Plan de gestion du brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus) au Canada [proposition] 2011


Brochet vermiculé

Brochet vermiculé

La LEP est la loi fédérale qui constitue l’une des pierres d’assise de l’effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, à « favoriser la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu’elles ne deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées ».

Selon la LEP, une espèce préoccupante est une espèce sauvage qui peut devenir menacée ou en voie de disparition par l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces signalées à son égard. Les espèces préoccupantes sont inscrites à la Liste des espèces en péril de la LEP.

Selon la LEP, un plan de gestion est un document de planification orienté vers l’action qui désigne les activités de conservation et les mesures relatives à l’utilisation des terres qu’il faut prendre pour éviter, à tout le moins, que l’espèce préoccupante devienne menacée ou en voie de disparition. Pour de nombreuses espèces, le but ultime d’un plan de gestion est d’atténuer les menaces d’origine anthropique et de retirer l’espèce de la Liste des espèces en péril. Le plan fixe des buts et des objectifs, recense les menaces et décrit les principales activités à entreprendre pour les atténuer.
L’élaboration de plans de gestion est obligatoire en vertu des articles 65 à 72 de la LEP.

Un plan de gestion doit être préparé au plus tard trois ans après l’inscription de l’espèce à la Liste des espèces en péril. Dans le cas des espèces qui ont été inscrites au moment de l’entrée en vigueur de la LEP, le délai est de cinq ans.

Le plan de gestion présente certaines activités et mesures de conservation recommandées que les compétences, les collectivités, les utilisateurs des terres et les conservationnistes peuvent mettre en œuvre et qui auront des effets préventifs ou réparateurs. Le manque de certitude scientifique ne doit pas servir de prétexte pour retarder la prise de mesures efficaces susceptibles d’empêcher que la situation d’une espèce en péril s’aggrave; la mise en œuvre de telles mesures pourrait même éviter des dépenses ultérieures importantes.

Cette série présente les plans de gestion élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s’ajouteront régulièrement à la série à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites à la Liste des espèces en péril de la LEP et que les plans de gestion actuels seront mis à jour.

Pour en savoir plus sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de conservation, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Beauchamp, J., A.L. Boyko, S. Dunn, D. Hardy, P.L. Jarvis et S.K. Staton. 2011.
Plan de gestion du brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus) au Canada [Proposition], Série des plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Pêches et Océans Canada, Ottawa, v + 57 p.

Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © Joseph Tomelleri

Also available in English under the title:
« Management plan for the Grass Pickerel
(Esox americanus vermiculatus) in Canada »

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Pêches et des Océans Canada, 2011. Tous droits réservés.
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Le contenu du présent document (sauf les illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Le brochet vermiculé est un poisson d’eau douce qui relève de la responsabilité du gouvernement fédéral. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), le ministre des Pêches et des Océans (MPO) est un « ministre compétent » en ce qui a trait aux espèces aquatiques. Étant donné que le brochet vermiculé se trouve également dans le Parc national du Canada de la Pointe-Pelée, un parc administré par l’Agence Parcs Canada, le ministre de l’Environnement est un aussi « ministre compétent » en vertu de la LEP pour les individus de l’espèce qui sont présents dans ce parc. Le brochet vermiculé s’est vu attribuer le statut d’espèce préoccupante en vertu de la LEP en mai 2006. Conformément à l’article 65 de la LEP, le ou les ministres compétents sont tenus d’élaborer des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et leur habitat. Le ministère des Pêches et des Océans du Canada – région du Centre et de l’Arctique et région du Québec – et l’Agence Parcs Canada ont dirigé l’élaboration de ce plan de gestion en collaboration et en consultation avec différents individus, organisations et agences gouvernementales, dont les provinces de l’Ontario et du Québec, l’Équipe de rétablissement des poissons d’eau douce de l’Ontario et l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et des petits percidés du Québec (voir Annexe 1 pour la liste des membres). Le plan proposé est conforme aux exigences de la LEP quant au contenu et au processus (articles 65 à 68).

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Pêches et Océans Canada et l’Agence Parcs Canada ou toute autre compétence. Ce plan offre des conseils aux compétences et aux organismes qui s’investissent dans des activités visant la conservation de l’espèce ou qui souhaitent le faire. Dans l’esprit de l’Accord pour la protection des espèces en péril, les ministres des Pêches et des Océans du Canada et d’Environnement Canada (EC) invitent toutes les compétences partenaires ainsi que les Canadiennes et les Canadiens à se joindre à Pêches et Océans Canada et l’Agence Parcs Canada pour appuyer le plan et le mettre en œuvre, pour le bien du brochet vermiculé, et de l’ensemble de la société canadienne. Les ministres compétents rendront compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

Ce plan de gestion a été préparé par Jacinthe Beauchamp (Pêches et Océans Canada [MPO], région du Québec), Daniel Hardy (MPO, région du Québec), Peter L. Jarvis (agent contractuel), Shawn K. Staton (MPO, Région du Centre et de l’Arctique), Amy L. Edwards (MPO, région du Centre et de l’Arctique) et Shelly E. Dunn (MPO, région du Centre et de l’Arctique) au nom du MPO et de l’Agence Parcs Canada (APC).

Le MPO et l’APC remercient les organismes suivants pour leur soutien lors de l’élaboration de ce plan de gestion : le ministère des Ressources naturelles de l’Ontario, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, l’Équipe de rétablissement des poissons d’eau douce de l’Ontario, l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et des petits percidés du Québec et les Premières nations Shabot Obaadjiwan Algonquin. De plus, le MPO et l’APC tiennent à remercier Tom Lauer (Ball State University) pour avoir donné accès à du matériel inédit sur les caractéristiques du cycle biologique du brochet vermiculé, Tom MacDougall (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario) et Mike Nelson (Office de protection de la nature de la région d’Essex) pour avoir fourni des renseignements sur les inventaires des populations de poissons, Pierre Dumont (ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec) pour l’information détaillée qu’il a fournie sur le statut du brochet vermiculé au Québec, Carolyn Bakelaar (Analyste système information géographique [SIG], MPO, région du Centre et de l’Arctique) pour les cartes de la répartition.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée dans le cadre de tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP conformément à la Directive du Cabinet de 1999 sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des plans peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan lui-même, mais également résumés ci-dessous.

Le présent plan de gestion favorisera clairement l’environnement en encourageant la conservation du brochet vermiculé. La possibilité que le plan produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent plan sera favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effets négatifs significatifs. Consulter plus particulièrement les sections suivantes du plan de gestion : Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat (Section 1.4.1), Rôle écologique (Section 1.4.2), Facteurs limitatifs (Section 1.4.3); Description des menaces (Section 1.5.2); Mesures (Section 2.3); et Effets sur d’autres espèces (Section 2.4).

En 2005, le brochet vermiculé s’est vu attribuer le statut d’espèce préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et l’espèce a été inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2006. Ce statut lui a été attribué en raison de l’aire de répartition restreinte de l’espèce et du déclin des estimations de populations dans trois des dix sites connus.

Le brochet vermiculé, une sous-espèce du brochet d’Amérique, appartient à la famille des ésocidés. Son corps est caractéristique de la famille du brochet (c.-à-d. long, de forme cylindrique à subcylindrique, relativement étroit, grande bouche munie de nombreuses dents, queue fourchue, nageoires dorsales et anales postérieures). Sa longueur totale ne dépasse habituellement pas 300 mm, pour un maximum enregistré de 381 mm. L’aire de répartition mondiale du brochet vermiculé est limitée à l’Amérique du Nord. Au Canada cette aire se limite à un petit nombre de populations en Ontario et au Québec, bien que la présence de l’espèce au Québec n’ait pas été confirmée depuis 20 ans. Le brochet vermiculé est plus souvent associé aux milieux humides à végétation abondante où l’eau est chaude et le débit lent, dans des ruisseaux, marais et baies peu profondes de grands lacs. Ce poisson prédateur qui tend à s’embusquer pour capturer ses proies se nourrit surtout de poissons et, à un degré moindre, d’insectes aquatiques et de crustacés.

La perte et la dégradation de l’habitat (incluant les impacts causés par l’apport en sédiments et en éléments nutritifs) sont les menaces principales à la survie des populations de brochets vermiculés au Canada. Le brochet vermiculé semble avoir des exigences spécifiques en matière d’habitat, et sa viabilité à long terme pourraient être affectée négativement par le développement et l’empiètement humain constants dans certains des milieux où il se trouve. La perte d’habitat en milieu humide liée aux activités agricoles et autres activités de développement est particulièrement préoccupante. Les autres menaces potentielles à la survie des populations de l’Ontario et du Québec incluent : le drainage, la détérioration et la destruction de la végétation aquatique et riveraine, l’apport en contaminants, les espèces exotiques, les interactions interspécifiques, les changements climatiques, la pression exercée par la pêche, les fluctuations du niveau de l’eau (au-delà des variations saisonnières), les maladies et les obstacles aux déplacements.

Le but du présent plan de gestion est d’assurer la persistance à long terme du brochet vermiculé dans son aire de répartition actuelle et historique au Canada. La gestion devrait donc être orientée vers la conservation et la restauration de l’habitat des populations connues.

Pour atteindre ce but, les objectifs de gestion à court terme suivants (sur cinq ans) ont été établis :

  1. Connaître l’état de santé et l’étendue des populations actuelles
  2. Améliorer les connaissances sur la biologie, l’écologie et les besoins en matière d’habitat de l’espèce
  3. Comprendre les tendances en matière de populations et d’habitat
  4. Soutenir les populations actuelles et leur permettre de croître
  5. Assurer une utilisation efficace des ressources affectées à la gestion de cette espèce
  6. Sensibiliser le public au brochet vermiculé et l’impliquer dans la conservation de l’espèce

La présence du brochet vermiculé n’a pas été confirmée au Québec depuis plusieurs années. Il est donc nécessaire de démontrer sa présence au Québec au moyen d’inventaires des sites historiques et potentiels (Objectif i), avant de pouvoir atteindre les autres objectifs.

Les mesures visant à atteindre les objectifs énumérés ci-dessus ont été organisées en cinq catégories, chacune associée à des actions clés :

Faire connaître aux propriétaires fonciers les divers incitatifs fiscaux pour les terres protégées (p. ex. Programme des dons écologiques, servitudes, PEFTP-Ontario) visant à protéger l’habitat du brochet vermiculé.

Date de l’évaluation :Mai 2005

Nom commun (population) :Brochet vermiculé

Nom scientifique : Esox americanus vermiculatus

Désignation par le COSEPAC : Préoccupante

Justification de la désignation : Il s’agit d’une sous-espèce connue dans dix emplacements entre le lac Saint-Louis, au Québec, et le lac Huron, en Ontario. Son habitat habituel est une eau peu profonde présentant une végétation aquatique abondante. Un déclin global d’environ 22 % dans la zone d’occupation a été observé. Ce déclin semble lié à la dégradation et à la perte d’habitat, imputables à la canalisation et aux activités de dragage dans les habitats de zones humides où l’espèce se trouve.

Présence au Canada :Ontario et Québec

Historique de la désignation du COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2005. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.

Le brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus; Lesueur, 1846) (Figure 1), une sous-espèce du brochet d’Amérique (Esox americanus), est un membre de taille relativement petite de la famille des brochets (famille des ésocidés). Les caractéristiques générales des brochets, également retrouvées chez le brochet vermiculé, sont : un corps long de forme cylindrique à subcylindrique, une grande bouche munie de nombreuses dents avec un museau allongé, une nageoire caudale fourchue, ainsi que des nageoires dorsales et anales postérieures (Crossman et Holm, 2005).

Figure 1. Illustration d'un Brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus). © J.R. Tomelleri.

Illustration d'un Brochet vermiculé, © J.R. Tomelleri (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 1

Le brochet vermiculé se distingue physiquement du grand brochet (E. lucius) et du maskinongé (E.masquinongy) par sa taille, sa coloration, ses motifs et ses écailles. Le brochet vermiculé adulte a une petite taille qui ne dépasse généralement pas les 300 mm de longueur totale (LT) (la LT record enregistrée est de 381 mm et le poids record de 397 g) (Scott et Crossman, 1998). Le corps du brochet vermiculé est de couleur variable, mais il est habituellement vert à brunâtre et compte 12 à 24 bandes foncées plus ou moins verticales et des barres préorbitaires, sous-orbitaires et postorbitaires noires. Les brochets juvéniles présentent une bande latérale de couleur pâle qui disparaît à mesure qu’ils croissent (Crossman et Holm, 2005). Les joues et les opercules du brochet vermiculé sont entièrement recouverts d’écailles (Crossman et Holm, 2005). L’espèce se distingue du brochet maillé (E. niger) et du brochet d’Amérique (E. a. americanus) par le nombre de rayons branchiostèges (rayons osseux qui soutiennent la membrane des branchies). Le brochet maillé compte entre 14 et 17 rayons et le brochet d’Amérique en compte 12 ou 13, tandis que le brochet vermiculé en a 11 ou 12 (Scott et Crossman, 1998). De plus, le museau du brochet d’Amérique a un profil convexe et ses nageoires inférieures sont rouges à orangées, tandis que le brochet vermiculé a un museau concave et des nageoires inférieures jaunâtre-verdâtre (Scott et Crossman, 1998).

Il avait été démontré que le brochet d’Amérique (E. americanus) était polyphylétique avec une sous-espèce, le brochet d’Amérique (E. americanus americanus), et monophylétique avec le brochet maillé. L’autre sous-espèce du E. americanus, le brochet vermiculé (E. americanus vermiculatus), avait été reconnu comme le groupe-frère du brochet d’Amérique (E. americanus) et du brochet maillé (Grande et al., 2004). Toutefois, on a depuis découvert que la relation apparemment monophylétique entre le brochet d’Amérique (E. americanus) et le brochet maillé provenait d’une hybridation entre les deux espèces (N. Mandrak, MPO, comm. pers., 2009).

Aire de répartition mondiale : Les populations naturelles de brochets vermiculés se trouvent en grande partie à l’ouest des Appalaches, dans le réseau des Grands Lacs et du fleuve Mississippi (Figure 2). À l’est, l’aire de répartition de l’espèce s’étend du réseau du fleuve Saint-Laurent, près de Montréal (Québec), jusqu’au Texas, et traverse le nord-ouest de l’État de New York, l’ouest de la Pennsylvanie, l’ouest du Kentucky, la pointe nord-ouest de l’Alabama, l’ouest du Mississippi et la Louisiane. À l’ouest, l’aire de répartition s’étend vers le nord à partir du sud-est de l’Oklahoma jusqu’au sud de l’Ontario, en passant par l’Arkansas et le Missouri, l’est de l’Iowa, le sud-est du Minnesota, le sud-ouest du Wisconsin, l’Illinois, l’Indiana et le sud du Michigan (Crossman et Holm, 2005).

Figure 2. Répartition mondiale du brochet vermiculé (tirée de Crossman et Holm, 2005).

Figure 2. Répartition mondiale du brochet vermiculé (tirée de Crossman et Holm, 2005). Pour plus de détails voir tableau 1 (Voir description longue ci-dessous.)
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Aire de répartition canadienne : L’aire de répartition canadienne du brochet vermiculé est discontinue et compte plusieurs populations dans le sud de l’Ontario (Figure 3 a-c et Tableau 1) et dans le sud-ouest du Québec (Figure 4 et Tableau 2) (Crossman et Holm, 2005).

Ontario – Des brochets vermiculés ont été observés dans le fleuve Saint-Laurent (dont au Parc national des Îles-du-Saint-Laurent) et dans ses affluents, dans les baies peu profondes et les affluents de l’est (région de la baie de Quinte) et du sud-ouest (ruisseau Twenty Mile) du lac Ontario, dans les cours d’eau intérieurs de la région de Niagara (affluents des rivières Niagara et Welland) et dans le lac Érié (affluents de la rivière Grand, petit ruisseau Otter), ainsi que le long de la rive nord du lac Érié (fossé Townline Ouest, Parc national de la Pointe-Pelée, région de Long Point et fossé Point Abino). Des populations ont également été localisées dans le lac Sainte-Claire et certains de ses affluents, en plus de différents cours d’eau dans le bassin versant du lac Huron (canal Old Ausable, ruisseau Mud, lac L, rivière Gartersnake, rivière Kahshe Sud et lac Kahshe) (Office de protection de la nature d’Ausable-Bayfield [OPNAB], données non publiées; Crossman et Holm, 2005; Musée royal de l’Ontario [MRO], données non publiées).

Figure 3a. Répartition du brochet vermiculé dans le sud-ouest de l’Ontario.

Figure 3a. Répartition du brochet vermiculé dans le sud-ouest de l’Ontario. Pour plus de détails voir tableau 1 (Voir description longue ci-dessous.)
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Figure 3b. Répartition du brochet vermiculé dans le sud-est de l’Ontario (région de Niagara).

Figure 3b. Répartition du brochet vermiculé dans le sud-est de l’Ontario (région de Niagara). Pour plus de détails voir tableau 1 (Voir description longue ci-dessous.)
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Figure 3c. Répartition du brochet vermiculé dans le sud-est de l’Ontario.

Figure 3c. Répartition du brochet vermiculé dans le sud-est de l’Ontario. Pour plus de détails voir tableau 1 (Voir description longue ci-dessous.)
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Tableau 1. Sites de capture du brochet vermiculé en Ontario et année de la dernière capture
Emplacement Sites de capture Dernière année d’observation
Affluents du lac Huron Lac L
2007
Affluents du lac Huron Canal Old Ausable
2009
Affluents du lac Huron Étang adjacent au ruisseau Mud
2007
Lac Sainte-Claire Lac Sainte-Claire
2001
Affluents de la rive est du lac Sainte-Claire Fossé Dyer
2000
Affluents de la rive est du lac Sainte-Claire Rivière Sydenham Est
2003
Affluents de la rive est du lac Sainte-Claire Petit Ruisseau Bear
2003
Affluents de la rive est du lac Sainte-Claire Ruisseau Maxwell
2003
Affluents de la rive est du lac Sainte-Claire Fossé Townline
2000
Affluents de la rive sud du lac Sainte-Claire Ruisseau Duck
2001
Affluents de la rive sud du lac Sainte-Claire Ruisseau Moison
2001
Affluents de la rive sud du lac Sainte-Claire Ruisseau Pike
2004
Affluents de la rive nord du lac Sainte-Claire Fossé Colchester
2004
Affluents de la rive nord du lac Sainte-Claire Ruisseau Long Point
1899
Affluents de la rive nord du lac Sainte-Claire Petit Ruisseau Otter
2003
Affluents de la rive nord du lac Sainte-Claire Affluents du cours inférieur de la rivière Grand
1959
Affluents de la rive nord du lac Sainte-Claire Fossé Point Abino
2001
Affluents de la rive nord du lac Sainte-Claire Fossé Townline Ouest
2004
Affluents de la rive nord du lac Sainte-Claire Ruisseau inconnu
1955
Parc national de la Pointe-Pelée Parc national de la Pointe-Pelée
2003
Région de Long Point Ruisseau Big
2005
Région de Long Point Baie Long Point
2004
Région de Long Point Marais Turkey Point
2007
Rivière Niagara et affluents Ruisseau Baker
2007
Rivière Niagara et affluents Ruisseau Beaver
2003
Rivière Niagara et affluents Ruisseau Black
2007
Rivière Niagara et affluents Ruisseau de Boyer
2004
Rivière Niagara et affluents Ruisseau Frenchman’s
1979
Rivière Niagara et affluents Fossé Hunters
année non précisée
Rivière Niagara et affluents Ruisseau Miller
2004
Rivière Niagara et affluents Cours supérieur de la rivière Niagara
2004
Rivière Niagara et affluents Ruisseau Usshers
2005
Rivière Welland et affluents Ruisseau Beaver
2004
Rivière Welland et affluents Ruisseau Coyle
année non précisée
Rivière Welland et affluents Ruisseau Elsie
2007
Rivière Welland et affluents Ruisseau Grassy Brook
2003
Rivière Welland et affluents Petit Ruisseau Wolf
2007
Rivière Welland et affluents Ruisseau Lyons
2004
Rivière Welland et affluents Ruisseau Mill
2007
Rivière Welland et affluents Ruisseau Mill Race
2004
Rivière Welland et affluents Ruisseau Moores
2007
Rivière Welland et affluents Ruisseau Oswego
2007
Rivière Welland et affluents Ruisseau Tee
2004
Rivière Welland et affluents Rivière Welland
2007
Rivière Welland et affluents Ruisseau Wolf
2007
Ruisseau Twenty Mile Ruisseau Twenty Mile
2009
Secteur est du lac Ontario Secteur est du lac Ontario
2007
Fleuve Saint-Laurent et affluents Rivière Gananoque
1937
Fleuve Saint-Laurent et affluents Lac Gananoque
1975
Fleuve Saint-Laurent et affluents Ruisseau Jones
1987
Fleuve Saint-Laurent et affluents Lac Saint-François
1994
Fleuve Saint-Laurent et affluents Ruisseau Larue
1981
Fleuve Saint-Laurent et affluents Cours inférieur du lac Beverly
2008
Fleuve Saint-Laurent et affluents Ruisseau Leeders
1937
Fleuve Saint-Laurent et affluents Étang Lees
1937
Fleuve Saint-Laurent et affluents Ruisseau Michael Henry
1960
Fleuve Saint-Laurent et affluents Fleuve Saint-Laurent
2006
Fleuve Saint-Laurent et affluents Cours d’eau inconnu
1938
Rivière Severn Rivière Gartersnake
1975
Rivière Severn Lac Kahshe
1988
Rivière Severn Rivière Kahshe Sud
1987

Québec – Le brochet vermiculé serait distribué en trois populations au Québec le long du fleuve Saint-Laurent, pour une superficie d’environ 150 km² (P. Dumont, ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec [MRNF], comm. pers., 2008; Crossman et Holm, 2005). D’abord, dans le bassin versant du lac Saint-François, une mention non confirmée datant de 1941 fait référence à la rivière Beaudette. Aucun spécimen n’a été capturé par la suite, même si plusieurs inventaires ont été effectués. Toutefois, l’espèce a été observée du côté ontarien du marais Coopers en 1994. Des brochets vermiculés ont aussi été signalés dans le lit résiduel du fleuve Saint-Laurent près de Coteau-du-Lac en 1970. Et, entre 1941 et 1988, des brochets vermiculés ont été capturés dans le lac Saint-Louis jusqu’aux environs de Lachine, dans ses affluents (p. ex. ruisseau Saint-Jean, rivière Châteauguay) et dans le lac des Deux-Montagnes. Ces trois portions du fleuve Saint-Laurent sont séparées par une série d’obstacles naturels (p. ex. des rapides) qui restreignent probablement les déplacements du brochet vermiculé. De plus, entre 1912 et 1958, des barrages et des déversoirs ont fermé la portion entre le lac Saint-François et le lac Saint-Louis. Cependant, aucune preuve génétique ou autre n’indique que ces populations sont isolées les unes des autres ou de celles de l’Ontario, sur le plan reproductif (Crossman et Holm, 2005). Il est à noter qu’au début des années 2000, un consultant aurait capturé du brochet vermiculé dans le bief d’aval de l’ancienne centrale électrique du canal Soulanges près des Cèdres, cette mention n’a toutefois pas été confirmée.

Figure 4. Répartition du brochet vermiculé au Québec.

Figure 4. Répartition du brochet vermiculé au Québec. Pour plus de détails voir tableau 2 (Voir description longue ci-dessous.)
Longue description pour la figure 4
Tableau 2. Sites de capture du brochet vermiculé au Québec
Emplacement Sites de capture Année d’observation
(nombre de brochets vermiculés capturés)
Secteur du lac Saint-François Rivière Beaudette
1941 (?) non confirmé
Secteur du lit résiduel du fleuve Saint-Laurent Coteau-du-lac
1970 (1)
Secteur du lac Saint-Louis Île Perrot
1941 (43)
1942 (2)
1946 (2)
Secteur du lac Saint-Louis Notre-Dame-de-l’Île-Perrot
1941 (?)
1942 (1)
Secteur du lac Saint-Louis Îles de la Paix
1988 (1)
Secteur du lac Saint-Louis Île à Tambault
1942 (7)
Secteur du lac Saint-Louis Maple Grove et Chenal Cardinal
1942 (21)
1965 (2)
Secteur du lac Saint-Louis Léry
1969 (3)
1971 (1)
Secteur du lac Saint-Louis Lac des Deux-Montagnes
1941 (1)
Secteur du lac Saint-Louis Ruisseau Saint-Jean
1942 (2)
1971 (2)
1975 (2)
Secteur du lac Saint-Louis Rivière Châteauguay
1942 (3)
1973 (1)
Taille, statut et tendance de la population mondiale

À l’échelle mondiale, le brochet d’Amérique et sa sous-espèce le brochet vermiculé, sont classés non en péril, statut G5T5Note de bas de page1(NatureServe, 2009). Le statut par pays n’est pas présenté ici, car les statuts et les données de répartition du brochet d’Amérique et du brochet vermiculé présentés par NatureServe portent à confusion.

Taille, statut et tendance de la population canadienne

Il n’y a pas d’estimation de la taille de la population de brochets vermiculés au Canada. Les statuts de conservation nationaux et infranationaux (c.-à-d. provinciaux) déterminés par NatureServe ne sont pas présentés ici, car les données de répartition du brochet d’Amérique et du brochet vermiculé portent à confusion. Le brochet vermiculé s’est vu attribuer le statut d’espèce préoccupante en 2005 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) (COSEPAC, 2005) et il est inscrit à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2006.

Une liste complète des efforts d’échantillonnage du brochet vermiculé figure dans le rapport du COSEPAC pour cette espèce (Crossman et Holm, 2005).

Ontario

Le résumé de tous les sites de présence connue du brochet vermiculé en Ontario est présenté au Tableau 1.

Canal Old Ausable et lac L (bassin du lac Huron) : Des populations de brochets vermiculés existent dans le canal Old Ausable et dans le lac L (un lac formé à partir d’un méandre qui est maintenant isolé à proximité du canal Old Ausable). L’espèce a été capturée dans le canal Old Ausable en 1997 (4 spécimens dans 4 sites), en 2002 (8, 7), en 2004 (30, 12) et en 2005 (9, 7) (Crossman et Holm, 2005; MPO, données non publiées). La population dans le canal Old Ausable semble stable; cette information ne peut toutefois être confirmée en raison du manque de données normalisées à long terme. En 2007, des brochets vermiculés ont été signalés pour la première fois dans le lac L; les échantillonnages ont permis de capturer huit brochets vermiculés dans quatre sites (Office de protection de la nature de Ausable Bayfield, données non publiées). De plus, en 2007, deux spécimens ont été capturés dans un petit étang adjacent au ruisseau Mud près de Port Franks. Il s’agit de la première mention de l’espèce dans ce site. Le statut de ces populations, nouvellement découvertes, n’est pas connu pour le moment.

Lac Sainte-Claire, île Walpole : Des brochets vermiculés ont été capturés dans le lac Sainte-Claire pour la première fois en 1929, puis en 1993 (le nombre de spécimens est inconnu, 1 site de capture), 1999 (80 spécimens dans 23 sites), 2001 (43, 8) et 2002 (5, 2) (Crossman et Holm, 2005; MRO, données non publiées). Les populations de brochets vermiculés semblent stables dans le lac Sainte-Claire étant donné que l’espèce est observée dans les échantillonnages depuis plus de 70 ans.

Affluents des rives sud et est du lac Sainte-Claire : Un échantillonnage mené par l’Office de protection de la nature de la rivière Thames supérieure, le long de la rive est du lac Sainte-Claire en 2000, a permis de détecter la présence de brochets vermiculés pour la première fois dans le fossé Dyer, le ruisseau Maxwell et le fossé Townline, et a confirmé leur présence dans le petit ruisseau Bear (première capture dans ce site en 1982). En 2003, de nouvelles captures ont eu lieu dans le ruisseau Maxwell (trois spécimens dans un site), le petit ruisseau Bear (4, 2) et dans un nouveau site, la rivière Sydenham Est (un spécimen), lors d’un échantillonnage ciblant les espèces en péril mené par le MPO (Mandrak et al., 2006a). En raison du nombre restreint d’échantillonnages ciblés menés dans les affluents le long de la rive est du lac Sainte-Claire, il est difficile de déterminer la tendance des populations de brochets vermiculés pour le moment.

Des échantillonnages récents (2001, 2004) le long de la rive sud du lac Sainte-Claire, incluant les affluents, menés par l’Office de protection de la nature de la région d’Essex (OPNRE) et par un étudiant des cycles supérieurs de l’Université de Guelph ont permis de capturer des brochets vermiculés dans le ruisseau Moison, le ruisseau Duck (OPNRE, données non publiées) et le ruisseau Pike (Stammler, 2005). Il s’agit de nouveaux sites pour l’espèce. Il n’est pas possible de déterminer la tendance des populations dans ces sites en raison du manque de données normalisées à long terme.

Rivière Canard : Un nombre inconnu de brochets vermiculés ont été capturés dans deux sites de la rivière Canard (un affluent de la rivière Détroit) en 2000 par l’OPNRE (OPNRE, données non publiées). Il s’agit des premières captures de l’espèce dans ces sites et la tendance des populations n’est pas connue.

Affluents de la rive nord du lac Érié : Des brochets vermiculés ont été capturés dans plusieurs petits affluents situés sur la rive nord du lac Érié. L’espèce a été signalée pour la première fois dans le fossé Townline Ouest (un affluent situé entre le ruisseau Cedar et la rivière Détroit) en 2004, lorsqu’un spécimen a été capturé par l’OPNRE (Nelson, 2004). Il y a des mentions historiques pour cette espèce dans le ruisseau Long Point (1899) et dans un ruisseau sans nom près de la ville de Normandale (1955) (MRO, données non publiées). Ces sites n’ayant pas été échantillonnés récemment, le statut du brochet vermiculé dans ces cours d’eau est inconnu. En 2001, 31 captures ont eu lieu dans quatre sites du fossé Point Abino (région de Niagara), et des brochets vermiculés ont été capturés dans deux sites du petit ruisseau Otter en 2003. En raison du manque de données à long terme pour ces sites, il est impossible de déterminer le statut ou la tendance des populations.

Parc national de la Pointe-Pelée, baie Long Point, ruisseau Big (comprenant la Réserve nationale de faune du ruisseau Big) et marais Turkey Point : Des brochets vermiculés ont été capturés pour la première fois dans le Parc national de la Pointe-Pelée en 1949 (21 spécimens) et des captures successives ont eu lieu en 1967, 1968, 1980, 1983, 1993, 1994,1997, 2002 et 2003. Six brochets vermiculés ont été capturés dans 5 des 15 sites échantillonnés en 1997 et 9 captures ont eu lieu dans 3 des 117 sites échantillonnés en 2002 (Surette, 2006). Il est difficile d’affirmer si le plus faible taux de captures en 2002 est le reflet des différentes techniques d’échantillonnage utilisées ou s’il représente véritablement un déclin de la population (Crossman et Holm, 2005).

Dans la baie Long Point, la présence de brochets vermiculés a été signalée à plusieurs reprises : en 1950 et en 1955 (nombre inconnu), en 1973 (58), en 1985 (15 adultes, nombre de larves et de juvéniles inconnu), en 1994 (inconnu) et en 2001 (inconnu) (Leslie et Timmins, 1997; Crossman et Holm, 2005; MPO, données non publiées). Plus récemment, des brochets vermiculés ont été capturés lors d’échantillonnages menés par le MPO en 2004 (5 spécimens dans 4 sites) (Marson et al., 2007) et, en 2007, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (MRNO) a capturé 25 brochets vermiculés (occurrences non confirmées) dans 7 sites sur 32 dans la baie lors d’une évaluation des communautés de poissons près des rives (MRNO, 2007). Bien que ces données n’aient pas été vérifiées, il n’y a pas de raison de croire qu’il ne s’agit pas de brochets vermiculés, étant donné que d’autres mentions de l’espèce ont été confirmées dans la baie.

L’espèce a été observée pour la première fois dans le marais Turkey Point (situé du côté nord de la baie Long Point) en 1984 et la présence de l’espèce a été confirmée en 2007, lorsque des échantillonnages menés par le MPO et l’OPNREont révélé la présence de 24 brochets vermiculés dans 10 des 35 sites échantillonnés (Nelson et Staton, ébauche).

Le brochet vermiculé a été observé pour la première fois dans le ruisseau Big (un affluent de la baie Long Point) en 2002. Un seul individu avait alors été capturé dans la partie inférieure du ruisseau par le MPO. L’échantillonnage mené par l’OPNREen 2004 a permis la capture d’un nombre inconnu de spécimens dans la partie supérieure du ruisseau Big, près de la ville de Rowan Mills (OPNRE, données non publiées). En 2005, un seul spécimen a été capturé par le MPO dans la cellule nord d’un bassin endigué de la Réserve nationale de faune du ruisseau Big (Marson et al., 2007).

Bien qu’il manque des données normalisées à long terme pour le brochet vermiculé dans la région de Long Point, la présence continue de l’espèce lors d’inventaires variés remontant à 1950 suggère que la population est stable.

Affluents de la partie inférieure de la rivière Grand : Il existe des mentions datant de 1949-1959 pour les affluents de la partie inférieure de la rivière Grand près de Dunnville. Entre 2001 et 2003, la plupart des fossés de la région de Dunnville pouvant faire l’objet d’échantillonnage ont été inventoriés par l’Office de protection de la nature de la rivière Grand (OPNRG) et, bien que de grands brochets juvéniles aient été capturés, aucun brochet vermiculé n’a été identifié, ce qui suggère un déclin d’abondance pour l’espèce (Crossman et Holm, 2005). Des échantillonnages plus récents menés par le MRNO (1999-2009) dans les sites de présence historique des affluents de la partie inférieure de la rivière Grand n’ont permis de capturer aucun brochet vermiculé, ce qui vient confirmer un déclin apparent de la population ou une possible disparition (A. Yagi, MRNO, données non publiées).

Partie supérieure de la rivière Niagara et affluents, rivière Welland et affluents : Il n’existe pas de données normalisées à long terme pour la région de Niagara. Le seul inventaire complet des poissons des affluents de la partie supérieure de la rivière Niagara remonte à 1979. Cet inventaire a été refait dans la mesure du possible en 2003 (Crossman et Holm, 2005). Les échantillonnages menés par le MRNO entre 2003 et 2005 ainsi qu’en 2007 ont permis de capturer 284 brochets vermiculés dans la partie supérieure de la rivière Niagara et dans six de ses affluents (les ruisseaux Baker, Black, de Boyer, Miller, Usshers et Beaver) (MRNO, données non publiées). Lors d’un inventaire mené en 2003, aucun brochet vermiculé n’a été capturé dans un autre affluent pour lequel il existait des mentions historiques (ruisseau Frenchman’s) et l’habitat dans ce site ne semblait plus propice au brochet vermiculé (Crossman et Holm, 2005; Yagi et Blott, 2008).

Les efforts d’échantillonnage du brochet vermiculé dans le bassin versant de la rivière Welland ont augmenté entre 1999 et aujourd’hui. En six ans d’échantillonnage (1999, 2000, 2003-2005, 2007), 125 brochets vermiculés ont été capturés par le MRNO dans la rivière Welland et dans 11 de ses affluents (MRNO, données non publiées). L’espèce n’a pas été détectée dans un affluent comportant des mentions historiques (fossé Hunters) et l’habitat à ce site pourrait ne plus être propice à l’espèce (Crossman et Holm, 2005). En 2000 et en 2004, quatre brochets vermiculés ont été capturés (deux spécimens en 2000, deux en 2004) dans les fossés de Wainfleet Bog qui s’écoulent dans le canal Welland (MRNO, données non publiées).

En plus d’effectuer des échantillonnages dans les sites de présence historique du brochet vermiculé, le MRNO a fait des efforts supplémentaires dans les dernières années pour échantillonner les petits affluents comportant des fosses isolées qui sont souvent difficiles d’accès. Une abondance relativement plus faible a été observée dans les affluents de la partie supérieure de la rivière Niagara et dans les cours d’eau qui ont fait l’objet d’un échantillonnage à la suite de travaux de canalisation ou de dragage à des fins de drainage.

Ruisseau Twenty Mile : Des brochets vermiculés ont été observés dans les passages supérieurs du ruisseau Twenty Mile (bassin versant du lac Ontario) dans les années 1990. En 2003, un échantillonnage intensif a toutefois révélé beaucoup moins de spécimens. L’habitat avait été altéré par la construction d’un pont (Crossman et Holm, 2005). Les échantillonnages menés par le MRNO dans le ruisseau Twenty Mile en 2008 ont permis de détecter des brochets vermiculés dans la partie supérieure du ruisseau. Par contre, le brochet vermiculé était absent dans les zones historiques situées dans la partie centrale du cours d’eau, ce qui suggère une réduction de la répartition (MRNO, données non publiées). En 2008, un seul site a fait l’objet d’un échantillonnage par le MPO dans le ruisseau Twenty Mile et trois brochets vermiculés ont été identifiés (MPO, données non publiées) et, en avril 2009, des spécimens ont été observés dans un autre site et leur comportement laissait croire qu’ils étaient en train de frayer. La fraie n’a toutefois pas été confirmée (G. Coker, C. Portt et associés, comm. pers., 2009).

Secteur est du lac Ontario et lit résiduel de la partie supérieure du fleuve Saint-Laurent : Des brochets vermiculés ont été détectés dans le cadre de divers inventaires répartis sur une période de presque 70 ans (1939, 1949, 1979, 1994, 1998, 1999, 2002-2004 et 2007) dans le secteur est du lac Ontario (comprenant le lac West, la baie Presqu’ile, la baie de Quinte et le ruisseau Wilton), ce qui suggère que les populations sont stables dans ce secteur.

De nombreux brochets vermiculés ont été capturés dans le fleuve Saint-Laurent et dans deux de ses affluents, la rivière Gananoque et le ruisseau Jones. La plupart des mentions pour l’espèce ont été réalisées avant 1984 (Crossman et Holm, 2005), ce qui est peut-être un reflet de l’échantillonnage intensif mené entre 1934 et 1960.

En 2000, un seul brochet vermiculé a été capturé dans la partie inférieure du lac Beverly (situé dans le bassin versant de la rivière Gananoque), ce qui constitue un nouveau site pour l’espèce. D’autres inventaires du lac menés en 2008 ont permis de prélever près de 100 brochets vermiculés provenant d’environ 25 sites (MRNO, données non publiées).

En 2005, le MPO a capturé deux brochets vermiculés dans le secteur du Parc national des Îles-du-Saint-Laurent (Mandrak et al., 2006b). Des échantillonnages menés entre 1989 et 1995, puis entre 2005 et 2009, par le MRNO, l’Agence Parcs Canada et le Muskies Canada (lors d’un inventaire des aires d’alevinage du maskinongé) ont permis de capturer 23 brochets vermiculés sur quatre années où des inventaires ont été réalisés (1989, 1994, 2005, 2006, 2008, 2009) (Lake, 2005; J. VanWieren, APC, comm. pers., 2010; MRNO, données non publiées). Un seul brochet vermiculé a été capturé dans le lac Saint-François au marais Cooper’s en 1994. Il n’existe aucune autre mention de l’espèce pour ce site. La population de brochets vermiculés dans la partie ontarienne du fleuve Saint-Laurent et ses affluents est apparemment stable étant donné que des échantillonnages étalés sur plusieurs décennies ont révélé la présence du poisson.

Bassin versant de la rivière Severn (lac Kahshe, rivière Kahshe Sud, rivière Gartersnake) : L’espèce a été signalée pour la première fois dans le bassin versant de la rivière Severn en 1960 lorsque des brochets vermiculés ont été capturés dans la rivière Gartersnake (qui relie le lac Kahshe au lac Bass). D’autres spécimens ont ensuite été capturés dans ce site en 1975 (MRO, données non publiées). En 1972, l’espèce a été observée dans le marais Hoaglands et dans le lac Couchiching; ces données ne peuvent toutefois être vérifiées (Crossman et Holm, 2005). Dans la rivière Kahshe Sud et le lac Kahshe, le MRNOa capturé respectivement 20 brochets vermiculés en 1987 et 2 en 1988 (Crossman et Holm, 2005; MRO, données non publiées). Des inventaires au filet pour le doré jaune (Sander vitreus) menés par le MRNOen 2001 dans le lac Kahshe n’ont permis de détecter aucun brochet vermiculé (Crossman et Holm, 2005). Actuellement, il n’existe pas assez de données pour déterminer le statut du brochet vermiculé dans le bassin versant de la rivière Severn.

Québec

Le résumé de tous les sites de présence connue du brochet vermiculé au Québec est présenté au Tableau 2.

Le brochet vermiculé semble très rare et en déclin au Québec (P. Dumont, comm. pers., 2008). Des échantillonnages menés entre 1988 et 2005 dans le lac Saint-Louis aux environs de l’île Perrot, de l’archipel des Îles-de-la-Paix et de l’île Dowker n’ont permis de prélever qu’un seul spécimen, en 1988 (dernière mention pour cette région) (Tableau 2). Pourtant, entre 1941 et 1988, plus de 90 brochets vermiculés ont été capturés dans cette région. Au cours de cette période, le nombre de captures est passé de 45 en 1941 à une seule en 1988. Les échantillonnages réalisés dans le lac Saint-François en 1968, 1996 et 2004 n’ont pas permis de prélever du brochet vermiculé (La Violette et al., 2003; Crossman et Holm, 2005; N. La Violette, données non publiées). Les seules captures récentes de brochets vermiculés signalées dans les dernières années auraient été réalisées par un consultant au début des années 2000 dans le bief d’aval de l’ancienne centrale hydroélectrique du canal Soulanges, près des Cèdres, mais cette mention n’est pas confirmée.

L’habitat du brochet vermiculé est généralement situé en eau peu profonde (< 2 m) et présente une végétation abondante et un débit lent. Il se trouve dans les cours d’eau de basses terres, les étangs de débordement des grands ruisseaux et les élargissements de ruisseaux au fond vaseux ou tourbeux (sols organiques), dont l’eau est de couleur claire ou thé et le pH modérément alcalin ou légèrement acide (Scott et Crossman, 1998; Crossman et Holm, 2005; Marson et al., 2007). Bien que les populations canadiennes de brochets vermiculés soient généralement associées à des substrats de vase, elles ont parfois été signalées dans des secteurs graveleux ou rocheux (Crossman et Holm, 2005). Certaines caractéristiques d’habitat spécifiques ont été observées dans les cours d’eau de l’Indiana, telles que des macrophytes aquatiques, des billots ou autres débris de bois, et un débit lent (Cain et al., 2008). Le brochet vermiculé a également été associé aux zones herbeuses et peu profondes des lacs et des étangs (Kleinert et Mraz, 1966; Foster, 1979), aux lits de végétation dense dans la partie amont des cours d’eau de l’Oklahoma (Ming, 1968) et aux milieux humides côtiers, calmes et à la végétation abondante, dans les lacs Ontario et Érié (Brousseau et al., 2005). Au Québec, le brochet vermiculé est le plus souvent associé aux zones herbeuses de grandes étendues d’eau.

Le type de végétation généralement associé au brochet vermiculé comprend les espèces suivantes : potamot (Potamogeton sp.), nymphéa et nénuphar (Nymphaea et Nuphar sp.). chara (Charasp.) et cornifle (Ceratophyllum sp.) (Crossman et Holm, 2005). Dans la baie Long Point, des brochets vermiculés ont été capturés dans des habitats où se trouvaient ces espèces : roseau commun (Phragmites australis), typha ou quenouille (Typha sp.), scirpe (Scirpus sp.), zizanie (Zizania sp.), chara (Chara sp.), élodée du Canada (Elodea canadensis), myriophylle (Myriophyllum sp.), vallisérie américaine (Vallisneria americana), nymphéa et nénuphar (Nymphaea et Nuphar sp.) (MRNO, données non publiées).

Selon un inventaire de 75 milieux humides le long du littoral du côté américain des Grands Lacs laurentiens, Trebitz et al. (2007) ont conclu que le brochet vermiculé était modérément intolérant à la turbidité, qui a été définie comme des occurrences multiples de <10 unités de turbidité néphélométrique (UTN) et au plus une occurrence de <25 UTN.

Dans les lacs, des brochets vermiculés adultes ont été observés en eau peu profonde (< 5 m) avec présence de végétation submergée et émergée, de billots (Crossman, 1962; Becker, 1983), ainsi que de substrats fins (argile, limon ou sable) (Lane et al., 1996a). Dans les habitats en rivière, des brochets vermiculés juvéniles ont été observés en eau peu profonde (< 60 cm; Leslie et Gorrie, 1984) et en présence de substrats de limon ou d’argile et de végétation (Scott et Crossman, 1998). Il a également été démontré que les brochets juvéniles étaient intolérants à la turbidité (Trautman, 1981) et se retrouvaient le plus souvent dans des fosses (Crossman, 1962; Scott et Crossman, 1998).

Le brochet vermiculé semble tolérer un large spectre de températures (5 ºC – 32 ºC; Ming, 1968; Cain et al., 2008), bien qu’il soit considéré comme un poisson d’eau chaude, préférant une température de 26 ºC (Wismer et Christie, 1987) et ayant une réaction d’évitement observée à partir de 29 ºC (Scott et Crossman, 1998). De plus, le brochet vermiculé semble tolérant aux environnements à faible concentration en oxygène dissous (< 1.0 mg/l) (Scott et Crossman, 1998; Cain et al., 2008), ce qui leur permet de survivre dans les habitats peu profonds et à la végétation dense qui deviennent pauvres en oxygène la nuit en raison de la respiration des plantes. En Ohio, les populations de brochets vermiculés ont décliné ou disparu après que l’excavation de fossés, le dragage ou d’autres formes de canalisation avaient détruit leur habitat (White et al., 1975, cité dans Cain et al., 2008; Trautman, 1981). Leslie et Timmins (1997) ont noté la présence de brochets vermiculés dans des sites perturbés (p. ex. les fossés de drainage) de la baie Long Point. Il est toutefois possible qu’un laps de temps assez long se soit écoulé entre la perturbation et l’inventaire, permettant aux macrophytes aquatiques qui offrent le couvert nécessaire au brochet vermiculé de se régénérer.

Peu de connaissances sont disponibles sur les besoins en habitat pour la fraie du brochet vermiculé (Portt et al., 1999), mais la fraie du printemps semble associée à de la végétation terrestre inondée et à des températures variant entre 4 et 12 ºC (Keast, 1977; Becker, 1983; Lane et al., 1996b; Scott et Crossman, 1998). La fraie dans les eaux de l’Ontario a été observée de la fin mars au début mai, avec une période d’environ deux semaines pour l’éclosion des œufs et une autre de deux à cinq semaines pour l’initiation de l’alimentation (Crossman, 1962). Dans les habitats lentiques, la frayère du brochet vermiculé semble située dans des eaux peu profondes (<1 m) avec de la végétation terrestre partiellement ou complètement inondée à laquelle les œufs peuvent adhérer (Crossman, 1962; Goodyear et al., 1982). Les jeunes de l’année se retrouvent dans les eaux peu profondes (< 2 m) avec végétation submergée et émergée, et substrat de limon (Goodyear et al., 1982; Dombeck et al., 1984). Certaines observations suggèrent que le brochet vermiculé pourrait frayer plus d’une fois par année et qu’une fraie de fin d’été ou d’hiver se produirait (Crossman, 1962; Kleinert et Mraz, 1966). Les œufs sont pondus sur la végétation aquatique à laquelle ils adhèrent et aucun soin n’est donné aux œufs ou aux jeunes par les parents (Becker, 1983). Le diamètre des œufs se situe entre 1,5 et 2,5 mm et la taille à l’éclosion est de 5-6 mm (Carlander, 1969; Scott et Crossman, 1998). En Ontario, la maturité sexuelle serait atteinte à la deuxième année et la longévité maximale serait d’environ sept ans (Crossman, 1962).

Le brochet vermiculé semble parcourir seulement de courtes distances à la recherche de nourriture et de couvert (Crossman, 1962) et des agrégations de fraie ont été observées dans les lacs (Kleinert et Mraz, 1966). L’hiver, il se terre parfois dans des lits de feuilles mortes (Etnier et Starnes, 1993).

Le brochet vermiculé est une espèce solitaire et un prédateur embusqué tout comme les autres espèces de la famille des ésocidés (Foster, 1979). Ses proies sont surtout des poissons et, à un degré moindre, des insectes aquatiques et des crustacés (même s’ils sont abondants, les grenouilles et les têtards ne sont pas fréquemment consommés par les brochets vermiculés) (Crossman et Holm, 2005). Lorsque le brochet vermiculé atteint 50 à 150 mm de longueur totale (LT), habituellement au cours de sa première année de vie, il passe de la consommation d’insectes aquatiques à celle de poissons. Après cette transition, les poissons constituent 60 à 80 % de son régime alimentaire (Becker, 1983; Keast, 1985). Des études sur le régime alimentaire des brochets vermiculés vivant dans les lacs du Wisconsin ont mis en lumière l’évolution de leurs préférences alimentaires, qui vont du zooplancton (chez les brochets vermiculés de LT 9,5-15 mm) aux insectes aquatiques chez les juvéniles (LT 15-40 mm) et finalement aux poissons chez les adultes (Kleinert et Mraz, 1966). Par ailleurs, on observe un changement alimentaire au cours de la vie du brochet vermiculé des ruisseaux de l’Indiana : d’une alimentation composée principalement de poissons (chez les brochets vermiculés de LT 57-95 mm), il passe aux poissons et écrevisses (LT 96-150 mm) et enfin aux écrevisses de taille plus importante (LT > 150 mm; Weinman et Lauer, 2007). Ainsi, le brochet vermiculé semble être opportuniste, ce qui lui permet de se nourrir d’une grande variété de proies dans son aire de répartition (Weinman et Lauer, 2007).

Plusieurs poissons piscivores sont des espèces clés (voir Carpenter et Kitchell, 1993; Mittlebach et al., 1995; Carpenter et al., 2001), ce qui pourrait être le cas du brochet vermiculé dans certains systèmes où il se trouve, étant donné la nature majoritairement piscivore de l’espèce. Le brochet vermiculé est souvent le prédateur supérieur des communautés auxquelles il est d’ordinaire associé (Crossman et Holm, 2005; Weinman et Lauer, 2007) et pourrait jouer un rôle important dans le contrôle des populations de petits poissons (Jenkins et Burkhead, 1993). Par exemple, l’été, dans la région de Niagara, les brochets vermiculés se trouvent généralement dans les fosses résiduelles situées dans la partie amont des cours d’eau, où ils sont généralement les prédateurs supérieurs. En Indiana, Weinmann et Lauer (2007) ont émis l’hypothèse que si les populations de brochets vermiculés déclinaient ou disparaissaient dans les cours d’eau étudiés, la dynamique de l’écosystème en serait modifiée. Les perchaudes (Perca flavescens), les barbottes (Ictaluridae sp.) et les crapets (Centrarchidaesp.) ont été observés se nourrissant de brochets vermiculés (Becker, 1983), ce qui indique que le brochet vermiculé pourrait constituer une source importante de nourriture pour certaines espèces.

Le brochet vermiculé tolère de grands écarts de température et de qualité de l’eau (Cain et al., 2008). Cette tolérance lui permet de vivre dans des habitats non propices à des prédateurs supérieurs de plus grande taille (p. ex. végétation dense, eaux peu profondes).

Au Canada, le brochet vermiculé se trouve à la limite nord de son aire de répartition et il est limité par les températures de l’eau qui y sont plus froides. Cette espèce a des exigences d’habitat spécifiques en ce qui concerne l’abondance de la végétation aquatique, et la disponibilité des herbiers peut être limitée dans certains secteurs. Étant donné que le brochet vermiculé est plus petit que les autres ésocidés (c.-à-d. le maskinongé, le grand brochet), il pourrait s’avérer très vulnérable à la prédation ou à la compétition avec ces espèces, ce qui pourrait entraîner sa disparition des habitats fréquentés par les autres espèces d’ésocidés.

Il est connu que l’hybridation entre le brochet vermiculé et les autres ésocidés, dont le brochet d’Amérique, le brochet maillé et le grand brochet, se produit à l’état naturel (McCarraher, 1960; Crossman et Buss, 1965; Serns et McKnight, 1977). La probabilité d’hybridation serait plus grande avec les espèces les plus apparentées au brochet vermiculé (c.-à-d. le brochet maillé et le brochet d’Amérique). Les descendants de l’hybridation sont stériles à l’exception des descendants du brochet d’Amérique et du brochet vermiculé, qui sont fertiles (Scott et Crossman, 1998).

Les menaces, actuelles ou anticipées, à la survie et au rétablissement du brochet vermiculé sont répertoriées dans les Tableaux 3 et 4 pour l’Ontario et le Québec, respectivement. Les menaces ont été classées selon leur impact relatif, leur étendue spatiale et leur gravité prévue. Elles ont été classées en ordre de priorité en commençant par la menace jugée la plus grave pour la survie de l’espèce et dont la certitude était la plus élevée. La gravité et le degré de préoccupation de certaines menaces peuvent varier d’une population à l’autre. L’évaluation des menaces, particulièrement lorsque le degré d’incertitude est élevé, est un processus continu lié à l’évaluation de l’espèce et, s’il y a lieu, à la gestion. Les paramètres de classification des menaces sont définis comme suit :

Tableau 3. Tableau de classification des menaces en Ontario
Menace Étendue (généralisée/localisée) (Actuelle, imminente, anticipée) Fréquence (saisonnière/continue) Certitude causale
(élevée, modérée, faible)
Gravité
(élevée, modérée, faible)
Degré de préoccupation
(élevé, modéré, faible)
Perte ou dégradation de l’habitat : Drainage Généralisée Actuelle Continue Élevée Élevée Élevé
Perte ou dégradation de l’habitat : Apport en sédiments et turbidité Généralisée Actuelle Saisonnière Élevée Élevée Élevé
Perte ou dégradation de l’habitat : Détérioration et destruction de la végétation aquatiqueNote de tableaua Généralisée Actuelle Saisonnière Élevée Élevée Élevé
Perte ou dégradation de l’habitat : Détérioration et destruction de la végétation riveraine Généralisée Actuelle Continue Élevée Modérée Modéré
Perte ou dégradation de l’habitat : Apport en éléments nutritifs Généralisée Actuelle Continue Modérée Élevée Modéré
Perte ou dégradation de l’habitat : Apport en contaminants Généralisée Actuelle Saisonnière Modérée Modérée Modéré
Espèces exotiques Généralisée Inconnue/ Anticipée Continue Faible Modérée Modéré
Changements climatiques Généralisée Actuelle /Anticipée Continue Modérée Inconnue Modéré
Interactions interspécifiques Localisée Actuelle Inconnue Faible Inconnue Faible
Maladies Généralisée Actuelle Continue Élevée Inconnue Modéré
Pression exercée par la pêche Localisée Inconnue Saisonnière Faible Inconnue Faible
Obstacles aux déplacements Localisée Actuelle Inconnue Modérée Inconnue Faible
Fluctuations du niveau de l’eau (au-delà des variations saisonnières naturelles) Généralisée Actuelle Continue Faible Faible Faible
Tableau 4. Tableau de classification des menaces au Québec
Menace Étendue (généralisée/localisée) Occurrence
(actuelle, imminente, anticipée)
Fréquence (saisonnière/continue) Certitude causale
(élevée, moyenne, faible)
Gravité
(élevée, moyenne, faible)
Degré de préoccupation
(élevé, moyen, faible)
Perte ou dégradation de l’habitat : Drainage Généralisée Actuelle Continue Élevée Élevée Élevé
Perte ou dégradation de l’habitat : Apport en sédiments et turbidité Généralisée Actuelle Continue Élevée Élevée Élevé
Perte ou dégradation de l’habitat : Détérioration et destruction de la végétation aquatiqueNote de tableaub Généralisée Actuelle Saisonnière Élevée Élevée Élevé
Perte ou dégradation de l’habitat : Détérioration et destruction de la végétation riveraine Généralisée Actuelle Saisonnière Élevée Élevée Élevé
Perte ou dégradation de l’habitat : Apport en éléments nutritifs Généralisée Actuelle Continue Élevée Élevée Élevé
Perte ou dégradation de l’habitat : Apport en contaminants Généralisée Actuelle Continue Modérée Modérée Modéré
Fluctuations du niveau de l’eau (au-delà des variations saisonnières naturelles) Généralisée Actuelle Continue Modérée Modérée Modéré
Obstacles aux déplacements Généralisée Actuelle Continue Modérée Modérée Modéré
Espèces exotiques Généralisée Imminente Continue Modérée Modérée Modéré
Changements climatiques Généralisée Actuelle /Anticipée Continue Faible Inconnue Faible
Interactions interspécifiques Localisée Anticipée Saisonnière Faible Inconnue Faible
Pression exercée par la pêche Localisée Inconnue Saisonnière Faible Faible Faible
Maladies Inconnue Anticipée Continue Élevée Inconnue Faible

La principale menace qui affecte le brochet vermiculé semble être la destruction et la dégradation de l’habitat en milieu humide. Le développement industriel, urbain et agricole a réduit la qualité et la quantité d’habitats disponibles pour le brochet vermiculé et constitue une entrave importante à la survie de l’espèce. Par exemple, dans la région de Niagara, l’habitat propice au brochet vermiculé a diminué de 80 % depuis la colonisation humaine (Crossman et Holm, 2005). Étant donné que ce poisson est un prédateur embusqué, les activités qui causent une augmentation de la turbidité ainsi que le retrait ou la destruction de la végétation aquatique et riveraine (p. ex. la canalisation, le dragage, l’excavation de fossés et la coupe à blanc) auront vraisemblablement un impact négatif sur la capacité de survie du brochet vermiculé.

Drainage : La modification locale des régimes hydrologiques naturels, incluant le redressement des cours d’eau, l’excavation de canaux et de fossés, le drainage, le remblayage, la construction de digues dans les plaines inondables, l’entretien, ou les autres modifications locales des caractéristiques hydrographiques naturelles effectuées dans l’habitat du brochet vermiculé, peuvent nuire à l’espèce. En Ontario, les activités de drainage municipal représentent l’une des menaces principales à la survie du brochet vermiculé. Dans la région de Niagara, des inventaires ont indiqué que l’abondance du brochet vermiculé avait diminué immédiatement après les travaux de drainage effectués dans le fossé Point Abino (Crossman et Holm, 2005; A. Yagi, comm. pers., 2008). En effet, le drainage agricole et municipal modifie les caractéristiques de l’écoulement du cours d’eau, ce qui entraîne une réduction de la complexité des habitats, une diminution de la taille des fosses et des milieux humides, une augmentation des taux de drainage (laissant de ce fait les cours d’eau temporaires secs et inaccessibles), une réduction et/ou une élimination du couvert riverain, ainsi qu’une augmentation de la turbidité et de la sédimentation. De plus, la vitesse d’écoulement et le débit de pointe s’accroissent, en période de forte pluie ou de fonte des neiges, soumettant les rives à une érosion plus importante.

Une diminution du niveau de l’eau peut également avoir une influence sur le recrutement et accroître la mortalité des poissons juvéniles ou adultes due à l’assèchement de l’habitat (Kleinert et Mraz, 1966). Pendant les périodes où le niveau de l’eau est bas, soit l’été et l’hiver, dans les secteurs ayant fait l’objet d’un drainage à grande échelle, la réserve d’eau souterraine qui alimente les cours d’eau est réduite, ce qui fait baisser davantage encore le niveau de l’eau et crée des conditions non propices à la vie aquatique. Certains cours d’eau sont complètement asséchés pendant les périodes de faible débit, tandis que d’autres deviennent intermittents. Les poissons restent ainsi captifs de fosses où la température de l’eau augmente et l’oxygène dissous diminue, deux facteurs causant parfois des mortalités (Société de la faune et des parcs du Québec [FAPAQ], 2002). Lors des travaux de canalisation, en cas de creusage important ou advenant une altération du substrat, la communauté de macrophytes aquatiques pourrait ne pas se régénérer à son niveau d’origine en termes d’abondance et de qualité. En outre, toute autre activité entraînant un faible niveau de l’eau ou un changement de la température d’un cours d’eau constitue aussi une menace à la survie du brochet vermiculé (Crossman et Holm, 2005). La diminution du niveau de l’eau, particulièrement dans les aires de croissance, peut entraîner une baisse du recrutement des brochets vermiculés (Kleinert et Mraz, 1966). Il est à noter que le brochet vermiculé a démontré une capacité à tolérer un habitat perturbé lorsqu’un couvert suffisant est présent (Leslie et Timmins, 1997).

Apport en sédiments et turbidité : Un apport excessif en sédiments peut avoir un impact sur les habitats aquatiques en réduisant la clarté de l’eau et en augmentant l’envasement des substrats. Il peut également jouer un rôle dans le transport sélectif des polluants, notamment les phosphores (Vachon 2003, Équipe de rétablissement de la région d’Essex-Érié [ÉREÉ], 2008). En outre, l’apport en sédiments peut avoir des répercussions sur toute la chaîne alimentaire (Vachon, 2003), soit directement sur les organismes aquatiques tels que les poissons (p. ex. troubles physiologiques, modifications du comportement, blessures physiques) ou indirectement (p. ex. destruction ou dégradation de l’habitat et des ressources en nourriture) (Vachon, 2003). Ces effets peuvent entraîner un retard de croissance, un déclin de la population ou des problèmes associés à la capacité de reproduction. La sensibilité des individus à la sédimentation et à la turbidité diffère selon les stades du cycle biologique. Par contre, dans la plupart des cas, les effets indirects de la sédimentation tels que la destruction des ressources alimentaires, des œufs et des larves ou de la dégradation de l’habitat sont perceptibles bien avant que les poissons adultes ne soient directement affectés (Vachon, 2003).

Le brochet vermiculé est modérément intolérant à la turbidité (Trebitz et al., 2007). Les taux élevés de turbidité dans le marais Dunnville (partie inférieure de la rivière Grand) ont été liés au déclin des macrophytes aquatiques et pourraient avoir contribué au déclin apparent du brochet vermiculé dans la rivière Grand. Une augmentation de la turbidité réduit la profondeur à laquelle la lumière du soleil pénètre dans l’eau, restreignant ainsi la photosynthèse et la quantité de végétation aquatique qui peut s’établir. Une telle augmentation peut avoir un effet négatif sur les espèces qui dépendent d’une végétation aquatique dense pour survivre, ce qui est le cas du brochet vermiculé. Trautman (1981) rapporte que l’espèce a décliné ou disparu des sites où la végétation aquatique a été détruite en raison d’une augmentation de la turbidité. L’augmentation de la turbidité a eu aussi des effets négatifs sur l’alimentation du brochet vermiculé dans la baie Long Point (Crossman et Holm, 2005).

Apport en éléments nutritifs : Les éléments nutritifs (p. ex. nitrates et phosphates) pénètrent dans les cours d’eau par diverses voies : épandage de fumier et d’engrais agricoles, déversements accidentels de fumier, effluents des stations de traitement des eaux usées et fosses septiques domestiques défectueuses. L’apport en éléments nutritifs peut avoir une influence négative sur la santé des cours d’eau, car il entraîne des floraisons d’algues et une réduction des concentrations d’oxygène dissous. Même si le brochet vermiculé semble tolérant à un faible niveau d’oxygène dissous (Crossman et Holm, 2005), il est possible qu’une exposition prolongée puisse avoir un impact négatif sur l’espèce. De plus, un faible niveau d’oxygène pourrait avoir un impact négatif indirect sur le brochet vermiculé en réduisant l’abondance de ses proies.

Détérioration et destruction de la végétation riveraine : Le retrait de la végétation des berges des ruisseaux et des rivières causé par les activités forestières, l’agriculture et l’expansion urbaine (p. ex. l’enrochement, le gazon, les récoltes, les murs de soutènement) diminue la qualité et la quantité des habitats propices au brochet vermiculé. Le couvert offert par la végétation riveraine régule la température de l’eau. Les racines des végétaux aident à contrôler l’érosion du sol tout en filtrant les eaux de ruissellement provenant des terres agricoles qui contiennent de l’engrais, des pesticides et des sédiments (FAPAQ, 2002; Vachon, 2003). Au fur et à mesure que la végétation riveraine se détériore ou est détruite, les plans d’eau deviennent plus vulnérables à l’exposition directe à la lumière du soleil et aux impacts des autres facteurs environnementaux. En conséquence, la température de l’eau augmente, tout comme l’écoulement de surface qui transporte des sédiments et des éléments nutritifs dans l’eau. Les mauvaises pratiques de gestion dans les zones agricoles sont un facteur anthropique majeur causant l’envasement et une augmentation de la turbidité dans les cours d’eau. Certaines pratiques sont particulièrement nuisibles. Par exemple, le piétinement des berges et des lits des cours d’eau par le bétail peut détruire la végétation riveraine et endommager les habitats aquatiques en favorisant la remise en suspension des sédiments (Crossman et Holm, 2005). Le labourage des champs, l’épandage de fumier liquide et solide, ainsi que les récoltes sont autant de facteurs contribuant à l’augmentation de l’apport en sédiments dans les cours d’eau, surtout là où les zones tampons riveraines sont inadéquates ou inexistantes. La présence de larges bandes riveraines végétalisées favorise le maintien de la qualité de l’eau dans les cours d’eau et les plans d’eau que fréquente le brochet vermiculé.

Au Québec, le brochet vermiculé est très rare et semble menacé par le développement agricole intensif, qui cause la détérioration des petites rivières et des ruisseaux (P. Dumont, comm. pers., 2008). En vertu du Règlement sur les exploitations agricoles de la Loi sur la qualité de l’environnement, l’accès du bétail aux cours d’eau est interdit. De plus, au Québec, la protection des rives et du littoral des ruisseaux et des rivières est gérée par des règlements municipaux. Ces règlements doivent être conformes à la « Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI) » de la province.

Selon l’article 2.1 de la Loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., c.Q-2), le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs a la responsabilité d’élaborer et de proposer au gouvernement une politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables. Cette obligation a été remplie avec l’adoption de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (Décret 468-2005). Cette Politique établit une protection minimale pour les rives, la zone littorale et les plaines inondables. Selon la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (L.R.Q., c.A-19.1), le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs peut demander la modification d’un plan métropolitain ou d’un schéma d’aménagement si ceux-ci ne respectent la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables.

Dans les endroits à proximité des lacs et des rivières, les citoyens peuvent effectuer des travaux privés, pourvu que ceux-ci respectent les règlements municipaux. Avant de commencer les travaux, les personnes doivent obtenir un permis, une autorisation ou un certificat en vertu des règlements provinciaux et municipaux dont les exigences découlent en grande partie de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables. D’autres lois, comme la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (L.R.Q., c.C-61-1) peuvent exiger des autorisations pour des travaux à proximité des lacs et des rivières. En dernier lieu, selon l’article 104 de la Loi sur les compétences municipales (L.R.Q., c.C-47.1), toute municipalité régionale de comté peut adopter des règlements pour régir toute matière relative à l’écoulement des eaux d’un cours d’eau.

En 2003, un inventaire mené par le ministère de l’Environnement du Québec et le ministère des Affaires municipales, du Sport et des Loisirs a démontré que le niveau de conformité des règlements municipaux issus de cette politique était très faible (Sager, 2004). Il est peu probable que cette situation ait changé depuis ce temps. À l’exception des initiatives de quelques municipalités et de quelques projets de mise en valeur, de façon générale, une détérioration de la qualité des bandes riveraines dans les secteurs urbains et agricoles est observée.

Apport en contaminants : Les sources et les types de contaminants dans l’habitat du brochet vermiculé varient, tout comme leurs effets sur la survie de l’espèce. En général, les effets des contaminants sur le brochet vermiculé ne sont pas bien connus, mais plusieurs études ont démontré que certains composés chimiques peuvent avoir un effet létal et que d’autres peuvent perturber le système endocrinien des organismes exposés, causer des malformations, ainsi que des problèmes liés à la reproduction et au développement chez de nombreuses espèces de poissons, tels le meunier noir (Catostomus commersonii), le chevalier cuivré (Moxostoma hubbsi) et la queue à tache noire (Notropis hudsonius) (de Lafontaine et al., 2002; Jobling et Tyler, 2003; Aravindakshan et al., 2004; Environnement Canada, 2009).

Les pesticides et herbicides utilisés en agriculture peuvent avoir un impact sur d’autres composantes de l’habitat du brochet vermiculé au point de mettre en péril la survie d’une population. Les herbicides couramment utilisés pourraient modifier la composition et l’abondance de la végétation aquatique, une composante essentielle de l’habitat du brochet vermiculé. Par exemple, l’atrazine présent dans certains cours d’eau est néfaste pour la vie aquatique et pour l’ensemble de l’écosystème, causant une diminution de l’abondance de zooplancton, de la photosynthèse du phytoplancton ainsi que de la croissance des plantes aquatiques (FAPAQ, 2002).

Fluctuations du niveau de l’eau (au-delà des variations saisonnières naturelles) : Les fluctuations naturelles du niveau de l’eau et du régime d’écoulement sont nécessaires et bénéfiques pour le maintien des fosses et des caractéristiques des plaines inondables en milieu humide, éléments importants de l’habitat du brochet vermiculé. Les ouvrages de régulation (barrages et déversoirs), la canalisation et le drainage modifient la dynamique naturelle de l’écoulement de l’eau et détériorent l’habitat disponible.

Les fluctuations du niveau de l’eau dans les Grands Lacs et dans le fleuve Saint-Laurent résultent de l’action combinée de plusieurs facteurs naturels (p. ex. le climat et les variations climatiques), mais aussi de l’activité humaine. Les ouvrages de régulation de l’eau utilisés pour prévenir les inondations au printemps (qui ont pour effet d’augmenter l’écoulement en aval lorsque le niveau de l’eau est bas pour faciliter la navigation commerciale et produire de l’hydro-électricité) ont aussi une incidence sur le niveau de l’eau. Le débit d’écoulement des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent est géré par la Commission mixte internationale (Canada et États-Unis), qui a pour but d’assurer une gestion judicieuse des eaux limitrophes aux deux pays (Commission mixte internationale, 2009).

La construction de la voie maritime du Saint-Laurent a également modifié le régime d’écoulement du fleuve (Environnement Canada, 1999). Le dragage du chenal maritime et des hauts-fonds qui concentre l’écoulement dans le chenal principal du fleuve et réduit la vitesse du courant dans les zones peu profondes, a modifié l’habitat et le niveau de l’eau. Les espèces de poissons qui vivent en eau peu profonde telles que le brochet vermiculé pourraient être grandement touchées par la réduction du niveau de l’eau dans les Grands Lacs et dans le fleuve Saint-Laurent. Plus particulièrement, certains secteurs d’habitat pourraient s’assécher temporairement, entraînant une détérioration de la végétation aquatique et une perte d’accessibilité à ces zones, ou encore s’assécher de façon permanente et réduire la quantité d’habitats disponible pour le brochet vermiculé.

Certaines activités de gestion des niveaux d’eau peuvent être bénéfiques pour la survie à long terme du brochet vermiculé. Par exemple, dans les Réserves nationales de faune, les niveaux d’eau peuvent être gérés et une partie de la végétation aquatique retirée, afin de maintenir des conditions semi-marécageuses (moitié plantes émergentes, moitié eau libre). Dans la Réserve nationale de faune du ruisseau Big, une digue a été construite et une gestion des niveaux a lieu environ une fois par décennie, et ce, depuis 25 à 60 ans (J. Robinson, Canadian Wildlife Service, comm. pers., 2008). Cette gestion semble avoir entraîné à long terme une amélioration des conditions d’habitat pour le brochet vermiculé. Toutefois, l’impact sur la population et sa viabilité n’est pas connu et doit être vérifié.

Maladies : L’introduction d’agents pathogènes peut aussi constituer une menace à la survie du brochet vermiculé. Par exemple, la septicémie hémorragique virale (SHV) est une maladie virale contagieuse qui affecte, à des degrés divers, plus de 65 espèces de poissons (dont le grand brochet et le maskinongé). Identifiée pour la première fois dans les Grands Lacs en 2005 et 2006, cette maladie potentiellement mortelle est associée à des mortalités massives chez de nombreuses espèces de poissons dans cette région, notamment en Ontario. À ce jour, aucun cas de SHV n’a été détecté au Québec. Il n’existe actuellement aucun traitement pour cette maladie. En 2007, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a mis en place un plan biennal pour surveiller la présence du virus de la SHV chez les poissons sauvages au Canada (ACIA, 2009). Étant donné la faible abondance du brochet vermiculé au Canada, des mortalités massives associées à cette maladie pourraient nuire à la conservation de l’espèce.

Obstacles aux déplacements : Les barrages et autres ouvrages de régulation de l’eau (p. ex. les écluses) peuvent transformer un habitat lotique (eau courante) en habitat lentique (eau stagnante) et empêcher le déplacement des poissons, ce qui peut causer une perte d’accès à certains habitats, une fragmentation de l’aire de répartition et isoler les différentes populations de brochets vermiculés les unes des autres. Guenther et Spacie (2006) ont démontré que la fragmentation des habitats lotiques entraîne des changements importants dans la répartition et l’abondance des espèces de poissons, notamment au niveau des espèces piscivores. Par exemple, le brochet d’Amérique était moins abondant dans les cours d’eau fragmentés comparativement à ceux non fragmentés. En outre, dans les cours d’eau fragmentés, la taille moyenne des individus capturés était moindre (Guenther et Spacie, 2006).

Au Québec, historiquement, le brochet vermiculé était divisé en trois populations disjointes qui ne semblent pas connectées entre elles ou avec celles de l’Ontario. Deux des trois populations de brochets vermiculés ont été signalées dans le fleuve Saint-Laurent, de chaque côté des écluses de Beauharnois et de la station hydro-électrique de Beauharnois-Les Cèdres, tandis que la troisième population a été observée dans l’ancien lit du fleuve Saint-Laurent près de Coteau-du-Lac. Bien qu’il n’existe actuellement aucune preuve d’isolement génétique ou reproductif (Crossman et Holm, 2005), la fragmentation de l’habitat pourrait nuire au maintien de la diversité génétique et à la recolonisation dans l’éventualité où l’une de ces populations venait à disparaître.

Espèces exotiques : Dextrase et Mandrak (2006) ont suggéré que, bien que la perte et la détérioration de l’habitat constituent la menace principale à la survie des espèces aquatiques en péril, les espèces exotiques représentent la seconde menace la plus importante et touchent 26 des 41 espèces canadiennes inscrites au registre fédéral. Il y a au moins 185 espèces exotiques établies dans les Grands Lacs et 88 dans le Saint-Laurent fluvial (Y. De Lafontaine, Environnement Canada-Centre Saint-Laurent, comm. pers., 2009). Certaines de ces espèces auront certainement un impact sur le brochet vermiculé. Les espèces exotiques pourraient affecter le brochet vermiculé de diverses façons, notamment par la compétition directe pour l’espace, l’habitat et la nourriture, et par la restructuration de la chaîne alimentaire aquatique.

L’altération des habitats en milieu humide par les espèces exotiques telles que la carpe commune (Cyprinus carpio), le myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) et le roseau commun pourrait constituer une menace pour les populations de brochets vermiculés. Jolley et Willis (2008) ont démontré qu’une augmentation de la biomasse de carpe commune dans un lac du Nebraska avait entraîné la réduction de la quantité de végétation aquatique et ainsi que de la qualité de l’habitat du brochet vermiculé. Par conséquent, la densité de la population de brochets vermiculés et le taux de croissance individuelle se sont avérés plus bas que pour les autres populations inventoriées (Jolley et Willis, 2008). Le myriophylle à épi, une plante aquatique introduite en Ontario et au Québec dans les années 1960 (Environnement Canada, 2003), pourrait avoir un effet négatif sur les herbiers aquatiques utilisés ou pouvant être utilisés par le brochet vermiculé. Lorsque le myriophylle à épi envahit un cours d’eau, il le fait généralement au détriment des autres espèces de plantes aquatiques présentes. Cette plante entraîne des changements à plusieurs paramètres physiques et chimiques (p. ex. pH, oxygène, température). Ces changements ont ensuite un impact sur les diverses communautés biologiques présentes dans le cours d’eau, dont les insectes aquatiques et les poissons (Auger, 2006).

Changements climatiques : Les changements climatiques auront probablement des effets importants sur les communautés aquatiques du bassin des Grands Lacs en raison de divers mécanismes tels que l’augmentation des températures de l’eau et de l’air, l’abaissement du niveau de l’eau, la réduction de la durée de la couverture de glace, l’augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes, ainsi que l’apparition de maladies et de changements dans la dynamique prédateurs-proies (Lemmen et Warren, 2004). De plus, la tendance au réchauffement qui résulte des changements climatiques pourrait favoriser l’établissement d’espèces exotiques potentiellement nuisibles qui sont actuellement limitées par la basse température de l’eau.

Les changements climatiques pourraient avoir un impact direct sur le brochet vermiculé par le biais de la modification du niveau de l’eau et des communautés de végétaux. Mortsch et al. (2006) ont étudié les impacts potentiels des changements climatiques sur les communautés des milieux humides côtiers des Grands Lacs, incluant certaines zones où le brochet vermiculé est présent. Ils ont démontré qu’il y a des risques de perte de diversité dans les communautés de végétation aquatique en raison de la modification des régimes hydrologiques et thermiques. Étant donné que le brochet vermiculé est fortement lié à la présence de végétation aquatique, les facteurs qui altèrent les communautés végétales aquatiques pourraient avoir un impact important sur les populations de brochets vermiculés. Le brochet vermiculé a été identifié comme une espèce très vulnérable à divers scénarios de changements climatiques (classé au 26e rang parmi les 99 espèces considérées) (Doka et al., 2006).

Dans le sud du Québec, l’un des impacts majeurs des changements climatiques serait la réduction du débit du fleuve Saint-Laurent. Si les concentrations de dioxyde de carbone atmosphérique doublent au cours du siècle prochain, les modèles de circulation générale atmosphérique prédisent une augmentation de 3 0C de la température le long du fleuve Saint-Laurent sur une période de 50 ans et une réduction du débit d’écoulement provenant du lac Ontario pouvant atteindre 50 %. Cette diminution du niveau de l’eau dans le secteur ouest du Saint-Laurent donnerait lieu à des travaux de dragage et entraînerait une diminution de la qualité de l’eau et une perte de superficie des milieux humides (Environnement Canada, 1999).

Interactions interspécifiques :L’hybridation entre les diverses espèces d’ésocidés survient naturellement et des cas ont été signalés au Canada (voir Crossman et Buss, 1965; Serns et McKnight, 1977). Toutefois, si la fréquence d’hybridation augmentait au-delà du taux naturel, l’intégrité génétique du brochet vermiculé pourrait être menacée. Le brochet vermiculé est plus susceptible de s’hybrider avec le brochet d’Amérique ou le brochet maillé, car il est plus apparenté à ces deux espèces et leur ressemble par la taille et le cycle biologique (N. Mandrak, comm. pers., 2009).

Au Canada, le brochet maillé et le brochet d’Amérique côtoient le brochet vermiculé seulement au Québec, bien que le brochet maillé ait été capturé récemment dans la région de la baie de Quinte (lac Ontario). Le brochet d’Amérique est rare, présent en petit nombre, et restreint au secteur du fleuve Saint-Laurent situé entre les îles de Contrecœur et l’embouchure de la rivière Godefroy, ainsi qu’aux réseaux des rivières Richelieu (comprenant le lac Champlain), Godefroy (comprenant le lac Saint-Paul), Yamaska et Saint-François. La présence du brochet d’Amérique dans la région des îles de Contrecœur est relativement récente (1994) et c’est la première fois que cette sous-espèce était observée aussi loin en amont de l’embouchure de la rivière Richelieu. Sa répartition semble s’étendre vers l’ouest et cette expansion pourrait être facilitée par divers programmes visant à restaurer et améliorer les milieux humides. Il existe donc un risque que les aires de répartition des deux sous-espèces se chevauchent (Lachance, 2001). Les effets potentiels sur le brochet vermiculé (p. ex. compétition, prédation) d’un tel chevauchement ne sont pas connus, mais les deux sous-espèces pourraient se reproduire ensemble et le brochet d’Amérique pourrait éventuellement remplacer le brochet vermiculé au Québec (Crossman et Holm, 2005).

Il n’est pas possible de déterminer si les interactions avec d’autres espèces d’ésocidés pourraient avoir des effets négatifs sur le brochet vermiculé. Dans la région de Niagara, les résultats préliminaires d’inventaires récents suggèrent que, lorsque le brochet vermiculé est abondant, le grand brochet est présent en faible densité ou absent (A. Yagi, comm. pers., 2008). D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer les impacts potentiels sur le brochet vermiculé de la compétition interspécifique avec les autres ésocidés.

Pression exercée par la pêche : La stratégie de rétablissement d’Essex-Érié identifie la pression exercée par la pêche (capture accidentelle lors d’activités commerciales ou sportives) comme une menace possible à la survie du brochet vermiculé dans la région d’Essex-Érié (ÉREÉ, 2008). Par contre, il faudra effectuer de nouvelles recherches pour mieux cerner les impacts possibles de ces activités sur le brochet vermiculé. Au Québec, lors de deux études visant à déterminer l’impact de la pêche aux poissons-appâts sur cinq espèces en péril, aucun brochet vermiculé n’a été repéré dans les viviers des pêcheurs ou des détaillants de poissons-appâts visités à l’automne 2005 (Boucher et al., 2006) et à l’été 2007 (Garceau et al.,2008).

Programmes de rétablissement écosystémiques : Un programme de rétablissement écosystémique qui inclut le brochet vermiculé est actuellement mis en place par l’équipe de rétablissement de la région Essex-Érié (ÉREÉ, 2008). La région d’Essex-Érié comprend les affluents et les eaux du littoral du lac Érié (à l’ouest de l’embouchure de la rivière Grand), la rivière Détroit et la rive sud du lac Sainte-Claire (à l’ouest de l’embouchure de la rivière Thames). Le but de ce programme est de « maintenir ou améliorer l’aire de répartition des populations existantes et la densité des espèces préoccupantes dans la région d’Essex-Érié, en plus d’améliorer la qualité et la quantité des habitats par la mise en œuvre de mesures de gestion de l’écosystème ».

Les autres programmes de rétablissement écosystémiques qui touchent l’aire de répartition connue du brochet vermiculé sont ceux des rivières Ausable (Ausable River Recovery Team, 2006), Sydenham (Dextrase et al.,2003; publié avant la LEP), Grand (Portt et al.,2007) et de l’écosystème de l’île Walpole 2005 (Bowles, 2005). Le programme de rétablissement de la rivière Grand se concentre principalement sur la partie supérieure de la rivière Grand, où le brochet vermiculé n’est pas présent; par conséquent, les bénéfices de ce programme de rétablissement ne seraient pas importants pour l’espèce. Toutefois, une autre initiative concerne ce bassin versant, le Southern Grand River Ecosystem Rehabilitation Working Group. Les activités réalisées visent à améliorer l’habitat dans la partie inférieure de la rivière (incluant la restauration des milieux humides) et pourraient certainement avoir un impact positif sur l’espèce. Même si les programmes de rétablissement pour les rivières Sydenham et Grand ainsi que l’île Walpole ont été créés avant que le COSEPAC octroie le statut d’espèce préoccupante au brochet vermiculé, leur mise en œuvre devrait être bénéfique pour cette espèce.

Étude sur les poissons-appâts : Depuis 2007, un étudiant des cycles supérieurs de l’Université de Toronto réalise une étude sur les impacts de la pêche aux poissons-appâts sur les espèces en péril et sur la répartition et la propagation des espèces exotiques envahissantes. L’étude est menée en partenariat avec le MPO et le Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences aquatiques.

Inventaires récents : Le Tableau 5donne un aperçu des inventaires ichtyologiques menés récemment par divers organismes dans les secteurs où la présence du brochet vermiculé est connue en Ontario.

Projet de recherche : le MPO et l’Université de Guelph effectuent une étude sur l’état des populations de brochets vermiculés dans le ruisseau Beaver, avant et après l’entretien de drains agricoles. Cette étude examine les effets de cet entretien sur l’écologie, les déplacements et l’habitat du brochet vermiculé. Une modélisation de l’habitat permettra de déterminer quelle superficie des divers habitats est nécessaire pour entretenir une population viable. Une fois terminés les inventaires ichthyologiques, la caractérisation de l’habitat et la modélisation, différents scénarios d’entretien des drains seront évalués par l’équipe de recherche. Les scénarios retenus seront mis en œuvre et suivis quant à leur impact sur les poissons et sur l’habitat. Les résultats de cette étude seront utilisés pour déterminer et diffuser les meilleures pratiques pour l’entretien des drains agricoles afin de minimiser l’impact sur le brochet vermiculé, et ce, à travers l’Ontario grâce à un atelier de transfert des connaissances (N. Mandrak, comm. pers., 2011).

5. Résumé des inventaires ichtyologique récents dans les secteurs où la présence du brochet est connue en Ontario (pour plus de renseignements sur les inventaires, voir Crossman et Holm [2005])
Cours d’eau/secteur Type d’inventaire (année de l’échantillonnage) Genre d'équipement
Rivière Ausable MPO, échantillonnage ciblé d’espèces en péril, 2002, 2004, 2005 senne, pêche électrique portative, pêche électrique par bateau, équipement supplémentaire (pièges à ménés et pièges Windermere, verveux et filets maillants)
Rivière Ausable OPNAB, échantillonnage ciblé d’espèce en péril, 2007, 2009 senne, pêche électrique par bateau
Région de la baie de Quinte MPO, échantillonnage de communautés de poissons, 2000-2002 pêche électrique par bateau
Bassin versant de la rivière Grand MPO, échantillonnage de communautés de poissons, 2002 pêche électrique portative, pêche électrique par bateau
Bassin versant de la rivière Grand OPNRG, échantillonnage, 2003 senne, pêche électrique portative, pêche électrique par bateau
Bassin versant de la rivière Grand MPO et Université Trent, échantillonnage ciblé d’espèces en péril dans la partie inférieure de la rivière Grand, 2008 senne
Région de Long Point MPO, échantillonnage de communautés de poissons 2002-2005, 2008 senne, pêche électrique par bateau, équipement supplémentaire (pièges à ménés et pièges Windermere, verveux et filets maillants)
Région de Long Point MRNO, inventaires annuels par pêche repère dans la baie Long Point chalut
Région de Long Point OPNRE et MPO, échantillonnage ciblé d’espèces en péril (Turkey Point), 2007 senne, pêche électrique par bateau, filet
Parc national de la Pointe- Pelée MPO/Université de Guelph/APC, étude de la composition des espèces de poissons (Surette, 2006), 2002-2003 pêche électrique par bateau, équipement supplémentaire (pièges à ménés et pièges Windermere, verveux et filets maillants)
Baie Rondeau MPO/MRNO, échantillonnage de communautés de poissons, 2004, 2005 senne, pêche électrique par bateau, équipement supplémentaire (pièges à ménés et pièges Windermere, verveux et filets maillants)
Bassin versant du lac Sainte-Claire MPO, échantillonnage de communautés de poissons, 2003 senne, pêche électrique portative
Bassin versant du lac Sainte-Claire MRNO, inventaire des communautés de poissons à proximité du littoral, 2005, 2007 senne
Bassin versant du lac Sainte-Claire Département des ressources naturelles du Michigan, inventaire des communautés de poissons, 1996-2001 chalut
Bassin versant du lac Sainte-Claire OPNRE/MPO, échantillonnage ciblé d’espèces en péril, 2007 senne, filet
Bassin versant du lac Sainte-Claire MRNO, inventaire par pêche à la senne ciblant les jeunes de l’année senne
Bassin versant du lac Sainte-Claire MRNO, inventaire d’automne avec trappes, 1974-2007 filet
Affluents de la rivière Little et du lac Ontario, région d’Essex OPNRE, échantillonnage de communautés de poissons, 2004 pêche électrique portative
Affluents des lacs Érié, Huron et Sainte-Claire, et rivière Sainte-Claire MPO/Université de Guelph, échantillonnage de fossés agricoles d’eau chaude et de cours d’eau de référence, 2004 senne, pêche électrique portative
Fleuve Saint-Laurent,Parc national des Îles-du-Saint-Laurent, lac Saint-François MPO/APC, échantillonnage de communautés de poissons, 2005 senne, pêche électrique par bateau, équipement supplémentaire (pièges à ménés et pièges Windermere, verveux et filets maillants)
Fleuve Saint-Laurent,Parc national des Îles-du-Saint-Laurent, lac Saint-François MPO, inventaire des assemblages de poissons, 2004 pêche électrique par bateau
Fleuve Saint-Laurent,Parc national des Îles-du-Saint-Laurent, lac Saint-François APC/MRNO/Muskies Canada lors d’échantillonnage des aires d’alevinage du maskinongé/échantillonnage de communautés de poissons, 2001, 2006 senne, pêche électrique portative
Affluents du lac Érié, région de Niagara MRNO/Office de protection de la nature de la péninsule du Niagara (OPNPN)/MPO, échantillonnage de communautés de poissons, 2001, 2006 senne, pêche électrique portative
Affluents de la partie supérieure de la rivière Niagara MRNO, échantillonnage de communautés de poissons, 2003-2005 senne, pêche électrique portative
Affluents du canal maritime de Welland MRNO, échantillonnage de communautés de poissons, 2000, 2004 senne, pêche électrique portative
Ruisseau Twenty Mile, région de Niagara MRNO, échantillonnage de communautés de poissons, 1979, 2008 senne, pêche électrique portative, pêche électrique par bateau
Ruisseau Twenty Mile, région de Niagara OPNPN, échantillonnage de communautés de poissons, 2004 senne
Rivière Welland et affluents MRNO, échantillonnage de communautés de poissons, 2003-2005, 2007, 2008 senne, pêche électrique portative, pêche électrique par bateau

Sur la rive sud du lac Saint-Louis, où la plupart des prises de brochets vermiculés ont été rapportées, plus de 500 ha de terrain marécageux sont protégés dans le bassin hydrographique du ruisseau Saint-Jean, de I’île Saint-Bernard ainsi que dans les régions de Léry et de Maple Grove. Dans le même secteur, des projets de restauration et de protection de l’habitat du poisson ont été réalisés. Ces projets sont le fruit d’une coopération entre Héritage Saint-Bernard et le MRNF (Crossman et Holm, 2005).

Inventaires récents : Plusieurs inventaires ichtyologiques ont été réalisés au Québec dans l’aire de répartition potentielle du brochet vermiculé (p. ex. secteur du pont Galipeault entre l’île de Montréal et l’île Perrot [GENIVAR, 2005], le canal Lachine [GENIVAR, 2008], le ruisseau Saint-Jean [M. Léveillé, comm. pers., 2009], l’île Saint-Bernard dans le refuge faunique de Marguerite-D’Youville [P. Brodeur, comm. pers., 2009]), mais aucun brochet vermiculé n’a été capturé, et ce, même si l’habitat semble propice à l’espèce et que d’autres ésocidés y ont été capturés. De plus, aucun brochet vermiculé n’a été capturé par le Réseau de suivi ichtyologique du Saint-Laurent (RSI). Depuis 1995, le RSIpoursuit un échantillonnage systématique des communautés de poissons présentes dans six régions du fleuve Saint-Laurent situées en amont de Québec, c’est-à-dire le lac Saint-François, le lac Saint-Louis, le tronçon Montréal-Sorel, le lac Saint-Pierre et son archipel, ainsi que le tronçon Bécancour-Batiscan et le tronçon Grondines-Donaconna (La Violette et al.,2003; N. La Violette, données non publiées). Par contre, aucun inventaire ciblant directement le brochet vermiculé n’a été réalisé depuis plusieurs années et les inventaires ichtyologiques généraux ne font pas toujours appel à des méthodes propices à la capture de brochets de petite taille, comme l’a mentionné Lachance (2001) pour le brochet d’Amérique.

Projet de bases de données : Un projet visant la création d’une base de données centrale regroupant l’ensemble des mentions de captures historiques et actuelles de brochets vermiculés et de quatre autres espèces de poissons en péril a été amorcé à l’hiver 2009. Le projet devrait se poursuivre afin d’inclure des renseignements sur les caractéristiques de l’habitat.

Inventaire des poissons-appâts : À l’automne 2005 (Boucher et al., 2006) et à l’été 2007 (Garceau et al., 2008), des études ont été menées pour évaluer les impacts de la pêche commerciale aux poissons-appâts sur les espèces de poissons inscrites au registre de la LEP (le brochet vermiculé, le méné d’herbe [Notropis bifrenatus], le fouille-roche gris [Percina copelandi], le chevalier cuivré et le dard de sable [Ammocrypta pellucida]). Aucun brochet vermiculé n’a été trouvé lors de ces études. Le Règlement de pêche du Québec (1990) issu de la Loi sur les pêches interdit l’utilisation des espèces de brochet comme poisson-appât.

Une grande partie des connaissances sur la biologie et les caractéristiques du cycle biologique du brochet vermiculé proviennent de publications datant de plusieurs années (p. ex. Crossman, 1962). Elles sont, pour la plupart, réunies dans une série de rapports manuscrits produits par le MPO (p. ex. Lane et al., 1996a ,b ,c; Portt et al.,1999; Coker et al., 2001). Étant donné qu’il y a très peu d’études récentes sur le brochet vermiculé, certaines caractéristiques biologiques tributaires du régime de température (p. ex., période de fraie ou d’éclosion) sont susceptibles d’avoir changé au cours des décennies écoulées depuis le moment où elles ont été décrites. Plusieurs de ces caractéristiques n’ont pas été évaluées depuis 50 ans; par conséquent, il est souhaitable de réaliser de nouvelles études sur les besoins biologiques et en matière d’habitat du brochet vermiculé. Il serait aussi pertinent d’acquérir plus de connaissances sur les interactions (p. ex. compétition, prédation) entre le brochet vermiculé et les autres poissons qui partagent son habitat, en particulier les autres ésocidés comme le grand brochet, afin d’évaluer les effets de ces interactions sur la survie du brochet vermiculé. D’autres inventaires sont nécessaires pour déterminer la répartition et le statut des populations en Ontario et établir si l’espèce est encore présente au Québec. En particulier, des inventaires sont nécessaires aux sites de présence historique du brochet vermiculé qui n’ont pas été étudiés récemment ainsi qu’à de nouveaux sites. En Ontario, il s’agit de la rivière Kahshe Sud, du lac Kahshe, de la rivière Gartersnake et du ruisseau Mud (près de Port Franks). Au Québec, l’ensemble de l’aire de répartition historique doit être rééchantillonné, y compris le canal Soulanges, pour confirmer les mentions du début des années 2000. Lorsque la répartition et la biologie du brochet vermiculé seront mieux connues au Canada, il faudra réaliser d’autres études pour mieux comprendre et atténuer les menaces qui nuisent à la survie de l’espèce (p. ex. des études sur le cycle de vie, les déplacements et les besoins en habitat, en plus d’études visant à évaluer l’efficacité des stratégies d’atténuation mises en place pour assurer la conservation des populations de brochets vermiculés).

En plus de la Loi sur les espèces en péril, la Loi sur les pêches et les règlements qui en découlent s’appliquent directement ou indirectement à la gestion du brochet vermiculé et de son habitat. Des dispositions de la Loi sur les pêches (a) rendent obligatoire le passage du poisson et permettent d’exiger la construction d’une passe ou d’une échelle à poisson (lorsque jugé approprié par le ministre) (article 20); (b) interdisent de causer la mort du poisson par d’autres moyens que la pêche, sauf en cas d’autorisation (article 32); (c) interdisent de détériorer, détruire ou perturber l’habitat du poisson, sauf en cas d’autorisation (article 35); et (d) interdisent, sous réserve de règlements spécifiques, de rejeter des substances nocives dans des eaux où vivent les poissons (article 36). Les dispositions de la Loi sur les pêches et ses règlements sont pour la plupart administrés par le MPO. Environnement Canada administre l’article 36 de la Loi qui a trait au rejet de substances nocives dans les cours d’eau. Pour sa part, la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (LCEE) requiert l’évaluation des effets environnementaux de projets proposés. Les effets environnementaux sont entre autres, « les changements que la réalisation d’un projet risque de causer à l’environnement notamment à une espèce sauvage inscrite, à son habitat essentiel ou à la résidence des individus de cette espèce, au sens du paragraphe 2(1) de la Loi sur les espèces en péril ». De plus, selon l’article 79 de la Loi, au cours de l’examen d’un projet effectué en vertu de la LCEE, il faut déterminer tous les effets qu’aurait le projet sur une espèce inscrite. Si le projet est réalisé, il faut prendre des mesures conformes aux programmes de rétablissement ou aux plans d’action applicables pour éviter ou atténuer ces effets (mesures d’atténuation) et pour effectuer un suivi à cet égard. L’habitat du brochet vermiculé situé dans le Parc national du Canada de la Pointe-Pelée est protégé par la Loi sur les Parcs nationaux du Canada. Selon cette Loi, la préservation ou le rétablissement de l’intégrité écologique par la protection des ressources naturelles et des processus écologiques sont la première priorité du ministre responsable de l’Agence Parcs Canada pour tous les aspects de la gestion des parcs. De même, sous réserve de certaines exceptions, le ministre ne peut autoriser qu’une activité ait lieu dans une réserve intégrale d’un parc national, si cette activité est susceptible d’en compromettre le caractère distinctif.

Deux lois québécoises sont pertinentes à la protection de l’habitat du brochet vermiculé. Selon la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, nul ne peut, dans un habitat faunique, faire une activité susceptible de modifier un élément physique, biologique ou chimique propre à l’habitat de l’animal ou du poisson visé par cet habitat. Il y a cependant des exceptions à cette interdiction, incluant (sans s’y limiter) : des activités exclues par règlement, des activités faites conformément aux normes ou conditions d’intervention déterminées par règlement, des activités autorisées par le ministre ou le gouvernement en vertu de la présente Loi et des activités requises pour réparer un dommage causé par une catastrophe ou pour prévenir un dommage qui pourrait être causé par une catastrophe appréhendée.

D’autre part, la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) protège l’habitat du poisson en interdisant le rejet ou l’émission dans l’environnement de tout contaminant susceptible de porter préjudice à la faune, au-delà de la quantité ou de la concentration prévue par les règlements, que ce soit sur des terres privées ou publiques. La LQE régit aussi l’élaboration et la mise en œuvre de la Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables qui vise la protection des lacs et des cours d’eau. Cette politique établit des normes minimales qui doivent, en vertu de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, être adaptées dans les schémas d’aménagement et de développement des municipalités régionales. Par ailleurs, selon les termes du Règlement sur les exploitations agricoles de la LQE, à l’exception des passages à gué, il est interdit depuis le 1er avril 2005 de laisser les animaux accéder librement aux cours d’eau et aux littoraux. Des informations supplémentaires sont présentées à la section 1.5.2. « Détérioration et destruction de la végétation riveraine ».

En Ontario, le paragraphe 3(5) de la Loi sur l’aménagement du territoire demande que les décisions prises par différentes entités soient conformes aux déclarations de principes provinciales énoncées en vertu du paragraphe 3(1) de la Loi. L’alinéa 2.1.3(a) de la Déclaration de principes de 2005 issu de ce dernier paragrapheinterdit l’aménagement et la modification d’emplacements se trouvant « dans les habitats d’importance des espèces en voie de disparition et des espèces menacées ». Les termes « aménagements », « modification d’un emplacement » et « d’importance » ont une définition précise dans la Déclaration. Cette interdiction sera aussi bénéfique indirectement aux espèces jugées préoccupantes et qui cohabitent avec des espèces menacées ou en voie de disparition. L’alinéa 2.1.5 de la Déclaration de principes provinciale de 2005 interdit l’aménagement et la modification d’emplacements dans l’habitat du poisson, sauf en conformité avec les exigences provinciales et fédérales qui offrent une certaine protection à l’habitat du brochet vermiculé. Notez que selon l’alinéa 2.1.7, rien dans le paragraphe 2.1 ne limite la continuation des utilisations agricoles existantes. En Ontario, le développement riverain est géré par des règlements sur les plaines inondables qui sont appliqués par les offices de protection de la nature locaux. Bien que la majorité des terres bordant les rivières où se trouve le brochet vermiculé soit composée de propriétés privées, le fond des rivières appartient généralement à la Couronne. Sous réserve d’une révision par les autorités de conservation compétentes, les habitats aquatiques dans l’aire de répartition en Ontario sont protégés notamment contre le remblayage par plusieurs règlements concernant le développement, l’altération des milieux humides, des berges et des cours d’eau qui sont administrés par les autorités de conservation. L’habitat du brochet vermiculé est aussi protégé indirectement par la Loi sur les évaluations environnementales, la Loi sur la protection de l’environnement et la Loi sur les ressources en eau.

Le plan de gestion national du brochet vermiculé doit tenir compte de la situation particulière du brochet vermiculé, qui diffère selon les provinces. En Ontario, le brochet vermiculé est distribué en plusieurs populations, tandis qu’au Québec la présence de l’espèce n’a pas été confirmée depuis 1988, outre la mention dans le canal Soulanges. Par conséquent, au Québec, il est d’abord primordial de confirmer la présence de l’espèce en menant des inventaires dans les sites de présence historiques et potentiels. Tant que la présence de l’espèce n’aura pas été confirmée au Québec, il ne sera pas possible de viser à atteindre le but fixé, de répondre à l’ensemble des objectifs énumérés ou de mettre en œuvre la plupart des mesures de conservation proposées.

Le but et les objectifs de gestion qui suivent ainsi que les mesures à prendre pour les atteindre ont été élaborés en tenant compte de l’évaluation du COSEPAC et du rapport sur le statut du brochet vermiculé (Crossman et Holm, 2005), du programme de rétablissement d’Essex-Érié (ÉREÉ, 2008) ainsi que des recherches et des inventaires récents visant le brochet vermiculé.

Le but à long terme du présent plan de gestion est d’assurer la pérennité du brochet vermiculé à long terme dans l’ensemble de son aire de répartition historique et actuelle au Canada. La gestion doit être axée sur la conservation et la restauration de l’habitat pour les populations connues. Des objectifs quantifiables seront développés pour chaque population une fois que les recherches et les échantillonnages nécessaires auront été effectués.

Les six objectifs à court terme suivants (échelonnés sur 5 à 10 ans) doivent faciliter l’atteinte du but à long terme :

  1. Connaître l’état de santé et l’étendue des populations actuelles
  2. Améliorer les connaissances sur la biologie, l’écologie et les besoins en matière d’habitat de l’espèce
  3. Comprendre les tendances en matière de populations et d’habitat
  4. Soutenir les populations actuelles et leur permettre de croître
  5. Assurer une utilisation efficace des ressources affectées à la gestion de cette espèce
  6. Sensibiliser le public au brochet vermiculé et l’impliquer dans la conservation de l’espèce

Il faut confirmer la présence du brochet vermiculé au Québec (Objectif i) avant de passer aux autres objectifs. Ainsi, pour le moment, les autres objectifs ne pourront être atteints par des mesures touchant exclusivement le brochet vermiculé, mais certaines mesures générales peuvent déjà être mises en œuvre (p. ex. restauration de l’habitat). Si la présence du brochet vermiculé au Québec n’est pas confirmée dans les cinq prochaines années, la gestion de cette espèce au Québec sera restreinte à l’amélioration générale de l’habitat du poisson. En Ontario, tous les objectifs doivent être atteints au cours des 5 à 10 prochaines années pour assurer la protection des populations actuelles.

Pour atteindre le but et les objectifs du plan de gestion, cinq catégories de mesures seront utilisées. Ces mesures comprennent des stratégies qui visent la protection, le maintien et l’amélioration des populations de brochets vermiculés et de leur habitat. Plusieurs d’entre elles peuvent être mises en œuvre conjointement avec d’autres équipes de rétablissement et de gestion qui se consacrent à des espèces individuelles et des approches axées sur l’écosystème. Afin d’obtenir des résultats plus efficaces et moins coûteux, il faut s’assurer, dans la mesure du possible, que le brochet vermiculé est pris en compte dans les inventaires, la sensibilisation et l’éducation ciblant les espèces en voie de disparition ou menacées.
Les priorités de gestion pour le brochet vermiculé sont regroupées selon les cinq catégories suivantes :

  1. Inventaires et suivi (populations et habitat)
  2. Gestion et coordination
  3. Recherche (biologie, écologie, menaces)
  4. Intendance, protection et amélioration de l’habitat, atténuation des menaces
  5. Sensibilisation et communication

Un effort ciblé sera nécessaire pour confirmer la présence du brochet vermiculé au Québec et déterminer sa répartition actuelle au Canada. En Ontario, des inventaires devront être menés dans les sites actuels et historiques (p. ex. la rivière Kahshe Sud, le lac Kahshe, les affluents du fleuve Saint-Laurent). Au Québec, tous les sites doivent être de nouveau échantillonnés, y compris le canal Soulanges où la présence du brochet vermiculé a été signalée au début des années 2000, mais non confirmée. Les sites potentiels où l’habitat est propice au brochet vermiculé, mais sans mention de l’espèce, doivent être échantillonnés dans les deux provinces. Les résultats des inventaires seront ajoutés aux données actuelles sur la répartition de l’espèce et serviront de base pour concevoir les prochaines initiatives de gestion. Là où c’est possible, il faudra coordonner le programme de suivi normalisé des populations et de leur habitat aux programmes de suivi en cours (p. ex. inventaires annuels menés par le MRNO/APC/Muskies Canada, inventaires visant les espèces en voie de disparition ou menacées dans le cadre des programmes de rétablissement écosystémiques, programme de suivi des Premières nations). Un programme de suivi à long terme permettra d’évaluer les changements et tendances en ce qui concerne la répartition, l’abondance et les principales caractéristiques démographiques de la population. De plus, un tel programme permettra d’assurer un suivi des changements ou tendances en lien avec les caractéristiques de l’habitat, sa qualité et son étendue.

Les inventaires ciblant le brochet vermiculé doivent être réalisés au moyen de techniques d’échantillonnage normalisées qui incluent une évaluation des caractéristiques de l’habitat pertinentes à l’espèce et des méthodes d’échantillonnage dont l’efficacité a été prouvée pour la capture du brochet vermiculé (voir Port et al., 2008). Tous les efforts devront être déployés pour utiliser des techniques d’échantillonnage adéquates qui auront le moins d’impact possible sur les individus et leur habitat. Le choix des engins de capture doit également tenir compte des caractéristiques du site. Un éventail de techniques d’échantillonnage, aussi bien actives (p. ex. pêche électrique par bateau ou portative) que passives (p. ex. verveux et filets maillants), ont été utilisées récemment pour effectuer l’inventaire des communautés de poissons, et des comparaisons de leur efficacité de capture respective ont été tentées (Edwards et Mandrak, 2006; Mandrak et al., 2006a, b, c). Pour le brochet vermiculé, la probabilité de capture est similaire en utilisant différentes méthodes, mais, dans certains cas, le nombre de poissons capturés était trop faible pour que les comparaisons soient fiables.

Mesures
  1. Élaborer des protocoles normalisés pour l’inventaire et le suivi des populations de brochets vermiculés, incluant la collecte de matériel génétique lorsque nécessaire. Voir Portt et al. (2008) pour connaître le protocole ontarien visant à détecter les espèces en péril et pour déterminer les engins de pêche à utiliser pour capturer du brochet vermiculé.
  2. Mener des inventaires pour confirmer la répartition actuelle du brochet vermiculé dans les sites où la présence de l’espèce est connue (notamment les sites qui n’ont pas fait l’objet d’un échantillonnage récent).
  3. Mener des inventaires où l’habitat est propice, mais où aucun brochet vermiculé n’a été signalé.
  4. Intégrer la nécessité d’un suivi à long terme du brochet vermiculé aux actuels projets d’inventaires des communautés de poissons, lorsque c’est possible.
  5. Faire le suivi des espèces exotiques existantes et potentielles dans l’habitat du brochet vermiculé. Dans la mesure du possible, cette mesure devrait être coordonnée avec les programmes pertinents axés sur l’écosystème.

Les initiatives de gestion visant le brochet vermiculé doivent être coordonnées avec les équipes de gestion existantes (p. ex. Zone d’Intervention Prioritaire au Québec [ZIP]) et les équipes de rétablissement afin de faciliter le partage des ressources et des connaissances et dans le but d’éviter de dédoubler inutilement le travail ou de créer des conflits. Les mesures de gestion ciblant le brochet vermiculé devraient faire partie des plans de gestion intégrée, lorsque cela est possible (p. ex. Programme de rétablissement Essex-Érié).

Mesures
  1. Collaborer et partager l’information avec les groupes, les Premières nations, les initiatives et les équipes de rétablissement ou de gestion pertinents (p. ex. les directeurs des installations de drainage [Ontario], les ZIP[Québec] et les organismes de bassins versants [Québec]), afin d’aborder les mesures de gestion pouvant s’avérer bénéfiques pour le brochet vermiculé.
  2. Mener des inventaires dans les fossés agricoles et municipaux avant le début des travaux d’entretien dans les sites où la présence du brochet vermiculé est présumée, mais où elle n’a pas été confirmée.
  3. S’assurer que les mesures d’atténuation qui tiennent compte des besoins du brochet vermiculé sont en place avant et au moment des travaux en milieu aquatique (p. ex. entretien ou amélioration du drainage des fossés agricoles et municipaux, ou nouveaux travaux de drainage). (Voir l’Annexe 1 pour connaître les principes de base pour minimiser l’impact des travaux de drainage sur le brochet vermiculé).
  4. Trouver des solutions de rechange aux travaux de drainage qui permettent de répondre aux besoins de drainage des terres tout en préservant l’habitat du brochet vermiculé.
  5. Créer une base de données centrale comprenant les paramètres d’habitat afin de faciliter la synthèse et le transfert des données sur le brochet vermiculé au Québec (en cours). Une base de données centrale existe déjà en Ontario.

Une grande partie des connaissances sur la biologie et l’écologie du brochet vermiculé au Canada provient d’un petit nombre de publications qui datent de plusieurs années. Étant donné l’évolution constante du paysage et du climat, la validation de ces connaissances est souhaitable. De plus, les connaissances sur les menaces qui pèsent sur le brochet vermiculé sont limitées. La protection des populations existantes et de leur habitat est le fondement principal du présent plan de gestion. Afin de mettre en œuvre des mesures de protection viables et ciblées, une évaluation détaillée des menaces visant à quantifier l’impact des menaces potentielles est nécessaire. Il est aussi important de délimiter ces menaces par zone géographique, au besoin.

Mesures
  1. Déterminer les besoins saisonniers en matière d’habitat selon les divers stades de développement du brochet vermiculé.
  2. Acquérir des connaissances sur la dynamique des populations de brochets vermiculés et sur les associations de communautés de poissons au Canada.
  3. Déterminer la quantité et la qualité d’habitat requis pour assurer la conservation à long terme du brochet vermiculé et pour soutenir le but de gestion à long terme.
  4. Faire une évaluation des menaces pour déterminer celles pouvant avoir un effet sur le brochet vermiculé (p. ex. espèces exotiques, hybridation, compétition interspécifique avec d’autres ésocidés, gestion des niveaux d’eau [p. ex. dans les Réserves nationales de faune]) et les mettre à jour au fur et à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.
  5. Pour les activités de drainage, déterminer les mécanismes qui ont causé le déclin des populations de brochets vermiculés (p. ex. la perte d’habitat ou les interactions interspécifiques négatives), afin de bonifier les mesures d’atténuation pour les travaux de drainage.
  6. Si justifié, mener une évaluation génétique de l’espèce dans son aire de répartition.

La promotion active des activités d’intendance favorisera le soutien du public et sa sensibilisation à la conservation du brochet vermiculé et fera mieux connaître les moyens d’améliorer les habitats aquatiques et les pratiques de gestion des terres qui affectent les écosystèmes aquatiques. Les activités d’amélioration de l’habitat devront être coordonnées avec des groupes et des initiatives existants (p. ex. programmes de rétablissement écosystémiques), et il faudra fournir des orientations, de l’expertise technique, des personnes-ressources ainsi que l’information sur les incitatifs fiscaux (c.-à-d. les possibilités de financement actuellement offertes aux propriétaires fonciers privés et aux Premières nations). Dans la mesure du possible, les activités visant à améliorer l’habitat ainsi que les bonnes pratiques de gestion (en Ontario « Best management practice » [BMP])) doivent être mises en œuvre dans les régions où des populations de brochets vermiculés sont présentes. La protection de l’habitat et les mesures de restauration ciblant précisément le brochet vermiculé au Québec seront mises en œuvre lorsque la présence de l’espèce aura été confirmée. Par contre, l’implantation de mesures de restauration et de protection de l’habitat du poisson en général ou la mise en œuvre de projets d’intendance multi-espèces sont à encourager et seront bénéfiques pour le brochet vermiculé advenant la confirmation de sa présence au Québec.

Mesures
  1. Coordonner les activités d’intendance avec les Premières nations, les initiatives et les groupes existants.
  2. Promouvoir les initiatives d’intendance (p. ex. programmes de financement fédéraux/provinciaux) liées à la conservation du brochet vermiculé et s’assurer que les propriétaires et les Premières nations ont accès aux renseignements sur les possibilités de financement.
  3. Encourager la mise en œuvre de bonnes pratiques de gestion pour la gestion du bétail, la mise en place de bandes riveraines, la gestion des éléments nutritifs et du fumier, le drainage souterrain, etc.
  4. Promouvoir la conservation des terres fragiles où se trouve l’habitat du brochet vermiculé dans le cadre de Programmes des dons écologiques, de servitudes et d’incitatifs fiscaux (p. ex. le Programme d’encouragement fiscal pour les terres protégées [PEFTP] de l’Ontario).

Malgré son inscription à la Liste des espèces en péril de la LEP, le brochet vermiculé est peu connu et le matériel de communication et d’éducation sur ce poisson est restreint. Il est donc crucial d’obtenir la coopération des propriétaires fonciers et des Premières nations afin de les impliquer dans les mesures de protection de l’habitat en milieu humide. De plus, il est important de sensibiliser davantage le public à l’égard du brochet vermiculé. L’espèce devrait être intégrée aux programmes de communication et de sensibilisation existants comme les programmes de rétablissement axés sur l’écosystème ou ceux visant une espèce aquatique en voie de disparition ou menacée pour assurer une utilisation efficace des ressources et pour sensibiliser le public sur la nécessité de protéger les poissons d’eau douce et de préserver la qualité des écosystèmes d’eau douce.

Dans plusieurs régions de l’aire de répartition du brochet vermiculé, d’autres espèces d’ésocidés sont présentes et le brochet vermiculé, qui passe souvent pour une autre espèce de cette famille (p. ex. le maskinongé juvénile), est capturé. Le matériel de sensibilisation doit présenter les caractéristiques distinctives des brochets vermiculés et inciter les pêcheurs à relâcher ces poissons s’ils les capturent.

Mesures
  1. Inclure le brochet vermiculé dans les programmes existants et futurs de communication et de sensibilisation relatifs au rétablissement axé sur l’écosystème et aux espèces aquatiques en voie de disparition ou menacées (pour plus de détails, se reporter à la section 1.6 sous le sous-titre « Les programmes de rétablissement écosystémiques ».
  2. Sensibiliser les bureaux de planification municipale, les autorités de planification et les directeurs des installations de drainage pour qu’ils élaborent et adoptent des pratiques de gestion des terres et des eaux minimisant l’impact sur le brochet vermiculé (p. ex. voir l’Annexe 1 pour connaître les principes de base pour minimiser l’impact des travaux de drainage sur le brochet vermiculé).
  3. Créer et distribuer aux parties intéressées (p. ex. pêcheurs à la ligne, biologistes de conservation) du matériel éducatif qui présente les caractéristiques permettant de distinguer les différentes espèces d’ésocidés (principalement les juvéniles).
  4. Faire connaître aux propriétaires fonciers les divers incitatifs fiscaux pour les terres protégées (p. ex. Programme des dons écologiques, servitudes, PEFTP[Ontario]) visant à protéger l’habitat du brochet vermiculé.

Il est possible qu’une augmentation des populations de brochets vermiculés puisse entraîner une hausse de la prédation sur d’autres espèces cooccurrentes, notamment des espèces en péril (p. ex. le méné camus [Notropis anogenus], le sucet de lac [Erimyzon sucetta]). Cependant, les mesures de gestion proposées seront bénéfiques pour l’environnement dans son ensemble et plus particulièrement pour les habitats en milieu humide propices au brochet vermiculé. Ces mesures de gestion devraient aussi avoir un effet positif sur d’autres espèces indigènes sympatriques. Les possibilités de conflit avec d’autres espèces en péril (aquatiques ou semi-aquatiques) pendant l’application des mesures de gestion seront minimisées de par une coordination soutenue avec les autres équipes de rétablissement et les groupes ou agences gouvernementaux qui se consacrent aux espèces en péril et à la gestion des habitats. Un grand nombre d’activités d’intendance et d’amélioration de l’habitat seront mises en œuvre dans le cadre de programmes de rétablissement écosystémiques qui tiennent déjà compte des besoins d’autres espèces en péril.

Le MPO et l’APC encouragent d’autres organismes et organisations à participer à la conservation du brochet vermiculé par la mise en œuvre du présent plan de gestion. Le Tableau 6 résume les mesures recommandées pour appuyer le but et les objectifs du plan de gestion. La mise en œuvre de ces mesures par le MPO et l’APC dépendra de la disponibilité des fonds et de toute autre ressource nécessaire. Le MPO collaborera avec d’autres organismes et organisations et assurera le leadership requis en matière de recherche afin d’approfondir les connaissances sur les besoins saisonniers du brochet vermiculé en matière d’habitat, la dynamique de ses populations et l’impact de l’entretien des drains agricoles sur son habitat. À la suite de ces recherches, le MPO pourra définir et diffuser les meilleures pratiques de gestion pour favoriser la conservation du brochet vermiculé. À travers plusieurs partenariats et programmes, le MPO et l’APC pourront continuer de sensibiliser et de promouvoir l’intendance de l’habitat de cette espèce. Le cas échéant, l’établissement de partenariats avec des organismes ou des secteurs particuliers permettra d’avoir accès à l’expertise nécessaire et aux compétences pour mener à bien les mesures citées, sous réserve de leurs priorités et des budgets à leur disposition. La liste des organismes participants n’est pas exhaustive.

Tableau 6. Calendrier de mise en œuvre
Buts Mesures Objectifs Priorité Menaces abordéesNote de tableau c Organismes participants : QuébecNote de tableaud Organismes participants : OntarioNote de tableaud Échéancier approximatifNote de tableaue
2.3.1 Inventaires et suivi (populations et habitat) 1. Élaboration d’un protocole i, ii, iii, iv Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, Organismes de bassin versant (OBV) MPO, MRNO, APC, EC, Office de protection de la nature de l’Ontario (OPN) 2011-2016
2.3.1 Inventaires et suivi (populations et habitat) 2. Inventaires i Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, EC, OPN 2011-2016
2.3.1 Inventaires et suivi (populations et habitat) 3. Suivi à long terme i Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, EC, OPN 2011-2016
2.3.1 Inventaires et suivi (populations et habitat) 4. Suivi des espèces exotiques i, iii Bénéfique Espèces exotiques MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016
2.3.2 Gestion et coordination 1. Collaboration iv Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV, EC MPO, MRNO, APC, OPN, EC 2013-2018
2.3.2 Gestion et coordination 2. Inspection des fossés (actuelle/proposée) i, iii Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2013-2018
2.3.2 Gestion et coordination 3. Atténuation ii, iii Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV, EC MPO, MRNO, APC, OPN, EC 2013-2018
2.3.2 Gestion et coordination 4. Solutions de rechange au drainage iv Bénéfique Perte et dégradation de l’habitat MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2013-2018
2.3.2 Gestion et coordination 5. Gestion des données v Bénéfique Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2013-2018
2.3.3 Recherche 1. Besoins saisonniers en matière d’habitat i, ii, iii Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV, Institutions académiques (IA) MPO, MRNO, APC, OPN, IA 2011-2016
2.3.3 Recherche 2. Dynamique des communautés de poissons i, ii, iii Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV, IA MPO, MRNO, APC, OPN, IA 2011-2016
2.3.3 Recherche 3. Quantité et qualité de l’habitat i, ii, iii Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV, IA MPO, MRNO, APC, OPN, IA 2011-2016
2.3.3 Recherche 4. Évaluation des menaces iii Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV, IA MPO, MRNO, OPN, IA 2011-2016
2.3.3 Recherche 5. Évaluation du drainage ii, iii Nécessaire Perte et dégradation de l’habitat MPO, MRNF, ZIP, OBV, IA MPO, MRNO, OPN, IA 2011-2016
2.3.3 Recherche 6. Évaluation génétique i, iv, v Bénéfique Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV, IA MPO, MRNO, APC, OPN, IA 2013-2018
2.3.4 Intendance, protection et amélioration de l’habitat, atténuation des menaces 1. Coordination des activités d’intendance ii, iii, iv, v Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016
2.3.4 Intendance, protection et amélioration de l’habitat, atténuation des menaces 2. Promotion de l’intendance ii, iii, iv, v Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016
2.3.4 Intendance, protection et amélioration de l’habitat, atténuation des menaces 3. Mise en œuvre de bonnes pratiques de gestion ii, iii Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016
2.3.4 Intendance, protection et amélioration de l’habitat, atténuation des menaces 4. Incitatifs pour la conservation des terres iv, v, vi Bénéfique Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016
2.3.5 Sensibilisation et communication 1. Programmes de communication et de sensibilisation existants et futurs iii, iv, v Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016
2.3.5 Sensibilisation et communication 2. Sensibiliser les bureaux de planification, les directeurs des installations de drainage, etc. ii, iii, iv, v Nécessaire Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016
2.3.5 Sensibilisation et communication 3. Matériel de sensibilisation aux ésocidés ii, iii, iv, v Bénéfique Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016
2.3.5 Sensibilisation et communication 4. Promotion de la conservation des terres fragiles iv, v, vi Bénéfique Toutes MPO, MRNF, ZIP, OBV MPO, MRNO, APC, OPN 2011-2016

En Ontario, le brochet vermiculé fait déjà partie ou profitera de divers programmes de rétablissement écosystémiques qui englobent son aire de répartition (voir la section 1.6 pour en savoir plus à ce sujet). Il existe également de nombreux plans de gestion et initiatives axés sur les bassins versants qui pourraient avoir des effets bénéfiques sur le brochet vermiculé, comme les plans de gestion panlacustre des Grands Lacs, les plans d’action pour l’assainissement et les secteurs préoccupants des Grands Lacs, les plans de gestion des poissons et de l’habitat du poisson et la planification de la protection des ressources en eau.

Au Québec, plusieurs projets de gestion intégrée des ressources et du développement durable sont actuellement mis en œuvre dans l’aire de répartition du brochet vermiculé, plus particulièrement par les organismes de bassin versant et les comités de zones d’intervention prioritaire.

De plus, les aires de répartition de nombreuses espèces en péril chevauchent celle du brochet vermiculé au Québec et en Ontario (p. ex. le fouille-roche gris, le chevalier cuivré, le dard de sable, le sucet de lac, le méné camus, le lépisosté tacheté [Lepisosteus oculatus]) et le crapet sac-lait [Lepomis gulosus]). Les programmes de rétablissement ou plans de gestion (spécifique ou multi-espèces) de ces espèces sont en cours d’élaboration ou achevés et seront aussi, dans une certaine mesure, bénéfiques pour le brochet vermiculé.

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Voici les noms des membres de l’Équipe de rétablissement des poissons d’eau douce de l’Ontario et de l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et des petits percidés du Québec qui ont participé à l’élaboration du plan de gestion du brochet vermiculé :

Le brochet vermiculé se trouve généralement dans des eaux de couleur claire à thé dont l’écoulement est lent ou absent, d’une profondeur généralement de moins de 2 m, avec une végétation aquatique abondante (émergée et submergée). Cette espèce habite les petits ruisseaux des basses terres à débit lent, à fond vaseux et à végétation abondante, les petits étangs d’expansion des ruisseaux ou les étangs de débordement des grands ruisseaux. On le rencontre aussi dans les baies de lac colonisées par les herbes aquatiques.

En Ontario, la fraie du brochet vermiculé se déroule de la fin mars à début mai. Il faut compter environ deux semaines pour l’éclosion des œufs et de deux à cinq semaines avant le début de l’alimentation. La fraie semble associée à la végétation terrestre inondée et à des températures variant entre 4 oC et 12 oC.

Les activités de drainage agricole et municipal (p. ex. entretien et amélioration du drainage, et nouveaux travaux de drainage) représentent une menace majeure à la survie du brochet vermiculé au Canada. Le drainage requiert généralement une canalisation qui implique le redressement et l’approfondissement d’un canal, le dragage, le retrait du matériel du cours d’eau (incluant la plupart ou la totalité des structures et du couvert) et, souvent, la destruction de la végétation riveraine. En général, les activités telles que la canalisation et le dragage auront un impact plus important que les projets ponctuels tels que les traverses de routes, etc.

Les conseils provisoires suivants ont pour objectif de réduire l’impact des activités de drainage sur l’habitat du brochet vermiculé. Ces éléments devraient être considérés au moment de la conception :

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