Campagnol sylvestre (Microtus pinetorum) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2010

Photo du campagnol sylvestre (Microtus pinetorum).

Préoccupante – 2010

Table des matières

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur le document

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le campagnol sylvestre (Microtus pinetorum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + 37 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEWIC. 2001. COSEWIC assessment and status report on the woodland vole Microtus pinetorum in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vii + 41 pp.

Ross, P.D. 1998. COSEWIC status report on the woodland vole Microtus pinetorum in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 1-40 pp.

Note de production:
Le COSEPAC remercie Emily J.E. Herdman d’avoir rédigé le rapport de situation sur le campagnol sylvestre (Microtus pinetorum) au Canada en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Mark Brigham, coprésident du Sous-comité de spécialistes des mammifères terrestres du COSEPAC, a supervisé la rédaction du rapport et l’a révisé.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Courriel
Site Web

Illustration/photo de la couverture :
Campagnol sylvestre -- © Philip Myers.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2011.
No de catalogue CW69-14/617-2011F-PDF
ISBN 978-1-100-97295-4

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2010

Nom commun
Campagnol sylvestre

Nom scientifique
Microtus pinetorum

Statut
Préoccupante

Justification de la désignation
L'aire de répartition canadienne de ce petit mammifère rare se limite à des secteurs très fragmentés du sud de l'Ontario et du sud du Québec. Toutefois, un manque d’efforts de suivi adéquat et de quantification des menaces ont rendu difficile la réévaluation de l’espèce. Rien n'indique que la situation de l'espèce ait changé depuis la dernière évaluation. Les menaces semblent limitées et ne semblent ni imminentes ni croissantes.

Répartition
Ontario, Québec

Historique du statut
Espèce désignée « préoccupante » en avril 1998. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2001 et en novembre 2010.

COSEPAC
Résumé

Campagnol sylvestre
Microtus pinetorum

Description et importance de l’espèce

Le campagnol sylvestre (Microtus pinetorum) est un petit campagnol d’un poids moyen de 26 g et d’une longueur d’environ 120 mm. Sa courte queue mesure moins de 20 % de sa longueur totale. Il s’agit d’un fouisseur adapté à la vie souterraine. Il a un pelage épais et court, et ses yeux, ses oreilles et sa queue sont relativement courts. Sa coloration varie, mais elle est généralement marron foncé sur le dos et gris pâle sur le ventre. Aux États-Unis, on le considère comme un ravageur dans les vergers. Il atteint la limite nord de son aire de répartition au Canada.

Répartition

Le campagnol sylvestre est présent partout dans l’est de l’Amérique du Nord, depuis le Canada jusqu’au golfe du Mexique. Il atteint la limite nord de son aire de répartition dans le sud du Québec et le sud-ouest de l’Ontario. Moins de 2 % de son aire de répartition mondiale se trouve au Canada. Entre les aires de répartition dans chaque province, il existe une vaste superficie qui n’a fait l’objet d’aucun relevé et qui pourrait contenir des milieux propices à l’espèce.

Habitat

Le campagnol sylvestre habite habituellement des forêts de feuillus, mais on le trouve aussi dans des dunes broussailleuses, des marécages et des vergers. La quantité et le type de couvert végétal, le type de sol et la teneur en humidité du sol influent sur sa présence, car il préfère la végétation herbacée dense et les sols friables peu saturés.

Depuis un siècle, il y a eu de la fragmentation de son habitat dans le sud de l’Ontario, et le couvert forestier global y est faible. Le couvert forestier est beaucoup plus élevé que la moyenne là où le campagnol sylvestre est présent, et il y a eu peu de changement depuis la dernière évaluation. 

Biologie

Les campagnols sylvestres sont des animaux semi-fouisseurs qui passent la plupart de leur temps dans des terriers. Ils vivent en petites colonies, leurs domaines vitaux se chevauchent, et ils ont des nids communautaires. La superficie du domaine vital est semblable pour les mâles et les femelles (moyenne = 45 m2). La dispersion semble être provoquée par des densités de saturation, des individus des deux sexes se dispersant pour accroître leurs possibilités de reproduction. La distance de dispersion maximale est estimée à 300 m et elle pourrait être plus grande grâce à l’utilisation d’habitats de bordure et de lignes d’arbres ou d’arbustes.

Le campagnol sylvestre atteint la maturité plus tard et a de plus petites portées (moyenne = 3) que la plupart des autres Microtus. Sa saison de reproduction s’étend de mai à octobre, et la femelle produit de une à quatre portées par année. La survie des jeunes est faible, la plupart vivant probablement moins de six mois. Au Canada, les campagnols ont sans doute divers prédateurs, notamment des musaraignes, des rapaces et des couleuvres. Plutôt que d’hiberner ou d’entrer en léthargie l’hiver, le campagnol sylvestre niche en colonie et cache de la nourriture. Son mode de vie de fouisseur le protège contre les températures extrêmes et les prédateurs. 

Taille et tendances des populations

Les travaux d’échantillonnage ont été insuffisants pour déterminer exactement la répartition et la taille de la population de campagnols sylvestres. La plupart des captures de l’espèce ont été faites dans le cadre de relevés généraux des petits mammifères qui n’étaient pas conçus expressément pour piéger l’espèce. Aucun campagnol n’a été capturé dans deux petits relevés ciblés effectués en Ontario. Aux Etats-Unis, la densité des campagnols sylvestres varie de 0 à 44 individus par hectare en milieu naturel, mais elle est probablement moins élevée au Canada. Il est peu probable que l’immigration de source externe contribue aux populations canadiennes parce que les populations dans les États américains à la frontière avec le Canada ont généralement une faible densité et une répartition inégale. En Ontario surtout, de vastes plans d’eau, des routes très fréquentées et des zones urbaines densément peuplées constituent d’importants obstacles à l’immigration en provenance des États-Unis. 

Menaces et facteurs limitatifs

La perte et la dégradation de l’habitat attribuables à l’urbanisation, à l’intensification de l’agriculture et à l’exploitation forestière constituent les plus importantes menaces qui pèsent actuellement sur le campagnol sylvestre au Canada. L’urbanisation aura un plus grand effet dans les zones où les humains se concentrent déjà et entraînera sans doute plus de perte d’habitat en Ontario qu’au Québec. La perte d’habitat attribuable à l’intensification de l’agriculture est un problème dans le sud de l’Ontario.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Le campagnol sylvestre est désignée espèce préoccupante en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral, de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario (2007) et de la Natural Resources and Environmental Protection Act du Michigan. Au Québec, l’espèce sera probablement désignée menacée ou vulnérable. Elle est classée comme non en péril dans l’État de New York et au New Hampshire, rare au Vermont et gravement en péril au Maine. 

Dans le sud-ouest de l’Ontario, 95 % de son habitat naturel restant se trouve sur des terres privées. Moins de 1 % de sa zone d’occupation se trouve sur des terres publiques ou des terres détenues par des offices de conservation de la nature, des fiducies foncières ou d’autres organismes de conservation. En Ontario, l’habitat du campagnol sylvestre est également protégé par la Loi sur la ceinture de verdure et laLoi sur la planification et l’aménagement de l’escarpement du Niagara. Au Québec, l’espèce est protégée en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune qui en interdit la collecte, l’achat et la vente, ainsi que la garde d’individus en captivité. Dans cette province, 1,1 % de la zone d’occupation se trouve sur des terres publiques et des terres privées visées par des projets de conservation. La Loi sur les forêts prévoit aussi la conservation d’écosystèmes forestiers exceptionnels et la gestion de forêts privées.

Résumé technique

Microtus pinetorum

Campagnol sylvestre Woodland Vole

Répartition au Canada : Ontario et Québec 

Données démographiques

Durée d’une génération (estimée) 6 mois
Y a-t-il un déclin constant du nombre d’individus matures? Inconnu
Pourcentage estimé du déclin du nombre d’individus matures d’ici [cinq années ou deux générations] Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] de la [réduction ou de l'augmentation] du nombre total d'individus matures depuis [dix années ou trois générations]. Inconnu
Pourcentage [projeté ou soupçonné] de la réduction du nombre total d'individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné de la [réduction ou de l'augmentation] du nombre total d'individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations], couvrant une période antérieure et ultérieure. Inconnu
Les causes du déclin sont-elles clairement comprises et réversibles, et ont-elles cessé?  Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d'individus matures? Possible

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence Ont. : 25 650 km²
Qc : 11 366 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO), selon les mentions faites depuis 1956. 148 km²
La population totale est-elle très fragmentée? Peut-être en Ontario, mais pas au Québec
Nombre de localités Vraisemblablement plus de 10
Y a-t-il un déclin constant de la superficie de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin constant de l’indice de la zone d’occupation? Inconnu
Y a-t-il un déclin constant du nombre de populations? Inconnu
Y a-t-il un déclin constant du nombre de localités? Inconnu
Y a-t-il un déclin constant inféré de la superficie et de la qualité de l’habitat? Certaines baisses de qualité et pertes d’habitat en Ontario.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la superficie de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation? Inconnu

Nombre d’individus matures dans chaque population

Population Nombre d’individus matures
Impossible à estimer à partir des données actuelles. Inconnu
   
Total Inconnu

Analyse quantitative

La probabilité d’extinction en milieu sauvage est d’au moins [20 % d’ici vingt ans ou cinq générations, ou 10 % d’ici 100 ans]. Pas effectuée.

Menaces (actuelles ou imminentes, pour les populations ou les habitats)

Perte et dégradation d’habitat attribuables à l’urbanisation, à l’intensification de l’agriculture et à l’exploitation forestière.

Immigration de source externe

Statut des populations hors du Canada?
É.-U. : N5 (non en péril)
Vermont : S3 (vulnérable)
New York : S5 (non en péril)
Michigan : S3S4 (vulnérable/apparemment non en péril)
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Improbable en Ontario, mais plus probable au Québec
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d'habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
La possibilité d'une immigration de source externe existe-t-elle? Non

Statut actuel

COSEPAC : Espèce préoccupante (novembre 2010)

Statut recommandé et justification de la désignation

Statut recommandé :
Espèce préoccupante
Code alphanumérique :
Non applicable
Justification de la désignation
L'aire de répartition canadienne de ce petit mammifère rare se limite à des secteurs très fragmentés du sud de l'Ontario et du sud du Québec. Il a été difficile de réévaluer l’espèce en raison de l’absence de travaux adéquats de surveillance et de quantification des menaces. Rien n'indique que la situation de l'espèce ait changé depuis la dernière évaluation. Les menaces, apparemment limitées, ne sont ni imminentes ni croissantes.

 

Applicabilité des critères

Critère A (Déclin du nombre total d’individus matures) :
Ne s’applique pas, aucune donnée quantitative sur la taille de la population. 
Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Ne s’applique pas, mais l’espèce pourrait satisfaire au critère B2 pour une espèce en voie de disparition (IZO < 500) si l’on ne considère que son aire de répartition connue, mais il existe sans doute une plus grande superficie propice à l’espèce. L’espèce ne satisfait à aucun des sous-critères a, b et c (aire gravement fragmentée/5-10 localités, déclin ou fluctuations constants).
Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
Ne s’applique pas, aucune donnée quantitative sur la taille ou la tendance de la population.
Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
Ne s’applique pas.
Critère E (Analyse quantitative) :
Ne s’applique pas.

Avant-propos

La répartition du campagnol sylvestre au Canada, notamment sa zone d’occurrence, n’a pas changé de façon notable depuis le dernier rapport de situation, mais l’effort récent de recherche et d’échantillonnage a été limité. La répartition connue se fonde encore sur les mentions faites avant la dernière évaluation. Deux relevés ciblant l’espèce ont été effectués en Ontario depuis 2000, mais n’ont pas permis de capturer un seul individu. Un relevé général des petits mammifères a donné lieu à une mention de l’espèce dans le sanctuaire d'oiseaux migrateurs de Philipsburg, au Québec. La densité et la répartition des campagnols sylvestres sont sans doute plus grandes que ce qu’indiquent les récents relevés, mais il n’est pas possible de déterminer de façon fiable la répartition et les tendances des populations en raison du manque de données. 

Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine la situation, à l'échelle nationale, des espèces, sous-espèces, variétés et populations (importantes à l'échelle nationale) sauvages jugées en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles, poissons, mollusques, lépidoptères, plantes vasculaires, lichens et mousses.

Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est formé de représentants des organismes provinciaux et territoriaux responsables des espèces sauvages, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans et Partenariat fédéral en biosystématique) et de trois organismes non gouvernementaux, ainsi que des coprésidents des groupes de spécialistes des espèces. Le Comité se réunit pour examiner les rapports sur la situation des espèces candidates.

Définitions

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n'existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n'est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants auxquels elle est exposée ne sont pas inversés.

Espèce préoccupante (P)*
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)**
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)***
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d'un manque de données scientifiques.

* Appelée « espèce rare » jusqu'en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire »
*** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu'en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d'une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation au cours des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur le Campagnol sylvestre Microtus pinetorum au Canada – 2010

Description et importance de l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique : Microtus pinetorum (LeConte, 1830)

Nom français : Campagnol sylvestre

Nom anglais : Woodland Vole

Classification : classe Mammifères, ordre Rongeurs, famille Cricétidés

En anglais, le campagnol sylvestre (Microtus pinetorum) porte le nom de Woodland Vole, mais on l’appelle aussi Pine Vole, Pine Mouse, Mole Mouse, Potato Mouse et Bluegrass Pine Mouse (Wilson et Ruff, 1999). Parmi les 62 espèces du genre Microtus, 17 sont présentes en Amérique du Nord, dont 12 au Canada. Certains auteurs ont rangé le campagnol sylvestre dans le genre Pitymys, mais des données génétiques n’appuient pas cette séparation (Moore et Janacek 1990). On considère souvent le taxon Pitymys comme un sous-genre de Microtus (Wilson et Reeder, 2005). Certains auteurs rangent le M. pinetorum dans le sous-genre Pedomys en raison des similarités entre le crâne du M. pinetorum et du M. ochrogaster (Hall, 1979), mais ce classement n’est pas largement accepté étant donné les différences dans les caractères externes comme le pelage, la taille des griffes et le nombre de mamelles (Smolen, 1981).

On a distingué sept sous-espèces de Microtus pinetorum par le passé (Hall, 1979; Smolen, 1981), mais le Système d’information taxonomique intégré n’en reconnaît actuellement que trois, soit nemoralis, parvulus et pinetorum (ITIS, 2010). La sous-espèce présente en Ontario et au Québec serait le M. p. scalopsoides selon la taxonomie à sept sous-espèces (Hall, 1979) et le M. p. pinetorum selon le modèle à trois sous-espèces. Il faut davantage de données pour éclaircir la classification des sous-espèces (Musser et Carleton, 2005).

Description morphologique

Le campagnol sylvestre est relativement petit : il pèse en moyenne 25,6 g (de 22 à 37 g, excluant les femelles gravides; Banfield, 1974). Sa longueur moyenne est de 121 mm (de 113 à 132 mm; Banfield, 1974), mais les individus du sud-ouest de l’Ontario sont légèrement plus courts (les 18 spécimens du Musée royal de l’Ontario mesurent de 107 à 131 mm, pour une moyenne de 119,6 mm; Ross, 1998). Sa courte queue représente moins de 20 % de sa longueur totale (de 16 à 24 mm, pour une moyenne de 21 mm, selon Banfield [1974] et de 14 à 23 mm, pour une moyenne de 19,4 mm, selon Ross [1998]). Bon nombre d’espèces de Microtus sont cryptiques. On peut confondre le campagnol sylvestre et le campagnol des champs (Microtus pennsylvanicus) sympatrique, mais ils se distinguent par leur dentition.

Le campagnol sylvestre a une grosse tête, un corps allongé et un pelage épais et court comprenant de longs jarres (Banfield, 1974). Son pelage est marron sombre sur le dos, fauve sur les flancs et gris jaunâtre ou argenté sur le ventre (Banfield, 1974; Hall, 1979). Le pelage est plus foncé l’hiver que l’été (de mai à octobre; Banfield, 1974). Les individus albinos et ceux de couleur jaune-orange vif (xanthochromisme) ne sont pas rares (Smolen, 1981). Les oreilles, les yeux et la queue sont réduits, le crâne est dorsalement aplati, et les pattes avant sont plus robustes que les pattes arrière; on présume que ces caractères sont tous des adaptations au mode de vie fouisseur (Smolen, 1981).

Structure spatiale et variabilité des populations

Aux États-Unis, les variations chromosomiques du campagnol sylvestre au New Hampshire, dans l’État de New York, en Virginie, en Caroline du Nord et en Pennsylvanie portent à croire qu’il y a isolement reproductif entre les populations (Wilson, 1984). Comme il n’existe pas de données sur les déplacements ou la génétique de l’espèce au Canada, toutes les inférences concernant la structure spatiale des populations reposent sur la fragmentation de l’habitat et les barrières probables à la dispersion. L’habitat de forêt de feuillus est très fragmenté dans le sud de l’Ontario, consistant surtout en de petits boisés isolés dans un paysage agricole (McLachlan et Bazely, 2003). D’autres barrières séparent les populations, notamment de grands plans d’eau, des zones urbaines densément peuplées et des routes très fréquentées (figures 1 et 2). Les populations sont vraisemblablement isolées les unes des autres en raison de la fragmentation de l’habitat dans le sud de l’Ontario et des faibles densités des populations dans les États américains adjacents (Cooper, 2000; Sullivan et Curtis, 2002). Les populations canadiennes ne sont cependant pas isolées puisqu’elles peuvent être reliées par l’intermédiaire de populations aux États-Unis. L’habitat n’est pas aussi fragmenté au Québec que dans le sud de l’Ontario en raison de la plus faible densité de la population humaine. Il y a peut-être des liens entre les populations dans le sud du Québec et celles du Vermont et de l’État de New York, mais l’espèce est rare dans le nord des deux États (UA-CAST et USGS, 2010; figure 1).

Figure 1.  Occurrence du campagnol sylvestre au Canada et dans les États américains adjacents. Les sites indiqués correspondent aux mentions d’individus piégés et aux spécimens de musée. Les données des relevés récents ont été obtenues de 2003 à 2009. Les observations historiques (avant 1956) ont été exclues du calcul des paramètres de répartition.

Carte de l’occurrence du campagnol sylvestre au Canada et dans les États américains adjacents.

Figure 2. Carte des occurrences du campagnol sylvestre au Canada montrant les régions écologiques et la latitude. Le campagnol sylvestre est présent dans les régions écologiques de l’Atlantique et des plaines des Grands Lacs, en Ontario et au Québec.

Carte de l’occurrence du campagnol sylvestre au Canada montrant les régions écologiques et la latitude.

Unités désignables

Il n’est actuellement pas justifié de reconnaître plus d’une unité désignable puisque tous les individus au Canada appartiennent à une seule sous-espèce (M. p. scalopsoides selon Hall [1979] ou M. p. pinetorum selon ITIS [2010]). Aucune donnée génétique sur l’espèce au Canada ne permet une évaluation plus précise. Bien qu’un vaste territoire sépare les populations du Québec et de l’Ontario, ce territoire où l’espèce a peu été étudiée contient des milieux qui seraient propices à l’espèce (figure 1). En outre, Lauriol et al. (2003) ont trouvé des fossiles de campagnols sylvestres de l’Holocène dans le parc Gatineau (Québec).  Enfin, les populations canadiennes occupent des types d’habitat semblables dans les régions écologiques de l’Atlantique et des plaines des Grands Lacs (figure 3).

Figure 3.  Répartition du campagnol sylvestre (Microtus pinetorum) en Amérique du Nord (source : Patterson et al., 2003). Données fournies par NatureServe en collaboration avec Bruce Patterson, Wes Sechrest, Marcelo Tognelli, Gerardo Ceballos, The Nature Conservancy-Migratory Bird Program, Conservation International-CABS, World Wildlife Fund-US et Environnement Canada-WILDSPACE.

Carte de la répartition du campagnol sylvestre en Amérique du Nord.

Importance de l’espèce

Le campagnol sylvestre au Canada se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition. Il s’agit du seul campagnol fouisseur au pays. La valeur de conservation des populations périphériques peut être faible parce qu’elles ont tendance à être petites, instables et génétiquement appauvries (Lesica et Allendorf, 1995), mais elle peut être importante en raison de leurs caractéristiques génétiques particulières et comme indicateur du changement climatique (Fraser, 2000). On prévoit que l’espèce étendra son aire de répartition vers le nord en raison du changement climatique (voir la section Tendances en matière d’habitat).

Aux États-Unis où l’espèce est beaucoup plus abondante, elle cause une importante mortalité d’arbres et réduit la croissance, le rendement et la taille des fruits dans les vergers (Forshey et al., 1984; Byers, 1985). Leur alimentation herbivore entraîne des pertes de plusieurs millions de dollars dans les vergers, ce qui donne lieu à d’importantes mesures de lutte (par empoisonnement) contre ce ravageur (Tobin et Richmond, 1993). Toutefois, rien n’indique que des campagnols causent des dommages dans des vergers au Canada, ni qu’on y utilise du poison pour les combattre (Brooks et Struger, 1982; Gartshore, 1987; Ross, 1998).

Rien n’indique que cette espèce revêt une grande importance pour les Autochtones.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le campagnol sylvestre est présent dans l’est de l’Amérique du Nord, depuis le golfe du Mexique (30° N de latitude) jusqu’aux Grands Lacs et au sud du Québec (figure 3; Banfield, 1974; Smolen, 1981). Son aire de répartition s’étend en une étroite bande dans le nord de la Floride au sud de 30° N et comprend une population relique sur le plateau Edwards dans le centre-sud du Texas (Smolen, 1981).

Aire de répartition canadienne

Moins de 2 % de l’aire de répartition mondiale du campagnol sylvestre se trouve au Canada (figure 3). La zone d’occurrence de l’espèce au Canada couvre une superficie de 37 016 km², soit 25 650 km² en Ontario et 11 366 km² au Québec. Le calcul de cette superficie a été effectué séparément pour les deux provinces en raison du vaste territoire apparemment apparemment inoccupé entre les aires de répartition dans les deux provinces (figure 2).

On peut calculer un indice de la zone d’occupation (IZO) de 148 km² et de 18 072 km², la différence étant attribuable au fait que, pour l’Ontario, l’indice a été calculé à partir de deux jeux de données différents : a) toutes les mentions de l’espèce depuis 1956 (124 km²; voir le tableau 1) et b) toutes les mentions plus la superficie d’habitat potentiel calculée par un modèle de qualité de l’habitat (18 048 km²; Bowman et al., 2004; voir la section sur l’habitat). La véritable superficie de la zone d’occurrence est probablement intermédiaire entre ces deux valeurs parce que l’espèce n’occupe sans doute pas tous les milieux qui lui sont propices. Étant donné le faible effort d’échantillonnage, les mentions actuelles sous-estiment sans doute la répartition de l’espèce au Canada.

Tableau 1. Occurrences du campagnol sylvestre en Ontario et au Québec. Les mentions ombragées n’ont pas servi aux calculs de l’indice de la zone d’occupation et de la superficie de la zone d’occurrence parce qu’elles sont considérées comme trop vieilles. Sources : Ross, 1998; M. Léveillé, comm. pers., 2010; S. Giguère, comm. pers., 2010.
Lieu Coordonnées Année (s) Nombre d’ind. recueillis ou observés Source ou responsable de la collecte
ONTARIO          
Parc provincial Pinery 43,233 -81,867 1992 1 Musée royal de l'Ontario (MRO)
Forêt Bothwell 42,633 -81,85 1986 1 MRO
Ruisseau Clear 42,6 -80,617 1986 1 Gartshore
Parcelle Culver 42,867 -80,383 1986 1 Gartshore
Forêt de Jarvis nord-est 42,9 -80,067 1986 1 Gartshore
Forêt de châtaigniers de Lynnville 42,867 -80,383 1986 1 Gartshore
Butte à chênes noirs de Nixon 42,85 -80,367 1986 2 Gartshore
Aires naturelles de Port Glasgow 42,5 -81,633 1986 2 MRO
Skunk’s Misery 42,633 -81,85 1986 1 MRO
Vallée du ruisseau Trout 42,8 -80,45 1986 1 Gartshore
Marécage Wycombe 42,783 -80,583 1986 1 Gartshore
South Walsingham 42,633 -80,567 1985, 1996, 1996 2, 2, 1 MRO, MRO, Michael Patrikeev
Boisé Oneida 43,033 -80 1984, 1985, 1986 1, 1, 1 MRO
Forêt marécageuse d’Aftercliffe Station 42,983 -79,6 1985 1 MRO
Forêt Backus 42,667 -80,5 1985 2 MRO
Plaine d’inondation du ruisseau Big 42,633 -80,533 1985 17 MRO
Forêt marécageuse de Caister-Canborough 43,033 -79,7 1985 2 MRO
Aire de conservation du ruisseau Deer 42,717 -80,567 1985 1 MRO
Forêt de Langton 42,75 -80,567 1985 1 MRO
Ruisseau Little Otter 42,8 -80,717 1985 1 MRO
Forêt marécageuse de North Cayuga 42,983 -80,833 1985 2 MRO
Forêt de St. Williams 42,7 -80,45 1985 3 MRO
Ruisseau Venison 42,683 -80,617 1985 1 MRO
Parcelle à magnolias de Walsh 42,75 -80,417 1985 1 MRO
Boisé Walsh 42,75 -80,45 1985 2 MRO
Aire de conservation du lac Crawford 43,467 -79,95 1979 1 MRO
Aire sauvage des collines Short 43,067 -79,35 1979 2 C. Campbell
Canton de Charlotteville 42,75 -80,4 1978 1 MRO
Sanctuaire Spooky Hollow 42,667 -80,333 1978 1 MRO
Port Rowan 42,617 -80,467 1958 1 MRO
Pointe Abino 42,836 -79,095 1956, 1956, 1942 2, 2, 3 Campbell, Jameson (Musée canadien de la nature), MRO
Canton de Yarmouth 42,75 -81,133 1956, 1941, 1941, 1942, 1946, 1948, 1949, 1955, 3, 12, 12, 12, 2, 12, 12, 12, 12 MRO, Brooman
Ridgeville 43,033 -79,317 1954 1 MRO
Southcote 43,183 -79,95 1950, 1951 7, 7 MRO
Mount Hope 43,15 -79,917 1950 2 Jardins botaniques royaux
Jaffa 42,733 -81,033 1941, 1948, 1949 5, 5, 5 MRO
Canton de Caradoc 42,917 -81,533 1940 2 Museum of Comparative Zoology (Université Harvard)
Nanticoke 42,9 -80,183 1937 2 MRO
Eden 42,8 -80,75 1935, 1935 1, 2 Université de Western Ontario, Elson
Komoka 42,95 -81,433 1915, 1923, 1938 4, 4, 4 MRO
Bryanston 43,117 -81,267 1902 3 MRO
QUÉBEC          
Sanctuaire d’oiseaux migrateurs de Philipsburg 45,024 -73,366 2006 1 Sylvain Saint-Onge, Alain Desrosiers, Stéphanie Gagnon
Mont St-Hilaire 45,54 -73,179 1966, 1966, 1970, 1976, 1, 1, 1, 1 Musée Redpath, Université McGill
Bolton-Sud 45,15 -72,367 1966 1 Robert Wrigley, Musée canadien de la nature
Mont Pinnacle 45,05 -72,732 1956 1 Université de Montreal

Les superficies de la zone d’occurrence et de la zone d’occupation ont été calculées à partir de toutes les mentions de l’espèce depuis 1956. Cette date a été choisie parce que peu d’échantillonnage ou d’effort de recherche ciblant l’espèce a été réalisé et que les mentions récentes sont rares.

Au Canada, on a documenté la présence du campagnol sylvestre à 32 sites dans le sud-ouest de l’Ontario depuis 1956, notamment dans les comtés d’Elgin, de Kent, de Lambton et de Middlesex, la municipalité de Chatham-Kent, la ville de Hamilton et les municipalités régionales de Halton et de Niagara (Banfield, 1974; Ross, 1998, figure 1; tableau 1). Depuis 1956, l’espèce a été observée à quatre sites au Québec, dans les Cantons de l’Est et la région administrative de la Montérégie située au sud de Montréal, plus précisément dans les municipalités régionales de comté de Memphrémagog, de Brome-Missisquoi (notamment le sanctuaire d’oiseaux migrateurs de Philipsburg) et de la Vallée-du-Richelieu (Banfield, 1974, Ross 1998; figure 1; tableau 1).

Efforts de recherche

Les relevés généraux des petits mammifères ne se prêtent pas à la détermination exacte de la taille des populations de campagnols sylvestres ou de leur répartition parce que le piégeage se fait à la surface du sol, où l’espèce est peu susceptible de se faire capturer. Depuis le dernier rapport de situation (Ross, 1998), seuls deux relevés ciblés ont été effectués, les deux couvrant de petits territoires en Ontario.

Un de ces relevés a été réalisé en 2003 dans la forêt Ganaraska (J. Bowman, comm. pers., 2010) au moyen de pièges à fosse et de pièges Sherman (168 nuits-pièges). Ce site se trouve au nord de l’aire connue du campagnol sylvestre en Ontario, mais il présente les caractéristiques de l’habitat de l’espèce au Québec et aux États-Unis (Bowman et al., 2004). Aucun campagnol sylvestre n’a été capturé lors de ce relevé. En 2009, un relevé aux pièges à fosse et aux pièges Sherman (70 nuits-pièges) a été effectué au parc Ruthven, où des campagnols sylvestres avaient été capturés dans les années 1980 (Gartshore, 1987) : aucun individu n’a été capturé dans une forêt marécageuse et une vieille plantation de pins (K. Pickett, comm. pers., 2010). Aucun signe de creusage par des campagnols n’a été observé dans les deux relevés. Avant la dernière évaluation, des relevés au piège à fosse et au piège à rats effectués dans les comtés de Haldimand et de Norfolk ont permis de capturer 41 campagnols en 12 431 nuits-pièges (Gartshore, 1987). Ainsi, même dans un habitat optimal, il faut un effort considérable pour détecter l’espèce. Des relevés ciblés dans des secteurs de mentions historiques de l’espèce étaient prévus pour l’automne 2010 dans la région du Niagara, la ville de Hamilton et le comté de Haldimand, mais les données de ces relevés ne sont pas encore disponibles (K. Pickett, comm. pers., 2010).

Un seul campagnol sylvestre a été capturé durant un relevé général des petits mammifères effectué en 2006 dans le sanctuaire d’oiseaux migrateurs de Philipsburg, au Québec (S. Giguère, comm. pers., 2010). Au total, 205 petits mammifères ont été capturés dans des pièges à fosse et des pièges à rats en 1 604 nuits-pièges.  

L’inventaire réalisé dans les comtés de Haldimand et de Norfolk est un des seuls vastes relevés des petits mammifères effectués dans l’aire de répartition connue du campagnol sylvestre en Ontario. Ce relevé a consisté en 64 lignes de piégeage au piège à rats et en 144 lignes de piégeage au piège à fosse (Gartshore, 1987). L‘espèce a été plus souvent capturée sur la plaine sableuse de Norfolk que sur la plaine argileuse de Haldimand, et elle a rarement été capturée dans des boisés isolés en milieu agricole et dans des zones marécageuses. Selon Gartshore (1987), l’espèce pourrait être présente dans des milieux humides en faible densité, ce qui se traduirait par de faibles taux de capture. Le relevé effectué dans les zones naturelles des comtés de Kent et d’Elgin a aussi couvert un vaste territoire, mais les 460 petits mammifères capturés ne comprenaient que trois campagnols sylvestres (Ross, 1998). Un seul campagnol sylvestre a été capturé parmi les 229 petits mammifères piégés en plus de 2 372 nuits-pièges dans les relevés des petits mammifères effectués dans la région de Halton en 1979 (Paton et Sharp, 1979) et en 1980 (Sharp, 1980).

Ainsi, les captures faites durant l’inventaire Haldimand-Norfolk constituent la plus grande partie des mentions d’occurrence de l’espèce en Ontario (Ross, 1998; tableau 1). Aucun relevé de cette ampleur n’a été réalisé depuis, et une seule occurrence a été signalée en Ontario depuis 1998.

Habitat

Besoins en matière d'habitat

Selon Ross (1998), l’habitat du campagnol sylvestre aux États-Unis comprend des forêts denses, des champs abandonnés ou cultivés, des pâturages, des remblais de chemins de fer, le long de clôtures, des plantations de pins, des pelouses, des forêts de cyprès en bordures de marais et d’étangs, des tourbières à sphaigne et à canneberges et des collines rocheuses. Il est un ravageur commun des vergers aux États-Unis (Tobin et Richmond, 1993), mais pas au Canada (Brooks et Struger, 1982). Le couvert végétal (densité et composition) influe sur la répartition de l’espèce. En effet, celle-ci est plus commune là où la végétation herbacée est dense, car elle s’en sert pour se nourrir et s’abriter (Getz, 1985). En outre, la végétation dense modère le microclimat dans lequel elle vit et réduit donc son stress thermique et hygrométrique (Getz, 1965 et 1971). Elle est le plus souvent associée à des sols bien drainés (Goertz, 1971; Smolen, 1981). On la trouve parfois dans des endroits marécageux, mais elle se disperse dans cet habitat marginal peut-être seulement lorsque sa densité est forte (Hamilton, 1938; Miller et Getz, 1969).

Dans le sud-ouest de l’Ontario, le campagnol sylvestre n’est présent que dans la zone de la forêt carolinienne. On le trouve dans la plupart des types d’habitat, mais surtout dans des forêts mixtes mésiques ou des forêts de feuillus sèches (Gartshore, 1987). Voici les essences présentes dans les forêts qui abritent le campagnol sylvestre : chêne noir (Quercus velutina), chêne blanc (Q. alba), chêne rouge (Q. rubra), caryer cordiforme (Carya cordiformis), noyer noir (Juglans nigra), charme de Caroline (Carpinus caroliniana), ostryer de Virginie (Ostrya virginiana), hêtre (Fagus grandifolia), tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera), cerisier tardif (Prunus serotina), cerisier de Virginie (P. virginiana), cerisier de Pennsylvanie (P. pennsylvanica), érable rouge (Acer rubrum), érable à sucre (A. saccharum), érable argenté (A. saccharinum), tilleul (Tilia americana), frêne blanc (Fraxinus americana), pin blanc (Pinus strobus), pruche (Tsuga canadensis) et bouleau jaune (Betula lutea) (Banfield, 1974; Gartshore, 1987; Ross, 1998). On trouve plus rarement l’espèce dans des dunes broussailleuses (Banfield, 1974). En Ontario, la plupart des sites forestiers où on l’a capturée ont des couches d’humus bien développées (A. Dextrase, comm. pers., 2010).

Le campagnol sylvestre occupe communément les lisières de forêts près de champs, de routes et de voies ferrées (Ross, 1998). D’après les données de capture, Ross (1998) estime que l’espèce devrait fréquenter régulièrement des habitats marginaux au bord des forêts et particulièrement les rangées d’arbres en milieu agricole.

L’effet du type de sol et des conditions d’humidité sur la répartition du campagnol sylvestre s’explique par le fait qu’il est fouisseur. Selon Getz (1985), on le trouve dans des habitats plus secs que la plupart des autres espèces de Microtus, mais il peut vivre dans des sols possédant une couche d’humus et davantage d’humidité relative (Peterson, 1966; Lowery, 1974). Il évite les sols très saturés dans lesquels il est difficile de construire un terrier (Miller et Getz, 1977; Rhodes et Richmond, 1985), préférant les sols légers et friables faciles à creuser (Fisher et Anthony, 1980; Rhodes et Richmond, 1985). 

Bowman et al. (2004) ont modélisé les besoins du campagnol sylvestre en matière d’habitat en Ontario. Ils ont examiné la capacité de support du paysage en le divisant en hexagones de 30 ha, ce qui correspond à une distance de dispersion maximale de 308 m. Pour être jugé capable d’abriter le campagnol sylvestre, un hexagone devait contenir au moins 20 % d’habitat propice. Le modèle permet de prédire les zones qui pourraient abriter des populations selon les facteurs suivants : a) limite nord de l’aire de l’espèce fixée à 43,5° N (correspond à une limite de température), b) couvert forestier (forêt de feuillus dense ou claire et forêt mixte à dominance de feuillus ou de conifères) et c) drainage du sol (rapide, bon ou imparfait). Le modèle a ainsi identifié 280 440 ha d’habitat potentiel, mais il n’a pas encore été validé sur le terrain (J. Bowman, comm. pers., 2009).

Tendances en matière d'habitat

L’aire de répartition du campagnol sylvestre au Canada semble limitée par sa capacité à tolérer les basses températures hivernales (Ross 1998). Les hausses de 2,6-2,7° C de la température annuelle moyenne et de 2,8-3,1° C de la température hivernale moyenne qui sont prédites pour les années 2050 dans l’écosystème des plaines des Grands Lacs (Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique, 2009) pourraient permettre à l’espèce de s’étendre vers le nord pourvu que les milieux propices n’y soient pas fragmentés ou convertis à d’autres utilisations.  

Ontario

Le sud de l’Ontario a été l’une des premières régions du Canada colonisées par des Européens, et l’agriculture s’y est rapidement développée. En 1920, 90 % des forêts de la région avaient disparu pour faire place principalement à l’agriculture et à l’urbanisation (Larson et al., 1999). Depuis, d’importants efforts ont donné lieu au reboisement de près de 20 % des zones défrichées (Larson et al., 1999). Le sud de l’Ontario reste cependant dominé par l’agriculture et les zones urbaines, les forêts couvrant moins de 5 % de la superficie terrestre de la région (McLachlan et Bazely, 2003). Les forêts couvrent de 8 à 17 % des écodistricts de Stratford South, de St. Thomas et du Niagara où 90 % des mentions du campagnol sylvestre ont été faites depuis 1956 (Henson et Brodribb, 2005). Les mentions récentes se concentrent dans les régions de St. Thomas et du Niagara où persiste de 12 à 17 % du couvert forestier. En outre, le pourcentage de couvert forestier de la zone qui présente la plus forte concentration de mentions du campagnol sylvestre dans l’écodistrict de St. Thomas est beaucoup plus grand que la moyenne de 11,9 % pour l’ensemble de l’écodistrict. Ainsi, le pourcentage de couvert forestier serait plus grand que la moyenne dans les zones qui abritent le campagnol sylvestre. Toutefois, les mesures quantitatives du couvert forestier ne définissent pas la présence d’habitats marginaux ou de corridors de dispersion.  

Le campagnol sylvestre peut sans doute survivre dans des fragments d’habitat parce qu’il s’agit d’un généraliste en matière d’habitat qui vit en petites colonies et qui a un domaine vital relativement petit. Toutefois, l’isolement des fragments limite vraisemblablement le flux de gènes entre les populations et la probabilité de  repeuplement (Pearce, 1993; Andrén, 1994). On convertit encore des boisés et des habitats de lisière en champs de soja et de maïs dans le sud de l’Ontario, mais pas dans tous les secteurs qui abritent le campagnol sylvestre (D. Kirk. comm. pers., 2010; T. Zammit, comm. pers., 2010).

Québec

En 1999, plus de 70 % du couvert forestier d’origine (au moment de la colonisation européenne) du sud du Québec avait laissé place au développement urbain et agricole (Bélanger et al., 1999). Au Québec, la perte d’habitat est sans doute proportionnellement moins grande qu’en Ontario en raison du taux d’accroissement de la population humaine relativement plus faible dans les zones où vit le campagnol sylvestre (voir la section Menaces et Facteurs limitatifs).

Dans les années 1970, la plus grande part de la conversion de l’habitat en terres agricoles s’était déjà produite, et les mentions récentes du campagnol sylvestres ont été faites dans de grands ilots de forêt en milieu agricole ou agroforestier (M. Léveillé, comm. pers., 2010). Durant les années 1990, la croissance de l’agriculture intensive (Bélanger et al., 1998) s’est traduite par une certaine consolidation des activités agricoles dans un nombre réduit de grandes fermes. Ce phénomène a sans doute entraîné des pertes d’habitat en raison de la conversion de petites parcelles forestières restantes et de rangées d’arbres en cultures (Duchesne et al., 1998; gouvernement du Québec, 2010a). 

Depuis dix ans, le pourcentage de superficie couverte par des forêts de feuillus s’est largement stabilisé à environ 40 % dans la région de la Montérégie et à 70 % en Estrie (M. Léveillé, comm. pers., 2010). Il y a plus de fragmentation en Montérégie, où la taille moyenne des îlots est de 20 à 40 km², comparativement à 3 000 km² en Estrie (M. Léveillé, comm. pers., 2010).

Biologie

Le campagnol sylvestre a été bien étudié dans des vergers des États-Unis où on le considère comme un ravageur (Tobin et Richmond, 1993). Il existe suffisamment de données sur l’espèce en milieu naturel aux Etats-Unis pour faire des comparaisons, mais il y a peu de données sur l’espèce au Canada (Ross, 1998).

Cycle vital et reproduction

Le campagnol sylvestre est un animal grégaire qui peut être monogame ou polygame (Wolff, 1985; Oliveras et Novak, 1986; McGuire et Bemis, 2007). Les mâles et les femelles se montrent agressifs à l’égard de leurs congénères non résidants. Toutefois, les mâles sont plus agressifs face à d’autres mâles, tandis que les femelles le sont autant face aux mâles qu’aux autres femelles, ce qui porte à croire que les mâles défendent l’accès à leur femelle, tandis que les femelles défendent leurs petits ou leur nourriture (Back et al., 2002).

La saison de reproduction se déroule habituellement de janvier à novembre dans le nord-est des États-Unis (Smolen, 1981), mais son début et sa fin varient selon les populations et les années (Cengel et al., 1978). Fitzgerald et Madison (1983) ont observé que des populations en Caroline du Nord se reproduisent toute l’année, tandis qu’une population en Oklahoma cesse de se reproduire d’août à septembre (Glass, 1949; Goertz, 1971). En Ontario et au Québec, l’espèce se reproduit sans doute durant les mois relativement chauds, soit de mai à octobre (Sutherland et Zammit, 2001). Le campagnol sylvestre réagit peu à la photopériode, ce qui porte à croire que des signaux comme la disponibilité de ressources alimentaires déterminent les meilleures périodes de reproduction et que l’espèce présente ainsi une souplesse d’adaptation aux conditions du milieu (Hasbrouck et al., 1986; Derting et Cranford, 1989).

La femelle peut présenter un œstrus déclenché par la présence de mâles (Schadler et Butterstein, 1979) et un œstrus post-partum (Kirkpatrick et Valentine, 1970; Schadler et Butterstein, 1979). La gestation dure de 20 à 25 jours (Golley, 1962; Kirkpatrick et Valentine, 1970). La femelle produit d’une à quatre portées par année, chaque portée variant d’un à six petits (moyenne = 3,11 ± 0,09; Goertz, 1971; Schadler et Butterstein, 1979; Linzey, 1998). En général, dans les portées de plus de quatre petits, les individus en trop meurent, car les petits restent accrochés aux mamelles, et la femelle n’a que quatre mamelles (Hamilton, 1938). La taille des portées augmente avec la taille de la mère (Fitzgerald et Madison, 1983) et elle est plus grande à intensité lumineuse normale qu’à intensité réduite (Geyer et Rogers, 1979). La taille des portées peut aussi dépendre du régime alimentaire de la mère. Cengel et al. (1978) ont constaté que les femelles qui mangent surtout des graminées ont de plus grandes portées que celles qui mangent d’autres herbacées et des plantes ligneuses.

Les nouveau-nés ont les yeux et les oreilles fermés et dépendent entièrement de leurs parents durant les premiers jours (Smolen, 1981). À la naissance, ils pèsent de 1,9 à 3,2 g et mesurent de 39 à 48 mm de long (Hamilton, 1938; Fitzgerald et Madison, 1983; Goertz, 1971). Le sevrage se produit à l’âge de 17 à 21 jours (Geyer et Rogers, 1979; Hamilton, 1938; Fitzgerald et Madison, 1983). Les femelles atteignent la maturité au bout de 10 à 12 semaines et peuvent concevoir dès le jour 77, mais elles conçoivent en moyenne à l’âge de 105 jours (Schadler et Butterstein, 1979). Les mâles atteignent la maturité au bout de 6 à 8 semaines (Schadler et Butterstein, 1979). 

Les deux parents élèvent les petits, mais le mâle s’y investit moins que la femelle (McGuire et Novak, 1984; Oliveras et Novak, 1986; Salo et al., 1993, McGuire et Bemis 2007). Les jeunes plus vieux participent à l’élevage de leurs petits frères et sœurs et à l’entretien des terriers (Powell et Fried, 1992; Jennions et Macdonald, 1994). Un groupe social peut comprendre plusieurs adultes en nombres égaux de chaque sexe et des individus immatures d’une même portée ou de portées apparentées (Raynor, 1960; Renzullo et Richmond, 1982; Marfori et al., 1997). Un groupe social utilise un ou deux nids durant la saison de reproduction (Wolff, 1985).

Le potentiel de reproduction du campagnol sylvestre est plus faible que celui de la plupart des autres espèces de Microtus, car il atteint la maturité deux à cinq fois plus tard et a de plus petites portées (Schadler et Butterstein, 1979). Toutefois, les femelles ont sans doute des portées fréquentes, ce qui donne un succès de reproduction à vie relativement élevé compte tenu des petites portées et de la maturation tardive (Keller, 1985).

On estime, d’après la période maximale entre la première et la dernière captures des individus, que la plupart des campagnols sylvestres vivent moins de six mois. Cette estimation sous-estime toutefois la longévité puisque bon nombre d’individus sont capturés pour la première fois à l’âge adulte. Au Connecticut, les taux de recapture indiquent que plus de 80 % de la population disparaît durant les deux premiers mois de piégeage (moyenne de 2,6 mois et maximum de 12 mois; Miller et Getz, 1969). Goertz (1971) a obtenu des résultats semblables en Oklahoma : moyenne de 2,3 mois et maximum de 14 mois. En Caroline du Sud, presque 80 % des individus gardés dans un enclos ont survécu de deux à six mois après leur première capture (Gentry, 1968). Anthony et al. (1986) ont calculé à partir des données d’une étude de piégeage mortel réalisée dans des vergers en Pennsylvanie que 57 % des individus étaient âgés de 60 à 179 jours, 21 % de 180 à 350 jours, et seulement 5 % de plus d’un an. D’après la longévité moyenne (trois à six mois) et l’âge moyen à la première reproduction (environ 3,5 mois), la durée de génération se chiffre sans doute à environ six mois. Au Canada, étant donné la courte saison de reproduction, la plupart des individus ne se reproduisent pas avant l’année suivant leur naissance, soit à l’âge d’au moins six mois.

Le régime alimentaire du campagnol sylvestre varie selon l’habitat et la disponibilité saisonnière de sa nourriture (Cengel et al., 1978). Il préfère les pousses, racines et tubercules charnus et se fait des réserves souterraines de racines et de fruits en vue de l’hiver (Hamilton, 1938). Il mange aussi parfois des graines, de l’écorce et des insectes (Hamilton, 1938; Cengel et al., 1978).

Physiologie et adaptabilité

Le campagnol sylvestre a un faible taux d’utilisation d’énergie (Derting et Austin, 1998). Les besoins journaliers en énergie de maintien d’individus en captivité ont varié de 0,58 kcal g-1 jour-1 l’été à 0,98 l’hiver chez les mâles, et de 0,54 kcal g-1 jour-1 l’été à  0,96 l’hiver chez les femelles (Lochmiller et al., 1983). En présence de roues d’exercice, les individus ont vu leurs besoins en énergie augmenter de 80 % pour les femelles et de 93 % pour les mâles. L’apport énergétique était d’environ 50 % plus élevé chez les femelles allaitantes (Lochmiller et al., 1982). Les femelles ne modifient pas substantiellement la capacité de leur tube digestif durant la reproduction et elles n’ont pas de grandes réserves de graisse (Derting et Austin, 1998); ces deux facteurs contribuent sans doute à la gestation relativement longue et aux faibles taux de croissance postnatale (Lochmiller et al., 1982).

Le campagnol sylvestre a une forte production de chaleur métabolique (Bradley [1976], cité dans Rhodes et Richmond [1985]) et un taux élevé de perte d’eau par évaporation (Rhodes et Richmond, 1981) par rapport aux autres campagnols. Les campagnols réduisent leurs pertes d’eau lorsqu’ils se trouvent dans des terriers humides (Getz, 1965).

Le campagnol sylvestre n’hiberne pas, et il survit l’hiver grâce aux réserves de nourriture qu’il cache (Hamilton, 1938). L’activité de mise en réserve de nourriture augmente lorsque la photopériode diminue et que d’autres campagnols sont présents (Geyer et al., 1984). Le mâle cache plus de nourriture que la femelle, peut-être afin de pourvoir la femelle qui ne peut cacher de la nourriture lorsqu’elle élève ses petits  (Geyer et al., 1984). De plus, le nid communautaire réduit les coûts de thermorégulation des campagnols sylvestres (Wolff, 1985), et ceux-ci réduisent leurs coûts énergétiques en n’étant actif que le jour quand les températures sont plus élevées (Madison, 1985).

Excellent fouisseur, le campagnol sylvestre creuse à l’aide de ses pattes avant et de ses dents (Hamilton, 1938). Ses galeries sont peu profondes, habituellement juste sous la litière (Hamilton, 1938; Linzey, 1998). Il mange la plupart de sa nourriture dans le sol et évite d’être actif à la surface du sol (Cengel et al., 1978).

Dispersion et migration

La distance de dispersion maximale signalée chez le campagnol sylvestre est de 308 m (Goertz, 1971). Il existe peu d’autres mesures de la distance de dispersion, mais la distance de dispersion varie généralement en proportion de la superficie du domaine vital chez les mammifères (Bowman et al., 2002). Les estimations du domaine vital ne diffèrent pas significativement entre les mâles (44,7 m2) et les femelles (41,7 m2; Fitzgerald et Madison, 1983); ces petits domaines vitaux correspondraient à des distances de dispersion relativement petites (distance de dispersion maximale prédite de 267 m; Bowman et al., 2002). Comme les domaines vitaux sont souvent linéaires, le diamètre représente raisonnablement bien la taille du domaine vital (Fitzgerald et Madison, 1983) : les estimations varient de 19 m à plus de 30 m (Burt, 1940; Benton, 1955; Miller et Getz, 1969). Goertz (1971) a mesuré des diamètres moyens du domaine vital de 68 m pour les femelles et de 87 m pour les mâles. Durant la saison de reproduction, les domaines vitaux des mâles et des femelles du même groupe social  se chevauchent, mais les mâles peuvent se déplacer un peu plus loin du nid (Fitzgerald et Madison, 1981 et 1983).

Bien que les estimations de la taille du domaine vital et de la distance de dispersion soient relativement petites, la distance de dispersion d’autres mammifères de la même taille porte à croire que les campagnols ne se disperseraient que sur des centaines de mètres (Maier, 2002). En Illinois, McGuire et al. (1993) ont mesuré chez le campagnol des Prairies (Microtus ochrogaster) des distances de dispersion de 2 à 136 m, pour une moyenne de 33,0 m chez les mâles et de 28,7 m chez les femelles. Verner et Getz (1985) ont mesuré de plus longues distances, soit de 157,7 ± 87,2 m (moyenne ± erreur-type) chez le campagnol des Prairies et de 265,7 ± 164.4 m chez le campagnol des champs. L’utilisation de rangées d’arbre ou de fossés par le campagnol sylvestre pour sa dispersion pourrait lui permettre d’accroître sa distance de déplacement et donc la connectivité entre les populations dans un paysage fragmenté.

Lidicker (1985) et Solomon et al. (1998) attribuent en partie la dispersion du campagnol sylvestre au besoin des jeunes adultes de quitter la colonie pour se reproduire. Briese et Smith (1974) ont observé en Géorgie que la dispersion ne variait à peu près pas en fonction des saisons. Il existe peu de données sur le comportement de dispersion ou les caractéristiques des individus qui se dispersent, mais Briese et Smith (1974) ont observé que seuls des adultes se dispersaient.

Relations interspécifiques

On trouve parfois des souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus), des souris sylvestres (Peromyscus maniculatus) et des campagnols sylvestres au même endroit, mais les campagnols dans leurs galeries et les souris à la surface du sol. Cette séparation spatiale presque complète signifie que la concurrence pour les ressources est improbable (Miller et Getz, 1969). Le campagnol sylvestre et le campagnol des champs vivent souvent aux mêmes endroits, mais ces derniers préfèrent les vergers herbeux (Tobin et Richmond, 1993). Lors de relevés dans le sud de l’Ontario, les deux espèces ont rarement été capturées dans le même habitat (Gartshore, 1987). Lorsqu’ils se rencontrent dans la nature, le campagnol des champs a habituellement le dessus sur le campagnol sylvestre (Novak et Getz, 1969; Cranford et Derting, 1983). Toutefois, lorsqu’on les met en présence l’un de l’autre, ils s’agressent rarement, ce qui laisse croire qu’ils évitent d’interagir lorsqu’ils vivent au même endroit (Novak et Getz, 1969; Cranford et Derting, 1983). On capture souvent le campagnol sylvestre et la grande musaraigne (Blarina brevicauda) aux mêmes endroits, ce qui semble indiquer que chaque espèce utilise des galeries de l’autre (D.A. Sutherland, comm. pers., 2010). Les campagnols peuvent aussi se servir des galeries de la taupe à queue velue (Parascalops brewer), d’après Eadie (1939).

Le campagnol sylvestre est surtout la proie de prédateurs qui peuvent pénétrer dans ses galeries comme la grande musaraigne, l’hermine (Mustela erminea), ainsi que les serpents et couleuvres (Pearson, 1985; Ross, 1998). On a trouvé des campagnols sylvestre dans l’estomac de serpents à tête cuivrée (Agkistrodon contortrix; Savage, 1967) et de couleuvres des prés (Elaphe guttata; Linzey 1995) au Tennessee et en Caroline du Nord. En Ontario, la couleuvre tachetée (Lampropeltis triangulum), la couleuvre fauve de l’Est (Elaphe gloydii) et la couleuvre obscure (Elaphe obsoleta) sont des prédateurs possibles (Oldham et Weller, 2000); la couleuvre tachetée est la seule de ces couleuvres qui est présente au Québec.

Selon Pearson (1985), les crottes de hiboux contiennent souvent des restes de campagnols, mais Gartshore (1987) n’a trouvé des restes de campagnol sylvestre que dans une seule des 360 crottes de hiboux qu’il a examinées. Le campagnol sylvestre, qui passe la plupart de son temps sous terre, est moins susceptible d’être la proie de rapaces que d’autres espèces de Microtus qui se déplacent à la surface du sol. Plusieurs espèces d’hiboux vivent dans l’habitat du campagnol sylvestre : l’Effraie des clochers (Tyto alba), le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus), la Chouette rayée (Strix varia) et le Hibou des marais (Asio flammeus) (Ontario Field Ornithologists, 2009). Dans l’État de New York, les rapaces prédateurs du campagnol sylvestre comprennent le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), la Buse à queue rousse (Buteo jamaicensis) et la Petite buse (B. platypterus; Saunders, 1988).

Des mammifères relativement grands comme le coyote (Canis latrans), le renard roux (Vulpes vulpes) et le lynx roux (Lynx rufus) peuvent manger des campagnols sylvestres (Ross, 1998) qui courent dans leurs galeries ou sur leurs pistes (Pearson, 1985). La mouffette rayée (Mephitis mephitis) creuse souvent les sites de nids des campagnols sylvestres (Fitzgerald et Madison, 1981), et les chats et chiens domestiques chassent souvent les petits mammifères, y compris les campagnols (Pearson, 1985; Ogan et Jurek, 1997; Ross, 1998).

Des puces et des acariens ont été les seuls ectoparasites que Miller et Getz (1969) ont trouvé sur des campagnols sylvestres dans le centre du Connecticut, et ce malgré des concentrations locales de larves d’œstres sur les souris à queue blanche. Hamilton (1938) a observé qu’à forte densité de population, les campagnols portaient un plus nombre d’ectoparasites par individu, notamment une espèce d’acarien (Laelaps microti) et plusieurs espèces de poux (Hoplopleura spp.).

Taille et tendances des populations

Effort et méthodes d’échantillonnage

En général, le campagnol sylvestre évite les pièges pour capture d’animaux vivants. Pour bien en échantillonner les populations, il faut le piéger sous terre. L’effort de piégeage ciblé a été insuffisant pour estimer la taille des populations ou évaluer la répartition de l’espèce au Québec ou en Ontario.

Depuis la dernière évaluation de la situation de l’espèce (Ross, 1998), seulement deux relevés de piégeage à petite échelle ont été réalisés, en 2003 et en 2009, mais aucun n’a permis de capturer de campagnol sylvestre. Pickett (comm. pers., 2010) prévoyait effectuer des relevés dans des secteurs pour lesquels il existe des mentions historiques de l’espèce, mais aucune de ces données n’est encore disponible. Il n’existe actuellement pas suffisamment de données pour estimer l’abondance de l’espèce ou inférer les tendances des populations au Canada.

Abondance

La densité des campagnols sylvestres n’a pas été estimée au Canada. Aux États-Unis, la densité varie de moins d’un à 44 individus par hectare en milieu naturel (Bole, 1939; Miller et Getz, 1969) et de 17 à 741/ha dans des vergers (Anthony et al., 1986; Hamilton, 1938; Solomon et al., 1998). D’après une étude sur une population vivant dans le nord des États-Unis, on estime que la densité pourrait atteindre 15/ha au Canada (Miller et Getz, 1969).

Le campagnol sylvestre est sans doute plus abondant au Canada que ce que laissent croire ses rares captures (Saunders, 1932; Elson, 1937; Connor, 1953; Wrigley, 1969; Ross, 1998). 

Fluctuations et tendances

On suppose que les populations de campagnols sylvestres suivent des cycles ou fluctuent dans les endroits où les ressources sont abondantes et où les densités de population sont élevées (p. ex. dans les vergers; Hamilton, 1938). Par contre, les populations en milieu naturel sont sans doute plus stables, même si leur densité peut varier tant au cours d’une année que d’une année à l’autre (Hamilton, 1938; Miller et Getz, 1969; Goertz, 1971; Smolen, 1981; Anthony et al., 1986). Au Canada, on n’a pas signalé de forte densité de population, et il est peu probable qu’il y en ait (Ross, 1998). Au cours d’une année, la taille d’une population atteint généralement son maximum en juillet et son minimum en décembre-janvier (Miller et Getz, 1969).

Étant donné l’effort d’échantillonnage limité déployé au Québec et en Ontario depuis l’étude de Ross (1998), la tendance des populations (hausse, déclin ou stabilité) au Canada est inconnue. Il est impossible d’évaluer directement les tendances parce qu’il n’y a pas d’estimation historique fiable des deux populations canadiennes.

Immigration de source externe

Il est peu probable que des individus se déplacent entre les populations du Québec et de l’Ontario compte tenu du vaste territoire qui sépare les aires de répartition dans les deux provinces (figure 1). Le Québec et l’Ontario sont frontaliers d’États américains où le campagnol sylvestre est présent, mais l’État de New York est le seul de ces États dont la population est non en péril, et aucune population n’a été signalée dans les secteurs de l’État de New York ou du Michigan situés à la frontière avec le Canada (figure 2; Cooper, 2000; Sullivan et Curtis, 2002). De grandes autoroutes, de vastes plans d’eau et de grandes zones urbaines constituent des barrières à la dispersion à partir du Michigan vers l’Ontario (figure 2). Il y a des campagnols sylvestres dans des régions du Vermont d’où ils pourraient émigrer vers le Québec. L’analyse des lacunes effectuée pour la répartition du campagnol sylvestre aux États-Unis confirme la conclusion voulant que la connectivité des populations du rongeur soit plus susceptible d’être maintenue entre les États-Unis et le Québec (UA-CAST et USGS, 2010).

Menaces et facteurs limitatifs

La perte et la dégradation d’habitat attribuables au développement urbain, à l’intensification de l’agriculture et à la conversion de forêts constituent les principales menaces actuelles pour le campagnol sylvestre. L’intensification de l’agriculture dans l’aire de répartition de l’espèce est restreinte à certaines parties du sud de l’Ontario, mais le développement urbain et l’exploitation forestière sont des menaces en Ontario et au Québec. La dégradation de l’habitat est principalement attribuable à l’exploitation forestière dans le cadre de la conversion.

L’expansion urbaine se poursuivra sans doute dans un avenir prévisible dans les deux provinces en raison de la croissance de leur population humaine. De 2001 à 2006, la population humaine dans l’écozone abritant le campagnol sylvestre a augmenté de plus de 22 000 au Québec et de plus de 800 000 en Ontario (Statistique Canada, 2009). Les forêts de feuillus, surtout celles situées dans la partie ontarienne de l’aire de répartition du campagnol sylvestre, se trouvent dans des régions à forte pression d’urbanisation (Henson et al., 2005). Dans certains secteurs qui présentent un plus grand pourcentage de couvert forestier (écodistricts de St. Thomas et du Niagara; Henson et Brodribb, 2005), suffisamment d’habitat du campagnol sylvestre devrait être maintenu. Le développement urbain sera probablement le plus intense à proximité des zones densément peuplées, p. ex. dans l’écodistrict de Stratford South (Henson et Brodribb, 2005). Au Québec, le  développement urbain est moins susceptible de toucher l’habitat de l’espèce parce que l’aire de répartition de l’espèce dans la province est moins peuplée (M. Léveillé, comm. pers., 2010). Le développement a entraîné une certaine perte d’habitat près de Bolton-Sud, mais, comme il s’agit d’une zone où l’habitat est actuellement peu fragmenté, un peu de développement ne devrait pas causer de déclin de la population de campagnols sylvestres (M. Léveillé, comm. pers., 2010).

Le développement agricole a joué un rôle historique dans la perte d’habitat de l’espèce, mais il a ralenti (Henson et al., 2005). L’intensification de l’agriculture et les modifications des pratiques agricoles dans les deux provinces pourraient quand même éliminer des boisés et des lignes d’arbres. Par contre, une bonne partie de l’aire de l’espèce en Ontario a été maintenue ou a connu une baisse de la pression attribuable aux changements dans l’agriculture (D. Kirk. comm. pers., 2010; T. Zammit, comm. pers., 2010).

Aux États-Unis, le campagnol sylvestre est considéré comme un ravageur des vergers, où on le combat beaucoup par empoisonnement. Rien n’indique que cela soit également le cas au Canada.

Le campagnol sylvestre est sensible aux températures extrêmes (Ross, 1998), et son aire de répartition au Canada semble limitée par sa capacité de tolérer les basses températures hivernales. L’hiver, les campagnols sylvestres conservent leur énergie en se blottissant les uns contre les autres (Wolff, 1985), mais lorsque la température baisse suffisamment, ce comportement ne peut plus compenser les coûts de leur quête de nourriture. En se servant de la latitude comme indicateur de température, Bowman et al. (2004) a prédit que la limite nord de l’aire de répartition est 43,5° N, ce qui correspond à la mention la plus nordique en Ontario. Par contre, on a signalé la présence de l’espèce jusqu’à une latitude de 45,6° N au Québec et de 45,4° N au Michigan (figure 3). D’autres facteurs écologiques restreignent sans doute son aire de répartition en Ontario.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Protection légale et désignation

Le campagnol sylvestre est désigné espèce préoccupante en vertu de la LEP et de la Loi sur les espèces en voie de disparition (2007) de l’Ontario. Il ne figure pas à la liste établie en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du gouvernement du Québec, mais il est inscrit à la liste des espèces susceptibles d’être désignées espèces menacées ou vulnérables (Gouvernement du Québec, 2010b)

Désignations et cotes non légales

Canada

Le campagnol sylvestre est classé comme vulnérable (N3) au Canada (NatureServe, 2010). Il est également considéré vulnérable (S3) au Québec et en Ontario (NatureServe, 2010). Le Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril lui attribue la cote 3 (sensible) en Ontario, au Québec et au Canada (CESCC, 2006). 

États-Unis

Aux États-Unis, le campagnol sylvestre est largement répandu, mais sa répartition est clairsemée en milieu naturel. Il atteint de fortes densités dans des vergers et sur d’autres terres agricoles. Comme sa population est stable aux États-Unis et qu’aucune grave menace ne pèse sur sa survie, on lui attribue la cote N5 (NatureServe, 2010). Il est classé S5 (non en péril) dans l’État de New York, S4 (apparemment non en péril) au New Hampshire, S3 (vulnérable) au Vermont et S1 (gravement en péril) au Maine (NatureServe, 2010). Au Michigan, il est désigné espèce préoccupante en vertu de la Natural Resources and Environmental Protection Act de l’État et est coté S3S4 (vulnérable/apparemment non en péril) en raison du manque de données récentes sur sa situation (NatureServe, 2010). La désignation d’espèce préoccupante n’offfe aucune protection légale au Michigan.

Échelle mondiale

À l’échelle mondiale, le campagnol sylvestre est coté G5 (NatureServe, 2010), et l’Union internationale pour la conservation de la nature le range dans la classe « préoccupation mineure » parce que sa population est stable et bien répandue (Linzey et Hammerson, 2008; NatureServe, 2010).

Protection et propriété de l'habitat

Ontario

Dans le sud de l’Ontario, 93 % de l’habitat naturel du campagnol sylvestre se trouve sur des terres privées et 4,3 % dans des zones protégées ou sur des terres de conservation (Henson et al., 2005). Certains écosystèmes forestiers, y compris des forêts abritant le campagnol sylvestre, sont protégés par des règlements fédéraux ou provinciaux, par des offices de protection de la nature, par Conservation de la nature ou à titre de zones d’intérêt naturel ou scientifique (Henson et al., 2005). Une superficie de 1 665 ha est actuellement pleinement protégée, ce qui correspond à 0,2 % de la zone d’occupation de l’espèce en Ontario. En outre, des fiducies foncières protègent 1 180 ha dans l’aire de répartition de l’espèce contre tout développement (OLTA, 2010). Cette superficie correspond à 0,14 % de la zone d’occupation de l’espèce en Ontario. Les fiducies foncières protègent les terres de deux façons : en les achetant et les gérant elles-mêmes (1 061 ha) et en établissant des servitudes de conservation (119 ha; OLTA, 2010). Ontario Nature protège 281 ha de forêt de feuillus dans la province (Ontario Nature, 2010). L’organisme Bruce Trail Conservancy protège environ 2 500 ha de terres en Ontario, dont une petite proportion est constituée de l’habitat du campagnol sylvestre (BTC, 2010). D’autres programmes peuvent contribuer à la protection à long terme de l’habitat de l’espèce dans le sud de l’Ontario, soit le Programme de conservation communautaire, le programme Héritage 2000 de Parcs Ontario (Commissaire à l’environnement de l’Ontario, 2001) et des programmes d’allègement fiscal pour la protection et la gestion responsable des terres à bois. La Loi sur la ceinture de verdure de l’Ontario prévoit la protection permanente des caractéristiques et fonctions écologiques du paysage dans la zone de l’escarpement du Niagara, laquelle correspond à une petite partie de l’aire de répartition du campagnol sylvestre.

La Loi sur les espèces en voie de disparition (2007) de l’Ontario interdit tout endommagement ou destruction de l’habitat des espèces menacées ou en voie de disparition. Elle pourrait donc protéger indirectement le campagnol sylvestre en  assurant le maintien de l’habitat d’espèces menacées ou en voie de disparition qui ont une répartition semblable à la sienne.

Québec

La Loi sur les terres du domaine de l’État régit la conservation, la mise en valeur et l’utilisation des terres publiques au Québec. Toutefois, plus de 75 % des terres boisées dans l’aire du campagnol sylvestre au Québec sont privées (Ressources naturelles et Faune Québec, 2009). La présence de l’espèce est connue ou soupçonnée dans certaines aires protégées, soit la réserve naturelle des Montagnes-Vertes, la réserve naturelle Gault de l’Université McGill, les sanctuaires  d’oiseaux migrateurs du Mont Saint-Hilaire et de Philipsburg, la réserve écologique de la Vallée-du-Ruiter, ainsi que le territoire appartenant à la Fiducie foncière de la vallée du Ruiter). Au total, ces mesures de conservation protègent 12 300 ha d’habitat potentiel, soit 1,1 % de la zone d’occupation. Le projet du corridor appalachien ajoute plus de 8 500 ha à cette superficie protégée (ACA, 2009).

La majeure partie de l’habitat forestier de l’espèce dans le sud du Québec se trouve sur des terres à bois privées, dont environ 65 % sont activement exploitées (Ressources naturelles et Faune Québec, 2009). La Loi sur les forêts ne protège pas expressément l’habitat du campagnol sylvestre, mais elle offre des mécanismes de protection et d’exploitation durable de la forêt qui assureront la protection de l’espèce à long terme. Par exemple, les plans d’aménagement des forêts privées doivent se conformer aux plans d’aménagement de la municipalité régionale de comté. La Loi sur les forêts exige également la protection des écosystèmes forestiers exceptionnels pour maintenir la biodiversité. La Loi encourage la protection de ces forêts importantes au plan écologique en exigeant leur inclusion dans les plans d’aménagement régionaux et en rendant toute aide financière pour l’aménagement d’une terre à bois conditionnelle à leur protection (MRNFQ, 2003).

Remerciements et experts contactés

Jeff Bowman (chercheur, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario), Sylvain Giguère (biologiste, Service canadien de la faune) et Karolyne Pickett (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario) ont fourni des données inédites sur de récents relevés. Tony Zammit (Grand River Conservation Authority), Nigel Finney (Conservation Halton) et Marilynn Havelka (lieu historique national du Canada Ruthven Park) ont fourni de l’information sur les tendances dans leurs régions respectives. Cheryl Pearce (Université de Western Ontario) a donné de l’information utile et des conseils au sujet du couvert forestier dans le sud de l’Ontario. Jenny Wu (spécialiste de la gestion de données et de la cartographie, Secrétariat du COSEPAC) a produit les cartes de l’aire de répartition et de l’habitat de l’espèce au Canada et a calculé les estimations de la superficie de la zone d’occurrence et de l’indice de la zone d’occupation. Mary Gartshore (Pterophylla Native Plants and Seeds, Walsingham, Ontario) a fourni de l’information sur le campagnol sylvestre. Des autorités concernées et des membres du sous-comité du COSEPAC sur les mammifères terrestres ont fait des commentaires utiles.

Le tableau 2 énumère les experts contactés.

Tableau 2. Experts contactés durant la préparation du rapport de situation.
Nom Titre Affiliation Ville Province
Angela McConnell Biologiste principale des espèces en péril Service canadien de la faune Downsview Ontario
Ken Tuininga Biologiste principal des espèces en péril Service canadien de la faune Downsview Ontario
Francois Fournier Biologiste Service canadien de la faune Sainte-Foy Québec
Luc Bélanger Biologiste principal Service canadien de la faune Sainte-Foy Québec
Gilles Seutin Coordonnateur du programme des espèces en péril Parcs Canada Gatineau Québec
Patrick Nantel Spécialiste de l’évaluation des espèces Parcs Canada Gatineau Québec
Lynn Gillespie Chercheur scientifique Musée canadien de la nature Ottawa Ontario
Kamal Khidas Gestionnaire en chef des collections de vertébrés Musée canadien de la nature Ottawa Ontario
Alan Dextrase Biologiste principal des espèces en péril Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario Peterborough Ontario
Jeff Bowman Chercheur scientifique Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario Peterborough Ontario
Jacques Jutras Biologiste Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec Sainte-Foy Québec
Michael Oldham Botaniste et herpétologue Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario Peterborough Ontario
Don Sutherland Zoologiste Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario Peterborough Ontario
Annie Paquet Technicienne de la faune Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec Sainte-Foy Québec
Amy Clark Eagle Biodiversity and Conservation Program Leader Michigan Department of Natural Resources Lansing Michigan
Roland Kays Curator of Mammals New York State Museum Albany New York
Jon Kart Wildlife Action Plan Co-ordinator Vermont Fish and Wildlife Department Waterbury Vermont
Jodi Shippee Database Assistant Vermont Fish and Wildlife Department Waterbury Vermont
C. William Kilpatrick Howard Professor of Zoology and Natural History Department of Biology, University of Vermont Burlington Vermont
Lindsay Webb Biological Technician New Hampshire Fish and Game Concord New Hampshire
Martin Léveillé Biologiste Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec Longueuil Québec

Sources d'information

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Sommaire biographique du rédacteur du rapport

Emily Herdman est écologiste de gestion des écosystèmes à l’emploi de la Endangered Species and Biodiversity Section de Terre-Neuve-et-Labrador. Elle a obtenu son doctorat en étudiant l’activité et le métabolisme de la souris sylvestre (Peromyscus maniculatus) dans les montagnes Rocheuses de l’Alberta. Ses recherches post-doctorales à l’Université de la Colombie-Britannique dans l’Okanagan ont porté sur la répartition du lapin de Nuttall (Sylvilagus nuttallii, espèce désignée préoccupante par le fédéral) et son utilisation de l’habitat. Elle étudie actuellement les effets de l’exploitation forestière sur la survie, le succès de reproduction et la dispersion de la martre d’Amérique (Martes americana atrata) à Terre-Neuve.

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