Ligumie pointue (Ligumia nasuta) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2017

Ligumie pointue

Ligumie pointue
Photo: © par Shawn Staton, Pêches et Océans Canada.

Préoccupante
2017

Table des matières

Liste des figures

  • Figure 1. A) Dessin des caractéristiques externes de la coquille et de la structure interne de la valve gauche de la ligumie pointue.
  • Figure 2. Aire de répartition nord-américaine (zone ombragée) de la ligumie pointue d’après les mentions de la base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs et les données obtenues de NatureServe (2015) et des autorités compétentes.
  • Figure 3. Aire de répartition historique (de 1894 à 2006) et actuelle (de 2007 à 2015) de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes (d’après les données de la base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs). Les aires de répartition historiques sont fondées sur 255 mentions, dont 20 % comprenaient des individus vivants.
  • Figure 4. Aire de répartition actuelle de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes et état des spécimens (vivant, coquille fraîche ou vieille coquille).
  • Figure 5. Distribution de la fréquence des tailles de 209 ligumies pointues vivantes prélevées dans la baie Bass dans les eaux canadiennes du delta de la rivière Sainte-Claire en 2003 et 2004, en comparaison avec les 23 individus prélevés en 2011.
  • Figure 6. Distribution de la fréquence des tailles des ligumies pointues vivantes prélevées dans le marais du ruisseau Cedar (lac Érié) en 2008, dans le ruisseau Lynde (lac Ontario) en 2011, dans les lacs White/Ingelsby en 2015, dans le lac Beaver en 2015, dans le lac Loughborough en 2015 et dans le ruisseau Lyn en 2009.

Liste des tableaux

  • Tableau 1. Sommaire des activités d’échantillonnage actuelles (depuis 2007) visant les unionidés dans l’aire de répartition canadienne de la ligumie pointue (LP). La mention HP fait référence au nombre d’heures-personnes et les chiffres en exposant correspondent au nombre de sites où seules des coquilles vides ont été trouvées.
  • Tableau 2. Estimations de la capture par unité d’effort (CPUE; nombre d’individus vivants par heure-personne [HP] d’effort de recherche), de l’abondance relative (% d’individus vivants par rapport au nombre d’individus vivants de l’ensemble des espèces d’unionidés), de la fréquence de l’occurrence (% de sites où des spécimens vivants ont été décelés), la densité moyenne (individus • m-2 ± erreur-type de la moyenne), de l’indice de zone d’occupation (IZO; km2) et de l’abondance (nbre d’individus) de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes d’après des relevés réalisés de 2007 à 2016, lorsque ceux-ci étaient disponibles. L’ordre de présentation va de l’ouest vers l’est. L’IZO a été calculé à l’aide de la méthode de la grille de 2 km de côté pour les individus vivants ou les coquilles fraîches rapportés au cours de la dernière période d’évaluation (1997-2006) et de la période d’évaluation actuelle (2007-2016) combinées.
  • Tableau 3. Description des menaces et de leur impact sur la ligumie pointue à l’aide d’un calculateur des menaces.

Liste des annexes

  • Annexe I. Calculateur des menaces pour la ligumie pointue (Ligumia nasuta)

Information sur le document

Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur la Ligumie pointue (Ligumia nasuta) au Canada, 2017

Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur la Ligumie pointue

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les sommaires du statut de l’espèce du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages au Canada que l’on croit en péril. On peut citer le présent document de la façon suivante :

COSEPAC. 2017. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la ligumie pointue (Ligumia nasuta) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 46 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC 2007. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la ligumie pointue (Ligumia nasuta) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 40 p.

Note de production :

Le COSEPAC aimerait remercier Julie Vanden Byllaardt, Scott Reid et Todd Morris d’avoir rédigé le présent rapport de situation sur la ligumie pointue. Le présent rapport de situation a été rédigé aux termes d’un contrat conclu avec Environnement et Changement climatique Canada, sous la supervision de Joseph Carney, coprésident du Sous-comité de spécialistes des mollusques du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site Web du COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Eastern Pondmussel Ligumia nasuta in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Ligumie pointue - Photo fournie par Shawn Staton, Pêches et Océans Canada.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation - avril 2017

Nom commun
Ligumie pointue
Nom scientifique
Ligumia nasuta
Statut
Préoccupante
Justification de la désignation
Cette moule d’eau douce de taille moyenne à grande est largement répartie dans le sud de l’Ontario, où elle vit en faible abondance dans des parcelles de milieux humides isolées et des lacs intérieurs. Après des baisses d’effectifs dans le passé, il semble que l’espèce soit disparue des eaux extracôtières des lacs Érié et Sainte-Claire; il y a toutefois une grande sous-population relique dans le delta de la rivière Sainte-Claire. Parmi les menaces liées aux espèces envahissantes qui pèsent sur l’espèce figurent celles présentées par la moule zébrée, la moule quagga et le roseau commun. D’autres menaces sont la pollution causée par les rejets d’eaux usées et les effluents agricoles et industriels. De récents relevés ont permis de trouver de nouvelles sous-populations dans 17 sites qui n’étaient pas connus au moment de l’évaluation précédente; certains de ces sites sont actuellement exempts de moules zébrées et quagga. L’intensification des efforts d’échantillonnage, la réduction apparente du taux de déclin et la découverte de nouvelles sous-populations depuis la dernière évaluation ont contribué au changement de statut de cette espèce, passant de « en voie de disparition » à « préoccupante ».
Répartition
Ontario
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2007. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en avril 2017.

COSEPAC résumé

Ligumie pointue
Ligumia nasuta

Description et importance de l’espèce sauvage

La ligumie pointue (Ligumia nasuta) est une moule de taille moyenne mesurant environ 74 mm de longueur. Sa coquille est allongée et comprimée, et l’extrémité postérieure forme une pointe émoussée. Le périostracum (surface de la coquille) est de noir jaunâtre ou noir verdâtre chez les juvéniles à brun foncé ou noir chez les adultes. De fins rayons verts, concentrés à l’extrémité postérieure de la coquille, sont souvent visibles chez les juvéniles et chez les adultes à coquille pâle. La nacre (couche interne de la coquille) est habituellement blanc argenté ou blanc bleuté chez les individus du bassin des Grands Lacs. L’espèce était autrefois une composante importante de la faune de moules des Grands Lacs et contribuait de manière importante à la fonction des communautés de mulettes dans l’écosystème des Grands Lacs.

Répartition

La ligumie pointue ne vit que dans l’est de l’Amérique du Nord, depuis les Grands Lacs inférieurs vers l’est jusqu’à l’État de New York et au New Hampshire, et vers le sud jusqu’en Caroline du Sud, dans les cours d’eau côtiers. Au Canada, l’espèce est confinée à la région des Grands Lacs inférieurs, en Ontario. On trouve la ligumie pointue dans la plupart des plans d’eau qu’elle occupait autrefois, notamment dans les lacs Sainte-Claire, Érié et Ontario, dans leurs voies interlacustres, et dans le ruisseau Lyn. De plus, l’espèce a été découverte à des endroits qui n’avaient pas été recensés (et non représentés) au cours de la dernière période d’évaluation, en particulier dans les lacs intérieurs de l’est de l’Ontario. Lorsque l’on compare les occurrences historiques et actuelles, on estime une diminution de 18 à 87 % de l’aire de répartition.

Habitat

D’après les données sur l’habitat recueillies aux sites de prélèvement, la ligumie pointue préfère les sédiments composés d’argile, de limon/matière organique et/ou de sable/gravier où les macrophytes sont absents ou présents en faible densité. L’espèce est présente dans les zones protégées des lacs ou dans les zones de cours d’eau où le courant est faible, à des profondeurs allant de 0,3 à 4,5 m.

Biologie

Chez la ligumie pointue, les sexes sont séparés, mais les mâles et les femelles diffèrent légèrement par la forme de leur coquille et sont par conséquent difficiles à distinguer. Les glochidies (larves) de la ligumie pointue sont des parasites obligatoires de poissons. La ligumie pointue est une espèce à période de gravidité longue qui fraye à la fin de l’été, la femelle portant ses glochidies durant tout l’hiver et les libérant au printemps. Les hôtes au Canada comprennent probablement l’épinoche à cinq épines, l’achigan à grande bouche, le crapet-soleil et la perchaude, mais ces données doivent être vérifiées sur le terrain. À l’âge adulte, les moules se nourrissent de bactéries, d’algues et d’autres particules organiques tirées de la colonne d’eau par filtration. Les juvéniles vivent entièrement enfouis dans le substrat, où ils se nourrissent d’aliments similaires obtenus directement du substrat ou de l’eau interstitielle.

Taille et tendances des populations

Avant l’invasion par les dreissenidés, à la fin des années 1980, la ligumie pointue était l’une des espèces de moules d’eau douce les plus communes dans les Grands Lacs inférieurs. Au Canada, l’espèce semble avoir été éliminée des eaux du large dans les lacs Sainte-Claire et Érié en raison des effets de la présence des dreissenidés. Une sous-population relique de ligumies pointues dont la taille est estimée entre 270 000 et 1 200 000 individus occupe actuellement les eaux littorales du delta de la rivière Sainte-Claire. Des sous-populations (de tailles inconnues) existent dans les milieux humides côtiers des lacs Érié et Ontario, dans plusieurs lacs intérieurs de l’est de l’Ontario, de même que dans le ruisseau Lyn, un affluent du Haut-Saint-Laurent.

Menaces et facteurs limitatifs

Les espèces envahissantes et la pollution aquatique constituent les plus importantes menaces pour la ligumie pointue au Canada. Plus de 90 % des mentions historiques de l’espèce proviennent de régions qui sont aujourd’hui infestées par la moule zébrée et la moule quagga (dreissenidés). Les taux d’infestation sont toujours considérés comme étant nuisibles pour les moules d’eau douce, et la ligumie pointue semble y être particulièrement vulnérable. Deux endroits, le lac Fishing et les lacs White/Ingelsby ne montrent aucun signe de la présence de dreissenidés. La majorité des sites occupés par la ligumie pointue se trouvent à proximité de zones urbaines, dont les effluents contiennent des toxines que l’on sait nuisibles pour les moules; ces toxines proviennent notamment des sels de voirie (chlorure), des eaux usées (ammoniac, métaux lourds et produits d’hygiène personnelle), de même que de l’agriculture (phosphore, azote et solides en suspension) et des effluents industriels (arsenic, cuivre et mercure). Les facteurs limitatifs éventuels comprennent les hôtes et les prédateurs (rat musqué et raton laveur).

Résumé technique

Nom scientifique:
Ligumia nasuta
Nom français:
Ligumie pointue
Nom anglais:
Eastern Pondmussel
Répartition au Canada:
Ontario

Information démographique

Information démographique
Sujet Information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population) 6 à 9 ans
(inféré d’après la durée de vie d’autres lampsilinés dont la vie est courte)
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Inconnu
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et ont c) effectivement cessé? a) Non
b) Oui
c) Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Information sur la répartition
Sujet Information
Superficie estimée de la zone d’occurrence. 43 522 km2
Indice de zone d’occupation (IZO).
(Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté).
164 km2 (grille à carrés discontinus de 2 km de côté)
268 km2 (grille à carrés continus de 2 km de côté)
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? 11. a) Non
b) Non
Nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme. (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)
Sans objet. > 10, ce qui est supérieur au seuil.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Déclin observé de 18 % par rapport à la zone d’occurrence historique, mais ce déclin s’est atténué depuis l’évaluation précédente.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Déclin observé de 63 à 87 % par rapport à l’IZO historique (grilles à carrés discontinus et continus respectivement, mais ce déclin s’est atténué depuis l’évaluation précédente).
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme. ?
Sans objet.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Déclin historique observé et déclin continu prévu de la qualité de l’habitat.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme. ?
Sans objet.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures dans chaque [sous-]population

Nombre d’individus matures dans chaque [sous-]population
Sujet Information
[Sous-]populations (donner les fourchettes plausibles) Nombre d’individus matures
Rivière Détroit Inconnu
Delta de la rivière Sainte-Claire De 270 000 à 1 200 000
Lac Érié Inconnu
Rivière Sydenham 0
Rivière Grand 0
Ruisseau Coyle (rivière Welland) Inconnu
Rivière Niagara Inconnu
Lac Ontario Inconnu
Étang du barrage Mill (Milne) (rivière Rouge) 0
Lacs White/Ingelsby Inconnu
Lac Beaver Inconnu
Lac Loughborough Inconnu
Lac Fishing Inconnu
Lac Whitefish 0
Ruisseaux Lyn et Golden Inconnu
Total Inconnu

Analyse quantitative

Analyse quantitative
Sujet Information
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Inconnu

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN, annexe I)

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN, annexe I)
Sujet Information
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour cette espèce?

Oui

  1. Espèces envahissantes (moules de la famille des Dreissenidés)
  2. Modifications de l’écosystème (Phragmites) et pollution (eaux usées domestiques et urbaines, effluents militaires et industriels, effluents agricoles et sylvicoles)

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents? Prédation (ratons laveurs)

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Sujet Information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada Michigan SNR
Ohio S1
Pennsylvanie S1
New York S2S3
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Possible pour la sous-population du delta de la rivière Sainte-Claire. Inconnu pour toutes les autres.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Probablement.
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Probablement.
cellule vide Oui.
Les conditions de la population source se détériorent-elles? On ne sait pas, mais c’est possible.
La population canadienne est-elle considérée comme un puits? Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Possible pour la sous-population du delta de la rivière Sainte-Claire. Inconnu, mais possible pour d’autres populations.

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Nature délicate de l’information sur l’espèce
Sujet Information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Historique du statut
Sujet Information
COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2007. Réexamen du statut en avril 2017, où l’espèce a été désignée « préoccupante ».

Statut et justification de la désignation

Statut et justification de la désignation
Sujet Information
Statut Espèce préoccupante
Codes alphanumériques Sans objet.
Justification de la désignation Cette moule d’eau douce de taille moyenne à grande est largement répartie dans le sud de l’Ontario, où elle vit en faible abondance dans des parcelles de milieux humides isolées et des lacs intérieurs. Après des baisses d’effectifs dans le passé, il semble que l’espèce soit disparue des eaux extracôtières des lacs Érié et Sainte-Claire; il y a toutefois une grande sous-population relique dans le delta de la rivière Sainte-Claire. Parmi les menaces liées aux espèces envahissantes qui pèsent sur l’espèce figurent celles présentées par la moule zébrée, la moule quagga et le roseau commun. D’autres menaces sont la pollution causée par les rejets d’eaux usées et les effluents agricoles et industriels. De récents relevés ont permis de trouver de nouvelles sous-populations dans 17 sites qui n’étaient pas connus au moment de l’évaluation précédente; certains de ces sites sont actuellement exempts de moules zébrées et quagga. L’intensification des efforts d’échantillonnage, la réduction apparente du taux de déclin et la découverte de nouvelles sous-populations depuis la dernière évaluation ont contribué au changement de statut de cette espèce, passant de « en voie de disparition » à « préoccupante ».

Applicabilité des critères

Applicabilité des critères
Sujet Information
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) Sans objet. Le nombre d’individus matures est inconnu pour la plupart des sous-populations. On ignore également s’il existe un déclin continu.
Critère B (petite aire de répartition et déclin ou fluctuation) Sans objet. Bien que l’IZO calculé de 268 km2 soit inférieur au seuil de la catégorie « en voie de disparition » (< 500 km2, B2), l’espèce est présente dans plus de 10 localités et la population n’est pas fortement fragmentée. L’espèce ne connaît pas de fluctuations extrêmes.
Critère C (petite aire de répartition et déclin ou fluctuation) Sans objet. Le nombre d’individus matures est inconnu, mais il est d’au moins 270 000 dans le delta de la rivière Sainte-Claire seulement, ce qui est supérieur au seuil.
Critère D (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) Le critère D1 n’est pas applicable, car le nombre d’individus matures est au moins supérieur à 270 000, ce qui est supérieur au seuil.
Sans objet. L’indice de zone d’occupation est de 268 km2 (continu), et le nombre de localités est supérieur au seuil. L’IZO est supérieur au seuil (< 20 km2), et ne satisfait donc par au critère de la catégorie « espèce menacée », D2.
Critère E (analyse quantitative) Sans objet. Aucune analyse n’a été effectuée.

Espèce préoccupante

Espèce préoccupante
Sujet Information
a) l’espèce sauvage a connu un déclin jusqu’à un niveau d’abondance qui menace sa longévité et de plus en plus à cause de la stochasticité génétique, démographique ou environnementale, mais que ce déclin n’est pas assez prononcé pour que l’espèce sauvage soit classifiée « menacée » : Oui, l’espèce a connu un déclin en raison de l’invasion par les moules zébrées et quaggas (toutefois ce déclin dépasse le critère de 10 ans ou 3 générations pouvant être utilisé). Les sous-populations restantes semblent petites, mais leur persistance pourrait être menacée par des facteurs génétiques, démographiques ou stochastiques.
b) l’espèce sauvage peut devenir « menacée » si les facteurs dont on craint l’influence négative sur sa longévité ne sont ni renversés ni gérés de façon efficace Oui, si les facteurs qui influent négativement sur cette espèce ne sont pas gérés efficacement, l’espèce pourrait devenir menacée. Bien que l’impact des dreissenidés soit maintenant en dehors de la fenêtre de 3 générations, cette menace pourrait limiter le rétablissement de l’espèce. Les menaces ayant un impact faible découlant de la pollution (9) et de la modification des systèmes naturels (7), si elles ne sont pas gérées efficacement, pourraient nuire à l’espèce et faire en sorte que cette dernière devienne menacée.
c) l’espèce sauvage rencontre presque l’un ou l’autre des critères de la catégorie « menacée » L’espèce possède un faible IZO et correspond aux critères B2bi, ii, iii
d) l’espèce sauvage est classifiée « menacée », mais il existe un indice clair que des sous-populations hors limites produiront un effet de sauvetage Non, ne s’applique pas.

Préface

Depuis que la ligumie pointue a été désignée « en voie de disparition » par le COSEPAC, en 2007, une grande quantité de relevés ciblés ont été entrepris dans les Grands Lacs et dans l’est de l’Ontario. Plus précisément, l’espèce a été nouvellement découverte dans l’ensemble des milieux humides côtiers du lac Érié et du lac Ontario, de même que dans plusieurs lacs intérieurs de l’est de l’Ontario (lacs Beaver, White/Ingelsby, Loughborough et Fishing) qui n’étaient pas représentés lors de l’évaluation précédente. Ces nouvelles données accroissent de facon significative l’estimation de la superficie actuelle de l’aire d’occupation et du nombre de localités. Une hausse de l’abondance a été notée en ce qui concerne la sous-population du delta de la rivière Sainte-Claire est les estimations relatives à l’abondance ont été mises à jour. Le déclin des aires de répartition historiques (zone d’occurrence et zone d’occupation) et des effectifs associés à l’invasion par les moules zébrées et quaggas semble s’être atténué.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2016)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Ligumia nasuta (Say, 1817)

Nom commun français : Ligumie pointue

Nom commun anglais : Eastern Pondmussel

Les documents de référence faisant autorité en matière de classification des mollusques aquatiques aux États-Unis et au Canada sont les ouvrages de Turgeon et al. (1998) et de Graf et Cummings (2007), et le Système d’information taxonomique intégré (2015). La classification actuellement acceptée pour cette espèce est la suivante :

Embranchement : Mollusques

Classe : Bivalves

Sous-classe : Paléohétérodontes

Ordre : Unionoïdés

Superfamille : Unionacés

Famille : Unionidés

Sous-famille : Ambléminés

Tribu : Lampsilinés

Genre : Ligumia

Espèce : nasuta

Zanatta et Murphy (2006) ont utilisé des données de séquences d’ADN mitochondrial (COI, 16S et ND1) pour créer une phylogénie moléculaire pour plusieurs espèces d’unionidés (moules d’eau douce faisant partie de la famille des Unionidés). Ces données indiquent clairement que le genre Ligumia n’est pas monophylétique et que le L. nasuta devrait être redésigné d’après un autre genre, existant ou nouveau. Des travaux récents menés par Kuehnl (2009) entraîneront des révisions taxinomiques de la tribu des Lampsilinés.

Description morphologique

La description suivante de la ligumie pointue a été adaptée d’après Clarke (1981), Strayer et Jirka (1997), Nedeau et al. (2000) et Bogan (2002). La ligumie pointue est une moule d’eau douce de taille moyenne à grande, à coquille elliptique-allongée, comprimée latéralement et mince, mais solide (figure 1). La crête postérieure est bien accusée, distincte, anguleuse près des sommets, mais devient arrondie à l’arrière. L’extrémité antérieure est arrondie; le bord ventral est largement courbé; l’extrémité postérieure est arrondie et forme une pointe émoussée près du centre de la coquille. La coquille de la femelle est plus renflée que celle du mâle le long du bord ventral postérieur. Tant chez les mâles que chez les femelles, les sommets sont peu élevés, à peine soulevés au-dessus de la charnière, et situés sur le quart antérieur de la coquille. Leur sculpture est composée de 5 à 8 fins bourrelets à double boucle. Les dents latérales et pseudocardinales sont bien développées, aiguës, mais délicates. Le périostracum (surface de la coquille) est rugueux avec des plis concentriques et des bourrelets de croissance bien accusés. Le périostracum est de noir jaunâtre ou noir verdâtre chez les juvéniles à brun foncé ou noir chez les adultes. De fins rayons verts, concentrés postérieurement, sont souvent visibles chez les juvéniles et chez les adultes à coquille pâle. La nacre est habituellement blanc argenté ou blanc bleuté chez les individus du bassin des Grands Lacs, mais rosée ou pourpre chez les individus du bassin de l’Atlantique. Les glochidies (larves) sont subelliptiques, à charnière ondulée, et elles mesurent environ 142 µm de longueur sur 273 µm de hauteur (Tremblay et al., 2015).

Figure 1. A) Dessin des caractéristiques externes de la coquille et de la structure interne de la valve gauche de la ligumie pointue. Reproduit avec la permission de Burch (1975). B) Mâle (en haut) et femelle (en bas) adultes vivants (photos : S. Hogg, MRNF)
Dessin des  caractéristiques externes de la coquille et de la structure interne de la valve  gauche de la ligumie pointue
Description longue de la figure 1

Dessin et photo de la coquille de la ligumie pointue. Le dessin (image a) montre les caractéristiques externes de la coquille et de la structure interne de la valve gauche. La photo (image b) montre les surfaces dorsales brun foncé d’un mâle adulte et d’une femelle adulte vivants.

 

Structure spatiale et variabilité des populations

Une étude génétique récente (Scott et al., 2014) s’appuyant sur l’ADN mitochondrial (régions CO1 et ND1 de l’ADNmt) a révélé que les sous-populations de ligumies pointues des Grands Lacs présentaient une diversité génétique relativement faible. Les différences des haplotypes (ΦST) entre paires de sous-populations des Grands Lacs n’étaient pas significatives. Toutefois, les sous-populations des Grands Lacs étaient significativement différentes des sous-populations de la côte atlantique. Les données sur la répartition et les sous-populations indiquent que les sous-populations actuelles sont petites et ségrégées spatialement les unes des autres. De plus, la migration entre les sous-populations est limitée et dépend des déplacements des poissons-hôtes infestés. L’espèce est unique parmi les unionidés, en ce sens qu’elle ne s’est pas établie dans le bassin du fleuve Mississippi, mais dans un petit groupe d’origine du réseau fluvial de la côte atlantique. Même si la ligumie pointue est une espèce du talus atlantique, elle ne semble pas avoir suivi une trajectoire de migration est-ouest. Selon Stansbery (1961), l’espèce aurait atteint les Grands Lacs par l’intermédiaire d’un exutoire des eaux de fonte du lac Érié coulant vers l’est qui aurait fourni une voie d’accès aux poissons-hôtes provenant des rivières Mohawk ou Hudson, à l’est. Les données géologiques de la période glaciaire ont permis d’établir l’existence de cet exutoire Mohawk-Hudson ou Susquehanna (Hough, 1950, cité dans Stansbery, 1961). La population des Grands Lacs est génétiquement distincte de la population de la côte atlantique; des activités de translocation introduiraient donc des haplotypes non indigènes (Scott et al., 2014).

Unités désignables

Toutes les sous-populations canadiennes se trouvent dans la zone biogéographique nationale d’eau douce (ZBNED) des Grands Lacs et du Haut-Saint-Laurent du système de ZBNED adopté par le COSEPAC, et ne forment qu’une seule unité désignable (UD) Canada.

Importance de l’espèce

Les moules d’eau douce sont des indicateurs sensibles de la santé des écosystèmes d’eau douce, notamment de la qualité de l’eau et de l’habitat, de même que de la communauté de poissons, dont dépend le succès de leur reproduction. La ligumie pointue était autrefois un élément important de la faune de moules des Grands Lacs, et était la quatrième espèce la plus commune dans les Grands Lacs inférieurs et leurs voies interlacustres avant 1990 (base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs).

Répartition

Aire de répartition mondiale

La ligumie pointue est endémique à l’est de l’Amérique du Nord, et a été observée dans 15 États (Michigan, Ohio, Pennsylvanie, New York, New Hampshire, Massachusetts, Connecticut, New Jersey, Delaware, Maryland, district de Columbia, Virginie, Rhode Island, Caroline du Nord et Caroline du Sud (figure 2; NatureServe, 2015). NatureServe (2015) indique également que l’espèce est présente au Vermont, mais on croit que cette information est erronée (Nedeau, comm. pers., 2005).

Figure 2. Aire de répartition nord-américaine (zone ombragée) de la ligumie pointue d’après les mentions de la base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs et les données obtenues de NatureServe (2015) et des autorités compétentes. L’Amérique du Nord est le seul continent abritant la ligumie pointue.
Aire  de répartition nord-américaine (zone ombragée) de la ligumie pointue
Description longue de la figure 2

Carte de l’aire de répartition de la ligumie pointue dans l’est de l’Amérique du Nord. L’espèce a été observée dans 14 États (Michigan, Ohio, Pennsylvanie, New York, New Hampshire, Massachusetts, Connecticut, New Jersey, Delaware, Maryland, Virginie, Rhode Island, Caroline du Nord et Caroline du Sud), dans le District de Columbia et dans la province de l’Ontario.

 

L’aire de répartition actuelle de la ligumie pointue est semblable à son aire de répartition historique, mais l’espèce est en déclin, en particulier dans les Grands Lacs (NatureServe, 2015). Le Dreissena polymorpha (moule zébrée) a causé des pertes étendues et considérables sur le plan de l’abondance et de l’occurrence de l’espèce, mais de petites sous-populations dont la viabilité est incertaine persistent un peu partout dans l’aire de répartition canadienne. De petites sous-populations isolées de moules indigènes sont encore présentes dans certaines zones riveraines où la densité de dreissenidés demeure faible; ces endroits sont appelés « refuges ».Quatre refuges pour les unionidés se trouvent en eaux étatsuniennes, le long de la rive sud du lac Érié. La ligumie pointue ne faisait pas partie des espèces trouvées vivantes dans le refuge du bassin ouest, en 1993 (Schloesser et al., 1997), dans le marais Metzger, en 1996 (Nichols et Amberg, 1999), ou dans le marais du ruisseau Crane, en 2001 (Bowers et de Szalay, 2004). Toutefois, il s’agissait de l’une des neuf espèces les plus abondantes occupant le refuge de la baie Thomson, près d’Erie, en Pennsylvanie, en 2000 (Masteller, comm. pers., 2002). Des unionidés, notamment des ligumies pointues, ont été observés au-delà de ces refuges, le long de la côte du lac Érié (Crail et al., 2011).

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la ligumie pointue est endémique à la région des Grands Lacs inférieurs, dans le sud de l’Ontario. La base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs de Pêches et Océans Canada (MPO) a servi à recenser les mentions d’occurrence de la ligumie pointue (voir Collections examinées).

Les premières mentions de l’espèce au Canada correspondent à des individus récoltés durant les années 1890 par J. Macoun, qui a trouvé des spécimens dans la rivière Détroit, près de Windsor, et dans le lac Érié, près du parc provincial Rondeau. La figure 3 montre l’aire de répartition historique de la ligumie pointue en Ontario, d’après les 255 mentions amassées de 1860 à 2006. Seulement environ 20 % de ces mentions correspondent à des individus vivants. Les autres se rapportent à des coquilles qui, dans bien des cas, ont pu être entraînées sur le littoral depuis des eaux plus profondes. En plus des sites historiques, la section qui suit décrit les nouvelles occurrences, y compris dans les lacs intérieurs de l’est de l’Ontario, soit les lacs Fishing, Loughborough et White/Ingelsby, de même que dans de nouveaux sites près de la rive du lac Ontario (rivière Trent inférieure, marais de la rivière Rouge, ruisseau Carruthers, marais du ruisseau Lynde, baie Presqu’ile (coquilles seulement), baie Weller’s et marais de la baie Pleasant) à l’intérieur de l’aire de répartition précédemment connue de la ligumie pointue (figure 3). Les activités d’échantillonnage sont résumées dans le tableau 1, et une carte des mentions actuelles (décrivant également l’état des coquilles) est fournie à la figure 4.

Tableau 1. Sommaire des activités d’échantillonnage actuelles (depuis 2007) visant les unionidés dans l’aire de répartition canadienne de la ligumie pointue (LP). La mention HP fait référence au nombre d’heures-personnes et les chiffres en exposant correspondent au nombre de sites où seules des coquilles vides ont été trouvées.
Plan d’eau Nbre de sites où des individus étaient présents/nbre total de sites recensés Année Effort (par site) Remarques Source
Lac Beaver 0/11 2012 Recherches le long de la rive cellule vide Schueler, données inédites
cellule vide 9/121 2015 2 HP, dragues à palourdes et recherches visuelles/tactiles Relevés visant la LP Reid, données inédites
Lac Fishing 2/75 2015 Recherches le long de la rive Relevés visant la LP McRae et Schueler, données inédites
Rivière Grand 0/11 2007 Relevés visuels et recherches le long de la rive Relevés visant la villeuse irisée Timmerman, données inédites
cellule vide 0/2 2007 Recherches manuelles et excavation cellule vide Mackie, données inédites
cellule vide 0/4 2007 48-65 quadrats de 1 m2 Tous les sites dont il est question dans Metcalfe-Smith et al., 2000b Morris, données inédites
cellule vide 0/11 2008 Relevés visuels et recherches le long de la rive Relevés visant la villeuse irisée Timmerman, données inédites
cellule vide 0/7 2008 Inconnu cellule vide Zanatta, données inédites
cellule vide 0/1 2008 825 quadrats de 1 m2 Projet de relocalisation dans la rivière Grand (région de Waterloo et de Stantec) Mackie, 2008a
cellule vide 0/5 2009 Relevés visuels et recherches le long de la rive Relevés visant la villeuse irisée Timmerman, données inédites
cellule vide 0/1 2009 1 525 quadrats de 1 m2 Projet de relocalisation dans la rivière Grand (construction d’un robot) Mackie, 2009
cellule vide 0/4 2010 Relevés visuels et recherches le long de la rive Relevés visant la villeuse irisée Timmerman, données inédites
cellule vide 0/1 2010 3,8 HP de relevés minutés cellule vide Morris, données inédites
cellule vide 0/2 2010 78 et 93 quadrats de 1 m2 Projet de relocalisation dans la rivière Grand (région de Waterloo et Ecoplans) Mackie, 2010
cellule vide 0/4 2011 6 HP de relevés minutés/méthode du demi-hectare cellule vide Morris, données inédites
cellule vide 0/6 2011 4,5 à 6 HP de relevés minutés Nouveaux relevés Morris, données inédites
cellule vide 0/1 2011 10 HP de relevés minutés cellule vide Gillis, données inédites
cellule vide 0/1 2011 435 quadrats de 1 m2 Projet de relocalisation dans la rivière Grand (Natural Resource Solutions) Mackie, 2011
cellule vide 0/15 2012 Relevés visuels et recherches le long de la rive Relevés visant la villeuse irisée Timmerman, données inédites
cellule vide 0/1 2012 3 HP de relevés minutés Nouveau relevé Morris, données inédites
cellule vide 0/2 2012 8 HP de relevés minutés cellule vide Gillis, données inédites
cellule vide 0/1 2012 3 640 quadrats de 1 m2 Projet de relocalisation dans la rivière Grand (Natural Resource Solutions) Mackie, 2012
cellule vide 0/1 2012 289 quadrats de 1 m2 Projet de relocalisation dans la rivière Grand (ministère des Transports et Dufferin Construction) Mackie et al., 2012
cellule vide 0/1 2013 Relevés visuels Relevés informels avant le projet éventuel de relocalisation Mackie, comm. pers., 2014
cellule vide 0/2 2013 2,25 et 8 HP de relevés minutés Nouveau relevé Ackerman, données inédites
cellule vide 0/1 2013 5 HP de relevés minutés Nouveau relevé Morris, données inédites
cellule vide 0/1 2014 30 HP de relevés minutés Nouveau relevé Morris, données inédites
cellule vide 0/2 2015 17,5 HP de relevés minutés Nouveau relevé Morris, données inédites
Lac Érié 0/3 2007 Inconnu Pointe Long Gilbert, données inédites
cellule vide 1/2 2008 6 HP de relevés minutés Marais du ruisseau Cedar (LP vivantes) et marais Crown Gilbert et Oldenburg, 2013
cellule vide 0/1 2009 28 HP de relevés minutés Marais du ruisseau Cedar Relevé visant la LP Gilbert et Oldenburg, 2013
cellule vide 1/1 2009 3 HP Pointe Turkey Gilbert et Oldenburg, 2013
cellule vide 0/11 2013 Recherches le long de la rive Plage Bay Schueler, données inédites
cellule vide 1/1 2013 4,5 HP de relevés minutés Étang McGeachy Morris, données inédites
cellule vide 0/126 2014 4,5 HP relevés visuels/tactiles à l’aide de bathyscopes Baie Rondeau Relevé visant la villeuse irisée Reid et Morris, données inédites
cellule vide 1/212 2015 4,5 HP relevés visuels/tactiles à l’aide de bathyscopes Baie Rondeau (individus vivants et coquilles), baie Gravelly, plage Nickel, rivière Lynn, plage Port Dover, plage et milieu humide du parc provincial Selkirk (15 sites dans la baie Rondeau, 1 site à chaque autre endroit). Relevé visant la LP Reid, données inédites
cellule vide 0/1 2015 Observations fortuites Lac henry, île Pelée Parcs Ontario, données inédites
cellule vide 0/1 2016 Recherches tactiles dans des blocs de 20 x 50 x 50 m Lac henry, île Pelée Parcs Ontario, données inédites
cellule vide 1/10 2016 4,5 HP de relevés tactiles et à l’aide de dragues à palourdes Étang Lake (LP vivantes et coquilles; 5 sites recensés), étang Cranberry Est (1 site), étang Sanctuary (3 sites) et étang Cranberry Ouest (1 site) dans le parc national de la Pointe-Pelée Reid et Morris, données inédites
Lac Ontario 0/44 2007 Recherches le long de la rive Marais Blackbird, baie Hopkin’s, baie Carroll’s Jardins botaniques royaux, données inédites
cellule vide 0/11 2008 Recherches le long de la rive Baie Carrol’s Jardins botaniques royaux, données inédites
cellule vide 0/11 2009 Recherches le long de la rive Étang Sunfish Jardins botaniques royaux, données inédites
cellule vide 0/11 2010 Recherches le long de la rive Ruisseau Spencer Jardins botaniques royaux, données inédites
cellule vide 8/726 2011 2 HP de relevés visuels/tactiles et à l’aide de dragues à palourdes Relevés visant les espèces en péril en milieux humides côtiers. LP vivantes trouvées dans le ruisseau et le marais Lynde, et dans la baie Hay/le ruisseau Wilton. Coquilles trouvées dans la baie Presqu’ile. Aucun individu trouvé dans le marais du ruisseau Duffin’s, dans le marais de Port Britain, et dans le Second d’Oshawa. Reid, données inédites
cellule vide 0/3 2011 3,5 HP de recherches à la pelle/méthode du demi-hectare Étang Sunfish, ruisseau Grindstone, baie Carroll’s Morris, données inédites
cellule vide 12/2063 2012 2 HP de relevés visuels/tactiles et à l’aide de dragues à palourdes Relevés ciblant les espèces en péril en milieux humides côtiers. LP vivantes trouvées dans le marais de la rivière Rouge, le ruisseau Carruthers, le marais de la baie Pleasant et le marais du lac East. Coquilles trouvées dans la baie Presqu’ile. Aucun individu trouvé dans le marais de la rivière Humber, la baie Huyck’s, Jordan Station, le marais de l’île Big, la baie Big Sand, le marais de Bowmanville, la baie McLaughlin, la baie Parrott, le marais du ruisseau Sawguin, le marais du lac West, le ruisseau Wilmot et le marais West Side. 12 sites par milieu humide. LP vivantes dans le nouveau relevé effectué dans le ruisseau Lynde (2 sites, environ 20 HP au total) Reid, données inédites
cellule vide 3/1803 2013 2 HP, dragues à palourdes et recherches visuelles/tactiles ou 4,5 HP de relevés minutés (affluents de la rivière Trent) Relevés ciblant les espèces en péril en milieux humides côtiers et dans les affluents de la rivière Trent. LP vivantes trouvées dans le lac Consecon et dans la rivière Trent inférieure. Aucun individu trouvé dans le complexe du ruisseau Bell, dans le marais Belleville, à Cootes Paradise, dans le marais de la Great Cataraqui, dans l’île Hills, dans la baie Johnson, dans le ruisseau Jones, dans la baie Landon’s, dans la rivière Napanee inférieure, dans la baie Presqu’ile, dans les ruisseaux Sixteen et Seventeen Mile, dans la baie Thompson ou dans les affluents de la rivière Trent. 12 sites par milieu humide/emplacement. Reid, données inédites
cellule vide 0/10 2013 2 à 3 HP de relevés par quadrats Relevés visant la LP dans la rivière Rouge Whibbs (zoo de Toronto) données inédites
cellule vide 0/2 2014 1 et 10 HP de relevés minutés à l’aide de pelles Havre Jordan T.J. Morris, données inédites
cellule vide 0/9 2014 2 à 3 HP de relevés par quadrats Relevés visant la LP dans la rivière Rouge Whibbs (zoo de Toronto) données inédites
cellule vide 2/891 2015 2 HP, dragues à palourdes et recherches visuelles/tactiles Relevés visant les espèces en péril en milieux humides côtiers et dans la rivière Trent. Coquille de LP trouvée dans la baie Weller’s. Aucun individu trouvé dans la rivière Black, dans le ruisseau Dead, dans l’étang Martindale, dans l’étang Milne, dans la rivière Trent et dans le milieu humide de Wesleyville. LP vivantes trouvées lors d’un nouveau relevé dans le marais du lac East (10 HP dans 1 site) et d’un nouveau relevé dans la rivière Rouge (9 HP dans 1 site) Reid, données inédites
cellule vide 0/21 2015 1 à 7,5 HP de relevés minutés Comprend l’étang et le milieu humide du ruisseau Sixteen Mile, le ruisseau et l’étang Four Mile, le ruisseau et l’étang Fifteen Mile, et l’étang Martindale. Wright et al., en prép. (b)
cellule vide 0/101 2015 4,5 à 5 HP de relevés minutés Relevés visant la LP et la mulette feuille d’érable à Cootes Paradise. Wright et al., en prép. (b)
Lac Loughborough 0/1 1 2009 Recherches le long de la rive cellule vide Schueler, données inédites
cellule vide 5/12 2015 2 HP, dragues à palourdes et recherches visuelles/tactiles Relevés visant la LP Reid, données inédites
Ruisseaux Lyn et Golden 1/1 2007 Relevé le long de la rive Relevés visant la LP à la confluence des ruisseaux Lyn et Golden. Schueler, données inédites
cellule vide 1/1 2008 Inconnu Relevé visant la LP McNichols-O’Rourke et Ackerman, données inédites
cellule vide 4/4 2008 Relevé le long de la rive Relevés visant la LP Schueler, données inédites
cellule vide 0/11 2009 Relevé le long de la rive Relevé visant la LP Schueler, données inédites
cellule vide 1/1 2009 4,5 HP de relevés minutés Relevé visant la LP Morris, données inédites
cellule vide 1/1 2011 13 HP de relevés minutés Relevé visant la LP Ackerman, données inédites
cellule vide 1/1 2012 12,5 HP de relevés minutés Relevé visant la LP Ackerman, données inédites
cellule vide 1/1 2013 7,5 HP de relevés minutés Relevé visant la LP Ackerman, données inédites
cellule vide 0/33 2013 Relevé le long de la rive Relevés visant la LP au ruisseau Golden Schueler, données inédites
cellule vide 2/2 2014 7,5 à 10 HP de relevés minutés Nouveaux relevés visant la LP Ackerman, données inédites
Étang du barrage Mill (Milne), rivière Rouge 0/1 2015 4,5 HP de relevés minutés Relevé visant la LP Reid, données inédites
Delta de la rivière Sainte-Claire 5/91 2011 5 à 101 parcelles circulaires de 65 m2 recensées en plongée avec tuba (piquets et corde), ou 2 à 3 HP de relevés minutés Nouveaux relevés des sites recensés en 2004 par Metcalfe-Smith et al. Morris, données inédites
Rivière Sydenham 0/4 2007 ~ 20 HP de relevés minutés avec excavation Relevés visant des femelles d’espèces en péril dans tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 McNichols-O’Rourke, comm. pers., 2014
cellule vide 0/2 2007 Excavation Cours d’identification des moules; tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 Morris, données inédites
cellule vide 0/4 2008 ~ 41 HP de relevés minutés avec excavation Relevés visant des femelles d’espèces en péril dans tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 McNichols-O’Rourke, comm. pers., 2014
cellule vide 0/2 2008 Excavation Cours d’identification des moules; tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 Morris, données inédites
cellule vide 0/1 2008 167 quadrats de 1 m2 Projet de relocalisation dans la rivière Sydenham (Wallaceburg Community Task Force et Chatham-Kent Economic Development Services) Mackie, 2008b
cellule vide 0/au moins 11 2008-2009 Inconnu cellule vide Zanatta, données inédites
cellule vide 0/3 2009 ~ 35 HP de relevés minutés avec excavation Relevés visant des femelles d’espèces en péril dans tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 McNichols-O’Rourke, comm. pers., 2014
cellule vide 0/2 2009 Excavation Cours d’identification des moules; tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 Morris, données inédites
cellule vide 0/3 2010 ~ 39 HP de relevés minutés avec excavation Relevés visant des femelles d’espèces en péril dans tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 McNichols-O’Rourke, comm. pers., 2014
cellule vide 0/2 2010 Excavation Cours d’identification des moules; tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 Morris, données inédites
cellule vide 0/2 2011 ~ 61 HP de relevés minutés avec excavation Relevés visant des femelles d’espèces en péril dans tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 McNichols-O’Rourke, comm. pers., 2014
cellule vide 0/2 2011-2015 Excavation Cours d’identification des moules; tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 Morris, données inédites
cellule vide 0/1 2011 4,5 HP de relevés minutés cellule vide Morris, données inédites
cellule vide 0/13 2012-2015 69 à 75 quadrats de 1 m2 Tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003. Un site a été complètement excavé et 375 m2 de quadrats ont été recensés Morris, données inédites
cellule vide 0/2 2013 60 et 60,5 HP de relevés minutés Relevés visant les espèces en péril dans tous les sites déjà recensés de 1999 à 2003 Ackerman, données inédites
cellule vide 0/1 2015 14 HP de relevés minutés Relevé ciblé dans le cadre d’un projet de maîtrise Ackerman, données inédites
cellule vide 0/1 2015 2 HP de relevés minutés Relevé ciblé dans le cadre d’un projet de maîtrise Morris, données inédites
Rivière Welland 0/8 2008 4,5 HP de relevés minutés Comprend les ruisseaux Lyon et Oswego Morris, données inédites
cellule vide 0/1 2014 14,5 HP de recherches visuelles et de recherches à la pelle Relevés visant la mulette feuille d’érable Morris, données inédites
cellule vide 2/13 2015 1,5 à 9 HP de relevés minutés Rivière Welland et ruisseau Coyle (LP vivantes) Wright et al., en prép. (a)
Lac White/Ingelsby 0/11 2012 Recherches le long de la rive cellule vide Schueler, données inédites
cellule vide 0/11 2013 Recherches le long de la rive Nouveaux relevés des lacs White/Ingelsby Schueler, données inédites
cellule vide 2/12 2015 2 HP, dragues à palourdes et recherches visuelles/tactiles Relevés visant la LP Reid, données inédites
Lac Whitefish 0/12 2015 2 HP, dragues à palourdes et recherches visuelles/tactiles Relevés visant la LP Reid, données inédites
Figure 3. Aire de répartition historique (de 1894 à 2006) et actuelle (de 2007 à 2015) de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes (d’après les données de la base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs). Les aires de répartition historiques sont fondées sur 255 mentions, dont 20 % comprenaient des individus vivants. Les autres se rapportent à des coquilles qui, dans bien des cas, ont pu être entraînées sur le littoral depuis des eaux plus profondes.
Aire de répartition historique (de 1894 à 2006) et actuelle  (de 2007 à 2015) de la ligumie pointue
Description longue de la figure 3

Carte montrant l’aire de répartition historique (de 1894 à 2006) et actuelle (depuis 2007) de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes, d’après les données de la base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs.

 

Figure 4. Aire de répartition actuelle de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes et état des spécimens (vivant, coquille fraîche ou vieille coquille).
Aire de répartition  actuelle de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes et état des spécimens
Description longue de la figure 4

Carte montrant l’aire de répartition actuelle (depuis 2007) de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes, avec indication de l’état des spécimens (vivant, coquille fraîche ou vieille coquille).

 

Rivière Détroit

On sait que la ligumie pointue était présente dans la rivière Détroit pendant presque un siècle, d’après une mention de coquilles fraîches datant de 1890. En 1982, l’United States Geological Survey (USGS) a réalisé des relevés confirmant les faibles effectifs d’individus vivants (≤ 4) dans 3 sites canadiens et dans de nombreux sites des États-Unis. Lors de nouveaux relevés effectués 10 ans plus tard, aucune ligumie pointue vivante n’a été prélevée du côté canadien (Schloesser et al.,1998). Les relevés de l’USGS réalisés en 1998 indiquent que l’espèce avait probablement été éliminée du côté des États-Unis également (Schloesser et al., 2006). L’université de Central Michigan (Central Michigan University) a de nouveau recensé la rivière en 2012, et a observé une ligumie pointue vivante du côté des États-Unis. Toutefois, cette dernière a été trouvée à l’embouchure de la rivière Huron, qui se trouve dans la portion la plus au sud de la rivière Détroit, dans le lac Érié (Zanatta et al., 2015). Aucun individu vivant n’a été prélevé dans quatre sites des États-Unis recensés plus loin en amont.

Bassin versant du lac Sainte-Claire

La ligumie pointue semble avoir été éliminée des eaux du large du lac Sainte-Claire après l’invasion par les dreissenidés (1986-1990; Nalepa et al., 1996; Zanatta et al., 2002). Des relevés récents du delta de la rivière Sainte-Claire, en 2011, ont confirmé la présence continue de la ligumie pointue dans les milieux riverains. Au total, le MPO a prélevé 33 individus vivants dans 5 sites. L’espèce a été observée dans la baie Bass (île Squirrel), dans la baie Chematogan, et à l’intérieur et autour de la baie Pocket (île Basset). L’espèce est toujours présente dans les mêmes zones que celles qu’elle occupait au début des années 2000, mais toutes les zones n’ont pas été recensées de nouveau.

Rvière Sydenham : Il n’existe qu’une seule mention de ligumie pointue près d’Alvinston, datant de 1992. L’état du spécimen est inconnu. En considérant que la rivière Sydenham est l’une des rivières les mieux recensées du sud de l’Ontario (plus de 300 heures-personnes [HP] dans le cadre de relevés minutés), il est probable que l’espèce n’ait jamais été largement répandue.

Bassin versant du lac Érié

Il existe plus de 100 mentions de ligumies pointues réparties un peu partout dans le lac Érié. Autrefois, des individus vivants étaient observés sur l’île Middle Sister, sur l’île East Sister, et dans l’ouest du lac Érié, alors que des coquilles fraîches étaient observées à Colchester, sur l’île Pelée, dans la pointe Pelée, dans la baie Rondeau, dans la baie Long Point, et à Port Dover. De plus, les zones où des mentions ont été faites, mais pour lesquelles on manque de détails concernant l’échantillonnage comprennent la pointe Turkey, la plage Long, Nanticoke, Port Colborne et la plage Crystal. Les sites suivants ont été recensés au cours des 10 dernières années. Certains relevés ont permis de trouver des individus vivants avant cela. Le dernier prélèvement d’une ligumie pointue dans le lac Érié remonte à 1968.

Rivière Grand : Des mentions historiques indiquent que des coquilles fraîches ont été observées dans le ruisseau Mackenzie (un affluent du tronçon inférieur de la rivière). Quatre autres occurrences sont regroupées le long du chenal principal, environ 6,5 km au nord de l’embouchure de la rivière (près de Bing et de Dunnville). Depuis 2006, des relevés minutés (plus de 100 HP) et des relevés par quadrats (7 145 m2 excavés au total) ont été réalisés de façon intensive dans la rivière Grand, de l’embouchure en allant vers l’amont, jusqu’à ses affluents nordiques (p. ex. rivières Conestogo, Mallet et Nith). Aucune ligumie pointue ou coquille fraîche n’a été prélevée dans le cadre de ces relevés.

Lac Pond (parc national de la Pointe-Pelée) : Les mentions de ligumies pointues dans la pointe Pelée remontent à 1936 (état inconnu). De multiples coquilles fraîches ont été prélevées dans le parc national de la Pointe-Pelée dans les années 1960. En juillet 2016, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts l’Ontario (MRNFO) et le MPO ont recensé quatre étangs à l’intérieur du parc national, et ont rapporté la première ligumie pointue vivante dans le lac Pond. Des tentatives ont été faites pour recenser de nouveau les sites étudiés dans les années 1960, où des coquilles fraîches avaient été trouvées, mais on a déterminé après inspection que ces sites étaient trop profonds pour être recensés.

Lac Henry (île Pelée) : La première mention de ligumie pointue sur l’île Pelée a été faite en 1937 dans la baie Mosquito (état inconnu). Des coquilles fraîches ont été recensées dans la baie South, la pointe Fish, et sur les plages nord et sud de l’île Pelée, dans les années 1960. Aucun signe de la présence de ligumies pointues vivantes ou d’une population relique n’a été observé durant les relevés officiels dans le lac Henry, sur l’île Pelée, en 2016, ou dans le cadre des relevés informels réalisés en 2015 par Parcs Ontario.

Étang McGeachy : Le MPO a découvert quatre ligumies pointues vivantes (et une vieille coquille) dans l’étang McGeachy, en 2013. L’étang McGeachy est adjacent au lac Érié et à la baie Rondeau. Un petit brise-lames sépare l’étang du lac.

Baie Rondeau : en 2014 et 2015, le MRNFO a mené des relevés ciblés visant la villeuse irisée (Villosa iris) et la ligumie pointue dans la baie Rondeau. En 2014, 28 vieilles coquilles de ligumie pointue ont été prélevées et, en 2015, un individu vivant a été prélevé près de Blenheim. Les mentions de ligumies pointues dans la baie Rondeau remontent jusqu’à 1894, mais le relevé de 2015 a permis d’observer le seul spécimen vivant confirmé.

Marais du ruisseau Cedar (pointe Long) : En 2008, 34 individus vivants ont été prélevés par le MRNFO. Toutefois, un relevé réalisé en 2009 n’a donné lieu à aucune observation de ligumies pointues. Bien qu’il n’existe aucune mention historique dans le marais de la rivière Cedar, il existe 8 mentions dans la pointe Long, notamment une mention de coquilles fraîches.

Pointe Turkey : Il existe quatre mentions historiques de ligumies pointues pour la pointe Turkey. Toutefois, les premiers individus vivants (n = 4) ont été prélevés dans des marais en 2009.

Port Dover : Aucune coquille ou individu vivant n’a été prélevé lors des relevés effectués par le MRNFO dans l’embouchure de la rivière Lynn et sur la plage de Port Dover, en 2015.

Nanticoke : Les milieux humides et la plage du parc provincial Selkirk ont été recensés en 2015 par le MRNFO à la recherche de ligumies pointues. Aucune coquille et aucun individu vivant n’ont été trouvés.

Port Colborne : Les relevés menés par le MRNFO en 2015 n’ont pas révélé la présence d’unionidés vivants dans la baie Gravelly ou sur la plage Nickel. Ces deux emplacements ont été échantillonnés en raison de leur grande proximité avec des sites autrefois occupés.

Plage Bay : F. Schueler (Bishops Mills Natural History Centre) a trouvé une coquille fraîche sur la plage Bay, en 2013, dans le cadre d’un relevé de la zone riveraine. La plage Bay est adjacente à la plage Crystal, qui compte une mention historique de ligumie pointue datant de 1934 (état inconnu).

Bassin versant de la rivière Niagara

Ruisseau Coyle (rivière Welland) : Les relevés réalisés par le MPO en 2015 ont confirmé la présence de ligumies pointues vivantes dans le ruisseau Coyle, un affluent de la rivière Welland (Wright et al., en prép. a). Six individus vivants (plus une vieille coquille) ont été prélevés dans deux des trois sites recensés. Le seul autre signe de la présence de la ligumie pointue est une mention de coquilles fraîches datant de 1988 dans le chenal principal de la rivière Welland, près de Niagara Falls. Les relevés menés par le MPO en 2008 dans les ruisseaux Lyon et Oswego et dans le chenal principal de la rivière Welland n’ont pas permis d’observer de ligumies pointues (Morris et al., 2008).

Une mention datant de 1983 indique que la ligumie pointue a déjà été résidente des eaux canadiennes de la rivière Niagara : un animal vivant a été trouvé dans le canal Black Rock, près de l’île Squaw. Dix ans plus tard, des relevés effectués pour la New York Power Authority ont confirmé qu’aucune ligumie pointue n’était présente à proximité de cette zone (Riveredge Associates, 2005). En 2011; Zanatta et al. (2015) ont trouvé deux spécimens vivants sur la rive est de Grand Isle (exutoire du ruisseau Spicer) et, en 2015, Riveredge Environmental, Inc (2015) a trouvé un adulte vivant sur l’île Strawberry, du côté des États-Unis.

Bassin versant du lac Ontario

Vingt-neuf mentions historiques indiquent que la ligumie pointue était largement répartie le long de la rive du lac Ontario, du havre Hamilton à la baie de Quinte. Les premiers animaux vivants confirmés dans les eaux canadiennes ont été prélevés en 1996 (lacs East et Consecon). Depuis, il y a eu 31 mentions de l’espèce représentant plus de 90 individus vivants. Douze individus ont été observés du côté est du lac (côté étatsunien; embouchure de la rivière Salmon, étang North et baie de la rivière Black) et représentent < 1 % des 11 espèces observées (Zanatta, comm. pers., 2016). Les paragraphes qui suivent décrivent les prélèvements les plus récents de ligumies pointues dans le lac Ontario (de 2007 à aujourd’hui). Ces mentions sont le résultat d’une quantité substantielle d’activités de recherche menées dans des milieux humides et des embouchures de cours d’eau. Vingt-deux des milieux humides recensés autour du lac Ontario ne contenaient aucun individu vivant ou coquille.

Étang du barrage Mill (Milne) : Il existe une mention historique (datant de 1860) de 15 coquilles fraîches de ligumies pointues au barrage Mill, dans la ville de Markham, en Ontario, situé dans la portion supérieure du bassin versant de la rivière Rouge. En 2015, les relevés réalisés par le MRNFO dans le parc de conservation du barrage Milne (près de l’endroit où des coquilles fraîches ont autrefois été observées) n’ont pas permis de prélever des ligumies pointues vivantes ou des coquilles.

Havre Hamilton : On sait que la ligumie pointue est présente dans quatre zones de l’extrémité ouest de Cootes Paradise. Des coquilles fraîches ont d’abord été prélevées dans la baie Hopkin’s (1 entière), le marais Blackbird (1 entière) et dans la baie Carroll’s (3 valves), en 2007; une sixième coquille (entière) a par la suite été découverte dans le ruisseau Spencer, en 2010. En 2015, les rédacteurs du rapport de situation ont recensé 10 sites le long des rives sud et nord de Cootes Paradise, de même que l’exutoire du ruisseau Spencer. Une seule coquille fraîche a été prélevée à la pointe Bull’s. D’autres relevés réalisés par le personnel des Jardins botaniques royaux (JBR) et du MRNF, en 2013, n’ont permis de trouver que plusieurs vieilles coquilles. L’échantillonnage ciblé n’a permis de trouver aucun animal vivant, et que très peu de coquilles.

Marais de la rivière Rouge : En 2012, le MRNF a prélevé la première ligumie pointue vivante dans le marais de la rivière Rouge, juste en amont de l’endroit où la rivière se jette dans le lac Ontario. En 2015, une deuxième visite a permis d’observer 4 individus vivants dans un site. Le Zoo de Toronto a réalisé des relevés par quadrats un peu partout dans la rivière Rouge (dans 10 sites en 2013 et dans 9 sites en 2014), mais ces recherches n’ont pas révélé d’autres signes de la présence de l’espèce.

Ruisseau Carruthers : En 2012, le MRNF a prélevé sept ligumies pointues vivantes à l’embouchure du ruisseau Carruthers, dans la ville d’Ajax. En 2015, les relevés réalisés dans la même zone n’ont pas permis d’observer d’individus vivants.

Marais du ruisseau Lynde : En 2011, le MRNF a prélevé 23 ligumies pointues vivantes et une coquille fraîche à l’embouchure du ruisseau Lynde, entre les villes d’Ajax et de Whitby. Un nouveau relevé réalisé en 2012 a permis d’observer 10 individus vivants.

Baie Presqu’ile : En 2011 et 2012, le MRNF a réalisé de multiples relevés un peu partout dans la baie Presqu’ile et a trouvé 16 vieilles coquilles. L’un des sites le long de la rive sud de la baie comptait 11 coquilles fraîches.

Baie Weller’s : En 2015, une vieille coquille de ligumie pointue a été prélevée dans la baie Weller’s, sur la plage Barrier.

Marais de la baie Pleasant : En 2012, le MRNF a prélevé une ligumie pointue vivante dans le cadre de relevés.

Lac Consecon : Neuf mentions de ligumies pointues existent pour le lac Consecon. La première est une coquille fraîche prélevée en 1949. Il existe une deuxième mention, mais la date du prélèvement et l’état de l’individu sont inconnus. Quatorze individus vivants ont été prélevés par Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) en 1996, mais seulement deux coquilles fraîches ont été découvertes 9 ans plus tard à proximité de ce site. En 2013, 6 individus vivants, 1 coquille fraîche et 42 vieilles coquilles ont été prélevés par le MRNF dans le cadre de relevés réalisés un peu partout dans le lac.

Lac East : Il existe deux mentions historiques de ligumies pointues dans le lac East. L’une date de 1962, et l’état de l’individu est inconnu; l’autre fait mention de deux individus vivants à l’exutoire du lac, en 1996. En 2012, les relevés effectués par le MRNF ont permis de confirmer la présence continue de la ligumie pointue, alors que huit individus vivants ont été prélevés. Dix individus vivants ont également été prélevés par le MRNF en 2015.

Baie de Quinte : Il existe 16 mentions historiques de ligumies pointues dans la baie de Quinte (et deux autres en périphérie). Toutefois, seulement 5 de ces mentions précisent l’état des animaux, et aucun de ces derniers n’était vivant. En 2011, le MRNF a recensé la baie et a trouvé un individu vivant près de la baie Hay et du ruisseau Wilton.

Rivière Trent inférieure : En 2013, une ligumie pointue vivante a été prélevée par le MRNF dans la ville de Trenton (~ 2 km en amont de la confluence de la rivière Trent avec la baie de Quinte). Des relevés intensifs de la rivière Trent (chenal principal ou affluents) effectués par le MRNF en 2013 et 2015 (plus de 50 sites) n’ont pas permis de prélever des ligumies pointues vivantes ou des coquilles.

Lacs intérieurs de l’est de l’Ontario

Lacs White/Ingelsby : La présence de la ligumie pointue dans les lacs White/Ingelsby a été découverte lors de relevés de la zone riveraine effectués par F. Schueler en 2012 et 2013. Quatre coquilles fraîches et 4 vieilles coquilles ont été prélevées. En 2015, le MRNF a prélevé 26 individus vivants et de nombreuses coquilles fraîches et vieilles.

Lac Beaver : La présence de la ligumie pointue dans le lac Beaver a été découverte par F. Schueler en 1998. Des coquilles fraîches ont été prélevées dans le cadre d’un relevé de la zone riveraine, à l’extrémité sud, en 2012. En 2015, 24 ligumies pointues vivantes ont été prélevées par le MRNF le long de la rive du lac Beaver. Parmi les 12 sites recensés, 10 montraient des signes de la présence de l’espèce.

Lac Loughborough : En 2009, la présence de la ligumie pointue a été décelée dans le lac Loughborough. F. Schueler a prélevé une coquille fraîche lors d’un relevé de la rive. Les relevés effectués par le MRNF en 2015 ont permis d’observer 19 individus vivants dans 5 des 12 sites recensés.

Lac Fishing : En 2015, F. Schueler et Nancy et Rob McRae (Fishing Lake Association) ont prélevé 2 individus vivants, 10 coquilles fraîches et 8 vieilles coquilles dans le lac Fishing. Il s’agit de la première mention de l’espèce dans le lac Fishing.

Lac Whitefish : Une vieille coquille de ligumie pointue a été prélevée par F. Schueler sur la rive du lac Whitefish en 1995. En 2015, le MRNF a recensé le lac, mais aucun individu vivant ou coquille n’a été prélevé.

Haut Saint-Laurent

Ruisseaux Lyn et Golden : Dans le rapport de situation précédent, la présence de la ligumie pointue était connue dans les ruisseaux Lyn et Golden, de même qu’à la confluence de ces derniers. Plusieurs animaux vivants (plus de 40) et coquilles (11) ont été prélevés dans le cadre de relevés de la zone riveraine en 2005-2006 par F. Schueler. L’aire de répartition était toutefois inconnue. D’autres relevés de la rive (effectués par F. Schueler) et 8 relevés minutés dans 4 sites (par le MPO et l’Université de Guelph) ont révélé que la sous-population est présente dans un tronçon d’au moins 8,7 km du ruisseau Lyn entre les barrages Lyn et Yonge, et dans un tronçon de 0,3 km du ruisseau Golden en amont de la confluence des deux ruisseaux. Bien qui ne soit pas rare de trouver des mentions de plus de 10 spécimens vivants par relevé, 1 site semblait être particulièrement productif, car de 7,5 à 10 HP de recherches ont permis d’observer de 22 à 51 ligumies pointues vivantes. Au total, 168 individus vivants ont été observés au cours de la période actuelle (2007-2016). La mention du ruisseau Lyn représente l’occurrence se trouvant le plus à l’est de l’espèce au Canada.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

Lorsqu’elle est mesurée à l’aide de la méthode du plus petit polygone convexe, la zone d’occurrence actuelle est d’environ 43 522 km2 (2007-2015), par rapport à sa superficie historique de 52 771 km2 (1894-2006). L’espèce est donc disparue de près de 18 % de son aire de répartition historique au Canada. L’évaluation précédente (1997-2006) a permis d’estimer que l’espèce était disparue de 93 % de son aire de répartition, car la zone d’occurrence était à ce moment de 3 400 km2, alors qu’elle était autrefois de 50 500 km2. La différence de superficie de la zone d’occurrence depuis la dernière évaluation reflète l’efficacité des nouvelles activités de relevé pour détecter des ligumies pointues, et non une expansion de l’aire de répartition connue. L’indice de zone d’occupation (IZO) a été calculé à l’aide d’une méthode consistant à superposer une grille à carrés continus de 2 km de côté aux occurrences connues. À l’aide de grilles à carrés discontinus, l’IZO actuel calculé est de 164 km2, en comparaison avec sa superficie historique, qui était de 448 km2, ce qui reflète une diminution de 63 % de l’aire de répartition. Lorsque des grilles à carrés continus sont utilisées, l’IZO actuel est de 268 km2, en comparaison avec sa superficie historique de 2 060 km2, ce qui représente une diminution de 87 %. L’évaluation précédente (1997-2006) estimait l’IZO à 45 km2, ce qui correspond à environ un tiers de la nouvelle estimation. Deux mentions sans coordonnées géographiques n’ont pas pu être cartographiées (lac Beaver, 2009; baie de Quinte, 1944).

Activités de recherche

Relevés historiques

Environ 80 % des mentions de ligumies pointues au Canada avant la période d’évaluation actuelle (1860-2006) s’appuient sur des spécimens de musée ou sur des données d’occurrence. Dans la plupart des cas, on dispose de peu d’information, sinon d’aucune information concernant la méthode d’échantillonnage, l’effort de recherche, le nombre de sites visités où l’espèce était absente, et on ne sait même pas si les individus étaient morts ou vivants lorsqu’ils ont été recueillis. Des données sur l’abondance relative ou la densité des unionidés sont accessibles pour les 20 % restants de mentions du bassin ouest du lac Érié (Nalepa et al., 1991; Schloesser et Nalepa, 1994; Schloesser et al., 1997), dans la rivière Détroit (Schloesser et al., 1998), dans le lac Sainte-Claire (Nalepa et al., 1996), et dans les lacs East et Consecon, dans le comté de Prince Edward (Metcalfe-Smith et al., (données inédites).

Relevés récents

Contrairement aux mentions historiques, presque toutes les mentions actuelles (de 2007 à 2015) de ligumies pointues au Canada comportent des informations sur la méthode et l’effort d’échantillonnage, des données de type « présence » ou « absence » et des descriptions de l’état des individus récoltés (c.-à-d. individus vivants, coquilles fraîches ou vieilles coquilles). Les relevés effectués à l’échelle de l’aire de répartition de la ligumie pointue durant cette période ont été réalisés selon des méthodes d’échantillonnage semiquantitatives (relevés minutés, dragues à palourdes, techniques visuelles/tactiles) ou quantitatives (quadrats ou piquets et corde), et ont respectivement permis d’amasser des données sur l’abondance relative et la densité. Des précisions sur les méthodes d’échantillonnage utilisées pour ces relevés et l’effort de recherche sont présentées au tableau 1. La description des méthodes d’échantillonnage peut être consultée sous la rubrique Activités et méthodes d’échantillonnage, à la section Taille et tendances des populations.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

La ligumie pointue vit dans les zones protégées des lacs et les tronçons de rivières et de canaux où le débit est lent, sur un fond de sable fin et de boue, à des profondeurs de 0,3 à 4,5 m (Clarke, 1981; Strayer et Jirka, 1997; Bogan, 2002). D’après les données sur l’habitat dans les milieux humides côtiers du lac Ontario où des ligumies pointues ont été prélevées, le substrat était en moyenne composé de 43 % d’argile, de 23 % de limon/matière organique, et de 34 % de sable/gravier. Le substrat des sites de prélèvement dans les lacs intérieurs était en moyenne composé de 47 % de limon/matière organique et de 52 % de sable/gravier. Dans les deux cas, les deux tiers des prélèvements d’individus vivants ont été faits dans des sites où les macrophytes aquatiques étaient absents ou présents en faible densité. Dans le delta de la rivière Sainte-Claire, l’espèce est observée dans des substrats composés de plus de 95 % de sable (Metcalfe-Smith et al., 2004). Dans les cours d’eau, l’espèce n’est présente que dans les tronçons les plus en aval (Strayer, 1983). De plus, les larves (glochidies) ont besoin d’un poisson-hôte pour leur survie (voir Biologie).

Tendances en matière d’habitat

Lac Sainte-Claire

Le lac Sainte-Claire est depuis longtemps perturbé par les espèces envahissantes, les effluents toxiques provenant de la rivière Sainte-Claire et d’ailleurs, et par la prolifération à grande échelle périodique d’algues nuisibles. Le Dreissena polymorpha (moule zébrée) a d’abord envahi le lac il y a 30 ans, mais sa présence a commencé à décliner de 50 % 8 à 9 ans après l’invasion (Hunter et Simons, 2004). De manière générale, la qualité de l’eau est pauvre dans le delta, car ce dernier reçoit des apports de nutriments de ses affluents et de la rivière Sainte-Claire, dont la teneur en phosphore est élevée (0,09 et 0,16 mg • L-1 respectivement; 0,03 mg • L-1 [ligne directrice provinciale]; SCRCA, 2013a et b). Les effluents d’eaux usées traitées entrent dans le delta depuis 6 endroits (SCRCA, 2013a, b). En 2015, une prolifération massive d’algues captée par satellite avait couvert le delta et la rive sud du lac (NASA, 2015). La rivière Sainte-Claire est également une source de contamination par le mercure causant des concentrations de 0,000 à 0,486 µg/g dans les sédiments du delta, et a entraîné la fermeture de la pêche commerciale pendant 10 ans (de 1970 à 1980; CWCC, 2008).

Milieux humides côtiers du lac Érié

Les moules qui résident dans les milieux humides côtiers du lac Érié sont exposées aux effets de la présence des dreissenidés et de décennies de pollution, notamment par le phosphore, cette dernière entraînant des proliférations d’algues denses et toxiques. Les dreissenidés se sont établis dans le bassin ouest du lac Érié en 1986, et se sont propagés vers l’est (Hebert et al., 1989). Il est bien connu que les milieux humides côtiers présentent des concentrations élevées de phosphore, les pires concentrations étant observées dans l’ouest (zone de la pointe Pelée), celles-ci allant de 1 à 9 mg • L-1 et atteignant des valeurs maximales allant jusqu’à 28 mg • L-1 (ERCA, 2012; PWQMN, 2015). La zone du centre et du nord-est (baie Rondeau en allant vers l’est) présentent des concentrations de phosphore plus faibles (de 0,061 à 0,245 mg • L-1), mais ces concentrations sont tout de même bien supérieures aux valeurs précisées dans les lignes directrices provinciales (0,030 mg • L-1; NPCA, 2012; LTVCA, 2013; LPRCA, 2013; PWQMN, 2015). Les concentrations d’azote suivent un schéma similaire, les zones de l’ouest présentant des concentrations allant de 10 à 70 mg • L-1 (valeurs maximales allant jusqu’à 140 mg • L-1), mais étant seulement de 2 mg • L-1 dans les zones du centre et du nord-est (PWQMN, 2015). Il n’est pas surprenant que le lac connaisse régulièrement de graves proliférations de cyanobactéries, la dernière ayant eu lieu en 2015 (et s’étant étendue à l’ouest de la pointe Pelée; NASA, 2015). La pire prolifération de cyanobactéries de l’histoire a eu lieu en 2011 et a dépassé l’échelle de classement de la gravité (Michalak et al., 2013). Les teneurs en solides en suspension (turbidité) et en chlorure (sels de voirie) semblent uniformément élevées dans l’ensemble des milieux humides côtiers, la moyenne se situant autour de de 70 mg • L-1 (valeurs maximales atteignant jusqu’à 540 mg • L-1) dans le cas des solides en suspension, et allant de 40 à 70 mg • L-1 (valeurs maximales allant jusqu’à 240 mg • L-1) pour le chlorure (PQWMN, 2015). Les zones au nord-est connaissent également des épisodes d’excès de cuivre (> 5 µg • L-1; NPCA, 2012).

Milieux humides côtiers du lac Ontario

Les dreissenidés sont présents dans les milieux humides du lac Ontario, mais toutes les zones ne font pas l’objet de relevés dans le cadre de la présente évaluation (voir la section MENACES). On a estimé que le Dreissena rostiformis bugensis (moule quagga) couvre 66 % du substrat riverain et qu’il a supplanté le Dressenia polymorpha (Wilson et al., 2006). Une étude récente des Grands Lacs indique que l’infestation a diminué de dix ordres de grandeur depuis les années 1990, et que l’infestation dépend des espèces présentes : les moules quaggas infestent moins souvent et à de moindres densités que les moules zébrées (Burlakova et al., 2014). La qualité de l’eau du lac Ontario est en grande partie dégradée en raison du ruissellement des sels de voirie (chlorure) et de la pollution, notamment dans le havre Hamilton et dans la baie de Quinte. Ces deux zones sont désignées comme des secteurs préoccupants présentant un long historique de pollution industrielle et sanitaire, notamment due au goudron, aux pesticides, aux produits d’hygiène personnelle et aux substances chimiques héritées du passé dans le havre Hamilton (PCB, HAP, DDT, chlordane, dioxines; Hughes et al., 2016; deSolla, comm. pers., 2015), et aux sous-produits miniers et de pâtes et papiers dans la baie de Quinte (PCB, mercure, arsenic, dioxines et furanes; QC, 2008). Ces deux endroits sont vulnérables à des proliférations localisées d’algues nuisibles, la plus récente ayant eu lieu dans le havre Hamilton à l’été 2015 (EC, 2010; Vanden Byllaardt, obs. pers.). Les concentrations de phosphates sont généralement uniformes dans l’ensemble des milieux humides côtiers (< 0,50 mg • L-1), les valeurs maximales les plus élevées étant observées près de Toronto et de Pickering (jusqu’à 2,2 mg • L-1; PQWMN, 2015). De manière similaire, les concentrations de nitrates sont généralement < 2 mg • L-1, mais atteignent des valeurs maximales allant jusqu’à 44 mg • L-1 en aval des centres urbains (p. ex. Toronto et Oshawa) dans la rivière Trent inférieure, et dans le havre Hamilton et la baie de Quinte. La teneur des solides en suspension est habituellement < 50 mg • L-1, mais des concentrations atteignant 1 200 mg • L-1 sont mesurées à l’ouest d’Oshawa (PWQMN, 2015). À mesure que les affluents deviennent de plus en plus urbanisés, les concentrations de chlorure (sels de voirie) sont de plus en plus préoccupantes dans le lac Ontario. Les zones qui ne se trouvent pas près des centres urbains sont exposées à des concentrations habituellement < 100 mg • L-1, alors que les milieux humides côtiers allant de Mississauga à Oshawa connaissent des concentrations de 200 à 500 mg • L-1 de manière générale, mais atteignant jusqu’à 55 000 mg • L-1 dans certains cas (PWQMN, 2015).

Lacs intérieurs de l’est de l’Ontario

Plusieurs des lacs intérieurs abritant des ligumies pointues sont infestés par les dreissenidés, notamment les lacs Beaver et Loughborough. Le lac Fishing est un endroit où la communauté d’unionidés est probablement non perturbée par ces espèces envahissantes (Schueler comm. pers., 2015). Aucun dreissenidé n’était présent dans les sites échantillonnés dans les lacs White/Ingelsby ou sur les individus prélevés. Bien que les données sur la qualité de l’eau propres à ces lacs intérieurs ne soient pas disponibles, ces derniers sont tous situés dans des zones relativement non perturbées, où les concentrations de phosphore (< 0,03 mg • L-1), de nitrates (< 0,05 mg • L-1), de solides en suspension (< 1,50 mg • L-1) et de chlorure (< 14 mg • L-1) des plans d’eau à proximité sont généralement faibles (CRCA, 2013; QC, 2013; PWQMN, 2015).

Haut Saint-Laurent

Aucune donnée n’est disponible concernant les ruisseaux Lyn et Golden, mais ces derniers se trouvent à l’intérieur d’une forêt relativement non perturbée dans la région de Cataraqui, dont la qualité des eaux de surface est généralement passable (CRCA, 2013).

Biologie

La ligumie pointue (comme toutes les moules d’eau douce) est un animal sédentaire qui s’enfouit partiellement ou entièrement dans le substrat des cours d’eau ou des lacs. Les moules d’eau douce adultes sont des organismes filtreurs qui se nourrissent en aspirant des particules de détritus organiques, des algues et des bactéries présentes dans la colonne d’eau et, comme il a été démontré récemment, dans les sédiments (Nichols et al., 2005; Haag, 2012). Les juvéniles de la majorité des espèces de moules d’eau douce vivent entièrement enfouies dans le substrat, où ils consomment à peu près les mêmes ressources, qu’ils puisent directement dans le substrat ou dans les eaux interstitielles (Yeager et al., 1994; Gatenby et al., 1997). Les aspects du cycle vital de la ligumie pointue résumés dans les sections suivantes sont tirés de l’étude de la littérature accessible ainsi que de la connaissance de l’espèce qu’ont les rédacteurs du présent rapport de situation.

Cycle vital et reproduction

Le cycle vital de la ligumie pointue est similaire à celui de toutes les autres moules d’eau douce (d’après Watters et al., 2009; Haag, 2012) : Durant la fraye, les mâles relâchent du sperme dans l’eau, et les femelles qui vivent en aval le filtrent à l’aide de leurs branchies. Les œufs sont fécondés dans une région spécialisée des branchies des femelles appelée marsupium, où ils demeurent jusqu’à ce qu’ils atteignent le stade larvaire appelé glochidie. La femelle relâche alors les glochidies, qui doivent se fixer à un hôte vertébré approprié, habituellement un poisson. Les glochidies s’enkystent sur l’hôte et se nourrissent de ses liquides corporels jusqu’à leur métamorphose en juvéniles. Ces derniers se détachent de leur hôte et tombent sur le substrat pour amorcer leur existence autonome. La proportion de glochidies qui survivent jusqu’au stade juvénile est estimée à seulement 0,000001 % (Bauer et Wächtler, 2001). Les moules compensent cette mortalité extrême en produisant une grande quantité de glochidies (souvent plus de un million) et en accroissant les chances que les glochidies se fixent à un poisson, en leurrant les poissons-hôtes appropriés. Les moules juvéniles sont difficiles à trouver, car elles sont petites et s’enfouissent rapidement dans les sédiments après avoir quitté leur hôte. Elles demeurent enfouies jusqu’à ce qu’elles aient atteint la maturité sexuelle et émergent pour se disperser et se reproduire.

La ligumie pointue est dioïque. Les deux sexes se distinguent par des différences subtiles dans les caractéristiques externes de la coquille (voir Description morphologique). Il s’agit d’une espèce à période de gravidité longue : la fraye a lieu à la fin de l’été, et les glochidies sont libérées au début du printemps suivant (Ortmann, 1919, cité dans Watters et al., 2009). On estime que l’espèce vit au moins 10 ans (Watters et al., 2009). La durée d’une génération chez la ligumie pointue est inconnue, mais on estime qu’elle est de 6 à 9 ans, si l’on se fie aux observations d’autres lampsilinés à courte durée de vie (Vanden Byllaardt et al., en prép.). On ne connaît pas précisément l’âge auquel l’espèce atteint la maturité.

Physiologie et adaptabilité

Les exigences ou les tolérances concernant les caractéristiques physiques (p. ex. turbidité, vitesse du débit, température, profondeur) et/ou chimiques (p. ex. pH, alcalinité, calcium et dureté totale, salinité/conductivité) ne sont pas connues précisément pour la ligumie pointue. On sait que d’autres membres de la famille des Unionidés, en particulier au stade de glochidies et de juvéniles, sont plus sensibles aux métaux lourds (Strayer, 2008; Gillis et al., 2008, 2010), à l’ammoniac (Goudreau et al., 1993; Mummert et al., 2003), à l’acidité (Huebner et Pynnonen, 1992), à la salinité (Gillis, 2011) et aux solides en suspension (Gascho Landis et al., 2013).

Une seule relocalisation impliquant des ligumies pointues est connue des rédacteurs du rapport de situation et a eu lieu en 2015 dans les eaux étatsuniennes de la rivière Niagara (Riveredge Environmental, 2015).

Déplacements et dispersion

À l’âge adulte, les moules d’eau douce sont pratiquement sédentaires, leurs déplacements se limitant à quelques mètres au fond du lac ou de la rivière (Strayer, 2008). La seule période où une dispersion importante peut se produire est pendant la phase parasite. Les poissons-hôtes infestés peuvent transporter les larves vers de nouveaux milieux et ainsi assurer la reconstitution des sous-populations décimées. Schwalb et al., (2011) ont observé que l’état de conservation des moules était lié à la capacité de dispersion des hôtes, du fait que les espèces les plus en péril dépendaient probablement d’hôtes à capacité de dispersion limitée. Toutefois, la ligumie pointue n’a pas été incluse dans cette étude.

Relations interspécifiques

Les ligumies pointues femelles utilisent un leurre pour attirer leurs hôtes. Corey et Strayer (1999) ont décrit ce leurre comme ayant l’apparence d’un amphipode en train de nager. Les papilles génitales blanches ondulent le long du bord du manteau de façon synchrone et ininterrompue. On a observé un mouvement complet de haut en bas et de bas en haut le long du bord du manteau, d’une durée moyenne de 0,8 seconde. Cette stratégie s’est révélée très efficace, tant sur le terrain qu’en laboratoire (Corey et al., 2006). Tout contact du leurre par le poisson entraîne la libération d’un conglutinat de glochidies prêtes à se fixer sur les branchies de l’intrus. L’Université de Guelph a déterminé de façon expérimentale quels étaient les poisson-hôte de la ligumie pointue au Canada : l’épinoche à cinq épines (Culaea inconstans), le crapet-soleil (Lepomis gibbosus) et la perchaude (Perca flavescens). La perchaude montre le taux de métamorphose (glochidies se métamorphosant en juvéniles) le plus élevé, et est l’hôte fonctionnel le plus probable (McNichols et al., 2009). Le fouille-roche zébré (Percina caprodes), le raseux-de-terre noir (Etheostoma nigrum) et le crapet de roche (Ambloplites rupestris) ne supportaient pas le développement des juvéniles. Aux États-Unis, la propagation de la ligumie pointue en laboratoire a été réussie à l’aide de l’achigan à grande bouche (Micropterus salmoides), qui pourrait aussi être un hôte fonctionnel de l’espèce (Watson comm. pers., 2016). Les poissons-hôtes dans la nature doivent encore être déterminés.

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les mentions historiques, dans la plupart des cas, ont fourni peu de renseignements sur l’état des spécimens (vivant, coquilles fraîches ou vieilles coquilles), le site, la façon dont l’individu a été trouvé (recherches le long de la rive, excavation, etc.), la taille ou le sexe. Ce n’est que vers 1997 que les personnes effectuant des relevés à la recherche de moules ont commencé à consigner les données détaillées sur les sites et les spécimens, et à élaborer des techniques plus quantitatives pour la détection d’unionidés. Il existe actuellement diverses techniques semi-quantitatives pour détecter les ligumies pointues. La méthodologie de chacune de ces techniques est décrite ci-dessous. Les techniques quantitatives, comme les relevés par quadrats, sont difficiles à mettre en œuvre dans l’habitat de prédilection de l’espèce, qui est habituellement composé de substrat meuble et vaseux (voir Exigences en matière d’habitat).

Relevés minutés

Dans les rivières et les lacs où le substrat est plus compact (p. ex. dans la rivière Welland), les relevés sont réalisés au moyen d’une technique intensive de relevés minutés, décrite dans Metcalfe-Smith et al. (2000a) (tableau 1). Brièvement, le lit du cours d’eau est recensé visuellement par une équipe utilisant des cuissardes, des verres fumés polarisants et des bathyscopes, pendant un nombre d’HP donné. Lorsque la visibilité est faible, les recherches sont faites au toucher (p. ex. à Cootes Paradise dans le havre Hamilton, dans le lac Ontario). La longueur du tronçon recensé varie selon la largeur de la rivière, mais est généralement de 100 à 300 m. Les moules vivantes sont conservées dans l’eau dans des sacs-filets de plongeur jusqu’à la fin de la période de recherche; elles sont alors identifiées au rang de l’espèce, dénombrées, mesurées (longueur de la coquille), classées en fonction du sexe (si elles sont sexuellement dimorphiques) et remises dans le lit du cours d’eau.

Piquets et cordes

Des relevés à l’aide de piquets et de cordes ont été effectués dans le delta de la rivière Sainte-Claire (tableau 1). Dans chaque site, l’échantillonnage a été effectué par plusieurs équipes (habituellement trois) de deux personnes, chaque équipe étant constituée d’un plongeur avec tuba et d’un assistant transportant le matériel et les moules. Chaque plongeur nageait jusqu’à ce qu’il aperçoive une moule, puis plaçait un piquet dans l’eau et recensait une zone circulaire de 65 m2 autour de la moule, et prélevait toute autre moule vivante trouvée. Chaque équipe recensait un maximum de 10 parcelles circulaires ou jusqu’à ce qu’ils atteignent la rive. Toutes les moules vivantes ont été identifiées, dénombrées, mesurées, classées en fonction du sexe et remises au fond du lac. Les méthodes sont décrites en détail dans Metcalfe-Smith et al., 2004).

Relevés visuels/tactiles et à l’aide de dragues à palourdes

Les zones dont le substrat était particulièrement meuble et où la visibilité était faible, notamment dans les milieux humides côtiers, ont été échantillonnées à l’aide de méthodes visuelles/tactiles décrites dans Reid et al. (2014). L’échantillonnage a été fait par une équipe de deux à trois personnes équipées de combinaisons isothermiques et de dispositifs de flottaison. Avant l’échantillonnage, une grille a été superposée à une carte du site, et 12 points aléatoires ont été choisis aux fins de l’échantillonnage. Pendant une heure, la zone autour de chaque point a été recensée à l’aide de techniques visuelles et/ou tactiles sans chevauchement des zones échantillonnées à l’aide de chaque méthode. Toutes les moules trouvées ont été ramenées à la surface pour être identifiées, mesurées et classées en fonction du sexe, si possible. Aux mêmes points d’échantillonnage, des moules ont été prélevés en ramassant les sédiments dans une drague à palourdes pendant une heure. Comme pour les relevés minutés, l’effort d’échantillonnage est mesuré en HP. Ce type de recensement a été effectué dans l’ensemble des milieux humides côtiers des lacs Ontario et Érié, de même que dans des lacs intérieurs, notamment dans les lacs Beaver, White/Ingelsby, Loughborough et Whitefish (tableau 1).

Demi-hectare

La méthode du demi-hectare a été utilisée dans des milieux où le sol est meuble et où l’eau est turbide et de profondeurs variables qui sont difficiles à recenser à l’aide de méthodes conventionnelles (Minke-Martin et al., 2015; tableau 1). Une superficie de 5 000 m2 a été délimitée et divisée en 1 à 5 blocs de taille égale, déterminée par la longueur et la largeur de la zone possible à recenser. Les blocs ont été recensés à l’aide de méthodes visuelles (p. ex. bathyscopes) ou à l’aide de pelles à main par une équipe de deux à quatre personnes. Le nombre de pelletées, et par conséquent la superficie couverte, a été calculé à l’aide de compteurs, et au moyen du nombre d’HP consignées. Les moules ont été retirées du substrat et conservées dans des sacs-filets de plongeur jusqu’à la fin de la séance d’échantillonnage, puis ont été identifiées au rang de l’espèce, classées en fonction du sexe si possible, dénombrées et mesurées avant d’être remises dans le substrat. Le havre Hamilton et la rivière Grand inférieure ont été recensés à l’aide de cette méthode.

Abondance

Le delta de la rivière Sainte-Claire est le seul endroit au Canada où la densité des ligumies pointues a été estimée (individus • m-2; tableau 2). Des données sur les captures par unité d’effort (CPUE; nombre d’individus vivants par HP d’effort de recherche), l’abondance relative (% d’individus vivants par rapport au nombre d’individus vivants de toutes les espèces d’unionidés) et la fréquence de l’occurrence (% de sites où des spécimens vivants sont détectés) sont disponibles pour la plupart des autres sites (lac Érié, ruisseau Coyle, lac Ontario, lac White, lac Beaver, lac Loughborough et ruisseau Lyn) pour l’ensemble de la période 2007-2015, et sont résumées au tableau 2.

Tableau 2. Estimations de la capture par unité d’effort (CPUE; nombre d’individus vivants par heure-personne [HP] d’effort de recherche), de l’abondance relative (% d’individus vivants par rapport au nombre d’individus vivants de l’ensemble des espèces d’unionidés), de la fréquence de l’occurrence (% de sites où des spécimens vivants ont été décelés), la densité moyenne (individus • m-2 ± erreur-type de la moyenne), de l’indice de zone d’occupation (IZO; km 2) et de l’abondance (nbre d’individus) de la ligumie pointue dans les eaux canadiennes d’après des relevés réalisés de 2007 à 2016, lorsque ceux-ci étaient disponibles. L’ordre de présentation va de l’ouest vers l’est. L’IZO a été calculé à l’aide de la méthode de la grille de 2 km de côté pour les individus vivants ou les coquilles fraîches rapportés au cours de la dernière période d’évaluation (1997-2006) et de la période d’évaluation actuelle (2007-2016) combinées.
Emplacement CPUE
(Ind. • HP-1)
Abond. relative (%) Fréq. de l’occur. (%) Densité. moy. (ind. viv. • m-2
± ET)
IZO (km2) Abond.
(nbre d’ind.)
Année(s)  
Delta de la rivière Sainte-Claire 1,0 4 50 0,016 ± 0,010 44 270 000- 1 200 000 2011 cellule vide
Lac Érié 1,5 20 10 N.d. 28 N.d. 2008-2016 cellule vide
Ruisseau Coyle 0,3 9 67 N.d. 8 N.d. 2015 cellule vide
Lac Ontario 0,9 3 4 N.d. 52 N.d. 2011-2015 cellule vide
Lacs White/ Ingelsby 6,5 3 17 N.d. 8 N.d. 2015 cellule vide
Lac Beaver 1,2 3 83 N.d. 12 N.d. 2015 cellule vide
Lac Lough-borough 1,9 45 42 N.d. 20 N.d. 2015 cellule vide
Lac Fishing N.d. N.d. N.d. N.d. 8 N.d. 2015 cellule vide
Ruisseaux Lyn/Golden* 6,8 7 100 N.d. 24 N.d. 2008-2014 cellule vide
* Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible. * Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible. * Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible. * Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible. * Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible. * Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible. * Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible. * Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible. * Indique que l’estimation de l’IZO a été calculée à l’aide de grilles à carrés continus N.d. = Information non disponible.
Tableau 3. Description des menaces et de leur impact sur la ligumie pointue à l’aide d’un calculateur des menaces.
Menace no Description de la menace Impact Portée Gravité Immédiateté
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques CD Moyen/faible Généralisée Modérée/légère Élevée
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes CD Moyen/faible Généralisée Modérée/légère Élevée
7 Modifications des systèmes naturels D Faible Restreinte Légère Élevée
7.3 Autres modifications de l’écosystème D Faible Restreinte Légère Élevée
9 Pollution D Faible Restreinte/petite Modérée/légère Élevée
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines D Faible Restreinte/petite Modérée/légère Élevée
9.2 Effluents industriels et militaires D Faible Petite Modérée/légère Élevée
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles D Faible Grande Légère Élevée

On estime que l’abondance de la ligumie pointue dans le delta de la rivière Sainte-Claire est de 270 000 à 1 200 000 individus. L’estimation a été faite en superposant des grilles à carrés continus de 2 km de côté aux 27 sites où des ligumies pointues vivantes ou des coquilles fraîches étaient présentes au cours des périodes d’évaluation actuelle et précédente combinées (1997-2015; y compris l’exutoire de la rivière Sainte-Claire/baie Pocket, la baie Bass, la baie Chematogan, le lac Goose, la baie Johnston, l’île Walpole et l’île Sainte-Anne) pour calculer un IZO de 44 km2. L’estimation de l’IZO a ensuite été multipliée par la densité moyenne (0,016 ± 0,010 individu • m-2) pour le delta, telle que déterminée lors des relevés à l’aide de piquets et de cordes en 2011. L’erreur-type de la moyenne a été utilisée pour calculer les limites supérieure et inférieure de l’abondance. Les coquilles fraîches indiquent généralement une localité existante, mais il faut tenir compte de deux facteurs : les coquilles demeurent probablement fraîches plus longtemps dans les milieux où la production énergétique est plus faible, et le caractère frais peut être subjectif, bien qu’on définisse généralement les coquilles fraîches comme des coquilles dont le tissu est intact. Les estimations pour la période d’évaluation précédente (1997-2006) étaient beaucoup plus faibles (de 21 610 à 44 292 individus), voir Tendances actuelles à la section Fluctuations et tendances.

Des relevés récents ont été effectués dans l’étang Lake, l’étang McGeachy, la baie Rondeau, le marais du ruisseau Cedar et dans la pointe Turkey, dans le bassin du lac Érié. La CPUE estimée est de 0,044 individu • HP-1 dans l’étang Lake, de 0,9 individu • HP-1 dans l’étang McGeachy, de 0,015 individu • HP-1 dans la baie Rondeau, de 1,0 individu • HP-1 dans la pointe Turkey, et de 5,7 individus • HP-1 dans le marais du ruisseau Cedar, mais un nouveau relevé effectué dans le marais du ruisseau Cedar un an plus tard n’a pas permis d’observer de ligumies pointues. La CPUE moyenne pour toutes les sous-populations existantes était de 1,5 individu • HP-1. Des ligumies pointues vivantes ont été trouvées dans 5 des 52 sites recensés (10 % des sites), et il s’agissait de la deuxième espèce la plus abondante, représentant 20 % de la communauté d’unionidés, après la grande anodonte (Pyganodon grandis; 69 %).

On estime que la CPUE de ligumies pointues dans le ruisseau Coyle est de 0,3 individu • HP-1 et que l’espèce est présente dans 67 % des sites (2 sites sur 3 recensés dans le ruisseau). L’espèce représente 9 % des unionidés de ce plan d’eau, qui était autrement dominé par la grande anodonte, la lampsile siliquoïde (Lampsilis siliquoidea) et la mulette feuille d’érable (Quadrula quadrula).

La CPUE pour la ligumie pointue au cours des derniers relevés dans les milieux humides côtiers du lac Ontario était de 0,5 individu • HP-1 dans la rivière Rouge (0,4 individu • HP-1 lors d’un nouveau relevé), de 0,7 individu • HP-1 dans le ruisseau Carruthers, de 2,3 individus • HP-1 dans le ruisseau Lynde (0,5 individu • HP-1 lors d’un nouveau relevé), de 0,5 individu • HP-1 dans la baie Pleasant, de 0,6 individu • HP-1 dans le lac Consecon, de 1,3 individu • HP-1 dans le lac East (1,0 individu • HP-1 lors d’un nouveau relevé), et de 0,5 individu • HP-1 dans la baie Hay/ruisseau Wilton. La moyenne globale était de 0,9 individu • HP-1. La fréquence globale de l’occurrence de la ligumie pointue est de 4 % (présente dans 25 des 596 sites recensés), et l’abondance relative de l’espèce est de 3 %. La communauté d’unionidés dans ces milieux humides côtiers est principalement composée de grandes anodontes, de mulettes ligamentines (Actinonias ligamentina), d’elliptios maigres de l’Est (Elliptio complanata) et de lampsiles siliquoïdes.

La CPUE de ligumies pointues dans les lacs White/Ingelsby était de 6,5 individus • HP-1, et l’espèce était présente dans 17 % des sites (2 sites sur 12). La communauté d’unionidés dans le lac était fortement dominée par l’elliptio maigre de l’Est (abondance relative de 74 %), alors que la ligumie pointue représentait 17 % des unionidés qui s’y trouvaient.

En 2015, la CPUE de ligumies pointues dans le lac Beaver était de 1,2 individu • HP-1. L’espèce a été prélevée dans 83 % des sites échantillonnés (9 sites sur 12). La ligumie pointue représentait un faible pourcentage des unionidés présents dans le lac (3 %), lequel était dominé par l’elliptio maigre de l’Est (95 %).

La CPUE de ligumies pointues dans le lac Loughborough était de 1,9 individu • HP-1. L’espèce était présente dans 42 % des sites échantillonnés (5 sites sur 12), et représentait 45 % de la faune d’unionidés du plan d’eau, une abondance relative similaire à celle de l’elliptio maigre de l’Est (52 %).

Les relevés dans les ruisseaux Lyn/Golden ont constamment permis de prélever un grand nombre de ligumies pointues, soit jusqu’à 6,8 individus • HP-1. Tous les sites recensés contenaient des individus vivants, mais il est à noter que seulement 2 zones générales ont été recensées. Malgré la quantité relativement élevée de ligumies pointues dans ce cours d’eau, l’espèce ne représente que 7 % de la communauté d’unionidés, laquelle est dominée par l’elliptio maigre de l’Est (86 %).

Fluctuations et tendances

Dans l’ensemble, le nombre de mentions de ligumies pointues a augmenté avec la hausse du nombre de relevés ciblés et efficaces, mais le nombre d’individus enregistré dans la plupart des sites est très faible (quelques individus seulement). La proportion de ligumies pointues dans les mentions de la composition de la communauté d’unionidés semble assez constante, mais le nombre global d’unionidés a décliné.

Les déclins sans précédent et largement répandus pour tous les unionidés, y compris pour la ligumie pointue sont bien documentés en ce qui concerne les Grands Lacs et leurs voies interlacustres, à la suite de l’invasion par les dreissenidés, au début des années 1980 (Schloesser et Nalepa, 1994; Nalepa et al., 1996; 2001; Ricciardi et al., 1996; Ecological Specialists, 1999; Riveredge Associates, 2005; Schloesser et al., 2006). Une requête effectuée dans la base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs a montré que les ligumies pointues vivantes représentaient 7,5 % des 1 591 mentions englobant 39 espèces dans les lacs Sainte-Claire, Érié et Ontario, et dans les rivières Détroit et Niagara avant 1990. L’espèce représentait 8,2 % des 502 mentions englobant 30 espèces de 1997 à 2006, et 10,1 % des 555 mentions englobant 25 espèces de 2007 à 2015 (ces données incluent également les lacs intérieurs de l’Ontario). Dans tous les cas, la ligumie pointue était la quatrième espèce la plus commune en ce qui concerne le nombre d’individus vivants. À l’heure actuelle, la ligumie pointue peut être prélevée dans la plupart des endroits qu’elle occupait autrefois dans les Grands Lacs inférieurs et le delta de la rivière Sainte-Claire, mais aucun individu vivant et aucune coquille n’ont pu être prélevés dans 22 des milieux humides côtiers du lac Ontario recensés. De plus, l’espèce a aussi été découverte dans des plans d’eau qui n’avaient pas été recensés (et qui n’ont pas été représentés) lors de la dernière évaluation, en particulier dans les lacs intérieurs de l’est de l’Ontario. Globalement, dans seulement 8 sites, le nombre de prélèvements s’élevait à plus de quelques individus : delta de la rivière Sainte-Claire, marais du ruisseau Cedar (lac Érié), ruisseau Lynde, lac East, lac White, lac Beaver, lac Loughborough et ruisseau Lyn. La viabilité de si petites populations dans tous les autres sites est incertaine.

Tendances passées

Schloesser et al. (1998) ont inventorié 13 sites dans les eaux canadiennes et étatsuniennes de la rivière Détroit de 1982 à 1983, avant et après l’invasion par les dreissenidés, puis 17 sites en 1992, et 9 sites en 1994. La ligumie pointue ne représentait que 3,7 % des 1 279 unionidés vivants de 23 espèces récoltés avant l’invasion, 0,2 % des 1 653 unionidés récoltés en 1992, et 0,0 % des 58 individus vivants récoltés en 1994 (13 espèces). L’abondance de la ligumie pointue dans les 9 sites a décliné, passant de 37 à 4, puis à 0 (1982-1983, 1992 et 1994, respectivement). Schloesser et al. (2006) ont revisité 4 de ces sites en 1998; ils n’y ont trouvé que 4 unionidés de 4 espèces différentes, mais aucune ligumie pointue.

Les tendances à long terme concernant l’abondance de la ligumie pointue sont disponibles pour la zone au large du lac Sainte-Claire. Nalepa et al. (1996) ont recensé 29 sites au large avant l’invasion (1986) et après l’invasion (1990, 1992 et 1994) à l’aide de la même méthode; la majorité de ces sites (18 sites) se trouvaient en eaux canadiennes. L’abondance des unionidés a chuté de 281 spécimens (18 espèces) avant l’invasion à 6 spécimens (5 espèces) après l’invasion (1994). L’abondance relative de la ligumie pointue au cours de ces relevés s’établissait à 2,8 %, à 2,0 %, à 5,1 % et à 0 %, respectivement. La densité moyenne de tous les unionidés en 1986 était de 1,9 individu • m-2 et, comme la ligumie pointue représentait 2,8 % des spécimens, la densité moyenne de l’espèce était donc approximativement de 0,05 individu • m-2. Gillis et Mackie (1994) ont effectué des relevés intensifs dans deux des sites de Nalepa et al. (1996) qui se trouvaient relativement près de la rive en 1990-1992. La densité de la ligumie pointue dans le site se trouvant en eaux canadiennes, près de Puce (Ontario), est passée de 0,01, à 0,004 à 0 individu • m-2 au cours de la période 1990-1994. Comme aucun relevé n’a été effectué dans les eaux proches du littoral du delta de la rivière Sainte-Claire avant 1999, on dispose de très peu de renseignements sur les fluctuations de la taille de la sous-population dans la région du delta. Toutefois, un déclin chez les unionidés, notamment chez la ligumie pointue, a été observé dans un site de la baie Johnston : Zanatta et al. (2002) ont prélevé 19 ligumies pointues vivantes en 1999, mais n’en ont trouvé qu’une seule en 2000, à raison du même effort d’échantillonnage (1,5 HP). Metcalfe-Smith et al. (2004; 2005) ont recensé le site de nouveau en 2003, et ont prélevé deux individus (1,3 HP). Zanatta et al. (2002) ont noté que les taux d’infestation par les dreissenidés dans la baie Johnston et le lac Goose, à proximité (moyenne : 177 dreissenidés • unionidé-1), étaient plus élevés que dans les autres secteurs du delta en 1999.

La ligumie pointue était la deuxième espèce la plus abondante (après le Lampsilis siliquoidea, ou lampsile siliquoïde) lors de relevés effectués dans les eaux du large du bassin ouest du lac Érié, de 1930 à 1982, et est devenue la troisième espèce la plus abondante en 1973-1974 (Nalepa, 1994).1991). Les rédacteurs du rapport de situation ont utilisé les données de Nalepa et al. (1991) pour calculer un déclin de 2,5 individus • m-2, en 1961, à 0,46 individu • m-2, en 1972, et à 0,95 individu • m-2, en 1982. Par conséquent, l’abondance de la ligumie pointue a décliné d’environ 60 % au cours de cette période, probablement en raison de la qualité de l’eau en déclin (Nalepa et al., 1991). Schloesser et Nalepa (1994) ont recensé les mêmes 17 sites après l’invasion par les dreissenidés (1991), et ils n’y ont trouvé que 4 moules vivantes, mais aucune d’entre elles n’était une ligumie pointue. Schloesser et al. (1997) ont rapporté un déclin de 96 % des unionidés dans 15 sites riverains du bassin ouest, de 1983 à 1993. Aucune ligumie pointue n’a été trouvée dans le cadre de ces relevés.

En 1996, des relevés minutés ont été effectués dans un site du lac East et du lac Consecon (bassin versant du lac Ontario). Au total, 14 ligumies pointues vivantes ont été prélevées dans le lac Consecon, alors que seulement 2 spécimens ont été prélevés dans le lac East. Ces sites ont été recensés de nouveau en 2005, de même que 1 site additionnel au lac Consecon et 4 autres sites dans le lac West, situé à proximité. Aucun unionidé vivant, toutes espèces confondues, n’a été trouvé. Toutefois, des individus vivants ont été observés plus récemment (voir Aire de répartition canadienne).

Tendances actuelles

Les tendances quantitatives actuelles ne sont disponibles que pour le delta de la rivière Sainte-Claire. Les densités mesurées en 2011 ont augmenté par rapport aux valeurs de 2003-2004, et ont doublé dans certains cas (0,001 à 0,003 individu • m-2 dans la baie Pocket, de 0,020 à 0,025 individu • m-2 dans la baie Bass, et de 0,005 à 0,013 individu • m-2 dans le reste du delta). L’abondance actuelle de la ligumie pointue est estimée à 270 000 à 1 200 000 individus (IZO de 44 km2 à une densité moyenne de 0,016 ± 0,010 individu • m-2; voir Abondance). Les estimations lors de l’évaluation précédente étaient beaucoup plus faibles (de 21 610 à 44 292 individus), en raison d’une densité moyenne plus faible et d’un facteur de correction appliqué lors de la dernière évaluation (afin de tenir compte de l’habitat non probable, c.-à-d. des zones terrestres sèches et des plans d’eau de > 1,5 m de profondeur), ce qui n’a pas été fait ici. Si le facteur de correction n’avait pas été appliqué lors de l’évaluation précédente, l’estimation de l’abondance serait davantage similaire à celle de la période d’évaluation actuelle (environ 300 000 à 460 000 individus, IZO de 44 km2, densité de 0,009 ± 0,002 individu • m-2). Il est possible de récolter des ligumies pointues à tous les endroits où l’espèce a été observée précédemment (toutefois, le lac Goose, la baie Johnston, l’île Walpole et l’île Sainte-Anne n’ont pas fait l’objet de nouveaux relevés récemment), et l’espèce représente actuellement 4 % de la communauté d’unionidés dans le delta de la rivière Sainte-Claire. L’espèce est donc au moins constante sur le plan de la répartition, et possiblement plus dense depuis les dernières années dans le delta. Toutefois, on ignore si la densité au cours de la période actuelle est représentative de l’ensemble du delta, car les estimations de la densité dans le lac Goose, la baie Johnston, l’île Walpole et l’île Sainte-Anne n’ont jamais été disponibles.

La baie Bass est l’endroit le mieux recensé de tout le delta de la rivière Sainte-Claire. De manière similaire lors des relevés effectués en 2003-2005 (de 49 à 99 mm, 208 individus), la longueur des coquilles des ligumies pointues vivantes dans la baie Bass allait de 51 à 84 mm (23 individus) lors de relevés de 2011, avec une bonne représentation de plusieurs classes de tailles, ce qui laisse croire qu’un recrutement régulier a toujours lieu (figure 5). Seules des données récentes sur la longueur sont disponibles en ce qui concerne le marais du ruisseau Cedar (lac Érié), le ruisseau Lynde (lac Ontario), le lac Beaver, les lacs White/Ingelsby, le lac Loughborough et le ruisseau Lyn (sites où la taille de l’échantillon était n ≥ 10). Les 3 lacs intérieurs représentent de nouvelles occurrences. Les graphiques de la fréquence des tailles des ligumies pointues vivantes dans ces plans d’eau indiquent une bonne représentation de toutes les classes de tailles, sauf dans le ruisseau Lynde, qui semble contenir principalement de gros individus (figure 6). Toutefois, c’est à cet endroit que la taille de l’échantillon était la plus petite parmi les sites figurant sur la liste (n = 11). Peu d’individus de très petite taille ont été trouvés dans tous les cas, mais cette absence s’explique probablement par le fait que les juvéniles s’enfouissent profondément dans le substrat et échappent ainsi à la détection. D’après leur expérience, les rédacteurs du rapport de situation estiment que le sexe de la plupart des individus ne peut pas être établi de façon fiable sur la base de la forme de la coquille. C’est la raison pour laquelle aucune valeur du rapport des sexes n’est fournie.

Figure 5. Distribution de la fréquence des tailles de 209 ligumies pointues vivantes prélevées dans la baie Bass dans les eaux canadiennes du delta de la rivière Sainte-Claire en 2003 et 2004, en comparaison avec les 23 individus prélevés en 2011.
Distribution de la  fréquence des tailles de 209 ligumies pointues vivantes prélevées dans la baie  Bass
Description longue de la figure 5

Graphique illustrant la distribution de la fréquence des tailles de 209 ligumies pointues vivantes prélevées dans la baie Bass dans les eaux canadiennes du delta de la rivière Sainte-Claire en 2003 et 2004, en comparaison avec les 23 individus prélevés en 2011.

 

Figure 6. Distribution de la fréquence des tailles des ligumies pointues vivantes prélevées dans le marais du ruisseau Cedar (lac Érié) en 2008, dans le ruisseau Lynde (lac Ontario) en 2011, dans les lacs White/Ingelsby en 2015, dans le lac Beaver en 2015, dans le lac Loughborough en 2015 et dans le ruisseau Lyn en 2009. Les nombres entre parenthèses représentent la taille des échantillons.
Distribution de la  fréquence des tailles des ligumies pointues vivantes prélevées dans le marais  du ruisseau Cedar (lac Érié) en 2008
Description longue de la figure 6

Six graphiques illustrant la distribution de la fréquence des tailles des ligumies pointues vivantes prélevées dans le marais du ruisseau Cedar (lac Érié) en 2008, dans le ruisseau Lynde (lac Ontario) en 2011, dans les lacs White/Ingelsby en 2015, dans le lac Beaver en 2015, dans le lac Loughborough en 2015 et dans le ruisseau Lyn en 2009.

 

Immigration de source externe

Les sous-populations de ligumies pointues du Canada pourraient être rétablies par immigration naturelle depuis les États-Unis, car l’espèce semble se disperser facilement dans les nouveaux milieux lacustres intérieurs (p. ex. introduction par ensemencement; Goodrich, 1932). Si la sous-population occupant la portion canadienne du delta venait à disparaître, il se pourrait que l’espèce y soit réintroduite naturellement par des poissons-hôtes provenant de la portion étatsunienne du delta (Lucy et al., 2014; Zanatta et al., 2015). Par exemple, comme le chenal navigable qui traverse le delta n’est que de 8,3 m de profondeur (Edsall et al., 1988), l’hôte présumé, la perchaude, pourrait être capable de se déplacer librement d’un côté à l’autre de la frontière (car on ne la trouve généralement pas à des profondeurs supérieures à 9,2 m, et son domaine vital s’étend jusqu’à 0,022 km2; Scott et Crossman, 1973; Fish et Savitz, 1983). Rowe et Zanatta (2015) ont démontré clairement que les populations de lampsiles siliquoïdes du côté étatsunien et du côté canadien du delta ne formaient qu’une seule population génétique. Par conséquent, et comme l’utilisation des hôtes devrait être similaire, la ligumie pointue devrait montrer des habitudes similaires, et le flux génique devrait être continu dans l’ensemble du delta (Zanatta, comm. pers., 2016).

Menaces et facteurs limitatifs

La plus importante menace pesant sur la ligumie pointue est la présence des moules de la famille des Dreissenidés (Dreissena polymorpha et Dreissena rostiformis bugensis); cette menace est suivie par la modification des écosystèmes par le Phragmites australis (hautes herbes émergentes) et la pollution de l’eau attribuable à divers facteurs, notamment le rejet d’eaux usées, l’épandage de sels de voirie et le ruissellement d’effluents agricoles. Les menaces désignées ici suivent celles présentées dans une évaluation du potentiel de rétablissement de la ligumie pointue revue par des pairs (Bouvier et Morris, 2011). Selon une approche écosystémique, ces menaces pourraient interagir directement ou influer indirectement les unes sur les autres. Toutefois, les interactions ne sont pas bien comprises pour le moment; chaque menace est donc présentée séparément.

Menaces modérées-faibles

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

L’introduction et la propagation de dreissenidés exotiques dans les Grands Lacs et leurs voies interlacustres ont provoqué un déclin spectaculaire des populations de moules d’eau douce indigènes dans les régions infestées (Ricciardi et al., 1996; Schloesser et al.,1996; Nalepa et al., 2001; Schloesser et al., 2006; voir Tendances en matière d’habitat). Plus de 90 % des mentions historiques de ligumies pointues proviennent de régions qui sont aujourd’hui infestées par les dreissenidés et qui sont par conséquent dégradées. Plusieurs études estiment que le taux létal d’infestation pour les unionidés est de plus de 100 dreissenidés/unionidé (Ricciardi et al., 1995; Schloesser et al., 1996), et une étude a permis de conclure que seulement 10 dreissenidés/unionidé suffisent pour observer des déclins de l’abondance chez les unionidés, en raison de l’interférence avec les fonctions normales (alimentation, locomotion, respiration) et, dans une moindre mesure, avec la compétition pour l’obtention de nourriture (Ricciardi et al., 1996; Ward et Ricciardi, 2013). Les résultats d’une étude non publiée indiquent que la ligumie pointue présentait le taux de survie le plus faible (30 %) et qu’elle transportait la plus importante charge de dreissenidés (par rapport à sa taille) parmi 5 espèces indigènes de moules dans le lac Sainte-Claire (Hunter, comm. pers., 2004). Les dreissenidés pourraient représenter une menace particulière pour la ligumie pointue en raison de la préférence de cette dernière pour les sédiments meubles et vaseux : les unionidés deviennent l’équivalent du substrat pour les dreissenidés, car aucune autre surface dure n’est présente (Jokela et Ricciardi, 2008).

Les dreissenidés continuent de menacer et de limiter la répartition de la plupart des ligumies pointues dans le delta de la rivière Sainte-Claire, notamment dans la baie Bass. Les taux actuels d’infestation dans le delta vont de 0 à 42 dreissenidés • unionidé-1, et sont similaires à ceux mesurés durant la période d’évaluation précédente (McGoldrick et al.,2009; T. Morris (données inédites). Il est évident que certains sites présentent des sédiments suffisamment meubles pour que les unionidés s’enfouissent pour se débarrasser des dreissenidés, mais des filaments de byssus y demeurent comme preuve (McGoldrick et al., 2009). On suppose que le delta est à demi protégé, avec les courants au large, les vents prédominants et les niveaux d’eau variables, qui atténuent l’établissement des larves velligères de dreissenidés, car les densités sont d’environ la moitié par rapport à ce que l’on observe dans les eaux au large (Zanatta et al., 2002; McGoldrick et al., 2009; Sherman et al., 2013).

Les dreissenidés se sont établis dans le bassin ouest du lac Érié dès 1986, et se sont propagés vers l’est (Hebert et al., 1989). Parmi les 120 moules vivantes prélevées dans la baie Rondeau en 2014-2015, 106 montraient des signes de la présence de dreissenidés (individus ou filaments de byssus fixés), et des coquilles étaient présentes dans les 10 sites (sur 15) où des moules indigènes vivantes avaient été prélevées. Le rapport de la masse (g/g) des dreissenidés fixés à des unionidés vivants allait de 0,0009 à 1,53 (moyenne = 0,15; S. Reid, données inédites). Les individus exempts de dreissenidés n’ont pas été inclus dans ce calcul. Aucun des unionidés prélevés dans l’étang Lake, en 2016, et dans le marais du ruisseau Cedar, en 2008, ne présentait de dreissenidés, mais les 4 ligumies pointues prélevées en 2009 à la pointe Turkey, située à proximité, avaient été colonisées (Gilbert et Oldenburg, 2013).

Les dreissenidés étaient présents dans 30 % des sites recensés dans les milieux humides côtiers du lac Ontario de 2011 à 2015, et environ la moitié des unionidés vivants prélevés (820 sur 1 685) présentaient des signes de la présence de dreissenidés (individus ou filaments de byssus fixés). Le rapport de la masse (g/g) des dreissenidés fixés à des unionidés vivants allait de 0,0006 à 2,0 (moyenne = 0,15; S. Reid et al., 2014).

Plusieurs des lacs intérieurs abritant des ligumies pointues ont été envahis par les dreissenidés. Des dreissenidés étaient présents dans 100 % des sites du lac Beaver, où 617 des 933 unionidés vivants prélevés présentaient des signes d’infestation (individus ou filaments de byssus fixés) et le rapport de la masse (g/g) des dreissenidés fixés à des unionidés vivants allait de 0,0010 à 2,75 (moyenne = 0,22). Dans le lac Loughborough, des dreissenidés étaient présents dans 50 % des sites échantillonnés, et 32 individus vivants sur 42 montraient des signes de la présence de dreissenidés, en 2015. Le rapport de la masse (g/g) allait de 0,003 à 1,05 (moyenne = 0,25). Le lac Fishing n’est probablement pas perturbé par les dreissenidés (Schueler, comm. pers., 2015). Aucun dreissenidé n’était présent dans les sites échantillonnés dans les lacs White/Ingelsby ou sur les ligumies pointues vivantes prélevées.

Des corbeilles d’Asie (Corbicula fluminea) vivantes ont été trouvées dans l’étang McGeachy (adjacent à la baie Rondeau, dans le lac Érié), où des ligumies pointues ont également été prélevées accidentellement. Malheureusement, la grande majorité des corbeilles d’Asie étaient mortes. On sait que les corbeilles d’Asie ont des effets nuisibles sur les unionidés (Strayer, 1999; Cherry et al., 2005), mais aucune étude ne prouve leurs effets négatifs sur la ligumie pointue en particulier. De plus, si les corbeilles d’Asie ont influé négativement sur les ligumies pointues, ce serait de façon très limitée dans ce cas précis, car la densité mesurée de cette espèce envahissante dans l’étang McGeachy était extrêmement faible (< 1 individu • m2).

Menaces faibles

Modifications des systèmes naturels

7.3 Autres modifications de l’écosystème

Les espèces envahissantes ne font pas seulement concurrence aux moules indigènes pour les ressources; elles ont aussi tendance à modifier leur habitat de façon sous-optimale. Par exemple, les dreissenidés étouffent les autres organismes en formant une couverture au fond des lacs et des rivières, et éliminent efficacement l’habitat disponible. Ce phénomène a notamment été observé dans la rivière Trent, où, dans certains cas, des sites occupés par des villeuses irisées ont été complètement couverts de coquilles de dreissenidés, et on ne pouvait plus voir le fond de la rivière (Epp. comm. pers., 2014). Contrairement aux lacs et aux rivières, les milieux humides côtiers pourraient ne pas être aussi vulnérables aux invasions par les dreissenidés, car l’ensemble du substrat n’est pas habituellement dominé par cette espèce.

Le Phragmites australis (roseau commun) est une herbe émergente envahissante qui représente une menace pour la ligumie pointue, car il étouffe l’habitat aquatique disponible en le transformant en monocultures denses et impénétrables. Il est particulièrement présent dans les zones côtières des lacs Érié et Ontario (Carlson Mazur et al., 2014) et pourrait être envahissant dans les lacs de l’est de l’Ontario. Par exemple, on a observé une progression sur plus de 20 ans de plans d’eau ouverts/peu profonds s’étant transformés en monocultures de Phragmites dans les zones entourant le ruisseau Cedar, à la pointe Long (Wilcox et al., 2003), mais il est possible que des unionidés se soient déplacés au cours de cette période. Carlson Mazur et al. (2014) indiquent que la zone côtière de l’ouest/centre du lac Érié et le delta de la rivière Sainte-Claire sont particulièrement vulnérables à ce genre d’invasion en raison de leur proximité de terres en développement et présentant de fortes charges en nutriments en lien avec l’agriculture. Récemment, l’enlèvement de Phragmites par dragage a amélioré la juxtaposition d’organismes aquatiques et a recréé de l’habitat dans les étangs de la pointe Long (Schummer et al., 2012). La création de zones additionnelles d’habitat convenable dans la baie de la pointe Long permettrait l’expansion de l’aire de répartition de la ligumie pointue.

Pollution

9.1 Eaux usées domestiques et urbaines
Sel de voirie :

Le sel de voirie (mesuré en chlorure) est désigné comme étant « toxique » aux termes de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999). La Loi précise que la toxicité aiguë pour la vie aquatique en général est de 860 mg • L-1 (1 heure) et de 230 mg • L-1 (moyenne de 4 jours). Dans le cas des unionidés, la sensibilité aiguë est le plus notable au cours des stades vitaux précoces : la concentration létale médiane sur 24 heures (CL50) pour les glochidies de lampsiles siliquoïdes va de 135 à 2 953 mg • L-1 selon l’emplacement de l’échantillonnage (Gillis, 2011). L’habitat de la ligumie pointue chevauche souvent celui de la lampsile siliquoïde (voir Abondance et Fluctuations et tendances), et pourrait présenter une fourchette de CL50 semblable. L’espèce est exposée à des apports excessifs et chroniques de chlorure qui sont bien supérieurs à cette concentration dans les milieux humides côtiers des lacs Érié et Ontario (voir Tendances en matière d’habitat). Todd et Kaltenecker (2012) ont montré que les concentrations de base de chlorure sont à la hausse dans l’habitat des moules partout dans le sud de l’Ontario (96 % des 24 stations de surveillance), et ont avancé que cette tendance influera sur le recrutement des moules en péril dans le futur. L’eau dure (typique dans le sud de l’Ontario) agit comme un tampon naturel à la rétention du chlorure, mais seulement de façon limitée (Gillis, 2011).

Rejet d’eaux usées :

Les contaminants rejetés dans les eaux usées ont des effets négatifs, et parfois de profonds effets sur les communautés d’unionidés. Des études menées par Gillis (2012) et Gillis et al. (2014) ont confirmé la présence d’une zone morte immédiatement en aval du point de rejet d’une usine d’épuration des eaux usées dans une rivière où aucune moule n’a été détectée sur plusieurs kilomètres (Gillis et al., 2017). De plus, cette zone était chroniquement exposée à une gamme de contaminants, notamment à de l’ammoniac, à du chlorure, à plus de 100 produits pharmaceutiques et d’hygiène personnelle, et à des métaux, comme le cuivre, le plomb et le zinc (voir également de Solla et al., sous presse). Des preuves récentes indiquent que la pollution par les eaux usées rejette également des perturbateurs endocriniens, des produits pharmaceutiques destinés aux humains, des pesticides organochlorés, et des sous-produits de peinture, qui pourraient avoir des effets, même en petite quantité, et entraîner notamment la féminisation d’organismes aquatiques et la perturbation de la physiologie des gonades (Strayer, 2008; de Solla et al., sous presse). Gagné et al. (2011) ont déterminé qu’une communauté des moules en aval du point de rejet d’une installation municipale d’épuration des eaux usées présentait deux fois et demie plus de femelles que de mâles, et que les mâles présentaient des protéines propres à la production des œufs chez les femelles. Le havre Hamilton présente un intérêt particulier, car il s’agit d’un petit bassin du lac Ontario qui reçoit des apports de trois usines d’épuration des eaux usées relativement proches. Cootes Paradise, qui abrite présumément la ligumie pointue dans le havre Hamilton, présente des concentrations détectables sans précédent de produits d’hygiène personnelle et de médicaments (de Solla, comm. pers., 2015). Les effets de ces contaminants sur les unionidés sont étudiés dans le cadre d’une étude récente toujours en cours.

9.2 Effluents industriels et militaires
Arsenic et cuivre :

L’exploitation minière et l’extraction d’agrégats sont au centre des activités de développement dans l’est de l’Ontario, où les formations minérales sont d’une incroyable richesse. Ces activités ont particulièrement touché la baie de Quinte, qui fait l’objet d’une pollution industrielle depuis 150 ans (voir QC, 2008). Les deux principales préoccupations qui en découlent sont la lixiviation de l’arsenic (un sous-produit de la fusion des minerais de cuivre, d’or et d’argent) et la lixiviation du cuivre raffiné provenant du site de la mine d’or de Deloro (rivière Moira). De plus, des déchets radioactifs (uranium utilisé dans les procédés d’extraction) et du cobalt suintent des sols contaminés (QC, 2008). Il n’existe pas de données précisément relatives à la toxicité de l’arsenic pour la ligumie pointue. Toutefois, une étude menée peu après l’abandon du site, en 1961, a révélé des déclins sans précédent de la quantité de moules d’organismes aquatiques en général sur plusieurs kilomètres en aval de la mine (Owen et Galloway, 1969). Malgré les activités de nettoyage, les concentrations élevées d’arsenic demeurent une question préoccupante, car cet élément a tendance à se lier aux sédiments, et il est rejeté dans la baie de Quinte lorsque des perturbations surviennent. Des concentrations de 0,1 à 8,2 mg • L-1 sont encore mesurées en aval (QC, 2008). En comparaison, les bassins versants avoisinants présentent des concentrations naturelles d’arsenic d’environ 0,001 mg • L-1 en moyenne.

Les unionidés sont aussi particulièrement sensibles aux concentrations de cuivre, car, comme c’est le cas pour l’arsenic, le cuivre a tendance à s’accumuler dans l’eau interstitielle dans le lit des rivières (Strayer, 2008). Bien que les effets du cuivre sur la ligumie pointue demeurent inconnus, la lampsile siliquoïde indique une concentration efficace à 50 % (CE50) sur 4 jours de 36 µg • L-1 dans des conditions où la teneur en matière organique dissoute est faible, et jusqu’à 150 µg • L-1, lorsque la teneur en matière organique dissoute est élevée (Gillis et al., 2010). Les concentrations de cuivre biodisponible dans le sud de l’Ontario sont généralement faibles, car les concentrations élevées de matière organique dissoute agissent comme tampon protecteur (Gillis et al., 2010). Du cuivre peut également être rejeté à l’occasion (c.-à-d. milieux côtiers des lacs Érié et Ontario; voir Tendances en matière d’habitat). Les systèmes sans apports élevés de matière organique dissoute ou d’eau dure offriraient peu de protection (Gillis et al., 2008, 2010).

Mercure :

On sait que les moules d’eau douce sont sensibles au mercure (Valenti et al., 2005), mais aucune donnée portant précisément sur la ligumie pointue n’est facilement accessible. Chez la villeuse irisée, dont l’aire de répartition chevauche généralement celle de la ligumie pointue dans les Grands Lacs, les juvéniles et les glochidies sont particulièrement sensibles au mercure. Les glochidies répondent plus fortement que les juvéniles à l’exposition aiguë, leur CL50 sur 72 heures étant respectivement de 14 µg • L-1 et de 114 µg • L-1, mais l’exposition chronique cause des effets sublétaux, notamment un retard de croissance chez les juvéniles exposés à des concentrations aussi faibles que 8 µg • L-1 sur 21 jours (Valenti et al., 2005). La contamination par le mercure due à la pollution industrielle n’est connue que dans le delta de la rivière Sainte-Claire et dans la baie de Quinte (voir Tendances en matière d’habitat). Les autres sources pourraient comprendre la lixiviation provenant des sites d’enfouissement (p. ex. piles et lampes fluorescentes éliminées de façon inappropriée) ou, dans le passé, d’anciens pesticides actuellement interdits.

9.3 Effluents agricoles et sylvicoles
Érosion :

Les facteurs de stress anthropiques, comme la turbidité élevée et les charges de sédiments provenant de sources urbaines et agricoles représentent des problèmes potentiels dans le sud de l’Ontario, où la ligumie pointue est présente. Les quantités élevées de particules de limon et de sable posent des problèmes, car elles obstruent les siphons, les branchies et le tube digestif des moules lorsque leurs valves sont entrouvertes. Bien que les moules possèdent un système de tri naturel par lequel leurs organes éliminent les particules inorganiques avant qu’elles ne pénètrent dans le système digestif (les rejetant du siphon inhalant sous forme de pseudofèces), les structures servant à l’alimentation peuvent devenir saturées, incitant les moules à fermer leurs valves et à interrompre la filtration jusqu’à ce que les conditions s’améliorent (Wildish et Kristmanson, 1997; Cummings et Graf, 2010). La fermeture des valves durant une longue période pourrait éventuellement limiter l’alimentation, les déplacements, les comportements reproducteurs (notamment l’utilisation de leurres, l’absorption du sperme ou le rejet des glochidies), et réduire ainsi le recrutement (Gascho Landis et al.,2013). De plus, les poissons-hôtes pourraient ne pas être en mesure de voir les leurres des moules lorsque la turbidité est élevée (Bouvier et Morris, 2011). Les milieux humides des lacs Érié et Ontario présentent les concentrations les plus élevées de solides en suspension, les concentrations maximales ayant été mesurées dans les deux plans d’eau (540 et 1 200 mg • L-1; voir Tendances en matière d’habitat) seraient sans doute nuisibles pour les unionidés si elles étaient soutenues sur une longue période.

Phosphore et azote :

Le phosphore et les nitrates/nitrites ne sont pas directement toxiques pour les moules, mais il est bien connu que les charges excessives de nutriments entraînent l’eutrophisation des plans d’eau, ce qui cause des conditions anoxiques entraînant la mortalité massive de moules (Strayer, 2008). Le gouvernement provincial de l’Ontario considère que les cours d’eau dont les concentrations de phosphore sont supérieures à 0,03 mg • L-1 sont eutrophes (lacs > 0,02 mg • L-1); il en va de même pour les plans d’eau dont les concentrations de nitrates dépassent 0,10 mg • L-1 (PWQO, 2015). De nombreux facteurs peuvent contribuer aux charges de nutriments excessives, notamment les pratiques agricoles (drainage au moyen de tuyaux, application d’engrais/de pesticides/de fumier liquide), les détergents et le ruissellement. Les plans d’eau qui semblent présenter des occurrences régulières de prolifération à grande échelle d’algues nuisibles comprennent le lac Érié (principalement le bassin ouest), le lac Sainte-Claire, de même que le havre Hamilton et la baie de Quinte, dans le lac Ontario. La seule région où les concentrations de phosphore et d’azote semblent en deçà du seuil d’eutrophisation est l’est de l’Ontario, autour des lacs intérieurs, car les environs de ces lacs sont relativement non perturbés (voir Tendances en matière d’habitat).

Facteurs limitatifs

Poissons-hôtes

Les unionidés ne peuvent boucler leur cycle biologique si leurs glochidies n’ont pas accès à un hôte approprié. Si les populations de poissons-hôtes disparaissent ou si leur abondance chute à des niveaux ne permettant plus de soutenir une sous-population de moules, le recrutement ne pourra plus se poursuivre, et l’espèce pourrait connaître une disparition fonctionnelle (Bogan, 1993). Comme on l’a noté précédemment (voir Interactions interspécifiques), les poissons-hôtes probables pour la ligumie pointue sont l’épinoche à cinq épines, l’achigan à grande bouche, le crapet-soleil et la perchaude. Comme ces espèces d’hôtes sont communes dans l’ensemble de l’aire de répartition de la ligumie pointue en Ontario, il est peu probable que l’accès à des hôtes pour les glochidies constitue un facteur limitatif majeur pour cette moule.

Prédation

On sait que divers mammifères se nourrissent de moules d’eau douce (Fuller, 1974). On croyait que la prédation par le rat musqué (Ondatra zibethicus) constituait un facteur limitatif pour la ligumie pointue en particulier, car l’espèce a été trouvée dans des amas de débris, et les milieux humides sont l’habitat de prédilection des deux animaux (NatureServe, 2015). Toutefois, les populations de rats musqués ont décliné de façon constante depuis les années 1980 (d’après les données sur la récolte; Bowman, comm. pers., 2015) et cette espèce ne devrait pas représenter un facteur limitatif majeur. Le raton laveur (Procyon lotor) est un autre prédateur potentiel. L’abondance de ce mammifère a augmenté dans le sud de l’Ontario, et on s’attend à ce qu’elle continue d’augmenter et à ce que la présence de l’espèce s’étende dans des régions plus au nord en raison du climat (Bowman, comm. pers., 2015).

Nombre de localités

Trois menaces ont été déterminées. Une menace d’impact moyen à faible (espèces exotiques [non indigènes] envahissantes) pourrait représenter la menace la plus grave et la plus plausible. Toutefois, l’impact de cette menace sur la plupart des localités abritant des ligumies pointues attribuable à l’invasion et à l’établissement des dreissenidés est déjà constaté. Il n’est donc pas plausible que de nouvelles invasions par des dreissenidés dans le futur auraient des effets rapides et substantiels sur les sous-populations de ligumies pointues. Les autres menaces cernées (modifications des systèmes naturels et pollution) présentaient toutes deux un impact faible et, en raison de leur nature, entraîneraient des effets localisés. Par conséquent, le nombre de localités est fort probablement de 12 à 20, et on pourrait s’attendre à ce qu’il en existe davantage.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

La ligumie pointue a été évaluée comme étant « en voie de disparition » en 2007 par le COSEPAC, et a été inscrite à la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral en 2013, de même qu’à la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition(LEVD) de l’Ontario, en 2009. Ces deux lois protègent la ligumie pointue et interdisent de lui nuire ou de la harceler, ou d’endommager ou de détruire son habitat. Toutefois, la protection de l’habitat en vertu de la LEP ne sera effectif que lorsque l’habitat essentiel sera désigné dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action plan définitif, et l’espèce ne jouit que d’une protection générale de l’habitat aux termes de la LEVD. La ligumie pointue et ses poissons-hôtes jouissent également d’une protection aux termes de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral (Ming, comm. pers., 2016). Une proposition de programme de rétablissement et de plan d’action a été élaborée pour la ligumie pointue (DFO, 2016), et désigne l’habitat essentiel et les principales mesures qui seront mises en œuvre. L’espèce n’est pas actuellement inscrite ou candidate à l’inscription à l’Endangered Species Act des États-Unis. La ligumie pointue est désignée « en voie de disparition » (Endangered) en Ohio (ODNR, 2015) et au Delaware (DNREC, 2005), « menacée » (Threathened) au New Jersey (NJDEP, 2005) et en Caroline du Nord (NCWRC, 2005) et « préoccupante » (Special Concern) au Massachusetts (MDFW, 2015), au New Hampshire (NHFG, 2015), au Rhode Island (RIDEM, 2015) et au Connecticut (CDEEP, 2015), et elle bénéficie à ce titre d’une certaine protection dans ces États.

Statuts et classements non juridiques

La ligumie pointue possède la cote générale « en péril » (1) au Canada (CESCC, 2011), elle est « gravement en péril » (N1) à l’échelle nationale, et « extrêmement rare » (S1) en Ontario, mais elle est « vraisemblablement non en péril » à l’échelle mondiale et aux États-Unis (G4 et N4; NatureServe, 2015). Elle est actuellement inscrite à la catégorie « faible risque – quasimenacée » (LRnt) de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées en Amérique du Nord (IUCN, 2015). Les cotes actuelles à l’échelle étatique pour la ligumie pointue sont les suivantes : gravement en péril (S1) au Delaware, au New Hampshire, en Caroline du Nord, en Ohio, en Pennsylvanie et au Rhode Island; gravement en péril/en péril (S1S2) au Connecticut et au Maryland; en péril (S2) au New Jersey et en Caroline du Sud; en péril/vulnérable (S2S3) dans l’État de New York; vulnérable (S3) au Massachusetts et en Virginie (NatureServe, 2015). L’espèce est à l’étude (SNR) au Michigan et dans le district de Columbia (NatureServe, 2015).

Protection et propriété de l’habitat

La plus grande sous-population connue de ligumies pointues au Canada se trouve dans les eaux territoriales de la Première nation de Walpole Island, dans le delta du lac Sainte-Claire. Ces eaux sont perturbées de façon limitée par l’humain et sont protégées du développement urbain et de certaines utilisations récréatives (p. ex. motomarines), car des permis spéciaux sont nécessaires pour avoir accès aux terres et aux eaux des Premières Nations. Le programme de rétablissement des écosystèmes de l’île Walpole (Bowles, 2005) fournit une plus grande gouvernance pour les espèces en péril présentes sur le territoire. On trouve la ligumie pointue dans le parc national de la Pointe-Pelée et dans la voie navigable Trent-Severn, qui sont gérés par Parcs Canada. Les individus le long de la portion est de la baie Rondeau seraient protégés dans le parc provincial Rondeau, et ceux se trouvant dans le marais du ruisseau Cedar seraient protégés dans la réserve nationale de faune de la pointe Long. Un programme de rétablissement et un plan d’action fédéraux ont été élaborés pour cette espèce, et contribuent à faciliter l’intendance et à protéger l’habitat occupé (DFO, 2016).

Remerciements et experts contactés

Remerciements

Environnement et Changement climatique Canada a fourni le financement pour la présente mise à jour du rapport de situation. Les rédacteurs du rapport remercient Julie Beaulieu, qui a aidé à créer les cartes de l’aire de répartition et à calculer a zone d’occurrence et l’IZO, de même que Janice Metcalfe-Smith et Darryl McGoldrick, qui ont rédigé de rapport de situation d’origine.

Experts contactés

de Solla, S. Toxicologue, Environnement et Changement climatique Canada, 867, chemin Lakeshore, Burlington (Ontario) L7S 1A1.
Doubt, J. Conservatrice de botanique, Musée canadien de la nature, C. P. 3443 – Station D, Ottawa (Ontario) K1P 6P4.
Hogg, S. ministère de Richesses naturelles et des Forêts, 300, rue Water, Peterborough (Ontario) K9J 8M5.
Filion, A. Centre d’information sur le patrimoine naturel, ministère de Richesses naturelles et des Forêts, 300, rue Water, Peterborough (Ontario) K9J 8M5.
McNichols-O’Rourke, K.A. technicienne, sciences aquatiques, Pêches et Océans Canada, 837, chemin Lakeshore, Burlington (Ontario) L7S 1A1.
Ming, D. Mai 2015. Chef d’équipe, Ontario, Espèces en péril. Pêches et Océans Canada, 837, chemin Lakeshore, Burlington (Ontario) L7S 1A1.
Nantel, P. Biologiste de la conservation, Parcs Canada, 25, rue Eddy, 4e étage, 25-4-S, Gatineau (Québec) K1A 0M5.
Nedeau, E.J. Consultant, Biodrawversity, 36 Longmeadow Rd. Amherst, MA 01002.
Schnobb, S. Secrétariat du COSEPAC, Environnement Canada, 351, boul. St-Joseph, 14e étage, Gatineau (Québec) K1A 0H3.
Schueler, F.W. Bishops Mills Natural History Centre, RR#2 Bishops Mills, Ontario, K0G 1T0.
Whelan, C. Conseillère scientifique, Pêches et Océans Canada, 200, rue Kent, Ottawa, (Ontario) K1A 0E6.
Zanatta, D.T. Associate Professor, 1200 South Franklin St., Biology Department, Central Michigan University, Mount Pleasant, Michigan, USA, 48859.

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Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Julie Vanden Byllaardt s’intéresse aux espèces aquatiques envahissantes et aux eaux de lest des navires commerciaux. Auparavant, elle a travaillé au MPO pour réaliser des prélèvements sur le terrain, analyser des données et rédiger des publications à titre d’auteure principale sur le cycle vital et la reproduction d’espèces de moules en péril. Elle a obtenu son baccalauréat ès sciences (avec distinction) en botanique de l’Université de Toronto (University of Toronto) (2009) et une maîtrise ès sciences portant sur les unionidés de l’Université de Guelph (University of Guelph) (2011). Elle a effectué des relocalisations de moules, possède de l’expérience dans l’enseignement de l’identification des espèces, et est membre de l’équipe de rétablissement des moules d’eau douce de l’Ontario. Ele est corédactrice de la mise à jour du rapport de situation sur la villeuse irisée (Villosa iris), avec Todd J. Morris.

Scott Reid est chercheur scientifique au ministère de Richesses naturelles et des Forêts et, en collaboration avec le MPO, a réalisé presque tous les échantillonnages récents de ligumies pointues en Ontario, y compris dans les milieux humides côtiers des lacs Ontario et Érié. Il est le membre représentant de l’Ontario pour le COSEPAC, est actuellement membre de l’équipe de rétablissement des moules d’eau douce de l’Ontario, et a auparavant siégé durant sept ans au Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce. Il a obtenu un baccalauréat ès sciences en écologie de l’Université de Calgary (University of Calgary) (1993), de même qu’une maîtrise ès sciences (1997) et un doctorat (2007) sur les écosystèmes des bassins versants de l’Université Trent (Trent University).

Todd J. Morris est chercheur scientifique spécialiste du benthos pour le MPO et est responsable de diriger un programme de recherche scientifique mettant l’accent exclusivement sur les mollusques, avec une insistance majeure sur les unionidés en péril. Il a obtenu son baccalauréat ès sciences (avec distinction) en zoologie (1993) de l’Université de Western Ontario (University of Western Ontario), une maîtrise ès sciences en écologie aquatique de l’Université de Windsor (University of Windsor) (2002), et un doctorat en zoologie de l’Université de Toronto (2002). Ses champs de recherche se concentrent sur les facteurs biotiques et abiotiques qui structurent les schémas de répartition des invertébrés d’eau douce dans le bassin des Grands Lacs. Il a commencé à travailler sur la faune d’unionidés de l’Ontario en 1993, et est membre du Sous-comité de spécialistes des mollusques du COSEPAC et de l’American Fisheries Society Endangered Mussel Subcommittee. Il est également membre fondateur et coprésident de l’équipe de rétablissement des moules d’eau douce de l’Ontario.

Collections examinées

En 1996, toutes les données récentes et historiques disponibles sur les occurrences de mulettes dans le bassin hydrologique des Grands Lacs inférieurs ont été compilées dans une base de données informatisée associée à un SIG, la base de données sur les Unionidés des Grands Lacs inférieurs (Lower Great Lakes Unionid Database). Cette base de données est hébergée par le Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences aquatiques du MPO à Burlington (Ontario). Les sources de données comprenaient les publications scientifiques primaires, les musées d’histoire naturelle, les organismes fédéraux et provinciaux, les administrations municipales (ainsi que certains organismes américains), les offices de protection de la nature, les plans d’assainissement pour les secteurs préoccupants des Grands Lacs, les thèses et mémoires universitaires et les cabinets d’experts-conseils dans le domaine de l’environnement. Les collections de moules conservées par six musées d’histoire naturelle dans la région des Grands Lacs (Musée canadien de la nature, Ohio State University Museum of Zoology, Musée royal de l’Ontario, University of Michigan Museum of Zoology, Rochester Museum and Science Center, et Buffalo Museum of Science). Les rédacteurs du rapport précédent (J.L. Metcalfe-Smith) ont personnellement examiné les collections du Musée royal de l’Ontario, de l’University of Michigan Museum of Zoology et du Buffalo Museum of Science, ainsi que les collections moins importantes du ministère des Richesses naturelles. Les rédacteurs ont personnellement vérifié les spécimens vivants de tous les sites dont il est question dans le présent rapport de situation.

Annexe I. Calculateur des menaces pour la ligumie pointue (Ligumia nasuta)

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Ligumia nasuta (Ligumie pointue)
Date
2016-04-06
Évaluateur(s) :
Dwayne Lepitzki (animateur), Todd Morris (SCS des mollusques, corédacteur), Scott Reid (MRNFO, corédacteur), Julie Vanden Bylaardt (corédactrice), Dave Zanatta (SCS des mollusques), Joe Carney (coprésident du SCS des mollusques, Bev McBride (secrétariat)
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 1 0
D Faible 2 3
- Impact global des menaces calculé : Moyen Faible
Tableau de menace
Menace Menace-description Impact (calculé) Impact(calculé) - description Portée (10 prochaines années) Gravité(10 ans ou 3 générations) Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) cellule vide
1.1 Zones résidentielles et urbaines cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
1.2 Zones commerciales et industrielles cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
1.3 Zones touristiques et récréatives cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) Les rampes de mise à l’eau et les marinas représentent une faible menace très localisée (moins de 1 %). Par conséquent la menace perçue de cette faible empreinte est négligeable. On devrait s’attendre à ce que les animaux soient relocalisés aux termes d’un permis afin de construire une rampe de mise à l’eau ou une marina. L’incertitude concernant la gravité est liée à l’efficacité des activités de relocalisation. Un quai est en reconstruction dans le parc de la baie Rondeau.
2 Agriculture et aquaculture cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
2.1 Cultures annuelles et pérennes autres que le bois cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
2.3 Élevage de bétail cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide Comme elle vit dans les lacs plutôt que cours d’eau, l’espèce n’est pas exposée au piétinement par le bétail
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3 Production d’énergie et exploitation minière cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3.1 Forage pétrolier et gazier cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3.2 Exploitation de mines et de carrières cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3.3 Énergie renouvelable cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide Il y a un moratoire sur la production d’énergie éolienne en mer.
4 Corridors de transport et de service cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) cellule vide
4.1 Routes et voies ferrées cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) Il se pourrait qu’un pont/chemin soit élargi sur le ruisseau Lyn (?). L’atténuation grâce à la relocalisation des animaux touchés réduit la gravité.
4.2 Lignes de services publics cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide Les pipelines (p. ex. Eastern Gateway) ne menacent pas cette espèce en raison des emplacements.
4.3 Voies de transport par eau cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) Le dragage visant à maintenir les voies de transport représente une menace possible, mais de portée négligeable. L’atténuation pourrait être moins efficace en raison de la profondeur du dragage, et donc accroître la gravité.
4.4 Corridors aériens cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5 Utilisation des ressources biologiques cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) cellule vide
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.2 Cueillette de plantes terrestres cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) La possible menace est fondée sur les effets sur le poisson-hôte (la perchaude); l’épinoche à cinq épines est une espèce utilisée légalement comme appât; les autres hôtes potentiels, comme les crapets (crapet-soleil, etc.) sont pêchés intensivement de façon récréative. Toutefois, toutes les populations hôtes semblent en santé, et la pêche a un effet négligeable sur les populations de ligumies pointues.
6 Intrusions et perturbations humaines cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) cellule vide
6.1 Activités récréatives cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Il existe une menace possible attribuable à la conduite de VTT dans l’eau et à la navigation de plaisance, mais ces deux types d’activités ont des effets minimes sur l’espèce.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
6.3 Travail et autres activités cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) La menace possible provient des activités de recherche (p. ex. manipulation, collecte). Toutes les sous-populations connues seront visitées de nouveau cours des 3 prochaines générations. La manipulation pourrait constituer une menace, mais très peu d’individus de la sous-population devraient être manipulés.
7 Modifications des systèmes naturels D Faible Restreinte (11-30 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) cellule vide
7.1 Incendies et suppression des incendies cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages cellule vide Ne constitue pas une menace Petite (1-10 %) Neutre ou potentiellement bénéfique Élevée (continue) L’espèce n’est pas exposée aux barrages, car elle ne vit pas dans les rivières. L’espèce n’est pas exposée à l’irrigation dans les localités connues. Les lacs dans le réseau la voie navigable Rideau pourraient être touchés, mais il n’y a pas d’effet notable autre que de rendre les lacs plus stables, ce qui pourrait être bénéfique.
7.3 Autres modifications de l’écosystème D Faible Restreinte (11-30 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) La propagation du Phragmites pourrait étouffer l’habitat de ces moules dans les lacs intérieurs et dans les zones côtières des lacs Érié et Ontario, et entraîner une perte et une dégradation de l’habitat. Modifications par les dreissenidés, le gobie à taches noires, l’élimination de la végétation riveraine et la modification des rives. Le gobie à taches noires a un effet neutre sur les hôtes. Les dreissenidés n’entraîneront pas de modification de l’habitat là où ils se trouvent.
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques CD Moyen-faible Généralisée (71-100 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) cellule vide
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes CD Moyen-faible Généralisée (71-100 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) Les dreissenidés représentent une menace là où ils ne sont pas présents (dans certains des lacs intérieurs), et représentent un facteur limitatif continu du rétablissement de la ligumie pointue là où ils sont présents.
8.2 Espèces indigènes problématiques cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) La prédation par le raton laveur a une gravité négligeable.
8.3 Matériel génétique introduit cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9 Pollution D Faible Restreinte-petite (1-30 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) cellule vide
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines D Faible Restreinte-petite (1-30 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) Les lacs intérieurs bordés de cottages produisent des eaux usées; divers apports dans les Grands Lacs provenant de nombreuses sources urbaines. Comprend des produits pharmaceutiques (changement du rapport des sexes) et des polluants de divers types pouvant causer une toxicité directe. L’incertitude de la portée et de la gravité est liée à l’impact actuel et à un meilleur traitement de l’eau.
9.2 Effluents industriels et militaires D Faible Petite (1-10 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) Menace posée par les déversements; contamination continue des substrats (p. ex. havre Hamilton); exploitation de mines et de carrières autour de la baie de Quinte.
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles 46,40 Faible Grande (31-70 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) Là où l’espèce est présente, elle est quelque peu éliminée des activités agricoles adjacentes actuelles, et elle n’est pas aussi exposée que les espèces vivant dans des réseaux fluviaux, mais elle pourrait néanmoins être touchée par les apports toxiques provenant des activités agricoles. L’espèce n’est pas autant touchée que dans les réseaux fluviaux. La baie Rondeau et le marais du ruisseau Lyn sont tous deux touchés par les activités agricoles. Un déversement de fumier dans le ruisseau Lyn a eu des effets sur le marais du ruisseau Lyn. Selon l’opinion des experts lors de l’évaluation des menaces, la menace la plus importante serait la menace 9.1 (meilleure compréhension des effets sur les moules), pour résumer.
9.4 Déchets solides et ordures cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.5 Polluants atmosphériques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.6 Apports excessifs d’énergie cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10 Phénomènes géologiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.1 Volcans cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.2 Tremblements de terre et tsunamis cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.3 Avalanches et glissements de terrain cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents cellule vide Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Modérée-faible Plusieurs signes montrent que les Grands Lacs sont touchés par les changements climatiques. La question reste à savoir si les moules sont aussi touchées. Les modèles concernant les effets sont hors de la portée de notre évaluation (3 générations ou 10 ans). Aucun signe actuel ne montre que les changements climatiques influent actuellement sur les populations, et ces derniers pourraient même être bénéfiques pour les poissons-hôtes. L’espèce se rencontre dans les milieux humides et même de faibles baisses du niveau des lacs nuiront à l’habitat. Les menaces sont considérées toutes en même temps, mais elles se trouvent hors de la portée de l’évaluation. Nous ne savons vraiment pas quels effets les changements climatiques auront sur cette espèce, et toute projection est hors de la portée de 10 ans/3 générations.
11.1 Déplacement et altération de l’habitat cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11.2 Sécheresses cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11.3 Températures extrêmes cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11.4 Tempêtes et inondation cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide

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