Programme de rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum) au Canada [proposition] – 2012

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

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Programme de rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum) au Canada [PROPOSITION] – 2012.

Couverture de la publication : Programme de rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum) au Canada [PROPOSITION] – 2012.

Aster du golfe Saint-Laurent

Photo : Aster du golfe Saint-Laurent

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2012. Programme de rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, vi + 18 p. + annexes.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © Alain Richard, Attention Frag’Îles

Also available in English under the title "Recovery Strategy for the Gulf of St. Lawrence Aster (Symphyotrichum laurentianum) in Canada [Proposed]"

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2012. Tous droits réservés.
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Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, à condition que la source en soit indiquée.


En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada sont les ministres compétents pour le rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent et ont élaboré le présent programme, conformément à l’article 37 de la LEP. Il a été préparé en collaboration avec le gouvernement du Québec (ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs), le gouvernement du Nouveau-Brunswick (ministère des Ressources naturelles) et le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard (Ministry of Environment, Energy and Forestry) conformément au paragraphe 39(1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de l’aster du golfe Saint-Laurent et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et d’autres compétences et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Vincent Carignan et Matthew Wild (Environnement Canada, Service canadien de la faune, Région du Québec) ont rédigé le présent programme de rétablissement en collaboration avec l’Équipe nationale de rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent (Patricia Désilets [ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec], Samara Eaton [Environnement Canada, Service canadien de la faune, Région de l’Atlantique], Sean Blaney [Centre de données sur la conservation du Canada atlantique], Vincent Carignan, Rosemary Curley [Ministry of Environment, Energy and Forestry de l’Île-du-Prince-Édouard], Philip McCabe, Kirby Tulk et Éric Tremblay [Agence Parcs Canada], Maureen Toner [ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick] ainsi que Liette Vasseur [Université Laurentienne]).

De nombreuses autres personnes ont collaboré à l’élaboration de ce document : David Mazerolle (Centre de données sur la conservation du Canada atlantique), Alain Richard (Attention Frag’Îles), Karine Picard et Alain Branchaud (Environnement Canada, Service canadien de la faune, Région du Québec), Marie-José Ribeyron et Manon Dubé (Environnement Canada, Service canadien de la faune, Région de la Capitale nationale), Line Couillard et Guy Jolicoeur (ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec), Mary Lynn McCourt (Ministry of Environment, Energy and Forestry de l’Île-du-Prince-Édouard), Diane Amirault-Langlais, Jennifer Stewart et Mark McGarrigle.

L’aster du golfe Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum) est une plante halophyte facultative annuelle. Cette plante croît sur les substrats humides à dominance sableuse atteints par les marées hautes d’équinoxe et les vagues de tempête, sur les plages abritées et dans les zones à végétation clairsemée des hauts marais salés. Elle occupe une étroite bande parallèle à la ligne de rivage, limitée d’un côté par la salinité de l’eau, les vents, les vagues et les dépôts de débris ou de varech et de l’autre, par la compétition avec d’autres espèces moins tolérantes à ces conditions. Cette espèce a été évaluée comme étant « menacée » au Canada par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada en 2004 et inscrite selon le même statut à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en 2005.

L’aster du golfe Saint-Laurent étant une plante annuelle dont l’habitat est dynamique, il faut s’attendre à ce que l’effectif et la zone d’occupation de cette espèce fluctuent d’une année à l’autre. Quoi qu’il en soit, selon les estimations, l’effectif total au Canada a chuté, passant de plus de 4,5 millions d’individus, nombre estimé en 2001, à environ 520 000 en 2007. On a fait état de 28 occurrences[1] au Canada, dont 12 au Québec, six au Nouveau-Brunswick et dix à l’Île-du-Prince-Édouard. Les occurrences peuvent ne pas être observables chaque année et se ré-établir à partir de réservoirs de semences dont la longévité peut atteindre 10 ans lorsque les conditions sont favorables.

Les menaces auxquelles est exposé l’aster du golfe Saint-Laurent sont la disparition de l’habitat en raison de la gestion des terres, de l’augmentation de l’érosion causée par le réchauffement climatique (élévation du niveau de la mer), du changement artificiel des processus hydrologiques, des perturbations associées aux activités récréatives (piétinement, véhicules tout-terrain) et de la compétition interspécifique d’autres espèces, exotiques ou envahissantes.

Le caractère réalisable du rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent comporte des inconnues. Néanmoins, conformément au principe de précaution, le programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable. Le présent programme de rétablissement traite des inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.

Les objectifs en matière de population et de répartition sont de maintenir et, si possible, d’augmenter la taille de la population et la zone d’occupation de l’aster du golfe Saint-Laurent à chacune des 16 occurrences déterminées comme cibles prioritaires, incluant neuf au Québec, quatre au Nouveau-Brunswick et trois à l’Île-du-Prince-Édouard. Les stratégies et les approches générales recommandées pour l’atteinte de ces objectifs sont décrites dans la section portant sur l’orientation stratégique pour le rétablissement.

L’habitat essentiel de l’aster du golfe Saint-Laurent est désigné dans le présent programme de rétablissement comme étant l’étendue d’habitat propice se trouvant dans un rayon de 300 m de chaque point d’observation[2]relevé de 1999 à 2009 dans les 16 occurrences prioritaires.

Un ou plusieurs plans d’action seront élaborés pour l’aster du golfe Saint-Laurent au plus tard cinq ans après la publication du présent programme dans le Registre public des espèces en péril.

En ce qui touche les critères établis par le gouvernement du Canada (2009), des inconnues demeurent quant à la faisabilité du rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent. Néanmoins, conformément au principe de précaution, le présent programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable. Le présent programme de rétablissement traite des inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.

1) Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance?

Oui. Ces dix dernières années, des individus reproducteurs (florifères) ont été observés dans la plupart des occurrences canadiennes. De plus, un essai de réintroduction est mené au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard depuis 2008.

2) De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat?

Oui. Au Nouveau-Brunswick, à l’occasion des relevés, on a constaté que l’habitat est favorable (Projet Siffleur, 2004; Mazerolle, 2005). De plus, dans le plan de conservation du Québec, il est indiqué que l’habitat de l’aster du golfe Saint-Laurent semble abondant aux Îles-de-la-Madeleine (Couillard et Jolicoeur, 2008).

3) Les principales menaces pesant sur l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées?

Inconnu. Il semble que les menaces présentant les niveaux de préoccupation les plus élevés pourraient être évitées ou atténuées par les mesures de rétablissement proposées, mais la réponse à cette question demeure inconnue étant donné que nous ignorons la raison principale du déclin continu des populations.

4) Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable?

Inconnu. Comme nous ignorons la raison principale du déclin continu des populations, il est actuellement impossible de déterminer si les techniques de rétablissement nécessaires existent.

Date de l’évaluation : Mai 2004

Nom commun (population) : Aster du golfe Saint-Laurent

Nom scientifique : Symphyotrichum laurentianum

Statut selon le COSEPAC : Menacée

Justification de la désignation : Halophyte annuel des habitats littoraux maritimes endémique dans le golfe du fleuve Saint-Laurent. L’espèce pousse dans près de 30 sites existants, où certaines populations sont très grandes, surtout aux îles-de-la-Madeleine, mais sa très petite zone d’occupation totale est de beaucoup moins de cinq kilomètres carrés. La taille de bon nombre des populations fluctue naturellement, et celles-ci subissent parfois des pertes importantes dues à des tempêtes violentes. Les activités récréatives de l’être humain et la perte de l’habitat attribuable à des activités de développement représentent des menaces constantes.

Occurrence : Québec, Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard

Historique du statut : Déclarée espèce préoccupante en avril 1989. Réexamen du statut et désignée comme espèce menacée en mai 2004.

L’aster du Saint-Laurent est endémique au Canada (100 % de la population). Cette espèce a été inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) en juillet 2005. Au Québec, elle est aussi considérée comme menacée selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (L.R.Q., ch. E-12.01) et au Nouveau-Brunswick, elle est considérée comme menacée d’extinction selon la Loi sur les espèces menacées d’extinction du (ch. E-9.101). Elle n’a aucun statut à l’Île-du-Prince-Édouard.

NatureServe (2009) a attribué à l’aster du golfe Saint-Laurent les rangs de priorité en matière de conservation G2 (à risque), parce qu’il est présent dans l’ensemble de son aire de répartition, N2 (à risque) au Canada, S2 (à risque) au Québec, S1 (très à risque) au Nouveau-Brunswick et S1S2 (très à risque/à risque) à l’Île-du-Prince-Édouard.

L’aster du golfe Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum) est une plante halophyte[3], à tige simple ou peu ramifiée de 0,1 à 40 cm de hauteur. Les feuilles, de 1 à 10 cm de longueur, sont glabres, charnues, sessiles ou subsessiles, entières, non ciliées, linéaires-lancéolées[4]à spatulées, obtuses ou aiguës, et souvent mucronée[5]. L’inflorescence est un capitule plutôt hémisphérique de 0,5 à 2 cm de diamètre, possédant un involucre[6] composé de bractées foliacées[7] légèrement pubescentes à la base. Les fleurons externes sont filiformes et dépourvus de rayons; les fleurons centraux sont peu nombreux et également filiformes. Le fruit est un akène muni d’un pappus[8] égalant ou dépassant de peu les fleurons (Brumbt, 2001; COSEPAC, 2004). Dans le premier rapport du COSEPAC (Houle, 1988), il est indiqué que les graines peuvent survivre une dizaine d’années dans le réservoir de semences. Toutefois, d’après une étude récente réalisée à l’Île-du-Prince-Édouard, le pourcentage de graines viables dans le réservoir de semences persistant est pratiquement nul (2 %), la majorité des graines germant dans l’année suivant leur production (Kemp and Lacroix, 2004).

L’aster du golfe Saint-Laurent est une espèce endémique de la région du golfe du Saint-Laurent. On ne le trouve qu’au Québec, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard (Houle et Haber, 1990; Gilbert et al., 1999; figure 1). Comme cette plante annuelle vit dans un habitat dynamique, il faut s’attendre à ce que l’effectif et la zone d’occupation de cette espèce fluctuent d’une année à l’autre. Quoi qu’il en soit, une tendance accusée à la baisse a été observée ces dernières années (COSEPAC, 2004), et les causes en sont imparfaitement connues.

Figure 1. Répartition mondiale de l’aster du golfe Saint-Laurent (détail) avec chaque occurrence

La figure 1 est une carte illustrant les emplacements de l'aster du golfe Saint-Laurent dans le golfe Saint-Laurent. La répartition mondiale est illustrée dans un encadré.

Les Îles-de-la-Madeleine sont le seul endroit où l’espèce croît au Québec. Depuis la fusion d’occurrences adjacentes par les agents du gouvernement du Québec, le Centre des données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ, 2011) a fait état de 12 occurrences dans les îles, dont trois où aucun individu n’a été observé entre 1999 et 2009[9] (tableau 1; Couillard et Jolicoeur, 2008). En 2011, les anciennes occurrences de Baie-du-Havre-aux-Basques – secteur de l’est, Étangs de l’Ouest et Pointe aux canots ont été fusionnées en une seule nommée Baie-du-Havre-aux-Basques (Vincent Piché, CDPNQ, comm. pers.). L’effectif total de cette espèce au Québec a été estimé, en 2002, à plus de 4,5 millions d’individus répartis sur un peu moins de 10 hectares (tableau 1). Les dénombrements récents ramènent cet effectif à moins de 520 000 individus en 2007.

Six occurrences de cette espèce sont connues au Nouveau-Brunswick. Pour certains des dénombrements de l’occurrence de l’île Miscou – phare et plage du milieu (1963, 1984), la position (autour du phare) est imprécise (D. Mazerolle, comm. pers.). L’information concernant l’occurrence de Kouchibouguac – quai du Cap Saint-Louis qui figure dans le rapport du COSEPAC (2004) n’est pas appuyée par un spécimen confirmant l’identité de l’aster du golfe Saint-Laurent (S. Blaney, comm. pers.). Cette occurrence n’a été relevée qu’en 1977, durant l’inventaire des plantes du parc national de Kouchibouguac, et l’habitat ne semble pas réunir les conditions propices décrites dans les publications (D. Mazerolle, comm. pers.). Néanmoins, par précaution, elle est encore mentionnée au tableau 1. En 2005, l’effectif de l’aster du golfe Saint-Laurent au Nouveau-Brunswick était estimé à environ 1 500 individus (tableau 1).

Selon le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique (CDCCA), on dénombre 10 occurrences de l’aster du golfe Saint-Laurent à l’Île-du-Prince-Édouard, dont sept se trouvant dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. Comme elles sont très proches l’une de l’autre, les agents du CDCCA et du parc national traitent cinq d’entre elles (Dune Slack, East Marsh 1, East Marsh 2, Western Wetland et Grand Tracadie) comme faisant partie d’une même population appelée occurrence Blooming Point au tableau 1 (S. Blaney, comm. pers.). Le présent programme de rétablissement concerne donc en tout six occurrences à l’Île-du-Prince-Édouard. Dans trois d’entre elles, aucun individu n’a été trouvé entre 1999 et 2009. La population totale l’Île-du-Prince-Édouard a été estimée à plus de 30 000 individus en 2004. En 2007, les inventaires ont indiqué que la population avait baissé à moins de 500 individus.

Tableau 1. Données sur l’abondance de l’aster
du golfe Saint-Laurent de 1999–2009a
Nom de l’occurrence Province No du COSEPACb No du CDPNQ ou du CDCCA Dernière observation 1999 2000 2001 2002 2003
Baie-du-Havre-aux-Basques QC 1,2,3 4135/
14761/
15762
2010 2 510 000 3 500 000 >4 000 000 500 000 21 623
Cap de l’Hôpital QC 8 14759 2010 100-1 000
Le Barachois QC 7 4143 2010 10 000 100 000- 1 000 000
Bassin-aux-Huîtres QC 10-11-12 4142 2009 >20 000
Baie de la Grosse Île QC 16 14760 2007 1-100
Baie Clarke QC 15 4139 2005 1 000- 10 000 1 000-10 000
Pointe-de-l’Est QC 14 4138 2007 100-1000 100-1000
Anse-aux-Étangs QC 5 4137 2001 100-1 000 100-1 000 10
Old Harry QC 13 4140 2001 10-100 10-100
Étang du Nord QC 4 4136 1912 0 0 0
Lac aux Canards QC 6 4144 1995 0 0 0
Grande-Entrée QC 9 4141 1985 0 0 0
Windsors Malbaie NB 2 1048834/
1048835
2006 >1 000 2 400
Tracadie – Val Comeau NB 3 1048837 2005 100 1 000 15 12 0
Kouchibouguac – Lac-à-Exilda NB 5 1048836 2000 1 000- 2 000 0 0 0
Kouchibouguac – Barachois NB 6 174551 2004 4 0 0 0
Kouchibouguac – Cape Saint-Louis Warf NB 4 1048849 1977
Île Miscou– Phare et plage du milieu NB 1 1048832 1984
Blooming Point c * IPE 4,5,6,7 1048845/ 1048846/ 1048847/
1048848
2009 117 600 160 000 46 489 12 000- 55 000
Covehead Pond (Cape Stanhope) IPE 1 1049102 2005 174 123 10 15
Campbell’s Pond IPE 3 1049113 2008 0 0 0 0 0
Long Pond (Dalvay) IPE 2 1048842 1993 0 0 0
Brackley IPE 8 1049101 1983-1986
Tignish IPE 9 1048839 1983-1986 0 0

Tableau 1. - Suite
Nom de l’occurrence Province No du COSEPACb No du CDPNQ ou du CDCCA Dernière observation 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Baie-du-Havre-aux-Basques QC 1,2,3 4135/
14761/
15762
2010 1 500 500 603 400 506 000
Cap de l’Hôpital QC 8 14759 2010 1 500 266 200 S.O.
Le Barachois QC 7 4143 2010 100 000 1 000 10 000 >6 500
Bassin-aux-Huîtres QC 10-11-12 4142 2009 > 1000 55 000 100-500 >2000
Baie de la Grosse Île QC 16 14760 2007 10 000– 100 000 0 S.O.
Baie Clarke QC 15 4139 2005 1 000 1 000 0
Pointe-de-l’Est QC 14 4138 2007 3 000 10
Anse-aux-Étangs QC 5 4137 2001 0
Old Harry QC 13 4140 2001 0
Étang du Nord QC 4 4136 1912
Lac aux Canards QC 6 4144 1995
Grande-Entrée QC 9 4141 1985
Windsors Malbaie NB 2 1048834/
1048835
2006 300 15 40
Tracadie – Val Comeau NB 3 1048837 2005 0 1 500
Kouchibouguac – Lac-à-Exilda NB 5 1048836 2000 0 0 0 0 0 0
Kouchibouguac – Barachois NB 6 174551 2004 1 0 0 0 0 0
Kouchibouguac – Cape Saint-Louis Warf NB 4 1048849 1977 0
Île Miscou– Phare et plage du milieu NB 1 1048832 1984
Blooming Point c * IPE 4,5,6,7 1048845/ 1048846/ 1048847/
1048848
2009 31 000-75 000 1000-1500 3 000 482 0 128 d
Covehead Pond (Cape Stanhope) IPE 1 1049102 2005 15 0 0 0 0 0
Campbell’s Pond IPE 3 1049113 2008 0 0 0 0 18 0
Long Pond (Dalvay) IPE 2 1048842 1993 0
Brackley IPE 8 1049101 1983-1986
Tignish IPE 9 1048839 1983-1986

Les occurrences dont le nom est écrit en caractères gras sont prioritaires dans les objectifs en matière de population et de répartition. Celles dont le nom est suivi d’un astérisque ont été ciblées pour la réintroduction.
a Données compilées d’après celles du CDPNQ, du CDCCA et du COSEPAC (2004) combinées aux connaissances des experts (voir les détails à la section 3.2).
b Numéros attribués dans le rapport du COSEPAC (2004)
c L’occurrence de Blooming Point regroupe les cinq suivantes : Dune Slack, East Marsh 1, East Marsh 2, Western Wetland et Grand Tracadie
d En 2008, des plantes ont été réintroduites à East Marsh (1 et 2) et à Dune Slack. En 2009, 128 individus ont été observés aux sites où les plantes avaient été réintroduites à East Marsh (1 et 2). En juin 2009, 413 individus ont été dénombrés autour des plantes transplantées à Dune Slack (D. Mazerolle, comm. pers.), mais en septembre, Atkinson n’en a vu aucun (2010).

L’aster du golfe Saint-Laurent est une plante pionnière des habitats de la zone littorale qui pousse sur les substrats humides à dominance sableuse atteints par les marées hautes d’équinoxe et les vagues de tempête, sur les plages abritées et dans les zones à végétation clairsemée des hauts marais salés. (Gagnon et al., 1995a,b). En raison du caractère dynamique des habitats de la zone littorale et du potentiel de dispersion de cette espèce, l’effectif et la zone d’occupation peuvent varier fortement d’une année à l’autre.

L’habitat de l’aster du golfe Saint-Laurent se trouve près du niveau de la mer, en terrain découvert, à faible pente (Gilbert et al., 1999), bien exposé à la lumière (Reynolds et al., 2001; Houle et al., 2002). Cette espèce occupe une étroite bande parallèle à la ligne de rivage, limitée d’un côté par la salinité de l’eau, les vents, les vagues et les dépôts de débris et de varech et de l’autre, par la compétition avec d’autres espèces moins tolérantes à ces conditions (Couillard et Jolicoeur, 2008). La granulométrie du substrat ne semble pas avoir beaucoup d’importance, car cet aster pousse sur le sable fin ou grossier de même que sur le gravier et l’argile (Houle, 1988). Le pH moyen du substrat varie de 5,5 à 6,9 (COSEPAC, 2004).

L’hydrologie et l’humidité sont également importantes. Par exemple, la disponibilité de l’eau pendant la période de différenciation des bourgeons semble cruciale, tandis que la sécheresse cause des échecs de reproduction, rendant les populations potentiellement vulnérables à l’extinction locale (Houle et Belleau, 2000).

La salinité du substrat constitue également un facteur limitatif au point de vue de la répartition de l’aster du golfe Saint-Laurent (Reynolds et Houle, 2002). La germination des graines est inhibée à une salinité supérieure à 20 g sel/L (Houle et al., 2001 et 2002 ; Reynolds et al., 2001). La salinité du substrat a également un effet négatif prononcé sur l’émergence des plantules. Des salinités d’à peine 1 ‰ réduisent l’émergence du tiers. La croissance des plantes est considérablement réduite à des salinités de 10 à 40 ‰. Cependant, le nombre d’inflorescences par plante ne semble pas être affecté par la salinité. Durant les stades suivant l’émergence et l’établissement, l’aster du golfe Saint-Laurent a donc une très grande tolérance à de fortes salinités (COSEPAC, 2004).

Boudreau et Houle (1998) et Houle et al. (2002) ont démontré que la compétition interspécifique joue un rôle non négligeable dans la dynamique des populations d’aster du golfe Saint-Laurent. Lorsque la compétition est éliminée, l’aster devient plus abondant, en particulier dans la partie supérieure du gradient topographique, où les conditions abiotiques sont moins limitatives (par ex. salinité plus faible et exposition réduite aux vagues et aux accumulations de débris de zostère et de sable). De même, le succès global de reproduction des plantes (nombre de fruits produits) augmente en l’absence de compétition interspécifique. La compétition liée à la succession végétale naturelle pourrait avoir comme conséquence une diminution de la qualité de l’habitat de l’aster du golfe Saint-Laurent en causant une augmentation du couvert végétal et une réduction de lumière disponible pour l’espèce (Houle et al., 2002 ; Houle et Valéry, 2003).

Tableau 2. Évaluation des menaces
Menace Niveau de pré- occu- pa- tion1 Étendue Situation chrono- logique Fréquence Gravité2 Certitude causale3
Destruction ou dégradation de l’habitat
Gestion des terres Élevé Généralisée Historique/ prévue4 Unique Élevée Medium
Climat et catastrophes naturelles
Augmentation de l’érosion en raison des changements climatiques (élévation du niveau de la mer) Élevé Généralisée Actuelle Continue Medium Élevée
Modifications de la dynamique écologique ou des processus naturels
Modification artificielle des processus hydrologiques Moyen Localisée Historique /
prévue
Unique Medium Medium
Perturbation ou persécution
Activités récréatives Moyen Généralisée Actuelle Saisonnière Medium Élevée
Espèces ou génome d’espèces exotiques, envahissantes ou introduites
Compétition interspécifique Moyen Généralisée Actuelle Continue Inconnue Medium

1 Niveau de préoccupation : signifie que la gestion de la menace représente une préoccupation (élevée, moyenne ou faible) pour le rétablissement de l’espèce, conforme aux objectifs en matière de population et de répartition. Ce critère tient compte de l’évaluation de toute l’information figurant dans le tableau.

2 Gravité : indique l’effet à l’échelle de la population (Élevée : très grand effet à l’échelle de la population, modérée, faible, inconnue).

3 Certitude causale : indique le degré de preuve connu de la menace (Élevée : la preuve disponible établit un lien fort entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; Moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, p. ex., une opinion d’expert; Faible : la menace est présumée ou plausible).

4 Chaque critère d’évaluation des menaces est évalué au niveau de chaque occurrence et pour l’ensemble de l’aire de répartition. Lorsque deux qualificatifs sont présents dans une case, cela indique que la menace identifiée n’a pas le même impact pour chaque qualificatif (Échelle de l’occurrence / Ensemble de l’aire de répartition).

Les menaces connues sont énumérées ci-après par ordre décroissant de niveau de préoccupation.

Gestion des terres

Les perturbations anthropiques liées à la gestion des terres, comme la construction d’habitations, de routes, de jetées, de promenades ou de sentiers sur la plage et les opérations de remblayage et de dragage peuvent modifier et même complètement détruire l’habitat de l’espèce. Elles sembleraient avoir eu des incidences sur plusieurs occurrences dans le passé. À l’Île-du-Prince-Édouard, la population de Brackley a disparu par suite du remblayage du milieu humide (COSEWIC, 2004).

Augmentation de l’érosion en raison des changements climatiques (élévation du niveau de la mer)

L’action des vagues et les tempêtes sont des facteurs naturels de la dynamique de l’habitat colonisé par l’aster du golfe Saint-Laurent et influent de manière à la fois favorable et défavorable sur la présence de cette espèce. Les grandes tempêtes et les marées hautes extrêmes entraînent directement la disparition de l’habitat en causant l’inondation du terrain, l’augmentation de l’érosion et une accumulation plus importante de sable et de débris de zostère (Zostera marina) et de varech, ce qui inhibe la croissance de l’aster du golfe Saint-Laurent. Par exemple, deux populations du parc national de Kouchibouguac (Nouveau-Brunswick) n’ont plus été observées depuis une tempête survenue en 2000 (COSEPAC, 2004). Les changements climatiques pourraient accentuer ce processus en entraînant l’élévation du niveau de la mer et l’augmentation des tempêtes. À en juger par la forte érosion et l’élévation du niveau des lagunes observées aux Îles-de-la-Madeleine, ces changements sont déjà survenus (Couillard et Jolicoeur, 2008).

Modification artificielle des processus hydrologiques

La modification artificielle du niveau ou de la circulation des eaux salées (ouverture ou fermeture permanente d’une lagune, etc.) pourrait nuire à la viabilité des occurrences d’aster du golfe Saint-Laurent en changeant le cycle de perturbation nécessaire au maintien de son habitat. Cette situation s’est produite, par exemple, au Bassin-aux-Huîtres, aux Îles-de-la-Madeleine, lorsque le déplacement de l’ouverture du bassin y a changé la circulation (COSEPAC, 2004).

Activités récréatives

La circulation des véhicules tout terrain (VTT) dans l’habitat de l’aster du golfe Saint-Laurent entraîne directement la destruction d’individus. Des traces de VTT ont été observées dans plusieurs occurrences au Québec, notamment dans celles du Barachois, de la baie de la Grosse Île, de la Baie Clarke, de la Pointe-de-l’Est et du Bassin-aux-Huîtres (Couillard et Jolicoeur, 2008). Cette menace semble également causer des problèmes au parc national de Kouchibouguac au Nouveau-Brunswick (Dietz et Chiasson, 2001). La circulation de VTT pourrait toutefois avoir un effet favorable temporaire en mettant à nu le substrat, créant ainsi un habitat favorable à la germination des graines. L’aster du golfe Saint-Laurent a d’ailleurs été observé de façon occasionnelle dans des ornières de VTT au Québec (COSEPAC, 2004). Cependant, à long terme, les communautés végétales changent dans les milieux ainsi perturbés, ce qui pourrait nuire à l’aster en élevant le niveau de compétition (Couillard et Jolicoeur, 2008). De plus, la circulation de VTT cause la compaction du sol et la fragilisation des dunes qui abritent l’espèce.

Le piétinement relié aux activités récréatives, à la chasse et à la pêche peut aussi détruire des individus. Dans son plan de conservation des occurrences du Québec, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec a identifié cette activité comme une menace pour les occurrences de Baie-du-Havre-aux-Basques, du cap de l’Hôpital, du Bassin-aux-Huîtres et du Barachois (Couillard et Jolicoeur, 2008).

Compétition interspécifique

Des recherches ont démontré que la compétition interspécifique limite la distribution de l’aster du golfe Saint-Laurent (Houle et al., 2002; Houle et Valéry, 2003). La cotule pied-de-corbeau (Cotula coronopifolia), une espèce exotique potentiellement envahissante, et l’aster à rayons courts, un proche parent de l’aster du golfe Saint-Laurent, sont particulièrement préoccupants à cet égard (MRNNB, 2007). La compétition engendrée par ces espèces pourrait avoir comme conséquence la diminution de la qualité de l’habitat de l’aster du golfe Saint-Laurent en causant l’augmentation du couvert végétal et la réduction de la lumière disponible. La cotule pied-de-corbeau est présente dans les occurrences d’aster du golfe Saint-Laurent aux Îles-de-la-Madeleine (Couillard et Jolicoeur, 2008) et l’aster à rayons courts a été observé dans des habitats côtiers au Nouveau-Brunswick (MRNNB, 2007) et à l’Île-du–Prince-Édouard (C. Lacroix, comm. pers.).

Les objectifs en matière de population et de répartition pour l’aster du golfe Saint-Laurent sont de maintenir et, si possible, d’augmenter le nombre d’individus et la zone d’occupation à chacune des 16 occurrences déterminées comme cibles prioritaires, incluant neuf occurrences au Québec, quatre au Nouveau-Brunswick et trois à l’Île-du-Prince-Édouard. Comme l’effectif et la zone d’occupation de cette espèce peuvent subir d’importantes fluctuations en une courte période de temps selon la fréquence et l’ampleur des perturbations naturelles, les objectifs doivent être établis en fonction d’une période de temps dépassant la longévité présumée du réservoir de semences (≥ 10 ans).

Les cibles prioritaires ont été établies d’après les critères énoncés ci-après :

Le critère 2 n’a été appliqué qu’à l’occurrence de Blooming Point, au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, parce que l’Agence Parcs Canada souhaitait la poursuite de la mise en œuvre de cette mesure. Selon Atkinson (2010), l’habitat propice à la réintroduction de l’espèce pourrait être limité dans les trois autres occurrences du parc (Covehead Pond, Long Pond et Campbell Pond); toutefois, des tempêtes fréquentes et d’autres facteurs environnementaux pourraient modifier les principales caractéristiques de l’habitat de façon que les sites propices à la réintroduction changent. Dans le plan de rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent du Québec, on indique qu’il y a lieu d’étudier la dynamique des populations de cette espèce avant de définir des cibles concernant sa réintroduction dans certaines des occurrences, et le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick estime que la translocation serait prématurée vu les résultats des essais en cours à l’Île-du-Prince-Édouard et la disponibilité de l’habitat à long terme.

Aucun individu n’avait été signalé ces dix dernières années dans les huit occurrences qui n’ont pas été choisies comme cibles prioritaires. Selon l’évolution des tendances démographiques de l’espèce et des facteurs environnementaux qui peuvent influer sur les caractéristiques de l’habitat, certaines de ces occurrences pourraient devenir des cibles prioritaires. Les objectifs en matière de population et de répartition pourront être modifiés en conséquence lorsque le programme de rétablissement sera modifié ou revu.

Protection

Au Québec, trois des localités (regroupant cinq occurrences) ont été désignées habitat floristique en application de l’article 17 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables : ce sont les localités de Baie-du-Havre-aux-Basques, de Barachois-de-Fatima et de Bassin-aux-Huîtres. Trois autres occurrences se trouvent dans le refuge faunique de la Pointe-de-l’Est et sont protégées en application de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (L.R.Q., ch. C-61.1). La circulation de VTT est interdite sur les plages, sur les cordons littoraux, dans les marais et dans les marécages du golfe du Saint-Laurent ainsi que dans les dunes des Îles-de-la-Madeleine et n’est permise que dans les sentiers aménagés conformément à la Loi sur la qualité de l’environnement (Règlement sur la circulation de véhicules motorisés dans certains milieux fragiles) (ch. Q-2, r. 9).

Au Nouveau-Brunswick, trois occurrences ont été signalées dans le parc national de Kouchibouguac. À l’Île-du-Prince-Édouard, cinq des six occurrences se trouvent dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. Ces occurrences sont protégées en application du paragraphe 6.1 de la Loi sur les parcs nationaux du Canada (L.C. 2000, ch. 32) et de la Endangered Species Act de la province.

Intendance

Au Québec, des activités de suivi des populations, de sensibilisation à la protection de l’habitat à l’intention des résidents, des visiteurs et des groupes scolaires ainsi que des démarches pour établir des ententes de conservation sont réalisées par des organismes de conservation (Attention FragÎles, Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine et Comité de développement touristique de l’Est des Îles).

Au Nouveau-Brunswick, des programmes d’intendance ont aussi été mis sur pied par l’Éco-centre Irving - la Dune de Bouctouche et le Projet Siffleur de Nature NB. En 2005, l’Éco-centre Irving - la Dune de Bouctouche a organisé une rencontre pour permettre aux chercheurs, aux représentants des gouvernements et aux particuliers intéressés d’échanger sur le travail de conservation mené pour l’aster du golfe Saint-Laurent et d’autres espèces en péril..

Recherche et suivi

Depuis plusieurs années, les laboratoires de Christian Lacroix à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, de Gilles Houle (maintenant à la retraite) à l’Université Laval, et de Liette Vasseur à l’Université Laurentienne, effectuent de la recherche sur différents aspects de la biologie et de l’écologie de l’aster du golfe Saint-Laurent. Entre autres, ces travaux ont apporté des renseignements importants sur diverses questions, notamment sur l’étendue et la viabilité du réservoir de semences (Kemp et Lacroix, 2004), le potentiel de germination et la morphologie des graines (Stewart et Lacroix, 2001), les effets de différentes variables environnementales sur le développement (Reynolds et al., 2001; Houle et Valéry, 2003) et l’effet de la salinité sur la répartition (Reynolds et Houle, 2002). Au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, la transplantation de semis produits en serre a donné de bons résultats (Atkinson, 2010). La province prévoit aussi surveiller l’occurrence historique de Tignish (R. Curley, comm. pers.).

Le Québec et le Nouveau-Brunswick ont élaboré des protocoles de suivi et ont convenu d’une approche commune à la rencontre de l’Éco-centre Irving, en 2005.

Au Nouveau-Brunswick, deux organismes locaux ont été impliqués jusqu’à présent dans des programmes d’intendance, de recherche d’habitat potentiel et de nouvelles occurrences : l’Éco-centre Irving - la Dune de Bouctouche et le Projet Siffleur de Nature NB (MRNNB, 2007). Des graines ont été récoltées dans deux occurrences et sont conservées à l’Université Acadia (Nouvelle-Écosse) ainsi qu’à la pépinière expérimentale Irving (Sussex, Nouveau-Brunswick) en vue de travaux de restauration (MRNNB, 2007).

Tableau 3. Planification du rétablissement
Menace ou facteur limitatif Priorité Stratégie générale de rétablissement Description générale des approches de recherche et de gestion
Gestion des terres, modification artificielle des processus hydrologiques, activités récréatives Élevée Protection de l’habitat, intendance et gestion – Élaborer et mettre en œuvre des projets d’intendance stratégiques et ciblés
– Évaluer les outils juridiques pour la conservation des occurrences qui ne sont pas actuellement protégées
– Sensibiliser les propriétaires fonciers et les visiteurs sur l’espèce et son habitat
– Évaluer les conséquences environnementales et pratiquer une gestion adaptativ
Gestion des terres, modification artificielle des processus hydrologiques, augmentation de l’érosion en raison des changements climatiques (élévation du niveau de la mer), activités récréatives Élevée Mise en œuvre de projets de recherche et de suivi concernant le changement du milieu et la disparition de l’habitat dans les occurrences connues – Revoir les protocoles de suivi actuels et mettre au point une méthodologie de dénombrement uniforme
– Élaborer un plan de recherche par ordre de priorité pour l’étude des causes du déclin démographique
– Déterminer les effets relatifs des menaces et surveiller leurs effets cumulatifs sur la dynamique des populations
– Surveiller les occurrences où aucun individu n’a été trouvé depuis plus de 10 ans
– Établir clairement le nombre d’individus et la position des occurrences signalées par les centres de données sur la conservations
Lacunes des connaissances
Lacunes des connaissances
Moyenne
Moyenne
Détermination de la zone où l’habitat est propice dans les occurrences prioritaires
Élaboration de programmes de multiplication et de réintroduction
– Cartographier la zone où l’habitat est propice autour des points d’observation dans toutes les occurrences prioritaires
– Confirmer et, au besoin, préciser les données relatives à la zone de 300 m autour des points d’observation considérée comme habitat essentiel
– Produire un plan de réintroduction et de multiplication prévoyant notamment la récolte de graines dans toutes les occurrences existantes et établir une banque de semences ex situ qui pourra fournir le matériel de réintroduction au besoin
– Confirmer que des parties des réservoirs de semences peuvent demeurer viables plus de 10 ans et réévaluer l’habitat essentiel en conséquence
– Valider la qualité de l’habitat dans les sites de réintroduction

L’aster du golfe Saint-Laurent se voit habituellement dans les milieux qui restent relativement humides durant toute la saison de croissance. Elle pousse généralement dans des sites abrités où elle n’est pas exposée à la pleine force des vents du large et des vagues, à des élévations juste au-dessus du niveau moyen de la marée haute, où le terrain n’est inondé qu’en cas de marée haute extrême ou de tempête.

Comme la compétition interspécifique a un important effet limitatif sur l’établissement et la croissance de l’aster du golfe Saint-Laurent, cette espèce colonise généralement les substrats relativement nus, où la végétation concurrente est clairsemée ou inexistante. En fait, elle pousse habituellement dans les espaces dénudés entre la végétation, dans des microsites dégagés par l’activité animale, les perturbations occasionnées par les tempêtes ou les dépôts de varech.

Trois types de milieux présentent les attributs biophysiques de l’habitat essentiel décrits ci-dessus :

L’habitat essentiel de l’aster du golfe Saint-Laurent est désigné dans le présent programme de rétablissement comme étant l’étendue d’habitat propice se trouvant dans un rayon de 300 m de chaque point d’observation relevé de 1999 à 2009 dans les 16 occurrences prioritaires. Lorsque les rayons de 300 m entourant des points d’observation adjacents se recoupent, ils sont fusionnés en une seule zone continue contenant de l’habitat propice.

Le rayon de 300 m a été déterminé d’après les résultats de travaux portant sur les effets de lisière des activités d’occupation des sols susceptibles d’influer sur les ressources disponibles et sur la croissance démographique de nombreuses espèces végétales (voir Henderson, 2010). À la lumière des résultats de ces études, et vu la variabilité annuelle de la zone occupée par l’espèce et le nombre d’individus dans chaque occurrence, il est justifié, conformément au principe de précaution, de définir l’habitat essentiel comme une zone d’un rayon de 300 m autour chaque point d’observation. Au besoin, des travaux pourraient être réalisés pour préciser cette distance dans le cas de l’aster du golfe Saint-Laurent (voir le tableau 3).

Les points d’observation ont été relevés durant le travail de terrain effectué entre 1999 et 2009, lorsque les coordonnées GPS de chaque individu ou groupe d’individus ont été consignées (de 1 à plusieurs milliers). Dans les 16 occurrences prioritaires, 107 points d’observation ont été relevés, soit 91 au Québec, six au Nouveau-Brunswick et 10 à l’Île-du-Prince-Édouard (annexe A).

L’habitat essentiel de l’aster du golfe Saint-Laurent peut être détruit par trois principaux mécanismes résultant d’activités anthropiques :

Conversion d’habitat (perte directe). La construction d’habitations, de routes ou de toute autre infrastructure ainsi que le dragage et le remblayage des milieux humides côtiers entraînent directement la perte d’habitat.

Modification des niveaux ou de la circulation d’eau saline. Le remblayage, le déplacement ou la fermeture des embouchures des lagunes influent sur la circulation de l’eau et peuvent modifier le niveau ou la salinité de l’eau, des caractéristiques déterminantes de la niche écologique de l’aster du golfe Saint-Laurent. Ces activités peuvent aussi influer sur le degré d’exposition des occurrences aux perturbations (vagues, tempêtes, dépôt de débris ou de varech) qui jouent un rôle essentiel en limitant la compétition interspécifique, mais qui peuvent détruire les occurrences très exposées.

Perturbation du substrat/perte des structures protectrices. Le piétinement et le passage de VTT entraînent la perte du couvert végétal, la fragilisation, et à plus long terme l’érosion des dunes, réduisant ainsi la protection que les dunes offrent contre les vagues et le vent. Le piétinement et la circulation des VTT peuvent, dans une certaine mesure, favoriser l’établissement de l’aster en exposant le substrat et en éliminant la végétation concurrente, mais, en général, ces activités sont d’une telle intensité qu’elles ont plutôt les effets défavorables décrits ci-dessus.

Ces exemples ne représentent pas une liste exhaustive des activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel de l’aster du golfe Saint-Laurent.

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous sont un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Le succès du présent programme de rétablissement sera évalué tous les cinq ans, d’après les indicateurs suivants :

Un ou plusieurs plans d’action seront élaborés pour l’aster du golfe Saint-Laurent au plus tard cinq ans après la publication du présent programme dans le Registre public des espèces en péril.

Atkinson, K.-L. 2010. Initiating recovery strategies for the Gulf of Saint Lawrence Aster (Symphyotrichum laurentianum) on Prince Edward Island and assessment of its reproductive abilities, mémoire de maîtrise, University of Prince Edward Island.

Boudreau, S., et G. Houle. 1998. Écologie de l’aster du Saint-Laurent (Aster laurentianus Fernald) aux Îles de la Madeleine, Québec, gouvernement du Québec, ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction de la conservation et du patrimoine écologique, Québec, 20 p.

Brumbt, C.P. 2001. Évaluation de l’importance de la compétition interspécifique pour la lumière sur la répartition locale et sur la performance de l’aster du Saint-Laurent (Aster laurentianus Fernald) aux Îles-de-la-Madeleine, Québec, mémoire de maîtrise, Université Laval, Québec.

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Couillard, L. et G. Jolicoeur. 2008. Plan de conservation de l’aster du Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum) : Espèce menacée au Québec, Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Direction du patrimoine écologique et des parcs, Québec, 16 p.

Dietz, S. et R. Chiasson. 2001. Gulf of St. Lawrence Aster (Symphyotrichum laurentianum) management and monitoring plan, parc national de Kouchibouguac, mars 2001, Projet Siffleur, 27 p.

Gagnon, J., G. Lavoie, G. Jolicoeur et F. Boudreau. 1995a. Les plantes susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables de l’Île-de-l’Est, Îles-de-la-Madeleine, gouvernement du Québec, ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction de la conservation et du patrimoine écologique, Québec, 33 p.

Gagnon, J., G. Lavoie, G. Jolicoeur et F. Boudreau. 1995b. Les plantes susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables de la lagune du Havre-aux-Basques, Îles-de-la-Madeleine, gouvernement du Québec, ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction de la conservation et du patrimoine écologique, Québec, 25 p.

Gilbert, H., J. Labrecque et J. Gagnon. 1999. La situation de l’aster du Saint-Laurent (Aster laurentianus, syn. : Symphyotrichum laurentianum) au Canada, gouvernement du Québec, ministère de l’Environnement, Direction de la conservation et du patrimoine écologique, Québec, 34 p.

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Nom de l’occurrence Province No du CDPNQ ou du CDCCA Point d’observation Latitude Longitude Période de relevé Superficie (ha) Régime
foncier
Cap de l’hôpital QC 14759 1 47,418000 −61,898900 1999-2007 44,4 Autre que fédéral
2 47,418000 −61,896200
3 47,418100 −61,899400
4 47,418300 −61,898900
5 47,418500 −61,896900
6 47,418500 −61,896800
Baie de la Grosse Île QC 14760 1 47,621100 −61,543300 2001-2007 80,7 Autre que fédéral
2 47,622700 −61,540100
3 47,623433 −61,540300
4 47,623600 −61,540400
5 47,623800 −61,540600
6 47,624900 −61,525600
Baie du Havre aux Basques QC 4135 1 47,265600 −61,976500 1999-2007 704,5 Autre que fédéral (une partie est un habitat floristique provincial)
2 47,266000 −61,976100
3 47,266200 −61,978200
4 47,266667 −61,979167
5 47,266900 −61,978200
6 47,269520 −61,982460
7 47,272800 −61,985440
8 47,276600 −61,985900
9 47,276900 −61,985900
10 47,278000 −61,979300
11 47,278200 −61,973600
12 47,278420 −61,985460
13 47,256300 −61,941500
14 47,256300 −61,940500
15 47,257200 −61,943200
16 47,271150 −61,927480
17 47,276660 −61,931660
18 47,278300 −61,931890
19 47,280220 −61,931010
20 47,294990 −61,937860
21 47,298670 −61,937720
22 47,304560 −61,938320
23 47,306000 −61,965500
24 47,307200 −61,964700
25 47,308500 −61,964100
26 47,308900 −61,963000
27 47,309510 −61,939960
28 47,310100 −61,962200
29 47,311700 −61,962100
30 47,312420 −61,940110
31 47,312800 −61,961600
32 47,312940 −61,952360
33 47,314500 −61,960000
34 47,316100 −61,960500
35 47,316140 −61,960450
36 47,317100 −61,959300
37 47,318940 −61,946860
38 47,319520 −61,941300
39 47,320280 −61,951760
40 47,323490 −61,955670
41 47,324300 −61,957700
42 47,325600 −61,956700
43 47,338800 −61,949500
Anse aux Étangs QC 4137 1 47,344000 −61,925900 1999-2004 28,1 Autre que fédéral
Pointe de l’Est QC 4138 1 47,619960 −61,391030 1999-2007 56,3 Autre que fédéral (réserve faunique provinciale)/ fédéral (réserve faunique nationale)
2 47,627640 −61,407700
Baie Clarke QC 4139 1 47,622600 −61,472800 1999-2007 34,2 Autre que fédéral
2 47,622900 −61,473100
3 47,622900 −61,472500
4 47,623200 −61,472200
Bassin aux Huîtres QC 4142 1 47,543500 −61,531100 1999-2007 141,7 Autre que fédéral (habitat floristique provincial)
2 47,543500 −61,530800
3 47,543900 −61,531800
4 47,544300 −61,532400
5 47,552300 −61,527100
6 47,552700 −61,526700
7 47,555400 −61,516600
8 47,555900 −61,515700
9 47,556000 −61,515800
10 47,556100 −61,515700
11 47,558700 −61,504400
12 47,558900 −61,504400
13 47,559000 −61,505100
14 47,559200 −61,505400
15 47,559458 −61,504681
16 47,559500 −61,505900
17 47,559500 −61,505800
18 47,559500 −61,504700
Old Harry QC 4140 1 47,573658 −61,475654 1999-2001 58,2 Autre que fédéral
2 47,576950 −61,473750
3 47,578200 −61,473480
Le Barachois QC 4143 1 47,419563 −61,865946 1999-2007 81,1 Autre que fédéral (habitat floristique provincial)
2 47,419600 −61,865900
3 47,419700 −61,866200
4 47,422700 −61,861500
5 47,424000 −61,866900
6 47,424000 −61,865000
7 47,424200 −61,867500
8 48,014095 −64,501490
Windsors Malbaie NB 1048834/1048835 1 47,948932 −64,471084 2002-2008 56,4 Autre que fédéral
2 47,959336 −64,473895
Kouchibouguac –Lac-à-Exilda NB 1048836 1 46,927920 −64,883707 2000-2006 32,9 Fédéral (parc national)
2 46,928620 −64,883513
Kouchibouguac-Barachois NB 174551 1 46,899576 −64,899011 2000-2010 28,2 Fédéral (parc national)
Tracadie-Val Comeau NB 1048837 1 47,441986 −64,886610 1999-2008 28,2 Autre que fédéral
Blooming Point PEI 1048845/1048846/
1048847/1048848
1 46,413533 −63,022305 1999-2009 109,3 Fédéral (parc national)
2 46,414199 −62,997456
3 46,414997 −62,979721
4 46,415034 −62,975116
5 46,415713 −62,980064
Campbell’s Pond PEI 1049113 1 46,409186 −63,055647 1999-2009 64,9 Fédéral (parc national)
2 46,412991 −63,059011
3 46,413113 −63,061439
Covehead Pond PEI 1049102 1 46,430365 −63,152076 2000-2009 31,9 Fédéral (parc national)
2 46,430463 −63,152897

Figure A-1. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence du cap de l’Hôpital au Québec.

La figure A1 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée au cap de l'Hôpital, au Québec.

Figure A-2. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de baie de la Grosse Île au Québec.

La figure A2 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à la baie de la Grosse Île, au Québec.

Figure A-3. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Baie-du-Havre-aux-Basques au Québec.

La figure A3 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à la baie du Havre aux Basques, au Québec.

Figure A-4. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de l’Anse-aux-Étangs au Québec.

La figure A4 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à l'anse aux Étangs, au Québec.

Figure A-5. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de la Pointe-de-l’Est au Québec.

La figure A5 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à la pointe de l'Est, au Québec.

Figure A-6. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de la baie Clarke au Québec.

La figure A6 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à la baie Clarke, au Québec.

Figure A-7. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence du Bassin-aux-Huîtres au Québec.

La figure A7 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée au bassin aux Huîtres, au Québec.

Figure A-8. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Old Harry au Québec.

La figure A8 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Old Harry, au Québec.

Figure A-9. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence du Barachois au Québec.

La figure A9 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Le Barachois, au Québec.

Figure A-10. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Windsors Malbaie au Nouveau-Brunswick.

La figure A10 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Windsors/Malbaie, au Nouveau-Brunswick.

Figure A-11. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Kouchibouguac – Lac-à-Exilda au Nouveau-Brunswick.

La figure A11 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Kouchibouguac/Lac-à-Exilda, au Nouveau-Brunswick.

Figure A-12. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Kouchibouguac – Barachois au Nouveau-Brunswick.

La figure A12 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Kouchibouguac/Barachois, au Nouveau-Brunswick.

Figure A-13. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Tracadie – Val Comeau au Nouveau-Brunswick.

La figure A13 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Tracadie/Val Comeau, au Nouveau-Brunswick.

Figure A-14. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Blooming Point à l’Île-du-Prince-Édouard.

La figure A14 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Blooming Point, à l'Île-du-Prince-Édouard.

Figure A-15. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Campbell’s Pond à l’Île-du-Prince-Édouard.

La figure A15 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Campbell's Pond, à l'Île-du-Prince-Édouard.

Figure A-16. Position de la zone où se trouve l’habitat essentiel de l’occurrence de Covehead Pond à l’Île-du-Prince-Édouard.

La figure A16 est une carte illustrant l'emplacement de la zone comprenant l'habitat essentiel de l'occurrence observée à Covehead Pond, à l'Île-du-Prince-Édouard.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que certains programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le présent programme de rétablissement bénéficiera assurément à l’environnement en favorisant le rétablissement de l’aster du golfe Saint-Laurent. Le risque que le présent programme de rétablissement ait des effets néfastes imprévus pour d’autres espèces a été évalué. D’après l’EES, il est certain que ce programme bénéficiera à l’environnement et n’aura aucun effet nuisible important, car les approches de rétablissement recommandées font essentiellement appel à des activités à faible impact comme le suivi de l’espèce et la sensibilisation du public.

Les activités de rétablissement proposées dans le présent document devraient avoir des effets positifs sur les espèces non visées, les communautés naturelles ou les processus écologiques. D’autres espèces floristiques rares sont souvent associées à l’aster du golfe Saint-Laurent, notamment le lomatogone rotacé (Lomatogonium rotatum : rare au Nouveau-Brunswick selon Hinds, 1983), la patience fausse-persicaire (Rumex persicarioides : rare au Nouveau-Brunswick selon Hinds, 1983), le bident différent (Bidens heterodoxa : susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec, selon Labrecque et Lavoie, 2002) et le troscart de Gaspésie (Triglochin gaspensis : susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec, selon Labrecque et Lavoie, 2002) (COSEPAC, 2004). Ces autres espèces rares pourraient donc bénéficier d’une protection accrue de leur habitat.


1 Superficie terrestre ou aquatique abritant ou ayant déjà abrité une espèce ou une communauté naturelle (NatureServe, 2002).

2 Chaque point d’observation représente un ou plusieurs des individus présents dans l’occurrence.

3 Halophyte : qualifie une espèce des habitats salés.

4 Lancéolé : en forme de lance

5 Mucroné : se terminant abruptement par une pointe courte et raide appelée mucron.

6 Involucre : ensemble de bractées imbriquées à la base d’une inflorescence.

7 Bractées foliacées : involucre dans lequel s’insère le capitule d’une plante à fleurs composées

8 Pappus : petite aigrette surmontant les graines de certaines espèces de plantes et facilitant leur dispersion par le vent.

9 Cette période de 10 ans a été retenue par l’équipe de rétablissement, au début de la préparation du programme de rétablissement.

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