Programme de rétablissement du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios (Centrocercus urophasianus phaios) au Canada 2017

Tétras des armoises de la sous-espèce phaios

Photo du tétras des armoises de la sous-espèces
Photo: © United States Fish and Wildlife Service, 2017

Programme de rétablissement du Tétras des armoises de la sous-espèces phaios (Centrocercus urophasianus phaios) au Canada 2017

Programme de rétablissement du Tétras des armoises

Environnement et Changement climatique Canada. 2017. Programme de rétablissement du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios (Centrocercus urophasianus phaios) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, Ottawa. viii + 21 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d'information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © United States Fish and Wildlife Service

Also available in English under the title

"Recovery Strategy for the Greater Sage-Grouse phaios subspecies (Centrocercus urophasianus phaios) in Canada"

Le contenu du présent document (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d'indiquer la source.


En vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d'établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l'Environnement et du Changement climatique est le ministre compétent en vertu de la LEP à l'égard du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l'article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la Province de la Colombie-Britannique, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP.

Il a été déterminé que le rétablissement du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios au Canada n'est pas réalisable sur le plan technique ou biologique. Néanmoins, l'espèce peut bénéficier de programmes de conservation généraux mis en œuvre dans la même zone géographique et être protégée en vertu de la LEP et d'autres lois, politiques et programmes fédéraux, provinciaux ou territoriaux.

La détermination du caractère réalisable sera réévaluée dans le cadre du rapport sur la mise en œuvre du programme de rétablissement ou tel que justifié pour répondre aux changements de conditions et/ou de connaissances.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à soutenir le rétablissement de l’espèce, incluant la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsque l’habitat essentiel est désigné, dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, la LEP exige que l’habitat essentiel soit alors protégé.

Dans le cas de l'habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l'habitat essentiel désigné dans une zone protégée par le gouvernement fédéral Note1 soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après l'ajout dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d'action qui a désigné l'habitat essentiel. L'interdiction de détruire l'habitat essentiel aux termes du paragraphe 58(1) s'appliquera 90 jours après la publication de la description de l'habitat essentiel dans la Gazette du Canada.

Pour l'habitat essentiel se trouvant sur d'autres terres domaniales, le ministre compétent doit, soit faire une déclaration sur la protection légale existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l'habitat essentiel soient appliquées.

Si l'habitat essentiel d'un oiseau migrateur ne se trouve pas dans une zone protégée par le gouvernement fédéral, sur le territoire domanial, à l'intérieur de la zone économique exclusive ou sur le plateau continental du Canada, l'interdiction de le détruire ne peut s'appliquer qu'aux parties de cet habitat essentiel - constituées de tout ou partie de l'habitat auquel la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs s'applique aux termes des paragraphes 58(5.1) et 58(5.2) de la LEP.

En ce qui concerne tout élément de l'habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si le ministre compétent estime qu'une partie de l'habitat essentiel n'est pas protégée par des dispositions ou des mesures en vertu de la LEP ou d'autre loi fédérale, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l'interdiction de détruire l'habitat essentiel. La décision de protéger l'habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n'étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Le présent document a été élaboré par Darcy Henderson, Matt Huntley et Kella Sadler (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune - région du Pacifique (ECCC, SCF-PAC). Vu le manque de renseignements adéquats sur le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios, la majeure partie de l'information sur l'espèce est fondée sur le Programme de rétablissement modifié du Tétras des armoises (Centrocercus urophasianus urophasianus) au Canada (Environment Canada, 2014) préparé par Troy I. Wellicome et Joy Stevens. Un examen et des commentaires précieux ont été effectués par Marie-Andrée Carrière (ECCC, SCF - Région de la capitale nationale) et par Orville Dyer et Myke Chutter (ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique).

Le Tétras des armoises (Centrocercus urophasianus) est un oiseau de la taille d'une dinde qui vit au sol dans les steppes à armoises (Artemisia spp.) semi-arides tempérées du Canada et des États-Unis. Cet oiseau dépend des armoises comme source d'alimentation, particulièrement en hiver, et comme abris pour nidifier et échapper aux prédateurs. Au printemps, les Tétras des armoises se regroupent chaque année dans les mêmes sites (appelés « leks ») où les mâles effectuent une parade nuptiale complexe pour attirer les femelles. Au Canada, on reconnaît l'existence de deux sous-espèces de Tétras des armoises : C. u. urophasianus en Alberta et en Saskatchewan, et C. u. phaios en Colombie-Britannique. Le présent programme de rétablissement ne s'applique qu'à la sous-espèce phaios.

Le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios a été désigné comme espèce disparue du pays par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 1997, puis inscrit à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral à titre d'espèce disparue du pays en 2003. L'aire de répartition canadienne de cette espèce ne couvrait que l'extrême sud des vallées de l'Okanagan et de la Similkameen dans le centre-sud de la Colombie-Britannique. La dernière mention de Tétras des armoises de la sous-espèce phaios à l'état sauvage y remonte à 1918, à proximité de la municipalité d'Oliver, en Colombie-Britannique. Les efforts de réintroduction déployés à la fin des années 1950 ont échoué. Le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique a attribué la cote SX (espèce disparue) au Tétras des armoises, et la Wildlife Act de la province interdit de capturer ou de tuer l'espèce.

Le Tétras des armoises n'est pas inscrit à la liste de l'Endangered Species Act des États-Unis, mais l'espèce est considérée comme étant menacée dans l'État de Washington et est protégée par les lois de l'État. Les menaces qui pèsent sur le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios dans l'État de Washington, voisin de la Colombie-Britannique, sont principalement la perte et la dégradation de l'habitat. Une perte irréversible d'habitat a été causée par la transformation des terres aux fins de la production agricole et de l'aménagement urbain. La dégradation de l'habitat découle quant à elle du pâturage du bétail, de l'envahissement par le brome des toits (Bromus tectorum), de l'empiètement des conifères et de l'augmentation de la fréquence des incendies dans les habitats dominés par l'armoise. L'expansion des populations de prédateurs indigènes ainsi que le surcroît de mortalité découlant des collisions avec des véhicules et du virus du Nil occidental représentent d'autres menaces pour les populations. L'État de Washington procède à des translocations d'individus provenant du Nevada et de l'Oregon dans le but de soutenir une population relique viable tout juste à 100 km au sud de la frontière de la Colombie-Britannique. Les menaces qui pesaient sur l'espèce en Colombie-Britannique étaient très semblables à ce que l'on observe dans l'État de Washington.

Le rétablissement de l'espèce au Canada n'est pas réalisable sur le plan technique ou biologique en ce moment. La quantité et la qualité de l'habitat sont insuffisantes au Canada, la restauration d'habitat permettant l'élevage de couvées est très peu probable au Canada, et il est également très peu probable qu'une entente puisse être conclue avec les États-Unis pour la translocation d'individus dans ces conditions non optimales; une telle entente irait à l'encontre des priorités existantes de la Sage Grouse Initiative. La question de savoir si le rétablissement est réalisable ou non pourrait être réexaminée si des populations reliques étaient découvertes.

D'après les quatre critères suivants qu'Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios au Canada a été déterminé comme étant non réalisable du point de vue biologique ou technique en ce moment. Le rétablissement est considéré comme étant non réalisable lorsque la réponse à l’une des questions suivantes est « non ». La question de savoir si le rétablissement est réalisable ou non pourrait être réexaminée si une ou plusieurs populations reliques sont découvertes au Canada, ou si une réintroduction à partir de populations des États-Unis devient appropriée.

iCOSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

ii Il est à noter que la sous-espèce phaios n'a pas été naturellement présente dans son ancienne aire de répartition depuis 1918, et qu'une tentative de réintroduction en 1958 a échoué. C'est ce qui explique pourquoi l'encadré ci-dessus renferme l'énoncé selon lequel l'espèce n'a fait l'objet d'aucune observation depuis les années 1960.

Statut juridique : annexe 1 de la LEP (disparue du pays; 2003).

Tableau 1. Statuts de conservation du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios (NatureServe, 2015; B.C. Conservation Data Centre, 2015; B.C. Conservation Framework, 2015).
Cote mondiale (G)a Cote nationale (N)a Cote infranationale (S)a Désignation du COSEPAC Liste de la C.-B. Cadre de conservation de la C.-B.
G3G4T3Q Canada (N1)b; États-Unis (N3) Canada :
Colombie-Britannique (SX);
États-Unis :
Oregon (S3), Washington (S1)
Disparue du pays (2008) Liste rouge Priorité maximale : 6, aux fins des buts 1, 2, 3c

a La cote de conservation attribuée à chaque espèce est constituée d'un nombre de 1 à 5 (1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable; 4 = apparemment non en péril; 5 = non en péril), précédé d'une lettre indiquant l'échelle géographique de l'évaluation (G = échelle mondiale; N = échelle nationale; S = échelle infranationale). SX = présumée disparue, SNR = espèce non classée. Information supplémentaire : Q = validité taxinomique douteuse; T = statut d'un taxon infraspécifique (en l'occurrence la sous-espèce phaios).

b La sous-espèce phaios n'est pas cotée séparément de la sous-espèce urophasianus à l'échelle nationale; c'est pourquoi la cote N1 tient compte des deux sous-espèces combinées malgré le fait que la sous-espèce phaios est depuis longtemps disparue du pays. Une cote S n'est présentée ici que dans le cas des États où la sous-espèce phaios est présente.

c Les trois buts fixés dans le cadre de conservation de la Colombie-Britannique sont les suivants :

  1. participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes;
  2. empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril;
  3. maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes.

Conformément au rapport du COSEPAC de 2008 (COSEWIC, 2008), le présent programme de rétablissement tient compte de deux sous-espèces du Tétras des armoises (Centrocercus urophasianus), soit celle de l'est (C. u. urophasianus) et celle de l'ouest (C. u. phaios). Les données génétiques récentes n'appuient pas la détermination de ces deux sous-espèces (Benedict et al., 2003; Oyler-McCance et al., 2005) mais, au Canada, le COSEPAC considère toujours qu'elles représentent deux unités désignables dont les populations nicheuses sont géographiquement distinctes et qui occupent deux aires écologiques considérablement différentes (voir la figure 1). La sous-espèce phaios occupait par le passé une végétation sensible au pâturage dominée par l'armoise tridentée (Artemisia tridentata ssp. tridentata), dont le feuillage est persistant, et l'agropyre à épi (Pseudoregneria spicata) dans l'aire écologique des montagnes du Sud en Colombie-Britannique. De son côté, la sous-espèce urophasianus occupe une végétation résistante au pâturage dominée par la prairie mixte à armoise argentée (Artemisia cana), dont le feuillage est décidu, dans l'aire écologique des Prairies dans le sud-est de l'Alberta et le sud-ouest de la Saskatchewan.

Le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios représentait par le passé une extension, en termes d'aire de répartition, du segment de population distinct (Distinct Population Segment (DPS)) du bassin du Columbia, qui est actuellement gravement menacé de disparition dans l'État de Washington (USFWS, 2003).

Le Tétras des armoises, la plus grosse espèce de Tétras en Amérique du Nord, est un oiseau qui vit au sol. Son plumage est surtout gris brunâtre sur le dessus, son ventre est noirâtre, le dessous de ses ailes arrondies est blanchâtre, et sa longue queue noir et blanc est munie de pointes distinctives. Les mâles adultes présentent une bande blanche sur leur gorge noire et un large col de plumes blanches pointues, qui dissimule les sacs aériens jaunâtres que les mâles gonflent lors de la parade nuptiale. Parmi d'autres caractéristiques, les mâles présentent une caroncule jaune au-dessus de l'œil et de longues plumes filamenteuses qui surgissent de la nuque. Les deux sexes possèdent une tache noire caractéristique sur le ventre (plus grande chez le mâle). La femelle a un plumage plus sobre et une caroncule discrète au-dessus de l'œil, et elle est plus petite que le mâle, celui-ci mesurant jusqu'à 75 cm de longueur.

Le Tétras des armoises est polygyne, c'est-à-dire qu'un mâle s'accouple habituellement avec plusieurs femelles. Les mâles effectuent sur les leks Note2 une parade nuptiale, consistant en pavanements, pour attirer les femelles, qui choisissent dans le groupe un mâle avec lequel s'accoupler (Bergerud, 1988; Connelly et al., 2004). Les mâles commencent à parader sur les leks au début du printemps; les parades commencent chaque matin avant le lever du soleil et se terminent environ une demi-heure après le lever du soleil (Jenni et Hartzler, 1978; Aldridge, 2000).

Le Tétras des armoises a besoin d'un habitat dominé par l'armoise (Artemisia spp.) et vit toute l'année dans les prairies à armoises de la prairie mixte semi-aride du sud-est de l'Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan; il occupait aussi par le passé la zone biogéoclimatique à graminées cespiteuses semi-aride du centre-sud de la Colombie-Britannique. Cette répartition canadienne représente la limite nord de l'aire de répartition nord-américaine du Tétras des armoises (Aldridge, 1998; Braun, 1998; Connelly et al., 2000; Connelly et al., 2004).

En date de 2000, l'aire de répartition du Tétras des armoises en Amérique du Nord avait été réduite à la moitié de sa superficie historique (668 412 km2 par rapport à 1 200 483 km2; Schroeder et al., 2004); l'espèce est aujourd'hui présente dans onze États américains et les provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan (figure 1) (Aldridge et Brigham, 2003). L'aire de répartition canadienne de l'espèce (~ 7 370 km2; figure 1) occupe actuellement quelque 7 % de l'aire de répartition historique au pays (~ 100 000 km2), et ne contient plus que la sous-espèce urophasianus à cause de la disparition de la sous-espèce phaios en Colombie-Britannique (Aldridge, 2000; Aldridge et Brigham, 2003). Dans l'État de Washington, le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios n'occupe que 8 % de son aire de répartition historique (Stinson et al., 2004).

L'aire occupée par le passé par le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios au Canada totalise quelque 200 km2 à l'extrême nord de son aire de répartition et à l'extrême sud de deux vallées profondes et étroites, soit les vallées de l'Okanagan et de la Similkameen, qui s'ouvrent vers le sud sur une plaine plus large dans l'État de Washington (Cannings et al., 1987). Les armoises tridentées dont dépend le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios sont confinées aux prairies de faibles altitudes de la zone biogéoclimatique à graminées cespiteuses et de la zone biogéoclimatique à pin ponderosa (Meidinger et Pojar, 1991).

Figure 1. Répartition historique estimée et répartition récente connue du Tétras des armoises a) en Colombie-Britannique et dans l'État de Washington et b) dans l'ensemble de l'Amérique du Nord.
Répartition historique estimée et répartition récente connue du Tétras des armoises.
Photo: © Données de Connelly et al., 2004
Description longue de la figure 1

La figure 1 contient deux figures : a) et b). La figure a) est une carte à grande échelle des répartitions historique estimée et récente connue du Tétras des armoises en Colombie-Britannique et dans l'État de Washington. Une zone historique s'étend depuis le nord d'Oliver, en Colombie-Britannique, jusque loin en Oregon et vers l'est jusqu'à Spokane, dans l'État de Washington. Deux zones récentes sont montrées dans l'État de Washington, l'une juste au sud d'Omak, et l'autre juste à l'est de Yakima. La figure b) est une carte à petite échelle montrant la répartition nord-américaine de l'espèce.

Lorsqu'il existait encore au Canada, le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios était présent à la périphérie de son aire de répartition nord-américaine (figure 1). Des occurrences peu fréquentes dans le sud de la vallée de l'Okanagan ont été documentées entre 1864 et 1918 mais, durant cette période, aucun cas de reproduction n'a été relevé. Le dernier Tétras des armoises de la sous-espèce phaios présent naturellement en Colombie-Britannique a été abattu en 1918 (Cannings et al., 1987). En 1958, 57 individus de l'Oregon ont fait l'objet d'une translocation vers la Colombie-Britannique, à proximité du lac Richter, à 10 km à l'ouest d'Osoyoos et entre les vallées de l'Okanagan et de la Similkameen (Campbell et Ryder, 2010). La plupart n'ont pas survécu à l'hiver ou ont traversé la frontière pour rejoindre l'État de Washington, mais deux mentions de reproduction indépendantes ont été documentées en mai et en juillet au cours de l'année suivante à proximité du lac Kilpoola, à 5 km à l'ouest d'Osoyoos et à 5 km au sud-est du site de lâcher (Campbell et Ryder, 2010). Quatre mentions d'observations de Tétras des armoises ont été faites après la translocation entre 1962 et 1966, y compris la dernière mention d'un Tétras des armoises en Colombie-Britannique, un oiseau mort observé le 14 août 1966 du côté d'Osoyoos du mont Anarchist (Barkley, 1966, cité dans Campbell et Ryder, 2010), peut-être à 15 km à l'est du site de lâcher initial. La présence du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios n'a pas été constatée au Canada en 50 ans, et ce dernier a été désigné comme étant disparu du pays par le COSEPAC en 1997 (Hyslop, 1998).

Les besoins du Tétras des armoises en matière d'habitat d'accouplement, de nidification, d'élevage des couvées et d'hivernage semblent uniformes dans l'ensemble de son aire de répartition (voir les examens de l'habitat dans Aldridge, 2000; Connelly et al., 2004; Connelly et al., 2011); c'est pourquoi toute référence à des activités de recherche dans l'ensemble de l'aire de répartition du Tétras des armoises devrait raisonnablement concerner la sous-espèce phaios aujourd'hui disparue en Colombie-Britannique.

De manière générale, l'armoise, qui sert de nourriture et d'abri, est un élément important (Patterson, 1952; Braun et al., 1977; Connelly et al., 2000; Connelly et al., 2004); ses feuilles constituent moins de 60 % du régime alimentaire de l'oiseau pendant l'été, mais pratiquement 100 % de son régime alimentaire pendant l'hiver (Patterson, 1952; Wallestad et al., 1975; Hanf et al., 1994; Connelly et al., 2004). Le Tétras des armoises doit par ailleurs consommer des plantes non ligneuses à feuilles larges (plantes herbacées non graminoïdes) et des insectes durant toutes les saisons, sauf en hiver (Wallestad et al., 1975; Drut et al., 1994a et 1994b). Les plantes herbacées non graminoïdes constituent une riche source de protéines et assurent un habitat plus favorable aux insectes (Huwer, 2004), ce qui peut influer sur la date de début des nids, la taille des couvées et le succès de la reproduction (Barnett et Crawford, 1994; Coggins, 1998; Connelly et al., 2004), y compris la croissance et la survie des oisillons (voir le résumé de Lungle et Pruss, 2008).

Dans l'État de Washington, les populations de Tétras des armoises de la sous-espèce phaios occupent des terrains peu accidentés (pentes de moins de 16°), qui présentent une couverture d'armoises de 10 à 35 % parsemée de bigelovie puante (Ericameria nauseosus) et de purshie tridentée (Purshia tridentata), un dense sous-étage d'agropyre à épi et de fétuque d'Idaho (Festuca idahoensis) indigènes, et peu ou pas d'arbres (Stinson et al., 2004). La recherche menée dans l'ensemble de l'aire de répartition du Tétras des armoises indique que la densité d'armoises aux périphéries nordiques de l'aire de répartition de l'oiseau se situe au seuil ou sous le seuil requis par ce dernier plus au sud (Doherty et al., 2016). De plus, on sait que les Tétras des armoises demeurent à proximité des zones riveraines (Blomberg et al., 2014) et évitent les terres agricoles, les prairies sans armoise, les zones boisées, les reliefs accidentés et les pentes abruptes (Patterson, 1952; Fedy et al., 2014; Doherty et al., 2008; Doherty et al., 2016). En Colombie-Britannique, l'habitat convenable se trouve en bandes étroites le long du fond de la partie sud des vallées de la Similkameen et de l'Okanagan. Il est probable que dans cette région, les pentes abruptes et rocheuses des vallées ainsi que l'augmentation du couvert forestier avec l'altitude limitent la disponibilité d'habitat. Par comparaison, la partie de la vallée de l'Okanagan située directement au sud de la frontière est plus large, moins accidentée et moins boisée.

Au printemps, les Tétras des armoises se regroupent sur des leks; les mâles effectuent une parade nuptiale pour attirer les femelles, qui choisissent dans le groupe un mâle avec lequel s'accoupler. La superficie des leks varie de 0,04 à 16 ha (Scott, 1942; Patterson, 1952; Dalke et al., 1963; Parks Canada Agency, 2009), et peuvent se trouver dans des sites naturels ou perturbés par l'activité humaine (Stinson et al., 2004). La plupart des leks présentent une zone centrale d'herbe aplatie et de sol dénudé exempt d'arbustes, qui permet d'améliorer la visibilité de la parade et de voir venir les prédateurs. Les mâles occupent les peuplements d'armoises denses voisins pour s'alimenter et se reposer durant la période d'accouplement.

L'habitat de nidification du Tétras des armoises consiste habituellement en un vaste terrain peuplé d'armoises et de plantes herbacées qui entoure les leks (Aldridge, 2000). Les nids sont au sol, habituellement abrité par une armoise, et entourés de grandes graminées qui aident à les dissimuler à la vue des mammifères et oiseaux prédateurs (DeLong et al., 1995; Connelly et al., 2011).

En été, l'habitat d'élevage des couvées du Tétras des armoises change au fil du temps (Stinson et al., 2004). Au départ, les oisillons demeurent à proximité du site de nidification pour s'alimenter. À mesure que le temps chaud et sec de l'été assèche la végétation de terrain élevé, les oisillons se déplacent vers des prés de plus en plus humides à la recherche d'insectes et de plantes herbacées non graminoïdes vertes et gorgées d'humidité, dont ils s'alimentent (Crawford et al., 2004). Les individus s'alimentent dans des zones à faible couverture d'armoises, où le rapport entre les plantes herbacées non graminoïdes et les graminées est élevé, et se reposent dans des peuplements d'armoises denses adjacents. Les mâles demeurent dans la couverture d'armoises de terrain élevé pendant tout l'été (Hagen, 1999). Les femelles et leurs petits se déplacent dans les peuplements denses d'armoises vers la fin de l'été et à l'automne avant de gagner les aires d'hivernage (Patterson, 1952; Wallestad, 1971; Drut et al., 1994a).

En hiver, les Tétras des armoises se rassemblent habituellement en groupes sexuellement ségrégués (Beck, 1977; Eng et Schladweiler, 1972; Connelly et al., 1988). Le taux de survie à l'hiver est généralement élevé (Connelly et al., 2004; Aldridge et al., 2004). Pour se nourrir et s'abriter pendant l'hiver, le Tétras des armoises compte presque exclusivement sur les armoises qui dépassent de la couverture de neige (Tack, 2009; Connelly et al., 2011); il se déplace sur de longues distances pour éviter la neige profonde et trouver des peuplements denses d'armoises, qui lui servent de couvert thermique durant les grands froids (Moynahan et al., 2006). À l'échelle locale, le Tétras des armoises choisit habituellement des pentes de faible altitude orientées vers le sud ou le sud-ouest où poussent des peuplements denses d'armoises hautes (voir l'examen détaillé dans Connelly et al., 2011). Les habitats présentant les caractéristiques idéales en hiver étaient probablement très limitatifs en Colombie-Britannique par rapport à ce que l'on observe plus au sud, dans l'État de Washington.

Les menaces découlent des activités ou des processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l'entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d'intérêt (mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et al., 2008). Les menaces décrites dans le présent document ne comprennent pas les caractéristiques biologiques de l'espèce ou de la population qui sont considérées comme des facteurs limitatifs.

La classification des menaces utilisée dans le présent document est fondée sur le système unifié de classification des menaces de l'IUCN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation), et elle est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et le cadre de conservation de la province. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, veuillez consulter le site Web du Partenariat pour les mesures de conservation (CMP, 2010).

Aucune évaluation des menaces n'a été effectuée pour le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios, puisqu'on ne connaît aucune localité existante pour l'espèce au Canada. Comme aucune localité n'est connue, ni la portée Note3 ni la gravité Note4 des menaces ne peuvent être cotées pour déterminer l'impact Note5 de chacune d'entre elles. Il n'est pas non plus possible de calculer l'impact global des menaces Note6 pour cette espèce à l'heure actuelle. Les menaces sont ici plutôt simplement examinées et décrites, en fonction des catégories de menaces de l'IUCN-CMP.

Les menaces qui pourraient peser sur le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios au Canada sont présentées ci-dessous, par catégorie de menace de niveau 1 (les catégories de menace de niveau 2 sont présentées entre crochets). Certaines de ces menaces (particulièrement la perte d'habitat, le pâturage du bétail et le virus du Nil occidental) pourraient constituer des menaces courantes si une population relique était découverte au Canada ou si des populations réintroduites étaient établies à l'avenir.

La perte et la dégradation d'habitat causées par le développement résidentiel et commercial représentaient vraisemblablement des menaces considérables pour le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios au Canada. Il est probable que le développement des municipalités d'Osoyoos et d'Oliver au fond des vallées (voir Lea, 2008) ait interféré avec les déplacements des individus par le passé. L'empreinte de ces municipalités est en pleine expansion et finira par couvrir toute la largeur de la vallée de l'Okanagan, ce qui aura pour effet de fragmenter l'habitat disponible. On pense que les zones aménagées contribuent aux effets cumulatifs dans le paysage qui réduisent les populations (Braun et al., 2002; Naugle et al., 2011). On ne sait pas exactement si l'évitement des sites aménagés durant toute l'année est principalement causé par le bruit ou par d'autres facteurs connexes, comme la transformation de l'habitat ou l'augmentation de la circulation routière dans ces sites (Environment Canada, 2014).

La perte d'habitat causée par la transformation de la végétation indigène en terres agricoles irriguées constituait probablement une menace considérable par le passé. Même si une grande partie des armoises de terrain élevé sur les cônes alluviaux pentus et les terrasses glaciolacustres existe toujours en Colombie-Britannique, l'habitat d'élevage des couvées, soit les prairies humides de fond de vallée, a été pour ainsi dire complètement éliminé dans la vallée de l'Okanagan (Lea, 2008; Bezener et al., 2006). Bien que le rythme de transformation des terres ait ralenti parce qu'une grande partie des terres arables sont déjà cultivées, cette menace persiste et ne risque pas d'être renversée.

La dégradation de l'habitat causée par certaines pratiques de pâturage est reconnue comme une menace passée, actuelle et future dans l'ensemble de l'aire de répartition du Tétras des armoises au Canada et aux États-Unis (voir l'examen dans Environment Canada, 2014). Des taux de charge de bétail élevés peuvent agir négativement sur l'habitat en réduisant la hauteur de végétation nécessaire pour abriter les nids, et en réduisant la biomasse des plantes herbacées non graminoïdes et des insectes dont s'alimentent les oisillons (Beck et Mitchell, 2000). On sait aussi que le pâturage augmente la probabilité d'envahissement par le brome des toits (Reisner et al., 2013), une plante annuelle, ce qui a pour effet d'accroître la fréquence des incendies et la perte d'habitat dominé par l'armoise (voir la menace no 7 ci-après pour obtenir davantage de renseignements).

Les répercussions directes des routes sur le Tétras des armoises pourraient comprendre la perte directe d'habitat découlant de la construction de routes, la mortalité routière directe, la fragmentation de l'habitat potentiel, et la facilitation des déplacements des prédateurs et de la propagation des espèces de plantes exotiques envahissantes (Aldridge, 1998; Braun, 1998). Les influences indirectes comme le bruit et les déplacements des véhicules peuvent perturber les activités de reproduction à l'échelle locale, et le Tétras des armoises tend à éviter les zones touchées par ces influences (Braun, 1998). La route provinciale 97 et la route nationale 3, ainsi que la circulation intense qui les accompagne, séparent en deux l'aire de répartition historique du Tétras des armoises en Colombie-Britannique.

Les incendies représentent une menace considérable pour les activités de rétablissement ciblant la population du bassin du Columbia dans le centre de l'État de Washington (Stinson, 2014), qui est la plus analogue à la population disparue de la Colombie-Britannique. L'armoise tridentée peut prendre des décennies, voire des siècles, à se rétablir (superficie occupée et densité) après un incendie (Baker, 2011). Après un incendie, les Tétras des armoises mettent beaucoup de temps à recoloniser les zones brûlées, même si les caractéristiques structurales de la communauté arbustive se sont rétablies (Connelly et al., 2011). Les incendies représentent une perturbation naturelle dans les steppes à armoises et, par le passé, les Tétras des armoises pouvaient simplement se déplacer vers un habitat plus convenable, non brûlé. À l'heure actuelle, la population et l'habitat ont été réduits et fragmentés de telle façon qu'un incendie dans un fragment isolé pourrait réduire davantage la population et la répartition de l'espèce. La fréquence des incendies a aussi augmenté au fil du temps dans les habitats plus au sud, dans l'État de Washington (Stinson, 2014), mais ce n'est pas encore le cas en Colombie-Britannique.

En revanche, après un siècle de suppression des incendies, les conifères ont étendu leur répartition depuis les hautes altitudes jusqu'aux prairies et aux steppes à armoises de faible altitude en Colombie-Britannique (Bai et al., 2005; Gyug et Martens, 2002; Turner et Krannitz, 2000). L'empiètement des conifères contribue aussi à la perte d'habitat du Tétras des armoises indépendamment des autres facteurs, puisque la proximité d'arbres modifie négativement le comportement et la vulnérabilité à la prédation de l'espèce (Baruch-Mordo et al., 2013; Prochazka et al., 2016; voir la menace no 8 ci-après pour obtenir davantage de renseignements).

Une autre modification complexe des systèmes naturels qui est en cours et qui devrait augmenter à l'avenir est l'envahissement par le brome des toits, facilité par le pâturage du bétail (Reisner et al., 2013), qui augmente par la suite les charges de combustibles et la fréquence des incendies (Baker, 2011) responsables de la réduction des habitats dominés par l'armoise utilisés par le Tétras des armoises (West et Yorks, 2002; Connelly et al., 2004). Ironiquement, après l'envahissement par le brome des toits, le pâturage du bétail est l'un des seuls outils qui permettent de réduire les charges de combustibles et les risques de feux de friches, tout en protégeant les habitats dominés par l'armoise adjacents (Reisner et al., 2013). Cette modification des systèmes naturels semble irréversible dans un avenir prévisible.

L'envahissement par des espèces de plantes exotiques (non indigènes) a modifié la composition des communautés dominées par l'armoise dans la vallée de l'Okanagan et dans l'ensemble de l'ouest de l'Amérique du Nord. Le remplacement de graminées cespiteuses vivaces indigènes par le brome des toits est négativement corrélé avec le choix d'habitat par le Tétras des armoises (Kirol et al., 2012). L'envahissement par le brome des toits a aussi mené à des augmentations considérables du nombre et de la fréquence des incendies, qui entraînent le remplacement des armoises par des espèces annuelles qui ont peu de valeur sur le plan de l'habitat pour le Tétras des armoises (Baker, 2011; Condon et al., 2011). Le brome des toits est très répandu dans la zone biogéoclimatique à graminées cespiteuses de la Colombie-Britannique, et semble plus commun dans les endroits où des perturbations du sol ont eu lieu par le passé.

Le virus du Nil occidental (VNO) représente une menace actuelle et future pour les populations de Tétras des armoises dans l'ensemble de l'Amérique du Nord. Le VNO a été introduit en Amérique du Nord en 1999 (Reisen, 2013) et a été documenté pour la première fois chez le Tétras des armoises en 2002 (Walker et Naugle, 2011). L'espèce est très vulnérable au VNO et présente un taux élevé de mortalité connexe (Clark et al., 2006; McLean, 2006). Le principal vecteur du VNO dans les écosystèmes dominés par l'armoise est le moustique Culex tarsalis (Walker et Naugle, 2011); le virus persiste dans un cycle d'infection moustique-oiseau-moustique (McLean, 2006), mais la transmission d'oiseau à oiseau a aussi été observée (McLean, 2006; Walker et Naugle, 2011). Même si des cas de mortalité associés au VNO ont été observés en Alberta (Naugle et al., 2004), il est possible que les températures ambiantes moins élevées qui caractérisent les régions plus nordiques donnent lieu à un risque réduit d'exposition du Tétras des armoises au VNO au Canada. En Colombie-Britannique, la surveillance du VNO entre 2005 et 2014 dans la vallée de l'Okanagan a permis de déceler la présence du virus en 2009, 2010, 2011 et 2013 (BC Centre for Disease Control, 2014), notamment dans l'ancienne aire de répartition de l'espèce.

Bon nombre de populations de petits et moyens prédateurs ont augmenté au cours du dernier siècle, après l'élimination de plus grands prédateurs comme le loup gris (Canis lupus) et le grizzli (Ursus arctos) et grâce à l'expansion des zones boisées et de l'agriculture irriguée. Aujourd'hui, les populations de coyotes (Canis latrans), de renards roux (Vulpes vulpes), de ratons laveurs (Procyon lotor), de Grands-ducs d'Amérique (Bubo virginianus), de Grands Corbeaux (Corvus corax) et de Corneilles d'Amérique (Corvus brachyrynchos) sont plus abondantes, et on sait que ces espèces exercent une prédation sur les Tétras des armoises et leurs œufs (Stinson et al., 2004; Environment Canada, 2014). Toutefois, après examen des données probantes, Conover et Roberts (2016) ont avancé que seule la destruction de nids par le Grand Corbeau semble représenter une menace à l'échelle de l'aire de répartition du Tétras des armoises.

Le paragraphe 41(2) de la LEP exige que si le rétablissement de l'espèce sauvage inscrite est irréalisable, le programme de rétablissement doit comporter la désignation de son habitat essentiel dans la mesure du possible. Il n'est pas possible de désigner l'habitat essentiel du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios à l'heure actuelle. L'ancienne aire de répartition de l'espèce en Colombie-Britannique, avant 1918, n'est pas bien connue, et de l'habitat suffisant et convenable pour des activités de gestion ou de remise en état ne semble pas disponible pour soutenir l'espèce. L'habitat essentiel du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios au Canada n'est donc pas désigné dans le présent programme de rétablissement fédéral.

Le rétablissement du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios n'est pas jugé réalisable sur les plans biologique et technique à l'heure actuelle. Bien que la Province de la Colombie-Britannique, Conservation de la nature Canada et The Nature Trust of British Columbia possèdent de nombreux terrains protégés à des fins de conservation dans la région d'Osoyoos et le long de la frontière des États-Unis, beaucoup d'obstacles persistent. Il est très peu probable que l'habitat au Canada ait été de superficie suffisante ou de qualité convenable par le passé pour soutenir une population indépendante de celle qui existe non loin dans l'État de Washington. En outre, il n'est pas possible de remettre en état de l'habitat de pré humide de fond de vallée pour soutenir l'élevage des couvées. La translocation de 3 200 individus dans le sud de la Colombie-Britannique et sur 100 km de la vallée de l'Okanagan, dans le nord de l'État de Washington, en vue d'établir une population autosuffisante, ne fait pas partie de la Sage Grouse Initiative des États-Unis (NRCS, 2015) ni du plan de conservation exhaustif (Stinson et al., 2006). Même si des translocations de Tétras des armoises visant à soutenir les populations existantes ont connu un certain succès (Baxter et al., 2008), les activités de translocation pour la réintroduction de populations disparues se soldent généralement par un échec (Schroeder et Vander Haegen, 2011). Le rétablissement de l'espèce pourrait devenir réalisable sur les plans biologique et technique si des populations reliques étaient découvertes au Canada, ou si la translocation depuis des populations viables aux États-Unis devenait possible et appropriée.

Toute population de Tétras des armoises de la sous-espèce phaios découverte ou réintroduite au Canada ferait face à plusieurs menaces et facteurs limitatifs, comme il a déjà été mentionné dans le présent document. Les menaces anthropiques qui pèsent sur l'espèce devraient être déterminées et atténuées dans les habitats de survie et de rétablissement par des mesures de protection, de restauration et de gestion de l'habitat; en outre, une gestion continue serait probablement requise à long terme.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L'objet de l'EES est d'incorporer les considérations environnementales à l'élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l'environnement, et d'évaluer si les résultats d'un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l'environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l'EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

L'aire de répartition historique du Tétras des armoises de la sous-espèce phaios chevauche l'aire de répartition de plusieurs autres espèces rares qui vivent dans des habitats semblables dans le sud de la vallée de l'Okanagan en Colombie-Britannique, par exemple : le blaireau d'Amérique (Taxidea taxus jeffersonii), le porte-queue de Behr (Satyrium behrii), la Chevêche des terriers (Athene cunicularia), l'Engoulevent d'Amérique (Chordeiles minor), la couleuvre nocturne du désert (Hypsiglena chlorophaea), l'orthocarpe barbu (Orthocarpus barbatus), la couleuvre à nez mince du Grand Bassin (Pituophis catenifer deserticola), le crapaud du Grand Bassin (Spea intermontana), le porte-queue demi-lune (Satyrium semilunar), le calochorte de Lyall (Calochortus lyallii), le mormon (Apodemia mormo), le boa caoutchouc (Charina bottae), le lapin de Nuttall (Sylvilagus nuttallii nuttallii), l'asile de l'Okanagan (Efferia okanagana), le Moqueur des armoises (Oreoscoptes montanus), la souris des moissons (Reithrodontomys megalotis megalotis), le crotale de l'Ouest (Crotalus oreganus), le scinque de l'Ouest (Plestiodon skiltonianus), la salamandre tigrée de l'Ouest (Ambystoma mavortium), le crapaud de l'Ouest (Anaxyrus boreas), la couleuvre agile à ventre jaune de l'Ouest (Coluber constrictor mormon) et la Paruline polyglotte (Icteria virens). Si une population relique de Tétras des armoises de la sous-espèce phaios était découverte ou si la réintroduction de l'espèce était envisagée, les répercussions de la planification du rétablissement sur les espèces non ciblées en Colombie-Britannique devront être pris en compte. Toute activité de planification du rétablissement ciblant le Tétras des armoises de la sous-espèce phaios sera mise en œuvre de manière à tenir compte de toutes les espèces en péril coexistantes, afin d'éviter ou de réduire au minimum les répercussions négatives sur ces espèces et leur habitat.

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