Fissident pygmée (Fissidens exilis) : plan de gestion 2016

Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion

Fissident pygmée

Pygmy Pocket Moss
Steere 1950

Table des matières

Information du document

Coverture de Fissident pygmée

Référence recommandée :

Environnement et Changement climatique Canada. 2016. Plan de gestion du fissident pygmée (Fissidens exilis) au Canada. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, iv + 18 p.

Exemplaires supplémentaires :

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Also available in English under the title:
Management Plan for the Pygmy Pocket Moss (Fissdens exilis) in Canada

Illustration de la couverture : Steere (1950)

Le contenu du présent document (sauf les illustrations) peut être utilisé sans permission, à condition d’en bien indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, ch. 29), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés cinq ans après la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l’Environnement et du Changement climatique est la ministre responsable en vertu de la LEP du fissident pygmée et a préparé le présent plan de gestion conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, le plan de gestion a été préparé en collaboration avec les gouvernements de la Colombie-Britannique, de l’Ontario, du Québec et de la Nouvelle-Écosse.

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, ou sur toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce plan et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du fissident pygmée et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et des organisations participantes.

Remerciements

Le présent plan de gestion a été rédigé par Emmanuelle Fay et Marie-José Ribeyron (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région du Québec), à partir d’une ébauche rédigée en 2010 par Jennifer Doubt (Musée canadien de la nature) et Angela McConnell (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région de l’Ontario). Il a été élaboré grâce à la contribution des personnes suivantes : René Belland (University of Alberta), Jean Faubert (Société québécoise de bryologie), Jean Gagnon (ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques), Linda Ley (bryologue, entrepreneure indépendante), Julie McKnight (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région de l’Atlantique), Lauren Strybos, Madeline Austen, Elizabeth Rezek et Lesley Dunn (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région de l’Ontario), Ian Parnell (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région du Pacifique et du Yukon) et Peter Fielder (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique).

Sommaire

Le fissident pygmée (Fissidens exilis) est une mousse de très petite taille qui est difficile à identifier sans microscope. L’espèce se trouve sur des sols humides et prend la forme d’un tapis velouteux de filaments verts (protonémas) non identifiables, jusqu’à ce que des conditions favorables permettent la croissance des minuscules tiges feuillées (1 à 2 mm de hauteur) et des organes reproducteurs.

Le fissident pygmée est inscrit comme espèce préoccupante à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, ch. 29) depuis 2006. Au Canada, il a été récolté dans au moins 18 localités : deux en Colombie-Britannique, sept dans le sud de l’Ontario, quatre au Québec et au moins cinq en Nouvelle-Écosse. Son abondance et son aire de répartition au Canada demeurent incertaines car sa petite taille et son cycle biologique particulier le rendent difficile à détecter et à identifier.

Les caractéristiques de l’habitat propice du fissident pygmée et les conditions environnementales des occurrences connues de l’espèce au Canada ne sont pas bien décrites. Les lacunes dans les connaissances sur les menaces pesant sur l’espèce sont importantes au point qu’elles ne peuvent pas être bien évaluées. Les facteurs intrinsèques limitant l’espèce demeurent aussi largement inconnus.

L’objectif de gestion pour le fissident pygmée au Canada est de maintenir la présence de toutes les occurrences connues situées dans un habitat naturel, durant les cinq années suivant la publication de la version finale du présent plan de gestion dans le Registre public des espèces en péril.

Les stratégies générales et les mesures de conservation visant à atteindre ces objectifs de gestion sont décrites à la section 6.2. Ce plan de gestion recommande un ensemble de mesures concernant les lacunes dans les connaissances sur la population canadienne, la gestion et la conservation de l’espèce et de son habitat, ainsi que la sensibilisation et la communication à propos de l’espèce.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*

Date d’évaluation :
Mai 2005
Nom commun (population)Note1.1:
fissident pygmée
Nom scientifique :
Fissidens exilis
COSEWIC Status:
espèce préoccupante
Justification de la désignation :
Il s’agit d’une mousse dont la répartition est limitée dans l’est de l’Amérique du Nord, mais qui est répandue en Europe. La présence de quelques populations a été confirmée au Canada, principalement en Ontario, où elles se trouvent dans des zones très peuplées et aménagées et où l’on sait que les habitats naturels sont largement exposés à de graves menaces. Bien qu’elle soit de nature cryptique, cette espèce pousse souvent avec d’autres petites espèces dont l’aire de répartition est bien documentée. L’espèce préfère les régions boisées, où on la trouve généralement poussant sur l’argile brute ou des sols remaniés. La plupart de ses emplacements sont situés dans des zones bénéficiant d’un certain degré de protection en matière de conservation.
Présence au CanadaNote2:
Ontario, Québec
Historique du statut selon le COSEPAC :
espèce désignée « préoccupante » en mai 2005.

* COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. L’information présentée dans cet encadré, y compris les lieux de présence de l’espèce au Canada, reflète l’état des connaissances au moment où l’espèce a été évaluée.

2. Information sur la situation de l’espèce

La proportion de la population mondiale du fissident pygmée qui se trouve au Canada n’a pas été estimée, mais elle est probablement de moins de 5 % (COSEWIC, 2005). L’espèce est inscrite comme espèce préoccupanteNote3 à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, ch. 29) depuis 2006 et, depuis 2008, comme espèce préoccupanteNote4 à la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) de l’Ontario. Elle ne possède aucun statut légal au Québec car, jusqu’à tout récemment, les bryologues du Québec, comme d’autres spécialistes d’Amérique du Nord, remettaient en question le caractère indigène de l’espèce sur le continent. Elle n’est pas non plus inscrite en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique car elle n’y a été découverte que très récemment. Les bryologues locaux de Colombie-Britannique pensent eux aussi que l’espèce pourrait avoir été introduite dans la province.

Comme il est mentionné ci-dessus, les opinions varient quant au caractère indigène du fissident pygmée en Amérique du Nord. Récemment, certains auteurs (Allen et al., 2004; Bryophyte Flora of North America, 2007; Faubert, 2007) ont avancé que l’espèce aurait été introduite d’Europe, vu sa découverte relativement récente dans des régions du continent qui sont densément peuplées, sujettes à des perturbations anthropiques, et dont la flore a été assez bien étudiée. Cependant, diverses espèces indigènes difficiles à détecter n’ont été elles aussi signalées au Canada que récemment (p. ex. l’entodon de Schleicher (Entodon schleicheri) (Buck et Crum, 1978), et de nouvelles espèces et nouveaux genres de bryophytes en Colombie-Britannique (McIntosh 1989)), ce qui indique que la découverte récente n’est pas une preuve sûre d’introduction. De plus, le fissident pygmée n’est pas nettement concentré autour de ports, dans des milieux urbains ou le long de perturbations anthropiques linéaires, contrairement à de nombreuses espèces de bryophytes introduites (Schofield, 1988) ou qui prolifèrent rapidement (Hassel et Söderström, 1998). Au Canada, on trouve le fissident pygmée aussi bien dans des zones naturelles que dans des zones aménagées urbaines ou récréatives. Pour toutes ces raisons, le COSEPAC juge que le fissident pygmée est une espèce indigène du Canada.

Selon NatureServe (2014), la population mondiale du fissident pygmée est vulnérable (G3). L’espèce est par ailleurs considérée comme gravement en péril au Canada (N1) et n’est pas classée aux États-Unis (NNR). Le tableau 1 présente les cotes de conservation attribuées à l’espèce au Canada et l’annexe B fournit les définitions des cotes NatureServe.

Tableau 1. Cotes de conservation attribuées au fissident pygmée au Canada (NatureServe, 2014).
Région Cote NatureServeNoteadu tableau 1
Colombie-Britannique NA
Ontario Gravement en péril (S1)
Québec NA
Nouvelle-Écosse NA

3. Information sur l’espèce

3.1. Description de l’espèce

Le fissident pygmée est une minuscule mousse brune ou vert foncé qui présente parfois des tiges feuillées de 1 à 2 mm de hauteur (COSEWIC, 2005). L’espèce forme habituellement, dans le sol ou sur le sol, un tapis velouteux constitué de très petits filaments indifférenciés (et non identifiables) (protonémas) (Flora of North America, 2007; J. Doubt, comm. pers., 2014). Lorsque l’humidité augmente de façon soutenue, comme au printemps et à l’automne, les protonémas produisent des tiges feuillées, ainsi que des tiges portant une capsule remplie de spores (sporophytes), dont la longueur varie de 2 à 5 mm (COSEWIC, 2005). L’espèce est plus facile à détecter et à identifier quand les individus se trouvent à ce stade.

3.2. Population et répartition

Le fissident pygmée a été signalé dans les îles Britanniques, dans le centre et le nord de l’Europe, en Scandinavie et au Japon (COSEWIC, 2005). Il est aussi présent en Nouvelle-Zélande, où il pourrait avoir été introduit (Beever, 1999) ainsi qu’en Algérie et en Amérique du Sud (NatureServe, 2014). En Amérique du Nord, l’espèce a été observée pour la première fois en 1947, à Cleveland, en Ohio (Steere, 1950). Son aire de répartition couvre une grande partie de l’est des États-Unis, ainsi que le sud de l’Ontario et du Québec, ce qui était considéré, jusqu’à récemment, comme la limite septentrionale de sa répartition en Amérique du Nord (figure 1). Cependant, des découvertes récentes d’occurrences montrent qu’elle est aussi présente en Nouvelle-Écosse, en Colombie-Britannique ainsi que dans la région de la Côte-Nord, au Québec (voir l’annexe A).

Figure 1. Répartition canadienne du fissident pygmée.
Canadian distribution of Pygmy Pocket Moss
Description longue pour la figure 1

La figure 1 montre l’aire de répartition de l’espèce. Le sud de l’Ontario compte six occurrences. Les régions suivantes comptent chacune une occurrence : Outaouais, environs de Montréal, environs de Québec et environs de Baie-Comeau. Il y a également quatre occurrences en Nouvelle-Écosse.

Au Canada, le fissident pygmée a été récolté dans au moins 18 localités : deux en Colombie-Britannique, sept dans le sud de l’Ontario, quatre au Québec et au moins cinq en Nouvelle-Écosse (figure 1; annexe A)Note5. Huit de ces occurrences bénéficient de mesures de conservation de l’habitat (voir l’annexe A pour des précisions). La zone d’occupation canadienne de l’espèce serait de moins de 1 km2 (COSEWIC, 2005).

La détermination précise de la répartition et de l’effectif de l’espèce est très difficile, comme le montre l’information suivante tirée du rapport de situation du COSEPAC de 2005 (COSEWIC, 2005) :

Il n’existe aucune preuve de déclin de la population canadienne, et Allen (2004) soupçonne que la population serait en augmentation en Amérique du Nord.

3.3. Besoins du fissident pygmée

Il existe peu d’information sur la biologie du fissident pygméeNote6(p. ex. cycle biologique et besoins écologiques). L’espèce préfère les milieux riverains (COSEWIC, 2005), mais ni les caractéristiques d’habitat convenable pour l’espèce ni les conditions environnementales aux occurrences canadiennes connues n’ont été étudiées.

Les espèces de Fissidens, comme beaucoup de bryophytes, ont besoin de conditions micro-environnementales spécifiques (Beever, 1999). Le fissident pygmée (F. exilis) se trouve surtout sur sol dénudé, humide et, souvent, de type argileux des berges ombragées et des zones de suintement (Crum et Anderson, 1981; Flora of North America, 2007), habituellement en milieux boisés, mais aussi en bordure de routes et dans des plaines inondables, où le sol a été perturbé par des phénomènes naturels ou l’activité humaine (Crum et Anderson, 1981; COSEWIC, 2005). Le fait que l’espèce dépende d’un sol minéral argileux et dénudé la rend sensible aux effets de la succession végétale dans son habitat (COSEWIC, 2005). Dans les milieux soumis à un régime de perturbation naturelle (p. ex. berges de cours d’eau, plaines inondables), le sol peut demeurer dénudé, ou de nouvelles parcelles de sol dénudé peuvent apparaître à mesure que d’autres sont recouvertes par la végétation. Par contre, dans les milieux où la perturbation ne se répète pas, l’espèce peut finir par être éliminée (COSEWIC, 2005).

Le fissident pygmée peut pousser sur le sol dénudé avec d’autres espèces de fissidents (Fissidens sp.) (Steere, 1950; Molnar, 1975) et avec des mousses éphémères comme celles des genres Ephemerum et des Micromitrium (Crum et Anderson, 1981), qui sont connus pour leur préférence pour les petites parcelles d’habitat temporaires.

Le fissident pygmée a besoin d’humidité pour croître et se reproduire. Les protonémas persistants enfouis dans le substrat permettent aux plantes de persister pendant les périodes où les conditions environnementales sont défavorables, mais aussi de proliférer rapidement quand les conditions deviennent propicesNote7(COSEWIC, 2005). Les spores sont probablement le moyen principal de dispersion. Les colonies peuvent aussi s’étendre quand des perturbations, comme des inondations, délogent des fragments de plantes, qui s’établissent par la suite ailleurs (COSEWIC, 2005). Si ce dernier mode de dispersion est important, les corridors riverains seraient des voies de dispersion importantes.

Les facteurs intrinsèques limitant le fissident pygmée au Canada sont largement inconnus. L’espèce semble atteindre la limite septentrionale de son aire de répartition en Amérique du Nord dans le sud du Canada, ce qui laisse croire qu’elle serait limitée par le climat et que la répartition connue pourrait être modifiée par les changements climatiques à long terme (COSEWIC, 2005). Toutefois, la découverte récente d’une nouvelle occurrence dans la municipalité de Franquelin (région de la Côte-Nord, Québec) (voir annexe A) remet cette hypothèse en question.

4. Menaces

Les menaces pesant sur les occurrences canadiennes du fissident pygmée sont si mal connues qu’elles ne peuvent être bien évaluées. De l’information générale sur les menaces est présentée dans le rapport de situation du COSEPAC de 2005Note8 :

Le fissident pygmée étant associé à des sols soumis à un certain niveau de perturbation, il est difficile de classifier bon nombre des perturbations locales (p. ex. piétinement, déboisement) comme étant clairement des menaces (J. Doubt, comm. pers., 2014).

Le comblement des lacunes dans les connaissances concernant les menaces pesant sur l’espèce au Canada est considéré comme étant une priorité dans le présent plan de gestion (voir le tableau 3 : Mesures de conservation et calendrier de mise en œuvre).

Tableau 2. Tableau d’évaluation des menaces.
Type Menace Niveau de préoccupationNotebdu tableau 2 Étendue Occurrence Fréquence GravitéNotecdu tableau 2 Certitude causaleNoteddu tableau 2
Perte et dégradation de l’habitat Développement dans les régions densément peuplées Inconnu Généralisée Actuelle Continue Inconnue Inconnue
Pollution Pollution de l’eau et de l’air dans les régions densément peuplées Inconnu Généralisée Actuelle Continue Inconnue Inconnue
Changements de la dynamique écologique ou des processus naturels Aménagement des milieux naturels Inconnue Localisée Inconnue Inconnue Inconnue Inconnue
Perturbation ou dommage Activités récréatives Inconnue Localisée Inconnue Inconnue Inconnue Inconnue

5. Objectif de gestion

L’objectif de gestion pour le fissident pygmée au Canada est de maintenir la présence de toutes les occurrences connues situées dans un habitat naturel, durant les cinq années suivant la publication de la version finale du présent plan de gestion dans le Registre public des espèces en péril.

Pour atteindre cet objectif, il est impératif de d’abord combler les importantes lacunes dans les connaissances signalées plus haut, qui concernent la population canadienne et sa répartition ainsi que les menaces pesant sur l’espèce et son habitat.

L’objectif de gestion n’est pas d’accroître mais de maintenir la présence du fissident pygmée, étant donné que la population canadienne de l’espèce est actuellement inconnue. Le fait que le nombre d’occurrences connues de l’espèce soit passé de 7 à 18 depuis la première évaluation de l’espèce par le COSEPAC, réalisée en 2005, témoigne clairement de cette lacune dans les connaissances. De plus, comme il est mentionné à la section 3.2, rien n’indique l’existence d’une baisse de la population, et celle-ci pourrait même être à la hausse.

Vu les caractéristiques de l’espèce (voir la section 3.2), la présence d’une occurrence est le meilleur critère possible pour mesurer le maintien de l’espèce. En effet, l’espèce pourrait être présente durant une partie de l’année sans être visible. De plus, quand l’espèce est présente, il est impossible d’en estimer l’abondance avec précision parce que le nombre de colonies et la superficie occupée par chacune d’elles varient habituellement d’une année à l’autre, et même dans une même année (J. Doubt, comm. pers., 2014).

La plupart des occurrences du fissident pygmée se trouvent dans des milieux naturels. Certaines de ces occurrences se trouvant en milieu naturel sont exposées à un régime de perturbation d’origine naturelle ou humaine (p. ex. berges de cours d’eau, ou bordures de sentiers pédestres). Ces occurrences devraient se maintenir sans intervention humaine. D’autres occurrences se trouvant en milieu naturel exempt de toute perturbation sont, du fait du caractère transitoire des colonies, peu susceptibles de se maintenir sans interventions humaines périodiques. Bien que l’espèce soit aussi présente en milieu non naturelNote9 (p. ex. champs de ferme) du fait d’introductions accidentelles découlant d’activités humaines, l’objectif de gestion ne concerne toutefois que les occurrences en habitat naturel.

L’échéancier de cinq ans est jugé approprié pour le moment étant donné que le nombre d’occurrences est limité, et que la plupart des mesures de conservation nécessaires pour atteindre l’objectif peuvent être mises en œuvre simultanément (voir le tableau 3).

Cet objectif de gestion sera revu au cours de l’élaboration du rapport qui doit être produit cinq ans après publication du présent plan de gestion dans le Registre public des espèces en péril pour en évaluer la mise en œuvre et les progrès accomplis vers l’atteinte de ses objectifs. L’objectif pourrait aussi être révisé plus tôt à la lumière de nouveaux renseignements pertinents, si cela est jugé nécessaire pour assurer la conservation de l’espèce.

6. Stratégies générales et mesures de conservation

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Plusieurs gestionnaires de sites provinciaux et de sites appartenant à des organismes de conservation où la présence du fissident pygmée a été rapportée ont été informés de la présence potentielle de l’espèce sur leurs terres. Aucune autre action visant la conservation de l’espèce n’est connue.

6.2. Stratégies générales

Les stratégies générales pour atteindre l’objectif de gestion sont les suivantes :

6.3. Mesures de conservation

Tableau 3. Mesures de conservation et calendrier de mise en œuvre.
Type de la mesure de conservation Mesure de conservation PrioritéNote e du tableau 1 Menaces ou préoccupations traitées Échéancier
1. Améliorer les connaissances sur la population canadienne de l’espèce, y compris sa taille, sa répartition, les menaces pesant sur elle, son habitat, ses autres besoins écologiques et son cycle biologique. Élaborer et mettre en œuvre des protocoles normalisés pour les inventaires, le suivi et la collecte de données. Élevée Lacunes dans les connaissances 2016-2021
1. Améliorer les connaissances sur la population canadienne de l’espèce, y compris sa taille, sa répartition, les menaces pesant sur elle, son habitat, ses autres besoins écologiques et son cycle biologique. Chercher de nouvelles occurrences. Élevée Lacunes dans les connaissances 2016-2021
1. Améliorer les connaissances sur la population canadienne de l’espèce, y compris sa taille, sa répartition, les menaces pesant sur elle, son habitat, ses autres besoins écologiques et son cycle biologique. Effectuer le suivi des occurrences connues de façon régulière. Élevée Lacunes dans les connaissances 2016-2021
1. Améliorer les connaissances sur la population canadienne de l’espèce, y compris sa taille, sa répartition, les menaces pesant sur elle, son habitat, ses autres besoins écologiques et son cycle biologique. Tenir compte des résultats des recherches sur l’espèce menées aux États-Unis dans les activités d’inventaire et de gestion. Faible Lacunes dans les connaissances Continu
1. Améliorer les connaissances sur la population canadienne de l’espèce, y compris sa taille, sa répartition, les menaces pesant sur elle, son habitat, ses autres besoins écologiques et son cycle biologique. Encourager la recherche sur le cycle biologique de l’espèce et sur ses besoins écologiques. Faible Lacunes dans les connaissances 2016-2021
2. Gérer et conserver l’espèce et son habitat. Fournir de l’information aux propriétaires fonciers et aux gestionnaires de terres dont les terres abritent des occurrences de l’espèce. Élevée Toutes les menaces 2016-2021
2. Gérer et conserver l’espèce et son habitat. Élaborer et mettre en œuvre des programmes d’intendance, et incorporer les besoins de l’espèce dans la planification de l’aménagement du territoire. Élevée Toutes les menaces 2016-2021
2. Gérer et conserver l’espèce et son habitat. Perturber les zones d’habitat naturel de l’espèce non soumises à un régime de perturbation, là où et quand cela s’avère nécessaire. Élevée Toutes les menaces 2016-2021
3. Élaborer et mettre en œuvre des programmes de sensibilisation et de communication. Informer et encourager les bryologues amateurs et professionnels aux fins de détection de l’espèce, et promouvoir des mécanismes de déclaration et de vérification des observations. Moyenne Lacunes dans les connaissances 2016-2021
3. Élaborer et mettre en œuvre des programmes de sensibilisation et de communication. Promouvoir la collaboration à l’échelle nationale pour combler les lacunes dans les connaissances ainsi que pour éliminer, réduire ou atténuer les menaces, au besoin. Moyenne Lacunes dans les connaissances 2016-2021

6.4. Commentaire à l’appui des mesures de conservation et du calendrier de mise en œuvre

Améliorer les connaissances sur la population canadienne de l’espèce, y compris sa taille, sa répartition, les menaces pesant sur elle, son habitat, ses autres besoins écologiques et son cycle biologique

Il existe d’importantes lacunes dans les connaissances sur le fissident pygmée, et il est impératif de les combler pour assurer la conservation de l’espèce. L’élaboration et la mise en œuvre de protocoles normalisés constituent la priorité absolue. Cela doit être fait pour les inventaires ainsi que pour le suivi et la collecte de données pour assurer la qualité des données, mais aussi, étant donné que différentes lacunes dans les connaissances doivent être comblées, pour des raisons d’efficacité. Ces protocoles normalisés serviront, pour chaque occurrence, à la collecte de données portant particulièrement sur l’emplacement de l’espèce, les caractéristiques de l’habitat, les menaces pesant localement sur l’espèce et son habitat, et les conditions environnementales locales. Les méthodes les plus appropriées pour la recherche de nouvelles occurrences et le suivi des occurrences connues seront également déterminées.

La recherche de nouvelles occurrences est essentielle pour améliorer les connaissances sur la taille et la répartition de la population de l’espèce. Le suivi régulier des occurrences actuellement connues et des occurrences nouvelles permettra de confirmer la présence de l’espèce et de recueillir les données appropriées (p. ex. sur les conditions environnementales et les perturbations).

La prise en compte des résultats des travaux sur l’espèce réalisés aux États-Unis dans les relevés et les activités de gestion menés au Canada contribuera à améliorer les approches et les méthodes utilisées dans la mise en œuvre des mesures de conservation liées aux inventaires et à la gestion.

La recherche sur le cycle biologique du fissident pygmée et sur ses besoins écologiques améliorera les connaissances sur l’espèce et ses besoins. Les résultats obtenus contribueront à la conservation de l’espèce.

Gérer et conserver l’espèce et son habitat

L’information des propriétaires fonciers et des gestionnaires de terres concernés est essentielle pour assurer la conservation des occurrences. Ils seront informés de l’emplacement des occurrences de façon à éviter toute destruction accidentelle d’occurrences et à prévenir des actions qui auraient une incidence négative sur l’espèce ou son habitat.

L’élaboration et la mise en œuvre de programmes d’intendance contribuera à la conservation de l’espèce. Ces activités pourront, entre autres choses, fournir un soutien aux propriétaires fonciers privés qui souhaiteront aménager leurs terres d’une manière propice à la conservation de l’espèce, et contribuer à la prise en compte des besoins de l’espèce dans tout autre aménagement du territoire.

La présence et le maintien du fissident pygmée dépendent d’une perturbation régulière du substrat. Par conséquent, la conservation des occurrences ne se trouvant pas dans un habitat maintenu grâce à un régime de perturbation nécessitera probablement des interventions régulières visant à reproduire les effets de perturbations naturelles.

Élaborer et mettre en œuvre des programmes de sensibilisation et de communication

La participation de bryologues (amateurs et professionels) aidera à améliorer les connaissances sur la population canadienne du fissident pygmée et sur la répartition de celle-ci. Pour assurer la qualité des données qui seront fournies, il sera aussi important de promouvoir l’utilisation de mécanismes normalisés de déclaration et de vérification des observations.

Enfin, le partage d’information à l’échelle nationale aidera à combler plus efficacement les lacunes dans les connaissances sur l’espèce, à mettre en œuvre les mesures nécessaires, et à éliminer, réduire ou atténuer les menaces à grande échelle, au besoin.

7. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous permettront d'évaluer les progrès accomplis vers l'atteinte de l’objectif de gestion. Le succès de la mise en œuvre du présent plan de gestion sera évalué aux cinq ans selon les indicateurs de rendement suivants :

8. Références

Allen, B.H., R.A. Pursell et C. Darigo. 2004. Fissidens exilis and a key to the species of Fissidens in Missouri. Evansia 21:111-115.

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Beever, J.E. 1999. Studies of Fissidens (Bryophyta: Musci) in New Zealand: a synopsis and key to taxa. New Zealand Journal of Botany 37: 659-670.

Buck, W.R. et H.A. Crum. 1978. Entodon schleicheri new to North America. The Bryologist 81: 429-432.

COSEWIC. 2005. COSEWIC assessment and status report on the pygmy pocket moss Fissidens exilis in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 18 pp. (Également disponible en français : COSEPAC. 2005. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le fissident pygmée (Fissidens exilis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vii + 20 p.

Crum, H.A. et L.E. Anderson. 1981. Mosses of Eastern North America. Columbia University Press, New York, 1328 p. (2 vol.).

Doubt, J., comm. pers. 2014. Correspondance par courriel adressée à E. Fay, août 2014, gestionnaire en chef des collections, Section de la botanique, Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario).

Doubt, J., comm. pers. 2014. Correspondance par courriel adressée à M.-J. Ribeyron, décembre 2014, gestionnaire en chef des collections, Section de la botanique, Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario).

Faubert J. 2007. Catalogue des bryophytes du Québec et du Labrador. Provancheria N°30, Mémoire de l'Herbier Louis-Marie, Université Laval, 138 p.

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Schofield, W.B. 1988. Bryophyte disjunctions in the Northern Hemisphere: Europe and North America. Botanical Journal of the Linnean Society 98: 21 1-224.

Steere, W.C. 1950. Notes on Fissidens, II. The discovery of Fissidens exilis in North America. The Bryologist 53: 131-136.

Annexe A : Occurrences connues du fissident pygmée au Canada.
# Province Localité Habitat Date de détection Date de la dernière visite SpécimenNotefof Appendix Table A Remarques
1 COLOMBIE-BRITANNIQUE Colombie-Britannique, Richmond, île Sea, près de la caserne de pompiers de l’île Sea. Berge argileuse d’un marécage, sous des arbustes. 17/03/2012 03/2012 UBC B212546 Site anthropique; petites colonies localisées.
2 COLOMBIE-BRITANNIQUE Colombie-Britannique, Vancouver, pointe Grey, plage Wreck, à l’ouest du sentier no 3 (parc régional Pacific Spirit). Sur une motte d’argile en bordure du sentier derrière la plage. 24/03/2010 09/2012 UBC B211597 Site anthropique; petites colonies localisées.;
3 ONTARIO Ontario, comté d’Essex, canton d’Anderdon, « Canard River Kentucky Coffee Tree Woods » – zone de conservation de la vallée de la Canard. Sur des mottes d’argile, dans un bois en plaine inondable. 24/03/1984

08/2002

(non détecté)

CANM 290756 La localité précise n’a pu être trouvée en 2002.
4 ONTARIO Ontario, comté d’Essex, canton de Colchester Sud (Oldham, 1983). Bois de feuillus mature dominé par le chêne. 26/03/1981

08/2002

(non détecté)

CANM 275055 La localité précise n’a pu être trouvée en 2002.
5 ONTARIO Ontario, comté de Kent, municipalité de Chatham-Kent, zone de conservation de Sinclair’s Bush (Office de protection de la nature de la vallée de la Thames inférieure). Sur boue dénudée (sans débris ni plantes herbacées), dans une forêt d’érable et de hêtre. 16/08/2002 16/08/2002 ALTA-DBG Effectif : trois colonies dispersées occupant en tout environ 860 cm2 (COSEWIC, 2005).
6 ONTARIO Ontario, comté de Haldimand-Norfolk, canton de Walsingham, zone de conservation du ruisseau Deer (Office de protection de la nature de la région de Long Point), au sud de Langton. Forêt mixte de feuillus et de pruche, sèche à humide. 22/06/1995 22/06/1995 ALTA-DBG -
7 ONTARIO Ontario, comté de Waterloo, canton de North Dumfries, parcelle forestière Sudden (région de Waterloo), au sud-ouest de Cambridge. Forêt décidue fraîche et humide dominée par l’érable à sucre. 23/09/1995 23/09/1995 ALTA-DBG -
8 ONTARIO Ontario, comté de Haldimand, Dunnville, zone de conservation de la parcelle forestière Ruigrok (Office de protection de la nature de la péninsule du Niagara). Sur argile, dans une zone de transition entre bois décidu sec et fourré en terrain marécageux humique. 18/11/2012 11/2012 CANM (spécimen pas encore enregistré) Très clairsemé et localisé.
9 ONTARIO Ontario, comté de Norfolk, près de la ville de Port Dover. Sur la masse racinaire recouverte d’argile d’un pin blanc déraciné. 23/11/2011 11/2011 CANM 331159 -
10 QUÉBEC Québec, comté de Gatineau, parc de la Gatineau. Non consigné Non consigné Non consigné CANM 291533 Le spécimen a été identifié en 1982.
11 QUÉBEC Québec, à l’extrémité ouest de l’île de Montréal, sur le campus Macdonald de l’Université McGill, dans l’Arboretum Morgan. Sur sol argileux, dans une plantation d’épinette et de mélèze. Automne 1973

08/2002

(non détecté)

Spécimen non trouvé. -
12 QUÉBEC Québec, ville de Québec, Sainte-Foy (campus de l’Université Laval). Sur sol dénudé dans un bois décidu. 03/06/1987 03/06/1987 Herbier privé de Jean Faubert, spécimen no 7965. -
13 QUÉBEC Québec, Côte-Nord, MRC de Manicouagan, Franquelin. Flanc argileux et érodé d’un ruisseau en sous-bois. 12/10/2014 12/10/2014 Herbier personnel de Stéphane Leclerc. Spécimen trouvé dans une aire protégée.
14 NOUVELLE-ÉCOSSENotegof Appendix Table A Nouvelle-Écosse, comté de Hants, ruisseau Teare. Sur une pente descendant vers le ruisseau. 26/04/2012 04/2012 CANM 331676 -
15 NOUVELLE-ÉCOSSE Canada, Nouvelle-Écosse, comté de Hants, cap White. Sur du sol derrière une falaise de gypse. 07/05/2010 05/2010 CANM 331674 -
16 NOUVELLE-ÉCOSSE Canada, Nouvelle-Écosse, comté de Hants, rivière Herbert. Berge de la rivière. 03/04/2012 04/2012 CANM 331675 -
17 NOUVELLE-ÉCOSSE Canada, Nouvelle-Écosse, comté d’Annapolis, Phinney Mt. Road, 2,4 km à l’est de Belle-Isle. Sol argileux humide en forêt d’épinette et de sapin de seconde venue. 16/07/1987 07/1987 UBC B114963 -
18 NOUVELLE-ÉCOSSE Canada, Nouvelle-Écosse, comté de King’s, ruisseau Bishop. Sur du sol, dans une pente sous des aulnes et des saules. 15/01/2014 01/2014 CANM (spécimen pas encore enregistré) -

Annexe B : Cotes de conservation de NatureServe et leur définition

Le tableau ci-dessous présente les cotes de conservation attribuées par NatureServe et leur définition. Les cotes (chiffres et lettres) sont annexées à des lettres indiquant l’échelle à laquelle elles s’appliquent, soit G (pour global, classement mondial couvrant l’ensemble de l’aire de répartition), N (classement national couvrant un pays entier), ou S (pour sub-national, classement infranational couvrant une province ou un État). L’attribution d’une cote combinée (p. ex. S1S2) reflète l’incertitude entourant la situation de l’espèce ou de la communauté considérée.
Cote Définition
1 Gravement en péril – Espèce ou communauté extrêmement rare dans le territoire considéré (souvent 5 occurrences ou moins) ou touchée par des baisses d’effectif très marquées ou d’autres facteurs particulièrement susceptibles d’entraîner sa disparition.
2 En péril – Espèce ou communauté rare dans le territoire considéré en raison de son aire de répartition très restreinte, de son très petit nombre de populations (souvent inférieur à 20), de baisses d’effectif marquées ou d’autres facteurs susceptibles d’entraîner sa disparition.
3 Vulnérable – Espèce ou communauté vulnérable dans le territoire considéré en raison de son aire de répartition très restreinte, de son nombre de populations relativement faible (souvent 80 ou moins), de baisses d’effectif récentes et répandues ou d’autres facteurs susceptibles d’entraîner sa disparition.
4 Apparemment non en péril – Espèce ou communauté peu commune mais pas rare dans le territoire considéré, qui est préoccupante à long terme à cause de baisses d’effectif ou d’autres facteurs.
5 Non en péril – Espèce ou communauté commune, répandue et abondante dans le territoire considéré.
B (Breeding) Population reproductrice – La cote de conservation s’applique à la population des individus de l’espèce qui se reproduisent dans le territoire considéré.
N (Non-breeding) Population non reproductrice – La cote de conservation s’applique à la population des individus de l’espèce qui ne se reproduisent pas dans le territoire considéré.
M Population migratrice – La cote de conservation s’applique à une espèce migratrice qui fréquente régulièrement certaines haltes migratoires ou points de rassemblement où l’espèce pourrait nécessiter des mesures de conservation. Cette cote de conservation s’applique donc à la population totale des individus de l’espèce de passage dans le territoire considéré.
NR (Not Ranked) Espèce ou communauté non classée parce que sa situation n’a pas encore été évaluée.
NA (Not Applicable) Sans objet, l’espèce ou la communauté ne se prêtant pas aux activités de conservation.
? Cote imprécise
– Indique que la cote numérique est imprécise.

Annexe C : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement et pour évaluer si la mise en œuvre des mesures proposées dans un document de planification du rétablissement pourrait avoir une incidence sur un élément de l’environnement ou sur l’atteinte d’un objectif ou d’une cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Les mesures de conservation proposées étant centrées sur les inventaires, le suivi et la sensibilisation du public, elles sont non intrusives et ne devraient donc pas affecter les autres espèces, les communautés naturelles ou les processus écologiques. De plus, les occurrences de l’espèce n’occupent qu’une très faible superficie, ce qui réduit le risque d’affecter le milieu de façon étendue. En outre, la réduction des menaces pesant sur l’habitat du fissident pygmée devrait profiter à toutes les espèces. Enfin, les initiatives de sensibilisation concernant le fissident pygmée devraient rendre le public plus sensible à toutes les espèces de bryophytes en péril, ce qui leur sera profitable.

La possibilité que la mise en œuvre du présent plan de gestion ait des conséquences néfastes imprévues sur d’autres espèces a été envisagée. Pour les raisons susmentionnées, il a été conclu dans le cadre de l’EES que ce plan aura certainement un effet bénéfique sur l’environnement et qu’il n’entraînera pas de conséquences néfastes notables. À ce sujet, le lecteur est invité à consulter en particulier la section 6.3 (Mesures de conservation) du présent document.

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