Silène de Scouler (Silene scouleri ssp. grandis) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 11

Résumé du rapport de situation

La situation du grand silène de Scouler au Canada est précaire pour plusieurs raisons :

  1. La zone d’occurrence du taxon est d’environ 0,6 km², ce qui est très restreint, et sa zone d’occupation est d’environ 1,58 hectare (0,0158 km²). En outre, l’effectif est très fragmenté, et il ne reste que deux populations, les stations des îles Trial et Little Trial formant deux sous-populations. L’habitat du grand silène de Scouler ne cesse de se rétrécir et de se dégrader en conséquence de l’empiètement d’arbustes et de graminées exotiques. Le taxon est confirmé dans seulement deux localités au Canada.
  2. L’effectif canadien du taxon est inférieur à 350 individus matures.

En outre, la survie des populations actuelles est tributaire de la protection de leur habitat, déjà fragmenté. La présence d’espèces introduites agressives et l’intensification de la circulation piétonne à l’île Trial menacent de plus en plus ce site. Les deux populations risquent d’être exposées à la pollution par les navires, puisqu’une des principales routes maritimes d’Amérique du Nord pour le trafic de pétroliers passe à proximité de la zone d’estran des trois îles.

Les milieux répondant aux exigences du grand silène de Scouler sont extrêmement rares au Canada; ils sont restreints au sud-est de l’île de Vancouver et à de petites îles voisines. La probabilité que de nouvelles populations soient fondées par dispersion naturelle de graines provenant des populations existantes est très faible, à la fois parce que les graines sont dépourvues de structures favorisant leur dispersion et qu’il existe très peu de micromilieux favorables à la germination des graines et à l’établissement des semis.

En Colombie-Britannique, le Silene scouleri ssp. grandis se trouve à la limite nord de son aire, et il est raisonnable de penser que les populations de cette région peuvent posséder des différences génétiques importantes pour la survie à long terme et l’évolution de l’espèce.

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