Physa du lac Winnipeg (physa sp.) : addenda au rapport sur le statut de l’espèce du COSEPAC

Photo de la coquille de la physe du lac Winnipeg montrant le péristome (voir description longue ci-dessous).
Description longue pour la photo de couverture

Photo de la coquille de la physe du lac Winnipeg (Physa sp.) montrant le péristome. La coquille, globuleuse, fait moins de 10 millimètres de long (longueur estimée d’après la barre d’échelle dans l’image). La spire est déprimée et le labre est mince.

Données insuffisantes 2012

Les sommaires du statut de l’espèce du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages au Canada que l’on croit en péril. On peut citer le présent document de la façon suivante :

Titre du COSEPAC

COSEPAC. 2012. Sommaire du statut de l’espèce du COSEPACsur laphyse du lac Winnipeg (Physa sp.) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xxiv p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEWIC. 2002. COSEWICassessment and status report on the Lake Winnipeg Physa Physa sp. in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 21 pp.

Note de production :
Le COSEPAC remercie M. Dwayne Lepitzki d’avoir rédigé l’Addenda au Rapport de situation du COSEPAC sur la physe du lac Winnipeg (Physa sp.) au Canada. Cet addenda a été supervisé et révisé par M. Gerry Mackie, coprésident du Sous-comité de spécialistes des mollusques du COSEPAC.

Nota : Le présent addenda se rapporte au Rapport de situation du COSEPAC sur la physe du lac Winnipeg (Physa sp.), espèce désignée « en voie de disparition » en 2002. Veuillez consulter le rapport de 2002 pour de plus amples renseignements sur cette espèce.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel : COSEWIC/COSEPAC@ec.gc.ca
Site du web COSEPAC

Also available in English under the title COSEWICStatus Appraisal Summary on the Lake Winnipeg Physa SnailPhysa sp.in Canada.

©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2013.

 

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COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2012

Nom commun
Physe du lac Winnipeg

Nom scientifique
Physa sp.

Statut
Données insuffisantes

Justification de la désignation
COSEPAC en 2002 comme étant une espèce « en voie de disparition ». Malgré des recherches annuelles, la dernière observation du taxon a eu lieu en 2006. L'incertitude taxinomique et le manque de matériel génétique pour une étude plus approfondie ont entraîné la désignation « données insuffisantes ».

Répartition
Manitoba

Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2002. Espèce étudiée en novembre 2012 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ».

 

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COSEPAC Sommaire du statut de l’espèce

Physa sp.(= Physella winnipegensis Pip, 2004)
Physe du lac Winnipeg
Lake Winnipeg Physa
Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Manitoba

 

Évaluation précédente du COSEPAC

Catégorie de statut: En voie de disparition (VD)

Date de la dernière évaluation :novembre 2002.

Justification de la désignation à la dernière évaluation
Les populations de cette espèce endémique canadienne sont restreintes au lac Winnipeg, où se poursuivent des déclins en matière d’occurrence, de zone d’occupation et d’étendue d’habitat en raison de modification à l’habitat, de perturbations anthropiques et d’une baisse de la qualité de l’habitat. Les données portent à croire que les nutriments et les produits contaminants provenant des bassins de stabilisation des eaux usées, des industries, des installations de stockage des déchets et/ou des décharges contribuent aux déclins.

Critères appliqués à la dernière évaluation : B1ab(i,ii,iii,iv,v)+2ab(i,ii,iii,iv,v)

Si une version antérieure des critères a été appliquée 1, faire correspondre avec les critères actuels.

1 Le COSEPAC a utilisé une version antérieure des critères quantitatifs d’octobre 1999 à mai 2001; on peut la consulter sur le site Web du COSEPAC, à l’adresse suivante : Évaluation des espèces sauvages.

 

Espèce sauvage

Changement quant à l’admissibilité, à la taxinomie ou aux unités désignablesoui  et non

Explication
Voir le texte ci-dessous pour l’explication (espace insuffisant dans l’encadré).

 



Validité taxinomique

Lors de la première évaluation de cet escargot (COSEPAC, 2002), on ne l’a pas décrit officiellement et on l’a nommé Physa sp., ou physe du lac Winnipeg. En mai 2003, le COSEPAC (2003) a fait parvenir l’évaluation au Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril (CCCEP). Le ministre de l’Environnement a fourni une réponse le 21 avril 2004, qui précisait que des consultations seraient tenues pendant une période de 9 mois et que les résultats de ces consultations seraient inclus dans l’évaluation du COSEPAC envoyée à la gouverneure en conseil (GC) (ministre de l’Environnement, 2004). En mars 2004, l’escargot a été inclus dans le livret de consultation (MPO, 2004). Le 14 juillet 2005, la GC a accusé réception de l’évaluation de l’espèce la désignant « en voie de disparition » (gouvernement du Canada, 2005).

Le 6 avril 2006, la GC a renvoyé au COSEPAC l’évaluation de la physe du lac Winnipeg « pour obtention de renseignements supplémentaires et pour réexamen » (gouvernement du Canada, 2006). Cette demande a été faite parce que l’évaluation de la physe du lac Winnipeg était fondée sur un article scientifique qui n’avait pas fait l’objet d’un examen par des pairs et qui ne précisait pas adéquatement si la physe est une espèce distincte ou une variante d’une espèce beaucoup plus abondante observée ailleurs.

Plus précisément, on a demandé au COSEPAC de réexaminer et de préciser si une spéciation et une définition appropriées et claires des unités désignables (UD) ont été utilisées pour la physe du lac Winnipeg, et si les données disponibles sur l’abondance et la répartition ont été utilisées correctement. Cette demande est née du fait que Pip (2004) avait officiellement décrit l’escargot comme étant le Physella winnipegensis en se fondant sur la morphologie de la coquille et sur les digitations du manteau dans l’article non revu par des pairs publié dans Visaya, périodique produit par Conchology, Inc. et maintenant diffusé par la maison d’édition ConchBooks. L’holotype a été déposé au Musée canadien de la nature (CMNML no 093695), puis a été observé et/ou photographié par R. Forsyth et D. Lepitzki le 24 novembre 2008, mais les autres spécimens ont été conservés dans la collection personnelle de la rédactrice descriptrice, laquelle sera donnée au Musée canadien de la nature (Pip, 2004). Une coquille vide de Physella winnipegensis, identifiée et prélevée par E. Pip le 3 septembre 2004 sur la plage de Victoria Beach, le long du lac Winnipeg, a été déposée au Musée du Manitoba (The Manitoba Museum) (numéro de catalogue 2.4-6514) (Mooi, comm. pers., 2011).

Le COSEPAC (2007) a confirmé la désignation « en voie de disparition » énoncée dans son évaluation originale sur la physe du lac Winnipeg dans son rapport annuel présenté au Ministre et au CCCEP, et a précisé que le rapport de situation original sur cette espèce contient l’information sous-jacente à cette évaluation, que le COSEPAC n’a pas reçu de nouveaux renseignements susceptibles de justifier une modification de la situation de l’espèce, et que, en l’absence de tels renseignements, il est peu probable qu’il évalue de nouveau la situation d’une espèce en péril. La décision initiale du COSEPAC a été énoncée telle qu’elle a été communiquée au Ministre le 24 mai 2006 avant la réception de la justification détaillée transmise au président du COSEPAC par le ministère des Pêches et des Océans (MPO) le 29 juin 2006 (COSEPAC, 2007). L’annexe II du Rapport annuel du COSEPAC de 2007 fournit des détails sur les justifications du MPO quant au renvoi de l’évaluation de l’espèce au COSEPAC et à la réponse du COSEPAC. Le COSEPAC (2007) a conclu que la validité de la description d’une nouvelle espèce ou la reconnaissance de cette dernière aux termes du Code international de nomenclature zoologique ne repose pas nécessairement sur sa parution dans une publication revue par des pairs. Il a aussi été précisé que le Sous-comité de spécialistes (SCS) des mollusques est unanime et qu’il croit qu’il s’agit d’une espèce distincte et non d’une « variante » d’une autre espèce (COSEPAC, 2007). Toutefois, compte tenu des nouveaux renseignements et des incertitudes, l’opinion unanime du SCS des mollusques a été mise à jour (voir ci-dessous la recommandation du SCS concernant la situation de l’espèce).

Le document public du ministre de l’Environnement daté du 18 mars 2007 (ministre de l’Environnement, 2007) précise qu’en décembre 2006 le COSEPAC a réaffirmé son évaluation originale sans évaluer l’espèce de nouveau. « Au cours des prochains mois, le ministre de l’Environnement enverra l’évaluation de la physe du lac Winnipeg effectuée par le COSEPAC au gouverneur en conseil » (ministre de l’Environnement, 2007). Le 30 septembre 2010, la GC a accusé réception de l’évaluation de l’escargot réalisée par le COSEPAC(gouvernement du Canada, 2010).

Entre temps, Pip et Franck (2008) ont publié une étude sur l’ADNmitochondrial (ADNmt) concluant que le Physa (sensu lato) winnipegensis formait une branche distincte au sein du clade Physa acuta. Le 9 mars 2009, le MPO a tenu une réunion de consultation régionale des Sciences par téléconférence pour évaluer la validité taxinomique de la physe du lac Winnipeg (MPO, 2009). Les discussions du groupe d’experts (qui comprenait E. Pip et d’autres experts de l’extérieur du MPO) ont porté notamment sur les publications de Pip (2004) et de Pip et Franck (2008) en tant que sources de données. Le MPO en est venu à la conclusion (gouvernement du Canada, 2011) que l’escargot n’est pas une espèce de physe distincte et qu’il ne peut par conséquent pas être inscrit sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Les autres conclusions énoncées dans le décret du 23 juin 2011 donnant avis de la décision par la GC de ne pas ajouter la physe du lac Winnipeg à la liste des espèces en voie de disparition comprenaient les suivantes : « Le compte rendu de la réunion […] indiquait qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour appuyer la conclusion selon laquelle la physe du lac Winnipeg est une unité taxinomique distincte. La plupart des participants ont convenu que la physe du lac Winnipeg constituait une variété locale […] et qu’elle n’était pas considérée comme une espèce en péril. Étant donné ce manque de clarté concernant la taxinomie de l’animal, il est trop tôt pour envisager son inscription sur la Liste ».

L’un des participants à la réunion de consultation régionale des Sciences (MPO, 2009) a par la suite publié un article qui incluait le P. winnipegensis parmi les 19 autres taxons pour lesquels on avait établi une synonymie avec le P. acuta (Wethington et al., 2009). Malheureusement, aucune donnée concernant l’ADNmt du P. winnipegensis ne semble avoir été incluse dans les arbres phylogénétiques présentés dans l’article. De plus, les seuls numéros d’enregistrement identiques provenant d’une banque de gènes apparaissant dans les articles de Pip et Franck (2008) et de Wethington et al. (2009) sont les numéros AY651233 et AY651234, pour des escargots prélevés en Caroline du Sud, et les deux publications suggèrent que l’un fait partie du clade P. pomilia et que l’autre appartient à l’espèce P. pomilia. Par conséquent, l’établissement d’une synonymie entre le P. winnipegensis et le P. acuta n’est pas justifié dans l’article de Wethington et al. (2009), bien qu’il soit mentionné que Taylor (2003) a publié une synonymie étendue. En effet, Taylor (2003), qui utilise Haitia comme nom générique pour désigner P. acuta, fournit une liste exhaustive. Toutefois, certaines des espèces pour lesquelles Wethington et al. (2009) ont établi une synonymie avec le P. acuta ont été retenues comme espèces distinctes par Taylor (2003). Aucune des publications additionnelles qui, selon Wethington et al. (2009), viennent appuyer la synonymie établie par Taylor (2003) n’inclut le P. winnipegensis. Taylor (comm. pers., 2005) a affirmé à Pip, dans un courriel transféré au rédacteur de la réévaluation de la situation de l’espèce, qu’il avait reçu un exemplaire de la description de Pip ainsi que des illustrations, et qu’il croyait certainement qu’il s’agissait d’une espèce valide et d’une merveilleuse découverte. Pip (comm. pers., 2011) a aussi affirmé que Taylor s’était ensuite rendu au Manitoba en 2005 et qu’il avait examiné l’escargot en personne après la publication de sa monographie (Taylor, 2003). Taylor est décédé le 3 août 2006 (Kabat et Johnson, 2008).
 
En janvier 2012, le sous-comité des gastéropodes du comité des espèces en voie de disparition de l’American Fisheries Society (AFS) a présenté un manuscrit sur l’état de la conservation des gastéropodes d’eau douce d’Amérique du Nord. Le manuscrit devrait être publié bientôt (Johnson et al., sous presse). En raison de l’instabilité taxinomique des Physidés, le sous-comité y inclut certaines nouvelles espèces découvertes par Taylor (2003), Pip (2004 = Physella winnipegensis) et Wethington et al. (2009), mais, plutôt que de suivre la systématique proposée par Taylor (2003), il suit la classification de Turgeon et al. (1998).

En somme, bien qu’on dispose de nouveaux renseignements sur la génétique de la physe du lac Winnipeg, on ignore si l’espèce est un taxon valide et si le taxon peut faire l’objet d’une réévaluation par le COSEPAC.



Unités désignables

Le concept d’UDétabli par le COSEPAC a été examiné par le Comité consultatif des Sciences du MPO(MPO, 2009). Le rapport énonce :

« Les participants font appel aux lignes directrices utilisées par le COSEPAC pour reconnaître les unités désignables inférieures à l’espèce afin de fournir le contexte des discussions. Toutefois, le MPO doit reconnaître la validité taxonomique en se fondant sur la définition d’“espèce sauvage” présentée dans la LEP. Ainsi, le but de la réunion est d’établir, dans la mesure du possible, si la physe du lac Winnipeg est une espèce sauvage valide conformément à la définition de la LEP. »

Toutefois, la troisième question posée au comité consultatif était la suivante : « L’entité taxonomique est-elle “importante” au sens de la définition des unités désignables du COSEPAC? ». Cette question a donné lieu aux conclusions suivantes :

  • Certains participants estiment qu’il serait utile de retarder la décision concernant l’inscription de l’espèce à la liste des espèces en péril de la LEP jusqu’à ce que de nouveaux marqueurs microsatellites soient élaborés pour « nous tirer du bourbier taxonomique caractérisant le clade P. acuta ».
  • La majorité des participants a convenu que les données morphologiques et génétiques disponibles à l’heure actuelle ne démontraient pas clairement que le taxon est fondamentalement distinct des autres Physidés semblables, mais la description de son comportement au moment de la reproduction présentée par E. Pip « indique que ces escargots pourraient être nettement distincts à cet égard ».
  • Les participants ne s’entendent pas sur la question de savoir si le taxon est écologiquement interchangeable et irremplaçable. Des données inédites signalées par E. Pip laissent croire que des conditions écologiques similaires existent dans d’autres lacs où le P. acutaet le P. integrasont présents, mais que la physe du lac Winnipeg est confinée au lac Winnipeg, et que l’effectif a décliné, potentiellement jusqu’à zéro. Par conséquent, le taxon pourrait être considéré comme écologiquement unique et irremplaçable. La majorité des participants, cependant, pense qu’il n’est pas possible de déterminer si le taxon est écologiquement unique et, par conséquent, s’il représente une composante irremplaçable de la biodiversité au Canada.
  • La majorité des participants ont conclu que, bien qu’il soit possible que le taxon puisse constituer une unité taxinomique distincte en raison de son comportement reproducteur, caractère probablement hérité, cela ne peut pas être confirmé puisqu’on n’a pas observé de multiples générations et que le comportement reproducteur n’a pas été quantifié ou décrit dans la littérature.
  • Comme la définition d’« espèce sauvage » donnée dans la LEP (que le MPO est tenu d’utiliser) n’inclut pas les comportements uniques en tant que caractéristique déterminante, le taxon « ne semble pas constituer une unité taxonomique, et ce, malgré son comportement au moment de la reproduction qui est potentiellement distinct ».

Rien n’a été publié au sujet du comportement reproducteur unique signalé pour la physe du lac Winnipeg, mais E. Pip a présenté des données inédites lors de la réunion de consultation tenue par le MPO (MPO, 2009). En mai 2001, 2002 et 2003, Pip a observé que les escargots se rassemblaient sur quelques roches à l’intérieur d’une zone de deux à trois pieds carrés pour s’accoupler et pondre leurs œufs, sur une période de plusieurs jours. Par contre, elle a observé que les P. integra étaient distribués uniformément pendant la saison de reproduction et que cette espèce ne déposait pas ses œufs à un endroit particulier. Aucun rapport dans la littérature ne mentionne d’autres Physidés affichant ce comportement reproducteur, mais les participants ont précisé que des études de terrain quotidiennes et approfondies seraient nécessaires pour documenter un tel comportement (MPO, 2009).

Les lignes directrices du COSEPAC pour reconnaître les UD(UD : annexe F5) comprennent deux éléments :

  1. Les sous-espèces ou variétés (une UD peut-être reconnue si elle représente une sous-espèce ou une variété nommée).
  2. Les populations distinctes et importantes dans l’évolution (une population ou un groupe de populations peuvent être reconnues comme une UD si elles sont considérées « distinctes » et « importantes » dans l’évolution par rapport à d’autres populations).

Le premier élément (sous-espèce ou variété nommée) n’aide pas à décider si le taxon peut faire l’objet d’une évaluation par le COSEPAC. La physe du lac Winnipeg a été décrite non pas comme une sous-espèce ou une variété, mais comme une espèce à part entière (Pip, 2004; Pip et Franck, 2008). Les lignes directrices énoncent que « le COSEPAC peut décider de ne pas reconnaître comme UD une sous-espèce ou une variété nommée si les données scientifiques actuelles ne le justifient pas ». Toutefois, les conclusions tirées à partir des données génétiques disponibles sont controversées, et il n’est pas certain que le P. winnipegensis soit un taxon valide.

Le second élément comprend deux sous-éléments : le caractère distinct et le caractère important, qui doivent tous les deux s’appliquer.

Le caractère distinct peut être reconnu en se fondant sur un ou plusieurs des facteurs suivants (les lignes directrices sont indiquées en italiques, en caractères gras et en retrait) :

  • 1. Preuves de la distinction génétique, comme, sans toutefois s’y limiter, des traits hérités (p. ex. morphologie, cycle vital, comportement) et/ou des marqueurs génétiques neutres (p. ex. alloenzymes, microsatellites d’ADN, polymorphismes de restriction [RFLP] de l’ADN, séquences d’ADN).

Dans le cas de la physe du lac Winnipeg, le comportement reproducteur pourrait être distinct, mais ne peut pas être confirmé (MPO, 2009), et les données morphologiques et génétiques sont controversées (MPO, 2009). Le fait qu’on n’ait découvert aucun individu vivant depuis 2006 (voir Information sur la population) rend les recherches encore plus difficiles. Dans la Réponse des Sciences, le MPO (2009) précise que la réponse à la question de savoir si la physe du lac Winnipeg forme un groupe monophylétique distinct « peut, du moins en partie, reposer sur notre opinion favorable ou non au regroupement ou à la division de groupes taxonomiques. À un extrême, tous les groupes rassemblés sous la dénomination de clade P. acuta pourraient être rassemblés en une seule espèce; à l’autre extrême, chaque groupe pourrait constituer une seule espèce. On en arrive à la question fondamentale qui est de savoir si un groupe est suffisamment distinct pour justifier sa reconnaissance en tant qu’unité taxonomique par le taxonomiste, lequel fondera sa réponse sur sa formation, son expérience et sa philosophie personnelles ».

  • 2. Disjonction naturelle entre des portions importantes de l’aire de répartition d’une espèce ayant grandement limité les mouvements des individus entre les régions pendant une période prolongée, rendant les mouvements peu probables dans un avenir proche et favorisant les adaptations locales.

La physe du lac Winnipeg est endémique au lac Winnipeg, mais cohabite avec d’autres Physidés, notamment avec le P. gyrina et le P. integra. La présence de la physe du lac Winnipeg a été positivement corrélée (khi-carré, p < 0,05) à la présence de P. gyrina et de P. integra dans le lac (COSEPAC, 2002). De manière similaire, le MPO (2009) a conclu que « la physe du lac Winnipeg et P. integra sont sympatriques, bien que l’aire de répartition de la première se limite à la partie sud du bassin du lac Winnipeg, tandis que l’autre affiche une aire de répartition beaucoup plus vaste, qui inclut diverses zones situées au centre du Canada, de l’Alberta à l’Ontario, et au Minnesota ». Il est toutefois reconnu que « leurs microhabitats diffèrent », l’une préférant « les roches exposées et battues par les vagues », et l’autre, « les emplacements davantage abrités sous les roches ».

La troisième ligne directrice du COSEPAC relative au caractère distinct ne s’applique pas à la physe du lac Winnipeg, car cette dernière n’est endémique qu’à un seul lac.

  • 3. Occupation de différentes régions écogéographiques qui sont pertinentes pour l’espèce et qui reflètent une différence historique ou génétique, qui peut être décrite sur une carte appropriée d’écozones ou de zones biogéographiques. Il peut y avoir une certaine dispersion entre les régions, mais elle n’est pas suffisante pour empêcher les adaptations locales.

Les lignes directrices du COSEPAC pour l’identification des UD comprennent aussi la notion de caractère important, laquelle est prise en considération après le constat de l’application des critères concernant le caractère distinct au taxon visé. Il suffit qu’un seul des critères suivants concernant le caractère important s’applique.

  • 1. Preuves que la population ou le groupe de populations distinctes diffèrent de façon marquée des autres en raison de caractéristiques génétiques témoignant d’une divergence phylogénétique intraspécifique relativement grande. De telles divergences se manifestent généralement par des différences génétiques qualitatives sur des marqueurs évoluant relativement lentement (p. ex.différences fixes dans les séquences d’ADN mitochondrial ou nucléaire, ou différences fixes dans les allèles de locus nucléaires multiples). Les différences quantitatives (fréquence) des allèles communs, surtout pour les marqueurs évoluant rapidement, comme les microsatellites, ne sont généralement pas suffisantes pour satisfaire à ce critère.

En ce qui concerne la physe du lac Winnipeg, les données génétiques actuellement disponibles sont controversées (MPO, 2009).

  • 2. Persistance d’une population ou d’un groupe de populations distinctes dans un contexte écologique inhabituel ou unique à l’espèce ayant donné lieu à des adaptations locales connues ou probables.

Le microhabitat de la physe du lac Winnipeg diffère quelque peu de celui de son plus proche voisin génétique, et l’espèce semble avoir un comportement reproducteur inhabituel (MPO, 2009).

Les critères 3 et 4 concernant l’importance pour l’évolution ne s’appliquent pas à la physe du lac Winnipeg.

  • 3. Preuves que la population ou le groupe de populations distinctes représentent la seule occurrence survivante naturelle d’une espèce qui est plus abondante ailleurs sous la forme d’une population introduite à l’extérieur de son aire de répartition historique.
  • 4. Preuves que la perte d’une population ou d’un groupe de populations distinctes créerait un énorme trou dans l’aire de répartition de l’espèce au Canada.

Pour résumer, les preuves morphologiques et génétiques concernant le caractère distinct et le caractère important de la physe du lac Winnipeg font l’objet de controverses. On reconnaît que l’espèce a un comportement reproducteur et des préférences en matière de microhabitat qui sont uniques, et on a proposé qu’il puisse s’agir de caractères hérités ayant pu mener à une adaptation locale. Toutefois, ces derniers éléments de preuve s’appuient en grande partie sur des observations personnelles et sur des données inédites.

Deux réévaluations récentes réalisées par le COSEPAC pourraient être utiles dans ce débat. On a récemment décidé que l’omble de fontaine aurora (Salvenlinus fontinalis timagamiensis) ne pouvait pas être inscrite sur la liste des espèces en péril, car de nouvelles données sur sa génétique et sa reproduction indiquent qu’elle ne constitue pas une UD de l’omble de fontaine (COSEWIC, 2011). Par contre, trois UD ont été approuvées par le COSEPAC pour la Paruline polyglotte (Icteria virens). Les deux UD de l’Ouest, qui sont de la même sous-espèce (I. virens virens), ont été divisées d’après leur caractère distinct (elles sont séparées spatialement par les Rocheuses) et leur caractère important (leur adaptation locale à différents milieux de nidification) (COSEPAC, sous presse).

En conclusion, l’absence d’observation d’individus vivants depuis 2006 (voir Information sur la population) et l’absence évidente de matériel conservé rendent la résolution des questions de l’admissibilité et de la validité taxinomique de l’espèce impossibles pour le moment.

Répartition

Changement de la zone d’occurrence: oui
Changement de l’indice de zone d’occupation (IZO): oui
Changement du nombre de localités* actuelles connues ou inférées: oui
Nouvelles données importantes issues de relevés: oui

Explication
Le COSEPAC (2002), Pip (2004) et Pip et Franck (2008) affirment que cet escargot est endémique au lac Winnipeg, au Manitoba. On sait que l’espèce, observée pour la première fois en 1961, n’occupait que cinq endroits en 2001 et qu’elle est disparue de deux autres sites historiques (figure 1; COSEPAC, 2002; Pip, 2004). La localité type est Victoria Beach (Pip, 2004), et deux individus de Sunset Beach ont été soumis à des analyses de l’ADNmt (Pip et Franck, 2008).

Les recherches annuelles de ce taxon (voir Information sur la population) après 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants. Par conséquent, il semble qu’il y ait eu un déclin continu de la zone d’occurrence, de l’IZO et du nombre de localités, d’après les meilleures données disponibles. Ces déclins ont été pris en considération dans l’évaluation originale de l’espèce faite par le COSEPAC (« en voie de disparition ») (COSEPAC, 2002).

* Utiliser la définition de « localité » de l’UICN.

 


Information sur la population

Changement du nombre d’individus matures: oui
Changement de la tendance de la population totale: non
Changement quant à la gravité de la fragmentation de la population: non
Changement de la tendance de la superficie et/ou de la qualité de l’habitat: non
Nouvelles données importantes issues de relevés: oui

Explication

La seule mention publiée sur la taille de la population de physes du lac Winnipeg est une référence à des données inédites de Pip dans Pip et Franck (2008), selon lesquelles l’effectif de la population était évalué à moins de 500 individus au moment de l’étude. Aucune estimation n’a été incluse dans le rapport de situation original du COSEPAC (COSEPAC, 2002).

Les nouvelles données sur la population et la répartition de l’espèce n’ont été obtenues que dans le cadre de communications personnelles.

Une recherche de Physidés dans le lac Winnipeg a eu lieu durant l’été 2005 dans le cadre d’un Programme d’intendance de l’habitat du Lake Winnipeg Consortium (Morris, comm. pers., 2011). Des P. winnipegensis ont été identifiés par E. Pip et par le contractant K. Scott, mais ils n’ont pas été prélevés. Scott a réalisé d’autres recherches et prélèvements dans des endroits plus éloignés dans le bassin sud et dans le passage du lac Winnipeg pour tenter de trouver de nouveaux sites abritant l’escargot (Scott, inMorris, comm. pers., 2011). Ces autres Physidés prélevés par Scott pendant l’été 2005 ont par la suite été identifiés par Dwight Taylor comme étant des Physella gyrina, et non des Physella winnipegensis, et seront bientôt catalogués pour être inclus à la collection du Musée du Manitoba, à Winnipeg (Mooi, comm. pers,. 2011).

Pip (comm. pers., 2008) a indiqué que les relevés hebdomadaires réalisés de la fonte des glaces à l’englacement ont donné les résultats suivants :

2006 : cinq individus vivants (adultes).
2007 : quatre coquilles vides, aucun individu vivant.
2008 : zéro jusqu’à maintenant (recherches réalisées en mai, le meilleur moment pour les observer).

Pip a conservé des registres détaillés de la population pour chaque saison (Pip, comm. pers., 2 juillet 2011). Elle affirme que les trois derniers individus vivants ont été observés en mai 2006, dans le site de Sunset Beach, mais qu’aucune oothèque n’a été observée durant cette saison ou plus tard. Le site de Sunset Beach a depuis été converti en lotissement résidentiel très dense, ce qui limite les chances de rétablissement d’une éventuelle population existante. Il a été confirmé ultérieurement (le 9 septembre 2011) que deux autres individus vivants ont été observés en 2006 dans un autre site, et que le site de Sunset Beach est celui où la principale population a été découverte. Les deux individus étaient dans un piètre état. Des recherches très exhaustives et répétées ont été réalisées dans tous les sites de 2001 et ailleurs. Pip a aussi affirmé que ces données, y compris les détails sur les activités de recherche, demeuraient sa propriété jusqu’à ce qu’elle les publie, car les travaux sur le terrain sont réalisés à ses frais. Lors du dernier échange (le 13 octobre 2011), Pip a affirmé que, au cours des cinq dernières années, des recherches hebdomadaires avaient été faites dans tous les sites où l’espèce avait déjà été observée ainsi que dans de nombreuses zones additionnelles, mais qu’elle croyait que l’espèce était réellement disparue.

Pour de plus amples détails sur l’absence de changements de la qualité de l’habitat, voir la section Menaces.

 


Menaces

Changement de la nature ou de la gravité des menaces: non 

Explication

Les menaces recensées dans le rapport de situation original (COSEPAC, 2002) sont toujours présentes. Les principales menaces sont l’apport en nutriments provenant de la construction de chalets, des centres urbains et des élevages, ainsi que la perturbation de l’habitat causée par les activités récréatives et la modification des rivages. L’apport en nutriments et en limon provenant de l’exploitation forestière intensive et l’érosion accrue des rivages causée par la régularisation des niveaux d’eau sont également en cause.

La première évaluation poussée des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques de l’eau du lac Winnipeg (rapport sur l’état du lac Winnipeg) a été publiée en juillet 2011 (Manitoba Water Stewardship, 2012). Ce rapport conclut que la qualité de l’eau du lac Winnipeg s’est détériorée au cours des dernières décennies en raison de l’accélération de l’enrichissement en nutriments (Environment Canada et Manitoba Water Stewardship, 2011). L’augmentation de la charge de phosphore et d’azote provenant de sources diffuses et ponctuelles a entraîné une augmentation de la fréquence et de l’intensité des proliférations d’algues. Le gouvernement du Manitoba (2011) a constaté que ces nutriments, qui entrent en quantités excessives dans le lac Winnipeg, proviennent de nombreuses sources urbaines et rurales, notamment des engrais utilisés en trop grande quantité, des terres inondées, du fumier, de la perte de milieux humides, du traitement inadéquat des eaux usées municipales et des fosses septiques non conformes.

La plage de la localité type, Victoria Beach, a été gravement érodée lors des tempêtes d’octobre 2010. Les tentatives par des propriétaires de chalets de la région de limiter l’érosion de la plage en ajoutant des roches et du gravier ont été freinées par la Province, qui leur a ordonné de cesser les travaux qui empiétaient sur des terres domaniales (voir Simonson, 2011, et rechercher « Victoria Beach erosion » sur le Web pour trouver de nombreux articles sur le sujet). Les effets des tempêtes et des mesures prises sont incertains, car le P. winnipegensis a été observé pour la dernière fois à Victoria Beach de 1976 à 1984 (COSEPAC, 2002).

 

Protection  

Changement quant à la protection effective: non

Explication

À la suite de la désignation de l’espèce par le COSEPAC (2002) en tant qu’espèce « en voie de disparition », la physe du lac Winnipeg n’a pas été ajoutée à la liste de la LEP (gouvernement du Canada, 2011) (voir Validité taxinomique).

Toutefois, en juin 2011, le Manitoba a adopté la Loi sur la protection du lac Winnipeg (gouvernement du Manitoba, 2011). Cette loi en modifie cinq autres (Loi sur les terres domaniales, Loi sur l’Environnement, Loi sur les mines et les minéraux, Loi sur l’aménagement du territoire et Loi sur la protection des eaux) et permet la désignation de parcelles de terres domaniales en tant que milieux humides d’importance provinciale, étend le moratoire sur les porcheries à l’ensemble du Manitoba, interdit l’épandage de fumier pendant l’hiver, déclare un moratoire de deux ans sur l’extraction de tourbe, commande l’élaboration de plans de gestion de l’eau potable et des eaux usées dans certains territoires, et demande à la Ville de Winnipeg de modifier ou de remplacer une usine d’épuration des eaux usées.

 

Immigration de source externe

Changement quant à l’immigration de source externe constatée: non

Explication
Par définition, une espèce endémique ne peut pas être sauvée.

 

Analyse quantitative

Changement quant à la probabilité de disparition du pays: non

Détails
Aucune analyse quantitative n’a été réalisée.

 

Sommaire et autres points à examiner [mesures de rétablissement, etc.]

L’élaboration de l’ébauche d’un programme de rétablissement a été entreprise peu après l’évaluation initiale du COSEPAC, mais les activités ont été interrompues, car l’espèce n’a pas été ajoutée à la liste des espèces en péril de la LEP (voir Validité taxinomique).

 

Remerciements et experts contactés

Nous remercions particulièrement Mme Eva Pip pour son aide et pour avoir partagé ses données inédites.

Les personnes suivantes ont été contactées par courriel.
*L’astérisque indique que les renseignements ont été fournis par les autorités contactées.

*Watkins, William. Décembre 2011. Conservation Zoologist, Wildlife and Ecosystem Protection Branch, Manitoba Conservation, Winnipeg (Manitoba).

*Whelan, Christie. Décembre 2011. Conseillère principale des sciences, Sciences des populations de poissons, Pêches et Océans Canada, Ottawa (Ontario).

*Boles, Ruben. Décembre 2011. Biologiste, Évaluation scientifique des espèces en péril, Conservation et gestion des populations, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Gatineau (Québec).

Nantel, Patrick. Décembre 2011. Biologiste de la conservation, Programme des espèces en péril, Direction de l’intégrité écologique, Parcs Canada, Gatineau, (Québec).

Sources d’information

COSEPAC. 2002. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur la physe du lac Winnipeg (Physa sp.) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi + 24 p.

COSEPAC. 2003. Rapport annuel au Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril, mai 2003, 62 p.

COSEPAC. 2007. Rapport annuel du COSEPAC présenté au ministre de l’Environnement et au Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril, 30 août, 125 p.

COSEPAC. Sous presse. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Paruline polyglotte de la sous-espèce auricollis(Icteria virens auricollis) et la Paruline polyglotte de la sous-espèce virens (Icteria virens virens) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xvi + 58 p., disponible à l’adresse : Registre public des espèces en péril.

COSEWIC. 2011. COSEWIC update status report on the Aurora Trout Salvelinus fontinalis timagamiensis, rapport intermédiaire (2 mois) avec modifications mineures approuvées par le COSEPAC, Réunion d’évaluation des espèces sauvages de mai 2011, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, ix + 25 p.

Environment Canada et Manitoba Water Stewardship. 2011. State of Lake Winnipeg : 1999 to 2007, disponible à l’adresse : Rapport sur l’état du lac Winnipeg

Gouvernement du Canada. 2005. Gazette du Canada, Partie II, 139(15):1750-1801.

Gouvernement du Canada. 2006. Gazette du Canada, Partie II, 140(8):252-294.

Gouvernement du Canada. 2010. Gazette du Canada, Partie II, 144(21):1806-1974.

Gouvernement du Canada. 2011. Gazette du Canada, Partie II, 145(14):1202-1411.

Gouvernement du Manitoba. 2011. Chapitre 36, Loi sur la protection du Lac Winnipeg PDF, 196 Ko, disponible à l’adresse : (consulté le 7 février 2012).

Johnson, P.D., A.E. Bogan, K.M. Brown, N.M. Burkhead, J.R. Cordeiro, J.T Garner, P.D. Hartfield, D.A.W. Lepitzki, G.R. Mackie, E. Pip, T.A. Tarpley, J.R. Tiemann, N.V. Whelan et E.E. Strong. Sous presse. Conservation status of freshwater gastropods of Canada and the United States, Fisheries.

Kabat, A.R., et R.I. Johnson. 2008. Dwight Willard Taylor (1932-2006): his life and malacological research, Malacologia50(1-2):175-218.

Manitoba Water Stewardship. 2012. State of Lake Winnipeg Report, disponible à l’adresse : Rapport sur l’état du lac Winnipeg

Ministre de l’Environnement. 2004. Énoncés de réaction – Physe du lac Winnipeg (PDF, 4,37 Ko)

Ministre de l’Environnement. 2007. Énoncé de réaction – Physe du lac Winnipeg (PDF, 13,4 Ko).

Mooi, R., comm. pers. 2011. Correspondance par courriel adressée àD. Lepitzki, Curator of Zoology, The Manitoba Museum, Winnipeg (Manitoba), du 13 au 15 décembre 2011.

Morris, T., comm pers. 2011. Correspondance par courriel adressée àD. Lepitzki, chercheur scientifique, Pêches et Océans Canada, Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences aquatiques, Burlington (Ontario), du 19 au 20 octobre 2011.

MPO(Pêches et Océans Canada). 2004. Consultations sur la modification de la liste des espèces de la Loi sur les espèces en péril, Région du Centre et de l’Arctique, mars, 19 p.

MPO(Pêches et Océans Canada). 2009. Examen par des pairs pour évaluer la validité taxonomique de la physe du lac Winnipeg, Secrétariat canadien de consultation scientifique du MPO, Réponse des sciences 2009/004, 12 p.

Pip, E. 2004. A new species of Physella (Gastropoda: Physidae) endemic to Lake Winnipeg, Canada, Visaya 1(2)(December 2004):42-48.

Pip, E., comm. pers. 2008, 2011. Correspondance par courriel adressée à D. Lepitzki, Department of Biology, University of Winnipeg, rédactrice du rapport original du COSEPAC, 12 juin 2008, 2 juillet, 9 septembre et 13 octobre 2011.

Pip, E., et J.P.C. Franck. 2008. Molecular phylogenetics of central Canadian Physidae (Pulmonata: Basommatophora), Canadian Journal of Zoology86:10-16.

Simonson, I. 2011. Victoria Beach, Cottage July/August 20 (5):18-19.

Taylor, D., comm. pers. 2005. Correspondance par courriel adressée à E. Pip, 10 décembre 2005, transférée à D. Lepitzki le 19 septembre 2011.

Taylor, D.W. 2003. Introduction to Physidae (Gastropoda: Hydrophila) biogeography, classification, morphology, Revista de Biologia Tropical, International Journal of Tropical Biology and Conservation 51 (supplement 1):1-287.

Turgeon, D.D., J.F. Quinn Jr, A.E. Bogan, E.V. Coan, F.G. Hochberg, W.G. Lyons, P.M. Mikkelsen, R.J. Neves, C.F.E. Roper, G. Rosenberg, B. Roth, A. Scheltema, F.G. Thompson, M. Vecchione et J.D. Williams. 1998. Common and scientific names of aquatic invertebrates from the United States and Canada: Mollusks, 2e édition, American Fisheries Society, publicationspéciale 26:ix + 526 p.

Wethington, A.R., J. Wise et R.T. Dillon Jr. 2009. Genetic and morphological characterization of the Physidae of South Carolina (Gastropoda: Pulmonata: Basommatophora), with a description of a new species, The Nautilus123(4):282-292.


Figure 1. Aire de répartition connue du P. winnipegensis en date de 2001 (tiré de COSEPAC, 2002).

Carte montrant les cinq emplacements où le Physa sp. a été trouvé en 2001 (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 1

Carte montrant les cinq emplacements (cercles pleins) où le Physa sp. a été trouvé en 2001. Deux sites associés à des mentions historiques sont aussi indiqués (triangles pleins).

 


Résumé technique

Physa sp. (= Physella winnipegensis Pip, 2004)
Physe du lac Winnipeg
Lake Winnipeg Physa
Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Manitoba

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquer si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2008] est utilisée).
Habituellement, les espèces de la famille des Physidés sont annuelles.
> 1 an
 
Y a-t-il un déclin continu observé du nombre total d’individus matures?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
Sans objet ( s.o.)
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant cinq ans ou deux générations.
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Pourcentage observé de la réduction du nombre total d’individus matures au cours des dix dernières années.
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
Déclin de 100 % observé au cours des 10 dernières années
Pourcentage présumé de la réduction du nombre total d’individus matures au cours des dix prochaines années ou trois prochaines générations.
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Pourcentage observé de la réduction du nombre total d’individus matures au cours de toute période de dix ans couvrant une période antérieure et ultérieure.
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
Déclin de 100 % observé
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
Inconnu

 

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
0 km 2
Indice de zone d’occupation ( IZO)
[Fournissez toujours une valeur selon la grille de 2 x 2]
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
0 km 2
La population totale est-elle très fragmentée?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Nombre de « localités » 2
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
0
Y a-t-il un déclin continu observé de la zone d’occurrence?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Y a-t-il un déclin continu observé de l’indice de zone d’occupation?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Y a-t-il un déclin continu observé du nombre de populations?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Y a-t-il un déclin continu observé du nombre de localités*?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Y a-t-il un déclin continu observé de la qualité de l’habitat?
Un déclin continu de la qualité de l’habitat est observé.
Oui
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.
s.o.

2 Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN(2010) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.

 

Nombre d’individus matures (dans chaque population)

Population Nbre d’individus matures
Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants. 0
Total 0

 

Analyse quantitative

La probabilité de disparition à l’état sauvage est d’au moins [20 % en 20 ans ou 5 générations, ou 10 % en 100 ans]. s.o.

Aucune analyse quantitative n’a été réalisée. Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.

 

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou l’habitat)

Dégradation de la qualité de l’eau attribuable à diverses sources ponctuelles et diffuses, notamment aux activités urbaines, rurales et agricoles; perturbation et modification de l’habitat par les humains.

 

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur? s.o.; il s’agit d’une espèce endémique.

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Non
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? s.o.
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? s.o.

 

Espèces aux renseignements de nature délicate

S’agit-il d’une espèce aux renseignements de nature délicate? s.o.

Les recherches annuelles depuis 2006 n’ont pas permis de trouver des individus vivants.

 

Historique du statut

Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2002. Espèce étudiée en novembre 2012 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ».

 

Statut recommandé et justification de la désignation

Statut recommandé: Données insuffisantes

Code alphanumérique: s.o.

Justification de la désignation: Cet escargot d’eau douce a été décrit comme étant endémique au lac Winnipeg, au Manitoba, et évalué par le COSEPAC en 2002 comme étant une espèce « en voie de disparition ». Malgré des recherches annuelles, la dernière observation du taxon a eu lieu en 2006. L’incertitude taxinomique et le manque de matériel génétique pour une étude plus approfondie ont entraîné la désignation « données insuffisantes ». 

 

Applicabilité des critères

Critère A
(déclin du nombre total d’individus matures) s.o.
Critère B
(petite aire de répartition et déclin ou fluctuation) s.o.
Critère C
(nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) s.o.
Critère D
(très petite population totale ou répartition restreinte) s.o.
Critère E
(analyse quantitative) s.o.

 

logo du COSEPAC

Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril(LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC
Le COSEPACest composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2012)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.

** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999. **** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Environnement Canada - Services canadien de la faune - Government du Canada

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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