Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2010

Photographie d’un Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus).

En voie de disparition – 2010

Table des matières

Information sur le document

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur le document

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + 31 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus) au Canada – Mise à jour.  Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 23 p.

CANNINGS, R.J. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus) au Canada – Mise à jour, in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1 - 23.

PAGE, A.M. et M.D. CADMAN. 1994. Rapport de situation du COSEPAC sur le moucherolle vert (Empidonax virescens) au Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 1-35 p.

Note de production :
Le COSEPAC aimerait remercier Richard J. Cannings qui a rédigé le rapport de situation sur le Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus) au Canada, en vertu d’un contrat avec Environnement Canada, supervisé et révisé par Marty Leonard, coprésident du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC .

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel
Site Web

Illustration/photo de la couverture :
Moqueur des armoises -- Photographie de Richard J. Cannings.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2011.
No. de catalogue CW69-14/197-2011F-PDF
ISBN 978-1-100-97259-6

COSEPAC

Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2010

Nom commun
Moqueur des armoises

Nom scientifique
Oreoscoptes montanus

Statut
En voie de disparition

Justification de la désignation
Au Canada, cette espèce se trouve en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan. La population canadienne est extrêmement petite, ne comptant que de 7 à 36 individus selon l’année. Les populations se trouvant dans des parties adjacentes des États-Unis, lesquelles sont une source probable d'individus pour le Canada, subissent un déclin. De plus, l’habitat de l’armoise argentée, nécessaire à la reproduction de l’espèce, est en déclin, particulièrement en Colombie-Britannique où l'espèce niche régulièrement.

Répartition
Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan

Historique du statut

Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1992. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2000 et en novembre 2010.

COSEPAC
Résumé

Moqueur des armoises
Oreoscoptes montanus

Description et importance de l’espèce

Le Moqueur des armoises est la seule espèce du genre Oreoscoptes et est probablement un parent plus proche des moqueurs du genre Mimus que de tous les autres moqueurs. Il est plus petit que le Merle d’Amérique, et sa queue et son bec sont relativement courts. Le plumage du mâle et de la femelle est brun grisâtre sur le dessus et marqué de rayures gris-brun sur le dessous. La face présente une raie superciliaire blanchâtre et des rayures noires sur les côtés de la gorge. Le chant est une longue suite de phrases musicales et de gazouillements. Aucune sous-espèce ne lui est reconnue. Le Moqueur des armoises est l’une des rares oiseaux qui dépendent de l’habitat des armoises pour leur survie.

Répartition

Le Moqueur des armoises niche depuis l’extrême sud de la Colombie-Britannique, le sud-est de l’Alberta, le sud-ouest de la Saskatchewan, le centre de l’Idaho et le centre-sud du Montana jusqu’au nord-est de l’Arizona, le centre-ouest et le nord du Nouveau-Mexique, le nord du Texas et l’ouest de l’Oklahoma, en passant par le Grand Bassin et la partie occidentale des Grandes Plaines. Son aire d’hivernage s’étend du centre de la Californie, du sud du Nevada, du nord de l’Arizona, du centre du Nouveau-Mexique et du centre du Texas jusqu’au centre du Mexique.

Habitat

Le Moqueur des armoises niche dans les steppes arbustives dominées par les armoises. Si la taille des arbustes ne revêt aucune importance pour son alimentation, il a besoin d’armoises d’environ 1 m de haut pour nicher. Certaines parties de l’habitat ont été détruites ces dernières années au Canada, mais les pertes les plus élevées ont été constatées aux États-Unis où plus de la moitié de l’écosystème d’armoises a été convertie à des fins agricoles.

Biologie

Le Moqueur des armoises revient au Canada au printemps et au début de l’été et construit un nid assez volumineux composé de tiges d’armoise. La femelle pond 4 ou 5 œufs et peut élever 2 couvées par saison, du moins dans la partie centrale de l’aire de reproduction. Le Moqueur des armoises se nourrit principalement d’insectes, surtout des criquets et des coléoptères, au printemps et à l’été, et passe à un régime mixte composé de baies et d’insectes à la fin de l’été et au début de l’automne.

Taille et tendances de la population

La population reproductrice au Canada varie d’année en année, allant d’un minimum d’environ 7 adultes à un maximum d’environ 36 adultes; la plus forte estimation de la population depuis un siècle est d’environ 30 couples ou 60 individus. Les données du relevé des oiseaux nicheurs du plateau Columbia aux États-Unis, source probable des individus recensés en Colombie-Britannique, révèlent que la population a décliné de quelque 33 %, soit l’équivalent de 3 générations, dans cette région au cours de la période de 10 ans la plus récente (de 1997 à 2007).
 
Facteurs limitatifs et menaces

Toutes les menaces sont liées à la qualité et à l’étendue de l’habitat. Les menaces sont imminentes dans tout l’habitat situé sur les terres privées et autochtones de la partie sud des vallées de l’Okanagan et de la Similkameen. Sur ces terres, l’habitat des armoises sera probablement converti en terres d’agriculture intensive (surtout des vignobles), en lotissements résidentiels et en terrains de golf. Le surpâturage a déjà constitué un problème dans le passé parce qu’il réduit la taille des armoises et favorise l’établissement de graminées annuelles, notamment le brome des toits. Ces deux facteurs altèrent la qualité de l’habitat recherché par le Moqueur des armoises. Près du tiers de l’habitat historique de l’espèce a été aménagé.

Protection, statuts et classements

En novembre 2000, le COSEPAC a évalué le Moqueur des armoises comme étant en voie de disparition et il est actuellement inscrit comme tel à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral. Le Moqueur des armoises, ses nids et ses œufs sont protégés de la chasse et de la cueillette au Canada et aux États-Unis aux termes de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. L’espèce est également protégée en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan par la législation de ces provinces sur les espèces sauvages. Le Moqueur des armoises figure sur la « liste rouge » des espèces possiblement menacées ou en voie de disparition du Centre de données sur la conservation de la Colombie-Britannique; il est considéré comme une espèce en péril dans l’initiative Identified Wildlife Management Strategy de la Forest and Range Practices Act (2004). Le Moqueur des armoises est classé dans la catégorie G5 à l’échelle mondiale, et dans la catégorie S1B (gravement en péril) en Saskatchewan et en Colombie-Britannique. Il figure sur la liste des espèces à statut indéterminé (S?) en Alberta. Dans les États américains adjacents, l’espèce est classée S3 dans l’État de Washington, S5 en Idaho et S3 au Montana.

Résumé technique

Oreoscoptes montanus

Moqueur des armoises Sage Thrasher

Répartition au Canada : Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan

Données démographiques

Durée d’une génération (habituellement l’âge moyen des parents dans la population : indiquer si une autre méthode d’estimation de la durée des générations inscrite dans les lignes directrices de l’UICN [2008] est employée) Inconnue, mais probablement 3 ans environ
Y-a-t-il un déclin continu [observé, déduit ou prévu] du nombre total d’individus matures? Inconnu mais possible, compte tenu du déclin de l’habitat
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq ans ou deux générations] Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, déduit ou présumé] de [réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations] Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, déduit ou présumé] de [réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
Calculée selon la méthode du polygone convexe autour des sites de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de la Saskatchewan qui ont été occupés par l’espèce à un moment quelconque au cours des vingt dernières années
4 500 km²
Indice de la zone d’occupation
(Fournir toujours une valeur selon la grille de 2x2; d’autres valeurs peuvent également être inscrites si elles sont clairement indiquées [p. ex. grille de 1x1, zone d’occupation biologique]). Calculé selon la grille de 2x2, dans des sites de la Colombie-Britannique et de l’Alberta où la reproduction a eu lieu.
40 km²
La population totale est-elle très fragmentée? Non
Nombre de « localités* »
L’espèce est présente tous les ans à trois endroits en Colombie-Britannique : White Lake, Chopaka et Kilpoola. Ces trois endroits pourraient être menacés par les feux irréprimés.
Il n’y a pas de localités connues en Alberta et en Saskatchewan, mais il est improbable qu’il puisse y en avoir plus d’une à un moment ou à un autre.
Probablement moins de 5
Y a-t-il un déclin continu [observé, déduit ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, déduit ou prévu] de l’indice de la zone d’occupation? Possible
Y a-t-il un déclin continu [observé, déduit ou prévu] du nombre de populations? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, déduit ou prévu] du nombre de localités? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, déduit ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Oui, déclin de la superficie de l’habitat de reproduction dans les vallées de l’Okanagan et de la Similkameen, en C.-B., et déclin probable de la qualité de l’habitat en Alberta et en Saskatchewan
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation? Non

1 Voir les documents : Instructions pour la préparation des rapports de situation du COSEPAC et Définitions et abréviations approuvées par le COSEPAC sur le site Web du COSEPAC, et UICN 2010 (PDF ; 492 Ko) (en anglais seulement).

Nombre d'individus matures (dans chaque population)

Population Nbre d’individus matures
Colombie-Britannique De 6 à 24
Prairies De 1 à 12
Total De 7 à 36

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est d’au moins [20 % en 20 ans ou 5 générations, ou 10 % en 100 ans] Aucune analyse effectuée

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat)

- Perte et dégradation de l’habitat dues à l’agriculture, à l’urbanisation et aux graminées envahissantes
- Incendies

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur
Aucune des six populations historiques de l’État de Washington n’a été retrouvée, et aucune nouvelle population n’a été découverte lors des recherches effectuées pour le présent rapport.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Non
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? On ne sait pas.
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Peut-être
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle? Non

Statut existant

COSEPAC  : en voie de disparition (Novembre 2010)

Statut et justification de la désignation

Statut :
En voie de disparition
Code alphanumérique :
B1ab(ii,iii)+2ab(ii,iii); C2a(i); D1
Justification de la désignation :
Au Canada, cette espèce se trouve en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan. La population canadienne est extrêmement petite, ne comptant que de 7 à 36 individus selon l’année. Les populations se trouvant dans des parties adjacentes des États-Unis, lesquelles sont une source probable d'individus pour le Canada, subissent un déclin. De plus, l’habitat de l’armoise argentée, nécessaire à la reproduction de l’espèce est en déclin, particulièrement en Colombie-Britannique où l'espèce niche régulièrement.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. Il n’existe aucune donnée sur les tendances de la population canadienne.
Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », B1ab(ii,iii)+2ab(ii,iii), car la zone d’occurrence est inférieure à 5 000 km², l’indice de la zone d’occupation est inférieur à 500 km² et l’espèce est probablement présente dans moins de 5 localités; en outre, il y a un déclin continu prévu de l’indice de la zone d’occupation et de la qualité de l’habitat.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », C2a(i), car le nombre total d’individus matures est inférieur à 2 500 et un déclin est déduit compte tenu de la dégradation continue de la qualité de l’habitat; aucune population ne comprendrait plus de 250 individus.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », D1, car la population compterait moins de 250 individus matures.
Critère E (analyse quantitative) : Aucune analyse faite.

Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine la situation, à l'échelle nationale, des espèces, sous-espèces, variétés et populations (importantes à l'échelle nationale) sauvages jugées en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles, poissons, mollusques, lépidoptères, plantes vasculaires, lichens et mousses.

Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est formé de représentants des organismes provinciaux et territoriaux responsables des espèces sauvages, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans et Partenariat fédéral en biosystématique) et de trois organismes non gouvernementaux, ainsi que des coprésidents des groupes de spécialistes des espèces. Le Comité se réunit pour examiner les rapports sur la situation des espèces candidates.

Définitions

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n'existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n'est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants auxquels elle est exposée ne sont pas inversés.

Espèce préoccupante (P)*
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)**
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)***
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d'un manque de données scientifiques.

* Appelée « espèce rare » jusqu'en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire »
*** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu'en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d'une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation au cours des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur le Moqueur des armoises Oreoscoptes montanus au Canada – 2010

Description et importance de l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique : Oreoscoptes montanus

Nom français : Moqueur des armoises

Nom anglais : Sage Thrasher

Classe : Aves

Le Moqueur des armoises (figure 1) est la seule espèce du genre Oreoscoptes, et il est probablement un parent plus proche des moqueurs du genre Mimus que de ceux du genre Toxostoma (Reynolds et al., 1999). Aucune sous-espèce ne lui est reconnue.

Figure 1. Moqueur des armoises. Photographie de Richard J. Cannings.

Photographie du Moqueur des armoises perché sur une branche.

Description morphologique

Le Moqueur des armoises est un oiseau de petite taille; il est un peu plus petit que le Merle d’Amérique (Turdus migratorius), et son bec et sa queue sont relativement courts. Le plumage du mâle et de la femelle est brun grisâtre sur le dessus et marqué de rayures gris-brun sur le dessous. La face présente une raie superciliaire blanchâtre et des rayures noires sur les côtés de la gorge. Le chant est une longue suite de phrases musicales et de gazouillements.

Structure spatiale et variabilité de la population

La structure génétique des populations de Moqueur des armoises n’a pas été étudiée. En Colombie-Britannique, l’aire de répartition est contiguë à l’aire de nidification aux États-Unis. La densité de nidification est très faible en Alberta, en Saskatchewan et au Montana.

Unités désignables

Au Canada, le Moqueur des armoises est présent dans deux aires écologiques nationales (Montagnes du Sud et Prairie). Toutefois, l’habitat utilisé dans ces deux aires est similaire; aucune sous-espèce n’a été décrite et aucune distinction n’a été mise en évidence entre les moqueurs de la Colombie-Britannique et ceux des Prairies. Par conséquent, une seule unité désignable est ici considérée.

Importance de l’Espèce

Le Moqueur des armoises est l’une des rares espèces d’oiseaux qui dépendent de l’habitat des armoises pour leur survie. Cette espèce monotypique d’un genre monotypique a disparu de plusieurs localités au cours du siècle dernier, à mesure que les pâturages naturels dominés par l’armoise étaient convertis en terres d’agriculture intensive ou brûlés afin d’éliminer le couvert arbustif.

Plusieurs espèces qui partagent le même habitat de steppe arbustive aride que le Moqueur des armoises sont également des espèces préoccupantes au Canada. Les sous-espèces phaios et urophasianus du Tétras des armoises (Centrocercus urophasianus phaios) figurent respectivement sur la liste des espèces disparues du pays et sur la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral. En Colombie-Britannique, le Bruant à joues marron (Chondestes grammacus) et le Bruant de Brewer (Spizella breweri) sont sur la liste rouge des espèces candidates au statut d’espèce menacée ou en voie de disparition de la province.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le Moqueur des armoises niche depuis l’extrême-sud de la Colombie-Britannique, du centre de l’Idaho et du centre-sud du Montana jusqu’au nord-est de l’Arizona, le centre-ouest et le nord du Nouveau-Mexique, le nord du Texas et l’ouest de l’Oklahoma, en passant par le Grand Bassin (American Ornithologists' Union, 1998) [figures 2 et 3]. En outre, il niche de façon irrégulière dans le sud-est de l’Alberta et le sud de la Saskatchewan (Godfrey, 1986; O'Shea, 1988; Smith, 1996). Son aire d’hivernage s’étend du centre de la Californie, du sud du Nevada, du nord de l’Arizona, du centre du Nouveau-Mexique et du centre du Texas jusqu’au centre du Mexique (American Ornithologists' Union, 1998; figure 2).

Figure 2. Répartition géographique du Moqueur des armoises (d’après Reynolds et al., 1999).

Carte de la répartition géographique du Moqueur des armoises en Amérique du Nord.

Figure 3. Aire de reproduction du Moqueur des armoises et densités relatives de la population, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs, de 1966 à 2003 (Sauer et al., 2008).Les zones en gris en haut de la carte ne sont pas couvertes par le relevé.

Carte de l’aire de reproduction du Moqueur des armoises illustrant les densités relatives de la population, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, le Moqueur des armoises niche régulièrement dans le sud des vallées de la Similkameen et de l’Okanagan, en Colombie-Britannique (Godfrey, 1986) [figure 4], et, du moins récemment, dans le sud-est de l’Alberta (O'Shea, 1988; Federation of Alberta Naturalists, 1992; idem, 2007; Knapton, 2010). Il niche de façon irrégulière dans le sud-ouest de la Saskatchewan (pâturages Eastend et Govenlock de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies [ARAP]; Godfrey, 1986) [figure 5]. Moins de 1 % de l’aire de reproduction de l’espèce se trouve au Canada.

Figure 4. Répartition du Moqueur des armoises en Colombie-Britannique. Les cercles rouges indiquent des sites d’activité reproductrice depuis 2000, les carrés jaunes, les sites de reproduction historiques (< 1980), les cercles blancs, les sites où des moqueurs ont été observés durant la saison de reproduction, mais où la nidification n’a pas été confirmée. Les sites où des individus ont été observés durant la saison de reproduction et où une mention de nidification a été faite dans la région de Lillooet n’y figurent pas.

Carte illustrant les données relatives à la répartition du Moqueur des armoises en Colombie Britannique.

Figure 5. Répartition du Moqueur des armoises dans le sud-est de l’Alberta et le sud-ouest de la Saskatchewan. Les étoiles indiquent les sites de nidification connus et les carrés, les sites d’observation durant la saison de reproduction.

Carte illustrant les données sur la répartition du Moqueur des armoises dans le sud-est de l’Alberta et le sud-ouest de la Saskatchewan.

En Colombie-Britannique, la plupart des mentions de l’espèce sont faites dans les vallées de la basse Similkameen et de l’Okanagan Sud, où des individus sont observés tous les ans près du poste frontalier de Chopaka et dans le secteur du lac Kilpoola, dans la vallée de la Similkameen, et dans le bassin du lac White, près d’Oliver. Sa présence a également été signalée dans de vastes peuplements d’armoises du col Richter, à quelques kilomètres au nord du lac Kilpoola, mais pas au cours de la dernière décennie. Darcus (1932) a signalé la présence d’individus à Oliver et Penticton, mais aucune mention de l’espèce n’a été faite à ce dernier endroit depuis cinquante ans; l’espèce a été signalée à deux reprises à Manuel’s Flats, à l’est d’Oliver, mais aucun nid n’a été trouvé. Selon toute probabilité, le Moqueur des armoises niche occasionnellement dans les vallées de l’Okanagan Nord et de la Thompson; une mention de la reproduction de l’espèce a été faite en 1925 près de Vernon (Cannings et al., 1987) et un vieux nid a été découvert près du ruisseau Cache en 1990 (Campbell et al., 1997). Le chant de l’oiseau a été entendu à trois reprises ailleurs dans la vallée de la Thompson et à une reprise dans la vallée du Fraser, près de Lytton (Cannings, 1992). Presque tous les ans, des moqueurs en migration sont aperçus au printemps en divers endroits du sud de la Colombie-Britannique, dans un habitat non propice à la nidification. Des mentions récentes (de 2000 à 2010) de Moqueurs des armoises dans un habitat propice à la nidification en Colombie-Britannique sont résumées dans le tableau 1.

Tableau 1.  Occurrences du Moqueur des armoises dans les sites de reproduction de la Colombie-Britannique, de 2000 à 2010 (archives électroniques BCINTBIRD et Environnement Canada, données inédites).
Site Année Indice
Mont Anarchist 2000 1 chant
Mont Anarchist 2007 1 chant
Ruisseau Armstrong 2004 Nid
Ruisseau Armstrong 2005 1 chant
Chopaka 2000 1 chant
Chopaka 2002 1 chant
Chopaka 2003 1 chant
Chopaka 2005 1 chant
Chopaka 2007 1 chant
Chopaka 2008 1 chant
Chopaka 2010 1 chant
Ruisseau Churn 2009 1 oiseau après la reproduction
Haynes Lease 2003 1 chant
Lac Kilpoola 2010 1 chant
Manuel's Flat 2000 1 chant
Manuel's Flat 2005 1 chant
Vallée Marron 2007 Couple et jeune
Ruisseau Shingle 2009 1 chant
West Osoyoos 2009 1 chant
Lac White 2003 1 chant
Lac White 2004 1 couple
Lac White 2005 4 nids
Lac White 2006 3 nids
Lac White 2007 1 chant
Lac White 2008 4 nids, 10 chants
Lac White 2009 2 chants
Lac White 2010 Nid

En Alberta et en Saskatchewan, la présence de l’espèce a été signalée au cours de 14 des 20 dernières années (de 1990 à 2009, tableau 2). De plus, 3 sites de nidification ont été confirmés en Alberta (Petrified Coulee, Manyberries et Wildhorse), et 2 en Saskatchewan (rivière Frenchman près des pâturages Eastend et Govenlock de l’ARAP) [Potter, 1937; Federation of Alberta Naturalists, 1992; Smith, 1996; Knapton, 2010]. La présence de couples reproducteurs a été confirmée à 3 reprises à 2 endroits entre 1987 et 1991 dans le premier atlas des oiseaux nicheurs de l’Alberta (Federation of Alberta Naturalists, 1992). Dans le deuxième atlas (2000-2005), la présence de couples reproducteurs n’est confirmée que dans un quadrilatère de 10 km × 10 km, et les observations ont été moins fréquentes que durant le premier atlas (Federation of Alberta Naturalists, 2007). Selon Smith (1996), le Moqueur des armoires niche de façon erratique le long de la rivière Frenchman et du ruisseau Battle en Saskatchewan. Les mentions du Moqueur des armoises dans un habitat propice à la nidification en Alberta et en Saskatchewan sont résumées dans le tableau 2.

Tableau 2.  Occurrences du Moqueur des armoises en Alberta et en Saskatchewan (d’après Knapton, 2010).
Province Site Année Indice
Alberta Orion 1924 1 oiseau
  Walsh 1940 1 chant
  Drumheller 1958 1 oiseau
  Lodge Creek 1960s 1 oiseau
  Région de Keoma 1986 1 chant
  Rivière Milk, à l’est d’Aden 1988 1 oiseau
  Petrified Coulee 1988 Nid
  Petrified Coulee 1989 Nid
  Manyberries 1989 Nid
  Bindloss 1990 1 chant
  Petrified Coulee 1991 1 oiseau
  Petrified Coulee 1992 1 couple
  Medicine Hat 1997 1 oiseau
  Brooks 1999 1 oiseau
  Petrified Coulee 1999 Adulte transportant de la nourriture
  Medicine Hat 2002 1 oiseau
  Manyberries 2002 3 ou 4 oiseaux
  Manyberries 2003 1 couple
  Ralston 2003 1 couple
  Medicine Hat 2003 1 oiseau
  Manyberries 2004 1 couple
  Enchant 2005 1 oiseau
  Rolling Hills 2006 1 oiseau
  Wildhorse 2006 Nid
  Manyberries 2006 1 oiseau
  Rolling Hills 2007 1 oiseau
  Ruisseau Sage 2007 2 oiseaux
  Wildhorse 2009 2 oiseaux
Saskatchewan      
  Shaunavon 1933 1 oiseau
  Eastend 1934 2 nids et plus
  Eastend 1935 1 oiseau
  Eastend 1937 2 couples
  Eastend 1965 1 oiseau
  Ruisseau Otter 1965 1 oiseau
  Matador 1969 1 oiseau
  Matador 1972 1 oiseau
  Braddock 1973 1 oiseau
  Ruisseau Battle 1979 1 oiseau
  Govenlock 1982 Adulte accompagné d’un jeune prêt à l’envol
  Rosefield 1988 1 oiseau
  Merryflat 1988 1 oiseau
  Govenlock 1989 1 oiseau
  Eastend 1992 1 oiseau
  Govenlock 1993 1 oiseau
  Consul 1993 1 oiseau
  Vallée Big Muddy 1995 1 oiseau
  Lac Freefight 2002 1 oiseau
  Ravenscrag 2002 1 oiseau
  Govenlock (ARAP) 2005 1 oiseau
  Ruisseau Maple 2006 1 oiseau
  Saskatchewan Landing PP 2009 2 oiseaux

Si on considère les 3 sites des vallées de l’Okanagan Sud et de la Similkameen en Colombie-Britannique (Chopaka, Kilpoola et lac White) où le Moqueur des armoises niche régulièrement depuis 20 ans, le polygone convexe tracé autour des occurrences donne une zone d’occurrence d’environ 500 km². Il est difficile de délimiter une zone d’occurrence en Alberta et en Saskatchewan, car les mentions de l’espèce sont assez sporadiques. Toutefois, si on inclut les sites de ces 2 provinces où des mentions de l’espèce ont été faites au cours des 20 dernières années, la zone d’occurrence du Moqueur des armoises dans les Prairies couvre 4 000 km². La zone d’occurrence du Moqueur des armoises au Canada couvre donc une superficie totale de 4 500 km².

L’indice de la zone d’occupation est de 40 km², si on utilise une grille de 2×2 km. Cette valeur est obtenue à partir des 3 sites des vallées de l’Okanagan Sud et de la Similkameen (Chopaka, Kilpoola et lac White) où l’espèce niche régulièrement et si l’on présume qu’un seul site est occupé en Alberta, peu importe l’année.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Durant la saison de reproduction, le Moqueur des armoises dépend presque entièrement des milieux où poussent les armoises (Artemisia  p.) (Braun et al., 1976). Dans la majeure partie de son aire de répartition, l’armoise dominante est l’armoise tridentée (A. tridentata); en Saskatchewan, l’espèce utilise l’armoise argentée (A. cana). On observe parfois des oiseaux nicheurs dans des habitats de steppe arbustive où croissent le sarcobate vermiculé (Sarcobatus vermiculatus) et la purshie tridentée (Purshia tridentata) (Smith et al., 1997; Reynolds et al., 1999).

En général, le nombre de mâles territoriaux présente une corrélation positive avec le couvert d’armoises et une corrélation négative avec la présence de graminées annuelles comme les pâturins (Poa spp.) et le brome des toits (Bromus tectorum) (Wiens et Rotenberry, 1981; Dobler et al., 1996; Reynolds et al., 1999). Dans le centre de l’État de Washington, le Moqueur des armoises est associé à des parcours de qualité bonne ou passable et est généralement absent des secteurs de piètre qualité fortement surpâturés. Lorsque le couvert arbustif est adéquat, le nombre d’individus est corrélé positivement avec la présence de graminées vivaces, notamment l’agropyre à épi (Pseudorogeneria spicatus) (Stepniewski, 1999).

Pour la nidification, le Moqueur des armoises préfère les endroits où poussent des armoises de taille moyenne (de 30 à 60 cm de haut) ou plus haute (plus de 1 m) (Wiens et Rotenberry, 1981; Reynolds et al., 1999), ainsi que les sites caractérisés par un bon couvert d’armoises, des buissons étendus, des perturbations peu nombreuses et un habitat homogène dans un rayon de 1 km (Knick et Rotenberry, 1995). Le couvert d’armoises dans les sites de nidification varie de 11 à 44 % (Rich, 1980). Les sites occupés sont caractérisés par des sols loameux et minces plutôt que par des sols sablonneux (Reynolds et al., 1999).

En Colombie-Britannique, les arbustes qu’utilise le Moqueur des armoises pour nicher ont une hauteur moyenne de 132 cm (écart type ± 32) et une largeur de 168 cm (écart type ± 57) (R. Millikin, comm. pers.). En Alberta et en Saskatchewan, les armoises n’atteignent cette taille que sur les sols alluviaux en bordure des ruisseaux et des rivières, dans les coulées (Wayne Smith, Robert Gardner et Chel Macdonald, comm. pers.), ainsi que dans les fossés de drainage non pâturés (H. Trefry, comm. pers.). Ce facteur pourrait limiter la répartition de l’espèce dans les Prairies.

À la fin de l’été et à l’automne, le Moqueur des armoises cherche souvent de la nourriture dans les cultures de baies et de fruits adjacentes aux habitats d’armoises (Bent, 1948); pendant l’hiver, il fréquente divers habitats de broussailles, de halliers et de taillis (Howell et Webb, 1995).

Tendances en matière d’habitat

La superficie disponible d’habitat de bonne qualité en Colombie-Britannique a diminué d’environ 33 % depuis 1800 (figure 6; Lea, 2008). Les pertes se sont poursuivies au cours des dernières années, mais à un rythme plus lent. Depuis 10 ans, plusieurs centaines d’hectares d’habitat de qualité dans les vallées de l’Okanagan Sud et de la basse Similkameen auraient été perdus au profit de la viticulture. Toutefois, les moqueurs n’avaient niché dans aucun de ces secteurs récemment (R.J. Cannings, obs. pers.). La plupart des terres privées (environ 50 ha) du site du col Richter sont maintenant subdivisées en lots de 2 hectares où l’habitat s’est dégradé à des degrés divers.

Figure 6. Étendue de la steppe arbustive d’armoises dans les vallées de l’Okanagan Sud et de la basse Similkameen en 1800, 1938 et 2005 (Lea, 2008).

Cartes de l’étendue de la steppe arbustive d’armoises dans les vallées de l’Okanagan Sud et de la basse Similkameen en 1800, 1938 et 2005.

En Colombie-Britannique, le ministère de l’Environnement, des Terres et des Parcs (Ministry of Environment, Lands and Parks, 1998) a mis au point un modèle de qualité de l’habitat fondé sur les cartes des écosystèmes terrestres. Ce modèle a permis de recenser 27 478 ha d’habitat potentiellement propice à la reproduction ou à l’alimentation du Moqueur des armoises dans les vallées de l’Okanagan Sud et de la Similkameen, mais non nécessairement occupé par les moqueurs (figure 7). En fait, une très petite partie de cette superficie est occupée et pourrait même s’avérer peu propice à la reproduction. En outre, cette estimation repose sur l’analyse de photographies aériennes prises en 1987 et ne tient pas compte des récentes pertes d’habitat mentionnées plus haut.

Figure 7. Carte de qualité de l’habitat (habitat de qualité moyenne à grande) du Moqueur des armoises dans la vallée de l’Okanagan Sud (Ministère de l’Environnement, des Terres et des Parcs, 1998). Les zones en noir sont un habitat de reproduction possible (steppe d’armoises); les zones en gris pâle sont d’autres habitats steppiques qui pourraient servir pour l’alimentation.

Carte de la qualité de l’habitat du Moqueur des armoises dans la vallée de l’Okanagan Sud.

En Alberta et en Saskatchewan, seule la perte d’habitat du Tétras des armoises a été quantifiée; or cet habitat est semblable à du Moqueur des armoises (prairie mixte dominée par l’armoise argentée). En Saskatchewan, 69 % de l’habitat potentiel du Tétras des armoises ont été mis en culture (McAdam, 2003), surtout avant 1981 (Thorpe et al.,2005). En Alberta, ce sont 46 % de l’habitat potentiel qui ont été perdus (Nernberg et Ingstrup, 2005). En Alberta et en Saskatchewan, les facteurs limitatifs sont probablement l’humidité du sol, le surpâturage et le feu (G. Holroyd et H. Trefry, comm. pers.).

La perte d’habitat est très préoccupante aux États-Unis, où elle est presque entièrement attribuable à l’agriculture intensive. Fait particulièrement préoccupant pour les populations canadiennes, environ la moitié de l’habitat de bonne qualité a disparu dans l’État de Washington, et la majeure partie de l’habitat qui subsiste est fragmentée (Reynolds et al., 1999).

Aux États-Unis, les populations ont été fortement perturbées par les techniques utilisées pour améliorer la qualité des pâturages indigènes pour le bétail. La réduction de la superficie occupée par les armoises est souvent un objectif de ces programmes et comprend l’établissement de l’agropyre à crête (Agropyron cristatum) (Reynolds et Trost, 1980), le brûlage et l’emploi d’herbicides. Les moqueurs sont encore absents des zones qui ont été brûlées il y a 9 ans, et les populations demeurent absentes des sites traités aux herbicides 22 ans plus tôt (Kerley et Anderson, 1995). Le seul fait d’enlever les plus gros arbustes éloigne le Moqueur des armoises, qui a en besoin pour nicher. Les feux accidentels ou causés par la foudre sont également préoccupants, notamment en Colombie-Britannique où les fragments d’habitat sont petits et peu nombreux.

La propagation du brome des toits, plante exotique envahissante, a eu un effet négatif sur les populations de Moqueur des armoises en raison de son influence sur le régime des feux dans les prairies de l’Ouest (Knick et Rotenberry, 1997). Le brome des toits, espèce annuelle, a tendance à pousser dans de vastes monocultures très inflammables, ce qui favorise la propagation du feu et la disparition des armoises et autres arbustes et, par un mécanisme de rétroaction, la propagation d’annuelles (comme le brome des toits). Ce cycle a entraîné une augmentation continue de la superficie occupée par le brome des toits aux États-Unis (Knick et Rotenberry, 1997); au Canada, l’abondance et l’aire de répartition du brome des toits semblent être élevées et stables.

Le brûlage et l’agriculture à grande échelle ont détruit et fragmenté de grandes superficies d’habitat du Moqueur des armoises dans toute son aire de répartition (Knick et Rotenberry, 2000), réduisant ainsi le potentiel de pénétration de la population à la périphérie de son aire de répartition, dans le sud du Canada. Par ailleurs, le Moqueur des armoises semble mieux tolérer la fragmentation de l’habitat que les autres espèces associées aux armoises (p. ex. le Bruant de Bell [Amphispiza belli] et le Bruant de Brewer), mais il préfère les habitats homogènes présentant un couvert d’armoises relativement étendu (Knick et Rotenberry, 1995). Dans le sud de l’Idaho, le Moqueur des armoises est presque 2 fois plus abondant dans les parcelles d’habitat fragmenté (de 35 à 200 ha) que dans les parcelles d’habitat non fragmenté (Belthoff et Rideout, 1999).

Plusieurs modèles de changements climatiques donnent à penser que les conditions climatiques favorables à la croissance et à la survie des armoises pourraient se déplacer vers le nord au cours du prochain siècle (Shafer et al., 2001). L’habitat propice au Moqueur des armoises serait ainsi largement confiné au Canada plutôt qu’aux États-Unis, comme c’est actuellement le cas (figure 8).

Figure 8. Répartition projetée du Moqueur des armoises à la fin du 21e siècle. À gauche, présence projetée; à droite, absence projetée; en noir, zones où le Moqueur est actuellement présent, mais où il devrait être absent à la fin du siècle (Shafer et al., 2001). Cartes de la répartition projetée du Moqueur des armoises à la fin du 21e siècle.

La carte de gauche illustre la présence projetée tandis que la carte de droite illustre l’absence projetée.

Protection et propriété

En 1987, l’habitat jugé propice à la reproduction ou à l’alimentation du Moqueur des armoises dans les vallées de la Similkameen et de l’Okanagan Sud se répartissait comme suit : 42 % sur des terres privées, 28 % dans une réserve indienne, 22 % sur des terres publiques provinciales et 8 % sur des terres de conservation (zones protégées) (mise à jour des estimations initiales contenues dans le rapport du ministère de l’Environnement, des Terres et des Parcs, 1999). En ce qui concerne les sites connus où vit le Moqueur des armoises, les trois sites à l’extrême-sud des vallées de l’Okanagan et de la Similkameen, soit le poste frontalier de Chopaka, le lac Kilpoola et le col Richter, sont un mélange de terres privées et de terres publiques. La plupart des terres publiques de ces sites font maintenant partie de l’aire protégée South Okanagan Grasslands (1 153 ha, dont moins de la moitié conviendrait aux moqueurs). L’habitat du Moqueur des armoises au lac White se trouve sur un terrain du Conseil national de recherches du Canada; Nature Trust of British Columbia détient cependant des baux exclusifs de 67 à 70 ans (pour le pacage ou la recherche) sur l’ensemble du bassin (1 084 ha, dont environ 600 ha conviennent aux moqueurs); cet habitat est donc considéré comme étant protégé.

Le parc national du Canada des Prairies, dans le sud-ouest de la Saskatchewan, pourrait fournir un habitat, mais une grande partie est envahie par l’agropyre à crête ou la pression du pâturage n’est pas assez forte pour créer un habitat dégagé que préfèrent les oiseaux à la recherche de nourriture (H. Trefry, pers. comm.). En Saskatchewan, un site où un Moqueur des armoises a été photographié est une terre publique provinciale visée par la Wildlife Habitat Protection Act. La terre ne peut donc y être labourée sans permis (J. Pepper, comm. pers.). En Alberta, les armoises poussent en majeure partie dans les pâturages provinciaux. Toutefois, il y a des armoises au fond de la vallée de la réserve naturelle de la rivière Milk, dans les pâturages patrimoniaux qui longent le ruisseau Sage et à la sous-station de recherche Onefour d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (G. Holroyd et H. Trefry, comm. pers.).

Biologie

À l’instar de la plupart des autres oiseaux chanteurs, le Moqueur des armoises mâle établit un territoire de nidification et l’annonce en chantant au début de la saison de reproduction. Les individus forment des couples monogames, et le mâle et la femelle construisent le nid, couvent les œufs et prennent soin des oisillons.

Au printemps et au début de l’été, le Moqueur des armoises est insectivore, fouillant le sol à la recherche de fourmis, de coléoptères, de sauterelles, de grillons et de punaises (Stephens, 1985; Reynolds et al., 1999). À la fin de l’été, les groupes familiaux recherchent plutôt des baies et des chenilles dans les taillis le long des ravines (Stepniewski, 1999).

Cycle vital et reproduction

Le Moqueur des armoises construit son nid dans des arbustes, généralement des armoises. En Colombie-Britannique, les nids se trouvent entre 8 et 154 cm (36 cm en moyenne) du sol, et à 27,3 cm en moyenne du bord extérieur des armoises et à 37,7 cm de la tige principale (R. Millikin, comm. pers.). Ces données sont analogues à celles d’une étude réalisée en Idaho (Belthoff et Rideout, 1999). Le principal facteur déterminant semble être la quantité de couvert au-dessus du nid; le nid est placé juste sous la végétation la plus dense selon un plan vertical (Rich, 1980; Castrale, 1982), presque invariablement à 50 cm environ de la cime de l’arbuste (Petersen et Best, 1991). Ce couvert au-dessus du nid est d’une importance capitale, car il offre une protection contre les prédateurs; les 15 nids dont on avait éliminé le couvert sus-jacent ont tous été pillés en moins de 24 heures (Reynolds et al., 1999).

À White Lake, en Colombie-Britannique, les couvées de 15 nids comptaient entre 3 et 5 œufs, soit 4,1 œufs en moyenne (BCNRS, Environnement Canada, données inédites). En Saskatchewan, 2 nids contenaient respectivement 5 œufs et 5 oisillons nouvellement éclos (Potter, 1937). En Alberta, 1 nid trouvé en 2006 contenait 5 œufs et 2 jeunes avaient pris leur envol (G. Holroyd et H. Trefry, comm. pers.).

Le Moqueur des armoises peut élever 2 couvées par saison dans la portion centrale de son aire de répartition (p. ex. dans le sud de l’Idaho; Reynolds, 1981), mais cela n’a jamais été observé au Canada (Cannings, 1992). En Colombie-Britannique, la construction du nid s’échelonne de la fin mai à la fin juin et les œufs éclosent de la mi-juin à la mi-juillet (Cannings et al., 1987). Les rares données sur l’éclosion des œufs en Alberta et en Saskatchewan indiquent une tendance similaire (Alberta : oisillon au nid le 16 juillet 1988 et en juin 1989 (Baresco, 1989); Saskatchewan : début de la couvaison les 1er et 2 juin (Potter, 1937); envol des jeunes le 8 juillet (Gollop, 1982).

On possède peu de renseignements sur le succès de nidification en Colombie-Britannique; des nichées de 3 à 5 oisillons ont été signalées (BCNRS). Le nid trouvé en 1988 en Alberta a apparemment été productif puisqu’au moins 1 jeune l’avait quitté. Reynolds et Rich (1978) font état d’un taux de succès global de 46 % (jeune ayant quitté le nid par œuf pondu, n = 32 nids) en Idaho. Chaque couvée comptant en moyenne 4 œufs, 1 couple pourrait normalement élever 2 jeunes chaque été.

La superficie du territoire de nidification est d’environ 1 ha au cœur de l’aire de répartition de l’espèce : 0,96 ha en Idaho (de 0,64 à 1,64 ha, n = 7) (Reynolds et Rich, 1978); de 0,5 à 1,7 ha au Washington (n = 7) (Gooding, 1970). En Colombie-Britannique, la superficie estimée varie de 6 à 8 ha (R. Millikin, cité dans Campbell et al., 1997).

On ne connaît pas la durée d’une génération chez le Moqueur des armoises, mais elle est sans doute de trois ans environ, comme chez la plupart des passereaux.

Physiologie et adaptabilité

Le Moqueur des armoises a des exigences strictes en matière d’habitat, surtout durant la saison de reproduction, où il est essentiellement associé aux pâturages d’armoises. Il a également besoin d’armoises de grande taille dans son territoire pour nicher.

Déplacements et dispersion

Le Moqueur des armoises est une espèce migratrice qui quitte la Colombie-Britannique à la fin août ou en septembre (Cannings et al., 1987). Certaines années, les oiseaux reviennent dès avril ou début mai, l’observation la plus hâtive étant le 4 avril (Cannings et al., 1987). Cependant, l’essentiel de la population reproductrice n’arrive pas avant la fin de mai : seulement 23 des 130 observations faites en Colombie-Britannique sont antérieures au 1er juin.

La population des Prairies présente une phénologie similaire (Knapton, 2010). Les dates d’observation la plus hâtive et la plus tardive en Alberta et en Saskatchewan sont le 24 avril et le 30 août. La plupart des observations s’échelonnent entre la quatrième semaine de mai et la deuxième semaine de juillet. La période de reproduction s’étend de la fin juin à la fin juillet.

Relations interspécifiques

On ne possède aucune information sur la prédation des Moqueurs des armoises adultes, mais on sait que la Pie-grièche migratrice (Lanius ludovicianus) s’attaque aux oisillons encore au nid (Reynolds, 1979). Des corvidés comme la Pie d’Amérique (Pica hudsonia) et le Grand Corbeau (Corvus corax) ainsi que des tamias (Tamia spp.) ont ravagé des nids artificiels placés dans des habitats d’armoises (Vander Haegen et al., 2002).

Le parasitisme exercé par le Vacher à tête brune devrait avoir peu d’incidence sur le succès de reproduction du Moqueur des armoises, qui retire les œufs de vacher (Sullivan, 1988). Toutefois, les vachers enlèvent des œufs avant de pondre, de sorte qu’il pourrait y avoir des répercussions, malgré le retrait des œufs par les moqueurs.

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

Relevés généraux

Le Moqueur des armoises est un oiseau rare au Canada et est donc l’objet d’intenses activités de recherche par les ornithologues amateurs du pays. L’intensité de recherche n’a pas été chiffrée, mais elle pourrait s’établir à une centaine d’heures par année, si on suppose que 50 ornithologues amateurs y consacrent au moins 2 heures. Une grande partie des activités de recherche se dérouleraient dans des régions où des individus ont déjà été aperçus (en particulier au lac White et à Chopaka en Colombie-Britannique); il se peut donc que les nouveaux sites ne reçoivent pas autant d’attention.

Des scientifiques d’Environnement Canada ont effectué des recherches le long de transects afin de dénombrer les Moqueurs des armoises dans la région de l’Okanagan Sud et de la Similkameen en 1991, 1993 et 1994. Il s’agissait de transects de 1 kilomètre, pouvant être parcourus en 1 heure, établis dans l’habitat de bonne qualité à Chopaka, au lac Kilpoola, au lac White et dans le secteur de la Similkameen Est. En 1998, des recherches ont été effectuée à divers endroits dans la même région, mais en recourant à d’autres techniques. D’autres équipes de chercheurs, qui étudie le Bruant de Bell dans des régions similaires depuis 1999, a reçu comme directive de signaler la présence de moqueurs, ce qui ajoute environ 400 heures d’activités de recherche par année. On a exploré presque tout l’habitat de qualité à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique dans le but de dénombrer les Moqueurs des armoises, mais l’intensité de recherche a varié d’un site à l’autre et d’une année à l’autre.

Scott (2009) a étudié la distribution et l’utilisation de l’habitat par le Moqueur des armoises dans le bassin du lac White. Cette étude comprenait des transects dans tout le bassin, et des points d’écoute à 47 sites.

Peu de recherches ciblées ont été faites en Saskatchewan et en Alberta. En 2003, tous les sites historiques du Moqueur des armoises dans les deux provinces ont été explorés (Smith, 2005). Aucun oiseau n’a été trouvé, mais les précipitations particulièrement abondantes auraient créé des conditions peu propices à la reproduction. Des chercheurs d’Environnement Canada ont exploré les sites historiques et l’habitat convenant à l’espèce dans le sud-est de l’Alberta, dont trois jours en canot le long de la rivière Milk en juin 2009. Ils ont aperçu un couple, mais ce dernier ne semblait pas nicher.

Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord (BBS)

Le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS, Breeding Bird Survey) est un programme qui recense les populations d’oiseaux nicheurs de l’Amérique du Nord (Sauer et al., 2008). Les données sur l’abondance des oiseaux nicheurs sont recueillies par des bénévoles à 50 endroits (points d’écoute), distants l’un de l’autre de 0,8 km, le long de parcours permanents de 39,2 km. Les oiseaux observés ou entendus dans un rayon de 400 mètres de ces points sont dénombrés. Les relevés débutent une demi-heure avant le lever du soleil et durent 4,5 heures. Aucune donnée de tendance du Moqueur des armoises au Canada n’a été recueillie dans le cadre du BBS en raison de la rareté de l’espèce. De telles données ont toutefois été recueillies pour le plateau Columbia, région physiographique du BBS qui comprend certaines parties de l’Idaho et du Nevada ainsi que les portions orientales de l’Oregon et de l’État de Washington. La population d’oiseaux de ces zones est une source probable des individus recensés en Colombie-Britannique; les données sur les tendances recueillies sur le plateau de Columbia pourraient donc se révéler utiles pour évaluer la situation de la population dans la province ainsi que les possibilités d’immigration.

Abondance

Le nombre de Moqueurs des armoises recensés au lac White en Colombie-Britannique au cours des 40 dernières années, selon les recherches susmentionnées effectuées par des ornithologues amateurs et des biologistes, a varié de 0 à 19 individus, et jusqu’à 5 et 4 nids ont été trouvés en 1969 et 2008 (Cannings et al., 1987; Campbell et al., 1997; Scott, 2009). Depuis 1981, des Moqueurs des armoises sont régulièrement signalés au poste frontalier de Chopaka, où nichent jusqu’à 10 couples chaque année. Preston (1990) a arpenté les sites de Chopaka, du col Richter, du lac Kilpoola et du lac White pendant 6 jours en 1990 et n’y a trouvé que 3 mâles chanteurs et 1 mâle non chanteur, tous à Chopaka. En faisant des relevés de Bruants de Brewer dans des habitats d’armoises du sud de l’Okanagan en 1991, Dwight Harvey (comm. pers.) a dénombré 11 moqueurs chanteurs : 1 au lac White, 4 au sud du lac Kilpoola et 6 au poste frontalier de Chopaka.

À son sommet historique, la population printanière de Moqueurs des armoises en Colombie-Britannique a pu atteindre ou dépasser les 30 couples (Darcus, 1932; Cannings, 1992), mais récemment, le nombre maximum a plutôt varié entre 5 et 12 couples, et le nombre minimum s’est établi à environ 3 couples (Cannings, 1992; R. J. Cannings, données inédites). Darcus (1932) mentionne des sites de reproduction à Oliver et Penticton; il ne reste aucun habitat de qualité près de Penticton et il ne resterait qu’un site possible à Oliver, soit Manuel’s Flat. À ce dernier site, des mâles chanteurs ont été observés à 2 reprises au cours des dernières décennies, soit en 1992 et en 2000, mais on ne sait pas si l’espèce était régulièrement présente à cet endroit durant la première moitié du XXe siècle. Les cartes de Lea (2008) montrent que l’habitat à ces 2 sites était beaucoup plus étendu par le passé.

En Alberta et en Saskatchewan, la densité de population est très faible; les dénombrements sont donc difficiles à faire, mais l’effectif annuel varie probablement entre 1 et 12 individus (H. Trefry, comm. pers.). Entre 1990 et 2009, des Moqueurs des armoises ont été observés dans les Prairies 14 années sur 20 (Knapton, 2010); le nombre maximum de moqueurs recensés était de 4 couples en 1934, en Saskatchewan (Potter, 1937).

Le nombre minimum d’oiseaux nicheurs au Canada est donc de 7 environ (6 en Colombie-Britannique et 1 en Alberta et en Saskatchewan), et le nombre maximum, d’environ 36 (24 en Colombie-Britannique et 12 en Alberta et en Saskatchewan).

Fluctuations et tendances

À l’échelle continentale, les populations sont stables là où l’habitat est approprié, mais l’effectif a beaucoup diminué et, dans certains cas, les populations locales ont disparu des secteurs où la prairie d’armoises a été complètement aménagée (Reynolds et al., 1999). Les données à long terme du BBS pour le plateau Columbia montrent un déclin significatif de l’effectif de 1,49 % par année (P = 0,01; n = 60 routes) entre 1966 et 2007 (Sauer et al., 2008), ce qui correspond à une perte de population de 46 % durant les 41 dernières années. Au cours de la période de 10 ans la plus récente (de 1997 à 2007), les données du BBS pour cette région montrent un déclin significatif de 3,99 % par année (P = 0,00; n = 40 routes) (Sauer et al., 2008) ou une perte de population de 33 % au cours des 10 dernières années ou sur environ 3 générations.

Comme bien des espèces à la limite de leur aire de répartition, le nombre de Moqueurs des armoises au Canada varie d’une année à l’autre, certains sites n’étant occupés qu’occasionnellement. En outre, les populations du Moqueur des armoises fluctuent considérablement vers le centre de l’aire de répartition, peut-être en raison de la variabilité locale du climat (Reynolds, 1981).

Immigration de source externe

Les populations américaines du Moqueur des armoises pourraient éventuellement contribuer à accroître les populations reproductrices au Canada; c’est sans doute ce qui se passe presque chaque année. Toutefois, les populations de l’espèce dans les parties contiguës des États-Unis sont en déclin (voir ci-dessus) et des pertes d’habitat sont survenues (Knick et al., 2003), de sorte que l’immigration de source externe pourrait être limitée.

De plus, l’aire de reproduction du Moqueur des armoises au Canada est isolée du noyau de l’aire de répartition de l’espèce, ce qui limite également les possibilités d’immigration. La population de Colombie-Britannique est reliée par un très étroit corridor d’habitat au bassin du Columbia, dans l’État du Washington, lequel est quelque peu isolé du cœur de l’aire de répartition de l’espèce dans le Grand Bassin. Les individus qui nichent en Alberta et en Saskatchewan sont à l’extrémité nord d’une région du Montana où la densité des Moqueurs des armoises est très faible; ils sont donc quelque peu isolés des populations plus denses du centre du Wyoming (figures 2 et 3).

Facteurs limitatifs et menaces

Comme le Moqueur des armoises dépend de l’écosystème d’armoises pour sa survie, presque tous les facteurs qui limitent ses populations concernent la perte, l’altération ou la dégradation de cet environnement. L’expansion rapide des vignobles dans la région du col Richter (Preston, 1990) et l’enlèvement des armoises pour mettre en valeur les pâturages sont les principales menaces à l’habitat d’armoises en Colombie-Britannique (Millikin et Gebauer, 2002).

D’après les pertes d’habitat évaluées pour le Tétras des armoises, 69 % de l’habitat potentiel ont été perdus en Saskatchewan (McAdam, 2003) et 46 % en Alberta (Nernberg et Ingstrup, 2005). En Colombie-Britannique, les pertes d’habitat historique ont également été élevées; les cartes tracées par Lea (2008) montrent que 33 % des communautés dominées par l’armoise tridentée de la région de l’Okanagan Sud avaient disparu en 2005, les fermes d’agrément ayant fragmenté la région du col Richter et les vignobles de la région d’Osoyoos ayant éliminé d’autres habitats de qualité acceptable. De même, une parcelle de terre publique provinciale à l’ouest d’Osoyoos, qui renfermait un habitat propice au Moqueur des armoises (et sur laquelle au moins un Moqueur des armoises avait été observé), est l’objet de plans de construction domiciliaire à long terme. Cela dit, les 3 sites où des Moqueurs des armoises sont régulièrement observés en Colombie-Britannique bénéficient d’une certaine protection de l’habitat : le bassin du lac White est une terre publique fédérale et serait donc protégé aux termes de la Loi sur les espèces en péril, la moitié du site de Chopaka est une aire protégée provinciale et le site du lac Kilpoola comprend une terre d’élevage non protégée, une aire protégée provinciale et un terrain appartenant à l’organisme The Nature Trust of BC.

Le feu représente également une menace réelle pour l’habitat du Moqueur des armoises, car il détruit l’armoise tridentée, mais l’armoise argentée produirait rapidement des rejets après les feux (Wambolt et al., 1989). Des sites en steppe arbustive qui avaient été brûlés 9 ans auparavant étaient encore désertés par les Moqueurs des armoises (Kerley et Anderson, 1995). Un seul feu peut souvent être suivi d’incendies plus importants et plus intenses qui favorisent l’établissement des graminées annuelles et leur prédominance dans l’écosystème (Knick et Rotenberry, 1997). En 1986, on a allumé volontairement un feu dans le bassin du lac White dans le but déclaré d’améliorer la qualité des parcours naturels; cette partie du bassin est encore dominée par des prairies qui ne conviennent pas au Moqueur des armoises. Une vaste zone d’armoises dans la région du lac Kilpoola, ravagée par des feux de friche en 1994, n’offre pas encore d’habitat convenant aux moqueurs; en juillet 2010, un incendie qui a détruit 40 hectares de terres dans la région du col Richter a causé des dommages semblables, mais à plus petite échelle.

La perte d’habitats d’armoises au profit de l’agriculture, de l’exploitation minière à ciel ouvert et de l’expansion résidentielle a eu de répercussions considérables sur les oiseaux qui dépendent de ces milieux aux États-Unis (Braun et al., 1976). Ainsi, environ la moitié de la steppe d’armoises historique a été perdue à l’agriculture intensive et seulement la moitié de la steppe qui subsiste possède un sous-étage indigène et peut être pâturée (West, 1996). La forte pression exercée par le pacage peut influer sur les populations du Moqueur des armoises, mais ces derniers y sont généralement moins sensibles que d’autres espèces d’oiseaux des prairies (Reynolds et Trost, 1981; Kantrud et Kologiski, 1982). Le bétail a une incidence sur l’habitat de nidification : il endommage les arbustes et réduit ainsi la densité du feuillage. Dans l’État de Washington, de vastes étendues d’armoises ont été transformées en champs de blé au cours du siècle dernier, en particulier depuis la construction du barrage Grand Coulee (Weber, 1980).

On a également épandu des herbicides pour améliorer la qualité des parcours naturels dans le passé. Selon Kerley et Anderson (1995), les Moqueurs des armoises étaient moins abondants dans les sites traités aux herbicides 22 ans plus tôt et dont le couvert d’armoises avait beaucoup diminué. On possède peu de données sur les effets des pesticides sur les Moqueurs des armoises. L’épandage aérien de malathion (585 g/ha) en Idaho a réduit la population d’insectes qui constituent une source de nourriture pour les moqueurs au cours de la saison de reproduction, mais aucun effet important sur la survie des oisillons au nid n’a été constaté (Howe et al., 1996).

Protection, statuts et classements

En novembre 2000, le COSEPAC a évalué le Moqueur des armoises comme étant en voie de disparition et il est actuellement inscrit comme tel à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral. Au Canada et aux États-Unis, le Moqueur des armoises, ses nids et ses œufs sont protégés de la chasse et de la cueillette aux termes de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. L’espèce est également protégée en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan par la législation de ces provinces sur les espèces sauvages. L’effet de ces mesures est probablement négligeable, car il est rare que l’on tue ou harcèle délibérément des moqueurs.

Le Moqueur des armoises figure sur la « liste rouge » des espèces possiblement menacées ou en voie de disparition du Centre de données sur la conservation de la Colombie-Britannique; il est considéré comme une espèce en péril dans l’initiative Identified Wildlife Management Strategy de la Forest and Range Practices Act (2004). Le Moqueur des armoises est classé dans la catégorie G5 à l’échelle mondiale, dans la catégorie S1B (gravement en péril) en Saskatchewan et en Colombie-Britannique et dans la catégorie S? (statut indéterminé) en Alberta. Dans les États américains adjacents, l’espèce est classée S3 au Washington, S5 en Idaho et S3 au Montana (NatureServe, 2009).

Remerciements et experts contactés

Les données et renseignements utilisés aux fins de la présente mise à jour ont été fournis par Rhonda Millikin, Dan Shervill, Lucy Reiss, Jeannette Pepper, Geoff Holroyd, Stephen Davis et Pat Fargey. Les renseignements ayant servi à la rédaction du rapport précédent, sur lequel est fondé le présent rapport, ont été fournis par Pam Krannitz et Rhonda Millikin (Colombie-Britannique), Steve Knick et Jim Belthoff (Idaho), Dennis Baresco et Doug Collister (Alberta) et Wayne Harris, Guy Wapple, Robert Kreba et Bob Luterbach (Saskatchewan).

Experts contactés

Gord Court, Sustainable Resources Dept., Edmonton  (Alberta).

David Cunnington, Environnement Canada – Service canadien de la faune, Delta (Colombie-Britannique).

Stephen Davis, Environnement Canada – Service canadien de la faune, Saskatoon (Saskatchewan).

Orville Dyer, Ministry of Environment de la Colombie-Britannique, Penticton (Colombie-Britannique).

Wendy Easton, Environnement Canada – Service canadien de la faune, Delta (Colombie-Britannique).

Pat Fargey, Parc national du Canada des Prairies

Dave Fraser, Ministry of Environment de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique).

Geoff Holroyd, Environnement Canada, Edmonton (Alberta).

Richard Knapton, Edmonton (Alberta).

Nancy Mahony, Environnement Canada – Service canadien de la faune, Delta (Colombie-Britannique).

Patrick Nantel, Parcs Canada, Ottawa (Ontario)

Jeanette Pepper, Conservation Data Centre de la Saskatchewan, Regina (Saskatchewan).

Leah Ramsay, Ministry of Environment de la Colombie-Britannique, Conservation Data Centre, Victoria (Colombie-Britannique).

Lucy Reiss, The Land Conservancy of BC, Penticton (Colombie-Britannique et  Environnement Canada – Service canadien de la faune, Kelowna (Colombie-Britannique).

Christine Rock, Environnement Canada, (Colombie-Britannique).

Dan Shervill, Environnement Canada - Service canadien de la faune, Delta (Colombie-Britannique).

John Surgenor, Ministry of Environment de la Colombie-Britannique, Kamloops (Colombie-Britannique).

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Sommaire biographique du rédacteur du rapport

Richard (Dick) Cannings est né et a grandi dans la vallée de l’Okanagan, dans une famille vivement intéressée par l’histoire naturelle. Son intérêt précoce pour les oiseaux, les insectes et les végétaux l’ont orienté vers des études universitaires en zoologie. Il a notamment obtenu un baccalauréat ès sciences de l’Université de Colombie-Britannique (University of British Columbia) et une maîtrise ès sciences de l’Université Memorial de Terre-Neuve (Memorial University of Newfoundland). Il a travaillé pendant 15 ans à titre de conservateur du Cowan Vertebrate Museum du Département de zoologie de l’Université de Colombie-Britannique. Il a quitté l’Université de Colombie-Britannique en 1995 pour retourner dans la vallée de l’Okanagan.

M. Cannings travaille aujourd’hui à temps partiel pour Études d’Oiseaux Canada, où il coordonne le recensement canadien des oiseaux de Noël, le programme eBird et le recensement des rapaces nocturnes de la Colombie-Britannique et du Yukon (British Columbia-Yukon Owl Survey). Son travail en tant que consultant porte principalement sur les espèces en voie de disparition, en particulier celles du sud de la Colombie-Britannique. Il a été coprésident du Sous-comité des spécialistes des oiseaux du COSEPAC pendant 8 ans. En outre, il a été membre de l’Environmental Appeal Board et de la Forest Appeals Commission de la Colombie-Britannique. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment The Birds of the Okanagan Valley, British Columbia (rédigé en collaboration avec ses frères, Sydney et Robert), British Columbia: A Natural History (rédigé en collaboration avec Sydney Cannings), The BC Roadside Naturalist, The Rockies: a Natural History et An Enchantment of Birds.

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