Érioderme mou (Erioderma mollissimum) : programme de rétablissement proposé 2014

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

Érioderme mou

Érioderme mou

Information sur le document

Érioderme mou

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2014. Programme de rétablissement de l’érioderme mou (Erioderma mollissimum) au Canada [Proposition]. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa. v + 30 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Érioderme mou -- Frances Anderson

Also available in English under the title :
Recovery Strategy for the Vole Ears Lichen (Erioderma mollissimum) in Canada [Proposed]

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2014. Tous droits réservés.
ISBN
de catalogue

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement est le ministre compétent pour le rétablissement de l’érioderme mou et a élaboré le présent programme, conformément à l’article 37 de la LEP. Ce programme a été préparé en collaboration avec les provinces du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle-Écosse et d’autres organisations définies au paragraphe 39 (1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de l’érioderme mou et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada et d’autres compétences et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et des organisations participantes.

Remerciements

Le présent programme a été élaboré par Julie McKnight (Environnement Canada – Service canadien de la faune) et Rob Cameron (ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse) avec le généreux concours de Mark Elderkin (Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse), de Maureen Toner (ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick), du Department of Environment and Conservation de Terre-Neuve-et-Labrador et du Department of Natural Resources Lichen Working Group (groupe de travail sur le lichen du ministère des Ressources naturelles) de Terre-Neuve-et-Labrador. Les efforts et la participation de l’équipe de rétablissement des cyanolichens de la Nouvelle-Écosse ont été vivement appréciés.

Sommaire

L’érioderme mou est un lichen foliacé de grande taille (pouvant atteindre une largeur de 12 cm). La surface supérieure du thalle est brun-gris et a une texture de feutre. Lorsqu’elle est mouillée, elle devient vert gris.

En janvier 2012, il existait deux populations de l’érioderme mou, comptant au total 153 thalles adultes répartis dans 29 sites le long de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse et une population comptant 26 thalles adultes répartis dans 6 sites de la presqu’île Avalon de Terre-Neuve-et-Labrador. La dernière observation de l’érioderme mou au Nouveau-Brunswick a été faite en 1980. L’espèce est inscrite comme étant en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale.

L’un des principaux besoins en matière d’habitat des cyanolichens est un environnement sain, en l’occurrence un air exempt de polluants et des précipitations exemptes de polluants acidifiants. Les précipitations acides peuvent avoir des effets négatifs sur la colonisation et la survie de l’érioderme mou dans les régions qui reçoivent continuellement de grandes quantités de dépôts acides. En plus de la pollution atmosphérique, l’érioderme mou est menacé par la récolte d’arbres et les activités forestières, la construction de routes, la construction résidentielle ou la construction de chalets, les changements climatiques et les herbivores.

Le caractère réalisable du rétablissement de l’érioderme mou comporte des inconnues. Conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable. Les objectifs en matière de population et de répartition consistent à s’assurer que l’aire de répartition connue (2012) ainsi que la santé et la stabilité des trois populations connues (2012) de l’espèce ne soient pas touchées par une perte d’habitat, une dégradation, une utilisation des ressources biologiques de l’arbre hôte de l’espèce ou des gastéropodes envahissants.

Les stratégies générales visant à contrer les menaces à la survie et au rétablissement de l’érioderme mou sont présentées à la section  « Orientation stratégique pour le rétablissement » (section 6.2).

L’habitat essentiel de l’érioderme mou est partiellement désigné dans le présent document selon les meilleurs renseignements accessibles. L’habitat essentiel se trouve entièrement sur le territoire non domanial. De l’habitat essentiel supplémentaire pourra être désigné au fur et à mesure que l’information deviendra accessible.

Un ou plusieurs plans d’action seront élaborés pour l’érioderme mou dans les trois ans suivant la publication de la version définitive du présent programme de rétablissement dans le Registre public des espèces en péril.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

D’après les quatre critères suivants présentés par le Gouvernement du Canada (2009) dans l’ébauche des politiques de la LEP, le caractère réalisable du rétablissement de l’érioderme mou comporte des inconnues. Conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été préparé en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable. Le présent programme de rétablissement traite des inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.

  1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

    Oui. En Amérique du Nord, on sait que l’érioderme mou est présent dans les monts Great Smoky (Tennessee et Caroline du Nord), ainsi que dans les zones côtières brumeuses du Canada atlantique. La multiplication végétative s’effectue par fragmentation ou par l’intermédiaire de structures spécialisées, les sorédies. Toutefois, les sorédies du lichen ont une capacité de dispersion limitée. La distance de dispersion ne dépasse vraisemblablement pas quelques centaines de mètres et la fragmentation permet la dispersion, mais uniquement sur le tronc d’arbre où pousse le thalle parent. L’immigration sans aide est ainsi très peu probable.
  2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.

    Inconnu. On ignore si un habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat. La pollution atmosphérique et les pratiques de gestion de forestières sont les principales menaces pesant sur l’habitat de l’érioderme mou. Bien qu’il existe encore de l’habitat (forêts matures ou surmatures), la pollution atmosphérique affecte cet habitat en réduisant la capacité tampon de l’écorce de l’arbre hôte et en augmentant son acidité (Farmer et coll. 1991).

    Des pratiques exemplaires de gestion des forêts qui visent à protéger le lichen ont été trouvées et ont reçu un certain appui de la part de l’industrie dans le cadre de travaux de rétablissement visant une espèce voisine, l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum). Ces pratiques pourraient mener à la formulation de recommandations utiles en matière de pratiques exemplaires de gestion au voisinage de l’habitat de l’érioderme mou et dans des sites potentiels inoccupés.
  3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

    Inconnu. La pollution atmosphérique et l’exploitation forestière (et les activités connexes comme la récolte d’arbres, la coupe à blanc, l’exploitation à grande échelle et la construction routière) sont les principales menaces pesant sur l’érioderme mou et son habitat.

    Les cyanolichens sont extrêmement sensibles à la pollution atmosphérique et aux précipitations acides (Richardson et Cameron, 2004) en raison de leur dépendance envers les éléments nutritifs et l’eau se trouvant dans l’air, et de leur manque de structure protectrice (Richardson et Cameron, 2004). Le dioxyde de soufre (SO2) dissous dans les précipitations, dans les pellicules d’eau ou à l’intérieur du thalle humide est très toxique pour les cyanolichens et sa toxicité est maximale en présence de conditions acides. L’érioderme mou peut bénéficier des campagnes de prévention de la pollution ainsi que des technologies industrielles visant à réduire les émissions. Toutefois, malgré ces initiatives, on prévoit que les problèmes de qualité de l’air demeureront pour les 20 à 50 prochaines années, et Environnement Canada (2003) indique qu’une augmentation des sources de pollution atmosphérique pourrait annuler les gains réalisés au cours des dernières années. À l’heure actuelle, de nombreuses régions du Nouveau Brunswick, de la Nouvelle Écosse et, dans une moindre mesure, de Terre-Neuve-et-Labrador, reçoivent des quantités de retombées acides dépassant les charges critiques. La charge critique est la quantité maximale de retombées acides qu’un habitat peut assimiler sans subir de dommages appréciables (COSEPAC, 2009). Le développement industriel futur pourrait accentuer les répercussions négatives sur l’érioderme mou et son habitat.

    Des partenariats officiels et officieux avec l’industrie, des scientifiques, des administrations municipales, des gouvernements fédéral ou provinciaux, des organismes de conservations, des propriétaires fonciers et le public pourraient permettre d’atteindre les objectifs de conservation et de rétablissement à long terme de l’érioderme mou.

    Des accords internationaux, des engagements nationaux et une législation pourraient tous contribuer à l’instauration de pratiques forestières durables et à la conservation de l’érioderme mou par la réduction et l’atténuation des menaces. Dans certains secteurs, l’industrie forestière a montré de l’intérêt pour la protection d’un lichen en péril semblable, soit la population de l’Atlantique de l’érioderme boréal, et ses commentaires pourraient mener à la formulation de recommandations utiles sur les pratiques exemplaires de gestion dans les secteurs voisins de l’habitat de l’érioderme mou et dans les sites potentiels inoccupés.
  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

    Oui. La transplantation de l’érioderme boréal (population boréale) de Terre Neuve et Labrador a connu un certain succès (The Gossan, 2010). Il est raisonnable de croire que cette technique de rétablissement peut être une option viable pour l’érioderme mou, au besoin.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*

 Date de l’évaluation : Novembre 2009

Nom commun (population) : Érioderme mou 

Nom scientifique : Erioderma mollissimum

Statut selon le COSEPAC : En voie de disparition

Justification de la désignation : Ce grand lichen foliacé n'est présent au Canada qu'en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et sur l'île de Terre-Neuve, où il vit dans des forêts côtières fraîches et humides dominées par le sapin baumier. Bien qu'il y ait 24 sites connus pour le lichen dans ces régions, peu d'individus (133 thalles) sont connus. Malgré des relevés récents qui ont permis d'accroître le nombre de localités connues, le lichen a disparu de 11 sites depuis les 30 dernières années. Ce lichen constitue un indicateur sensible de la pollution atmosphérique et des précipitations acides, qui constituent les principales menaces pour l'espèce. Les autres menaces incluent l'exploitation forestière et le broutage par les orignaux.

Présence au Canada : N.-B., N.-É., T.-N.-L.

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2009

*COSEPAC = Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

2. Information sur la situation de l’espèce

Tableau 1. Cotes et statuts de conservation attribués à l’érioderme mou (NatureServe, 2011).
Érioderme mou Cote mondiale (G) Cote nationale (N) Cote infranationale (S) Statut selon le COSEPAC Statut en vertu de la LEP
(Erioderma mollissimum) G4 apparemment non en péril N1N2 gravement en péril à en péril N.-B. (S1)
gravement en péril
N.-É. (S1S2)
gravement en péril à en péril
T.-N.-L. (S1) gravement en péril
En voie de disparition En voie de disparition

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

L’érioderme mou est un lichen foliacé de grande taille. La surface supérieure du thalle est brun-gris et a une texture de feutre. Lorsqu’elle est mouillée, elle devient vert gris. Le thalle peut atteindre 12 cm de largeur et comporte des lobes larges de 1 cm disposés radialement et lâchement fixés au substrat. La surface inférieure du thalle est dépourvue de couche protectrice et est brun clair, densément pubescente, sauf pour la marge, qui est glabre et plus pâle. Des structures de multiplication végétative granuleuses et bleuâtres apparaissent sur la marge des lobes des vieilles parties du thalle et parfois dans des ouvertures de la surface supérieure. L’érioderme mou peut parfois pousser en grappes d’individus issus d’une fragmentation ou d’une régénération à proximité du thalle parent.

Le partenaire photosynthétique du lichen est une cyanobactérie du genre Scytonema, ce qui est rare chez les lichens poussant au nord des régions subtropicales. Néanmoins, le Scytonema se trouve aussi dans d’autres lichens, y compris le Coccocarpia palmicola et le Lichinodium sirosiphoideum, qui sont souvent présents dans les mêmes habitats que l’érioderme mou.

3.2 Population et répartition

L’érioderme mou a une répartition mondiale très disjointe, et elle est présente principalement dans les forêts d’altitude tropicales ou subtropicales. On l’a observé en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en République dominicaine, au Mexique, au Costa Rica, au Venezuela, en Équateur et au Brésil (Jørgensen et Arvidsson, 2001). L’espèce est plus rarement présente à l’est de l’Atlantique, au Portugal, en Espagne, aux Açores et aux Canaries. Une population très isolée se trouve dans les montagnes du Kenya, dans l’est de l’Afrique. En Amérique du Nord, il a été observé dans les monts Great Smoky du Tennessee et de la Caroline du Nord, ainsi que dans la région côtière du Canada atlantique.  

Des données indiquent un déclin possible de la population canadienne, plus particulièrement en Nouvelle-Écosse, où le lichen était absent de 80 % des sites documentés dans les années 1980. En janvier 2012, il existait deux populations de l’érioderme mou, comptant au total 153 adultes et 23 juvéniles, répartis dans 29 sites le long de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse. En 2012, on a trouvé un total de 26 thalles adultes et 30 juvéniles de l’érioderme mou sur 10 arbres, dans 6 sites de la presqu’île Avalon de Terre-Neuve-et-Labrador. La dernière observation de l’érioderme mou au Nouveau-Brunswick a été faite en 1980; il n’a pas été revu à ce site en dépit de récentes recherches. Toutefois, il pourrait encore être présent dans la province en petit nombre.

Un modèle prédictif de la répartition fondé sur le SIG a été élaboré pour l’érioderme mou dans l’est du Canada, et les résultats suggèrent que la taille de la population et celle de l’aire de répartition de l’érioderme mou pourraient être supérieures aux tailles connues à l’heure actuelle (COSEPAC, 2009).

Figure 1. Aire de répartition de l’érioderme mou au Canada (en janvier 2012).

Figure 1
Description longue pour la figure 1

La figure 1 présente l’aire de répartition de l’érioderme mou au Canada en janvier 2012. Des occurrences sont présentes le long de la côte sud est de la Nouvelle Écosse et deux occurrences sur la presqu’île Avalon de Terre Neuve.

Tableau 2. Détails de la répartition de l’érioderme mou à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse. Les sites de la Nouvelle Écosse ont été déterminés à partir d’emplacements distants de plus de 0,5 km, distance fondée sur les distances de dispersion prévues et les prédictions historiques de distances inter-habitats. Le nombre de phorophytes (arbres hôtes) n’était pas documenté pour tous les sites (cela est indiqué par la mention ind. – indéterminé).
Nom de la population Site Découverte Relevé le plus récent Nombre de phorophytes Nombre de thalles juvéniles Nombre de thalles matures
Avalon
(T.-N.-L.)
Hall's Gullies 1 2007 2012 1 2 1
Avalon
(T.-N.-L.)
Hal'ls Gullies 2 2007 2012 1 21 13
Avalon
(T.-N.-L.)
Hall's Gullies 3 2007 2012 4 4 6
Avalon
(T.-N.-L.)
Hall's Gullies 4 2008 2012 1 1 1
Avalon
(T.-N.-L.)
Hall's Gullies 5 2008 2012 1 0 1
Avalon
(T.-N.-L.)
South East Placentia 2007 2012 2 2 4
Côte sud (N.-É.) Blandford 2006 2011 ind. 0 5
Côte sud (N.-É.) Lac Bon Mature 2008 2008 1 0 1
Côte sud (N.-É.) Colline Canada / MacKenzies Barren[1] 2008 2011 Plus de 9 0 29
Côte sud (N.-É.) Chemin Clyde River 1 2008 2008 ind. 0 1
Côte sud (N.-É.) Chemin Clyde River 2 2008 2008 ind. 0 1
Côte sud (N.-É.) Duck Hole 2010 2010 1 0 1
Côte sud (N.-É.) Ruisseau Four Mile 2007 2007 ind. 0 6
Côte sud (N.-É.) Ruisseau Fresh Water 2011 2011 2 0 2
Côte sud (N.-É.) Lac Haley 1981 2008 ind. 0 7
Côte sud (N.-É.) Étang Johnstons 2011 2011 1 0 1
Côte sud (N.-É.) Baie Jones Harbour 2008 2008 ind. 0 2
Côte sud (N.-É.) Rivière Jordan 2011 2011 1 0 1
Côte sud (N.-É.) Chemin Lake John[2] 2007 2007 ind. 2 22
Côte sud (N.-É.) Ruisseau Martin 2008 2008 ind. 0 1
Côte sud (N.-É.) Lac Misery 2011 2011 2 0 2
Côte sud (N.-É.) Ruisseau Misery 2010 2010 1 0 1
Côte sud (N.-É.) Oakhill 2011 2011 1 0 1
Côte sud (N.-É.) Port L’Hebert 2008 2008 ind. 1 1
Côte sud (N.-É.) Ruisseau Pumpkinvine 2010 2010 1 0 1
Côte sud (N.-É.) Étang Robarts 2008 2008 ind. 0 1
Côte sud (N.-É.) Lac Robs 2009 2009 4 0 4
Côte sud (N.-É.) Parc provincial Thomas Raddall 1980 2008 ind. 11 32
Côte sud (N.-É.) Tidney 2010 2010 1 0 1
Côte est (N.-É.) Lac Bear 2006 2007 ind. 0 2
Côte est (N.-É.) Ruisseau du lac Burnt Hill 2010 2010 2 0 2
Côte est (N.-É.) Étang Dooks 2005 2007 ind. 0 4
Côte est (N.-É.) Lac Fuller 2006 2007 ind. 8 8
Côte est (N.-É.) Étang Otter 2006 2007 ind. 1 6
Côte est (N.-É.) Lac Webber 2007 2007 ind. 0 7

[1] Ce site correspond aux occurrences « chemin Lake John 1 » et « chemin Lake John 2 » du rapport de situation du COSEPAC de 2010.
[2] Ce site correspond aux occurrences « Colline Canada 1 » et « Coline Canada 2 » du rapport de la situation du COSEPAC de 2010; sa superficie a augmenté à la suite de la découverte d’un nouveau thalle d’érioderme mou.

3.3 Besoins de l’érioderme mou

Dans le Canada atlantique, l’espèce est présente jusqu’à 30 km des côtes à des altitudes inférieures à 200 m, où les hivers sont doux et les étés, frais. Ces forêts côtières très humides reçoivent beaucoup de précipitations, souvent plus de 1 400 mm par année, sous forme de brouillard et de pluie (COSEPAC, 2009; Davis et Browne, 1996). L’érioderme mou est souvent présent dans des milieux humides ou à proximité de ceux-ci. Un milieu humide est une terre qui est saturée d’eau, de manière périodique ou permanente, où se déroulent des activités biologiques adaptées aux conditions aquatiques (d’après la Wetland Conservation Policy – politique de conservation des milieux humides – de 2011 de la N.-É.; consulter l’annexe C pour voir les définitions provinciales).

Dans la forêt boréale de Terre-Neuve, l’érioderme mou est présent dans des parcelles de forêts de conifères matures ou surmatures, dans des peuplements équiennes de sapins baumiers (Abies balsamea) caractérisés par la variété du diamètre des arbres. Ces parcelles se trouvent en terrain plat ou légèrement incliné, dans des sites peu ou mal drainés à proximité de milieux humides faisant partie d’un paysage fragmenté qui comprend des peuplements de conifères de classes d’âge diverses. Les observations préliminaires de l’érioderme mou à Terre-Neuve donnent à penser qu’il pourrait être présent sur des arbres à la croissance particulièrement lente, mais on n’a pas fait le lien entre ces observations et les besoins en matière habitat de l’espèce. Dans la forêt acadienne de la Nouvelle-Écosse, l’érioderme mou est souvent présent dans les dépressions mal drainées des forêts de conifères matures ou des forêts mixtes dominées par le sapin baumier et/ou l’érable rouge (Acer rubrum) et/ou le bouleau jaune (Betula alleghaniensis), où le sol est couvert de mousses de l’espèce Sphagnum. Au Nouveau-Brunswick, un thalle a été observé sur une roche couverte de mousse.

L’un des principaux besoins en matière d’habitat des cyanolichens est un environnement sain, en l’occurrence un air exempt de polluants et des précipitations exemptes de polluants acidifiants. Les cyanolichens sont particulièrement vulnérables aux pluies acides, au dioxyde de soufre et aux oxydes d’azote (Gilbert, 1986; Hallingback, 1989; Hawksworth et Rose, 1970; Sigal et Johnston, 1986). Maass et Yetman (2002) attribuent en partie le déclin de l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum) dans le Canada atlantique aux pluies acides et à la pollution atmosphérique.

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

Tableau 3. Tableau d’évaluation des menaces. Version accessible du Tableau 3
Menace générale Niveau de préoccupation[1] Étendue Occurrence Fréquence Gravité[2] Certitude causale[3]
Pollution
Pollution atmosphérique Élevée Généralisée Courante et anticipée Continue Élevée Élevée
Perte ou dégradation de l’habitat
Récolte des arbres et activités forestières Élevée Généralisée Courante et anticipée Récurrente Élevée Élevée
Construction routière Moyen Généralisée Courante et anticipée Unique Élevée Moyenne
Construction résidentielle ou construction de chalets Moyen Inconnue Anticipée Unique Élevée Moyenne
Climat et catastrophes naturelles
Changements climatiques Moyen Généralisée Courante et anticipée Récurrente Inconnue Moyenne
Espèce exotique, envahissante ou introduite
Herbivores Moyen Localisée Courante et anticipée Continue ou saisonnière Modérée Faible

[1] Niveau de préoccupation : signifie que la gestion de la menace représente une préoccupation (élevée, moyenne ou faible) pour le rétablissement de l'espèce, conforme aux objectifs en matière de population et de répartition. Ce critère tient compte de l’évaluation de toute l’information figurant dans le tableau.
[2] Gravité : indique l’effet à l’échelle de la population (Élevée : très grand effet à l’échelle de la population, modérée, faible, inconnue).
[3] Certitude causale : indique le degré de preuve connu de la menace (Élevée : la preuve disponible établit un lien fort entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; Moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, p. ex. une opinion d’expert; Faible : la menace est présumée ou plausible).

4.2 Description des menaces

Pollution atmosphérique

Les cyanolichens sont extrêmement sensibles à la pollution atmosphérique et aux précipitations acides en raison de leur dépendance envers les éléments nutritifs et l’eau se trouvant dans l’air, et de leur manque de structure protectrice (Richardson et Cameron, 2004). Le dioxyde de soufre (SO2) dissous dans les précipitations, dans les pellicules d’eau ou à l’intérieur du thalle humide est très toxique pour les cyanolichens et sa toxicité est maximale en présence de conditions acides. Le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote (NOx), produits par la combustion à haute température du charbon ou d’autres combustibles fossiles, demeurent relativement longtemps dans l’atmosphère avant d’être lessivés et de retomber en pluies acides. Les pluies acides renferment une combinaison d’acide sulfurique et d’acide nitrique formés à partir des oxydes d’azote. C’est l’ion hydrogène que renferment les pluies acides qui les rend toxiques; il affecte les membranes cellulaires, lessive du lichen le calcium et d’autres éléments métalliques et acidifie le substrat de l’arbre hôte (Richardson, 2008). Une exposition prolongée aux précipitations acides entraîne une surcharge de la capacité tampon du substrat et il devient trop acide pour que les cyanolichens, surtout pour les très jeunes thalles, prospèrent (Nieboer et coll., 1984).

L’érioderme mou peut bénéficier des campagnes de prévention de la pollution ainsi que des technologies industrielles visant à réduire les émissions. Toutefois, malgré ces initiatives, on prévoit que les problèmes de qualité de l’air demeureront pour les 20 à 50 prochaines années, et Environnement Canada (2003) indique qu’une augmentation des sources de pollution atmosphérique pourrait annuler les progrès réalisés au cours des dernières années. À l’heure actuelle, de nombreuses régions du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse et, dans une moindre mesure de Terre-Neuve-et-Labrador, reçoivent des quantités de retombées acides dépassant les charges critiques. La charge critique est la quantité maximale de retombées acides qu’un habitat peut assimiler sans subir de dommages appréciables (COSEPAC, 2009). Le développement industriel futur pourrait accentuer les répercussions négatives sur l’habitat de l’érioderme mou.

Récolte des arbres et activités forestières

Les activités forestières sont l’autre principale menace pesant sur l’espèce. Les pratiques forestières comme la coupe à blanc ou la récolte à grande échelle peuvent fragmenter l’habitat et altérer la biodiversité ainsi que la structure des classes d’âge de l’habitat potentiel de l’érioderme mou. La planification des récoltes forestières a un impact sur la disponibilité de l’habitat; lorsque la succession forestière est connue, elle peut servir à prévoir l’apport d’habitats à moyen ou long terme lors d’essais de modélisation. L’effet de la fragmentation forestière sur le lichen épiphyte a fait l’objet de nombreux travaux (Esseen et Renhorn, 1998; Rheault et coll., 2003; Pykälä, 2004; Richardson et Cameron, 2004). Lorsque les lichens se trouvent soudainement à la limite d’une forêt ou dans une forêt fragmentée, il y a une diminution de la capacité de dispersion et de la possibilité de coloniser les secteurs de coupes (Rheault et coll., 2003). La récolte forestière à grande échelle peut accroître les effets du vent et du dessèchement (Hunter, 1990) et réduire grandement la capacité d’un peuplement forestier d’atténuer l’impact des périodes de faible humidité à des stades particuliers de la succession.

Construction routière; construction résidentielle ou construction de chalets

L’aménagement des terres à des fins industrielles, résidentielles et agricoles entraîne des perturbations, modifie le paysage et altère les microclimats des forêts avoisinantes. La construction d’une route peut transformer l’hydrologie à l’échelle du paysage (Cameron, 2006) et permettre l’accès à des régions éloignées, lequel est susceptible de favoriser l’ouverture de zones de chalets (Maass et Yetman, 2002).

Changements climatiques

Des analyses préliminaires menées le long de la côte de l’Atlantique suggèrent une diminution importante des épisodes de brouillard en Nouvelle-Écosse et dans la presqu’île Avalon (sud-est de Terre-Neuve-et-Labrador) au cours des dernières décennies (Beauchamp et coll., 1998; Muraca et coll., 2001). L’érioderme mou, comme plusieurs autres cyanolichens des forêts côtières à brouillard, est très vulnérable à la sécheresse, et il peut être perturbé par un déclin des épisodes de brouillard.

Herbivores

Depuis l’arrivée des Européens, des espèces animales ont été introduites, délibérément ou accidentellement. Les espèces suivantes jouent un rôle dans les changements survenus dans la composition de la forêt à Terre-Neuve en raison de la succession; ce sont toutes des espèces introduites : campagnol à dos roux de Gapper (Clethrionomys gapperi), écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus), lièvre d’Amérique (Lepus americanus) et orignal (Alces alces) (McLaren et coll., 2009; McLaren et coll., 2004). L’orignal a été introduit sur l’île de Terre-Neuve en 1878 et en 1904, sa population a connu un accroissement rapide; les densités de l’espèce y sont actuellement bien plus élevées qu’ailleurs en Amérique du Nord. Le sapin baumier, le seul substrat connu de l’érioderme mou à Terre-Neuve, est brouté par l’orignal, ce qui entraîne une disparition relative du sapin baumier, des feuillus et d’autres espèces végétales indigènes au profit de l’épinette, et limite possiblement la superficie de l’habitat disponible pour le lichen.

On a observé des signes de broutage par les gastéropodes sur l’érioderme mou en N.-É. (Cameron, 2009). Trois espèces de gastéropodes ont été observées se nourrissant de cyanolichens en Nouvelle-Écosse (Cameron, 2009) : Pallifera dorsalis, un petit gastéropode indigène; et Arion subfuscus et Deroceras reticulatum, des espèces de plus grande taille, introduites d’Europe et plus susceptibles de faire des ravages (Davis, 1992). Des gastéropodes non indigènes peuvent également nuire à l’érioderme mou à Terre-Neuve (Moss et Hermanutz, 2010). Dans le cadre de relevés effectués à Terre-Neuve, on a remarqué que des occurrences d’érioderme mou avaient été légèrement broutées, mais on n’a pas identifié le taxon ou l’espèce brouteuse. Par leur broutage, les mollusques peuvent jouer un rôle important dans la composition de la végétation épiphyte des forêts décidues, et les thalles juvéniles semblent être particulièrement à risque (Asplund et Gauslaa, 2008).

5. Objectifs en matière de population et de répartition

Les objectifs du présent programme consistent à s’assurer que l’aire de répartition connue (2012) ainsi que la santé et la stabilité des trois populations connues (2012) de l’espèce ne soient pas touchées par une perte d’habitat, une dégradation, une utilisation des ressources biologiques de l’arbre hôte de l’espèce ou des gastéropodes envahissants.

En janvier 2012, trois populations d’érioderme mou étaient connues dans la presqu’île Avalon (26 thalles adultes), à Terre-Neuve-et-Labrador, et dans les régions d’Côte est (29 thalles adultes) et de Côte sud (124 thalles adultes), en Nouvelle-Écosse.

Un modèle prédictif de la répartition faisant appel au SIG a été élaboré pour l’érioderme mou dans l’est du Canada, et les résultats découlant de ce modèle suggèrent que l’abondance et la répartition des populations de l’érioderme mou pourraient être plus importantes que ce qu’on croit actuellement.

6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

À Terre-Neuve-et-Labrador, des inventaires de lichens, des relevés, des relevés avant exploitation et des relevés circonstanciels sont effectués depuis 1996 par du personnel contractuel, par le Department of Environment and ConservationParks and Natural Areas Division and Wildlife Division (ministère de l’Environnement et de la Conservation – service des parcs, des aires naturelles et de la faune), par le Department of Natural Resources (ministère des Ressources naturelles), la Première Nation de Miawpukek et, au besoin, pour les promoteurs de projets assujettis au processus d’évaluation environnementale. Un suivi de l’érioderme mou est en cours depuis 2010. Certains sites occupés par l’érioderme boréal dans la presqu’île Avalon ont été revisités afin de s’assurer que l’érioderme boréal n’avait pas été confondu avec l’érioderme mou, et on prévoit revisiter d’autres sites. De plus, de nombreuses photos de lichens identifiés comme étant de l’érioderme boréal ont été examinées à nouveau afin de repérer des occurrences d’érioderme mou qui aurait été mal identifié. La Forestry and Agrifoods Agency (agence des ressources forestières et agroalimentaires) provinciale a reporté l’exploitation des sites actuellement occupés l’érioderme mou dans le cadre de son processus de planification de l’aménagement forestier, et des démarches visant la protection officielle des zones d’intérêt pour la conservation sont en cours. En Nouvelle-Écosse, des inventaires de lichens, des relevés, des relevés avant exploitation et des relevés circonstanciels sont effectués depuis 2003. Des mesures informelles de sensibilisation sont en cours depuis 2006.

Il existe d’autres documents sur le rétablissement et des documents d’orientation portant sur les cyanolichens dans le Canada atlantique dans lesquels on propose des activités et des mesures qui pourraient être pertinentes pour la conservation de l’érioderme mou : Programme de rétablissement de l’érioderme boréal, population de l’Atlantique (Environnement Canada, 2007), Plan de gestion de la dégélie plombée [ÉBAUCHE] (Environnement Canada, en prép.), Plan de gestion de l’érioderme boréal, population boréale (Environment Canada, 2010), Plan de gestion quinquennal (2006-2011) de l’érioderme boréal à Terre-Neuve-et-Labrador (Keeping et Hanel, 2006) et Endangered Boreal Felt Lichen Special Management Practices (Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse, 2012).

6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement

Tableau 4. Tableau de planification du rétablissement
Menace ou préoccupation visée Priorité Stratégie générale pour le rétablissement Description générale des approches de recherche et de gestion
Pollution atmosphérique, changement climatique, herbivorie (directe ou provoquant la conversion de l’habitat)

Élevée

Moyenne

Faible
Faible

Atténuer les menaces pesant sur l’espèce
  • Participer aux programmes existants de réduction de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre
  • À T.-N.-L. : Soutenir les programmes pertinents actuels entrepris par le Department of Natural Resources (ministère des Ressources naturelles provincial)
  • Empêcher les gastéropodes de monter aux arbres hôtes
  • Élaborer un protocole pour la transplantation de cyanolichens en cas de perte de l’arbre hôte
Les activités d’exploitation des arbres et de foresterie, de construction de route forestière, construction résidentielle, construction de chalets Élevée
Moyenne
Assurer une superficie suffisante d’habitat convenable pour maintenir les populations actuelles (janvier 2012) et pour permettre la colonisation
  • Intendance et promotion de la conformité
  • Sensibilisation et éducation : favoriser les relations de collaboration avec les propriétaires fonciers, les forestiers, l’industrie et les bénévoles afin de maintenir l’habitat essentiel
Lacunes dans les connaissances Élevée
Moyenne
Élevée
Préciser l’information sur l’abondance de la population et l’aire de répartition
  • Élaborer et mettre en œuvre un (des) protocole(s) d’inventaire et de suivi
  • Recherche (Annexe B)
  • Déterminer et examiner la vulnérabilité aux polluants atmosphériques et leurs effets

6.3 Commentaires à l’appui du tableau de planification du rétablissement

Atténuer les menaces pesant sur l’espèce

L’érioderme mou bénéficiera de la réduction des polluants atmosphériques comme le dioxyde de soufre et le dioxyde d’azote. Il n’est pas possible d’entreprendre une campagne de grande envergure sur la réduction des sources locales et transfrontalières de pollution strictement au bénéfice de l’érioderme mou. Il conviendrait davantage de consolider les partenariats avec des ministères afin d’encourager la conformité à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement et de poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantes après l’an 2000, la Nova Scotia Energy Strategy (stratégie énergétique de la Nouvelle-Écosse), le Nova Scotia Climate Change Action Plan (plan d’action sur les changements climatiques de la Nouvelle-Écosse), le Newfoundland and Labrador Climate Change Action Plan (plan d’action sur les changements climatiques de Terre-Neuve–et-Labrador), Plan d’action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick.

La gestion des effets de l’herbivorie par le campagnol, l’écureuil, le lièvre d’Amérique et l’orignal sur les forêts est un défi permanent à Terre-Neuve-et-Labrador. À l’instar des plans visant l’atténuation de la pollution atmosphérique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre fondés sur le maintien de partenariats et la mise en œuvre de programmes existants, la voie à suivre pour cet enjeu consistera à soutenir les programmes de recherche et de gestion existants.

Des gastéropodes grimperont aux arbres afin de brouter le lichen. On peut les empêcher de grimper aux arbres à l’aide de différents dispositifs comme des collets, des bandes et des pièges. Ces dispositifs peuvent être installés sur des phorophytes afin de déterminer la méthode la plus efficace pour empêcher les gastéropodes d’avoir accès à l’érioderme mou.

Il peut être nécessaire de trouver un protocole efficace de transplantation des cyanolichens sur des arbres hôtes voisins lorsqu’un arbre parent est menacé en raison de facteurs impossibles à contrôler (p. ex. tempêtes, chablis) pour assurer le maintien du lichen à certains sites. La transplantation peut aussi être un moyen de sauver des populations rares ou de maintenir l’aire de répartition de l’espèce, mais elle sera seulement envisagée dans des cas exceptionnels. La transplantation de l’érioderme boréal (population boréale) de Terre-Neuve-et-Labrador a connu un certain succès (The Gossan, 2010).

Assurer une superficie suffisante d’habitat convenable pour maintenir les populations (de janvier 2012) et pour permettre la colonisation

Les efforts de communication avec les propriétaires fonciers, les utilisateurs des ressources, les gestionnaires des terres et d’autres intervenants afin de promouvoir l’intendance sont un élément important de la protection de l’habitat. Il sera nécessaire d’établir des pratiques exemplaires de gestion forestière dans les environs des sites de l’érioderme mou et dans les sites potentiels inoccupés adjacents à l’habitat essentiel, et d’assurer le maintien du sapin baumier dans l’ensemble du paysage terre-neuvien ainsi que le maintien des forêts mixtes à sapin baumier et/ou à érable rouge et/ou à bouleau jaune et des espèces du genre Sphagnum occupant le sol forestier en Nouvelle-Écosse. L’expérience et les connaissances des intervenants seront importantes pour la prise de décision en matière de gestion sur les terres privées et publiques. Les aires protégées jouent aussi un rôle dans la conservation des lichens et doivent être établies dans la mesure du possible.

Les cyanolichens peuvent être difficiles à identifier, et il faut souvent consentir des efforts importants pour les étudier et les connaître, mais des documents éducatifs bien faits et une présentation adéquate pourraient susciter l’intérêt de l’industrie, des forestiers, des gestionnaires des terres, des étudiants et des naturalistes. Des ateliers et des séminaires sur l’identification des cyanolichens permettront de jeter les bases des premières étapes vers le rétablissement de l’espèce.

Préciser l’information sur l’abondance de la population et l’aire de répartition; combler les principales lacunes dans les connaissances sur le rétablissement

Un suivi est nécessaire afin d’évaluer le succès des efforts de rétablissements. Le suivi permettra d’évaluer l’abondance, la condition générale des thalles, les caractéristiques de l’habitat et les menaces apparentes. Le suivi de l’état de santé et de la succession des thalles et des colonies ainsi que des conditions de l’habitat à long terme permettra de résoudre certaines questions posées par la recherche.

Puisque le modèle prédictif de la répartition fondé sur le SIG a suggéré qu’il pourrait exister d’autres sites d’érioderme mou, des relevés ou des inventaires du lichen doivent être menés afin d’obtenir les données permettant d’établir avec précision l’aire de répartition de l’espèce. Au besoin, les résultats du modèle peuvent être utilisés afin de prioriser des sites aux fins d’un nouveau relevé.    

Il importe de déterminer le degré de vulnérabilité du lichen à des types et à des taux précis de polluants et d’établir les conditions (moment, durée, étape du cycle biologique au moment de l’exposition, etc.) dans lesquelles l’exposition pose le plus grand risque. En identifiant les sources ponctuelles locales de pollution atmosphérique et les conditions atmosphériques locales, l’incidence de ces sources ponctuelles sur l’emplacement et sur la survie des cyanolichens peuvent être évaluée. Les placettes d’échantillonnage permanentes de la pollution affectant le lichen gérées par le ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse pourraient être une source de données sur l’incidence de la qualité de l’air sur la répartition et l’abondance des cyanolichens.

Des données sur la pollution atmosphérique, les retombées acides et les phénomènes météorologiques peuvent être obtenues auprès des ministères de l’Environnement fédéral et provinciaux, et doivent être combinées et interprétées dans la perspective de leur incidence sur le rétablissement des cyanolichens. D’autres menaces, comme les activités forestières et le broutage par les gastéropodes feront l’objet de recherches et de suivis directs.

Les paramètres du microhabitat comme l’humidité, la composition de la forêt, sa structure d’âge de la forêt et les espèces indicatrices doivent faire l’objet d’un suivi aux sites occupés afin de mieux définir les conditions nécessaires à l’espèce.

Les autres lacunes dans les connaissances sur le rétablissement qui doivent être abordées, comme les caractéristiques du cycle biologique et la distance de répartition, sont indiquées à l’annexe B.

7. Habitat essentiel

7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

L’habitat essentiel est désigné dans le présent document dans la mesure du possible selon les meilleurs renseignements accessibles. Toutefois, pour l’instant, la désignation est considérée comme étant partielle. La modélisation prédictive de la répartition a fourni une preuve convaincante que les préférences connues de l’érioderme mou en matière d’habitat existent ailleurs que dans les sites actuellement confirmés, ce qui signifie que l’on observera vraisemblablement l’érioderme mou dans d’autres sites du Canada atlantique. Les besoins écologiques et les caractéristiques physiques de l’habitat essentiel en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador ne sont pas pleinement connus et doivent faire l’objet d’études plus approfondies.

Caractéristiques de l’habitat de l’érioderme mou

Les sites actuels de l’érioderme mou ont en commun les caractéristiques suivantes :

Dans le nord-est de l’Amérique du Nord, l’érioderme mou est présent à moins de 30 km de la côte, là où les hivers sont doux (température moyenne de −4,5 °C) et les étés, frais (température moyenne de 16,4 °C). Plus de 80 % des précipitations à ces sites sont sous forme de pluie et la fréquence des épisodes de brouillard est élevée. L’érioderme mou est confiné aux altitudes inférieures à 200 m dans le Canada atlantique et il est présent aux sites où il y a de fortes précipitations, excédant souvent 1 400 mm (COSEPAC, 2009; Davis et Browne, 1996).

Tous les arbres sur lesquels on a observé l’érioderme mou étaient matures ou âgés. Les arbres des peuplements sont âgés, en moyenne, de 65 ans en Nouvelle-Écosse et de 73 ans à Terre-Neuve-et-Labrador. Des arbres morts sont présents à toutes les occurrences; dans plusieurs cas, ils constituent près de 50 % du peuplement forestier.

L’osmonde cannelle (Osmunda cinnamomea) domine la strate herbacée à toutes les occurrences et des espèces du genre Sphagnum sont présentes à toutes les occurrences; au total, la couverture végétale à chaque emplacement est de 70 % ou plus. D’autres espèces de mousse sont présentes en plus petites quantités (de 5 % à 15 % de la couverture végétale). À Terre-Neuve, on trouve souvent l’érioderme mou sur des hépatiques ou à proximité, particulièrement des espèces de Frullania, et la couverture végétale de bryophytes est élevée à tous les sites (dominés les espèces des genres Hylocomium, Pleurozium, Sphagnum, Rhytidiadelphus, Ptilium et Bazzania).

En Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve, l’habitat de l’érioderme mou est constitué de forêts côtières très humides. Les arbres hôtes se trouvent presque toujours dans un milieu humide ou une tourbière, ou dans un rayon de 80 m d’un tel habitat (COSEPAC, 2009). On observe néanmoins certaines différences entre ces habitats. À Terre-Neuve, l’érioderme mou est présent dans des parcelles de forêts de conifères matures ou surmatures, dominées par des peuplements équiennes de sapins baumiers caractérisés par un diamètre variable des arbres. Ces parcelles se trouvent en terrain plat ou légèrement en pente, dans les sites mal ou peu drainés à proximité des milieux humides, au sein de paysages fragmentés incluant des peuplements de conifères équiennes. En Nouvelle-Écosse, l’habitat de l’érioderme mou se trouve habituellement dans des dépressions à drainage médiocre occupées par des forêts de conifères ou mixtes matures dominées par le sapin baumier et/ou l’érable rouge.

L’érioderme mou est associé à une diversité de substrats. À Terre-Neuve-et-Labrador, l’espèce a été trouvée uniquement sur le sapin baumier; toutefois, en Nouvelle-Écosse, on la trouve non seulement sur le sapin baumier, mais aussi sur l’érable rouge et le bouleau jaune. Au Nouveau-Brunswick, une mention historique indiquait une roche couverte de mousses.

L’un des principaux besoins en matière d’habitat des cyanolichens est la présence de précipitations exemptes de polluants acidifiants. L’enrichissement en nutriments provenant des branches supérieures des feuillus à proximité pourrait contrebalancer la faible capacité tampon de l’écorce des conifères dans les secteurs aux précipitations très acides, ce qui permettrait au lichen de survivre (Richardson et Cameron, 2004). Par conséquent, il pourrait exister un seuil critique de la proportion d’érable rouge nécessaire dans un secteur pour soutenir l’érioderme mou en Nouvelle-Écosse. D’autres études sont nécessaires à ce sujet. 

Description de l’habitat essentiel 

Les sites d’habitat essentiel sont énumérés dans le tableau 5. À chaque site, l’habitat essentiel de l’érioderme mou est désigné comme étant le substrat (à l’heure actuelle, l’espèce n’est associée qu’aux arbres) ou le milieu humide (terres où le niveau de la nappe phréatique approche, atteint ou dépasse la surface du sol, périodiquement ou constamment, ce qui comprend les marais, les marécages, les tourbières minérotrophes, les tourbières ombrotrophes et d’autres milieux ouverts aux eaux peu profondes) où le substrat est présent ou auxquels il est adjacent, ainsi qu’une zone de fonction essentielle. On croit que la zone de fonction essentielle est nécessaire pour maintenir les caractéristiques de du microhabitat, surtout le taux d’humidité nécessaire à la survie du lichen et à la colonisation. La zone de fonction essentielle est désignée comme étant, selon le cas, une zone située dans un rayon de 100 m autour d’une occurrence du lichen et de son substrat, ou une bande en bordure un milieu humide où le lichen est présent (ou à proximité duquel il se trouve), dont la largeur variera selon la superficie du milieu humide (soit 100 m pour les milieux humides de moins de 100 m2 et 50 m pour les milieux humides de plus de 100 m2). De plus amples informations sur l’emplacement de l’habitat essentiel peuvent être obtenues, à des fins de protection de l’espèce et de son habitat et sur justification, auprès de la section de la planification du rétablissement (Environnement Canada), à RecoveryPlanning_Pl@ec.gc.ca.

Figure 2. Exemples de sites d’habitat essentiel; toutes les zones encerclées par les pointillés font partie de l’habitat essentiel.

Figure 2
Description longue pour la figure 2

La figure 2 donne des exemples de la façon dont les sites d’habitat essentiel seraient cartographiées. Elle montre deux milieux humides et leur zone de fonction essentielle respective. Lorsqu’une occurrence est située dans une zone de fonction essentielle, une zone tampon supplémentaire est tracée autour de cette occurence.

Description longue pour la figure 2

L’habitat essentiel n’est pas désigné au Nouveau-Brunswick pour l’instant. Si des relevés permettent de constater la présence du lichen dans la province, l’habitat essentiel de l’espèce sera révisé.

Tableau 5. Sites contenant de l’habitat essentiel de l’érioderme mou au Canada. L’habitat essentiel de l’érioderme mou se trouve dans les carrés de 1 km × 1 km indiqués, là où les critères énoncés à la Section 7.1 sont respectés.
Population Code d’identifi-cation du carré Nom du site UTM Est[1] UTM Nord[1] Nombre de centroïdes de sites d’habitat essentiel compris dans le carré Superficie de sites d’habitat essentiel contenue dans le carré (ha)[2] Propriété / tenure[3]
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22BT83_15 South East Placentia 281000 5235000 0 1 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22BT83_16 South East Placentia 281000 5236000 1 3 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22CT14_37 Hall's Gullies 4 313000 5247000 1 2 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22CT14_47 Hall's Gullies 4 314000 5247000 0 1 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22CT14_48 Hall's Gullies 1 314000 5248000 0 3 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22CT14_58 Hall's Gullies 1
Hall's Gullies 2
315000 5248000 2 27 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22CT14_59 Hall's Gullies 3
Hall's Gullies 5
315000 5249000 2 19 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22CT15_50 Hall's Gullies 3 315000 5250000 1 19 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22CT15_60 Hall's Gullies 3 316000 5250000 0 20 Non domanial
Presqu’île Avalon
(T.-N.-L.)
22CT14_68 Hall's Gullies 2 316000 5248000 0 1 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20KP95_31 Chemin Clyde River 1 293000 4851000 0 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20KP95_32 Chemin Clyde River 1 293000 4852000 0 0.4 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20KP95_40 Chemin Clyde River 2 294000 4850000 0 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20KP95_41 Chemin Clyde River 1
Chemin Clyde River 2
294000 4851000 2 25 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20KP95_42 Chemin Clyde River 1 294000 4852000 0 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP16_01 Oakhill 310000 4861000 0 0.2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP16_11 Oakhill 311000 4861000 1 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP16_80 Rivière Jordan 318000 4860000 1 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP24_99 Colline Canada / MacKenzies Barren[5] 329000 4849000 0 6 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP25_90 Colline Canada / MacKenzies Barren 329000 4850000 0 18 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP25_91 Colline Canada / MacKenzies Barren 329000 4851000 0 7 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP25_92 Colline Canada / MacKenzies Barren 329000 4852000 0 1 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP25_95 Lac Misery 329000 4855000 1 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP26_00 Chemin Lake John[4]
Ruisseau Four Mile
320000 4860000 1 14 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP26_01 Ruisseau Four Mile 320000 4861000 1 34 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP26_02 Ruisseau Four Mile 320000 4862000 0 5 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP26_10 Ruisseau Four Mile 321000 4860000 0 5 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP26_11 Ruisseau Four Mile 321000 4861000 0 9 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP27_22 Ruisseau Martin 322000 4872000 0 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP27_23 Ruisseau Martin 322000 4873000 1 6 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP34_09 Colline Canada / MacKenzies Barren[5] 323000 4849000 0 16 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP34_17 Lac Robs 331000 4847000 0 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP34_18 Colline Canada / MacKenzies Barren
Lac Robs
331000 4848000 1 43 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP34_19 Colline Canada / MacKenzies Barren 331000 4849000 0 40 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_00 Colline Canada / MacKenzies Barren 330000 4850000 1 87 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_01 Colline Canada / MacKenzies Barren 330000 4851000 0 45 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_02 Colline Canada / MacKenzies Barren 330000 4852000 0 9 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_03 Ruisseau du lac Misery 330000 4853000 0 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_13 Ruisseau du lac Misery 331000 4853000 1 24 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_14 Ruisseau du lac Misery 331000 4854000 0 12 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_21 Étang Robarts 332000 4851000 1 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_31 Étang Robarts 333000 4851000 0 1 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_65 Tidney 336000 4856000 0 7 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_66 Tidney 336000 4855000 0 35 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_73 Ruisseau Fresh Water 337000 4853000 1 4 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_74 Tidney 337000 4854000 0 11 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_75 Tidney 337000 4855000 1 82 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_76 Tidney 337000 4856000 0 47 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_77 Tidney 337000 4865700 0 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_83 Duck Hole
Lac Haley
338000 4853000 0 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_84 Tidney
Duck Hole
338000 4854000 1 19 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_85 Tidney 338000 4855000 0 30 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_86 Tidney 338000 4856000 0 73 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_87 Tidney 338000 4857000 0 11 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_88 Ruisseau Pumpkinvine 338000 4858000 0 0.3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_89 Ruisseau Pumpkinvine 338000 4859000 1 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_90 Baie Jones Harbour 339000 4850000 1 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_93 Lac Haley 339000 4853000 1 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP35_96 Tidney 339000 4856000 0 1 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP44_29 Étang Johnstons 342000 4849000 0 60 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP44_39 Étang Johnstons 343 4849000 0 15 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP45_10 Étang Johnstons 341000 4850000 0 2 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP45_20 Étang Johnstons 342000 4850000 1 70 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP45_30 Étang Johnstons 343000 4850000 0 12 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP45_51 Parc provincial Thomas Randall 345000 4851000 1 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP45_62 Port L’Hebert 346000 4852000 1 3 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP45_63 Port L’Hebert 346000 4853000 0 0.1 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP48_42 Lac Bon Mature 344000 4882000 1 9 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20LP48_52 Lac Bon Mature 345000 4882000 0 7 Non domanial
Côte sud
(N.-É.)
20MQ13_31 Blandford 413000 4931000 1 7 Non domanial
Côte est
(N.-É.)
20MQ87_91 Lac Fuller 489000 4971000 1 3 Non domanial
Côte est
(N.-É.)
20MQ96_26 Étang Dooks 492000 4966000 1 5 Non domanial
Côte est
(N.-É.)
20MQ96_93 Lac Webber 499000 4963000 0 2 Non domanial
Côte est
(N.-É.)
20MQ96_94 Lac Webber 499000 4964000 1 20 Non domanial
Côte est
(N.-É.)
20MQ97_00 Étang Otter 490000 4970000 1 3 Non domanial
Côte est
(N.-É.)
20NQ17_45 Lac Bear 514000 4975000 1 3 Non domanial
Côte est
(N.-É.)
20NQ68_58 Ruisseau du lac Burnt Hill 565000 4988000 1 3 Non domanial
Côte est
(N.-É.)
20NQ68_59 Ruisseau du lac Burnt Hill 565000 4989000 0 0.01 Non domanial

[1] Les coordonnées indiquées sont celles du coin sud ouest du carré de 1 km x 1 km du système militaire de quadrillage UTM de référence renfermant un ou des site(s) d’habitat essentiel. Elles sont données à titre indicatif seulement; le point correspondant ne fait pas nécessairement partie de l’habitat essentiel.
[2] La superficie indiquée est celle d’un ou plusieurs sites contenant de l’habitat essentiel et non nécessairement celle de l’habitat essentiel proprement dit. Consulter la section 7.1 pour voir la méthode de désignation de l’habitat essentiel au sein de ces zones.
[3]Cette information est fournie à titre indicatif seulement , pour donner une idée générale des détenteurs des droits de propriété des terres où sont situés les sites d’habitat essentiel. Pour déterminer avec exactitude qui détient les droits de propriété d’une terre, il faudra comparer les limites de l’habitat essentiel aux informations figurant au cadastre.
[4] Ce site correspond aux occurrences « chemin Lake John 1 » et « chemin Lake John 2 » du rapport de situation du COSEPAC de 2010.
[5] Ce site correspond aux occurrences « Colline Canada 1 » et « Coline Canada 2 » du rapport de la situation du COSEPAC de 2010; sa superficie a augmenté à la suite de la découverte d’un nouveau thalle d’érioderme mou.

7.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Tableau 6. Calendrier des études
Description de l’activité Justification Échéancier
Déterminer le macroenvironnement physique et les caractéristiques fonctionnelles qui sont essentielles à la survie de l’espèce et à la colonisation. Comprendre les besoins de l’espèce; nécessaire afin de déterminer si la désignation actuelle de l’habitat essentiel comprend une superficie d’habitat suffisante à chaque site pour assurer la survie à long terme ainsi que la capacité de coloniser de nouvelles zones Résultats préliminaires d’ici 2016; analyses supplémentaires d’ici 2022
Déterminer les besoins en matière de microclimat qui sont essentiels à la survie de l’espèce. Déterminer si l’érable rouge est une composante essentielle du microclimat en Nouvelle Écosse. Comprendre les besoins de l’espèce; nécessaire pour déterminer si la désignation actuelle de l’habitat essentiel comprend une superficie d’habitat suffisante à chaque site pour assurer la survie à long terme ainsi que la capacité de coloniser de nouvelles zones. Déterminer si d’autres érables rouges se trouvant en dehors de la zone de fonction essentielle doivent être conservés (en N.-É.) afin de s’assurer que les caractéristiques des sites d’habitat essentiel sont maintenues (pH). 2016
Évaluer la relation entre la superficie du milieu humide et celle de la zone de recharge nécessaire pour maintenir le fonctionnement du milieu humide. Déterminer la nécessité de la zone de fonction essentielle et la superficie requise pour maintenir les caractéristiques de l’habitat essentiel. Pourrait permettre de raffiner la désignation de l’habitat essentiel. Déterminer si la zone entourant le milieu humide est nécessaire à la protection de la fonction du milieu humide et permet d’atténuer les effets de la fragmentation. Si cela est jugé nécessaire, ajuster la superficie de la zone de fonction essentielle. 2017
Déterminer la nécessité de protéger l’habitat convenable non occupé à des fins de connectivité et de colonisation. Pourrait permettre de raffiner la désignation de l’habitat essentiel. Déterminer si la désignation actuelle de l’habitat essentiel à chaque site est suffisante pour assurer la survie à long terme ainsi que la capacité de coloniser de nouvelles zones. Résultats préliminaires d’ici 2016; analyses supplémentaires d’ici 2022

7.3 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel

La destruction de l’habitat essentiel est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation [d’un élément] de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps (gouvernement du Canada, 2009). Lorsque l’habitat essentiel est désigné dans un programme de rétablissement, des exemples d’activités susceptibles d’en entraîner la destruction doivent être fournis. Les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel comprennent, par exemple, les suivantes :

  • Les activités qui entraînent l’élimination des arbres hôtes ou qui les endommagent. Ces activités entraînent l’élimination des arbres hôtes qui sont essentiels au lichen ou peuvent altérer le caractère convenable de l’arbre en tant qu’hôte pour le lichen.

Les exemples comprennent le griffage d’arbres, la coupe à blanc, l’exploitation forestière et l’exploitation des arbres.

  • Les activités qui entraînent la perte ou l’élimination d’arbres se trouvant dans des secteurs adjacents (y compris les arbres non occupés). La perte de ces arbres peut mener de façon indirecte à la diminution du pH de l’écorce dans les arbres résineux restants; ces conditions réduiront l’espérance de vie des cyanolichens (Richardson et Cameron, 2004). Cette élimination peut aussi réduire le taux d’humidité et accroître la vitesse du vent (ainsi que les dommages connexes du vent) dans l’habitat essentiel.

Les exemples comprennent la coupe à blanc, l’exploitation des arbres, la construction routière et la construction de chalets dans les secteurs adjacents.

À l’heure actuelle, il n’est pas possible de définir l’étendue de la zone adjacente à l’habitat essentiel où des activités peuvent mener à la destruction de l’habitat essentiel. D’autres orientations seront élaborées lorsque le calendrier des études visant l’érioderme mou sera arrivé à terme.

  • Les activités qui entraînent une modification de l’hydrologie du milieu humide occupé par le lichen ou du secteur adjacent à ce milieu.

Ces activités comprennent, par exemple, la construction routière, le remblayage, la coupe à blanc, l’exploitation des arbres et la construction de chalets.

Les mesures de rétablissement proposées et la législation actuelle pourraient ne pas suffire à empêcher la destruction de l’habitat essentiel de l’érioderme mou par la pollution atmosphérique, y compris les pluies ou le brouillard acides.

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition de l’érioderme mou.

Le présent programme de rétablissement et le ou les plan(s) d’action à l’appui seront assujettis à une approche de gestion adaptative, selon laquelle la nouvelle information est intégrée en continu. L’évaluation quinquennale du programme de rétablissement sera fondée sur les indicateurs de rendement indiqués ci-dessous.

Le succès de la mise en œuvre du programme de rétablissement sera mesuré selon les indicateurs de rendement suivants :

  • Stabilité des trois populations connues de l’érioderme mou (en date de janvier 2012) et aucune perte de thalle adulte en raison de la perte de l’habitat, de la dégradation, de l’utilisation des ressources biologiques de l’arbre hôte de l’espèce ou de gastéropodes envahissants;
  • Aucune diminution de l’aire de répartition connue des trois populations (en date de janvier 2012) en raison de la perte d’habitat, de la dégradation, de l’utilisation des ressources biologiques de l’arbre hôte de l’espèce ou de gastéropodes envahissants;
  • Intendance améliorée des sites occupés par l’érioderme mou grâce à une sensibilisation accrue des propriétaires fonciers, des gestionnaires des terres et des responsables de l’approbation des plans d’aménagement. L’intendance améliorée peut être mesurée au nombre d’accords d’intendance conclus avec les propriétaires fonciers et les gestionnaires des terres, qu’ils soient officiels ou informels (accords scellés « sur une poignée de main »);
  • Réduction du nombre de lacunes dans les connaissances de la répartition, des tendances de dispersion, de la dynamique des populations, des menaces et de l’écologie de l’espèce.

9. Énoncé sur les plans d’action

Un ou plusieurs plans d’action seront élaborés dans les trois ans suivant la publication de la version définitive du présent programme de rétablissement dans le Registre public des espèces en péril.

10. Références

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Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Ce plan d’action sera clairement favorable à l’environnement puisqu’il favorisera le rétablissement de l’érioderme mou. La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent programme sera clairement favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effets néfastes importants.

Les effets sur d’autres espèces ont aussi été considérés. L’érioderme mou fait partie d’un ensemble de cyanolichens rares dont un grand nombre sont présents dans des habitats semblables dans les forêts humides de l’Atlantique en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador. Parce que ces espèces ont des besoins semblables en matière d’habitat, les mesures visant une meilleure compréhension des associations à l’échelle de l’écosystème ainsi que la protection de l’habitat de l’érioderme mou permettront très certainement de protéger les populations d’autres cyanolichens rares. À l’échelle régionale, tout progrès en matière de réduction de la pollution atmosphérique sera non seulement favorable à l’érioderme mou, mais aussi à la majorité (voire à l’ensemble) de la flore et de la faune des forêts de l’Atlantique.

Annexe B : Lacunes dans les connaissances sur le rétablissement

  • Déterminer le cycle de vie de l’espèce
  • Diversité génétique (comparaison entre Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse)
  • Distance de dispersion : distance et mécanismes
  • Effectuer le suivi de la résilience du lichen
  • Déterminer les besoins en matière de microclimat et les effets particuliers de la pollution et des retombées acides
  • Déterminer l’incidence des espèces envahissantes sur la régénération de la forêt et établir les mesures de gestion efficaces et acceptables en vue de diminuer l’abondance des espèces envahissantes
  • Déterminer les facteurs de mortalité ainsi que leur effet sur la population
  • Effets du broutage par les gastéropodes

Annexe C : Définitions provinciales d’un milieu humide

Un milieu humide désigne, selon la Water Resources Act (loi sur les ressources en eau) de Terre-Neuve-et-Labrador, une terre où le niveau de la nappe phréatique approche, atteint ou dépasse la surface du sol, ce qui comprend les tourbières minérotrophes, les tourbières ombrotrophes, les marais, les marécages et d’autres milieux ouverts aux eaux peu profondes. [Traduction libre]

Selon la définition de la Environment Act (loi sur l’environnement) de la Nouvelle-Écosse, un milieu humide est un marais, un marécage, une tourbière minérotrophe ou une tourbière ombrotrophe où le niveau de la nappe phréatique approche, atteint ou dépasse, périodiquement ou constamment, le niveau du sol, ou qui est saturé d’eau, et où se déroulent des phénomènes propres aux milieux aquatiques comme en témoignent la présence de sols mal drainés et de plantes hydrophytes (espèce Sphagnum et osmonde cannelle) ainsi que d’activités biologiques adaptées aux conditions humides. [Traduction libre]

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