Sébaste à dos épineux (Sebastes maliger) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2009

TABLE DES MATIÈRES

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes

Information sur le document

Sébaste à dos épineux Sebastes maliger

Photo d’un sébaste à dos épineux (Sebastes maliger)

MENACÉE – 2009

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le sébaste à dos épineux (Sebastes maliger) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 78 p.

Note de production :
Le COSEPAC remercie K. Lynne Yamanaka, Lisa C. Lacko, Chris Grandin, Janet Lochead, Norm Olsen, Jonathan C. Martin et Scott Wallace, qui ont rédigé le rapport de situation sur le sébaste à dos épineux (Sebastes maliger)au Canada dans le cadre d’un contrat conclu avec Environnement Canada. Howard Powles et Lou Van Guelpen, respectivement coprésident et membre du Sous–comité de spécialistes des poissons marins du COSEPAC, ont supervisé ce rapport et en ont établi la version définitive.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel
Site Web

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Quillback Rockfish Sebastes maliger in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Sébaste à dos épineux -- Photo par Lynne Yamanaka.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2010.
No de catalogue CW69–14/589–2010F–PDF
ISBN 978–1–100–93902–5

COSEPAC – Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Novembre 2009

Nom commun
Sébaste à dos épineux

Nom scientifique
Sebastes maliger

Statut
Menacée

Justification de la désignation
Cette espèce fait partie d’un complexe de sébastes côtiers, dont 95 % des enregistrements de captures commerciales sont faits entre 14 et 143 m de profondeur. L’âge maximal enregistré est de 95 ans, l’âge auquel l’espèce atteint 50 % de sa maturité est de 11 ans et la durée de génération est plus de 30 ans. Il est impossible d’estimer le déclin général de l’espèce, toutefois tous les indices de relevés ont diminué, certains de 50 à 75 % depuis le milieu des années 1980. Les indices de captures commerciales par unité d’effort présentent des tendances inconsistantes et sont probablement affectés par les modifications des méthodes de pêche. Les pêches commerciales et récréatives constituent les principales menaces, toutefois la pression de la pêche commerciale a été réduite par suite du renforcement des modes de gestion établis depuis le milieu des années 1990, incluant la fermeture de zones et la baisse des quotas de prises commerciales. Les mesures de gestion pour la pêche récréative (limites de prises) ne limitent pas les captures et l’impact de telles captures sur l’espèce est moins compris.

Répartition
Océan Pacifique

Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en novembre 2009.

COSEPAC – Résumé

Sébaste à dos épineux Sebastes maliger

Information sur l’espèce

Le sébaste à dos épineux (Sebastes maliger) fait partie des 102 espèces de sébastes du genre Sebastes, dont 96 vivent dans le Pacifique Nord. Son nom scientifique vient du grec sebastos (magnifique) et des mots latins malus (mât) et gero (porter) (Hart, 1973), que l’on peut traduire par « je porte un mât », en référence à sa haute nageoire dorsale (Love et al., 2002). Le sébaste à dos épineux fait partie des sébastes « côtiers », à l’instar du sébaste aux yeux jaunes, du sébaste cuivré, du sébaste à bandes jaunes, du sébaste noir et du sébaste–tigre. Il se rencontre principalement dans des milieux rocheux de profondeur inférieure à 200 m.

Aucune base génétique ne permet actuellement d’assigner de multiples unités désignables aux sébastes à dos épineux de la Colombie–Britannique. La pêche aux sébastes côtiers est traditionnellement gérée de manière distincte dans la zone intérieure (eaux entre la côte est de l’île de Vancouver et le continent) et la zone extérieure (reste de la côte). Les sébastes à dos épineux sont gérés au sein d’un regroupement d’espèces qui inclut d’autres espèces de sébastes côtiers. La pêche est gérée selon un total autorisé de captures (TAC) d’individus des espèces du regroupement dans les zones intérieure et extérieure.

Répartition

Des sébastes à dos épineux ont été observés à partir de l’île Kodiak, dans le golfe d’Alaska, jusqu’au passage Anacapa, dans le sud de la Californie. On rencontre l’espèce dans l’ensemble des eaux côtières de la Colombie–Britannique.

Habitat

On peut voir des sébastes à dos épineux à partir de submersibles à des profondeurs variant de 16 à 182 m, sur des substrats durs, complexes et parfois à relief vertical tels que des roches fragmentées, des récifs rocheux, des crêtes et des fissures. La pêche au sébaste à dos épineux couvre environ 27 370 km² en Colombie–Britannique.

Biologie

Le sébaste à dos épineux, à l’instar de tous les autres sébastes, est matrotrophe et vivipare, c’est–à–dire que c’est la femelle qui fournit les nutriments aux embryons. L’accouplement a lieu en décembre, et les femelles peuvent entreposer le sperme pendant des semaines avant la fécondation. La parturition a lieu en avril et en mai. Un stade larvaire pélagique prolongé peut durer jusqu’à deux mois, après quoi l’établissement se produit dans l’habitat benthique. Les juvéniles se trouvent normalement en eaux moins profondes que les adultes.

En Colombie–Britannique, on a déterminé que certains individus avaient atteint 95 ans. L’âge auquel 50 % des sébastes atteignent la maturité sexuelle est d’environ 11 ans. En moyenne, les femelles sont plus grosses et vivent plus longtemps que les mâles et elles peuvent atteindre une longueur maximale de 50 cm en Colombie–Britannique. Le taux de mortalité naturelle de l’espèce a été estimé à M = 0,02 dans cette province, tandis que des estimations de 0,05 sont considérées comme étant appropriées pour d’autres espèces de sébastes. Le taux de mortalité totale estimé varie de 0,05 à 0,09 d’après l’analyse des courbes de capture simples, et de 0,06 à 0,12, d’après un modèle plus complexe. La durée estimée d’une génération se situe entre 30 et 60 ans, selon la valeur estimée de la mortalité naturelle utilisée. L’âge moyen des femelles reproductrices ces dernières années est de 22,8 ans.

Population et tendances

Plusieurs estimations totales existent, mais elles ne représentent qu’une partie de la répartition de l’espèce. L’estimation de la biomasse minimale de sébastes à dos épineux effectuée à partir de relevés au chalut de fond dans une petite portion des eaux extérieures est de 407 t. Les estimations de l’abondance tirées des évaluations visuelles réalisées dans le détroit de Georgia (eaux intérieures, zone d’étude de 527 km²) et dans la baie Juan Perez (eaux extérieures, zone d’étude de 218 km²), aux îles de la Reine–Charlotte, s’élèvent respectivement à 2,23 millions et à 2,08 millions de sébastes à dos épineux. L’estimation de la biomasse minimale fondée sur les relevés visuels est de 4,4 millions d’individus.

Tous les relevés qui permettent de déterminer de manière fiable les indices démographiques de la population montrent un déclin des tendances de l’abondance. Les relevés scientifiques par navires affrétés réalisés en 1997–1998 et 2002–2003, visant principalement à établir les indices du sébaste aux yeux jaunes dans la zone extérieure, indiquent une tendance clairement à la baisse des captures par unité d'effort (CPUE) de sébastes à dos épineux. Selon les relevés menés dans les eaux intérieures, les tendances sont nettement à la baisse, et les CPUE, considérablement plus élevées dans les portions nord étudiées en 2003–2004 que dans les portions sud recensées en 2005. D’importantes diminutions des dénombrements de sébastes à dos épineux par transects sont évidentes de 1984 à 2003 d’après les relevés visuels. Une tendance nettement à la baisse des CPUE dans le cadre de la pêche à la turlutte de 1986 à 2004 (déclin de 58 % en 18 ans) a été observée, tout comme des déclins importants des CPUE de la pêche à la turlutte dans la portion sud entre 1993 et 2005. Les relevés à la palangre indépendants de la pêche dans les eaux extérieures ne révèlent aucune tendance des CPUE de 1995 à 2003–2004, mais il est à noter qu’ils ont été effectués dans des eaux plus profondes que celles normalement fréquentées par les sébastes à dos épineux. Les CPUE par les pêches sont grandement touchées par les mesures de gestion, et on ne considère pas qu’elles affichent une tendance représentative de la population.

Facteurs limitatifs et menaces

Parmi les facteurs limitatifs, lesquels accroissent la vulnérabilité des sébastes à dos épineux aux activités humaines, figurent la maturation tardive, la croissance lente et le recrutement épisodique dépendant de facteurs environnementaux favorables. Les pêches sont les principales menaces connues, l’espèce étant exploitée par les pêches commerciale, récréative et autochtone. La répartition de l’espèce près des côtes et en eaux relativement peu profondes fait en sorte qu’elle est pêchée depuis de nombreuses décennies, surtout dans les eaux intérieures entre l’île de Vancouver et la partie continentale. Les données historiques sur les récoltes sont imprécises, mais l’information s’est considérablement améliorée depuis le milieu des années 1990 grâce à la surveillance systématique à quai, aux programmes d’observation en mer et à la surveillance vidéo des captures à bord des navires sans observateurs. Les captures par la pêche récréative sont estimées annuellement pour des portions de la côte et tous les cinq ans pour l’ensemble du littoral, mais ces estimations sont considérées comme imprécises.

Importance de l’espèce

Le sébaste à dos épineux est un poisson prisé sur le plan de l’alimentation; c’est pourquoi il est ciblé par les pêches commerciale, récréative et autochtone sur l’ensemble de la côte. Il représente une espèce privilégiée par les marchés en vif locaux, et son prix est beaucoup plus élevé que celui des produits frais (morts). Étant donné l’accessibilité de l’espèce à la récolte, elle a toujours été un élément important de la pêche autochtone.

Protection actuelle

À l’échelle internationale, le sébaste à dos épineux n’a aucune désignation de statut. Le sébaste à dos épineux de Puget Sound a été évalué en 1999, mais il n’a pas nécessité de classement aux termes de l’Endangered Species Act (Stout et al., 2001). Au Canada, l’espèce n’est pas protégée individuellement et elle est gérée par le ministère des Pêches et des Océans (MPO) dans le cadre du plan de gestion de la pêche à la palangre visant les poissons de fond.

Le sébaste à dos épineux est géré conjointement avec le sébaste cuivré, le sébaste à bandes jaunes et le sébaste–tigre. Le total admissible de captures (TAC) est établi pour l’ensemble de ces espèces. La Stratégie de conservation des sébastes de la Colombie–Britannique a abaissé le TAC de ce regroupement de sébastes côtiers de 50 % dans la zone extérieure, et de 75 % dans la zone intérieure, entre 2001 et 2002. Le TAC des sébastes faisant partie du regroupement dans le cadre de la pêche commerciale à l’échelle de la côte en 2005–2006 est de 161 t. La pêche récréative est gérée selon des limites de prises.

Les aires de conservation des sébastes (aires fermées aux pêches commerciales et récréatives aux lignes) protègent 20 % de l’habitat des sébastes dans la zone extérieure. Des consultations en vue de protéger 30 % de l’habitat des sébastes dans la zone intérieure ont été menées en 2007. Un processus d’intégration des poissons de fond visés par la pêche commerciale est en cours, et la mise en œuvre d’une surveillance systématique en mer de toutes les pêches commerciales aux poissons de fond a été réalisée en 2006. Ce nouveau programme consignera les captures (débarquées et rejetées) de tous les sébastes, dont le sébaste à dos épineux, dans l’ensemble de la pêche commerciale aux poissons de fond (au chalut, aux lignes et aux trappes).

HISTORIQUE DU COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

MANDAT DU COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous–espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

COMPOSITION DU COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous–comités de spécialistes des espèces et du sous–comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

DÉFINITIONS (2009)

Espèce sauvage

Espèce, sous–espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur le Sébaste à dos épineux Sebastes maligerau Canada – 2009

INFORMATION SUR L’ESPÈCE

Nom et classification

Le sébaste à dos épineux (Sebastes maliger) est l’une des 102 espèces de sébastes du genre Sebastes du monde, dont 96 vivent dans le Pacifique Nord. Son nom scientifique vient du grec sebastos (magnifique) et des mots latins malus (mât) et gero (porter) (Hart, 1973), que l’on peut traduire par « je porte un mât », en référence à sa haute nageoire dorsale (Love et al., 2002). On trouve 36 espèces de sébastes dans les eaux du Pacifique canadien (Peden et Gillespie, manuscrit). En anglais, outre « quillback rockfish », le sébaste à dos épineux est désigné par les noms suivants : speckled rockfish, orange–spotted rockfish et yellow backed rockfish (Lamb et Edgell, 1986). Au Canada, la gestion du sébaste à dos épineux s’inscrit dans le cadre de la gestion d’un complexe de sébastes « côtiers » qui comprend le sébaste aux yeux jaunes (S. ruberrimus), le sébaste cuivré (S. caurinus), le sébaste à bandes jaunes (S. nebulosus), le sébaste noir (S. melanops) et le sébaste–tigre (S. nigrocinctus).

Description morphologique

Le sébaste à dos épineux se distingue facilement des autres sébastes par sa nageoire dorsale antérieure haute et profondément incisée (Hart, 1973; Love et al., 2002) (figure 1). Les adultes sont en majeure partie de couleur brune et sont parsemés de taches jaunes à orange sur la partie antérieure du corps et de taches dorsales pâles en forme de selle qui s’étendent jusqu’à la nageoire dorsale antérieure (Love et al., 2002). La tête est parfois tachetée d’orangé et de brun jusqu’à la région ventrale, juste au–delà des nageoires pectorales. Les sébastes à dos épineux que l’on trouve dans le Puget Sound ne possèdent pas cette pigmentation tachetée (Love et al., 2002). Toutes leurs nageoires sont foncées, sauf la nageoire dorsale antérieure, qui possède une bande de couleur pâle à partir de la « selle ».

Figure 1. Photographie d’un sébaste à dos épineux prise dans le détroit de Georgia, en Colombie–Britannique. Photo : Lynne Yamanaka.

Photo d’un sébaste à dos épineux prise dans le détroit de Georgia en Colombie–Britannique.

Description génétique

Moins de 1 % des variations génétiques observées étaient attribuables à des différences géographiques lors d’une analyse des microsatellites de plus de 1 500 sébastes à dos épineux prélevés dans les eaux côtières de la Colombie–Britannique et dans le Puget Sound, dans l’État de Washington (Yamanaka et al., 2006). Les données génétiques n’ont pas permis d’infirmer l’hypothèse nulle selon laquelle tous les échantillons provenaient d’une même population.

Les stations d’échantillonnage s’étendaient du Puget Sound aux îles de la Reine–Charlotte, et des échantillons ont été recueillis sur les côtes ouest et est des îles de la Reine–Charlotte et de l’île de Vancouver. La distribution de la fréquence des allèles a montré une faible différenciation des sébastes à dos épineux le long de la côte de la Colombie–Britannique et révélé que les sites les plus distinctifs se trouvaient dans le Puget Sound. L’analyse de la diversité génétique de 16 échantillons de sébastes à dos épineux a montré que plus de 99,5 % des variations génétiques étaient observées dans les échantillons eux–mêmes et que moins de 0,5 % des variations étaient attribuables aux différences entre les échantillons. Un dendrogramme fondé sur la méthode des plus proches voisins a divisé les stations d’échantillonnage en 3 régions : les îles de la Reine–Charlotte et la côte nord de l’île de Vancouver, la côte ouest de l’île de Vancouver et le Puget Sound. L’analyse de la variance moléculaire (AMOVA) n’a toutefois révélé aucun effet significatif lié à la région. Les estimations des valeurs de FST entre paires de stations d’échantillonnage étaient de moins de 0 à 0,013 et la moyenne était de 0,0032. La région la plus distincte le long de la côte était le Puget Sound, où les valeurs de FST entre paires de stations d’échantillonnage étaient en moyenne de 0,0067 dans les régions du Puget Sound et des îles de la Reine–Charlotte, et de 0,0053, sur la côte ouest de l’île de Vancouver, soit plus du double des taux de différenciation observés dans le Puget Sound. Toutefois, seulement un faible pourcentage des comparaisons individuelles était statistiquement significatif.

D’après les résultats de cette analyse, on ne peut rejeter l’hypothèse nulle selon laquelle une seule population de sébastes à dos épineux existe dans les eaux de la Colombie–Britannique. Bien que cette affirmation ne soit pas entièrement appuyée statistiquement, il était évident que les stations d’échantillonnage dans le Puget Sound étaient les plus distinctes. Néanmoins, d’autres travaux fondés sur un plus grand nombre d’échantillons prélevés sur plusieurs années seraient nécessaires pour confirmer cette hypothèse. Les données recueillies correspondaient aux résultats d’une étude réalisée aux États–Unis (Stout et al., 2001), qui a montré que le bassin du Puget Sound proprement dit était distinct des autres stations d’échantillonnages des eaux côtières de l’État de Washington, mais cette étude n’a pas révélé de différences considérables d’une station côtière à l’autre.

Dans l’État de Washington, on reconnaît trois segments de population distincts (SPD) de sébastes à dos épineux, lesquels sont principalement fondés sur des facteurs relatifs à la biogéographie, à l’écologie et à l’habitat, de même que sur la structure génétique de la population (Stout et al., 2001). Ces SPD sont définis en tant que SPD du Puget Sound proprement dit, du nord du Puget Sound et des eaux côtières du Puget Sound, mais leurs limites sont incertaines. Les preuves génétiques tirées des analyses des allèles et des microsatellites réalisées par Seeb (1998) et Winberger et al. (en préparation) ont été utilisées pour appuyer le scénario des SPD du sébaste à dos épineux. Les analyses de Seeb (1998) indiquent que les sébastes à dos épineux du Puget Sound pourraient être isolés génétiquement de ceux qui vivent le long de la côte du Pacifique.

Unités désignables

À l’heure actuelle, on ne peut justifier l’existence de plusieurs unités désignables de sébastes à dos épineux dans les eaux de la Colombie–Britannique. Deux zones de gestion sont utilisées pour les sébastes côtiers (dont fait partie le sébaste à dos épineux) : la zone intérieure (eaux situées entre la côte est de l’île de Vancouver et la partie continentale) et la zone extérieure (eaux du reste de la région côtière).

RÉPARTITION

Aire de répartition mondiale

Des sébastes à dos épineux ont été observés à partir de l’île Kodiak, dans le golfe d’Alaska (Mecklenberg et al., 2002), jusqu’au passage Anacapa (Love et Lea, 1997), dans le sud de la Californie (figure 2).

Figure 2. Aire de répartition mondiale du sébaste à dos épineux.

Carte affichant l’aire de répartition mondiale du sébaste à dos épineux.

Aire de répartition canadienne

Le sébaste à dos épineux occupe l’ensemble des eaux marines de la Colombie–Britannique sur la côte canadienne du Pacifique. La figure 3 montre la répartition des prises commerciales enregistrées de 1996 à 2004. Cette répartition du sébaste à dos épineux dans les pêches commerciales correspond à l’aire de répartition canadienne de l’espèce.

Figure 3. Répartition du sébaste à dos épineux en Colombie–Britannique d’après les registres de pêche commerciale aux lignes et au chalut (de 1996 à 2004) représentée sur une grille de 10 km sur 10 km le long de la côte.

Carte illustrant l’aire de répartition du sébaste à dos épineux en Colombie Britannique d’après les registres de pêche commerciale aux lignes et au chalut de 1996 à 2004, représentée sur une grille de 10 kilomètres sur 10 kilomètres le long de la côte.

Une répartition générale des prises commerciales (aux lignes et au chalut) par intervalles de profondeur est dérivée en superposant les données bathymétriques aux données sur les prises et en illustrant les données résultantes sur une grille de 10 km sur 10 km. L’aire occupée par le sébaste à dos épineux est détaillée au tableau 1. Les sébastes à dos épineux sont le plus souvent capturés à des profondeurs de 51 à 100 m, fourchette de profondeurs à laquelle des prises ont été enregistrées dans 84,5 % de l’aire de répartition. L’espèce n’est pas endémique au Canada, et son aire de répartition canadienne représente environ 25 % de son aire de répartition mondiale (Love et al., 2002).

Tableau 1. Superficie totale (km²) des eaux marines de la Colombie–Britannique par intervalle de profondeur (m) de 1 à 2 000 m (d’après la carte bathymétrique), superficie occupée par le sébaste à dos épineux d’après les prises commerciales enregistrées, et pourcentage de la superficie totale où des sébastes à dos épineux ont été capturés de 1996 à 2004.
Intervalle de profondeur (m) Superficie totale (km²) Superficie occupée (km²) Pourcentage de la superficie totale occupée
1 à 50 23 254 13 540 58,2
51 à 100 20 311 17 170 84,5
101 à 200 36 432 21 182 58,1
201 à 500 26 510 7 775 29,3
501 à 1 000 7 473 1 492 20,0
1 001 à 1 500 8 480 1 207 14,2
1 501 à 2 000 10 679 780 7,3
Total 133 139 63 146 47,4

Le pourcentage annuel de la superficie totale où des prises commerciales de sébastes à dos épineux ont été enregistrées chaque année, de 1996 à 2004, a été utilisé pour examiner les changements dans la répartition de l’espèce (Yamanaka et al., 2006) (tableau 2). Les pêches commerciales aux lignes et au chalut avaient déjà cours de nombreuses années avant 1996, et des registres de pêche aux lignes et au chalut visant les sébastes ont été régulièrement compilés (Yamanaka et Lacko, 2001).

Tableau 2. Nombre total de parcelles exploitées (grille de 10 km sur 10 km), nombre total de parcelles où au moins un sébaste à dos épineux a été capturé (pêche commerciale aux lignes et au chalut) et pourcentage des parcelles où au moins un sébaste à dos épineux a été capturé chaque année (de 1996 à 2004).
Année Parcelles exploitées Parcelles occupées Pourcentage
1996 1 307 583 44,6
1997 1 120 521 46,5
1998 1 133 517 45,6
1999 1 128 493 43,7
2000 1 173 484 41,3
2001 1 621 583 36,0
2002 1 405 420 29,9
2003 1 324 422 31,9
2004 1 227 386 31,5

Le pourcentage de parcelles occupées de 2001 à 2004 semble être plus faible que pendant les années antérieures à 2001, mais n’indique pas nécessairement une diminution de la superficie occupée par les sébastes à dos épineux. En 2001, on a instauré pour la première fois des registres pour les pêches visées par l’annexe II (pêche dirigée aux lignes visant la morue–lingue et les aiguillats). Cette mesure a eu pour effet d’accroître le nombre de parcelles exploitées par les pêches commerciales, mais il est probable que les prises de sébastes à dos épineux ont été sous–déclarées dans ces nouveaux registres à cause de l’obligation de remettre à l’eau les sébastes. Les sébastes constituant des prises accessoires étaient probablement rejetés à la mer et non déclarés dans les registres.

De 2001 à 2002, les autorités ont considérablement réduit les quotas de sébastes à dos épineux (de 50 % dans les eaux extérieures et de 75 % dans les eaux intérieures). De manière générale, cette diminution a sûrement pour effet de limiter les activités de pêche (le nombre de parcelles exploitées et de parcelles occupées), mais aussi de favoriser la non–déclaration des prises de sébastes à dos épineux dans les registres. On ignore si le déclin du taux de répartition du sébaste à dos épineux est réel ou s’il découle des importantes mesures de gestion appliquées aux pêches commerciales.

Si on examine la profondeur des prises de sébastes à dos épineux inscrites dans les registres des pêches commerciales aux lignes et au chalut, on constate que 95 % des poissons observés se trouvaient à des profondeurs de 14 à 143 m (figure 4). Pour estimer la superficie maximale de l’habitat potentiel du sébaste à dos épineux, on a établi la superficie de son aire de répartition en Colombie–Britannique qui se trouve dans cet intervalle de profondeur. En reportant les résultats sur une grille de 5 km sur 5 km, on estime l’habitat potentiel maximal du sébaste à dos épineux à 56 278 km² sur l’ensemble de la côte de la Colombie–Britannique (figure 5). Ce calcul est probablement une surestimation de la superficie réelle de l’habitat de l’espèce, car cette dernière s’associe uniquement aux substrats de fond durs dans sa fourchette de profondeurs privilégiée. La superficie de l’habitat où des sébastes à dos épineux sont capturés (zone d’habitat occupée) est estimée à 27 370 km², soit 48,6 % de la superficie de son habitat potentiel maximal.

Figure 4. Histogramme des profondeurs où des sébastes à dos épineux ont été capturés dans le cadre des pêches commerciales aux lignes et au chalut en Colombie–Britannique, de 1996 à 2004. Les lignes verticales indiquent les quartiles 2,5 % et 97,5 % des données.

Histogramme des profondeurs où des sébastes à dos épineux ont été capturés dans le cadre des pêches commerciales aux lignes et au chalut en Colombie–Britannique, de 1996 à 2004.

Figure 5. Habitat potentiel maximal du sébaste à dos épineux dans les eaux canadiennes (zones en gris et en noir), d’après une fourchette de profondeurs de 14 à 143 m, sur une grille de 5 km sur 5 km, soit 56 278 km². D’après les registres de pêche commerciale, l’habitat occupé par l’espèce (zones en noir) est de 27 370 km², soit 48,6 % de l’habitat potentiel.

S

Habitat potentiel maximal du sébaste à dos épineux dans les eaux canadiennes, d’après une fourchette de profondeurs de 14 à 143 mètres, sur une grille de 5 kilomètres sur 5 kilomètres, soit 56 278 kilomètres carrés. D’après les registres de pêche commerciale, l’habitat occupé par l’espèce est de 27 370 kilomètres carrés, soit 48,6 pour cent de l’habitat potentiel.

HABITAT

Besoins en matière d’habitat

Les sébastes à dos épineux occupent un habitat précis et se rassemblent au–dessus de substrats durs et complexes ayant un certain relief vertical, comme des roches fragmentées, des récifs rocheux, des crêtes et des fissures (Richards, 1986; Matthews, 1990; Murie et al., 1994). Des renseignements sur l’habitat du sébaste à dos épineux, de la Californie à l’Alaska en passant par la Colombie–Britannique, ont été recueillis lors d’observations in situ réalisées à bord de submersibles, à l’aide de caméras remorquées sous l’eau et par des plongeurs équipés d’un appareil respiratoire autonome de plongée (ARAP).

Au cours de relevés effectués à bord de submersibles en 2003 et 2005, on a mesuré la température et la salinité. Le tableau 3 résume les résultats obtenus pour toutes les observations de sébastes à dos épineux. La fourchette de température observée était de 8,1 à 12,1 °C, tandis que la salinité oscillait entre 28,2 et 35 parties par millier. Réalisés en Colombie–Britannique, dans un éventail limité de milieux, les relevés réalisés à bord de submersibles reflètent probablement un sous–ensemble de l’échelle de tolérance physiologique de l’espèce.

Tableau 3. Sommaire des températures (°C) et de la salinité (ppm) mesurées pour toutes les observations de sébastes à dos épineux au cours de relevés effectués à bord de submersibles en 2003 et 2005.
Sébaste à dos épineux
  Température Salinité
Moyenne 9,13 32,83
Erreur–type 0,0242 0,0708
Médiane 8,78 34,70
Minimum 7,96 28,19
Maximum 12,22 35,34
Dénombrement 1 172 1 172

Tendances en matière d’habitat

On ne dispose pas de données permettant de justifier les tendances en matière d’habitat du sébaste à dos épineux. On présume que l’habitat de cette espèce n’a subi aucun changement net (fourchette de profondeurs de 14 à 143 m sur toute la longueur de la côte) depuis la dernière glaciation.

Protection et propriété

Les aires de conservation des sébastes (ACS) sont des zones spatialement définies où toute pêche commerciale ou récréative est interdite toute l’année. Mises en place en consultation avec des intervenants, les ACS servent d’outil de gestion spatiale pour protéger une partie de la population de sébastes côtiers contre toute récolte. Elles visent à protéger les sébastes côtiers, notamment le sébaste à dos épineux, en délimitant l’habitat côtier des sébastes et en interdisant toute activité de récolte dans une partie de cet habitat. Dans les années à venir, les ACS demeureront fermées de manière à permettre aux stocks de sébastes côtiers de se rétablir. Grâce aux ACS, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a fermé 20 % de l’habitat des sébastes à la récolte dans la zone extérieure en 2005 et visait la fermeture de 30 % de l’habitat des sébastes dans la zone intérieure en 2006. Il existe à l’heure actuelle 164 ACS (MPO, 2007).

BIOLOGIE

Les relevés scientifiques de pêche ont permis de recueillir la plupart des données utilisées dans le présent rapport pour caractériser les populations de sébastes, alors que les relevés effectués à bord de submersibles ont renseigné les chercheurs sur les fourchettes de profondeurs privilégiées des adultes et des juvéniles. Par ailleurs, les autres données présentées dans cette section sont principalement fondées sur des recherches réalisées aux États–Unis, lesquelles ont servi à caractériser des aspects biologiques du sébaste à dos épineux qui n’ont pas été directement étudiés en Colombie–Britannique.

Cycle vital et reproduction

En Colombie–Britannique, la période de reproduction du sébaste à dos épineux a vraisemblablement lieu en décembre, au moment où les gonades mâles sont mûres et pleines, et peut durer de novembre à février (Yamanaka, données inédites). La femelle peut s’accoupler avec plusieurs mâles et conserve le sperme durant quelques semaines avant la fécondation (Wyllie Echeverria, 1987). Le sébaste est vivipare et matrotrophe, c’est–à–dire que la femelle fournit les nutriments aux embryons jusqu’à un stade avancé de leur développement (Boehlert et Yoklavich, 1984; Yoklavich et Boehlert, 1991). La période de gestation dure généralement de un à deux mois (Love et al., 2002). Chez le sébaste à dos épineux des eaux de la Colombie–Britannique, la parturition a lieu de mars à juillet, le plus souvent en avril et en mai (Yamanaka, données inédites).

On ignore combien de temps dure le stade larvaire pélagique du sébaste à dos épineux, mais, en général, ce stade est long chez les Sebastes, variant de 1 à 2 mois. Les larves et les juvéniles habitent la couche de mélange supérieure (< 300 m) et se dispersent par des mécanismes de transport physique (Loeb et al., 1995; Kokita et Omori, 1999). En milieu pélagique, les petites larves (de 3 à 7 mm) deviennent des juvéniles pélagiques (de 20 à 70 mm) avant de s’établir dans l’habitat benthique (Bjorkstedt et al., 2002). Les larves de sébastessont des opportunistes : elles se nourrissent d’abord de nauplius de copépodes et d’œufs d’invertébrés avant de passer à de plus grosses proies, comme des copépodites, des copépodes adultes et du krill (Moser et Boehlert, 1991). L’établissement survient lorsque les juvéniles pélagiques sont âgés de 6 à 9 mois et qu’ils atteignent une longueur de 3 à 9 cm (Love et al., 2002). Les juvéniles benthiques continuent de se nourrir de crustacés, mais choisissent des proies de plus en plus grosses, passant des espèces planctoniques aux espèces benthiques, puis aux poissons (Love et al., 1991).

Chez les sébastes, le recrutement dépend en grande partie du succès pendant le stade larvaire–juvénile pélagique et l’établissement benthique. Le recrutement annuel dans les populations de sébastes à dos épineux est très variable. Les sébastes sont reconnus pour leurs bonnes périodes de recrutement entrecoupées d’années de faible recrutement. Lors d’un relevé réalisé en 1992, 30 % des sébastes à dos épineux capturés appartenaient à la classe d’âge de 1985 (Yamanaka et Richards, 1993).

Normalement, les sébastes juvéniles s’établissent dans l’habitat côtier à fond dur, à des profondeurs moindres que les adultes conspécifiques. Avec l’âge, les sébastes changent de profondeur, ce qui explique pourquoi on trouve généralement les individus plus âgés (plus gros) dans les milieux plus profonds de leur fourchette de profondeurs privilégiée (Love et al., 1991). Cette caractéristique semble valoir également pour les sébastes à dos épineux observés à partir de submersibles dans tous les sites côtiers inventoriés de la Colombie–Britannique (tableau 4).

On sait que le domaine vital des sébastes à dos épineux adultes est limité et que ces derniers sont capables de retrouver leur habitat récifal après des déplacements de 500 m (Matthews, 1989). Une étude réalisée dans le Puget Sound a révélé que des adultes se déplaçaient sur un territoire de 30 à 1 500 m² au cours d’une année, mais qu’ils migraient des eaux peu profondes aux eaux profondes d’une année à l’autre (Matthews, 1989).

Dans le cadre de relevés réalisés à bord de submersibles, on a observé des sébastes à dos épineux en divers endroits le long de la côte de la Colombie–Britannique en 1984, 2000, 2003 et 2005 (Richards, 1986; Murie et al., 1994; Yamanaka, données inédites). En Colombie–Britannique, des sébastes à dos épineux subadultes et adultes (longueur à la fourche > 20 cm) ont été observés à partir de submersibles au–dessus de crêtes rocheuses et dans des fissures de substrats rocheux à des profondeurs de 22 à 182 m. La profondeur médiane de toutes les observations était de 60 m (tableau 4).

Tableau 4. Valeur minimale, percentile 25, médiane, percentile 75 et valeur maximale des profondeurs, et nombre (n) de sébastes à dos épineux subadultes et adultes de longueur à la fourche supérieure à 20 cm observés par site et sur l’ensemble de la côte lors de relevés réalisés à bord de submersibles.
Sébastes à dos épineux              
> 20 cm Année Minimum 25 % Médiane 75 % Maximum n
Ensemble de la côte Toutes 22 45 60 88 182 568
Baie Juan Perez 2005 31 51 64 95 178 347
Baie Desolation 2003–2005 22 31 40 60 178 121
Anse Jervis 2005 24 46 62 88 178 85
Îles Gulf 2003 67 75 87 109 182 15

À bord de submersibles, on a également observé des sébastes à dos épineux juvéniles (longueur à la fourche < 20 cm) en milieux moins profonds que les adultes, soit dans une fourchette de 16 à 159 m, la profondeur médiane pour toutes les observations étant de 48 m (tableau 5). Les juvéniles occupent des milieux rocheux semblables à ceux des adultes, mais on les trouve dans des endroits où les fissures offrent un refuge plus étroit, notamment dans des formations d’Aphrocallistes vastus, dans des groupements de crinoïdes, et au–dessus de crêtes rocheuses et de substrats de galets. Des jeunes de l’année ont été observés par des plongeurs équipés d’un ARAP dans des eaux peu profondes (< 18 m) parmi des peuplements de zostères marines et d’algues brunes, dans le détroit de Georgia, en Colombie–Britannique, à la fin de l’été et au début de l’automne (Richards, 1987).

Tableau 5. Valeur minimale, percentile 25, médiane, percentile 75 et valeur maximale, et nombre (n) de sébastes à dos épineux juvéniles de longueur à la fourche inférieure ou égale à 20 cm observés par site et sur l’ensemble de la côte lors de relevés réalisés à bord de submersibles.
Sébastes à dos épineux              
juvéniles (≤ 20 cm) Année Minimum 25 % Médiane 75 % Maximum n
Ensemble de la côte Toutes 16 36 48 60 159 420
Baie Juan Perez 2005 30 43 49 52 121 82
Baie Desolation 2003–2005 16 31 42 57 159 194
Anse Jervis 2005 21 36 52 74 102 137
Îles Gulf 2003 41 48 58 76 120 7

Âge et croissance

L’âge maximal d’un sébaste à dos épineux observé en Colombie–Britannique était de 95 ans (Yamanaka et Lacko, 2001). La taille et l’âge auxquels 50 % des individus atteignent la maturité sont de 29,3 cm (IC à 95 %; 28,9 à 29,7 cm) et de 11 ans (IC à 95 %; 10 à 12 ans) (Yamanaka et Richards, 1993). L’âge moyen des femelles matures, évalué à partir d’échantillons biologiques historiques prélevés d’avril à juillet, est de 22,8 ans (écart–type = 12,36; n = 1 776) (Yamanaka, données inédites). Ce calcul représente une estimation de la durée de génération actuelle des sébastes à dos épineux, car tous les individus matures contribuent aux cohortes annuelles à partir de la première année où ils produisent des larves, et ce, jusqu’à leur mort.

On peut estimer la durée de génération (G) d’une population non exploitée à l’aide de la formule suivante : G = A + 1/M, où A correspond l’âge auquel 50 % des poissons ont atteint la maturité, et M, au taux de mortalité naturelle. La valeur de A est estimée à partir d’ogives de maturité fondées sur les échantillons de femelles utilisés ci–dessus, et correspond à 11 ans pour les sébastes à dos épineux qui vivent dans les eaux de la Colombie–Britannique. La valeur de M est estimée à 0,02 par Yamanaka et Lacko (2001). Cette valeur permet d’estimer la durée de génération (G) à 61 ans. Cette estimation de la valeur de M est plus faible que celle utilisée pour les autres espèces de sébastes, qui se situe généralement autour de 0,05, cette dernière valeur permettant d’estimer la durée de génération à 31 ans.

La population de sébastes à dos épineux compte un nombre égal d’individus mâles et femelles; la moyenne d’âge pour les 2 sexes est d’environ 21 ans, et l’âge maximal est de 95 ans chez les femelles et de 80 ans chez les mâles (tableau 6). Les femelles sont un peu plus grandes que les mâles. Le dimorphisme sexuel est courant chez les sébastes, les femelles étant le plus souvent de taille supérieure aux mâles (Wyllie Echeverria, 1986). La figure 6 illustre le rapport entre la longueur à la fourche et le poids, et la figure 7, le rapport entre la longueur à la fourche et l’âge rajusté selon l’équation de croissance de von Bertalanffy (von Bertalanffy, 1938).

Tableau 6. Sommaire des données tirées d’échantillons biologiques de sébastes à dos épineux, dont des statistiques descriptives sur le sexe, l’âge et la longueur à la fourche (source : base de données GFBio du MPO, 2005–09–23).
Sébaste à dos épineux Mâles Femelles
Nombre d’individus sexés 19 677 19 940
Âge moyen 20,6 20,7
Écart–type de l’âge 12,27 12,60
Nombre d’individus d’âge déterminé 6 425 6 683
Âge maximal 80 95
Longueur moyenne à la fourche 308 313
Écart–type de la longueur à la fourche 98,9 95,3
Nombre de longueurs mesurées 11 746 11 991
Longueur à la fourche maximale 502 503

Figure 6. Rapport de la longueur à la fourche (cm) et du poids (kg) des sébastes à dos épineux en fonction du sexe, où W = aLb.

Deux graphiques indiquant le rapport de la longueur à la fourche en centimètres et du poids en kilogrammes des sébastes à dos épineux en fonction du sexe.

Figure 7. Rapport de la longueur à la fourche (cm) et de l’âge (ans) des sébastes à dos épineux rajusté selon l’équation de croissance de von Bertalanffy en fonction du sexe.

Deux graphiques indiquant le rapport de la longueur à la fourche en centimètres et de l’âge en années des sébastes à dos épineux selon l’équation de croissance de von Bertalanffy en fonction du sexe.

Taux de mortalité

Il est difficile de déterminer le taux de mortalité totale des sébastes au moyen d’une analyse des courbes de capture simples, surtout en raison de la forte variabilité du recrutement annuel et de l’effet possible des tendances du recrutement sur l’estimation des taux de mortalité (Ricker, 1975). Les nouvelles méthodes élaborées par Schnute et Haigh (2007) reconnaissent les classes d’âge importantes et tentent d’en tenir compte dans l’estimation du taux de mortalité totale.

On a utilisé des courbes de capture simples (Yamanaka et Lacko, 2001) afin d’estimer le taux de mortalité totale (Z) des sébastes à dos épineux à partir de données sur l’âge recueillies dans le cadre de relevés à la turlutte (de 1986 à 2001) et à la palangre (en 2003 et en 2004). Les valeurs de Z se situaient de 0,046 à 0,093 (tableau 7). Les méthodes utilisées sont décrites à l’annexe A.

Tableau 7. Taux de mortalité totale (Z) estimé à partir de courbes de capture simples (annexe A) par zone, année et relevé, et coefficient (r²) de la ligne de régression.
    Estimation du taux de mortalité totale (Ricker, 1975)
Zone Année Relevé Z
Intérieure 1986 à 1988 Relevé scientifique à la turlutte réalisé par le MPO 0,063 0,759
Intérieure 1992 Relevé scientifique à la turlutte réalisé par le MPO 0,068 0,642
Intérieure 2001 Relevé scientifique à la turlutte réalisé par le MPO 0,093 0,662
Intérieure 2004 Relevé scientifique à la turlutte réalisé par le MPO 0,046 0,388
Intérieure 2003–2004 Relevé scientifique à la palangre réalisé par le MPO 0,078 0,872

Les méthodes améliorées de Schnute et Haigh (2007) fondées sur les courbes de capture (2007) ont été appliquées aux mêmes ensembles de données sur l’âge que ceux utilisés dans l’analyse des courbes de capture présentée au tableau 7. Les estimations de la valeur de Z étaient similaires à l’aide de ces méthodes (de 0,057 à 0,109), mais un peu plus élevées que celles effectuées à partir de l’analyse des courbes de capture simples tableau 8).

Tableau 8. Taux de mortalité totale (Z) estimé à l’aide de l’approche de Schnute et Haigh (2007) par zone, année et relevé; moyenne, mode et percentiles 2,5 et 97,5 des distributions de Z a posteriori.
Estimation du taux de mortalité totale (Schnute et Haigh, 2007)
Zone Année Relevé 2,5 % Moyenne Mode 97,5 %
Intérieure 1986 à 1988 Relevé scientifique à la turlutte réalisé par le MPO 0,047 0,059 0,059 0,069
Intérieure 1992 Relevé scientifique à la turlutte réalisé par le MPO 0,051 0,071 0,073 0,092
Intérieure 2001 Relevé scientifique à la turlutte réalisé par le MPO 0,061 0,109 0,124 0,140
Intérieure 2004 Relevé scientifique à la turlutte réalisé par le MPO 0,061 0,106 0,135 0,150
Intérieure 2003–2004 Relevé scientifique à la palangre réalisé par le MPO 0,049 0,057 0,065 0,066

D’après le taux de mortalité naturelle (M) de 0,02 estimé par Yamanaka et Lacko (2001) et les valeurs moyennes du taux de mortalité totale (Z) tirées du tableau 8 (Schnute et Haigh, 2007), on peut calculer le taux de mortalité attribuable à la pêche (F) au moyen de la formule F = Z – M. L’estimation de la valeur de F pour le sébaste à dos épineux des eaux de la Colombie–Britannique était de 0,037 à 0,086 en 2003–2004. Les relevés scientifiques à la turlutte effectués de 1986 à 2001 montraient une tendance à la hausse de la valeur de Z (F) au fil du temps. De 2001 à 2004, cette tendance semble s’être stabilisée ou inversée, ce qui coïncide avec la mise en œuvre de la Stratégie de conservation des sébastes, qui a imposé une réduction importante des quotas ainsi que la fermeture de secteurs à la pêche en 2002 (voir la section Pêches). Ces données doivent être interprétées de façon prudente, car les valeurs liées à la mortalité sont des moyennes qui englobent de nombreuses classes d’âge et, par conséquent, couvrent de nombreuses années. Il est donc possible que les données n’appuient pas solidement les conclusions tirées en ce qui concerne les changements dans les taux de mortalité à court terme.

Alimentation

La plupart des sébastes sont des opportunistes qui se nourrissent de proies facilement accessibles et qui peuvent remplacer leurs proies habituelles par d’autres de type et de taille comparables (Rosenthal et al., 1988). À l’état de larves et après leur établissement, les sébastes à dos épineux se nourrissent de zooplancton et d’œufs. Les adultes se nourrissent de proies diverses, notamment de poissons et d’invertébrés benthiques et pélagiques (en particulier de crevettes) (CDFG, 2001).

Prédateurs

Les larves de sébastes à dos épineux servent de proies aux méduses et aux chétognathes; les juvéniles, aux poissons, aux oiseaux marins et aux pinnipèdes; les adultes, aux poissons de plus grande taille, aux otaries, aux phoques et possiblement aux loutres de rivière (CDFG, 2001). Dans le détroit de Georgia, on estime à 112 t le poids des sébastes, toutes espèces confondues, ayant servi de proies aux phoques communs en 1988 (Olesiuk et al., 1990). Ces sébastes n’ont pas été identifiés au rang de l’espèce, mais la prédation exercée par les phoques sur le sébaste à dos épineux semble importante par rapport à la récolte totale des pêches de tous types, laquelle atteignait 336 t dans le détroit de Georgia en 1988.

Physiologie

Tous les sébastes possèdent une vessie gazeuse physocliste (absence de conduit pneumatique) et ont besoin d’une glande à gaz pour la remplir. Par conséquent, lorsqu’on les remonte à la surface, les sébastes sont incapables de s’adapter rapidement au changement de pression et à l’expansion des gaz dans la vessie gazeuse.

Le taux de mortalité attribuable aux rejets à l’eau de prises accessoires de sébastes est inconnu, mais l’on suppose qu’il est élevé, en particulier lorsque les sébastes sont amenés à la surface à partir d’une certaine profondeur. D’après des études réalisées dans le cadre de pêches à la ligne à main en eaux peu profondes et d’expériences de stabulation, on a estimé à 30 % le taux de mortalité des sébastes à dos épineux un mois après la capture (Berry, 2001). Les taux de mortalité à long terme sont probablement plus élevés pour ces poissons, car des dommages visibles à l’œil ont entre autres été observés dans 55 % des prises. Les sébastes rejetés à la mer sont donc compris dans le total des prises.

Dispersion

On sait que les sébastes se dispersent de façon passive, au gré des courants océaniques, durant leur long stade larvaire pélagique. On a observé des concentrations de larves desébastessur le talus et le plateau continentaux, à l’ouest des îles de la Reine–Charlotte, jusqu’à une distance de 600 km de la côte (LeBrasseur, 1970). D’après la composition de la microstructure des otolithes, il semble que la distance de dispersion du sébaste noir (Sebastes melanops) est inférieure à 120 km (Miller et Shanks, 2004). On croit que la dispersion des larves de sébastes à dos épineux a lieu immédiatement après la parturition, soit d’avril à septembre. On ignore la véritable distance de dispersion du sébaste à dos épineux.

Relations interspécifiques

Aucune relation interspécifique connue ne limiterait la survie du sébaste à dos épineux au Canada.

Adaptabilité

Les sébastes à dos épineux sont pêchés dans leur milieu naturel et gardés dans des aquariums à des fins de vente et d’exposition, mais aucun programme d’élevage en captivité ou de grossissement n’est connu pour cette espèce au Canada.

PÊCHES

Tout le long de la côte, les pêcheurs autochtones, commerciaux et récréatifs capturent des sébastes à dos épineux, principalement à l’aide d’engins de pêche aux lignes (Yamanaka et Lacko, 2001). En tant qu’espèce côtière qui vit dans des eaux littorales relativement peu profondes, le sébaste à dos épineux (de même que les autres espèces du complexe de sébastes côtiers) est ciblé par les pêcheurs depuis de nombreuses années, voire des décennies ou même des siècles. On sait que les peuples autochtones de la Colombie–Britannique récoltent des sébastes côtiers depuis longtemps et que la pêche récréative aux sébastes est pratiquée depuis la fin du XIXe siècle.

Dans le cadre de la pêche commerciale, les sébastes font l’objet d’une pêche qui fournit des produits vivants de grande valeur aux marchés locaux. Les engins de pêche les plus souvent utilisés comprennent les lignes à main munies de moulinets et d’un ou de plusieurs hameçons et les systèmes à palangre munis de plusieurs hameçons actionnés hydrauliquement. Le leurre des lignes à main munies de moulinets est placé juste au–dessus du fond marin, tandis que la palangre est installée directement au fond de l’eau. La majeure partie de la récolte dans la zone de gestion extérieure est réalisée à l’aide de palangriers. Dans le détroit de Georgia, on utilise principalement des lignes à main.

Les sébastes à dos épineux font l’objet de prises accessoires dans le cadre de toutes les autres pêches commerciales aux lignes (pêches au flétan, aux aiguillats, à la morue–lingue et aux saumons), au chalut (pêches aux poissons de fond et aux crevettes) et au casier (pêche à la morue charbonnière). On ignore l’ampleur des prises accessoires pour les pêches où le débarquement de sébastes est limité ou interdit par les conditions des permis de pêche.

La pêche commerciale dirigée au sébaste à dos épineux dans le détroit de Georgia s’est intensifiée à la fin des années 1970 en réponse à la demande croissante de poissons vivants dans les marchés de la région de Vancouver. Le prix des sébastes vivants est très élevé, soit au moins cinq fois plus élevé que pour les sébastes frais (morts). Le marché en vif continue de prospérer dans les basses terres continentales de la Colombie–Britannique. La gestion des pêches dans le détroit de Georgia (eaux intérieures) ne s’intéresse qu’à la pêche aux sébastes vivants, tandis que, dans les eaux extérieures, on gère à la fois les débarquements de sébastes vivants et de sébastes frais.

La pêche commerciale au sébaste à dos épineux est gérée au moyen de totaux autorisés des captures (TAC) d’un regroupement d’espèces. Ainsi, le sébaste à dos épineux est géré avec le sébaste cuivré, le sébaste à bandes jaunes et le sébaste–tigre. Les sébastes à dos épineux des eaux côtières de l’est de l’île de Vancouver représentent jusqu’à 40 à 80 % du quota des prises (en poids) du regroupement d’espèces (Kronlund et Yamanaka, 1997).

En 1986, on a instauré un système de permis dans le secteur de la pêche commerciale dirigée aux lignes (Yamanaka et Lacko, 2001; Kronlund et Yamanaka, 1997; Yamanaka et Kronlund, 1997). Les permis par secteur (eaux intérieures ou extérieures de la zone de gestion du détroit de Georgia) et les quotas de pêche dans chacune des 5 zones de gestion sont entrés en vigueur en 1991. L’instauration de permis de pêche à accès limité a suivi en 1992 dans la zone de gestion intérieure (détroit de Georgia) et en 1993 dans le reste de la région côtière (zone extérieure). La délivrance de permis de pêche à accès limité a eu pour effet de réduire le nombre de permis à 74 dans le détroit de Georgia et à 183 dans la zone extérieure, comparativement à 2 400 pour l’ensemble de la côte en 1986.

Les TAC du regroupement d’espèces sont répartis entre les divers types de pêches commerciales (pêche au chalut, pêche dirigée aux lignes visant les sébastes et pêche aux lignes visant le flétan). Un sommaire des TAC annuels est présenté au tableau 9.

Tableau 9. Quotas par regroupement d’espèces (t) par année de gestion, type d’engin, zone de gestion, et total autorisé des captures (TAC) – sébastes à dos épineux.
Année de gestion Pêche au chalut Pêche aux lignes TAC
  (ensemble de la côte) Eaux intérieures3 CC4 PR5 IRC6 COIV7 Ensemble de la côte8 (regroupement d’espèces)
19911   300 100 20 100 150   670
19921   130 100 20 100 150   500
19931   140 100 60 100 150   550
19941   150 100 60 54 150   514
19951   150 105 63 76 144   538
19961   150 105 63 76 144   538
19971   143 110 59 40 144   496
1998–19992   23 99 51 38 133   344
1999–20002 0 102 70 36 21 96   325
2000–20012 10 102 70 36 21 96 36 371
2001–20022 10 102 70 36 21 97 15 351
2002–20032 5 26 42 33 13 58 20 197
2003–20042 5 26 40 21 12 55 15 174
2005               160
1 Du 1er janvier au 31 décembre.
2 Du 1er avril au 31 mars.
3 Zone intérieure, secteurs d’exploitation des pêcheries du Pacifique (SEPP) nos 12 à 20, 28 et 29 (voir les plans de gestion du MPO).
4 Région côtière centrale, SEPP nos 6 à 10 et 106 à 110.
5 Prince–Rupert, SEPP nos 3 à 5 et 103 à 105.
6 Îles de la Reine–Charlotte, SEPP nos 1, 2, 101 et 102.
7 Côte ouest de l’île de Vancouver, SEPP nos 21 à 27, 11, 121 à 127 et 111.
8 Quotas attribués à la pêche au flétan.

La gestion de la pêche récréative se fait par l’imposition de limites de prises. En 1986, la limite quotidienne pour la pêche récréative avait été fixée à 8 sébastes dans toute la région côtière. En 1992, la limite des prises pour la pêche récréative est passée de 8 à 5 sébastes par jour dans le détroit de Georgia. D’autres réductions ont été imposées en 2002, les quotas passant de 8 à 5 sébastes par jour dans les eaux extérieures et de 5 à 1 sébaste par jour dans les eaux intérieures.

En 1995, on a instauré la vérification à quai de tous les débarquements commerciaux de poissons de fond ainsi que la présence systématique d’observateurs en mer pour surveiller la pêche commerciale au chalut visant les poissons de fond. Depuis 1999, la flottille de pêche commerciale aux lignes des poissons de fond fait l’objet d’une surveillance partielle.

En 2001, le MPO a annoncé la mise en place de la Stratégie de conservation des sébastes, laquelle est fondée sur quatre grands principes :

  1. la prise en compte de toutes les prises (débarquées et remises à l’eau);
  2. la réduction de la mortalité attribuable à la pêche;
  3. l’établissement de secteurs fermés à tous les types de pêche (ACS);
  4. l’évaluation des stocks.

En 2002, on a instauré des mesures de gestion strictes, y compris la présence accrue d’observateurs en mer dans les flottilles commerciales de pêche aux lignes, la réduction du TAC de la pêche commerciale et des limites de prises quotidiennes de la pêche récréative de 50 % dans les eaux extérieures et de 75 % dans les eaux intérieures, ainsi que la création de 28 ACS sur l’ensemble de la côte. À la suite des consultations menées en 2003 et en 2004, on a fermé la pêche dans 20 % de l’habitat des sébastes dans la zone extérieure; pour la zone intérieure, les consultations terminées en 2006 ont abouti à un objectif de fermeture de 30 % de l’habitat des sébastes. En 2002, le TAC global pour le regroupement d’espèces dont fait partie le sébaste à dos épineux était de 148 t dans les eaux extérieures et de 57 t dans les eaux intérieures.

En réponse à la Stratégie de conservation des sébastes, au Cadre de surveillance et de déclaration des pêches du Pacifique et à la Politique de pêche sélective du MPO de même qu’à la Loi sur les espèces en péril, l’industrie de la pêche commerciale aux poissons de fond a formé un comité, le Commercial Industry Caucus (CIC). Ce comité est chargé d’élaborer un projet pilote d’intégration de la pêche aux poissons de fond axé notamment sur ces questions afin d’assurer l’unité, la durabilité et l’avenir des pêches aux poissons de fond (Diamond Management Consulting Inc., 2005). Le CIC s’est engagé à adopter des pratiques exemplaires sur les plans écologique et économique, et à appuyer les principes généraux de la Loi sur les océans. Il travaille à ce projet depuis 2003 et a commencé à le mettre en œuvre pendant la saison de pêche de 2006.

Le CIC a adopté les cinq principes suivants :

  1. Toutes les prises de sébastes doivent être déclarées.
  2. Les prises de sébastes seront gérées en fonction des zones de gestion des sébastes.
  3. Chaque pêcheur est personnellement responsable de ses prises.
  4. De nouvelles normes de surveillance seront créées et mises en œuvre afin d’atteindre les trois objectifs ci–dessus.
  5. Les espèces préoccupantes feront l’objet d’un examen approfondi, et des mesures telles que la réduction du TAC et d’autres limites de prises seront envisagées et mises en œuvre, conformément à l’approche prudente adoptée en matière de gestion.

Grâce à la gestion intégrée des poissons de fond, on a atteint un niveau de surveillance en mer de 100 % dans l’ensemble des pêches aux poissons de fond, ce qui a permis d’éliminer les prises non déclarées de sébastes dans le secteur de la pêche commerciale aux poissons de fond et d’inclure toutes les prises de sébastes dans les TAC. Une surveillance vidéo systématique des sébastes est maintenant en place dans la flottille de pêche commerciale aux lignes visant les poissons de fond, qui comprend les pêches dirigées au flétan, aux aiguillats et aux sébastes. Les données des registres, accompagnées des données de surveillance vidéo, fournissent les données sur les prises nécessaires pour évaluer les stocks.

Pêche commerciale

Les données sur les débarquements de la pêche commerciale aux lignes et au chalut (débarquements et rejets) proviennent des registres du MPO pour les années 1996 à 2004 (figure 8 et tableau 10) (Yamanaka et al., 2006). Le poids des prises de sébastes à dos épineux a été estimé en se fondant sur les poids indiqués sur les bordereaux de vente d’« autres sébastes » et dans les registres des années antérieures à 1995. Les rejets à la mer de prises accessoires aux lignes de sébastes à dos épineux, évalués à l’aide de données de surveillance partielle en mer (de 1999 à 2001), sont estimés à 22 % des sébastes à dos épineux capturés (en poids) dans le cadre de la pêche au flétan et à 13 % de la pêche aux lignes aux sébastes (Yamanaka et Lacko, 2001). Les rejets n’ont toutefois pas été pris en considération dans les figures ci–dessous.

En 2005, le TAC du regroupement d’espèces incluant le sébaste à dos épineux dans le cadre de la pêche commerciale était de 135 t dans les eaux extérieures et de 25 t dans les eaux intérieures.

Figure 8. Débarquements de sébastes à dos épineux dans la zone intérieure (en haut) et la zone extérieure (en bas) par type de pêche (pêche aux lignes et au chalut; pêche récréative). La ligne continue représente la pêche aux lignes, la ligne tiretée–pointillée, la pêche au chalut, et la ligne légèrement pointillée, la pêche récréative.

Deux graphiques indiquant les débarquements de sébastes à dos épineux dans la zone intérieure (en haut) et la zone extérieure (en bas). Les débarquements sont indiqués pour la pêche aux lignes, la pêche au chalut et la pêche récréative.
Tableau 10. Débarquements de sébastes à dos épineux sur l’ensemble de la côte de 1951 à 2004 pour la pêche aux lignes et au chalut, la pêche au flétan et la pêche récréative (Réc.), classés par année et par zone (intérieure ou extérieure). Les données concernant les débarquements de la pêche commerciale aux lignes et au chalut proviennent de bordereaux de vente (pour la période de 1951 à 1995) et des bases de données PacHarvHL et PacHarvTrawl (pour la période de 1995 à 2004). Les données sur les débarquements commerciaux de flétan de 1995 à 2004 proviennent de la base de données PacHarvHL. Les données sur les débarquements de la pêche récréative sont converties en poids (en présumant un poids de 0,7 kg) d’après le nombre de poissons enregistrés lors d’une enquête menée auprès des pêcheurs du détroit de Georgia, de 1986 à 2004.
Année Zone de gestion intérieure Zone de gestion extérieure TOTAL
  Lignes Chalut Flétan Réc.1 Lignes Chalut Flétan  
1951 31,5 0,0 0,0 0,0 3,6 0,0 0,0 35
1952 46,2 0,0 0,0 0,0 2,5 0,0 0,0 49
1953 45,3 0,0 0,0 0,0 0,7 0,0 0,0 46
1954 35,8 0,0 0,0 0,0 1,7 0,0 0,0 38
1955 28,7 0,0 0,0 0,0 2,9 0,0 0,0 32
1956 32,0 0,0 0,0 0,0 3,0 0,0 0,0 35
1957 64,4 0,0 0,0 0,0 4,9 0,0 0,0 69
1958 100,2 0,0 0,0 0,0 4,8 0,0 0,0 105
1959 90,4 0,0 0,0 0,0 6,1 0,0 0,0 97
1960 74,3 0,0 0,0 0,0 11,2 0,0 0,0 86
1961 52,4 0,0 0,0 0,0 17,0 0,0 0,0 69
1962 99,8 0,0 0,0 0,0 31,9 0,0 0,0 132
1963 67,0 0,0 0,0 0,0 41,4 0,0 0,0 108
1964 33,7 0,0 0,0 0,0 8,7 0,0 0,0 42
1965 26,3 0,0 0,0 0,0 7,6 0,0 0,0 34
1966 27,7 0,0 0,0 0,0 8,8 0,0 0,0 37
1967 41,6 0,0 0,0 0,0 17,6 0,0 0,0 59
1968 47,9 0,0 0,0 0,0 11,5 0,0 0,0 59
1969 57,6 0,6 0,0 0,0 19,9 7,1 0,0 85
1970 61,1 0,0 0,0 0,0 64,9 0,0 0,0 126
1971 49,0 0,0 0,0 0,0 31,0 0,0 0,0 80
1972 59,6 0,0 0,0 0,0 91,5 0,0 0,0 151
1973 35,4 0,0 0,0 0,0 34,7 0,0 0,0 70
1974 37,2 0,0 0,0 0,0 77,1 0,0 0,0 114
1975 29,7 0,0 0,0 0,0 57,4 0,0 0,0 87
1976 40,6 0,0 0,0 0,0 54,0 0,1 0,0 95
1977 90,7 0,0 0,0 0,0 76,9 1,2 0,0 169
1978 106,0 1,6 0,0 0,0 71,5 1,4 0,0 180
1979 155,0 4,8 0,0 0,0 97,5 3,2 0,0 260
1980 118,5 1,3 0,0 0,0 99,5 8,4 0,0 228
1981 161,7 0,8 0,0 0,0 79,4 3,2 0,0 245
1982 240,2 0,9 0,0 0,0 55,3 5,3 0,0 302
1983 251,2 0,1 0,0 0,0 62,5 6,0 0,0 320
1984 273,5 0,4 0,0 0,0 50,3 5,3 0,0 330
1985 285,2 0,4 0,0 0,0 64,7 5,1 0,0 355
1986 318,2 0,5 0,0 42,0 108,7 4,3 0,0 474
1987 272,6 0,5 0,0 32,1 178,0 4,7 0,0 488
1988 297,9 0,5 0,0 37,6 138,3 1,7 0,0 476
1989 311,3 0,7 0,0 42,7 95,8 6,5 0,0 457
1990 306,8 0,1 0,0 33,1 236,0 9,1 0,0 585
1991 343,3 0,0 0,0 18,4 236,1 27,8 0,0 626
1992 139,6 0,2 0,0 13,6 194,1 46,3 0,0 394
1993 146,7 0,0 0,0 18,1 148,3 45,5 0,0 359
1994 154,6 0,0 0,0 39,7 98,0 43,8 0,0 336
1995 151,3 0,1 0,1 32,7 106,9 33,7 2,8 327
1996 112,5 0,2 0,3 33,8 196,8 12,6 4,9 361
1997 108,3 0,0 0,0 24,1 206,7 8,0 2,5 350
1998 110,0 0,0 0,1 24,9 140,1 8,4 7,3 291
1999 93,8 0,0 0,0 29,8 116,2 5,9 4,5 250
2000 87,3 0,0 0,0 31,6 123,4 5,1 9,8 257
2001 86,3 0,0 0,2 26,4 112,6 3,1 10,8 239
2002 1,0 0,0   15,1 98,0 5,2 15,5 135
2003 32,6 0,0   10,7 57,7 5,0 14,3 120
2004 21,8 0,0 0,0 8,7 56,9 2,5 13,9 104
1Valeur convertie en poids (en présumant un poids de 0,7 kg).

Pêche récréative

La répartition du sébaste à dos épineux dans les eaux côtières relativement peu profondes fait de cette espèce une proie courante pour les pêcheurs récréatifs, en particulier dans le détroit de Georgia. Bien que les sébastes à dos épineux puissent être capturés toute l’année, la plupart des prises ont lieu durant les mois d’été, lorsque les activités de pêche récréative battent leur plein. Les sébastes à dos épineux sont capturés dans le cadre de la pêche récréative dirigée aux sébastes, ou comme prises accessoires dans le cadre de pêches visant d’autres espèces, principalement les saumons.

Le nombre de sébastes à dos épineux capturés dans le cadre de la pêche récréative pourrait avoir diminué au cours des dernières années, notamment à cause de leur plus faible abondance globale dans les eaux intérieures, mais également en raison de la réduction générale de la participation des pêcheurs à la pêche récréative dans le détroit de Georgia, des plus faibles limites des prises dans l’ensemble de la Colombie–Britannique et de la récente mise en place des ACS (Maynard, comm. pers., 2005).

Pour évaluer les prises récréatives dans la région du Pacifique, on mène chaque année une enquête auprès des pêcheurs dans certaines parties du détroit de Georgia et, tous les 5 ans, on recueille des données sur toute la côte dans le cadre d’une enquête postale sur la pêche au Canada. Pour la première fois, en 2000, l’Enquête sur la pêche récréative au Canada a fait état des prises (en nombre de poissons) de sébastes (toutes espèces confondues) par zone de gestion (tableau 11).

Tableau 11. Résultats de l’Enquête sur la pêche récréative au Canada concernant les prises de sébastes (toutes espèces confondues) en nombre de poissons, en 2000.
Eaux extérieures Nombre total de sébastes (toutes espèces confondues) 346 022
  Îles de la Reine–Charlotte 30 421
  Région côtière nord 51 060
  Région côtière centrale 68 582
  Baie Barkley 80 899
Eaux intérieures Nombre total de sébastes (toutes espèces confondues) 530 630
  Détroit de Johnstone 84 099
  Détroit de Georgia 446 531

L’enquête menée auprès des pêcheurs du détroit de Georgia a permis d’estimer depuis 1986 les prises récréatives annuelles (en nombre de poissons), principalement de saumons, mais aussi, dans une moindre mesure, de poissons de fond et d’autres espèces. La durée de l’enquête et le nombre de lieux de débarquements visités varient d’une année à l’autre, mais, certaines années, les enquêteurs ont surveillé jusqu’à 50 lieux de débarquement du détroit de Georgia, depuis Sooke jusqu’à la baie Brown. À partir des résultats de l’enquête, on estime le nombre de sébastes à dos épineux en multipliant le total des prises de sébastes par 32 % (Collicutt et Shardlow, 1992), puis en convertissant ces valeurs en poids en appliquant un facteur de conversion moyen (0,7 kg). D’après l’enquête menée auprès des pêcheurs du détroit de Georgia, les prises de sébastes à dos épineux étaient estimées à environ 9 t en 2004.

Les estimations concernant la pêche récréative effectuées en 2000 dans le cadre de l’Enquête sur la pêche récréative au Canada et de l’enquête menée auprès des pêcheurs du détroit de Georgia (région du Pacifique) affichent des divergences, mais on ne dispose d’aucun autre moyen de vérifier les prises pour ce type de pêche. Les estimations extrapolées concernant les prises de sébastes à dos épineux (valeurs multipliées par 32 % de la proportion de tous les sébastes qui sont des sébastes à dos épineux, puis par un poids moyen de 0,7 kg) fondées sur l’Enquête sur la pêche récréative au Canada (eaux intérieures) sont de l’ordre de 119 t, alors que celles fondées sur l’enquête dans la région du Pacifique sont de 32 t. En 2004, les prises de sébastes à dos épineux étaient estimées à 9 t d’après les résultats de l’enquête menée auprès des pêcheurs du détroit de Georgia.

En 2000, d’après une extrapolation des résultats de l’enquête nationale, on a estimé à 78 t les prises récréatives de sébastes à dos épineux dans la zone extérieure.

De manière générale, il existe de nombreuses incertitudes en ce qui touche les estimations des prises récréatives de sébastes à dos épineux. L’efficacité de la gestion des pêches récréatives est par conséquent difficile à évaluer.

Pêches et connaissances traditionnelles autochtones

Peu de renseignements détaillés sont disponibles sur l’utilisation traditionnelle actuelle ou historique du sébaste à dos épineux par les nombreuses bandes des Premières nations qui habitent la côte de la Colombie–Britannique. Compte tenu de la disponibilité de l’espèce pour la pêche, on croit qu’elle a toujours représenté une composante importante des pêches autochtones. Les sébastes à dos épineux ont probablement été pêchés intentionnellement et accessoirement dans le cadre de pêches visant d’autres espèces, notamment les autres espèces de sébastes, le flétan et la morue–lingue. Les premiers ethnographes reconnaissaient tous l’importance de « divers spécimens de morue » pour les différentes Premières Nations de la région côtière (Boas, 1895), mais, d’après Stewart (1975), les documents ethnographiques anciens ne font aucune référence explicite aux sébastes en tant que sous–groupe (Stewart, 1975). Les documents archéologiques qui déduisent l’existence de sébastes d’après la présence d’otolithes, de crânes et d’os de la ceinture pelvienne limitent généralement le classement au genre (soit Sebastes). On ne dispose donc pas de données archéologiques au rang de l’espèce (Stewart, 1975).

Sommaire des prises

En somme, les registres historiques des prises de sébastes à dos épineux et d’autres espèces de sébastes ne sont pas précis jusqu’au rang de l’espèce, et les sébastes à dos épineux sont généralement inclus avec d’autres espèces de poissons de fond ou de sébastes. La remise à l’eau de sébastes, notamment de sébastes à dos épineux, a fort probablement eu lieu dans le passé, mais on ignore les taux de rejets qui avaient cours avant la mise en place des programmes d’observation systématique des pêches au chalut, en 1995, d’observation partielle des pêches aux lignes, en 1999, et de la surveillance vidéo systématique appuyant les données des registres, en 2006. On sait que le taux de mortalité associé à la remise à l’eau est élevé dans le cadre de toutes les pêches. À l’heure actuelle, on l’évalue à 100 %. Les débarquements ont en général atteint un sommet à la fin des années 1980 dans les eaux intérieures et au début des années 1990 dans les eaux extérieures, pour ensuite connaître un déclin (figure 10). Les prises récréatives et l’effort de pêche par espèce ne peuvent être estimés sur une base annuelle pour toutes les zones de la région côtière, et les prises réalisées dans le cadre de la pêche autochtone sont inconnues.

TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS

Sources d’information

Les données sur les prises et l’effort de pêche consignées dans les registres des pêcheurs commerciaux aux lignes de sébastes sont intégrées à la base de données PacHarvHL du MPO. Les résultats des relevés scientifiques sont conservés dans la base de données GFBio du MPO. Quant aux vidéos réalisées à bord de submersibles et aux observations visuelles, elles sont conservées dans la base de données PacGFVideo du MPO.

Abondance

Relevés au chalut de fond

Des relevés au chalut de fond effectués en Colombie–Britannique sont utilisés pour estimer la biomasse des sébastes à dos épineux. Ces estimations doivent être considérées comme représentant la biomasse minimale, car les chaluts ne peuvent effectuer de relevés dans les récifs rocheux, qui constituent le principal type d’habitat du sébaste à dos épineux. La capturabilité des sébastes à dos épineux dans les chaluts est inférieure à 1. La figure 9 illustre les zones balayées par des chaluts au large de la Colombie–Britannique, et le tableau 12 montre les estimations correspondantes de la biomasse obtenues par échantillonnage aléatoire stratifié auquel a été appliquée la méthode bootstrap à partir des relevés au chalut de fond. L’estimation de la biomasse minimale effectuée à partir des relevés au chalut pour le sébaste à dos épineux, dans les eaux extérieures, est de 407 t.

Figure 9. Zones de relevé au chalut de fond en Colombie–Britannique.

Carte illustrant les zones de relevé au chalut de fond en Colombie Britannique.
Tableau 12. Estimations de la biomasse fondées sur l’échantillonnage aléatoire stratifié selon la méthode bootstrap à partir des relevés au chalut de fond. L’erreur relative est le coefficient de variation des estimations obtenues par méthode bootstrap. Il s’agit d’une estimation minimale basée uniquement sur un fond chalutable.
    Indice IC IC Erreur
Relevé Année médian (t) (limite inf.) (limite supp.) relative
Côte ouest, Î. V. (peu profond) 2004 61 23 182 0,49
Côte ouest, Î. V. (profond) 2003 0 0 0
Détroit de la Reine–Charlotte – synoptique 2004 230 94 732 0,51
Détroit d’Hécate 2003 116 45 338 0,50

Relevé au chalut des assemblages du détroit d’Hécate

Le relevé au chalut du détroit d’Hécate est stratifié par aire et par profondeur et réalisé au moyen de stations fixes à l’intérieur des strates de profondeur (Choromanski et al., 2002). La grille d’échantillonnage (10 NM2) s’étend dans tout le détroit d’Hécate, entre les îles de la Reine–Charlotte et le continent, de l’île Dundas jusqu’à la baie Juan Perez (figure 10). De 82 à 105 traits de chalut ont été effectués au cours des 11 relevés réalisés entre 1984 et 2003. Seule une faible proportion des traits a permis de capturer des sébastes à dos épineux au cours de ce relevé en raison des types de fond à relief émoussé (chalutable) visés. Les sébastes à dos épineux se regroupent dans des milieux de récifs rocheux, et on ne les trouve habituellement pas dans ces zones au relief émoussé.

Le tableau 13 présente les estimations de la biomasse des sébastes à dos épineux issues des relevés au chalut de fond. Ces estimations doivent être considérées comme un minimum, car le relevé n’est pas effectué dans les zones de récifs rocheux, habitat principal des sébastes à dos épineux. Des biomasses aussi faibles que 14 t et aussi élevées que 258 t ont été estimées dans l’aire balayée du détroit d’Hécate.

Figure 10. Relevé des assemblages de la région du détroit d’Hécate (de 1984 à 2003) montrant la répartition et les taux de capture des sébastes à dos épineux. La latitude et la longitude sont indiquées à l’extérieur de la carte.

Carte illustrant un relevé des assemblages de la région du détroit d’Hécate de 1984 à 2003 montrant la répartition et les taux de capture des sébastes à dos épineux.
Tableau 13. Biomasse en tonnes de sébastes à dos épineux, par année, issue des estimations obtenues à partir du relevé par chalut de fond des assemblages du détroit d’Hécate. Le tableau présente la valeur médiane de la biomasse (t) et les limites inférieure et supérieure de l’intervalle de confiance à 95 %.
Année Médiane IC – limite inférieure IC – limite supérieure
1984 43 14,19 114,68
1987 194 68,06 631,22
1989 258 72,40 718,35
1991 98 25,26 282,15
1993 184 43,12 715,53
1995 60 25,88 155,14
1996 64 29,05 125,84
1998 71 27,96 202,44
2000 124 44,12 301,25
2002 14 4,01 28,30
2003 116 40,92 315,01

Relevé visuel par caméra remorquée dans le détroit de Georgia

Un relevé visuel a été réalisé en 2003, dans une partie du détroit de Georgia (figure 11). Une méthode d’échantillonnage aléatoire stratifié a été employée : l’aire à examiner a été divisée en 2 strates de profondeur de 10 à 50 m et de 51 à 100 m, puis superposée d’une grille de 1 km² (Martin et Yamanaka, 2004). Au total, 22 blocs ont été choisis au hasard dans chaque strate de profondeur. Les transects effectués dans chaque bloc ont visé les zones de fond dur et/ou de pente abrupte.

Figure 11. Emplacement des transects du relevé visuel par caméra remorquée dans le détroit de Georgia en 2003.

Carte illustrant l’emplacement des transects du relevé visuel par caméra remorquée dans le détroit de Georgia en 2003.

La densité de sébastes à dos épineux dans les 42 transects, tous types d’habitat confondus, était d’environ 4 226 individus par km². Cependant, les densités spécifiques de l’habitat de sol rocheux et des rochers étaient respectivement de 12 283 individus par km² et de 7 632 individus par km². Le tableau 14 montre un résumé des statistiques liées à ces densités. En utilisant les estimations de la densité pour tous les types d’habitat, on calcule que l’abondance de sébastes à dos épineux est de 2,23 millions d’individus dans toute la zone de relevé (527 km²).

Tableau 14. Densités de sébastes à dos épineux estimées à partir du dénombrement visuel au moyen d’un véhicule téléguidé dans le détroit de Georgia en 2003.
Densité des individus par km² Fond rocheux Rochers Galets Grossier mixte Sable Tous types d’habitat
Moyenne 12,283 7,632 252 405 5,506 4,226
Erreur–type 6,239 2610 252 110 5,506 1,364
Médiane 0 0 0 146 0 0
Écart–type 24,163 14,059 758 594 18,264 8,521
Portée 69,988 50,789 2275 2370 60,576 45,902
Minimum 0 0 0 3 0 0
Maximum 69,988 50,789 2,275 2,373 60,576 45,902
IC (95 %) 13,381 5,348 582 226 12,27 2,762

Relevé visuel effectué à bord d’un submersible dans la baie Juan Perez

Un relevé visuel effectué à bord d’un submersible à été réalisé dans la baie Juan Perez, du côté est des îles de la Reine–Charlotte, en mai 2005 (figure 12) (Yamanaka, données inédites). L’aire a été divisée en une grille de relevé de 2 km², et chaque bloc de la grille a été stratifié par type d’habitat. Des blocs ont ensuite été choisis au hasard pour être examinés. Des transects ont été parcourus en plongée à l’intérieur de chaque bloc, à bord du submersible Aquarius, pour dénombrer visuellement les sébastes à dos épineux. Des méthodes avec transects linéaires ont été utilisées pour estimer la densité et l’abondance des sébastes (Buckland et al., 1993). Des fonctions de densité de probabilité (FDP) sont élaborées à partir des observations et combinées aux estimations de la longueur de la ligne pour estimer la densité des populations de sébastes à dos épineux (Thompson, 1992).

Figure 12. Emplacements des plongées en submersible de 2005 effectuées dans la baie Juan Perez, près des îles de la Reine–Charlotte.

Carte illustrant les emplacements des plongées en submersible effectuées dans la baie Juan Perez, près des îles de la Reine–Charlotte, en 2005.

L’habitat a été évalué au moyen d’un indice de position bathymétrique (IPB) dérivé de données bathymétriques multifaisceaux et amélioré par un filtre de rétrodiffusion (Weiss, 2001). Les valeurs d’IPB aux échelles fine et grossière ont identifié les sommets de crête et les crêtes et, avec l’ajout de la rétrodiffusion, les zones de fond meuble ont été exclues de l’analyse. Trois milieux ont été identifiés : les sommets de crêtes rocheuses, les crêtes rocheuses et les zones de pente douce.

Les transects effectués à bord du submersible ont été superposés aux cartes de l’habitat et partitionnés par type d’habitat. Des FDP ont été élaborées à partir des observations de sébastes à dos épineux, par type d’habitat, et les densités ont été estimées (Yamanaka et Grandin, données inédites). Ces densités ont ensuite été étendues à une estimation de l’abondance pour chaque zone d’habitat de la baie Juan Perez. En additionnant les estimations de l’abondance par type d’habitat, on obtient une abondance totale de sébastes à dos épineux de 2 078 160 individus dans la zone étudiée (217,63 km²) de la baie Juan Perez (Yamanaka et Grandin, données inédites).

En résumé, les estimations de l’abondance des sébastes à dos épineux issues des relevés au chalut de fond sont très basses par rapport à celles obtenues à partir des relevés visuels. Cette différence est due à l’habitat préféré de ces sébastes, composé de récifs rocheux complexes non chalutables. Les relevés au chalut ont été effectués dans des milieux chalutables au relief émoussé et au fond meuble, tandis que les relevés visuels ont été réalisés dans des milieux non chalutables.

Les estimations de l’abondance calculées à partir des relevés visuels proviennent de 2 petites zones : l’une dans la partie sud du détroit de Georgia, qui est exploitée depuis très longtemps, et l’autre près des îles de la Reine–Charlotte, où la pêche est relativement peu intense. Au minimum, selon les relevés visuels, il y a 4,4 millions d’individus : 2,1 millions dans la baie Juan Perez et 2,3 millions dans le détroit de Georgia.

Fluctuations et tendances

Relevés scientifiques

Relevés de l’ENS de la CIFP

La Commission internationale du flétan du Pacifique (CIFP) réalise chaque année une évaluation normalisée des stocks (ENS) par relevés à la palangre dans le but de connaître l’abondance des stocks de flétans du Pacifique. En 1995 et chaque année depuis 2003, on a recueilli des données sur les prises d’espèces autres que le flétan (Yamanaka et al., 2004; Lochead et al., 2006). En 1995, l’emplacement des traits de pêche était différent de celui des traits réalisés en 2003 et en 2004 (partie gauche de la figure 13). Seuls les sites communs à toutes les années de relevé ont servi au calcul de l’indice de CPUE (partie droite de la figure 15).

Ce relevé a été effectué à des profondeurs plus grandes que celles habituellement occupées par les sébastes à dos épineux; c’est pourquoi les captures ont été peu nombreuses (figure 14), et la variabilité sur le plan de l’abondance moyenne, élevée (figure 15). Aucune tendance de l’abondance n’a été observée au cours des années des relevés (figure 15).

Figure 13. Emplacement des sites de relevé de l’ENS de la CIFP en 1995, 2003 et 2004 en Colombie–Britannique (partie gauche). Les cercles vides représentent les sites de relevé en 1995, et les cercles pleins, les sites de relevé en 2003 et en 2004. Seuls les sites étudiés à chaque relevé sont inclus dans le calcul de l’indice de CPUE (partie droite).

Deux cartes, la première illustre l’emplacement des sites de relevé de l’évaluation normalisée des stocks de la Commission internationale du flétan du Pacifique pour 1995, 2003 et 2004 en Colombie–Britannique, l’autre illustre les sites étudiés à chaque relevé qui ont été  inclus dans le calcul de l’indice de CPUE.

Figure 14. Répartition spatiale des taux de capture de sébastes à dos épineux tirés des relevés combinés de 2003 et 2004, réalisés dans le cadre de l’ENS de la CIFP en Colombie–Britannique.

 Carte illustrant la répartition spatiale des taux de capture de sébastes à dos épineux tirés des relevés combinés de 2003 et 2004, réalisés dans le cadre de l’évaluation normalisée des stocks de la Commission internationale du flétan du Pacifique en Colombie–Britannique.

Figure 15. Taux moyens de capture de sébastes à dos épineux par année et intervalles de confiance à 95 % d’après les relevés effectués aux fins de l’ENS de la CIFP. La pente de la courbe de régression n’est pas significativement différente de zéro (r² = 0,0001, F = 0,03, df = 1,213, p = 0,86).

Graphique indiquant les taux moyens de capture de sébastes à dos épineux par année et intervalles de confiance à 95 pour cent d’après les relevés effectués aux fins de l’évaluation normalisée des stocks de la Commission internationale du flétan du Pacifique.
Tableau 15. Sommaire des statistiques sur les taux de capture de sébastes à dos épineux, exprimés en nombre de poissons par longueur de ligne, par année, aux fins de l’ENS de la CIFP réalisée en Colombie–Britannique.
Taux de capture (nbre poissons par longueur de ligne) 1995 2003 2004
Moyenne 0,11 0,09 0,11
Erreur–type 0,05 0,04 0,06
1er quartile 0 0 0
Médiane 0 0 0
3e quartile 0 0 0
Mode 0 0 0
Écart–type 0,48 0,32 0,53
Variance 0,23 0,1 0,28
Minimum 0 0 0
Maximum 2,8 1,5 3,75
Nombre total de traits 81 67 67
Intervalle de confiance (95 %) 0,11 0,08 0,13

Relevés scientifiques de sébastes aux yeux jaunes par navires affrétés

Des navires scientifiques affrétés effectuant des relevés pour établir l’indice d’abondance des sébastes aux yeux jaunes en 1997 et 1998 ainsi qu’en 2002 et 2003 ont également intercepté des sébastes à dos épineux (Kronlund et Yamanaka, 2001; Yamanaka et al., 2004). Les premiers relevés ont eu lieu en septembre 1997 et en mai 1998 dans 4 sites : 2 à l’ouest des îles de la Reine–Charlotte et 2 à l’extrémité nord de la côte ouest de l’île de Vancouver (figure 16). Ces relevés ont été suivis, 5 ans plus tard, par d’autres relevés effectués en septembre 2002 et en mai 2003. Les indices de CPUE pour les sébastes à dos épineux sont présentés à la figure 17 et au tableau 16. L’indice de CPUE est très variable, mais il y a une tendance négative significative des taux de capture dans la série de relevés de 1997 à 2003.

Figure 16. Quatre sites de relevé des populations de sébastes aux yeux jaunes par navire de pêche affrété en 1997–1998 et 2002–2003. Regroupés par paires (un site fortement exploité et un site peu exploité), les sites se trouvent au large des îles de la Reine–Charlotte (Tasu et Flamingo) et au nord–ouest de l’île de Vancouver (Triangle et Topknot).

Carte illustrant quatre sites de relevé des populations de sébastes aux yeux jaunes par navire de pêche affrété de 1997 à 1998 et de 2002 à 2003. Les sites regroupés par paires (un site fortement exploité et un site peu exploité), Tasu et Flamingo, se trouvent au large des îles de la Reine–Charlotte et les sites Triangle et Topknot, se trouvent au nord–ouest de l’île de Vancouver.

Figure 17. Taux moyens de capture de sébastes à dos épineux et intervalles de confiance à 95 % tirés des relevés par navires affrétés réalisés dans la zone extérieure. La pente de la courbe de tendance est significativement différente de zéro (r² = 0,075, F = 13,37, df = 1,165, p = 0,003 *).

Graphique illustrant les taux moyens de capture de sébastes à dos épineux et intervalles de confiance à 95 pour cent tirés des relevés par navires affrétés réalisés dans la zone extérieure.
Tableau 16. Résumé des statistiques pour les prises de sébastes par unité d’effort des navires affrétés.
Sébastes à dos épineux Aut. 1997 Print. 1998 Aut. 2002 Print. 2003
Moyenne 1,85 1,53 0,33 0,94
Erreur–type 0,467 0,2518 0,0906 0,2537
1er quartile 0 0 0 0
Médiane 0,8 0,8 0 0,2
3e quartile 2,6 2,5 0,4 0,7
Mode 0 0 0 0
Écart–type 2,6004 1,7262 0,6144 1,6639
Variance 6,7619 2,9796 0,3775 2,7686
Minimum 0 0 0 0
Maximum 9,4 6 2,6 6,6
Nombre total de traits 31 47 46 43
Intervalle de confiance (95 %) 0,9538 0,5068 0,1825 0,5121

Relevé au chalut de fond des assemblages du détroit d’Hécate (voir la section Abondance)

L’indice de CPUE de sébastes à dos épineux, tiré du relevé au chalut de fond des assemblages du détroit d’Hécate, est montré à la figure 18. Les moyennes établies en 2 et 3 étapes de la série des CPUE indiquent une tendance à la baisse du milieu des années 1980 au milieu des années 2000 (figure 19).

Figure 18. Indices relatifs (médiane établie par méthode bootstrap) pour le sébaste à dos épineux issus du relevé au chalut de fond d’assemblages d’espèces multiples du détroit d’Hécate. Les lignes verticales représentent les intervalles de confiance à 95 % établis par méthode bootstrap. Les chiffres au–dessus de chaque point indiquent le nombre de traits pour lesquels des sébastes à dos épineux ont été capturés et le nombre total de traits dans le relevé (chiffres du haut) ainsi que le poids total des prises (kg) de sébastes à dos épineux (chiffres du bas).

Graphique indiquant les indices relatifs de capture par unité d'effort (médiane établie par méthode bootstrap) pour le sébaste à dos épineux issus du relevé au chalut de fond d’assemblages d’espèces multiples du détroit d’Hécate.

Figure 19. Indices relatifs pour le sébaste à dos épineux issus de la série des CPUE du relevé d’assemblages multi–espèces du détroit d’Hécate (de la figure 18), dont la moyenne est établie en 2 et 3 étapes.

Graphique indiquant les indices relatifs de capture par unité d'effort pour le sébaste à dos épineux du relevé d’assemblages multi–espèces du détroit d’Hécate, dont la moyenne est établie en deux et trois étapes.

Relevés à la palangre dans le détroit de Georgia

Des relevés à la palangre ont été effectués dans le détroit de Georgia afin d’élaborer un indice d’abondance indépendant de la pêche et de fournir des données biologiques pour l’évaluation des paramètres des populations dans cette zone (Lochead et Yamanaka, 2004, 2006, 2007). Ces relevés ont été réalisés en 2003 et 2004 dans les secteurs statistiques (SS) 12 et 13 du MPO ainsi que dans les SS 14 à 20, 28 et 29 en 2005 (figure 20). Dans les secteurs 12 et 13, on ne note aucune différence de CPUE d’un relevé à l’autre (Lochead et Yamanaka, 2006). Cependant, l’indice de CPUE de sébastes à dos épineux est significativement moins élevé dans la partie sud du détroit (étudiée en 2005) que dans la partie nord (étudiée en 2004) (figure 21 et tableau 17).

Figure 20. Taux de capture du relevé à la palangre (nombre de sébastes à dos épineux par longueur de ligne) selon l’emplacement des traits. Le relevé a été effectué dans la partie nord en 2003 et 2004 et dans la partie sud en 2005.

Carte illustrant le taux de capture du relevé à la palangre pour le sébaste à dos épineux par longueur de ligne selon l’emplacement des traits.

Figure 21. CPUE d’après le relevé à la palangre, par année, dans le détroit de Georgia. Le relevé a été effectué dans le nord (SS 12 et 13) en 2003 et 2004 et dans le sud (SS 14 à 20, 28 et 29) en 2005, ce qui peut avoir eu une incidence sur les taux de prise relatifs.

Graphique indiquant les captures par unité d’effort d’après le relevé à la palangre, par année, dans le détroit de Georgia.

 

Tableau 17. Résumé des statistiques liées au taux de prise de sébastes à dos épineux du relevé à la palangre effectué dans le détroit de Georgia, par année. Le relevé a été réalisé dans la partie nord du détroit de Georgia en 2003 et 2004 et dans la partie sud en 2005.
Sébastes à dos épineux 2003 2004 2005
Moyenne 3,33 3,26 0,82
Erreur-type 0,4751 0,4320 0,1552
1erquartile 0 0,50 0
Médiane 1,75 2,00 0
3erquartile 4,50 5,00 1,00
Mode 0 0 0
Écart-type 4,2493 3,4561 1,4641
Variance 18,0566 11,9444 2,1434
Minimum 0 0 0
Maximum 23 13,5 9
Nombre total de traits 80 64 89
Intervalle de confiance (95 %) 0,9456 0,8633 0,3084
Différence entre les années : test Kruskal-Wallis, H = 35,3324, p < 0,0001**, df = 2

 

Relevés réalisés à bord de submersibles dans le détroit de Georgia

En 1984 et en 2003, des chercheurs ont effectué des relevés en submersible dans le but de déterminer l’indice d’abondance des sébastes côtiers des régions de la baie Desolation et de Sechelt, dans le détroit de Georgia (figure 22 et tableau 18) (Richards et Cass, 1985; Yamanaka et al., 2004). La figure 23 présente une comparaison du nombre de poissons observés par transect entre les 3 mêmes sites et profondeurs examinés en 1984 et en 2003. Les 2 relevés ont indiqué une baisse significative (p < 0,001) du nombre de sébastes à dos épineux par transect.

Figure 22. Emplacement des relevés effectués en submersible en 1984 et en 2003 dans le détroit de Georgia.

Carte illustrant l’emplacement des relevés effectués en submersible en 1984 et en 2003 dans le détroit de Georgia.

Figure 23. Dénombrement visuel des sébastes à dos épineux par transect au cours des plongées en submersible effectuées en 1984 et 2003 dans le détroit de Georgia (Yamanaka et al., 2004).

Graphique indiquant les résultats du dénombrement visuel des sébastes à dos épineux par transect au cours des plongées en submersible effectuées en 1984 et 2003 dans le détroit de Georgia
Tableau 18. Résumé des statistiques liées au dénombrement des sébastes à dos épineux par transect au cours des plongées en submersible effectuées en 1984 et 2003 (Yamanaka et al., 2004).
 Dénombrement par transect Sébastes
  1984 2003
Moyenne 47,4 16,7
Erreur–type 10,79 3,36
Médiane 38 11,5
Écart–type 49,44 15,01
Variance 2443,95 225,19
Portée 232 59
Minimum 9 0
Maximum 241 59
Niveau de confiance (95 %) 22,50 7,02

Relevés par pêche à la turlutte

Détroit de Johnstone

Des relevés ont été effectués par pêche à la turlutte en 1986, 1987, 1988, 1992 et 2004 dans 10 sites d’étude dans la région du détroit de Johnstone, dans le détroit de Georgia (figure 24) (Hand et Richards, 1989; Yamanaka et Richards, 1993; Yamanaka, données inédites). Les sébastes à dos épineux ont été visés par ces relevés. Les données sur les CPUE issues de ces relevés ont été utilisées pour établir l’indice d’abondance des sébastes à dos épineux et sont indiquées à la figure 25 et au tableau 19.

Figure 24. Sites des relevés par pêche à la turlutte dans le détroit de Johnstone (Yamanaka et Richards, 1993).

Carte illustrant les sites des relevés par pêche à la turlutte dans le détroit de Johnstone.

Figure 25. Logarithme(2) du nombre médian de CPUE (nombre de prises non nulles de sébastes à dos épineux par minute) et intervalles de confiance à 95 % pour tous les sites et profondeurs, par année, d’après le relevé par pêche à la turlutte dans le détroit de Johnstone pour le sébaste à dos épineux. La pente de la droite de régression (b), le taux de variation annuel (r) et le taux de variation de la série (R) sont indiqués au–dessus du graphique. La proportion de prises nulles est indiquée au bas du diagramme, en rouge, avec le nombre total de traits non nuls, en bleu.

Graphique indiquant un logarithme(2) du nombre médian de capture par unité d’effort (nombre de prises non nulles de sébastes à dos épineux par minute) et intervalles de confiance à 95 pour cent pour tous les sites et profondeurs, par année, d’après le relevé par pêche à la turlutte dans le détroit de Johnstone pour le sébaste à dos épineux.
Tableau 19. Résumé des statistiques liées aux CPUE de sébastes à dos épineux (nombre de sébastes pêchés par minute) pour toutes les profondeurs des relevés par pêche à la turlutte effectués dans les sites d’étude du détroit de Johnstone.
Sébastes à dos épineux 1986 1987 1988 1992 2004
Moyenne 0,316 0,139 0,245 0,262 0,088
1er quartile 0,091 0,042 0,120 0,100 0,000
Médiane 0,200 0,119 0,217 0,200 0,051
3e quartile 0,500 0,208 0,320 0,350 0,140
Minimum 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
Maximum 1,500 0,818 1,429 2,000 0,543
Nombre total de traits 106 108 102 125 101

Les CPUE de sébastes à dos épineux, dans les premiers relevés de 1986 à 1988, sont hautement variables, mais, à mesure que la série chronologique progresse, une tendance significative de déclin devient évidente. Le taux de déclin, pour la série de 1986 à 2004, est de 58 %. Le déclin en ce qui concerne les taux de capture au fil du temps n’est pas linéaire pour la période de 18 ans, en raison de la diminution du quota de pêche entre 1991 et 2004 et, en particulier, depuis 2002, lorsque les quotas ont été réduits de 75 % par rapport à l’année précédente.

Détroit de Georgia

Des relevés par pêche à la turlutte visant à établir l’indice d’abondance de morues–lingues ont été réalisés dans le sud du détroit de Georgia, dans les SS 18 et 19 (figure 26). La pêche à la turlutte a été effectuée dans les sites d’étude à 2 intervalles de profondeur, un peu profond de 1 à 25 m et un profond de 25 à 50 m, en 1993 et 2005. Les relevés ont été examinés sur le plan des taux de capture des sébastes à dos épineux (figure 27 et tableau 20) (Yamanaka et Murie, 1995; Haggarty et King, 2005). Il y a eu des déclins significatifs des CPUE entre 1993 et 2005, selon le test Kruskal–Wallis : p = 0,003 en zones peu profondes et p < 0,001 en zones profondes (Haggerty et King, 2005).

Figure 26. Emplacement des relevés par pêche à la turlutte visant la morue–lingue dans les SS 18 et 19 du sud du détroit de Georgia (Haggarty et King, 2005).

Carte illustrant l’emplacement des relevés par pêche à la turlutte visant la morue lingue dans les secteurs statistiques 18 et 19 du sud du détroit de Georgia.

Figure 27. Taux de capture des sébastes à dos épineux lors des relevés par pêche à la turlutte visant la morue–lingue dans la partie sud du détroit de Georgia, par année. Les CPUE dans les intervalles de profondeur peu profond (de 1 à 25 m) (partie gauche) et profond (de 25 à 50 m) (partie droite) sont indiquées par année (Haggarty et King, 2005).

Deux graphiques indiquant les taux de capture des sébastes à dos épineux lors des relevés par pêche à la turlutte visant la morue lingue dans la partie sud du détroit de Georgia, par année. Un des graphiques indique les captures par unité d’effort pour un intervalle de profondeur peu profond de 1 à 25 mètres, et l’autre, les captures par unité d’effort pour un intervalle de profondeur profond de 25 à 50 mètres.
Tableau 20. Statistiques descriptives des sébastes à dos épineux pour le taux de capture lors des relevés par pêche à la turlutte visant la morue–lingue (Yamanaka et Murie, 1995; Haggarty et King, 2005).
CPUE – sébastes 1993 2005 1993 2005
  Zones peu profondes Zones profondes
N 52 16 52 18
IC 95 % – L. INF. 2,4629 0 6,9844 0,1943
MOYENNE         4,335 0 9,645 1,1111
IC 95 % – L. SUPP. 6,2071 0 12,306 2,0279
ÉCART–TYPE            6,7245 0 9,5566 1,8436
CV              155,12   99,083 165,92
MINIMUM           0 0 0 0
MÉDIANE         2,795 0 6,16 0
MAXIMUM           37,5 0 46,15 6

Résumé des indices d’abondance des relevés

On a noté une tendance à la baisse de l’abondance des sébastes à dos épineux dans tous les relevés qui permettaient d’établir avec fiabilité l’indice des populations (tableau 21). Les relevés dont la fiabilité est relativement élevée sont conçus spécialement pour établir l’indice des espèces vivant dans des récifs peu profonds, comme le sébaste à dos épineux. Les relevés à la turlutte et à la palangre dans le détroit de Georgia visent les espèces vivant dans des récifs peu profonds, mais, dans le premier cas, le relevé de 2005 comportait un taux d’échantillonnage très bas, tandis que dans le second, la série chronologique ne fait que commencer. Différentes zones ont été examinées au début et à la fin de la série chronologique, et la fiabilité de ce relevé s’améliorera avec le temps, à mesure que davantage d’observations seront réalisées. Le relevé à la palangre de la CIFP, le seul qui n’indique pas de tendance à la baisse, a été effectué dans des zones plus profondes que celles normalement fréquentées par les sébastes à dos épineux; c’est pourquoi il y a eu moins de captures et davantage de variabilité.

En raison de la longue période pendant laquelle cette espèce a été exploitée et de ses longs stades vitaux, des déclins sur le plan de l’abondance se sont probablement produits avant la période couverte par les données relevées. Les déclins observés ont eu lieu au cours d’une période de moins de une génération (environ 25 ans).

Tableau 21. Résumé des relevés utilisés pour établir l’indice d’abondance des sébastes à dos épineux en Colombie–Britannique. Les relevés sont classés par type d’engin, et le tableau présente la période couverte par le relevé, la tendance de l’indice d’abondance et des commentaires sur la fiabilité relative du relevé pour établir l’indice des sébastes à dos épineux. Il comprend également certains commentaires sur l’évaluation de la fiabilité.
Relevé Engin Période Tendance Fiabilité Commentaires
Relevé par pêche à la turlutte du détroit de Johnstone (fig. 27) Canne à pêche et moulinet 1986–1988 1992, 2004 –58 % au cours de la période Élevée Relevé dirigé, série chronologique la plus longue
Relevé par pêche à la turlutte de la morue–lingue dans le sud du détroit de Georgia (fig. 29) Canne à pêche et moulinet 1993, 2005 Baisse significative en 2005 Élevée Équipement d’échantillonnage approprié, mais faible échantillonnage en 2005.
Relevé en submersible du détroit de Georgia (fig. 25) Submersible à trois personnes 1984, 2003 Baisse significative en 2003 Moyenne Relevé dirigé à 20 ans d’intervalle, mais faible couverture spatiale
ENS du flétan de la CIFP (fig. 17) palangre  1995, 2003, 2004 Aucune tendance Faible Profondeurs visées plus grandes que celle qu’occupent les sébastes à dos épineux, prises généralement faibles, variabilité élevée
Relevés par navires scientifiques affrétés (fig. 19) palangre 1997, 1998, 2002, 2003 Baisse significative de 25 % depuis le premier relevé Moyenne Vise des profondeurs plus grandes que celles que préfèrent les sébastes à dos épineux
Relevé à la palangre du détroit de Georgia (fig. 23) palangre 2003, 2004, 2005 Baisse en 2005 par rapport à 2003 et 2004 Faible Série chronologique courte, zone étudiée différente en 2005
Relevé au chalut de fond des assemblages du détroit d’Hécate (fig. 20, 21) chalut de 1984 à 2003 Déclin de 50 % depuis le premier relevé Moyenne Les chaluts ne sont pas efficaces pour recueillir des échantillons dans les milieux de haut relief et de fond dur où vivent des sébastes à dos épineux

Données sur les prises commerciales sur toute la côte

Prises commerciales et effort

Les tendances démographiques des sébastes à dos épineux peuvent être tirées des données sur les prises et l’effort de pêche consignées dans les registres des pêcheurs commerciaux aux lignes de sébastes. Il s’agit de la plus longue série chronologique de données disponibles sur les CPUE. Les données sur les CPUE provenant de la pêche commerciale aux lignes des sébastes sont montrées à la figure 28, par type d’engin et par zone (tableaux 22 et 23).

Les tendances en matière de CPUE ont baissé significativement pour la pêche à la ligne à main dans la zone intérieure et augmenté significativement pour la pêche à la palangre dans les zones intérieure et extérieure (figure 28).

Figure 28. Données sur les prises commerciales de sébastes à dos épineux en fonction du type d’engin de pêche (ligne à main et palangre) et de la zone (intérieure et extérieure) dans l’industrie de la pêche aux lignes ciblant le sébaste aux yeux jaunes. Les graphiques du haut illustrent les prises (carrés) et l’effort de pêche (croix). La ligne continue représente la courbe de régression locale ajustée en fonction des prises, et la ligne pointillée, la courbe de régression locale ajustée à l’effort. Les graphiques du bas illustrent la transformation logarithmique de la moyenne des CPUE (kg/h), la courbe de régression ajustée et les statistiques de régression.

Huit graphiques indiquant les données sur les prises commerciales de sébastes à dos épineux en fonction du type d’engin de pêche (ligne à main et palangre) et de la zone (intérieure et extérieure) dans l’industrie de la pêche aux lignes ciblant le sébaste aux yeux jaunes. Les quatre graphiques du haut illustrent les prises et l’effort de pêche. Les quatre graphiques du bas illustrent la transformation logarithmique de la moyenne des captures par unité d’effort (en kilogrammes par heure), la courbe de régression ajustée et les statistiques de régression.
Tableau 22. Sommaire des statistiques sur les CPUE (kg/h) de sébastes à dos épineux pour la pêche aux lignes (pêche à la ligne à main) visant les sébastes, par année et par zone.
  Pêche à la ligne à main – zone intérieure Pêche à la ligne à main – zone extérieure
Année Moyenne Varia–bilité Écart–type Erreur–type n Moyenne Varia–bilité Écart–type Erreur–type n
1985           9,8063 0,4200 0,6480 0,4582 2
1986 6,3581 23,6953 4,8678 0,0725 4509 3,6146 39,7711 6,3064 0,3611 305
1987 7,7069 34,1302 5,8421 0,1027 3237 4,8585 50,2079 7,0858 0,3072 532
1988 7,5728 38,6238 6,2148 0,1103 3176 9,9554 83,1775 9,1202 0,3622 634
1989 6,5722 29,2050 5,4042 0,0726 5543 4,4164 14,1469 3,7612 0,3156 142
1990 6,1390 22,7216 4,7667 0,0649 5391 4,8780 24,2724 4,9267 0,1310 1414
1991 6,5383 34,0810 5,8379 0,0809 5209 5,1668 22,5342 4,7470 0,1444 1080
1992 7,1303 21,6975 4,6581 0,1033 2035 5,9461 242,6031 15,5757 0,4953 989
1993 6,6898 23,1588 4,8124 0,0929 2684          
1994 7,0686 40,7713 6,3852 0,1165 3002 8,3516 65,3581 8,0844 0,6129 174
1995 6,6550 40,9684 6,4007 0,1452 1942 5,9801 42,1245 6,4903 0,8243 62
1996 5,2838 15,2828 3,9093 0,0690 3209 3,9340 23,5502 4,8529 0,2811 298
1997 5,0374 14,1832 3,7661 0,0844 1993 6,5556 43,8892 6,6249 0,4858 186
1998 5,4712 13,4814 3,6717 0,0704 2717 4,6432 18,7059 4,3250 0,2769 244
1999 4,8126 9,5253 3,0863 0,0610 2562 4,9433 17,8593 4,2260 0,2067 418
2000 4,4862 8,9118 2,9853 0,0669 1990 6,3353 45,1306 6,7179 0,3693 331
2001 3,8629 15,9133 3,9892 0,0936 1817 5,0791 29,0926 5,3938 0,3223 280
2002 0,6269 0,3607 0,6006 0,4247 2 4,5774 23,915 4,8903 0,2305 450
2003 4,6007 33,4006 5,7793 0,2942 386 4,3283 18,5192 4,3034 0,2013 457
2004 4,7374 15,0669 3,8816 0,1905 415 4,8662 199,1104 14,1106 0,6011 551
Tableau 23. Sommaire des statistiques sur les CPUE (kg/h) de sébastes à dos épineux pour la pêche aux lignes (palangre) visant les sébastes, par année et par zone.
  Palangre – zone intérieure Palangre – zone extérieure
Année Moyenne Varia–bilité Écart–type Erreur–type n Moyenne Varia–bilité Écart–type Erreur–type n
1986 4,8718 26,0052 5,0995 0,1724 875 4,2719 34,5125 5,8747 0,4229 193
1987 3,8956 17,3330 4,1633 0,1912 474 2,2249 9,2915 3,0482 0,2006 231
1988 2,5846 10,5709 3,2513 0,1826 317 7,702 76,9589 8,7726 0,6172 202
1989 4,0310 26,0455 5,1035 0,1522 1124 4,2753 41,2566 6,4231 0,5722 126
1990 4,6374 39,5874 6,2918 0,2107 892 5,4276 138,6012 11,7729 0,2776 1798
1991 4,4939 22,9837 4,7941 0,2672 322 4,4537 40,1570 6,3370 0,1439 1939
1992 7,1246 34,1243 5,8416 0,3665 254 8,7660 88,4052 9,4024 0,2752 1167
1993 10,6731 24,3613 4,9357 0,3866 163 7,7096 155,5834 12,4733 4,1578 9
1994 12,5491 206,1673 14,3585 1,3162 119 15,6751 434,8277 20,8525 0,6737 958
1995 4,6956 21,0439 4,5874 0,4354 111 15,6981 736,9396 27,1466 1,3694 393
1996 5,8666 36,6797 6,0564 0,4189 209 10,1903 304,2370 17,4424 0,5347 1064
1997 7,0833 70,6716 8,4066 0,7402 129 13,8527 212,8290 14,5887 0,6165 560
1998 8,8940 68,9333 8,3026 0,7397 126 8,8491 106,5161 10,3207 0,3789 742
1999 6,6462 26,2261 5,1211 0,3152 264 9,472 136,7659 11,6947 0,3947 878
2000 6,1639 40,8501 6,3914 0,4083 245 8,4528 104,6934 10,232 0,3467 871
2001 5,5554 42,8077 6,5428 0,4163 247 8,0398 98,6593 9,9327 0,3425 841
2002 14,8065 74,2901 8,6192 3,2577 7 10,4408 167,0138 12,9234 0,4857 708
2003 13,0479 273,7452 16,5452 1,4567 129 9,6417 169,1798 13,0069 0,7305 317
2004 18,1832 371,8910 19,2845 2,3919 65 7,5291 765,3958 27,6658 1,4268 376

De nombreux problèmes surviennent au moment d’interpréter les tendances de l’abondance provenant des données sur les CPUE. Les plus importants sont, pour le sébaste à dos épineux, l’absence de données sur les prises indépendantes de la pêche pour vérifier les données sur les taux de prise et l’effort consignées dans les registres et l’influence des mesures de gestion appliquées aux activités de pêche. Les changements dans la gestion des pêches modifient le comportement des poissons, ce qui a une incidence sur les données concernant les prises et l’effort. De nombreux changements importants de gestion ont eu lieu au cours de la série chronologique des CPUE. En 1991, avant l’instauration de permis de pêche à accès limité, le MPO avait annoncé son intention de limiter le nombre de permis de pêche aux lignes visant le sébaste à dos épineux. Les valeurs élevées de CPUE avant 1991 sont peut–être attribuables à un effort de déclaration accru de la part des pêcheurs désireux d’obtenir un permis. En outre, comme personne ne vérifiait les prises à quai à cette époque, il est possible que les espèces débarquées aient été mal identifiées ou que leur nombre ait été exagéré. L’entrée en vigueur de l’accès limité à la zone intérieure en 1992 et à la zone extérieure en 1993 a eu pour effet de réduire le nombre de permis (de 2 400 pour l’ensemble de la région, il a chuté à 74 pour la zone intérieure et à 183 pour la zone extérieure) et de provoquer une forte baisse de l’effort de pêche potentiel. Avant 1995 et la mise en œuvre du programme de surveillance systématique à quai, le nombre de poissons débarqués par espèce ne pouvait être indépendamment vérifié dans les registres.

Le TAC des sébastes à dos épineux a subi une baisse constante de 1991 à 2005 (de 670 t à 160 t) (tableau 9). Comme pour les autres indices de capture dépendant de la pêche, les CPUE sont influencées par le nombre de prises; c’est pourquoi un TAC plus bas fait aussi baisser les CPUE. D’après les pêcheurs, en réduisant le TAC, on diminue les CPUE puisque la pêche devient moins dirigée et que les sébastes à dos épineux sont évités. De 2001 à 2002, le TAC a subi une forte baisse (de 50 % dans la zone extérieure et de 75 % dans la zone intérieure) dans le cadre de la Stratégie de conservation des sébastes. Pour la zone intérieure, la pêche est également intentionnellement étirée pour s’assurer qu’un petit nombre de poissons est constamment fourni à un marché en vif actif toute l’année. Cette pratique permet de conserver des prix élevés et d’offrir un produit régulier sur les marchés en vif. Les indices de CPUE tirés de ces données sur les prises commerciales risquent d’être peu informatifs, car ils témoignent des changements de la gestion ou du marché plutôt que des tendances démographiques.

Pêche commerciale au chalut visant les poissons de fond (T)

On peut établir une série chronologique des CPUE de la pêche commerciale au chalut visant les poissons de fond à partir des registres de prises tenus par les observateurs en mer (figure 29). La proportion de sébastes à dos épineux prise par la pêche au chalut de fond n’est pas importante par rapport au total des prises. Comme pour la pêche aux lignes, les taux de prise dépendent des mesures de gestion, principalement de la diminution du TAC. Les tendances à la baisse des indices de CPUE au cours des périodes de diminution du TAC sont donc difficiles à interpréter et peuvent ne pas représenter de réels déclins de l’abondance, mais plutôt un évitement de l’espèce par les pêcheurs.

Figure 29. CPUE (kg/h) de sébastes à dos épineux consignées par des observateurs en mer de la pêche commerciale au chalut, par année.

Graphique indiquant les captures par unité d’effort de sébastes à dos épineux consignées par des observateurs en mer de la pêche commerciale au chalut, par année.

Tendances des caractéristiques biologiques

Les données sur la longueur moyenne à la fourche et l’âge moyen des sébastes à dos épineux capturés par la pêche commerciale et les relevés, recueillies sur l’ensemble de la côte entre 1983 et 2005, sont montrées aux figures 30 et 31. La longueur moyenne à la fourche et l’âge varient grandement en raison de la faible quantité d’échantillons recueillis au cours de certaines années. Il y a une tendance à la hausse de la longueur moyenne à la fourche dans la série chronologique. La taille selon l’âge varie en fonction de la zone, et les échantillons n’ont pas été recueillis de façon cohérente sur une échelle spatiale comparable dans la série.

Figure 30. Longueurs moyennes à la fourche des sébastes à dos épineux, par année (cercles pleins : mâles; triangles vides : femelles). La figure montre le nombre de poissons, par sexe et par année. Les courbes représentent le meilleur ajustement des données de la longueur moyenne localement pondérées, obtenu par régression pour chaque année (ligne pleine : mâles; ligne pointillée : femelles).

Graphique indiquant les longueurs moyennes à la fourche des sébastes à dos épineux, par année. Le nombre de poissons par sexe et par année est indiqué.

Figure 31. Âges moyens par année pour les sébastes à dos épineux (cercles pleins : mâles; triangles vides : femelles). La figure montre le nombre de poissons, par sexe et par année. Les courbes représentent le meilleur ajustement des données de l’âge moyen localement pondérées, obtenu par régression pour chaque année (ligne pleine : mâles; ligne pointillée : femelles).

Graphique indiquant les âges moyens par année pour les sébastes à dos épineux. Le nombre de poissons par sexe et par année est indiqué.

Immigration de source externe

Comme aucun obsTACle physique n’empêche la dispersion en milieu marin, il est possible que les populations de sébastes à dos épineux augmentent par suite de la dispersion des larves en provenance de l’extérieur du Canada. Ces poissons sont présents au nord et au sud des eaux de la Colombie–Britannique.

Alaska

Membre du groupe des sébastes démersaux (SD), le sébaste à dos épineux est géré avec le sébaste canari, le sébaste à bandes jaunes, le sébaste cuivré, le sébaste rosacé, le sébaste–tigre et le sébaste aux yeux jaunes. Les SD sont gérés conjointement par le gouvernement de l’Alaska et le Service national des pêches maritimes (National Marine Fisheries Service) dans le sous–district extérieur du sud–est (ESE) et uniquement par l’Alaska dans les sous–districts des eaux intérieures de l’État. L’évaluation des stocks de SD réalisée en 2004 est basée sur une biomasse exploitable de 20 168 t pour le sébaste aux yeux jaunes, espèce dominante du sous–district ESE. La quantité de captures acceptable sur le plan biologique de sébastes aux yeux jaunes, dans le sous–district ESE, a été établie à 450 t, ce qui comprend une marge de 10 % pour les 6 autres espèces de SD (O’Connell et al., 2004). Les sébastes à dos épineux représentent environ 8 % des prises de SD. Il n’y a pas d’évaluation des stocks de sébastes à dos épineux en Alaska.

Washington

Les sébastes à dos épineux de Puget Sound ont été évalués en 1999, mais ils n’ont pas nécessité de classement aux termes de l’Endangered Species Act (Stout et al., 2001). Au cours de cette évaluation, trois SPD ont été déterminés : la population du sud de Puget Sound, celle du nord de Puget Sound, y compris les îles Gulf du Canada, et une population côtière. La population de sébastes à dos épineux de Puget Sound compte un nombre d’individus inférieur aux niveaux historiques, et on la considère comme diminuée, mais aucune évaluation des effectifs du stock n’a été réalisée (Palsson, comm. pers.). L’abondance des sébastes à dos épineux de la côte extérieure n’a pas été évaluée.

FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES

Facteurs limitatifs

Le sébaste à dos épineux se distingue par sa relative longévité et sa maturation tardive; c’est pourquoi il est particulièrement sensible à la mortalité causée par les activités humaines. Les sébastes sont généralement caractérisés par un recrutement épisodique qui dépend des conditions environnementales au début de leur cycle vital (Yoklavich et al., 1996). Pour les sébastes à dos épineux, cette réalité est confirmée par des anomalies sur le plan du recrutement dans les courbes de prises (figure 8 et 9). La capacité de maintenir une grande production d’œufs peut être importante pour continuer de tirer avantage des conditions environnementales favorables épisodiques; c’est pourquoi l’affaiblissement de la population pourrait donc réduire le recrutement à long terme.

Menaces

La pêche est la principale menace connue pour le sébaste à dos épineux en Colombie–Britannique. L’espèce est particulièrement vulnérable aux pêches commerciales et récréatives en raison de son habitat côtier et de sa grande désirabilité ainsi que de la possibilité de fournir des spécimens vivants aux marchés. On ne connaît pas en détail la récolte chez les peuples autochtones (actuelle et passée), mais l’espèce a probablement été pêchée à des fins alimentaires pendant des siècles. Les sébastes à dos épineux ont probablement commencé à être pêchés à des fins récréatives à la fin du XIXe siècle, et on sait qu’ils sont exploités à des fins commerciales et récréatives depuis la première moitié du XXe siècle. Les données concernant les prises sont essentiellement inexistantes avant les années 1950 et lacunaires jusqu’au milieu des années 1980, mais on présume que les prises étaient considérables. La pêche est pratiquée depuis plus longtemps dans les eaux intérieures comprises entre l’île de Vancouver et le continent, où la population humaine a crû rapidement au fil du dernier siècle, qu’elle ne l’était dans les eaux extérieures.

Les pêches, en Colombie–Britannique, sont surveillées, évaluées et gérées par le MPO. La Stratégie de conservation des sébastes du MPO, mise sur pied en 2002, a permis d’établir des zones de conservation du sébaste (zones fermées) dans 20 à 30 % de l’habitat côtier des sébastes, d’abaisser le TAC de 50 à 75 % entre 2001 et 2002 et d’accroître la surveillance et la recherche sur l’évaluation des stocks de sébastes à dos épineux. Le TAC est imposé à la pêche commerciale au moyen d’une vérification à quai à 100 % combinée à des programmes d’observation partielle en mer (surveillance à 100 % avec intégration des poissons de fond). La gestion de la pêche récréative se fait par l’imposition de limites de prises, et la surveillance se fait par enquêtes auprès des pêcheurs à divers endroits de la côte.

IMPORTANCE DE L’ESPÈCE

Étonnamment, on en sait peu sur le rôle que joue cette espèce dans la structure des écosystèmes peu profonds de récifs rocheux. Par ailleurs, le sébaste à dos épineux occupe une place de choix dans les pêches autochtone, récréative et commerciale. Le sébaste à dos épineux est l’espèce la plus importante pour le marché en vif des basses terres continentales de la Colombie–Britannique. Il est principalement pêché pour le marché en vif dans le détroit de Georgia et dans le reste de la Colombie–Britannique.

PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT

À l’échelle internationale, le sébaste à dos épineux n’a aucune désignation de statut. Le sébaste à dos épineux de Puget Sound a été évalué en 1999, mais il n’a pas nécessité de classement aux termes de l’Endangered Species Act (Stout et al., 2001). Au Canada, l’espèce n’est pas protégée individuellement et est gérée par le MPO dans le cadre du plan de gestion de la pêche à la palangre visant les poissons de fond.

La pêche commerciale du sébaste à dos épineux, en Colombie–Britannique, est gérée au moyen du TAC pour un ensemble d’espèces qui comprend le sébaste cuivré, le sébaste à bandes jaunes et le sébaste–tigre (voir la section Pêches). Depuis que le TAC a été mis en place en 1991, il a constamment diminué avec le temps. Il a d’ailleurs baissé de 50 % dans la zone extérieure et de 75 % dans la zone intérieure entre 2001 et 2002, dans le cadre de la Stratégie de conservation des sébastes (tableau 13). Le TAC pour la pêche commerciale à l’échelle de la côte, pour l’ensemble des espèces de sébastes en 2005 et 2006, était de 161 t (135 t dans la zone extérieure et 25 t dans la zone intérieure). La gestion de la pêche récréative se fait par l’imposition de limites de prises : un sébaste de n’importe quelle espèce dans les eaux intérieures de l’est de l’île de Vancouver; 3 sébastes de n’importe quelle espèce, mais pas plus de 2 sébastes aux yeux jaunes, sur la côte ouest de l’île de Vancouver; 5 sébastes de n’importe quelle espèce, mais pas plus de 3 sébastes aux yeux jaunes, sur la côte nord, y compris aux îles de la Reine–Charlotte. La création récente d’ACS dans 20 à 30 % de l’habitat des sébastes sur toute la côte vise à protéger une partie des populations de sébastes à dos épineux de toute exploitation, qu’elle soit commerciale ou récréative.

RÉSUMÉ TECHNIQUE

Sebastes maliger
Sébaste à dos épineux Quillback Rockfish
Répartition au Canada : Eaux marines de l’océan Pacifique, depuis la frontière avec l’Alaska jusqu’à la frontière avec l’État de Washington, ce qui comprend les eaux intérieures entre l’île de Vancouver et le continent.
Données démographiques

Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population)

  • d’après l’âge de 11 ans, auquel 50 % des individus ont atteint la maturité, et la mortalité naturelle de 0,02 à 0,05
De 31 à 61 ans

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] de la [réduction ou de l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [cinq ou dix prochaines années OU deux ou trois dernières générations]

  • voir le sommaire des indices, tableau 21
  • les indices plus fiables concernant l’espèce montrent des déclins importants
  • des déclins substantiels de l’abondance ont probablement eu lieu avant la réalisation de relevés au milieu des années 1980

Déclin, non quantifié globalement; de 50 à 75 % depuis le milieu des années 1980 (moins de une génération) d’après certains indices

 

Pourcentage [prévu ou soupçonné] de la [réduction ou de l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [cinq ou dix prochaines années OU deux ou trois dernières générations] Sans objet
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné de la [réduction ou de l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [cinq ou dix ans OU deux ou trois générations], couvrant une période antérieure et ultérieure. Sans objet

Est–ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?

  • si le déclin est principalement dû à la pêche – oui
  • si le déclin est associé à la fréquence réduite des années de recrutement fructueux – non
Oui (?)

Est–ce que les causes du déclin sont comprises?

  • la pêche est la principale menace connue, et on la croit liée aux déclins
  • la fréquence réduite des classes d’âge fructueuses due aux changements dans les conditions environnementales est un facteur contributeur possible, mais aucune donnée n’existe sur les mécanismes ou l’impact
Oui (?)

Est–ce que les causes du déclin ont cessé?

  • la pression exercée par la pêche a été réduite grâce à des mesures de gestion, mais la pêche continue
  • si des changements environnementaux sont en cause, nous ne disposons pas de données indiquant s’ils ont cessé ou non
Non
Tendance [observée, prévue ou inférée] du nombre de populations Sans objet
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Sans objet
Information sur la répartition
Superficie estimée de la zone d’occurrence 63 146 km²
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occurrence Stable depuis 2002 (et probablement avant)
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Indice de la zone d’occupation (IZO)
Zone d’occurrence ajustée en fonction de l’intervalle de profondeurs où l’occurrence est de 95 %
27 370 km²
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occupation Aucune
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation? Non
La population totale est–elle très fragmentée? Non
Nombre de localités actuelles Sans objet
Tendance du nombre de localités Sans objet
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? Sans objet
Tendance de [la qualité, l’aire ou l’étendue] de l’habitat Stable
Nombre d’individus matures dans chaque population
Population Nombre d’individus matures
La valeur estimée ci–dessous est tirée d’une petite portion de l’aire de répartition  
   
Total : beaucoup plus que – 2,2 millions
Nombre de populations (localités)  
Analyse quantitative
N’a pas été réalisée  
Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)
La pêche est la principale menace connue pour les populations de sébastes à dos épineux; cette espèce côtière est exploitée depuis de nombreuses décennies. Les captures commerciales sont suivies et gérées selon un TAC, tandis que les captures récréatives sont gérées selon une limite de prises non restrictive. La pression exercée par la pêche a baissé depuis le milieu des années 1990 grâce à de nouvelles mesures de gestion.
Immigration de source externe  
Statut ou situation des populations de l’extérieur?
États–Unis : La situation des populations de l’Alaska n’est pas connue. Le stock de Puget Sound est appauvri, et celui de la côte extérieure des États–Unis, au sud du Canada, n’a pas fait l’objet d’une évaluation.
Une immigration a–t–elle été constatée? Possible
Des individus immigrants seraient–ils adaptés pour survivre au Canada? Probablement
Y a–t–il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
La possibilité d’une immigration de populations externes existe–t–elle? Possible
Statut existant
COSEPAC : Espèce menacée (novembre 2009)
Statut et justification de la désignation
Statut :
Espèce menacée
Code alphanumérique :
A2bd
Justification de la désignation :
Cette espèce fait partie d’un complexe de sébastes côtiers, dont 95 % des enregistrements de captures commerciales sont faits entre 14 et 143 m de profondeur. L’âge maximal enregistré est de 95 ans, l’âge auquel l’espèce atteint 50 % de sa maturité est de 11 ans et la durée de génération est plus de 30 ans. Il est impossible d’estimer le déclin général de l’espèce, toutefois tous les indices de relevés ont diminué, certains de 50 à 75 % depuis le milieu des années 1980. Les indices de captures commerciales par unité d’effort présentent des tendances inconsistantes et sont probablement affectés par les modifications des méthodes de pêche. Les pêches commerciales et récréatives constituent les principales menaces, toutefois la pression de la pêche commerciale a été réduite par suite du renforcement des modes de gestion établis depuis le milieu des années 1990, incluant la fermeture de zones et la baisse des quotas de prises commerciales. Les mesures de gestion pour la pêche récréative (limites de prises) ne limitent pas les captures et l’impact de telles captures sur l’espèce est moins compris.
Applicabilité des critères
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Correspond à la catégorie « menacée », A2bd, puisque les indices d’abondance ont baissé en deçà des seuils.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Ne correspond pas – les valeurs de la zone d’occupation et de la zone d’occurrence sont supérieures aux seuils.
Critère C (petite population et déclin du nombre d’individus matures) : Ne correspond pas – aucune estimation démographique disponible, mais les valeurs sont certainement au–dessus des seuils.
Critère D (très petite population ou aire de répartition limitée) : Ne correspond pas – les valeurs de la population et de la répartition sont au–dessus des seuils.
Critère E (analyse quantitative) : Non réalisée.

REMERCIEMENTS

Les rédacteurs du présent rapport aimeraient remercier les nombreux chercheurs, biologistes et techniciens du MPO, qui, au fil des ans, ont planifié et mené des études, et recueilli et archivé des données sur le sébaste à dos épineux. Les responsables d’un grand nombre de programmes sur les poissons de fond et des employés du MPO ont soutenu les initiatives de recherche et appuyé les données incluses dans le présent rapport. Le financement direct de la rédaction du rapport a été fourni par Environnement Canada.

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SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DES RÉDACTEURS DU RAPPORT

K. Lynne Yamanaka est titulaire d’un baccalauréat ès sciences (zoologie) et d’une maîtrise ès sciences (études interdisciplinaires), tous deux obtenus respectivement en 1980 et en 1989 à l’Université de la Colombie–Britannique (University of British Columbia). Après avoir contribué à la gestion des poissons de fond au bureau régional du MPO à Vancouver de 1989 à 1991, elle s’est jointe à l’équipe de la Station biologique du Pacifique, située à Nanaimo (Colombie–Britannique), à titre de biologiste spécialisée dans la recherche et l’évaluation des stocks au sein de la section des poissons de fond du MPO. Ses principales fonctions sont les suivantes : 1) planifier, concevoir et réaliser des relevés et des recherches de base sur les pêches à des fins d’évaluation des stocks de sébastes côtiers, et faire rapport de ces relevés et recherches; 2) évaluer les stocks de sébastes côtiers; 3) en collaboration avec les gestionnaires, élaborer et mettre en œuvre la Stratégie de conservation des sébastes et mener des consultations à ce sujet.

Titulaire d’un baccalauréat ès sciences (biologie) de l’Université Laurentienne (1989), Lisa C. Lacko a également obtenu un diplôme en programmation et analyse informatique du collège CDI (1999). Embauchée par le MPO en 1999 à titre de coordonnatrice des données sur les mollusques et crustacés au sein de la Division de l’évaluation des stocks de la Station biologique du Pacifique, à Nanaimo (Colombie–Britannique), elle occupe depuis 2000 le poste de biologiste de l’évaluation des stocks au sein de la Division des poissons de fond. Parmi ses responsabilités figurent l’administration des bases de données, l’analyse spatiale à l’aide des systèmes d’information géographique et l’analyse statistique requise dans le cadre du programme d’évaluation des stocks de sébastes côtiers et de la Stratégie de conservation des sébastes.

Originaire de Nanaimo (Colombie–Britannique), Chris Grandin a obtenu un baccalauréat ès sciences (informatique) de l’Université de Victoria (University of Victoria) en 2002. Depuis 2000, il travaille au sein du MPO, dans la section des poissons de fond de la Division de l’évaluation des stocks. D’abord affecté à la conception de bases de données et d’algorithmes, il fait partie du programme des sébastes côtiers depuis 2003. Chargé d’élaborer des méthodes d’évaluation des stocks basées sur l’habitat, il a notamment développé un modèle multifaisceaux. M. Grandin termine actuellement une maîtrise en sciences de la terre et des océans à l’Université de Victoria.

Originaire de Waterloo (Ontario), Janet Lochead a obtenu un baccalauréat ès sciences avec spécialisation en biologie de l’Université Queen’s (Queen’s University) en 1995. Titulaire depuis 1998 d’une maîtrise en zoologie de l’Université de Guelph (University of Guelph), Mme Lochead a travaillé en Alaska de 2000 à 2002, à titre d’observatrice de la pêche aux poissons de fond pour le compte du Service national des pêches maritimes. Depuis 2003, elle travaille comme biologiste recherchiste au sein du programme des sébastes du MPO.

Norm Olsen est titulaire d’un baccalauréat ès sciences (biologie) de l’Université de Victoria. Depuis 11 ans, il œuvre à titre de biologiste en évaluation des stocks pour le MPO, au sein des sections de l’évaluation des stocks de poissons de fond et de mollusques et crustacés, à la Station biologique du Pacifique de Nanaimo (Colombie–Britannique).

Jonathan C. Martin a obtenu un baccalauréat ès sciences avec spécialisation en biologie de l’Université Memorial de Terre–Neuve (Memorial University of Newfoundland) en 1999 et une maîtrise en science de la mer de l’Université du Sud de l’Alabama (University of South Alabama) en 2005. Depuis 2003, il travaille pour le MPO, à la Station biologique du Pacifique de Nanaimo (Colombie–Britannique), à titre de biologiste en évaluation des stocks. Ses tâches principales, toutes axées sur les stocks de sébastes côtiers, consistent : 1) à traiter et à analyser les données des relevés vidéographiques; 2) à préparer les données et les rapports techniques; 3) à concevoir et/ou exécuter les relevés vidéographiques.

Scott Wallace est à la tête de Blue Planet Research and Education, petite société d’experts–conseils. Son travail porte surtout sur la durabilité des pêches marines, la conservation de la biodiversité marine et les approches écosystémiques de la gestion des pêches. Actif dans le milieu de la conservation, il est actuellement conseiller scientifique de la section régionale de Colombie–Britannique du Sierra Club du Canada. À ce titre, il examine les pratiques en vigueur dans l’industrie de la pêche, rédige des rapports de situation et siège à de nombreux sous–comités du Pacific Marine Conservation Caucus. M. Wallace a un doctorat du Fisheries Centre de l’Université de la Colombie–Britannique.

Annexe A. Estimation du taux de mortalité totale à partir des courbes des prises de Ricker (1975) établies avec les données sur l’âge des sébastes à dos épineux prélevés dans le cadre de relevés scientifiques.

1. Les relevés

a) Pêche scientifique à la turlutte

Des relevés scientifiques à la turlutte ont été menés en 1986, 1987, 1988, 1992 et 2004 dans 10 sites de recherche du secteur 12, dans les environs du détroit de Johnstone, dans la portion nord de l’intérieur de la zone de gestion de la baie de Georgia (Richards et Cass, 1987; Richards et Hand, 1987; Richards et al., 1988; Yamanaka et Richards, 1993). En 2001, des navires de pêche commerciale ont été affrétés en vue de recherches scientifiques dans le secteur 12 et ont capturé des poissons dans nombre des mêmes sites de pêche à la turlutte. Des sébastes à dos épineux ont été pêchés dans le cadre de cette expérience en vue de l’établissement de la structure d’âge et des évaluations des stocks.

c) Relevé à la palangre du MPO

En 2003 et 2004, le MPO a entrepris un relevé à la palangre ciblant les sébastes côtiers dans la partie nord de la zone intérieure (secteurs statistiques 12 et 13), de Campbell River à l’île Hope. Les chercheurs ont procédé par échantillonnages aléatoires stratifiés (40–70 m et 71–100 m) (Lochead et Yamanaka, 2004).

2. Données sur l’âge

Au laboratoire de détermination de l’âge de la Station biologique du Pacifique (SBP), les chercheurs ont attribué un âge aux otolithes sagittaux prélevés dans le cadre des relevés au moyen de la technique de brûlage des otolithes. Les données sur l’âge sont conservées à la SBP, dans la base de données sur les poissons de fond GFBio.

Pour normaliser trois années de relevés annuels et les réunir en une analyse des âges, on a ajouté une année aux données de relevé de 1986 et supprimé une année aux données de relevé de 1988 avant de combiner les âges aux fins de l’analyse. De même, pour combiner deux années de données de relevés annuels, une année a été ajoutée au relevé précédent afin de normaliser les âges aux fins de l’analyse.

3. Méthodes de courbe des prises (Ricker, 1975, section 2,2 : Simple catch curves, p. 33)

On regroupe les fréquences selon l’âge en classes représentant chacune une année. Les classes où la fréquence est égale à zéro sont éliminées. Il n’y a pas de classification des âges. On applique une transformation logarithmique –log10 aux fréquences et une régression à toutes les données qui suivent l’âge où la fréquence est maximale. Le taux de mortalité totale (Z) se calcule en multipliant la pente de la droite de régression par 2,3026, comme le décrit Ricker (1975). Les graphiques indiquent aussi les valeurs de R² de la droite de régression (figures 1 et 2).

Figure A1. Fréquence selon l’âge (à gauche), transformation logarithmique des fréquences, droite de régression, taux de mortalité totale calculé (Z) et valeurs de R2 d’après les relevés scientifiques par navire de pêche à la turlutte en 1986–1988 (premier graphique en haut) et en 1992 (deuxième graphique à partir du haut) ainsi que par navire scientifique affrété en 2001 (deuxième graphique à partir du bas) et en 2004 (premier graphique en bas).

 

Text Box: Fréquence Huit graphiques; les quatre de gauche indiquent la fréquence selon l’âge et les quatre de droite indiquent la transformation logarithmique des fréquences, droite de régression, taux de mortalité totale calculé (Z) et valeurs de R2 d’après les relevés scientifiques par navire de pêche à la turlutte de 1986 à 1988, et en 1992, ainsi que par navire scientifique affrété en 2001, et en 2004.

Figure A2. Fréquence selon l’âge (à gauche), transformation logarithmique des fréquences, droite de régression, taux de mortalité totale calculé (Z) et valeurs de R² d’après les relevés scientifiques à la palangre dans les zones 12 et 13 en 2003 et 2004.

Text Box: Fréquence Deux graphiques; celui de gauche indique la fréquence selon l’âge et le graphique de droite indique la transformation logarithmique des fréquences, droite de régression, taux de mortalité totale calculé (Z) et valeurs de R2 d’après les relevés scientifiques à la palangre dans les zones 12 et 13 en 2003 et 2004.

Ouvrages cités

Richards L.J., et Cass, A.J., 1987. 1986 research catch and effort data on Nearshore reef–fishes in British Columbia statistical area 12, 13 and 16, Can. MS Rep. Fish. Aquat. Sci. 1903, 119 p.

Richards, L.J., et Hand, C.M. 1987. 1987 research catch and effort data on nearshore reef–fishes in British Columbia statistical areas 12 and 13, Can. MS Rep. Fish. Aquat. Sci. 1958, 59 p.

Richards, L.J., Hand, C.M. et Candy, J.R. 1988 research catch and effort data on nearshore reef–fishes in British Columbia statistical areas 12 and 13, Can. MS Rep. Fish. Aquat. Sci. 1988, 89 p.

Ricker, W.E., 1975. Computation and interpretation of biological statistics of fish populations, Bull. Fish. Res. Board Can. 191, 382 p.

Yamanaka, K.L., et Richards, L.J.. 1993. 1992 research catch and effort data on nearshore reef–fishes in British Columbia statistical areas 12 and 13, Can. MS Rep. Fish. Aquat. Sci. 2184, 77 p.

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