainsi qu’au Conseil canadien de conservation des espèces en péril (CCCEP). La présentation de ce rapport répond aux obligations du COSEPAC au titre de l’article 26 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), qui exige que le COSEPAC présente annuellement un rapport sur ses activités au ministre de l’Environnement et aux membres du CCCEP. Ce rapport annuel est également disponible en ligne sur le Registre public des espèces en péril, à : http://www.sararegistry.gc.ca/gen_info/cosewic_annual_f.cfm.

Comme vous le savez, le rôle du COSEPAC est d’évaluer la situation quant à la conservation des espèces sauvages au Canada. Au point III –Évaluation des espèces sauvages du Rapport annuel, vous trouverez le statut attribué aux espèces sauvages évaluées en 2013-2014, les critères applicables et la justification des désignations de statut. Les rapports de situation contenant les renseignements utilisés dans les évaluations sont fournis dans le CD ci-joint et aussi sont disponible sur le site FTP suivant :

http://www.cosewic.gc.ca/538n1sc001/cosewicrpt/cosewicrpt.cfm

Selon les représentants d’Environnement Canada, ces rapports seront affichés sur le Registre public des espèces en péril en temps voulu. Ces rapports seront également fournis aux membres du CCCEP.

La présentation de ces renseignements répond aux obligations du COSEPAC en vertu de l’article 25 de la LEP, qui prévoit que le COSEPAC doit fournir au ministre de l’Environnement et au CCCEP une copie des évaluations de la situation et des raisons derrière ces évaluations. Cela répond également à nos obligations au titre de l’article 24, qui prévoit que le COSEPAC doit réviser la classification des espèces en péril au moins une fois tous les 10 ans.

Avec la présentation de ce rapport, les évaluations du COSEPAC comprennent maintenant 708 espèces sauvages dans les catégories suivantes : 15 disparues de la planète, 22 disparues du pays, 306 en voie de disparition, 165 menacées et 200 préoccupantes. De plus, 56 espèces sauvages ont été classées dans la catégorie « données insuffisantes » et 172 ont été évaluées comme étant « non en péril ».

J’aimerais également saisir cette occasion pour souligner deux difficultés permanentes avec lesquelles le COSEPAC doit composer.

La première concerne les retards dans les nominations ministérielles pour les membres non gouvernementaux du COSEPAC. Chaque année, le président du COSEPAC présente au ministre des candidats aux postes non gouvernementaux qui deviendront vacants le 31 décembre de l’année en question. Les nominations ministérielles pour ces postes sont de plus en plus retardées, laissant les postes vacants durant une période pouvant atteindre neuf mois. Ces retards ont une incidence négative sur le fonctionnement du Comité et sur la capacité du COSEPAC d’exécuter son mandat prescrit par la LEP.

La seconde difficulté concerne les délais d’approbation pour les réunions d’évaluation des espèces sauvages du COSEPAC et pour nos réunions sur les connaissances traditionnelles autochtones et celles du Sous-comité de spécialistes des espèces. Bien que la date des réunions soit généralement établie une année à l’avance, nous continuons de recevoir les approbations seulement un mois ou moins avant la réunion prévue. Ces retards ont entraîné une réduction de la participation et une augmentation des coûts, puisque les membres se précipitent pour trouver des billets d’avion à la dernière minute. J’espère que cette situation sera corrigée, puisqu’elle a une incidence négative sur la capacité du COSEPAC de présenter des évaluations de situation solides, rapides et efficaces.

Le COSEPAC attend avec intérêt de recevoir vos conseils sur la meilleure façon d’aborder ces deux difficultés.

Comme ceci est mon dernier rapport à titre de président du COSEPAC, je souhaite vous exprimer ma gratitude pour votre appui et le soutien continu de votre ministère, et son rôle dans la conservation et la protection des espèces en péril au Canada.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, mes salutations distinguées.

Signature de Marty L. Leonard

Marty L. Leonard
Ancien président, COSEPAC

c. c. – Sue Milburn-Hopwood, directrice générale, Service canadien de la faune

Eric Taylor, président, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Couverture de la publication : Rapport annuel du COSEPAC – 2013-2014

Logotype du COSEPAC

Le paragraphe 15 (1) de la LEP stipule que

« le COSEPAC a pour mission a) d’évaluer la situation de toute espèce sauvage qu'il estime en péril ainsi que, dans le cadre de l'évaluation, de signaler les menaces réelles ou potentielles à son égard et d’établir, selon le cas :

  1. que l’espèce est disparue, disparue du pays, en voie de disparition, menacée ou préoccupante,
  2. qu’il ne dispose pas de l’information voulue pour la classifier,
  3. que l’espèce n’est pas actuellement en péril. »

En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), la mission première du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) est « d’évaluer la situation de toute espèce sauvage qu'il estime en péril ainsi que, dans le cadre de l'évaluation, de signaler les menaces réelles ou potentielles à son égard ».

Au cours de la dernière année (octobre 2013 à septembre 2014), le COSEPAC a tenu deux réunions d’évaluation des espèces sauvages, la première du 24 au 29 novembre 2013, et la deuxième, du 27 avril au 2 mai 2014. Durant la période de déclaration en cours, le COSEPAC a évalué la situation ou revu la classification de 56 espèces sauvages.

Les résultats de l’évaluation des espèces sauvages pour la période de déclaration 2013-2014 sont les suivants :
Status Number
Disparues : 0
Disparues du pays : 0
En voie de disparition : 23
Menacées : 12
Préoccupantes : 20
Données insuffisantes : 0
Non en péril : 1
Total : 56

Sur les 56 espèces sauvages examinées, le COSEPAC a révisé la classification de 40 espèces dont la situation avait déjà été évaluée. La révision de la classification de 25 de ces espèces a confirmé que leur statut n’avait pas changé par rapport à celui qui leur avait été attribué lors de l’évaluation précédente (voir le tableau 1a).

Tableau 1a. Confirmation du statut pour les espèces dont la situation avait déjà été évaluée.
Disparues du pays En voie de disparition Menacées Préoccupantes

Footnotes

Footnote *

Ėvaluée comme en voie de disparation à une évaluation d'urgence le 3 février 2012.

Données insuffisantes et non en péril : COSEPAC a evalué une nouvelle espèce en mai 2014 comme étant « non en péril » (Pholcide de l’Ouest).

-
  1. Chevalier cuivré
  2. Petite chauve-souris bruneFootnote*
  3. Mormon (population des montagnes du Sud)
  4. Baleine noire de l’Atlantique Nord
  5. Chauve-souris nordiqueFootnote*
  6. Pluvier siffleur de la sous-espèce circumcinctus
  7. Pluvier siffleur de la sous-espèce melodus
  8. Maraîche
  9. Pleurobème écarlate
  10. Noctuelle de l’abronie
  11. Salamandre à petite bouche
  12. Pipistrelle de l’EstFootnote*
  1. Grande Salamandre du Nord
  2. Limace-sauteuse dromadaire
  3. Pie-grièche migratrice de la sous-espèce des Prairies
  4. Bison des prairies
  5. Albatros à queue courte
  1. Fondule barré (populations de Terre-Neuve)
  2. Couleuvre tachetée
  3. Épinoche à trois épines géante
  4. Esturgeon vert
  5. Arlequin plongeur (population de l’Est)
  6. Otarie de Steller
  7. Épinoche à trois épines lisse
  8. Lampsile jaune

Par le présent rapport, le COSEPAC transmet à la ministre de l’Environnement les évaluations (voir le tableau 1b) de 30 espèces sauvages nouvellement classifiées dans les catégories « disparues du pays », « en voie de disparition », « menacées » et « préoccupantes » afin qu’elle puisse décider si elle recommande au gouverneur en conseil de les inscrire à l’annexe 1 de la LEP.

Tableau 1b. Espèces nouvellement classifiées dont l’inscription à l’annexe 1 de la LEP pourrait être recommandée
Disparues du pays En voie de disparition Menacées Préoccupantes
-
  1. Boccacio
  2. Caribou (population des montagnes du Centre)
  3. Caribou (population des montagnes du Sud)
  4. Hespérie du Dakota
  5. Salamandre tigrée de l’Est (population des Prairies)
  6. Psithyre bohémien
  7. Pie-grièche migratrice de la sous-espèce de l’Est
  8. Hespérie du Colorado
  9. Truite arc-en-ciel (populations de la rivière Athabasca)
  10. Léwisie de Tweedy
  11. Merluche blanche (population du sud du golfe du Saint-Laurent)
  1. Cicindèle d’Audouin
  2. Peltigère éventail d’eau de l’Est
  3. Oxytrope patte-de-lièvre
  4. Grenouille-à-queue des Rocheuses
  5. Clèthre à feuilles d’aulne
  6. Bourdon de l’Ouest de la sous-espèce occidentalis
  7. Merluche blanche (population du nord du golfe du Saint-Laurent)
  1. Caribou (population des montagnes du Nord)
  2. Bec-de-lièvre
  3. Bruant sauterelle de la sous-espèce de l’Est
  4. Mormon (population des Prairies)
  5. Aster de la Nahanni
  6. Salamandre errante
  7. Hydrocotyle à ombelle
  8. Bourdon de l’Ouest de la sous-espèce mckayi
  9. Grèbe élégant
  10. Peltigère éventail d’eau de l’Ouest
  11. Carcajou
  12. Bison des bois

L’annexe Ⅰ présente les résultats détaillés de l’évaluation de la situation de chaque espèce effectuée par le COSEPAC, accompagnés des justifications de désignation. Les rapports de situation contenant les renseignements sur lesquels sont fondées les évaluations de la situation des espèces effectuées par le COSEPAC seront disponible au Registre public de la LEP à : Registre public des espèces en péril site Web.

En date de mai 2014, le COSEPAC avait évalué 693 espèces sauvages correspondant aux différentes catégories de risque suivantes : 306 espèces en voie de disparition, 165 espèces menacées et 200 espèces préoccupantes et 22 espèces disparues du pays. De plus, le COSEPAC avait évalué 15 espèces disparues.

 

L’article 27 de la LEP stipule que « sur recommandation du ministre, le gouverneur en conseil peut, par décret, modifier la liste conformément aux paragraphes (1.1) et (1.2) soit par l’inscription d’une espèce sauvage, soit par la reclassification ou la radiation d’une espèce sauvage inscrite et le ministre peut, par arrêté, modifier la liste conformément au paragraphe (3) de la même façon. »

Le COSEPAC a examiné la classification des trois espèces sauvages précédemment désignées comme étant préoccupante à l’annexe 1 de la LEP. Le COSEPAC a confirmé le statut de l’épinoche à trois épines géante et de l’épinoche a trois épines lisse comme étant préoccupante. Le comité a évalué oxytrope patte-de-lièvre comme étant menacé aboutissant à un changement de catégorie de statut.

 

L’article 29 de la LEP permet l’inscription d’urgence d’une espèce sauvage lorsque la survie de celle-ci est menacée de façon imminente. Aux termes du paragraphe 30(1) de la LEP, le COSEPAC doit faire préparer un rapport de situation concernant l’espèce sauvage et, au plus tard un an après la prise du décret, présenter au ministre un rapport écrit comportant une des énonciations suivantes : a) la classification de l’espèce est confirmée; b) sa reclassification est recommandée au ministre; c) sa radiation de la liste est recommandée au ministre.

Tel que mentionné dans le rapport annuel de 2012 du COSEPAC au CCCEP, en date du 3 février 2012, le COSEPAC a procédé à une évaluation d’urgence de la situation de la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus), de la chauve-souris nordique (Myotis septentrionalis) et de la pipistrelle de l’Est (Perimyotis subflavus) et désigné les trois espèces « en voie de disparition ». Le COSEPAC a confirmé le statut « en voie de disparition » pour ces trois espèces sauvages, compte tenu d’un rapport de situation complet présenté à la réunion d’évaluation des espèces sauvages, qui a eu lieu en novembre 2013.

 

En vertu de l’alinéa 27(1.1)c) de la LEP, le gouverneur en conseil peut, sur recommandation du ministre, renvoyer l’évaluation de la situation d’une espèce au COSEPAC pour renseignements supplémentaires ou pour réexamen.

L’évaluation du statut du rorqual à bosse, population du Pacifique Nord, a fait l’objet d’un renvoi au COSEPAC pour fins d’examen plus approfondi (Gazette du Canada, Partie 1, juillet 2012). La justification et la documentation à l’appui de ce renvoi ont été reçues du ministère des Pêches et des Océans (MPO) le 5 décembre 2012.

La présidente du COSEPAC a demandé au Sous-comité de spécialistes des mammifères marins d’examiner l’information fournie par le MPO et de déterminer s’il y a des preuves qui permettent de conclure à l’existence de deux unités désignables.

À la réunion d’évaluation des espèces sauvages du COSEPAC, tenue en novembre 2013, après le vote des membres, le COSEPAC a confirmé sa réévaluation précédente de l’espèce fondée sur une seule unité désignable, tel qu’il était recommandé par le Sous-comité de spécialistes des mammifères marins du COSEPAC. La présidente du COSEPAC a écrit à la ministre de l’Environnement, madame Aglukkaq, en date du 17 décembre 2013 (une copie étant envoyée au ministre des Pêches et des Océans), indiquant la réponse du COSEPAC concernant le renvoi.

L’annexe Ⅱ fournit la réponse du COSEPAC au renvoi de l’évaluation du statut du rorqual à bosse (population du Pacifique Nord). Veuillez voir aussi la lettre à la ministre de l'Environnement à l'adresse suivante : Soyez branché site Web

 

Selon l’alinéa 15(1)b) de la LEP, le COSEPAC a pour mission « de déterminer le moment auquel doit être effectuée l’évaluation des espèces sauvages, la priorité étant donnée à celles dont la probabilité d’extinction est la plus grande ».

Conformément aux critères d’établissement des priorités élaborés par le COSEPAC pour classer les espèces sauvages dont la situation doit être évaluée (Évaluation des espèces sauvages), le Comité a demandé que soit produit un rapport de situation pour chacune des 15 espèces sauvages suivantes, choisies parmi les listes d’espèces candidates élaborées par les sous-comités de spécialistes des espèces (tableau 2). Aucune de ces espèces n’a été évaluée par le COSEPAC à ce jour.

Tableau 2. Espèces pour lesquelles des rapports de situation seront commandés à l’automne 2015
Nom commun de l’espèce Sous-comité
Aflexia rubranura Arthropodes
Regroupement de quatre espèces:
Pyrrhia aurantiago
Arthropodes
Regroupement de quatre espèces:
Gérardie jaune
Plantes Vasculaires
Regroupement de quatre espèces:
Gérardie fausse-pédiculaire
Plantes Vasculaires
Regroupement de quatre espèces:
Gérardie de Virginie
Plantes Vasculaires
Spiranthe des terrains inondés Plantes Vasculaires
Bombus pensylvanicus Arthropodes
Ériogone du Nord Plantes Vasculaires
Webbhelix multilineata Mollusques
Lobaria retigera Mousses et Lichens
Necture tacheté Amphibiens et Reptiles
Polystoechotes punctatus Arthropodes
Bryoria cervinula Mousses et Lichens
Fuscopannaria leucosticta Mousses et Lichens

 

L’article 18(1) de la LEP stipule que « le COSEPAC peut constituer des sous-comités de spécialistes chargés de l’assister dans l’élaboration et l’examen des rapports de situation portant sur des espèces sauvages qu’on estime être en péril -- notamment des sous-comités compétents à l’égard de catégories d’espèces sauvages et un sous-comité compétent en matière de connaissances traditionnelles des peuples. ».

Le Sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones (CTA) du COSEPAC a pour mandat d’assurer une intégration adéquate des CTA au processus d’évaluation du COSEPAC. Le Sous-comité est composé de membres nommés par le ministre de l’Environnement. Les coprésidents du Sous-comité sont des membres du COSEPAC, et ils font profiter le Comité de leur expertise en matière de CTA.

Le Sous-comité a connu une autre année productive. Des rapports sur les sources de CTA répertoriant toutes les sources potentielles de CTA documentées pour une espèce donnée ont été préparés pour la tortue peinte de l’Ouest, le Quiscale rouilleux, la Mouette blanche, la Chevêche des terriers, le chevalier de rivière, la truite fardée versant de l’ouest, le marsouin commun, le phoque annelé, le bouleau flexible, toutes les espèces de coccinelles au Canada et toutes les espèces de frênes au Canada.

De plus, des rapports d’évaluation des CTA, qui résument le contenu pertinent des sources de CTA documentées, ont été préparés pour le narval ainsi que pour l’esturgeon jaune (version d’ébauche) (l’achèvement de la version finale est prévu pour 2014-2015). Ces rapports ont été préparés afin d’éclairer les évaluations de situation d’espèces.

En outre, le Sous-comité des CTA a modifié ses documents d’orientation pour l’utilisation des CTA dans le cadre du processus du COSEPAC et est allé de l’avant avec la planification d’un projet de collecte de CTA sur le narval.

Le COSEPAC adresse des remerciements sincères aux présidents et aux membres du Sous-comité des CTA en reconnaissance de l’engagement de tous les instants dont ils font preuve pour assurer l’intégration des meilleures données disponibles au processus d’évaluation du COSEPAC.

Les sous-comités de spécialistes des espèces du COSEPAC partagent leur expertise avec le Comité. Chaque sous-comité est normalement dirigé par deux coprésidents , et ses membres sont des spécialistes canadiens reconnus des groupes taxinomiques en question et possèdent des connaissances et une expérience très vastes et ont une connaissance éprouvée des théories et pratiques liées à la conservation des espèces sauvages. Les membres des sous-comités de spécialistes proviennent du secteur universitaire, d’organismes provinciaux de la faune, de musées, de centres de données sur la conservation et d’autres sources d’expertise sur les espèces canadiennes. Ils aident les coprésidents à élaborer les listes d’espèces candidates à une évaluation, font préparer des rapports de situation sur les espèces prioritaires, révisent les rapports pour en assurer l’exactitude scientifique et l’intégralité et recommandent au COSEPAC un statut pour chaque espèce. À l’heure actuelle, le COSEPAC compte 10 sous-comités de spécialistes des espèces : amphibiens et reptiles, arthropodes, oiseaux, poissons d’eau douce, poissons marins, mammifères marins, mollusques, mousses et lichens, mammifères terrestres et plantes vasculaires.

De plus amples renseignements sont disponibles à l’adresse suivante : Sous-comités site Web

Chaque année, les sous-comités de spécialistes des espèces se réunissent une ou deux fois à différents endroits au Canada ou par téléconférence. Au cours des réunions en personne, des observateurs sont invités et des séances d’information publiques sont parfois organisées.

Mis à part leur travail en cours pour s'assurer que les rapports de situation sont de haute qualité, en préparation de chaque réunion d'évaluation des espèces du COSEPAC, les sous-comités de spécialistes des espèces également entreprennent périodiquement des projets spéciaux visant à aider le travail des sous-comités. Par exemple, le Sous-comité de spécialistes des Amphibiens et Reptiles a l’intention de mettre à jour la justification et d’affiner les limites de la carte des provinces fauniques des amphibiens et des reptiles terrestres. Une nouvelle carte aidera le Sous-comité à faire la délimitation spatiale pour les unités désignables. Le Sous-comité des spécialistes des poissons marins a proposé une approche pour évaluer les unités désignables du saumon Chinook (approuvée en principe). De même, le Sous-comité des spécialistes des poissons d’eau douce a présenté une approche pour évaluer des bandes de poissons du genre Coregonus (corégones et ciscos).

Le COSEPAC est conscient du rôle extrêmement important joué par les membres des sous-comités de spécialistes des espèces, qui offrent bénévolement leur temps et leurs compétences.

 

L’article 19 de la LEP stipule que « le COSEPAC peut établir des règles régissant la tenue de ses réunions et la conduite de ses activités en général. »

Pour mener à bien ses activités, le COSEPAC se réfère à un manuel complet des opérations et des procédures qui est revu par le Sous-comité sur les opérations et les procédures entre chaque réunion d’évaluation des espèces sauvages. Le Sous-comité détermine les changements requis et les soumet au Comité pour approbation. Au cours de la période de déclaration, le Sous-comité a mis à jour le Manuel des opérations et des procédures afin de refléter un certain nombre de changements mineurs apportés aux procédures du COSEPAC, dont les plus importants sont les suivants :

Le COSEPAC tient à souligner la contribution importante de M. Simon Nadeau, membre du ministère des Pêches et des Océans, qui a exercé les fonctions de président du Sous-comité des opérations et des procédures de 2010 à 2014. M. Dwayne Lepitzki (coprésident du Sous-comité de spécialistes des mollusques) lui succédera.

 

L’article 18(1) de la LEP stipule aussi que « le COSEPAC peut constituer des sous-comités pour le conseiller ou exécuter n’importe laquelle de ses fonctions. »

Les groupes de travail jouent un rôle essentiel au sein du Comité, car ils font en sorte que les opérations et procédures du COSEPAC sont efficientes, efficaces et appliquées rigoureusement et assurent le maintien de la qualité et de l’uniformité des évaluations du statut et des autres mécanismes du COSEPAC.

  1. Groupe de travail responsable des communiqués de presse

    Ce groupe de travail est actif avant et après chacune des réunions d’évaluation des espèces sauvages et a pour mandat de préparer les communiqués de presse.

  2. Groupe de travail sur les critères

    Ce groupe de travail effectue des examens et des mises à jour continus des critères du COSEPAC et de leur application, compte tenu des changements apportés aux critères de l’UICN.

  3. Groupe de travail chargé d’établir l’ordre de priorité des espèces candidates à une évaluation par le COSEPAC

    Ce groupe de travail a élaboré un processus plus uniforme et plus rigoureux pour établir l’ordre de priorité des espèces candidates à une évaluation par le COSEPAC (conformément aux exigences relatives à l’établissement des priorités en vertu de la LEP). Ce nouveau processus comprend l’utilisation du logiciel RAMAS, qui intègre l’incertitude, et la prise en compte de nouveaux critères, comme les données existantes et les activités de recherche et à savoir si une espèce proposée peut faire l’objet d’un regroupement. Le processus à jour a été approuvé par le COSEPAC, et un modèle modifié est en cours d’élaboration.

  4. Groupe de travail sur le regroupement des espèces

    Ce groupe de travail supervisera un appel d’offres à l’automne 2014 (sous réserve de la disponibilité de ressources financières) pour un rapport d’analyse des menaces écosystémiques visant les espèces dans la portion sud de la vallée de l’Okanagan. Le COSEPAC réévaluera la situation de nombreuses espèces dans cette région dans un avenir proche, particulièrement des espèces de plantes vasculaires et d’oiseaux. Les données recueillies pour ce rapport devraient permettre au COSEPAC de regrouper les espèces touchées par des menaces communes aux fins d’évaluation. L’objectif est de tirer parti des connaissances existantes et d’obtenir une analyse historique de grande qualité. Le groupe de travail prévoit qu’un rapport intermédiaire pourra être présenté au COSEPAC en 2016.

  5. Groupe de travail sur l’interprétation du terme « d’origine sauvage »

    Ce groupe de travail a été créé suivant une demande du Service canadien de la faune afin de fournir la définition du COSEPAC (c.-à-d. son interprétation) du terme « d’origine sauvage ». Ses travaux sont en cours.

  6. Groupe de travail sur les cartes des écozones terrestres

    Un nouveau groupe de travail a été formé pour examiner et mettre à jour les cartes des écozones terrestres du COSEPAC.

 

Section 19 (a) de la Loi sur les espèces en péril dit que Le COSEPAC peut établir des règles régissant la tenue de ses réunions et la conduite de ses activités en général, notamment, le choix des personnes devant présider ses réunions.

Mme Marty Leonard a terminé son second mandat à la présidence du COSEPAC à la fin d’août 2014. Conformément au Manuel des opérations et des procédures du COSEPAC, un Comité des candidatures a été formé en avril 2013, en prévision de l’élection d’un nouveau président du COSEPAC. M. David Fraser, membre de la ColombieBritannique, a présidé le Comité des candidatures formé de plusieurs membres du COSEPAC. À la réunion d’évaluation des espèces sauvages d’avril 2014, il a présenté deux candidats pour le poste, dont Eric (Rick) Taylor, coprésident du Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce, qui se classait en tête. Les membres ont voté, et M. Taylor a été élu président du COSEPAC pour un mandat renouvelable de deux ans (du 1er septembre 2014 au 31 août 2016).

M. Taylor a remercié les membres de l’avoir élu comme président et a exprimé sa gratitude envers l’ancienne présidente et les autres membres pour le soutien qu’ils lui ont offert.

Mme Marty Leonard a été honorée pour sa contribution exceptionnelle à titre de présidente du COSEPAC depuis 2010.

Dans la mesure où les ressources le permettaient, le COSEPAC et ses présidents ont fait tout ce qui était en leur pouvoir au fil des ans pour informer les gestionnaires et le grand public sur le travail du Comité.

Durant la présente période de déclaration, le COSEPAC a émis deux communiqués de presse exposant les conclusions des réunions d’évaluation des espèces sauvages de l’automne 2013 et du printemps 2014. Le lecteur pourra trouver ces communiqués de presse sur le site Web du COSEPAC.

À la suite de chacune des réunions d’évaluation des espèces sauvages susmentionnées, la présidente du COSEPAC, Marty Leonard (Ph.D.), a assisté à des réunions dans le cadre desquelles elle a livré les allocutions et présentations suivantes sur le travail du Comité :

De plus, M. Simon Nadeau, membre de Pêches et Océans Canada, a livré un exposé, le 11 février 2014, au comité sur l’environnement et la science de l’Association minière du Canada. L’exposé portait sur le processus du COSEPAC et les possibilités d’y participer d’emblée.

 

L’article 16 de la LEP stipule que (1) le COSEPAC se compose de membres nommés par le ministre après consultation du Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril et des experts et organismes d’experts – telle la Société royale du Canada – qui, de l’avis du ministre, possèdent l’expertise appropriée. (2) Chaque membre du COSEPAC possède une expertise liée à une discipline telle que la biologie de la conservation, la dynamique des populations, la taxinomie, la systématique ou la génétique, soit aux connaissances des collectivités des collectivités ou aux connaissances traditionnelles des peuples autochtones en matière de conservation des espèces sauvages. (3) Les membres sont nommés pour des mandats renouvelables d’au plus quatre ans.

Une liste à jour des membres du COSEPAC est disponible sur le site Web du COSEPAC à l’adresse suivante : Au sujet du COSEPAC site Web

Les membres des gouvernements fédéral, provinciaux ou territoriaux sont recommandés au ministre fédéral de l’Environnement par les compétences.

Les coprésidents du Sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones, de même que tous les membres de ce sous-comité, sont nommés par le ministre de l’Environnement sur recommandation d’organisations autochtones nationales à l'exception de deux de ses membres qui sont nommés par le sous-comité. Les membres choisissent leurs coprésidents parmi leurs rangs et recommandent leur nomination à ce poste au ministre de l’Environnement.

En 2013, M. Dan Benoit, membre du Sous-comité des CTA, a été élu coprésident du Sous-comité en remplacement de l’ancien coprésident, M. Dean Trumbley. Il a ensuite été nommé à ce poste pour un mandat de quatre ans par le ministre de l'Environnement. Mme. Donna Hurlburt, co-présidente, a été réélu à ce poste par le Sous-comité des CTA et a été recommandé à la ministre de la renommée au COSEPAC pour un nouveau mandat de quatre ans, à compter du 1er Janvier 2015.

Les coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et les membres scientifiques non gouvernementaux sont recommandés par le COSEPAC au ministre de l’Environnement au terme d’un examen approfondi des candidatures.

Entre le 22 janvier et le 19 février 2014, des appels de candidatures pour six postes de coprésidents de sous-comités de spécialistes d’espèces et un membre non gouvernemental dont le mandat se termine le 31 décembre 2014 ont été affichés sur le site Web du COSEPAC. Au terme de la période d’appel de candidatures, des comités de sélection formés de membres du COSEPAC et de membres de sous-comités de spécialistes d’espèces pertinents ont été formés, et les demandes ont été étudiées conformément aux procédures de sélection des membres établies dans le Manuel des opérations et des procédures du COSEPAC. Les présidents de chaque comité de sélection ont présenté leurs rapports évaluant les forces et les faiblesses de chaque candidat. Les candidats ont été évalués par les membres du COSEPAC, et leurs noms et leur CV ont été soumis au ministre fédéral de l’Environnement et au CCCEP en mai 2014. Comme l'appel à la Co-présidence du Sous-comité de spécialistes des arthropodes n'a pas réussi à attirer des candidats appropriés, l'appel a été republié du 12 Juin au 10 Juillet 2014 et a attiré deux candidats qualifiés. Après la sélection par le COSEPAC, les noms et les CV des deux candidats classé pour nomination ont été fournies au ministre fédéral de l'Environnement et CCCEP le 26 Août 2014.

 

En vertu du paragraphe 25(1) de la LEP, le COSEPAC doit, dès qu’il termine l’évaluation de la situation d’une espèce sauvage, en fournir une copie, motifs à l’appui, au ministre et au Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril. Une copie doit également en être mise dans le registre public.

On trouvera à l'annexe Ⅰ la liste des espèces sauvages évaluées depuis le dernier rapport annuel, le statut attribué à chaque espèce, la justification des désignations (et les incertitudes, le cas échéant) ainsi que les critères du COSEPAC accompagnés des codes alphanumériques.

Les rapports de situation seront disponibles dans les deux langues officielles dans le Registre public de la LEP à l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril site Web

 

Conformément au paragraphe 25(2) de la LEP, le COSEPAC doit établir annuellement une liste complète des espèces sauvages dont la situation a été évaluée depuis l’entrée en vigueur du présent article et veiller à ce qu’une copie en soit mise dans le registre.

La publication intitulée Espèces sauvages canadiennes en péril est disponible dans le Registre public de la LEP à l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril site Web.

Elle comprend la liste complète de toutes les espèces sauvages évaluées par le COSEPAC depuis sa création jusqu’au mois d’octobre 2013.

  1. Résultats des évaluations des espèces sauvages
  2. Réponse du Sous-comité de spécialistes des mammifères marins concernant le renvoi concernant le rorqual à bosse (population du Pacifique Nord) au COSEPAC

Les résultats sont regroupés selon le taxon, puis selon la catégorie de statut. L’aire d'occurrence au Canada (par province, territoire ou océan) et l’historique des désignations de statut sont fournis pour chaque espèce sauvage.

Baleine noire de l'Atlantique Nord
Eubalaena glacialis
(En voie de disparition)
Chauve-souris nordique
Myotis septentrionalis
(En voie de disparition)
Petite chauve-souris brune
Myotis lucifugus
(En voie de disparition)
Pipistrelle de l’Est
Perimyotis subflavus
(En voie de disparition)
Bison des prairies
Bison bison bison
(Menacée)
Bison des bois
Bison bison athabascae
(Préoccupante)
Otarie de Steller
Eumetopias jubatus
(Préoccupante)
Pluvier siffleur de la sous-espèce circumcinctus
Charadrius melodus circumcinctus

(En voie de disparition)
Pluvier siffleur de la sous-espèce melodus
Charadrius melodus melodus

(En voie de disparition)
Albatros à queue courte
Phoebastria albatrus
(Menacée)
Arlequin plongeur Population de l'Est
Histrionicus histrionicus
(Préoccupante)
Bruant sauterelle de la sous-espèce de l’Est
Ammodramus savannarum pratensis
(Préoccupante)
Salamandre tigrée de l’Est Population des Prairies
Ambystoma tigrinum
(En voie de disparition)
Grenouille-à-queue des Rocheuses
Ascaphus montanus
(Menacée)
Bocaccio
Sebastes paucispinis
(En voie de disparition)
Merluche blanche Population du sud du golfe du Saint-Laurent
Urophycis tenuis
(En voie de disparition)
Merluche blanche Population de l’Atlantique et du nord du golfe du Saint-Laurent
Urophycis tenuis
(Menacée)
Bec-de-lièvre
Exoglossum maxillingua
(Préoccupante)
Épinoche à trois épines géante
Gasterosteus aculeatus
(Préoccupante)
Épinoche à trois épines lisse
Gasterosteus aculeatus
(Préoccupante)
Esturgeon vert
Acipenser medirostris
(Préoccupante)
Hespérie du Colorado
Hesperia colorado oregonia
(En voie de disparition)
Noctuelle de l'abronie
Copablepharon fuscum
(En voie de disparition)
Cicindèle d’Audouin
Omus audouini
(Menacée)
Lampsile jaune
Lampsilis cariosa
(Préoccupante)
Léwisie de Tweedy
Lewisiopsis tweedyi
(En voie de disparition)
Peltigère éventail d'eau de l'Est
Peltigera hydrothyria
(Menacée)
Peltigère éventail d'eau de l'Ouest
Peltigera gowardii
(Préoccupante)

21/02/2014

Les résultats sont regroupés selon le taxon, puis selon la catégorie de statut. L’aire d'occurrence au Canada (par province, territoire ou océan) et l’historique des désignations de statut sont fournis pour chaque espèce sauvage.

Caribou Population des montagnes du Sud
Rangifer tarandus
(En voie de disparition)
Caribou Population des montagnes du Centre
Rangifer tarandus
(En voie de disparition)
Carcajou
Gulo gulo
(Préoccupante)
Caribou Population des montagnes du Nord
Rangifer tarandus
(Préoccupante)
Pie-grièche migratrice de la sous-espèce de l'Est
Lanius ludovicianus ssp.
(En voie de disparition)
Pie-grièche migratrice de la sous-espèce des Prairies
Lanius ludovicianus excubitorides
(Menacée)
Grèbe élégant
Aechmophorus occidentalis
(Préoccupante)
Couleuvre tachetée
Lampropeltis triangulum
(Préoccupante)
Salamandre à petite bouche
Ambystoma texanum
(En voie de disparition)
Grande Salamandre du Nord
Dicamptodon tenebrosus
(Menacée)
Salamandre errante
Aneides vagrans
(Préoccupante)
Chevalier cuivré
Moxostoma hubbsi
(En voie de disparition)
Maraîche
Lamna nasus
(En voie de disparition)
Truite arc-en-ciel Populations de la rivière Athabasca
Oncorhynchus mykiss
(En voie de disparition)
Fondule barré Populations de Terre-Neuve
Fundulus diaphanus
(Préoccupante)
Hespérie du Dakota
Hesperia dacotae
(En voie de disparition)
Mormon Population des montagnes du Sud
Apodemia mormo
(En voie de disparition)
Psithyre bohémien
Bombus bohemicus
(En voie de disparition)
Bourdon de l'Ouest de la sous-espèce occidentalis
Bombus occidentalis occidentalis
(Menacée)
Bourdon de l'Ouest de la sous-espèce mckayi
Bombus occidentalis mckayi

(Préoccupante)
Mormon Population des Prairies
Apodemia mormo
(Préoccupante)
Pholcide de l’Ouest
Psilochorus hesperus
(Non en péril)
Pleurobème écarlate
Pleurobema sintoxia
(En voie de disparition)
Limace-sauteuse dromadaire
Hemphillia dromedarius
(Menacée)
Clèthre à feuilles d'aulne
Clethra alnifolia
(Menacée)
Oxytrope patte-de-lièvre
Oxytropis lagopus
(Menacée)
Aster de la Nahanni
Symphyotrichum nahanniense
(Préoccupante)
Hydrocotyle à ombelle
Hydrocotyle umbellata
(Préoccupante)

En décembre 2012, le président du COSEPAC a reçu une lettre de la part de Sharon Ashley, directrice générale, Gestion des écosystèmes (MPO), indiquant que le rapport de situation mis à jour sur le rorqual à bosse était renvoyé au COSEPAC pour la raison suivante :

D’après les Lignes directrices pour reconnaître les unités désignables du COSEPAC (annexe F5 – Manuel des opérations et des procédures; COSEPAC, 2011b), les unités désignables (UD) doivent être distinctes et importantes dans l’évolution taxinomique d’une espèce. Par « important », on entend une unité qui est significative pour l’héritage évolutif d’une espèce et dont la perte ne pourrait probablement pas être compensée par une dispersion naturelle. Une population ou un groupe de populations peuvent être considérées distinctes selon un ou plusieurs des facteurs suivants : 1) des preuves de la distinction génétique; 2) une disjonction naturelle entre des portions importantes de l’aire de répartition d’une espèce limitant les déplacements entre des régions distinctes et favorisant l’évolution d’adaptations locales; 3) l’occupation de différentes régions écogéographiques menant à des adaptations locales. Pour qu’on leur accorde le statut d’UD, les populations distinctes doivent, dans une certaine mesure, présenter des caractéristiques importantes sur le plan de l’évolution. Celles-ci peuvent comprendre : 1) des caractéristiques génétiques témoignant d’une divergence phylogénétique intraspécifique relativement grande entre les populations; 2) des différences écologiques suffisantes pour donner lieu à des adaptations locales; 3) des preuves que la perte d’une population distincte créerait un énorme trou dans l’aire de répartition de l’espèce au Canada.

Dans le rapport de situation de 2011, le Sous-comité de spécialistes des mammifères marins a évalué la population du Pacifique de rorquals à bosse au Canada comme une seule UD, comme dans les évaluations précédentes. Le rapport de 2011 mentionne que les différences dans les destinations migratoires et les fréquences d’haplotypes d’ADNmt laissent croire que les rorquals à bosse en Colombie-Britannique « pourraient appartenir à deux sous-populations différentes », mais il précise aussi que « dans la présente évaluation, cependant, on considère que tous les individus de la Colombie-Britannique forment une seule population ». Le rapport mentionne que « des travaux qui exploiteraient la génétique et d’autres types d’analyses constitueraient une bonne base pour révéler diverses UD dans les eaux britanno-colombiennes », mais il indique aussi que les données disponibles « ne suffisent pas, pour le moment, à justifier plus d’une UD » (COSEPAC, 2011a, p. 6 et 7).

Trois lignes de renseignements permettent d’évaluer la structure de la population et les UD des rorquals à bosse dans les eaux canadiennes du Pacifique : 1) les destinations migratoires d’hiver fondées sur des données de photo-identification; 2) les déplacements régionaux et la fidélité aux sites des individus dans les eaux canadiennes, aussi d’après les données de photo-identification; 3) les fréquences d’haplotypes d’ADNmt issues de biopsies cutanées.

Description longue pour la figure 1
Description longue pour la figure 2
Tableau 1 du annexe Ⅱ. Proportion de rorquals à bosse migrant vers différentes aires de reproduction, en fonction de la région d’alimentation où les individus ont été observés. La taille de l’échantillon (n) est le nombre d’individus dans chaque région d’alimentation qui a été associé à une aire de reproduction par photo-identification. Source : Calambokidis et al. (2008) et données de l’étude Splash.
Région d’alimentation n Hawaii Aire de reproduction
(Mexique)
Aire de reproduction
(centrale)
Sud-est de l’Alaska 235 0,92 0,08 0
Nord de la C.-B. 116 0,85 0,15 0
Sud de la C.-B. 31 0,45 0,48 0,07
Washington 27 0,26 0,70 0,04
Oregon-Californie 143 0 0,82 0,18
Proportion de rorquals à bosse
Fréquences de 28 haplotypes d’ADNmt

On ne dispose actuellement d’aucune preuve solide pour appuyer la division de la population de rorquals à bosse au large de la côte du Pacifique du Canada en deux UD. Les renseignements disponibles sur les déplacements et la fidélité aux sites dans les eaux de la Colombie-Britannique laissent croire à une transition démographique graduelle des individus du nord au sud le long de la côte. Rien n’indique un changement soudain dans les déplacements régionaux des individus qui pourrait refléter ou représenter une limite entre deux UD distinctes. De même, il semble y avoir une transition latitudinale continue entre les destinations migratoires des rorquals à bosse le long de la côte, soit entre les individus qui migrent principalement vers Hawaii, au nord, et ceux qui migrent principalement vers le Mexique, au sud. Là encore, rien ne révèle un changement soudain de la destination migratoire qui pourrait constituer une division de la population (désignation d’une UD) dans les eaux de la Colombie-Britannique. Enfin, les différences considérables dans la structure génétique des individus des régions SCB-NEW et NCB décrites dans l’étude Splash pourraient résulter, en grande partie, de l’échantillonnage non aléatoire sur le plan géographique. La transition constatée dans les fréquences d’haplotypes d’ADNmt le long de la côte pourrait représenter un cline, ce qui concorderait avec les tendances en matière de fidélité aux sites, de déplacements régionaux et de changements dans les destinations migratoires. En résumé, la population de rorquals à bosse du large de la côte Ouest du Canada ne répond pas aux critères des lignes directrices du COSEPAC pour la reconnaissance d’UD multiples.

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COSEPAC. 2011a. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 36 p., disponible à l’adresse : Rapports de situation site Web.

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