Sterne de Dougall (Sterna dougallii) : évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC 2009 

COSEPACSommaire de l’évaluation
COSEPACRésumé
Table des matières

Illustration d’une Sterne de Dougall (Sterna dougallii) aux ailes déployées et perchée sur une roche.

En voie de disparition
2009



COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada
logo du COSEPAC


COSEWIC

Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPACsont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPACsur la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 55 p. (Rapports de situation du Registre public des espèces en péril)

Rapports précédents :

COSEPAC. 1999. Évaluation et Rapport de situation du COSEPACsur la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 32 p. (Rapports de situation du Registre public des espèces en péril)

Whittam, R.M. 1999. Rapport du COSEPACsur la situation de la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. Pages 1-32.

Kirkham, I.R., et D.N. Nettleship. 1986. COSEWICstatus report on the Roseate Tern (Sterna dougallii) in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 49 p.

Note de production :
Le COSEPACremercie Becky Whittam qui a rédigé le rapport de situation sur la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) au Canada dans le cadre d’un contrat conclu avec Environnement Canada. Richard Cannings et Jon McCracken, coprésidents du Sous comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC, ont supervisé le présent rapport et en ont fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel du COSEPAC
Site Web du COSEPAC

Also available in English under the title COSEWICAssessment and Update Status Report on the Roseate Tern Sterna dougallii in Canada.

Illustration de la couverture :
Sterne de Dougall – Sterne de Dougall. Diane Pierce © 1995

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2009.
No de catalogue : CW69-14/107-2009F-PDF
ISBN : 978-1-100-91924-9

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COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Avril 2009

Nom commun :
Sterne de Dougall

Nom scientifique :
Sterna dougallii

Statut :
En voie de disparition

Justification de la désignation :
Au Canada, cette espèce coloniale fait partie de la population du nord-est qui se reproduit dans de petites îles au large de la côte de l’Atlantique, des îles de la Madeleine dans le golfe du Saint-Laurent, vers le sud jusqu’à Long Island, New York. Elle hiverne en Amérique du Sud, de la Colombie jusqu’à l’est du Brésil. La dernière estimation de la population (2007) au Canada s’établissait à 200 individus matures occupant sept localités (approximativement 98 p. 100 dans seulement deux localités). Le nombre d’oiseaux matures est demeuré passablement stable au cours de la dernière décennie malgré les efforts de rétablissement. Une immigration des États-Unis est peu probable, car l’espèce est en voie de disparition en Nouvelle-Angleterre, et la population y est également petite (quelque 7 600 individus matures en 2007). La prédation des œufs, des jeunes et des adultes, le faible taux de survie des adultes et des événements stochastiques (p. ex. ouragans) constituent les principaux facteurs limitatifs de la population.

Répartition :
Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse

Historique du statut :
Espèce désignée « menacée » en avril 1986. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « en voie de disparition » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en octobre 1999 et en avril 2009. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.

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COSEPAC Résumé

Sterne de Dougall Sterna dougallii

Information sur l’espèce

La Sterne de Dougall (Sterna dougallii) est un oiseau marin apparenté aux mouettes et goélands, de taille moyenne et de couleur pâle, doté d’une queue longue et très fourchue. Durant la reproduction, l’adulte a un plumage majoritairement blanc hormis sa calotte noire. Il possède de longues pennes caudales blanches, et a poitrine est également blanche, mais parsemée de rose pâle. Le bec noir de la Sterne de Dougall s’orne de rouge à la base durant la reproduction. Des analyses génétiques récentes ont montré l’existence de deux sous-espèces : S. d. dougallii en Europe, en Amérique du Nord et aux Caraïbes; S. d. gracilis dans l’ouest de l’Australie.

Répartition

La Sterne de Dougall se rencontre sur six continents dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique. En Amérique du Nord, deux populations nichent sur des sites bien particuliers de la côte Atlantique. La population du nord-est niche des îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent, à New York, au sud. L’autre population niche de la Floride et des Bahamas aux Petites Antilles. Ces deux populations passent l’hiver en Amérique du Sud, de la Colombie à l’est du Brésil. La population canadienne de Sternes de Dougall représente approximativement 2,6 % de la population du nord est et niche presque exclusivement sur les îles côtières de la Nouvelle-Écosse, bien qu’un petit nombre d’individus nichent également sur des îles situées au Québec et au Nouveau-Brunswick. L’emplacement choisi par les petites colonies de Sternes de Dougall varie de manière imprévisible d’une année à l’autre, et seules deux d’entre elles, en Nouvelle-Écosse, conservent des effectifs relativement importants depuis les années 1980.

Habitat

L Sterne de Dougall niche en colonie et presque exclusivement sur de petites îles qui sont le plus souvent végétalisées avec de l’ammophile à ligule courte et des plantes herbacées. Dans le nord-est de l’Amérique du Nord, elle niche toujours en association avec la Sterne arctique ou la Sterne pierregarin afin de mieux se protéger contre les prédateurs diurnes par la voie du houspillage commun (Nisbet et Spendelow, 1999). La Sterne de Dougall niche sous couvert, habituellement dans une végétation dense ou encore sous ou parmi des rochers, des planches, du bois flotté ou des structures artificielles, notamment des boîtes et des pneus partiellement enfouis. Elle a besoin d’avoir accès à des sites d’alimentation spécifiques et préfère les zones peu profondes près de la berge, près des hauts-fonds et des zones de remous provoqués par la marée.

Biologie

La majorité des Sternes de Dougall font leur première nichée à l’âge de trois ans, et il est estimé que les adultes reproducteurs de la population du nord-est ont un âge moyen de 7,8 ans. La Sterne de Dougall pond habituellement un ou deux œufs et, en l’absence de prédation, au moins un jeune sur deux parvient à quitter le nid. Il est estimé que près de 32 % des jeunes prêts à s’envoler survivront jusqu’à maturité et qu’environ 83,5 % des adultes survivent par année. Les adultes restent très fidèles à leur site : entre 88 et 98 % de ceux qui survivent reviennent chaque année sur le même site pour nidifier. Des échanges d’individus ont été signalés entre d’importantes colonies reproductrices aux États Unis et au Canada, mais ils ne semblent être généralisés. Une fois la période de reproduction terminée, les Sternes de Dougall se rassemblent sur un certain nombre de sites dans le golfe du Maine et autour du cap Cod. Elles migrent ensuite vers le sud à la fin du mois d’août et au début du mois de septembre et parviennent en octobre sur leurs sites d’hivernage qui sont répartis de l’ouest de la Colombie à l’est du Brésil. Les Sternes de Dougall se nourrissent de petits poissons tels que les lançons, les harengs et les merlus.

Taille et tendances des populations

Le nombre de couples de Sternes de Dougall qui se reproduit au Canada reste relativement stable – autour de 100 – depuis les années 1980, époque à laquelle des données détaillées sur cette espèce ont été recueillies pour la première fois. Le nombre de colonies de Sternes de Dougall fluctue d’année en année. Un pic de 14 colonies a été observé en 1999, et seulement 4 colonies ont été observées en 2003. Les effectifs des deux grandes colonies en Nouvelle-Écosse (sur les îles Brothers et sur l’île Country) restent relativement élevés, bien qu’une une diminution (de 53 couples en 2000 à 25 couples en 2007) ait récemment été notée sur l’île Country. La petite colonie présente sur l’île Machias Seal, au Nouveau-Brunswick, un site occupé depuis 1979, n’a pas été fréquentée par les Sternes en 2006, en 2007 et en 2008. Depuis 2007, la population canadienne est estimée à 200 individus matures qui nichent dans 7 emplacements.

Facteurs limitatifs et menaces

Au Canada, les effectifs de Sternes de Dougall sont limités en raison du nombre de sites de reproduction sans prédateurs et proches d’une aire d’alimentation convenable. Les menaces suivantes ont par ailleurs été répertoriées : 1) prédation et éviction de forte importance par les goélands; 2) prédation accrue par d’autres espèces, en particulier par le vison d’Amérique; 3) perte de l’habitat de reproduction due à l’érosion de l’île North Brother; 4) perturbations anthropiques, en particulier dans la baie Mahone, en Nouvelle-Écosse; 5) développement industriel et augmentation connexe de la circulation des gros bateaux, en particulier dans la baie Country Harbour où sont en cours l’installation de pipelines gaziers sous-marins et la construction d’une usine de réception du gaz naturel liquéfié; 6) phénomènes météorologiques violents tels que les ouragans; 7) facteurs biologiques naturels, notamment un faible taux de survie des adultes, une phase de maturité sexuelle brève et des besoins particuliers en matière d’habitat d’alimentation; 8) un rapport des sexes asymétrique (127 femelles pour 100 mâles) qui mène à une baisse des estimations de la taille des effectifs de la population adulte reproductrice; 9) causes inconnues de mortalité durant l’hivernage.

Importance de l’espèce

La Sterne de Dougall est devenue l’emblème de la conservation de l’environnement côtier en Amérique du Nord, comme le prouve son insertion sur le logo d’au moins quatre organismes de conservation internationaux et locaux.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

La Sterne de Dougall est aujourd’hui désignée comme étant « en voie de disparition » au Canada et elle est protégée en vertu de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en périlet de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Aux États Unis, la population de Sternes de Dougall du nord-est est considérée « en voie de disparition » tandis que la population des Caraïbes est classée « menacée ». La Sterne de Dougall est aussi classée « en voie de disparition » en Nouvelle-Écosse depuis 2000 et elle est protégée en vertu de la Endangered Species Act de la Nouvelle-Écosse. À l’échelle mondiale, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé l’espèce dans la catégorie « préoccupation mineure ».

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Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC(alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPACest un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPACest composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2009)

Espèce sauvage
Espèce, sous–espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
*
Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.

**
Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

***
Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.

****
Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

*****
Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

 Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Mise à jour - Rapport de situation du COSEPAC sur la Sterne de Dougall Sterna dougallii au Canada 2009

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes


Information sur l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique :
Sterna dougallii
Nom français :
Sterne de Dougall
Nom anglais :
Roseate Tern

Deux sous-espèces se distinguent sur le plan génétique : Sterna dougallii dougallii en Europe, en Amérique du Nord et dans les Caraïbes); S. d. gracilisdans l’ouest de l’Australie (bassins indo-pacifiques; Lashko, 2004; Szczys et al., 2005a; figure 1). Le présent rapport traite du S. d. dougallii.

Figure 1 : Aire de répartition mondiale de la Sterne de Dougall

Carte montrant l’aire de répartition mondiale de la Sterne de Dougall. La carte montre les sites de reproduction connus, l’aire de répartition hypothétique ou des mentions historiques et les aires d’hivernage des populations qui se reproduisent dans les régions tempérées.

Les carrés noirs représentent les sites de reproduction connus, les carrés gris représentent l’aire de reproduction hypothétique ou des observations antérieures, et les zones en gris représentent les aires d’hivernage des populations reproductrices. La ligne pointillée indique la séparation entre les sous-espèces dougalliiet gracilis. (Réf. : N. Ratcliffe et I. Nisbet, données inédites).

Description morphologique

La Sterne de Dougall est un oiseau de taille moyenne et de couleur pâle doté d’une longue queue très échancrée (Gochfeld et al., 1998). Le mâle et la femelle sont d’aspect identique. Durant la reproduction, l’adulte est presque tout blanc et est coiffé d’une calotte noire. Il est doté de longues pennes caudales blanches, et sa poitrine est blanche parsemée de taches rose pâle. Les ailes et le manteau sont gris pâle et les 2e, 3e et 4e primaires externes apparaissent noirâtres sur la face supérieure de l’aile. La Sterne de Dougall ressemble beaucoup à la Sterne pierregarin et à la Sterne arctique. Elle se distingue de ces deux autres espèces par ses ailes plus courtes, sa queue plus longue, son plumage plus pâle, l’absence de gris ou de noir sur les pennes caudales, le moins de noir sur les primaires externes et l’absence complète de noir sur la face inférieure de l’aile. La Sterne de Dougall adulte en plumage internuptial a un masque noir, un front blanc et une queue plus courte que durant la reproduction. Elle se distingue cependant toujours des autres Sternes par la face inférieure de ses ailes qui est complètement blanche, alors que le dessous du bord arrière des primaires de la Sterne arctique et de la Sterne pierregarin est noir (Gochfeld et al., 1998). Le bec tout noir de la Sterne de Dougall s’orne progressivement de rouge à sa base au fur et à mesure que la saison de reproduction avance (Gochfeld et al., 1998). Le bec de la Sterne arctique est entièrement rouge, tandis que celui de la Sterne pierregarin est rouge avec une pointe noire, semblable à celui de la Sterne de Dougall en fin de saison. La Sterne de Dougall se distingue également de la Sterne pierregarin et de la Sterne arctique par son cri – « kir-rick » – qu’elle pousse en vol ou par son « craaak » râpeux lancé lors des séances d’houspillage pour faire fuir les prédateurs (Gochfeld et al., 1998). Une personne ayant une oreille exercée peut isoler une Sterne de Dougall au sein d’une colonie abritant d’autres espèces en distinguant ses cris caractéristiques.

Description génétique

Aucune étude génétique n’a été effectuée spécifiquement au sujet de la population canadienne, mais deux études génétiques récentes (Lashko, 2004; Szczys et al., 2005a) ont permis de présenter des données sur les colonies du nord-est des États–Unis qui sont réputées appartenir à la même population que les colonies canadiennes (Gochfeld et al., 1998). Il n’y a aucune raison de suspecter l’existence d’obstacles au flux génétique au sein de la population canadienne, car les données sur les observations d’individus bagués ont mis en évidence des déplacements d’individus entre les colonies du Canada et des États-Unis (voir la section « Déplacement et dispersion »).

Lashko (2004) a utilisé l’ADN mitochondrial pour étudier les relations qui existent entre différentes colonies de Sternes de Dougall à l’échelle mondiale et plus particulièrement dans les pays suivants : États-Unis (île Bird, Massachusetts), Irlande, Açores, Afrique du Sud, Seychelles, Japon et Australie. Cette étude a permis de mettre en évidence deux clades bien définis, l’un comprenant les colonies reproductrices de l’océan Atlantique, l’autre regroupant celles de l’océan Pacifique et de l’océan Indien. L’étude a également dévoilé une forte divergence de séquence interocéanique corrigée (4 %) correspondant à une séparation génétique remontant au maximum à un million d’années. Aucun des six haplotypes présents dans la lignée de l’Atlantique n’a été relevé chez les Sternes de Dougall de la zone indo-pacifique, les analyses montrant de manière très probante un isolement dû à la distance (à l’aide du coefficient de corrélation entre la distance génétique et la distance géographique : r = 0,96, P = 0,001). Lashko (2004) n’a pu mettre en évidence qu’une structure phylogénétique minime au sein de la lignée de l’Atlantique en analysant les séquences de deux gènes ND6 et ND2 de l’ADNmitochondrial. Il a constaté une seule différence nucléotidique fixée (G → A) entre la lignée de l’est et celle de l’Atlantique. La lignée des Açores et celle de l’Irlande (est de l’Atlantique) partagent la différence fixée qui les différencie de la colonie des États-Unis (ouest de l’Atlantique; prendre toutefois connaissance des résultats contradictoires concernant les microsatellites, exposés plus bas).

Szczys et al.(2005a) ont répertorié quatre nouveaux marqueurs microsatellites et un autre marqueur à l’aide de prélèvements sanguins provenant de deux colonies des États-Unis (celle de l’île Bird, dans le Massachusetts, et celle de l’île Falkner, dans le Connecticut) et de deux colonies de l’ouest de l’Australie. Ces marqueurs ont été utilisés pour déterminer la structure génétique des deux populations et les comparer. Pour quatre des cinq marqueurs examinés, la richesse allylique (RS) dans l’ouest de l’Australie était 1,5 à 4 fois plus grande que celle observée dans le nord de l’Atlantique. Szczys et al.(2005a) ont constaté une importante différenciation des populations à l’échelle mondiale (FST = 0,48, P < 0,05), et Lashko (2004), en examinant les mêmes microsatellites, a également mis en évidence une forte différenciation entre la population de l’Atlantique et celle de la région indo-pacifique. Cette différenciation portait sur 38,7 % de la variation génétique observée (FST = 0,43, RST = 0,52, P < 0,001). Szczys et al.(2005a) n’ont trouvé aucun signe de différenciation entre les deux colonies du nord des États-Unis (FST = 0,03). Lashko (2004) a cependant constaté que les colonies reproductrices de l’Irlande et des États-Unis avaient divergé de celles des Açores (RST = 0,28 à 0,36, P < 0,05). Les colonies de l’Irlande et des États-Unis ne divergeaient pas l’une de l’autre de manière importante. Il se peut que cette similarité découle d’une véritable homogénéité génétique, de la faible taille des échantillons ou du récent déclin des populations aux États–Unis (de 40 à 50 % dans les années 1970) et en Irlande (40 % dans les années 1960) qui a contribué à réduire la diversité génétique de ces colonies par rapport à celle des colonies des Açores et, donc, à les faire apparaître plus homogènes sur le plan génétique (Lashko, 2004).

La moindre diversité génétique de la population du nord de l’Atlantique par rapport à celle de la population de l’ouest de l’Australie résulte probablement d’un effectif plus faible, bien qu’aucune consanguinité n’ait été relevée au sein des deux colonies étudiées par Szczys et al. (2005a; FIS = 0,05). Les valeurs moindres de FSTdans les comparaisons par paire des populations du nord de l’Atlantique montrent que le flux génétique entre les colonies de cette région est plus important que celui qui intervient entre les colonies des Açores ou de l’ouest de l’Australie; ce résultat a été confirmé par l’observation d’individus bagués mettant en évidence l’échange d’individus entre des colonies des États-Unis (Spendelow et al., 1995; Lebreton et al., 2003). De plus, un nombre limité d’observations d’individus bagués confirme la possibilité d’un flux génétique entre les États-Unis et l’Irlande supérieur à celui entre les États-Unis et les Açores ou entre l’Irlande et les Açores (Lashko, 2004). Des Sternes de Dougall baguées sur l’île Rockabill, en Irlande, ont été retrouvées au sein de colonies reproductrices aux États-Unis (Nisbet et Cabot, 1995; Hays et al., 2002), et la présence de deux oisillons bagués dans des colonies aux États-Unis a été signalée sur l’île Rockabill (Newton et Crowe, 2000).

Lashko (2004) a répertorié deux unités évolutionnaires significatives (UES) pour la Sterne de Dougall : l’UES du bassin indo-pacifique et l’UES du bassin de l’Atlantique. Le continent africain a servi de barrière aux flux génétiques entre ces deux UES et il est considéré comme étant une zone de contact secondaire (Lashko, 2004). Les données concernant l’UES du bassin de l’Atlantique ne sont pas suffisantes pour permettre de définir les limites de différentes unités de gestion, mais les deux unités proposées (potentielles) sont celle des Açores et celle du nord de l’Atlantique (Canada, États-Unis et Irlande; Lashko, 2004).

Unités désignables

Il n’existe qu’une unité désignable au Canada, car tous les individus appartiennent à une seule population qui ne comporte qu’une seule sous-espèce ne fréquentant qu’une écozone. Aucune raison ne porte à croire que les individus du Canada sont génétiquement distincts de la population voisine aux États-Unis.

Répartition

Aire de répartition mondiale

La Sterne de Dougall se rencontre sur six continents dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique (figure 1). En Amérique du Nord, deux populations de Sternes de Dougall se reproduisent sur des sites particuliers de la côte Atlantique. La population du nord–est niche des îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent, à Long Island, dans l’État de New York, au sud. L’autre population se reproduit de la Floride et des Bahamas aux Petites Antilles (Cramp, 1985). Ces deux populations hivernent en Amérique du Sud où elles se répartissent entre la Colombie et l’est du Brésil (Nisbet, 1984; Hays et al., 1997).

Aire de répartition canadienne

La population canadienne de Sternes de Dougall représente approximativement 2,6 % de la population du nord-est. Elle se reproduit presque exclusivement (98 %) en Nouvelle-Écosse, un petit nombre d’individus reproducteurs (1 à 2 couples) ayant été observé sur les îles de la Madeleine, au Québec et, jusqu’à tout récemment, sur l’île Machias Seal, au Nouveau-Brunswick (figure 2).

Figure 2 : Sites de reproduction de la Sterne de Dougall au Canada

Carte montrant les sites de reproduction de la Sterne de Dougall au Canada. La carte montre les colonies historiques et les colonies occupées en 2007.

Les colonies historiques comptaient au moins un couple de Sternes de Dougall au moins une fois depuis 1982, mais n’en comptaient aucun en 2007. Le nom et des précisions concernant chaque colonie sont donnés à l’annexe 1.

Depuis 1982, les Sternes de Dougall ont occupé 43 sites différents, dont 26 sont des îles côtières et 5 sont des promontoires côtiers, en Nouvelle-Écosse. Le reste des sites comprend 5 sites sur l’île de Sable, en Nouvelle-Écosse, 6 petites îles sur les îles de la Madeleine au Québec et 1 petite île au Nouveau-Brunswick (figure 2). L’emplacement des petites colonies varie de manière imprévisible d’une année à l’autre (annexe 1). Au cours des trois dernières générations (environ 23 à 24 ans pour la Sterne de Dougall), le nombre de sites occupés est passé de 4 à 14 par année (tableau 3, page 20), deux colonies seulement conservant un effectif relativement important depuis les années 1980 (annexe 1).

Sur les îles de la Madeleine, au Québec, au moins six sites abritent chacun un petit nombre de Sternes de Dougall depuis les années 1980 (figure 2), bien que seulement trois de ces sites aient été fréquentés par l’espèce plus que deux ans (annexe 1). De même, sur l’île de Sable, en Nouvelle-Écosse, au moins cinq sites ont été fréquentés par des Sternes de Dougall depuis les années 1980 (figure 2, annexe 1).

Au Nouveau-Brunswick, depuis 1979, des Sternes de Dougall nichent en petits groupes (1 ou 2 couples) sur l’île Machias Seal. La colonie entière (Sternes pierregarins, Sternes arctiques et Sternes de Dougall) a abandonné ce site en juillet 2006, de même qu’en juin 2007 (annexe 1) et qu’en juin 2008 (A. Diamond, comm. pers., 2008). Les Sternes de Dougall ne se sont pas reproduites sur ce site depuis au moins 2004 (annexe 1).

Il est estimé que la zone d’occurrence de la Sterne de Dougall au Canada couvre 98 707 km², une superficie représentant l’aire du polygone qui joint quatre colonies (une sur les îles Brothers, une sur l’île de Sable et deux sur les îles de la Madeleine) et qui renferme trois autres colonies (îles Country, Duck et Pearl) occupées en 2007. La superficie de la zone d’occurrence a diminué de 46 328 km² (soit 32 %) après le maximum historique des années 1982 à 1985 (145 035 km²). L’abandon de l’île Machias Seal par une petite colonie (colonie  7 sur la figure 2) est cependant la principale cause de cette diminution.

La superficie estimée de l’actuelle zone d’occupation de la Sterne de Dougall au Canada ne dépasse pas 25 km², d’après la superficie occupée par la colonie reproductrice pour la zone d’occupation biologique. À l’aide d’une grille de 2 km sur 2 km, la surface estimée se situe environ entre 20 et 100 km². Ces deux estimations varient en fonction du nombre de colonies occupées une année donnée (maximum de 14 en 1999, 12 il y a trois générations, et 7 en 2007).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Habitat d’alimentation de Sterne de Dougall reproductrice

La Sterne de Dougall s’alimente dans les eaux peu profondes près de la berge, à proximité de hauts-fonds et de zones de remous provoqués par la marée (Safina, 1990; Rock et al., 2007). Dans certaines colonies, la Sterne de Dougall parcourt jusqu’à 30 km aller-retour pour trouver sa nourriture (Heinemann, 1992). La seule étude portant sur l’habitat d’alimentation de la Sterne de Dougall au Canada a montré que les individus du site de l’île Country parcouraient jusqu’à 23,9 km pour s’alimenter. La distance moyenne parcourue était de 6,9 ± 1,5 km à partir de la colonie, et 90 % des individus observés se trouvaient dans des zones faisant moins de 5 m de profondeur (Rock et al., 2007). La Sterne pierregarin tolère une variété plus étendue de milieux pour son alimentation et est ainsi moins restreinte par l’océanographie physique (Safina, 1990). La Sterne arctique s’éloigne sur de plus grandes distances de la terre et va dans des eaux plus profondes pour chercher sa nourriture (Rock, 2005). La Sterne de Dougall doit donc e contenter d’un nombre limité d’espèces de poissons, tandis que la Sterne arctique et la Sterne pierregarin jouissent d’un régime plus varié (Richards et Schew, 1989; Safina et al., 1990; Rock, 2005).

Habitat de repos et d’hivernage

Des aires de repos utilisées par la Sterne de Dougall ont été repérées dans la baie Saco, dans le Maine (île Stratton; Shealer et Kress, 1994) et sur le cap Cod (Trull et al., 1999). Sur l’île Stratton, la Sterne se repose à l’extrémité sud de l’île ainsi que sur une plage sablonneuse de la péninsule Proutt’s Neck, toute proche. Durant la journée, elle se nourrit de lançons (Ammodytes spp.) qu’elle trouve en abondance dans des eaux peu profondes (profondeur < 10 m) à fond sablonneux (Shealer et Kress, 1994). Au cap Cod, la présence de Sternes de Dougall au repos a été signalée sur au moins 20 sites composés de plages ou de platins de sable situés à l’extrémité ou près de l’extrémité d’îles-barrières ou de cordons littoraux, ou près de goulets de marée ou de zones de remous provoqués par la marée (Trull et al., 1999).

L’habitat d’hivernage de l’espèce est peu connu. La plus grande concentration de Sternes de Dougall en hivernage a été observée à Mangue Seco, dans l’État de Bahia, au Brésil (11° 27’ S, 37° 21’ O), entre décembre 1996 et février 1997. Le secteur est constitué d’une pointe sablonneuse sur le côté sud de l’embouchure du fleuve Real. À marée basse, de grandes barres de sable et des vasières se découvrent à l’ouest de la pointe; des Sternes de Cayenne ( Sterna[sandvicensis] eurygnatha), des Sternes argentées (S. superciliaris) et des Petites Sternes (S. antillarum) s’y rassemblent durant la journée. La Sterne de Dougall et la Sterne pierregarin n’y ont été observées au repos que la nuit (Hays et al., 1999).

Habitat de reproduction

La Sterne de Dougall niche en colonie et presque exclusivement sur de petites îles qui sont le plus souvent végétalisées avec de l’ammophile à ligule courte et d’autres plantes herbacées (Nisbet, 1981). Elle niche occasionnellement (mais jamais de manière habituelle) sur les flèches du littoral (Whittam, 1999, annexe 1 : sites nos 23, 25, 31, 34 et 35).

Dans le nord-est de l’Amérique du Nord, la Sterne de Dougall niche toujours en association avec la Sterne arctique ou la Sterne pierregarin, probablement en raison de la présence d’un grand nombre de congénères, ce qui renforce le moyen de défense commun des colonies. En fait, la présence de la Sterne pierregarin est la caractéristique la plus importante de l’habitat de la Sterne de Dougall (voir le résumé de Gochfeld et al., 1998). Pour établir sa colonie, la Sterne a besoin de sites relativement sans prédateurs. Elle abandonne les sites où elle a fait l’objet d’une prédation intense durant toute la saison (Nisbet, 1981; Whittam et Leonard, 1999). La reproduction de la Sterne de Dougall en Amérique du Nord est limitée en fonction du nombre de sites sans prédateurs (ou dont les prédateurs font l’objet d’un contrôle) qui se trouvent à proximité de riches sites d’alimentation (Whittam, 1999). À l’intérieur d’une même colonie, la Sterne de Dougall niche sur des sites plus couverts que ceux choisis par la Sterne arctique ou la Sterne pierregarin (Burger et Gochfeld, 1988; Ramos et del Nevo, 1995; Whittam, 1997). Ce couvert est généralement constitué d’une végétation dense, de rochers, de planches ou de bois flotté épars (Nisbet, 1981; Spendelow, 1982; Environnement Canada, 2006). La Sterne de Dougall niche également dans des boîtes, des pneus partiellement enfouis ou d’autres abris artificiels fournis par les humains (Spendelow, 1982; idem, 1991b). Le succès de reproduction de l’espèce est plus grand dans les abris artificiels que dans les abris naturels (Spendelow, 1996). Le tableau 4 présenté par Whittam (1999) offre des renseignements spécifiques sur le type d’habitat de reproduction utilisé par la Sterne de Dougall sur les principaux sites de reproduction au Canada. Nisbet (1981, 1989) donne des descriptions similaires de sites de reproduction aux États-Unis.

Tendances en matière d’habitat

Au Canada, la Sterne de Dougall niche seulement en compagnie de grandes colonies reproductrices de Sternes arctiques et de Sternes pierregarins. Le nombre de colonies de Sternes présentes dans une région est donc un facteur important à prendre en compte pour évaluer les tendances de la Sterne de Dougall en matière d’habitat. Bien que le nombre global de Sternes ait augmenté en Nouvelle-Écosse et qu’il soit resté à peu près inchangé au Nouveau-Brunswick depuis les années 1980 (figures 3 et figure 44), le nombre de colonies de Sternes dans les Maritimes varie depuis le début des années 1980. En Nouvelle-Écosse, le nombre de colonies composées de plusieurs espèces de Sternes est passé d’un minimum de 15 en 1987 à un maximum de 104 en 1995. Il semblait relativement stable en 2007 avec 78 colonies (figure 3). Au Nouveau–Brunswick, le nombre de colonies de Sternes diminue rapidement puisqu’il est passé de 26 en 1983 à seulement 14 en 2001 et 10 en 2005 (figure 4). Sur les îles de la Madeleine, le nombre de nids de Sternes est resté relativement stable, mais le nombre de colonies a varié, allant d’un minimum de 4 en 1999 à un maximum de 11 en 1993 (figure 5).

Figure 3 : Sternes et colonies de sternes (toutes espèces confondues) dénombrées en Nouvelle–Écosse entre 1971 et 2007 (réf. : Lock, 1971; idem, 1983; Boyne, données inédites)

Diagramme montrant le nombre de sternes et de colonies de sternes (toutes espèces confondues) dénombrées en Nouvelle Écosse entre 1971 et 2007.


Figure 4 : Couples de sternes et colonies de sternes (toutes espèces confondues) dénombrés au Nouveau–Brunswick entre 1983 et 2006 (réf. : Lock, 1984; Boyne et al., 2006)

Diagramme montrant le nombre de couples de sternes et de colonies de sternes (toutes espèces confondues) dénombrées au Nouveau Brunswick entre 1983 et 2006.


Figure 5 : Nids de sternes et colonies de sternes (toutes espèces confondues) dénombrés sur les îles de la Madeleine entre 1990 et 2007 (réf. : Shaffer, données inédites)

Diagramme montrant le nombre de nids de sternes et de colonies de sternes (toutes espèces confondues) dénombrés sur les îles de la Madeleine entre 1990 et 2007.

Des colonies de Sternes ont abandonné un grand nombre de leurs sites au cours du dernier siècle à cause de l’arrivée de goélands (Crowell et Crowell, 1946; Kress, 1983; Howes et Montevecchi, 1993). Il est presque certain que la Sterne de Dougall a abandonné l’île Country en 1997 à cause de la prédation par les goélands (Whittam et Leonard, 1999). Le nombre de goélands dans la région et la disponibilité des sites d’alimentation non fréquentés par l’espèce sont donc des facteurs importants à considérer lors de l’étude de l’évolution de l’habitat nécessaire à la Sterne de Dougall. En général, dans les Maritimes, les effectifs de goélands du genre Larus, en particulier les Goélands argentés (L. argentatus), semblent être plus faibles que ceux estimés dans les années 1970, mais il ne semble pas que toutes les populations de chaque espèce subissent un déclin de manière continue (tableau 1). Sur les îles de la Madeleine, les relevés réalisés entre 1990 et 2007 ont mis en évidence un déclin régulier des Goélands argentés, mais également une stabilisation récente de l’effectif des Goélands marins (L. marinus; tableau 1).

Tableau 1 : Estimations antérieures et actuelles du nombre de couples de Goélands marins, de Goélands argentés et de Goélands à bec cerclé qui se reproduisent dans la baie de Fundy, sur la partie continentale de la Nouvelle-Écosse, sur la côte du Nouveau-Brunswick faisant face au golfe du Saint-Laurent et sur les îles de la Madeleine
  1971 1979 1986 1987 1990 1998 2000 2001 2002 2005 2007
Baie de Fundy1                      
Goéland marin   600       1 771   602      
Goéland argenté   13 800       5 367   11 809      
Partie continentale
de la Nouvelle-Écosse2
                     
Goéland marin 9 547     16 608         11 393    
Goéland argenté 8 720     11 569         6 434    
Nouveau-Brunswick3                      
Goéland marin     1 134       910     1 025  
Goéland argenté     5 950       2 330     2 406  
Goéland à bec cerclé     1 534       3 544     3 947  
Îles de la Madeleine4                      
Goéland marin         1 169       753   779
Goéland argenté         1 664       1 152   545

1 Lock, données inédites; Mawhinney et al., 1999; Ronconi et Wong, 2003
2 Sans compter l’île du Cap-Breton; Lock, 1971; Boyne et Beukens, 2004
3 Lock, données inédites; Boyne et al., 2006; Boyne et al., 2006
4 Shaffer, données inédites

Le contrôle non destructif des prédateurs (élimination des nids de goélands et de corvidés, effarouchement des goélands à l’aide de dispositifs sonores) est pratiqué dans deux grandes colonies canadiennes de Sternes de Dougall (sur les îles Brothers et l’île Country). Sur l’île Country, le nombre d’intrusions réussies par les prédateurs (lorsqu’un œuf ou un oisillon a été pris) est passé de 0,84 à 0,09/ha de 1996 à 2007 (Toms et al., 2008). Le nombre de nids dont la construction a été entamée par les goélands sur les îles Brothers et Country a également diminué au cours de la dernière décennie (D’Eon, 2007; Toms et al., 2008). Ces tendances indiquent que la qualité de l’habitat des Sternes sur ces sites a augmenté au cours des dix dernières années pour ce qui est du risque de prédation.

Sur les îles Brothers, la superficie de l’habitat accessible aux Sternes diminue à cause de l’érosion. Entre 2007 et 2008, l’île North Brother a perdu une masse terrestre de 0,7 m le long de son extrémité sud et de 0,3 m le long de sa côte sud-ouest (D’Eon, 2008), une perte de terrain annuelle importante compte tenu du fait que l’île ne couvre qu’environ 100 m sur 200 m.

Les activités récemment exercées par la Bluenose Coastal Action Foundation (BCAF) pour rétablir une colonie composée de Sternes de Dougall, de Sternes arctiques et de Sternes pierregarins dans la baie Mahone (sur l’île Quaker) n’ont pas été fructueuses. Cet échec est probablement dû aux perturbations dues à l’homme (BCAF, 2006; voir également la section « Facteurs limitatifs et menaces »).

Protection et propriété

L’habitat essentiel de la Sterne de Dougall a été désigné sur l’île de Sable, les îles Brothers, l’île Country et les îles de la Madeleine (île Paquet, Deuxième Îlet et l’île Chenal; Environnement Canada, 2006). Un site peut être ajouté à l’habitat essentiel si la Sterne de Dougall l’occupe pendant trois années consécutives (Environnement Canada, 2006). La protection et la propriété des sites occupés en 2007 sont décrites plus bas.

L’île de Sable est protégée en tant que refuge d’oiseaux migrateurs au titre de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs.

Les îles Brothers appartiennent à la Province dela Nouvelle-Écosse et ont été désignées aires de gestion de la faune au titre de la Wildlife Act (article 113).

Les terres de l’île Country appartiennent à la Couronne fédérale et sont administrées par le ministère des Pêches et des Océans. Pêches et Océans et Environnement Canada se consultent actuellement pour décider de la meilleure manière de protéger l’habitat essentiel sur ce site.

Un seul couple de Sternes de Dougall a été repéré sur l’île Duck, au sein d’une colonie qui comptait 270 Sternes lors du premier relevé en 2007. Cette île, qui appartient à la province de la Nouvelle-Écosse, est classée en « catégorie 2 » pour les espèces sauvages dans le cadre de la classification des terres de la Couronne effectuée avec le système intégré de gestion des ressources du ministère des Ressources naturelles. Elle doit donc être gérée en tenant compte de ses ressources naturelles (dans ce cas, l’Eider à duvet qui vient y nicher) (voir Nova Scotia Canada - Natural Resources (en anglais seulement) pour obtenir de plus amples renseignements – en anglais seulement). Un agrandissement de l’aire de gestion de la faune des îles de la côte est fait actuellement l’objet de discussions. S’il est mis en œuvre, l’île Duck sera intégrée à l’aire de gestion (Archibald, comm. pers., 2008).

Des Sternes de Dougall ont été observées sur l’île Pearl (reproduction non confirmée) en 1992 (Kress et Duley, 1992), en 1999 et en 2001 (Stevens, comm. pers., 2008), et en 2007 (Rodenhizer, comm. pers., 2008). L’île Pearl appartient à la province de la Nouvelle-Écosse et a elle aussi été désignée aire de gestion de la faune au titre de la Wildlife Act (article 113).

Environnement Canada collabore avec la Province du Québec pour faire en sorte que l’habitat essentiel de la Sterne de Dougall soit efficacement protégé dans l’archipel québécois des îles de la Madeleine. Au Québec, les îles et les péninsules fréquentées par des oiseaux coloniaux sont considérées comme des habitats fauniques et sont protégées en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune du Québec (art. 128.6). Les sites du Québec sont les suivants :

Deuxième Îlet et île Chenal

Ces îles, qui appartiennent au gouvernement du Québec, sont protégées en tant qu’habitat faunique en vertu de l’article 128.6 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (Shaffer, comm. pers., 2008).

Île Paquet

Cette île est partiellement privée et renferme aussi des terres appartenant au gouvernement du Québec. Ces dernières sont protégées en tant qu’habitat faunique en vertu de l’article 128.6 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Des activités d’intendance seront par ailleurs mises en œuvre pour protéger la partie privée de cette île (Shaffer, comm. pers., 2008).

Pointe de l’Est

Des Sternes de Dougall y ont été observées pour la première fois en 2006, puis une nouvelle fois en 2007 (1 individu). Ce site, qui appartient au gouvernement du Québec, est désigné refuge faunique provincial (Refuge faunique de la Pointe-de-l’Est; Shaffer, comm. pers., 2008). Ce refuge provincial est de plus entouré par la réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est.

Biologie

Parmi les sources de renseignements les plus détaillées sur la biologie de la Sterne de Dougall, citons l’étude de Gochfeld et al. (1998) et plusieurs récentes études portant sur la métapopulation du nord-est des États-Unis (Spendelow et al., 2002; Lebreton et al., 2003).

Cycle vital et reproduction

Plusieurs cas de Sternes de Dougall qui se reproduisent dès l’âge de 2 ans ont été signalés (Donaldson, 1971; Spendelow, 1991a), mais la majorité des individus se reproduisent à l’âge de 3 ans (Lebreton et al., 2003). Par exemple, sur l’île Falkner, dans le Connecticut, 77 % des individus qui parviennent à survivre jusqu’à maturité sexuelle se reproduisent pour la première fois à l’âge de 3 ans (Spendelow et al., 2002). Les probabilités de reproduction de la Sterne de Dougall en fonction de son âge, estimées à partir de la modélisation des données de capture-recapture provenant de 3 colonies des États-Unis, montrent que la première reproduction intervient avant l’âge de 2 ans pour 1,0 à 4,5 % des individus, avant l’âge de 3 ans pour 45 à 67 %, avant l’âge de 4 ans pour 62 à 100 % et pour 100 % avant l’âge de 5 ou 6 ans (Lebreton et al., 2003). Quelques couples ne se reproduisent pas les années où la nourriture se fait rare, mais leur proportion n’est pas connue (Gochfeld et al., 1998). La durée de génération (l’âge moyen des adultes reproducteurs au sein de la population) est estimée à 7,8 ans (médiane = 7 ans; Spendelow, données inédites). Il s’agit là d’une durée de génération 2 à 3 ans plus courte que celle de la Sterne pierregarins (médiane = de 9 à 10 ans; Nisbet, 2002) et de 4 à 5 ans plus courte que celle de la Petite Sterne (Sterna antillarum, dont la phase de maturité sexuelle est estimée à 9,63 ans; Massey et al., 1992). Il est difficile d’estimer la longévité de la Sterne de Dougall parce que les individus perdent souvent leur bague, mais l’individu le plus vieux (bagué au stade d’oisillon dans le Massachusetts) avait 25,6 ans (Gochfeld et al., 1998).

Les couvées de l’espèce, qui comptent de un à quatre œufs, le plus souvent deux, sont plutôt plus petites que celles de la Sterne pierregarin (de 2 ou 3 œufs; Nisbet, 2002). Le rapport du nombre de couvées d’un œuf sur le nombre de couvées de deux œufs varie en fonction de la phénologie, de la qualité des parents, de l’abondance de la nourriture et d’autres facteurs environnementaux (voir le résumé proposé par Gochfeld et al., 1998). Au Canada, sur l’île Country, la taille moyenne annuelle des couvées allait de 1,0 à 1,66 œuf entre 1997 et 2007 (Toms et al., 2008). Les couvées supranormales (≥ 3 œufs) surviennent principalement lors des associations de plusieurs femelles (le plus souvent 2 individus) qui semblent résulter du rapport des sexes asymétrique (1,27 femelle pour 1 mâle sur l’île Bird, au Massachusetts; Nisbet et Hatch, 1999). L’intervalle entre la ponte de chaque œuf est de 2 à 4 jours (Nisbet, 1981). La météorologie et la disponibilité de la nourriture influent sur la date de la première ponte ainsi que sur la date où a lieu le nombre maximum de pontes (Gochfeld et al., 1998). Les œufs éclosent après 23 jours, mais la période d’incubation peut se prolonger d’au plus 13 jours dans les colonies où les adultes abandonnent leur nid la nuit pour éviter l’attaque des prédateurs nocturnes (hiboux, hérons de nuit; Nisbet, 1981). Rien n’indique que les adultes tentent de produire une seconde couvée (Gochfeld et al., 1998). Le succès d’éclosion est généralement élevé en l’absence de prédation (supérieur à 80 % sur l’île Bird, dans le Massachusetts), mais est moindre pour les nids sans mâle qui ne sont gardés que par une paire ou un trio de femelles (Nisbet et Hatch, 1999). Il se peut que, à l’éclosion, le rapport des sexes soit légèrement biaisé en faveur des femelles (Szczys et al., 2001; Szczys et al., 2005b). Sur l’île Country, le succès d’éclosion moyen annuel allait de 0,0 à 1,0 œuf éclos par couvée entre 1997 et 2006 (Toms et al., 2007). Il est important de noter que le contrôle des prédateurs a débuté sur l’île Country en 1998 et que le succès d’éclosion a depuis cette date toujours dépassé 0,57 œuf éclos par couvée, sauf en 2001 où l’on n’a repéré qu’un seul nid de Sterne de Dougall dans lequel les oeufs n’ont pas éclos (Toms et al., 2007).

Les succès de reproduction annuels aux États-Unis, et sur les îles Culebra et Puerto Rico sont résumés dans l’annexe 2 présentée par Gochfeld et al.(1998). Le succès de reproduction peut varier entre 0,0 et 1,6 jeune prêt à l’envol/nid, selon la disponibilité de la nourriture, de la taille des œufs, du rendement des parents, de l’année, de la colonie et du taux de prédation (facteurs examinés par Gochfeld et al., 1998). Dans le nord-est, le succès de reproduction est généralement supérieur à 1,1 jeune prêt à l’envol par couple, les productivités inférieures à 1,0 jeune prêt à l’envol par couple n’étant observées que dans les petites colonies ou dans celles ciblées par des prédateurs (Gochfeld et al., 1998). Pour ce qui est du succès de reproduction des colonies canadiennes, l’information disponible se limite à des estimations grossières concernant l’île Country. Le succès de reproduction estimé est généralement faible sur ce site, allant de 0,0 à 0,3 jeune âgé de 20 jours et prêt à l’envol par nid entre 1999 et 2007 et de 0,0 à 0,72 jeune âgé de 15 jours et prêt à l’envol par nid (Toms et al., 2008). Les difficultés associées à l’estimation du succès de reproduction de la Sterne de Dougall (nids inaccessibles, oisillons cachés dans la végétation dense ou sous des rochers souvent éloignés des nids; Gochfeld et al., 1998) font que les estimations concernant les colonies canadiennes doivent être considérées comme des valeurs minimums. Il est néanmoins clair que ces rendements restent largement inférieurs aux moyennes observées dans les colonies relativement importantes aux États-Unis (1,1 jeune prêt à l’envol par nid).

Des études effectuées aux États-Unis montrent que, en l’absence de prédateurs, 97 % des oisillons premiers à éclore (oisillons A) survivent jusqu’à l’envol, tandis que le taux de survie des seconds à éclore (oisillons B) est inférieur, varie plus fortement d’une année à l’autre et dépend beaucoup de la date de l’éclosion, les oisillons B ayant d’autant plus de chance de survivre s’ils naissent plus tôt (Nisbet et al., 1995; idem, 1998; Burger et al., 1996). Le taux de survie des oisillons B peut être prévu en fonction de leur taux de croissance durant leurs quatre premiers jours (Nisbet et al., 1998), ce taux de croissance dépendant à son tour de la taille de l’œuf et de sa date d’éclosion, deux facteurs liés à la qualité des parents (Nisbet et al., 1998).

Il est estimé que, la plupart des années, dans la population du nord-est, près de 32 % des oisillons prêts à l’envol survivent jusqu’à l’âge de trois ans pour se reproduire (Lebreton et al., 2003, pourcentages estimés en multipliant le taux de survie moyen jusqu’à 2 ans des oisillons prêts à l’envol [0,3762] par le taux de survie moyen des adultes [0,8501]; Spendelow, comm. pers., 2008). Le taux de survie jusqu’à la première reproduction varie selon l’année de l’envol et peut être touché par des événements ponctuels importants, tels que l’ouragan Bob qui a frappé le littoral du cap Cod en août 1991 et qui a provoqué une diminution du taux de survie jusqu’à maturité sexuelle chez les individus qui avaient pris leur envol en 1991 (taux de survie de seulement 6 %; Lebreton et al., 2003; Spendelow, comm. pers., 2008). La probabilité annuelle estimée de survie des adultes, 0,84 (pour une gamme de 0,81 à 0,85; Spendelow et al., 2008), reflète un taux de mortalité annuel plus élevé que celui des autres oiseaux marins (de 0,88 à 0,91 pour la Sterne pierregarin [Nisbet et Cam, 2002]; de 0,78 à 0,93 pour la Petite Sterne en Californie, avec une moyenne de 0,89 [Akçakaya et al., 2003]).

Prédation

Voir plus bas la section intitulée « Facteurs limitatifs et menaces ».

Physiologie

Les seuls renseignements disponibles sur la physiologie de la Sterne de Dougall concernent la régulation thermique de l’adulte et de l’oisillon. Trois jours après sa naissance et quelle que soit la température ambiante, l’oisillon est déjà capable de maintenir sa température interne à un niveau à peu près constant. Ce niveau reste cependant inférieur à la température interne de l’adulte, qui oscille entre 40,9 et 43,6 °C (LeCroy et Collins, 1972). L’oisillon, tout comme l’adulte, reste à l’ombre durant les périodes de canicule. L’adulte et l’oisillon (de 1 à 2 jours) font appel à la polypnée thermique lorsque la température ambiante est élevée (Gochfeld et al., 1998). Le second oisillon nouvellement éclos peut succomber au froid si l’adulte est parti à la recherche de nourriture pour l’oisillon né en premier et déjà plus gros (LeCroy et Collins, 1972).

Alimentation

La Sterne de Dougall se nourrit fréquemment des lançons sur l’île de Sable (Whittam, 1999). Sur les îles Brothers, des Sternes de Dougall ont été observées alors qu’elles se nourrissaient de capucettes (Menidia menidia), de stromatés (Peprilus triacanthus) et de harengs (Clupea harengus; D’Eon, 1994, 1996, 2007). Sur l’île Country, des Sternes de Dougall ont été observées alors qu’elles se nourrissaient principalement de lançons (82 % des proies rapportées en 2003) et de merlus (Urophycis spp.; 72 % des proies rapportées en 2004) et, dans une moindre mesure, de harengs et de morues (Gadus morhua; Rock et al., 2007). Cette forte préférence pour le lançon confirme les conclusions d’autres études portant sur l’alimentation de cette espèce aux États-Unis (Richards et Schew, 1989; Safina et al., 1990; Heinemann, 1992; Nisbet et Spendelow, 1999).

Déplacement et dispersion

La modélisation de la capture-recapture effectuée dans trois grandes colonies des États-Unis montre qu’entre 88 et 98 % des adultes qui survivent reviennent chaque année sur le même site pour se reproduire (Lebreton et al., 2003). De plus, entre 58 et 91 % des individus nés dans un de ces trois sites retourneront probablement sur le même site pour se reproduire (Lebreton et al., 2003). La dispersion observée chez une colonie subissant une prédation importante était plus rapide que celle observée dans d’autres sites où la prédation était bien moindre (Lebreton et al., 2003).

Au Canada, des échanges ont été observés entre grandes colonies (de l’île Country aux îles Brothers; tableau 2) d’une saison de reproduction à l’autre. De plus, des échanges ont été remarqués entre certaines colonies situées aux États-Unis et celles des îles Brothers (tableau 2). Toutefois, les échanges observés entre les individus nichant dans les zones d’eaux chaudes situées au sud et à l’ouest de l’extrémité sud du cap Cod (c.–à–d. la plus grande partie de la population de Sternes de Dougall du nord-est) et ceux nichant dans les zones baignées par des eaux plus froides au nord et à l’est du cap Cod, dans le golfe du Maine et au Canada, sont plus faibles que les échanges observés entre ceux nichant dans des zones d’eaux chaudes ou entre ceux nichant dans des zones d’eaux froides (Spendelow et al., en examen). Relativement peu d’activités normalisées ont été exercées pour retrouver des individus bagués sur les îles Brothers ou sur l’île Country, et il est probable que se produisent des échanges plus importants que ceux mentionnés dans le tableau 2.

Tableau 2 : Sternes de Dougall d’origine externe observées sur l’île North Brother entre 2002 et 20071
Date d’observation Numéro de bague Origine de l’individu bagué Date du baguage
7-7-2007 34C1 [1182-65634 L-U] Eastern Egg Rock (Maine) 7-13-2002
7-18-2007 5V77 [9822-80577 L-U] Île Stratton (Maine) 6-17-1999
7-24-2007 1V51 [0802-69901 L-U] Île South Brother 7-03-2002
7-4-2002
7-16-2006
7-24-2007
IL44 [0802-98688] Île Petit Manan (Maine), oisillon 6-30-1999
7-24-2007 070E [1172-77674] Île Country, oisillon 7-03-2005
7-4-2002 2K70 [892-94270] Île Bird (Massachusetts), oisillon 6-24-1996
7-4-2002 V507 Île Petit Manan (Maine), oisillon 6-23-1995

1 D’Eon 2002, 2007

Tableau 3a : Nombre estimé de couples de Sternes de Dougall enregistrés entre 1982 et 2007 en Nouvelle-Écosse, au Nouveau–Brunswick et au Québec
Région  De 1982 à 1985 1995 1999 2003 2007
Nouvelle-Écosse1 De 91 à 106 96 De 119 à 143 130 98
Nouveau-Brunswick2 1 2 Présents, non reproducteurs Présents, non reproducteurs 0
Québec3 2 2 2 1 2
Total De 94 à 109 100 De 121 à 145 131 100

 

Tableau 3b : Nombre estimé de sites de reproduction pour les Sternes de Dougall enregistrés entre 1982 et 2007 en Nouvelle-Écosse, au Nouveau–Brunswick et au Québec
Région De 1982 à 1985 1995 1999 2003 2007
Nouvelle-Écosse1 10 5 12 3 5
Nouveau-Brunswick2 1 1 0 0 0
Québec3 1 2 2 1 2
Total 12 8 14 4 7

La majorité des Sternes de Dougall étant observées en Nouvelle-Écosse, ce tableau ne comporte que les résultats des relevés couvrant la totalité du littoral de la Nouvelle-Écosse. Des précisions concernant les colonies sont données à annexe 1.
1 Kirkham et Nettleship, 1985; Leonard et al., 2004; Boyne, données inédites
2 Kirkham et Nettleship, 1985; Whittam, 1999; Bernard et al., 1999; Charette et al., 2004; Kennedy, comm. pers., 2008
3Shaffer, données inédites

Après le départ du nid au début d’août, les jeunes Sternes de Dougall de la population du nord-est se rendent avec leurs parents sur des aires de repos répartis entre Long Island, Nantucket et cap Cod (Trull et al., 1999) et dans le golfe du Maine (par exemple sur l’île Stratton; Shealer et Kress, 1994). Les aires de repos utilisés par les individus canadiens sont peu connues, mais, en 2002, deux Sternes de Dougall, qui avaient été baguées lorsqu’elles étaient oisillons, ont été vues sur l’île Great Gull, dans l’État de New York, dans le mois qui a suivi leur départ du nid (Environnement Canada, 2006). Sur l’île Stratton, entre 1989 et 1992, la présence de Sternes de Dougall baguées provenant d’au moins 8 colonies reproductrices différentes du Maine, du Massachusetts et du Connecticut a été signalée (Shealer et Kress, 1994). Il a été estimé qu’au moins 4,9 % et 10,4 % des Sternes de Dougall adultes vivant aux États-Unis s’étaient rendues sur l’île Stratton respectivement en 1991 et en 1992 (Shealer et Kress, 1994). Dans les 20 sites de repos connus du cap Cod, 9 abritaient entre 100 et 1 500 Sternes de Dougall (Trull et al., 1999). Il a été constaté que seulement 2 de ces sites du cap Cod étaient utilisés comme aires de repos nocturne par les Sternes de Dougall, l’un abritant entre 3 000 et 4 000 individus (la moitié de la population du nord-est étant ainsi concentrée sur un seul site; Trull et al., 1999). C’est entre le 26 août et le 19 septembre que le plus grand nombre de Sternes de Dougall a été observé au cap Cod (Trull et al., 1999). Au moins un de ces sites de repos du cap Cod abrite des individus bagués provenant de chacun des grands sites de reproduction du nord-est, et la proportion de juvéniles y est égale à celle des oisillons bagués dans ces colonies (Trull et al., 1999).

La Sterne de Dougall migre vers le sud entre la fin d’août et le début de septembre. Elle arrive avant le début d’octobre en Amérique du Sud où elle a été observée le long de la côte nord, entre le littoral ouest de la Colombie et l’est du Brésil, entre 11 et 18° de latitude sud (Hays et al., 1997). Une grande concentration d’environ 10 000 sternes, dont un maximum de 3 000 Sternes de Dougall, a été observée en 1997 sur la presqu’île de Mangue Secco, dans l’État de Bahia, au Brésil (Hays et al., 1999). Ce regroupement comprenait des individus bagués de la population des Caraïbes et de chacune des grandes colonies reproductrices du nord-est des États–Unis (Hays et al., 1999).

Interactions interspécifiques

Dans le nord-est de l’Amérique du Nord et en Europe, la Sterne de Dougall est toujours en présence de grandes colonies de Sternes pierregarins et/ou de Sternes arctiques (Gochfeld et al., 1998). En Nouvelle-Écosse, les estimations découlant des relevés aériens effectués entre 1995 et 2007 ont montré que les colonies de sternes comprenant des Sternes de Dougall comptaient en moyenne 532 individus (mélange de Sternes arctiques, de Sternes pierregarins et de Sternes de Dougall); les colonies de sternes sans Sternes de Dougall ne comptaient en moyenne que 58 individus (Toms, données inédites), ce qui montre la dépendance de la Sterne de Dougall à l’égard des grandes colonies reproductrices d’autres espèces de sternes.

Des croisements ont été observés entre la Sterne de Dougall et la Sterne pierregarin (Robbins, 1974; Hays, 1975; Zingo et al., 1994) ainsi qu’entre les Sternes de Dougall et les Sternes arctiques (Whittam, 1998). Nisbet estime que, sur l’île Bird, dans le Massachusetts, 1 Sterne de Dougall sur 800 est un hybride de Sterne de Dougall et de Sterne pierregarin et il a également remarqué que l’hybridation semble plus fréquente dans les petites colonies périphériques, peut-être parce que les individus ont plus de mal à trouver un congénère pour partenaire sur ces sites (Nisbet, comm. pers., 1997). Sur les îles de la Madeleine, des épisodes de copulation ont été observés entre des Sternes de Dougall et des Sternes pierregarins au cours de trois saisons de reproduction différentes (Shaffer, comm. pers., 2008).

Adaptabilité

La Sterne de Dougall, comme les autres espèces de sternes, est vulnérable aux perturbations, qu’elles soient ou non d’origine humaine. Elle peut ainsi abandonner complètement un site, en particulier lorsqu’elle est dérangée au début du cycle de reproduction (Nisbet et Drury, 1972). La Sterne de Dougall s’installe dans d’autres sites dans les deux années qui suivent l’événement perturbateur alors que la Sterne pierregarin est plus lente à se reloger (Nisbet et Spendelow, 1999). La Sterne de Dougall choisit pour son nid des sites mieux couverts (végétation ou nichoirs artificiels) que ceux adoptés par la Sterne pierregarin (Gochfeld et Burger, 1987). Elle bénéficie par ailleurs du comportement agressif de la Sterne pierregarin et de la Sterne arctique à l’égard des prédateurs diurnes (Nisbet et Spendelow, 1999). La redistribution des individus vers des sites de reproduction nouveaux ou anciens est probablement une adaptation aux perturbations et pourrait expliquer, au moins en partie, pourquoi les petites colonies de Sternes de Dougall sont si éphémères en Nouvelle-Écosse.

Chez la Sterne de Dougall, le recrutement ne s’effectue que sur une période relativement courte de la vie des adultes par rapport aux cycles observés chez les autres oiseaux de mer (entre 3 et 5 ans), une adaptation attendue chez cette espèce compte tenu de la probabilité relativement faible de survie des adultes (Spendelow et al., 2002).

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

Nouvelle-Écosse

Le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse a effectué des relevés aériens sur approximativement 60 % du littoral de la Nouvelle-Écosse en 1995, en 1999, en 2003 et en 2007. Les relevés ont été effectués par le même observateur chaque année, en suivant le même itinéraire. Ces relevés aériens côtiers restent limités, car ils ne permettent pas de distinguer les différentes espèces de sternes. Le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse (en 1995) et le Service canadien de la faune (en 1999, en 2003, en 2007) ont donc effectué des relevés terrestres de suivi en juin ou en juillet dans les sites pour lesquels les relevés aériens permettaient d’inférer la présence de populations de sternes supérieures à 100 individus ainsi que la présence d’un ensemble de colonies de taille moindre (Leonard et al., 2004; Boyne, comm. pers., 2008). Les relevés terrestres consistent à repérer les nids de manière systématique (chaque nid est marqué de manière à éviter les doublons) de sorte que l’ensemble de la colonie soit inventorié. Après 1999, les années où un tel relevé « complet » n’a pas été effectué, des relevés ont été effectués dans les sites comportant l’habitat essentiel de la Sterne de Dougall (île Country et îles Brothers) dans le cadre d’études menées sur ces sites. Entre 1982 et 1985, les données issues des relevés effectués sur le littoral ont été compilées (Kirkham et Nettleship, 1985), et les résultats sont comparés aux relevés plus récents dans le présent rapport. Des observations supplémentaires, habituellement effectuées par des naturalistes locaux et/ou des membres de la Nova Scotia Bird Society, ont également été incluses dans l’annexe 1.

Nouveau-Brunswick

L’île Machias Seal fait l’objet d’un relevé annuel depuis 1995 dans le cadre de l’étude menée par le Réseau coopératif de recherche en écologie faunique de l’Atlantique sur les oiseaux marins qui s’y reproduisent (Bond et al., 2007). Des travaux intensifs réalisés sur ce site permettent de déterminer, la plupart des années, si les Sternes de Dougall qui y sont présentes s’y reproduisent également (voir annexe 1). Avant 1995, les Sternes qui fréquentaient l’île Machias Seal ont été dénombrées par divers chercheurs (résumé par Bond et al., 2007).

Québec

Depuis 1990, les relevés de sternes sur les îles de la Madeleine ont été effectués suivant le même protocole. En 1990, 1993, 1994, 1995, 1999, 2000 et 2007, toutes les colonies de sternes ont ainsi été visitées sur le terrain, et les nids ont été comptés. Ces relevés ont été effectués au cours des 10 dernières journées de juin, juste avant la période d’éclosion, chez les colonies connues de longue date ainsi que chez les nouvelles. Aucune recherche spécifique des nids de Sternes de Dougall n’a été entreprise afin d’éviter de perturber inutilement les colonies. Les Sternes de Dougall présentes dans chaque colonie ont cependant été comptées. Les plus grandes colonies de sternes connues ont été visitées au moins une fois par an depuis 1990, afin de repérer les Sternes de Dougall présentes et les éventuels signes de reproduction (Shaffer, comm. pers., 2008).

Abondance

En 2007, il a été estimé que 100 couples de Sternes de Dougall ont niché dans 7 colonies au Canada, dont 98 sont répartis dans 5 colonies en Nouvelle-Écosse (tableau 3, page 20).

Fluctuations et tendances

Le nombre de Sternes de Dougall qui nichent au Canada est resté relativement stable – autour de 100 couples – au cours des trois dernières générations (soit environ 24 ans). En 1999, des individus ont été repérés (entre 119 et 145) sur plusieurs sites qui n’avaient pas été utilisés jusqu’alors (tableau 3, page 20, annexe 1). Historiquement, le nombre de Sternes de Dougall présentes au Canada est probablement resté relativement faible, même si, durant la première moitié du siècle dernier, leur nombre pouvait avoir dépassé l’effectif actuel, tout au moins en Nouvelle-Écosse (Leonard et al., 2005). Il a été estimé que, durant la saison 1970-1971, jusqu’à 200 couples s’étaient reproduits sur 6 sites de la Nouvelle-Écosse (Lock, 1971).

Le nombre de colonies de sternes de Dougall fluctue d’année en année. Un pic de 14 colonies a été observé en 1999 et seulement 4 colonies ont été observées en 2003 (tableau 3, page 20). De nouveaux sites sont trouvés chaque année. Par exemple, 16 Sternes de Dougall ont été observées sur l’île Salmon en 1999 (mais aucune depuis), et 1 couple a été observé sur l’île Duck en 2007 (annexe 1).

Les effectifs des 2 grandes colonies (îles Brothers et île Country) restent relativement élevés. Sur les îles Brothers, le nombre de Sternes de Dougall est passé de 20 couples en 1991 à un maximum de 90 couples en 2002 avant de diminuer, puis s’est stabilisé autour de 67 ou 68 couples depuis 2005 (D’Eon, 2007, annexe 1). Sur l’île Country, le nombre de Sternes de Dougall a atteint un maximum de 53 couples en 2000, a chuté à 1 couple en 2001, est resté stable avec environ 40 couples entre 2002 et 2005, puis a ensuite chuté à 29, à 25 et à 20 couples entre 2006 et 2008 (Toms et al., 2008; annexe 1).

En 2007, l’île de Sable a abrité le plus grand nombre de Sternes de Dougall (présence soupçonnée de 4 couples, présence confirmée de 2 nids) jamais enregistré depuis 1993 (lorsqu’on y avait également dénombré 4 couples; annexe 1). Deux nids avec des oisillons ont été trouvés (Dillon, comm. pers., 2008). Historiquement, l’île de Sable était réputée abriter beaucoup plus de Sternes de Dougall (effectif estimé à 250 individus en 1971), mais les effectifs étaient estimés en extrapolant le nombre d’individus piégés après la saison de reproduction (McLaren, 1981).

Les Sternes de Dougall se sont reproduites en petits nombres (de 1 à 3 couples) sur l’île Machias Seal en 1994, en 1995, en 1996 (Whittam, 1999), 2001 (Devlin et Diamond, 2001) et 2002 (Devlin et al., 2003). En 2003, des mesures ont été prises en vain dans le but de faire nicher sur cette île un plus grand nombre de Sternes de Dougall qui étaient attirées à l’aide d’un système audio et d’appelants imitant la Sterne de Dougall. Des petits groupes de Sternes de Dougall ont été observés pendant 19 jours, entre le 10 mai et le 17 août, mais elles n’ont pas niché (Charette et al., 2004). En 2006, les Sternes ont abandonné l’île Machias Seal au milieu de la saison de reproduction (Bond et al., 2007). En 2007, quelques Sternes ont survolé le site en mai et en juin (jusqu’à 100 individus), une demi-douzaine de nids ont été commencés, mais aucun œuf n’a été incubé, et aucune Sterne de Dougall n’a été aperçue (Kennedy, comm. pers., 2008). Les Sternes ont abandonné la colonie au début de juin 2008 (Diamond, comm. pers., 2008). Les Sternes pourraient avoir abandonné l’île Machias Seal au cours des trois dernières années à cause, notamment, du déclin de la qualité de la nourriture, du mauvais temps pendant l’éclosion des oisillons, d’une prédation accrue par des goélands, des perturbations associées à des activités de construction (panneaux solaires, aérogénérateurs; Diamond, comm. pers., 2008) ou de l’intensification de la pêche à proximité de l’île, une activité qui attire un nombre croissant de goélands qui viennent se repaître des abats de poisson (MacKinnon, comm. pers., 2008). La non-utilisation de l’île Machias Seal par les Sternes reproductrices trois années de suite est un événement sans précédent qui ne semble pas faire partie d’un cycle régulier. Jusqu’alors, un seul abandon complet de l’île Machias Seal par les Sternes avait été enregistré en 1944. Depuis cette date, des individus avaient cependant occupé le site chaque année jusqu’en 2006 (MacKinnon et Smith, 1985).

Immigration de source externe

Il est estimé que 3 803 couples de Sternes de Dougall ont niché dans le nord-est des États-Unis en 2007, un effectif inférieur au maximum enregistré en 2000 (4 310 couples), mais supérieur au minimum observé en 1992, l’année qui a suivi l’ouragan Bob (2 743 couples) (figure 6). Le nombre de Sternes de Dougall aux États–Unis a augmenté entre 1992 et 1999, mais a ensuite diminué entre 2000 et 2007 (figure 6). La population du nord-est dans son entier a diminué d’environ 20 % entre 2007 et 2008 (Nisbet, comm. pers., 2008; Roseate Tern Recovery Team, données inédites des États-Unis). La population canadienne, qui compte 100 couples, ne représente qu’environ 2,6 % de la population du nord-est de l’Amérique du Nord.


Figure 6 : Abondance des Sternes de Dougall (nombre maximal de couples par saison) dans le nord-est des États-Unis entre 1988 et 2007

Diagramme montrant l’abondance des Sternes de Dougall (nombre maximal de couples par saison) dans le nord-est des États-Unis entre 1988 et 2007. L’abondance a fluctué au cours des années.

(réf. : Roseate Tern Recovery Team des États-Unis, données inédites); l’abondance a fluctué au cours des années

Un petit nombre d’individus bagués dans des colonies des États-Unis ont été vus dans les îles Brothers (tableau 2), ce qui montre qu’il existe une certaine dispersion des individus des États-Unis vers le Canada et que ces migrations pourraient contribuer à la recolonisation de sites canadiens dans l’éventualité d’une disparition locale. Il faut cependant remarquer qu’il n’existe qu’un échange plutôt faible d’adultes reproducteurs entre les sites baignés par des eaux chaudes (qui abritent plus de 90 % de la population d’Amérique du Nord) et les sites baignés par des eaux plus froides (notamment les sites canadiens). À titre d’exemple, seulement 5 des 1 520 individus bagués entre 2004 et 2006 à l’aide de bagues colorées dans la baie Buzzard’s (au Massachusetts) ont été observés à nouveau entre 2005 et 2007 au stade d’adultes reproducteurs dans des sites baignés par des eaux froides (Spendelow et al., 2008). De plus, la possibilité d’une migration au Canada est limitée, car la population du nord–est des États-Unis est elle-même de petite taille et en voie de disparition.

Facteurs limitatifs et menaces

Prédation et éviction par les goélands

Les principaux prédateurs aviaires visant les colonies de sternes canadiennes sont les Goélands argentés et les Goélands marins. Ces espèces se nourrissent des œufs des sternes, des oisillons et des adultes (Hatch, 1970; Nisbet, 1981; Whittam et Leonard, 1999; Toms et al., 2008). La Sterne de Dougall abandonne les sites sur lesquels elle a fait l’objet d’une intense prédation (Nisbet, 1981; Fish and Wildlife Service des États-Unis, 1998; Whittam et Leonard, 1999). Les goélands font actuellement l’objet d’un contrôle à l’aide de méthodes non létales sur les deux principaux sites canadiens (île Country et îles Brothers). Ces méthodes ont contribué à faire baisser les taux de prédation (D’Eon, 2007; Toms et al., 2008). Tant que les goélands font l’objet d’un contrôle sur ces sites, la prédation exercée par ces espèces devrait rester relativement faible, même si les goélands continuent à capturer un petit nombre de jeunes sternes tous les ans sur l’île Country (9, 12 et 6 oisillons ont été capturés au cours des 3 dernières années; Toms et al., 2008).

En 2007, au moins 200 nids de sternes (toutes espèces confondues) ont été comptés sur l’île Pearl, dans la baie Mahone, et six Sternes de Dougall ont été vues volant au–dessus d’une équipe qui effectuait un relevé à partir d’un bateau. La colonie a abandonné le site en juillet (Rodenhizer, comm. pers., 2008). Environ 400 couples de goélands nichent sur l’île Pearl (Boyne et Beukens, 2004) où ils capturent à l’occasion des sternes (Kress et Duley, 1992). Il est probable que l’échec des sternes sur ce site au cours des dernières années soit dû à la présence de ces prédateurs.

En général, le nombre de grands Laridés dans l’est du Canada a quelque peu diminué depuis les années 1970 (tableau 1). Cependant, les effectifs de goélands ne continuent pas à diminuer, et il est probable qu’ils expulsent encore les sternes de sites de reproduction potentiels et qu’ils s’en nourrissent sur les sites non contrôlés où les sternes ne parviennent jamais à se reproduire, comme ceux de la baie Mahone, en Nouvelle–Écosse. Aux États-Unis, entre Long Island, dans l’État de New York, et cap Cod, dans le Massachusetts, le principal effet des goélands est de faire passer les Sternes de Dougall d’îles sécuritaires, situées au large, à des sites littoraux où celles-ci sont soumises à d’autres types de prédateurs continentaux tels que les Grands-ducs d’Amérique (Bubo virginianus) et les renards (Nisbet et Spendelow, 1999).

La prédation par d’autres espèces

Le renard roux (Vulpes vulpes) est un prédateur important des œufs de sternes sur les îles de la Madeleine (Shaffer et Laporte, 1996). Le Grand Corbeau (Corvus corax) et la Corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos) sont réputés capturer les œufs des sternes (y compris ceux des Sternes de Dougall) dans plusieurs colonies de la Nouvelle-Écosse (Whittam, 1997; D’Eon, 1997). Le Grand-duc d’Amérique est un prédateur important des Sternes de Dougall, adultes ou jeunes, aux États-Unis (examiné par Nisbet et Spendelow, 1999). Les strigidés qui chassent incitent les sternes à abandonner leur nid en pleine nuit. Les embryons et les oisillons se trouvent alors exposés au froid et à une prédation accrue de la part d’espèces telles que le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) et les fourmis (Nisbet et Spendelow, 1999). Rien n’est connu sur l’éventuelle prédation de la Sterne de Dougall par le Bihoreau gris au Canada. Il n’existe qu’un petit nombre de colonies de Bihoreaux gris dans le Canada atlantique, et aucune d’entre elles ne se situe près d’une colonie de Sternes de Dougall (Chardine, données inédites), bien que des hérons nocturnes aient été aperçus près des îles Brothers (D’Eon, 2004). Sur les îles de la Madeleine, les fourmis sont capables de tuer les oisillons des Sternes pierregarins à leur naissance ou peu après, et il se peut qu’elles aient également un effet sur la Sterne de Dougall (Shaffer, comm. pers.).

La prédation du Grand–duc d’Amérique sur des Sternes pierregarins adultes a été observée dans la baie Pubnico Harbour, en Nouvelle-Écosse (D’Eon, 1997, 2005, 2007, 2008). En 2008, un Grand-duc d’Amérique a été capturé à l’aide d’un piège sur les îles Brothers, mais seulement après qu’il ait tué au moins 11 Sternes de Dougall adultes, 8 Sternes pierregarins adultes et 1 Sterne arctique adulte (D’Eon, 2008). Sur les îles de la Madeleine, le Harfang des neiges (Nyctea scandiaca) a été observé durant l’été, au cours de 7 des 20 dernières années; il préfère se reposer près des colonies de sternes, et des restes de Sternes pierregarins ont été trouvés dans des pelotes de réjection de l’espèce (Shaffer, comm. pers.). un Faucon émerillon (Falco columbarius) a capturé des sternes sur les îles Brothers en 2006 et en 2007, mais les Sternes de Dougall n’ont pas semblé en souffrir (D’Eon, 2007). Un Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) a de même été observé en train de capturer une jeune sterne sur l’île Country en 2007 (Toms et al., 2008). Des Faucons émerillons et des Pygargues à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) ont aussi été signalés dans le cadre de la surveillance des prédateurs à cet endroit au cours des deux dernières années (Toms et al., 2008). Des coyotes (Canis latrans) sont récemment arrivés sur les îles de la Madeleine, et il est probable qu’ils capturent des sternes (Shaffer, comm. pers.).

Au cours des dix dernières années, le vison d’Amérique (Neovison vison) a été mentionné comme étant un sérieux prédateur au sein des colonies de sternes dans le nord-est. Le vison semble exercer une prédation croissante, bien qu’il n’existe aucune donnée permettant d’évaluer cette augmentation et d’en déterminer la cause. La prédation exercée par le vison dans les colonies de sternes peut se traduire par une mortalité directe, mais peut également provoquer l’abandon nocturne des nids par les sternes et donc la mort ultérieure des oisillons (Burness et Morris, 1993).

Des visons ont été observés alors qu’ils dévoraient des sternes adultes et des oisillons sur les îles Brothers, sur l’île Country ainsi que sur les îles Westhaver et Quaker dans la baie Mahone (BCAF, 2003; idem, 2006). Au moins 8 Sternes de Dougall adultes et un nombre beaucoup plus élevé d’oisillons ont été trouvés tués par des visons sur les îles Brothers en juillet 2003 (D’Eon, 2003). En 2004, environ 10 à 12 Sternes de Dougall adultes et un nombre beaucoup plus élevé de Sternes arctiques et de Sternes pierregarins ont été tuées par des visons (D’Eon, 2004). Il semble que, sur les îles Brothers, aucune jeune Sterne de Dougall n’est parvenue au stade de l’envol durant ces deux années. À la fin de la saison de reproduction de 2004, un vison a été capturé sur les îles Brothers. Depuis, aucune prédation attribuable au vison n’y a été remarquée (D’Eon, 2005, 2006, 2007). Sur l’île Country, des signes de prédation par le vison ont été signalés pour la première fois en 2007. Un grand nombre d’Océanites cul–blanc (Oceanodroma leucorhoa) et d’œufs d’Eider à duvet ont été dévorés. Des sternes adultes mortes, dont 6 Sternes de Dougall, 26 Sternes pierregarins et 71 Sternes arctiques (soit, au total, 9,4 % de la colonie) ont été trouvées entre le 28 mai et le 14 juin. Le vison a par la suite été piégé le 17 juillet. Malgré une mortalité élevée des adultes, les individus n’ont pas abandonné leur nid, et la reproduction des sternes s’est finalement avérée productive (Toms et al., 2008).

Des visons ont également été piégés en 2005 et en 2006 sur l’île Quaker dans le cadre du projet de rétablissement des sternes dans la baie Mahone (BCAF, 2006). Des visons ont aussi été récemment observés dans des colonies installées aux États-Unis, en particulier dans le golfe du Maine. En 2005, par exemple, un vison a nagé près de 5 milles jusqu’à l’île Outer Green où il a décimé une colonie qui comprenait jusqu’à 42 couples de Sternes de Dougall avant d’être piégé (Hall, comm. pers., 2008).

Les jeunes sternes peuvent à l’occasion se prendre dans les pièges destinés aux visons (D’Eon, 2004), et le piégeage de ces derniers constitue donc en lui-même une menace pour les sternes (bien que les retombées bénéfiques découlant de la capture d’un vison qui menace des centaines de sternes restent de loin supérieures à l’effet de la capture accidentelle d’une sterne). Il est important que les chercheurs et les intendants qui travaillent sur les principaux sites de reproduction continuent à surveiller la prédation par le vison en mettant en œuvre, le cas échéant, une campagne de piégeage rapide et efficace. Il est également nécessaire de prendre des mesures supplémentaires pour expliquer la hausse de la prédation par le vison chez les colonies de sternes.

La productivité sur l’île Country, le seul site pour lequel des estimations de la productivité, quoique grossières, sont disponibles, est très inférieure au rapport jeunes prêts à l’envol par nid observé aux États-Unis (1,1), ce qui laisse à penser que la productivité reste limitée par la prédation même sur ce site géré. Spendelow et al.(2002) ont rapporté que la fidélité au site (assimilée à la proportion d’individus non bagués qui deviennent résidents après leur première reproduction) est minimale durant les saisons où les individus subissent des perturbations nocturnes, un certain degré de prédation et une faible productivité (dans le cas particulier de l’île Falkner, la prédation est le fait du Bihoreau gris). En effet, au cours des cinq dernières années, les visons ont tué presque 10 % des Sternes de Dougall adultes sur deux grands sites de reproduction (île Country et îles Brothers) et les effectifs sont passés de 130 à 100 couples durant la même période (tableau 3). Au Canada, il est probable que la prédation continue exercée par divers oiseaux et mammifères sur l’île Country et les îles Brothers ait un effet négatif sur la fidélité au site et sur le recrutement.

Érosion des îles Brothers

Comme il est mentionné plus haut, à la section « Tendances en matière d’habitat », l’habitat de l’espèce est progressivement détruit sous l’effet de l’érosion qui touche notamment l’île North Brother (D’Eon, 2008). L’île et/ou l’habitat des sternes qui s’y trouvent pourraient rapidement disparaître si une ou plusieurs tempêtes hivernales intenses venaient à frapper les lieux. La préoccupation des autorités est telle que le Service canadien de la faune a commencé à examiner des sites de remplacement potentiels pour cette colonie de sternes au cas où des mesures de rétablissement deviendraient nécessaires (Toms, 2007).

Dans le cadre du plan de rétablissement de la Sterne de Dougall mis en œuvre aux États-Unis, l’érosion est considérée comme un facteur menaçant la viabilité à long terme des colonies nicheuses. L’érosion a d’ailleurs joué un rôle dans 20 % des abandons de colonies constatés entre 1920 et 1979 (Fish and Wildlife Service des États-Unis, 1998). De nombreuses îles actuellement fréquentées par la Sterne de Dougall entre le Maine et Long Island, dans l’État de New York, comportent des zones basses exposées à l’érosion et aux courants de marée qui réduisent la superficie disponible pour la nidification et qui provoquent parfois des inondations responsables de pertes importantes au niveau des œufs et des oisillons (Fish and Wildlife Service des États-Unis, 1998). Le plan de rétablissement de la Sterne de Dougall mis en œuvre aux États-Unis (Fish and Wildlife Service des États-Unis, 1998) recommande que les matériaux de dragage extraits dans le cadre de projets autorisés soient utilisés pour remblayer les sites de reproduction insulaires actuellement touchés par l’érosion, mais les travaux doivent être effectués en dehors de la période de reproduction. De plus, l’enrochement des berges de ces îles pourrait contribuer à protéger celles-ci contre l’érosion continue, mais les permis délivrés pour de tels projets doivent être assortis d’exigences particulières concernant les matériaux utilisés pour le remblayage, le mode de nivellement et la plantation de végétaux ainsi que d’échéances fermes concernant la fin des travaux (Fish and Wildlife Service des États-Unis, 1998). Sur l’île Great Gull, dans l’État de New York, la plupart des Sternes de Dougall nichent entre les rochers apportés pour protéger l’île contre les tempêtes. Ces sites de nidification offrent l’avantage d’une protection contre la plupart des prédateurs (Fish and Wildlife Service des États-Unis, 1998). Sur l’île Falkner, dans le Connecticut, l’érosion a rendu instable le phare d’époque et a motivé la construction d’un revêtement en pierre autour d’une grande partie de l’île (Spendelow et Kuter, 2001). La construction du revêtement principal sur l’île Falkner a nui à la productivité des Sternes de Dougall, car des oisillons se sont perdus dans les labyrinthes formés par les empilements rocheux (Rogers et Spendelow, 2005). La question sur la nécessité d’exercer un contrôle de l’érosion par de tels travaux est difficile à trancher, et l’effet sur l’espèce n’est pas toujours facile à prévoir.

En 2008, la création de milieux propices à la Sterne de Dougall a été envisagée dans un secteur de l’île North Brother qui n’avait jamais été utilisé par cette espèce. Les travaux ont consisté à installer des bâches couvertes de graviers et de nichoirs avant l’arrivée des Sternes. Des manipulations d’habitat similaires ont été menées avec succès il y a environ 10 ans. Des Sternes de Dougall se reproduisent depuis tous les ans dans les zones aménagées (D’Eon, comm. pers., 2008).

Perturbation humaine

L’utilisation des zones littorales à des fins récréatives s’intensifie en Nouvelle–Écosse et pourrait être responsable de l’absence de reproduction de la Sterne de Dougall dans la baie Mahone au cours des 30 dernières années. Dans le passé, la Sterne de Dougall se reproduisait sur l’île Grassy et fréquentait également (quoiqu’en petit nombre et sans activité de reproduction apparente) sur les îles Westhaver, Pearl, Mash et Wedge (annexe 1). Depuis 2003, la Bluenose Coastal Action Foundation essaie en vain d’établir une troisième colonie gérée de Sternes de Dougall sur l’île Quaker, dans la baie Mahone, comme il est recommandé dans le programme de rétablissement de la Sterne de Dougall (Environnement Canada, 2006). Deux couples de Sternes de Dougall ont été observés en train de voler autour l’île Quaker et de se poser sur l’île en 2004 et en 2005, mais elles n’y ont pas nidifié. Le programme s’appuie sur des méthodes élaborées et mises en œuvre avec succès sur d’autres sites (Kress et Hall, 2004), mais les méthodes ont été gênées par le mauvais temps, la présence de prédateurs (hiboux, visons et faucons; BCAF, 2003; idem, 2006) et des perturbations d’origine humaine. La situation sur l’île Quaker semble être représentative de celle des Sternes dans l’ensemble de la baie Mahone; apparemment, cette espèce n’a réussi à nicher avec succès en aucun endroit dans la baie depuis que le BCAF a commencé à les surveiller en 2004. Des colonies se sont formées sur divers sites, mais les parents ont toujours abandonné leur nid avant que leurs petits le quittent (BCAF, 2004; idem, 2005; idem, 2006). Des renseignements anecdotiques semblent indiquer que les perturbations humaines sont la cause la plus probable d’un grand nombre de ces abandons. Des personnes ont été observées alors qu’elles pique-niquaient, promenaient leur chien et même tondaient l’herbe là où se trouvaient des colonies actives dans la baie Mahone (BCAF, 2006).

Les perturbations d’origine humaine sur d’autres sites de reproduction de la Sterne de Dougall en Nouvelle-Écosse restent minimales. L’île Country est située à 5 km au large de la côte, n’est pas facile à accoster et est donc rarement visitée par des gens. Les îles Brothers sont plus faciles d’accès, mais un intendant local maintient une surveillance assidue. Une nouvelle source possible de perturbation a été remarquée dans la baie Pubnico Harbour : l’amerrissage et le décollage d’un hydravion plusieurs fois par semaine à environ 1 km des îles Brothers. Jusqu’à ce jour, aucun effet négatif de ces va-et-vient aériens n’a été rapporté, mais aucune donnée ne permet d’évaluer la réaction des individus (D’Eon, comm. pers., 2008).

Sur les îles de la Madeleine, les perturbations humaines pourraient constituer un facteur limitatif sur certains sites (Shaffer, comm. pers., 2008). Sur l’île Paquet, un chalet ainsi que le quai et la marina, tout près, attirent des gens dans le secteur et quelques visiteurs atterrissent sur l’île pour aller nager ou ramasser des fraises (Shaffer, comm. pers., 2008). L’île Chenal est située près d’un grand quai consacré à la pêche du homard, mais les activités qui s’y déroulent ne semblent pas perturber la colonie de sternes. Les ramasseurs de palourdes peuvent déranger un peu la colonie, mais la perturbation la plus sérieuse pourrait venir du dragage occasionnel d’un large couloir de navigation. Ce couloir s’étend partiellement à l’intérieur de la zone tampon d’habitat essentiel de 200 m de large qui ceinture l’île, mais aucun effet sur la colonie de Sternes de Dougall n’a encore été observé (Shaffer, comm. pers., 2008). Deuxième Ilet et les autres sites utilisés occasionnellement par les Sternes de Dougall sur les îles de la Madeleine sont tous faciles d’accès à pied puisque les eaux ne dépassent pas 1 m de profondeur dans leur périphérie. Le surf cerf-volant est une activité populaire dans de nombreuses lagunes, et ce sport est parfois pratiqué près des colonies de sternes. Les adeptes de l’activité qui choisissent de rester sur les îles abritant des colonies de sternes risquent de perturber l’espèce (Shaffer, comm. pers., 2008).

Développement industriel

Les activités industrielles dans la zone côtière s’intensifient dans les Maritimes et il peut être difficile de prévoir quel sera l’effet cumulatif de ces activités sur la Sterne de Dougall (Environnement Canada, 2006; Rock et al., 2007). La multiplication des sites d’aquaculture le long du littoral de la Nouvelle-Écosse en est un exemple. Dans la baie Country Harbour, six exploitations d’aquaculture (moules bleues [Mytilus edulis] et pétoncles géants [Placopecten magellanicus]) paraissent sur les cartes; dans la baie Pubnico Harbour, près des îles Brothers, quatre exploitations (moules bleues, truites arc-en-ciel [Oncorhynchus mykiss], pétoncles géants, huîtres [Crassostreavirginica], huîtres plates [Ostrea edulis], palourdes américaines [Mercenariamercenaria], pétoncles de baie [Argopecten irradians], morues et flétans de l’Atlantique [Hippoglossus hippoglossus]) sont également cartographiées (Aquaculture Site Mapping) (en anglais seulement), mais ne sont toutes pas actives.

L’intensification de l’aquaculture peut devenir une menace si elle entraîne une diminution du cheptel piscicole ou une altération des sites d’alimentation des sternes (Environnement Canada, 2006). Au Nouveau-Brunswick, les oiseaux de mer (notamment les Sternes pierregarins) se perchent sur les cages utilisées pour l’ostréiculture et contaminent les huîtres avec leur guano (Comeau et al., 2006). Aucun dispositif d’effarouchement des oiseaux n’a pour l’instant été installé sur les sites d’aquaculture, mais, si cela se fait, une telle mesure représentera une menace pour les colonies d’oiseaux de mer en reproduction situées à proximité. L’industrie de l’aquaculture envisage actuellement de modifier à bas coût le matériel de manière à empêcher efficacement les oiseaux de l’utiliser sans avoir à faire appel à des dispositifs d’effarouchement des oiseaux (Comeau et al., 2006).

Un pipeline pour le transport du gaz naturel a été installé en 1999 à 5 km de l’île Country dans le cadre du Projet énergétique extra-côtier de l’île de Sable, mais aucun effet néfaste n’a été constaté sur les sternes (CEF Consultants Ltd., 2000). Plusieurs nouveaux projets de développement devraient être mis en branle entre 2008 et 2010 dans la région de la baie Country Harbour, notamment :

Les projets risqueront de perturber l’alimentation de la Sterne de Dougall, de la Sterne arctique et de la Sterne pierregarin (perturbation dans l’habitat d’alimentation et des espèces proies et éviction des sites d’alimentation). Des incidents tels que des déversements accidentels d’hydrocarbures à partir des plates-formes ou des bateaux au terminal de réception du GNL à Goldboro, dont le risque croit avec l’intensification de la circulation maritime, auront également un effet négatif sur ces trois espèces de sternes. La construction d’un autre terminal de réception du GNL a été proposée près de Port Hawkesbury, en Nouvelle-Écosse. Un tel projet contribuerait à intensifier encore davantage la circulation des grands pétroliers sur les côtes nord-est de la Nouvelle-Écosse et à augmenter le risque d’effets cumulatifs sur la Sterne de Dougall et les espèces d’oiseaux de mer de la région. La marée noire survenue le 3 avril 2003 dans la baie Buzzard’s, au Massachusetts, à l’issue de laquelle des sternes (dont des centaines de Sternes de Dougall) ont dû être effarouchées pour les empêcher de se poser sur l’île Ram avant la fin du nettoyage et au moins trois Sternes de Dougall adultes ont été trouvées mortes (Buzzard’s Bay National Estuary Program, 2008), a incité les autorités à prendre des mesures rigoureuses dans le but de réduire au minimum les risques d’accident maritime à proximité des colonies reproductrices de Sternes de Dougall.

La société chargée de la construction du pipeline a indiqué qu’elle n’effectuera pas de travaux à proximité de l’île Country entre le 1er mai et le 20 juin et qu’elle évitera de survoler l’île, de débarquer sur l’île ou de s’en approcher à moins de 2 km sauf en cas d’urgence (Kopperson, 2006). De plus, les sociétés de raffinage et de traitement du GNL éviteront l’exercice d’activités dans l’habitat de reproduction essentiel de la Sterne de Dougall et élaboreront des plans d’intervention d’urgence en cas de déversement qui comporteront des protocoles particuliers visant à éviter l’exposition des oiseaux migrateurs (en particulier la Sterne de Dougall) aux substances déversées et de gérer les cas de contamination. L’habitat d’alimentation essentiel de la Sterne de Dougall n’ayant pas encore été désigné, l’incidence de ces projets de développement sur l’espèce est inconnue. Les trois sociétés ont loué les services de biologistes qui sont chargés d’étudier le mode d’alimentation des sternes dans la région de la baie Country Harbour durant la période de 2008 à 2009 afin de déterminer si ces projets ont une incidence quelconque sur les sternes. Le projet est également conçu de façon à satisfaire aux besoins de l’équipe de rétablissement chargée de désigner l’habitat d’alimentation essentiel de la Sterne de Dougall dans la région de la baie Country Harbour.

Des aérogénérateurs ont été installés à trois reprises à proximité de colonies de Sternes de Dougall au cours des cinq dernières années. Il s’agit du parc éolien de la pointe Pubnico, de la turbine de l’île de Sable et de la turbine de l’île Machias Seal (Gautreau, comm. pers., 2008). Le parc éolien de 17 turbines de la pointe Pubnico a démarré en 2005, et le programme de surveillance des oiseaux mis en œuvre n’a pour l’instant mis en évidence aucun effet négatif sur les sternes (Gautreau, comm. pers., 2008). Aucun renseignement n’est disponible concernant les deux autres sites. La turbine de l’île de Sable a néanmoins été placée juste à la périphérie d’une grande colonie de sternes et pourrait donc éventuellement toucher les Sternes de Dougall.

Conditions météorologiques

Les tempêtes violentes, telles que l’ouragan Bob, qui ont balayé la principale aire de repos de la Sterne de Dougall en août 1991, peuvent gêner le rétablissement de la population (Nisbet et Spendelow, 1999). Il semble que l’ouragan Bob soit responsable du déclin de la population de Sternes de Dougall des États-Unis entre 1991 et 1992 (Spendelow et al., 2002; Lebreton et al., 2003; figure 6). Sur l’île Falkner, la probabilité de survie des adultes est passée de 0,83 à 0,62 entre 1990 et 1991. Il a de plus été estimé que, en 1991, sur l’île Falkner, seulement 4 % des oisillons qui ont quitté leur nid avaient survécu jusqu’à la reproduction (soit le quart de l’effectif attendu; Spendelow et al., 2002). Il est intéressant de noter que, au cours des deux années qui ont suivi l’ouragan Bob, la probabilité de survie des jeunes et des adultes a dépassé les niveaux observés avant l’ouragan (Spendelow et al., 2002).

Au Canada, il se peut que les sites tels que ceux utilisés par des sternes dans la baie Mahone, qui sont déjà largement perturbés par des activités humaines, soient plus facilement abandonnés après le passage d’un événement météorologique violent. En 2004, par exemple, un petit nombre de sternes ont tenté de nicher sur l’île Quaker grâce aux activités de rétablissement menées par le BCAF, mais les sternes ont abandonné le site après le passage d’un orage qui a provoqué l’inondation des nids en juin (BCAF, 2004).

Facteurs biologiques limitatifs

La Sterne de Dougall adulte a un faible taux de survie annuel comparé aux autres oiseaux de mer (moyenne : 0,835; Spendelow et al., 2008), ne produit qu’une seule couvée par année et ne se reproduit généralement pas avant l’âge de trois ans (Spendelow et al., 2002). Le taux de survie jusqu’à maturité sexuelle (3 ans) est relativement faible : 32 % en moyenne (Lebreton et al., 2003). Certaines données montrent que le taux de survie des oisillons qui ont quitté leur nid et le recrutement des jeunes Sternes de Dougall diminuent depuis 1999 dans la baie Buzzard’s (au Massachusetts, mais il est nécessaire d’effectuer une analyse rigoureuse à ce sujet (Spendelow et al., 2008). L’âge médian des adultes reproducteurs est de 7 ans, et celui des individus effectuant leur première reproduction est de 3 ou 4 ans. La durée moyenne de la phase de maturité sexuelle de la Sterne de Dougall (nombre d’années au cours desquelles l’individu est capable de se reproduire) ne serait donc que de 3 à 4 années, ce qui est relativement bref pour un oiseau de mer (Nisbet, comm. pers., 2008). Les oisillons qui naissent en premier (oisillons A) survivent habituellement jusqu’au départ du nid en l’absence de prédation, mais la survie des oisillons qui naissent en second (oisillons B) est plus variable et peut être, certaines années, limitée par la quantité de nourriture disponible (Nisbet et Spendelow, 1999).

Le caractère particulier de l’habitat d’alimentation de la Sterne de Dougall pourrait en partie expliquer la raison pour laquelle cette espèce est à la fois moins abondante et moins répandue que la Sterne pierregarin (Safina, 1990; Nisbet et Spendelow, 1999). La Sterne de Dougall parcourt de longues distances (jusqu’à 30 km) pour se rendre sur son site d’alimentation de prédilection (Heinemann, 1992). Aux États-Unis, un site d’alimentation proche de l’île Bird, dans le Massachusetts, est fréquenté à lui seul par 20 à 25 % de la population de Sternes de Dougall depuis 1970 (Heinemann, 1992). De plus, la Sterne de Dougall ne se nourrissant que d’une ou deux espèces de poisson, elle est vulnérable à toute perturbation environnementale qui touche ces poissons (Safina et al., 1988, 1990; Rock et al., 2007). Il est donc extrêmement important de faire en sorte que l’habitat d’alimentation essentiel soit désigné et protégé dans les grands sites où se trouvent des colonies canadiennes.

Rapport des sexes asymétrique

Un nombre insuffisant de mâles peut limiter la productivité des Sternes de Dougall dans certaines colonies du nord-est de l’Amérique du Nord (Nisbet et Hatch, 1999). Le rapport des sexes des individus reproducteurs sur l’île Bird, au Massachusetts, est de 127 femelles pour 100 mâles. Des femelles matures, 25 % ne trouvent pas de partenaire mâle et forment des couples entre elles pour produire des couvées supranormales contenant 3 à 4 œufs. Ces femelles sont fertilisées par des mâles extérieurs. Les couples formés de 2 femelles produisent 75 % moins d’oisillons prêts à l’envol par femelle que les couples formés d’une femelle et d’un mâle. La productivité moyenne de la colonie sur l’île Bird est par conséquent réduite d’au moins 20 % par rapport à celle présumée si toutes les femelles trouvaient un partenaire mâle (Nisbet et Hatch, 1999). Une telle asymétrie du rapport des sexes a été observée lors de la période d’éclosion sur l’île Bird durant une saison de reproduction (Szczys et al., 2001), mais n’a jamais été constatée sur l’île Falkner au cours d’une période couvrant de cinq saisons de reproduction (Szczys et al., 2005b). Jusqu’à maintenant, aucune étude n’a permis de trancher entre la possibilité d’un rapport des sexes penchant légèrement en faveur des femelles lors de l’éclosion et un rapport des sexes symétrique accompagné de déviations sporadiques dépendant du site et de l’année (Szczys et al., 2005b). Il semble que le rapport des sexes asymétrique au moment de la reproduction est dû au moins en partie à une variation du taux de survie des adultes en fonction du sexe (Nichols et al., 2004), mais la cause de cette variation est inconnue.

Mortalité hivernale

Le taux de survie moyen des Sternes de Dougall adultes (0,85) est faible comparé à celui des autres espèces d’oiseaux marins appartenant à l’ordre des Procellariiformes, des Pelecaniformes et des Charadriiformes (tableau 3 dans Spendelow et Nichols, 1989). Les Sternes de Dougall meurent probablement durant la migration ou sur leurs sites d’hivernage, car il est rare d’en trouver une morte sur un site de reproduction (Spendelow et Nichols, 1989; Spendelow et al., 1995). En Guyana, les Sternes de Dougall ont fait l’objet d’un piégeage intense entre 1968 et 1981 pour la vente sur les marchés locaux, mais une telle pratique aurait cessé depuis (Nisbet, 1984). Des renseignements supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les causes de la mortalité hivernale (Spendelow et al.,1995).

Importance de l’espèce

Le Canada représente la frange septentrionale de l’aire de répartition de la Sterne de Dougall en Amérique du Nord. Même si les effectifs sont faibles et qu’ils l’ont probablement toujours été, l’espèce reste une composante importante de la biodiversité aviaire et marine du Canada. Récemment, la Sterne de Dougall est devenue l’emblème des campagnes de conservation axées sur le littoral et elle figure sur le logo de plusieurs organismes de conservation, notamment Bird Life International, l’Association of Field Ornithologists, le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique et la Bluenose Coastal Action Foundation (Environnement Canada, 2006).

Protection actuelle ou autres désignations de statut

La Sterne de Dougall est aujourd’hui désignée comme étant « en voie de disparition »au Canada (COSEPAC, 1999) et elle est protégée en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Il est interdit de chasser cette espèce qui est donc également protégée en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Au Canada, la Sterne de Dougall est considérée comme une espèce en péril (CCCEP, 2006).Aux États-Unis, la population de Sternes de Dougall du nord-est est considérée en voie de disparition et est protégée en vertu de l’Endangered Species Act (1973), tandis que la population des Caraïbes est classée menacée (Fish and Wildlife Service des États-Unis, 1987). Depuis 2000, la Sterne de Dougall est aussi classée en voie de disparition en vertu de l’Endangered Species Act de la Nouvelle-Écosse (1998, ch. 11, art. 1.). Au Québec, la Sterne de Dougall est actuellement considérée susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec (ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, 2008). Le statut mondial attribué par NatureServe à la Sterne de Dougall est G4 (apparemment non en péril), et son statut provincial diffère selon la province : Nouveau-Brunswick, S1B (extrêmement rare : peut être particulièrement sensible aux disparitions locales, avec au plus 5 occurrences ou un très faible effectif); Nouvelle-Écosse, S1B; Québec, S1. La classification par État est disponible sur le site Web de NatureServe (en anglais seulement). À l’échelle mondiale, le World Conservation Monitoring Centre du United Nations Environment Programme (Programme des Nations Unies pour l'environnement) estime que la Sterne de Dougall ne devrait faire l’objet que d’une préoccupation mineure.

Résumé technique

Sterna dougallii

Sterne de Dougall – Roseate Tern

Répartition au Canada :
Québec, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse

Données démographiques

Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population)
7 à 8 ans
Pourcentage observé de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des dix prochaines années ou des trois dernières générations
Stable
Pourcentage prévu ou soupçonné de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des dix prochaines années ou des trois dernières générations
Inconnu
Pourcentage observé, estimé, inféré ou soupçonné de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours de toute période de cinq ou dix ans ou de deux ou trois générations, couvrant une période antérieure et ultérieure
Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont comprises?
Sans objet
Est-ce que les causes du déclin ont cessé?
Sans objet
Tendance du nombre de populations
Sans objet
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Sans objet

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
Calculée à partir de l’aire du polygone qui joint quatre colonies (une colonie sur les îles Brothers, une sur l’île de Sable et deux colonies sur les îles de la Madeleine) et qui comprend trois autres colonies (îles Country, Duck et Pearl) occupées en 2007
98 707 km²
Tendance observée de la zone d’occurrence
Diminution à partir du maximum de 145 035 km² atteint au cours des trois dernières générations durant la période de 1982 à 1985
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Aucune variation extrême, mais des fluctuations ont été observées au cours des trois dernières générations : le maximum (susmentionné) diffère de la zone d’occurrence actuelle de 46 328 km², soit 32 %. La non-utilisation de l’île Machias Seal est cependant la principale cause de cette diminution.
Indice de la zone d’occupation (IZO)
Le calcul de la zone d’occupation est fondé sur la taille des colonies reproductrices.
Zone d’occupation biologique inférieure à 25 km²

IZO entre 20 et 100 km²
Tendance observée de la zone d’occupation
En déclin depuis la période de 1982 à 1985 (couvrant 3 générations), passant de 12 sites alors occupés à 7 sites occupés en 2007
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation?
Non
La population totale est-elle très fragmentée?
Non
Nombre d’emplacements actuels
7
Tendance du nombre d’emplacements
En déclin, passant de 12 colonies durant la période de 1982 à 1985 à 7 colonies en 2007 (mais augmentation à 14 colonies entre ces deux dates)
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements?
Non
Tendance de l’aire et/ou de la qualité de l’habitat
Relativement stable, en autant que le contrôle des goélands se pousuit sur deux sites de reproduction importants

Nombre d’individus matures dans chaque population

Population
Nombre d’individus matures
Total
200
Nombre de populations (emplacements)
1 population (7 colonies en 2007)

Analyse quantitative

Non effectuée

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Prédation et éviction par les goélands (lorsque ces espèces ne font pas l’objet d’un contrôle), prédation par le vison et le Grand-duc d'Amérique, érosion d’au moins une île comportant un site de reproduction, perturbations humaines et développement industriel. La population est également soumise à des événements stochastiques (p. ex.ouragans).

Immigration de source externe

Statut ou situation des populations de l’extérieur?
États-Unis : En voie de disparition
Une immigration a-t-elle été constatée ou est elle possible?
Oui, mais à petite échelle
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Oui
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle?
Probable, mais limitée en raison de la petite taille de la population du nord-est, qui est en voie de disparition

Statut existant

COSEPAC:
En voie de disparition (1999, 2009)
Sources de renseignements supplémentaires :
aucune

Statut et justification de la désignation

Statut :
En voie de disparition
Code alphanumérique :
D1

Justification de la désignation :
Au Canada, cette espèce coloniale fait partie de la population du nord-est qui se reproduit sur de petites îles au large de la côte de l’Atlantique, des îles de la Madeleine dans le golfe du Saint-Laurent, vers le sud jusqu’à Long Island, New York. Elle hiverne en Amérique du Sud, de la Colombie jusqu’à l’est du Brésil. La dernière estimation de la population (2007) au Canada s’établissait à 200 individus matures occupant 7 localités (approximativement 98 % dans seulement 2 localités). Le nombre d’individus matures est demeuré passablement stable au cours de la dernière décennie malgré les activités de rétablissement. Une immigration des États-Unis est peu probable, car l’espèce est en voie de disparition en Nouvelle-Angleterre, et la population y est également petite (quelque 7 600 individus matures en 2007). La prédation des oeufs, des jeunes et des adultes, le faible taux de survie des adultes et des événements stochastiques (p. ex. ouragans) constituent les principaux facteurs limitatifs de la population.

Applicabilité des critères

Critère A (Déclin du nombre total d’individus matures) :
Sans objet

Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Correspond au critère de la catégorie « menacée », B2ab (i,ii,iii,iv), car la zone d’occupation est inférieure à 2000 km², l’espèce se reproduit à moins de 10 emplacements, des diminutions ont été constatées en ce qui concerne la zone d’occurrence, la zone d’occupation, la qualité de l’habitat et le nombre d’emplacements.

Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
Sans objet

Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », D1 (nombre d’individus matures inférieur à 250)

Critère E (Analyse quantitative) :
Non effectuée

Remerciements et experts contactés

La rédactrice du présent rapport remercie Andrew Boyne, Bradley Toms, Ted D’Eon, Colin MacKinnon, Pamela Mills, Mark Elderkin, Jeff Spendelow, Ian Nisbet, Clarence Stevens, Carolyn Mostello, Rachel Gautreau, Marty Leonard, Andrew Horn, Kathryn Dillon, Stefen Gerriets, Wendy Rodenhizer, Kate Devlin, François Shaffer, Norman Ratcliffe, Jean Sealy, Andrew Hebda, Andrew Kennedy et Sue Abbott qui ont gracieusement fourni des renseignements, des articles et des données inédites. Elle remercie en particulier Jeff Spendelow qui a patiemment expliqué les résultats des analyses portant sur la métapopulation des États-Unis et Bradley Toms qui a gracieusement répondu à de multiples demandes d’éclaircissement et qui a fourni des renseignements supplémentaires sur la Sterne de Dougall en Nouvelle-Écosse. Matt Mahoney a créé la carte (figure 2). Elle remercie en outre Diane Pierce qui a autorisé l’utilisation de l’illustration de la Sterne de Dougall, qui parait sur la page couverture du présent rapport. Alain Filion et Jenny Wu, du Secrétariat du COSEPAC, ont calculé les limites de la zone d’occurrence et de la zone d’occupation. Kate Bredin a contribué à l’organisation des références et au résumé des données génétiques; elle a également révisé une des premières versions provisoires du présent rapport. La rédaction de ce document a bénéficié des commentaires offerts par Theresa Aniskowicz, Daniel Banville, Mark Brigham, Jean-François Rail, Claudel Pelletier et Maureen Toner. Environnement Canada a financé la rédaction.

Experts contactés

Archibald, Doug. Biologiste régional, Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse, Truro (Nouvelle-Écosse).

Boyne, Andrew. Chef intérimaire, unité de rétablissement des espèces en péril, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Dartmouth (Nouvelle-Écosse).

D’Eon, Ted. Intendant et membre de l’équipe de rétablissement de la Sterne de Dougall, Pubnico (Nouvelle-Écosse).

Devlin, Kate. Adjunct Science Faculty, Greenfield Community College, Greenfield (Massachusetts), États-Unis.

Diamond, Anthony. Senior Chair, Atlantic Cooperative Wildlife Ecology Research Network, University of New Brunswick, Fredericton (Nouveau-Brunswick).

Dillon, Kathryn. Biologiste consultante, Halifax (Nouveau Écosse).

Elderkin, Mark. Biologiste, espèces en péril, Wildlife Division, Wildlife Resources, Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse, Kentville (Nouvelle-Écosse).

Filion, Alain. Agent de projets scientifiques et SIG, évaluation des espèces (Secrétariat du COSEPAC), Division de la conservation et de la gestion des populations, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Ottawa (Ontario).

Gautreau, Rachel. Biologiste, évaluations environnementales, Environnement Canada, Sackville (Nouveau-Brunswick).

Gerriets, Stefen. Gestionnaire de données, Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, Sackville (Nouveau-Brunswick).

Goulet, Gloria. Coordinatrice, connaissances traditionnelles autochtones, Secrétariat du COSEPAC, Environnement Canada, Ottawa (Ontario).

Hall, Scott. Coordinnateur en recherche, National Audubon Society, Seabird Restoration Program, Belfast (Maine), États-Unis.

Horn, Andrew. Assistant en recherche, Department of Biology, Dalhousie University, Halifax (Nouvelle-Écosse).

Kennedy, Andrew. Biologiste, programme sur l’habitat, Service canadien de la faune, Sackville (Nouveau-Brunswick).

Leonard, Marty. Professeur, Department of Biology, Dalhousie University, Halifax (Nouvelle-Écosse).

MacKinnon, Colin. Biologiste, habitat, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Sackville (Nouveau-Brunswick).

Mills, Pamela. Technicienne, Wildlife Division, Wildlife Resources, Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse, Kentville (Nouvelle-Écosse).

Mostello, Carolyn. Biologiste, espèces sauvages, Natural Heritage & Endangered Species Program, Division of Fisheries & Wildlife du Massachusetts, Westborough (Massachusetts), États-Unis.

Nisbet, Ian. Scientifique consultant, North Falmouth (Massachusetts), États-Unis.

Ratcliffe, Norman. Biologiste chercheur principal, Conservation Science Department, Royal Society for the Protection of Birds, Aberdeen(Écosse).

Rodenhizer, Wendy. Coordonnatrice de projets, Bluenose Coastal Action Foundation, Mahone Bay (Nouvelle-Écosse).

Shaffer, François. Biologiste, espèces en péril, Service canadien de la faune, Québec (Québec).

Spendelow, Jeff. Biologiste chercheur, espèces sauvages, USGSPatuxent Wildlife Research Center, Laurel (Maryland), États-Unis.

Stevens, Clarence. Naturaliste local et membre de la Nova Scotia Bird Society, Halifax (Nouvelle-Écosse).

Toms, Bradley. Technicien, espèces en péril, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Dartmouth (Nouvelle-Écosse).

Sources d’information

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Toms, B.E, A.G. Horn, A.W. Boyne et J. McKnight. 2006. Report on the 2006 census of terns on Sable Island, rapport inédit présenté à l’organisation Sable Island Preservation Trust, 8 p.

Toms, B.E., A.W. Boyne et J. McKnight. 2008. Country Island tern restoration project annual report 2006 - Year 10, version provisoire, Service canadien de la faune, Environnement Canada, iii+39 pp.

Trull, P.J., S. Hecker, M.J. Watson et I.C.T. Nesbit. 1999. Staging of Roseate Terns Sterna dougallii in the post-breeding period around Cape Cod, Massachusetts, USA, Atlantic Seabirds 1: 145-158.

Whittam, R.M. 1997. The effects of predation on the breeding biology and behaviour of Roseate, Arctic and Common Terns nesting on Country Island, Nova Scotia, mémoire de maîtrise ès sciences inédit, Dalhousie University, Halifax (Nouvelle–Écosse), xi+102 pp.

Whittam, R.M. 1998. Interbreeding of Roseate and Arctic Terns, Wilson Bulletin 110: 65-70.

Whittam, R.M. 1999. Rapport de situation du COSEPACsur la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) au Canada – Mise à jour, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi+32 p.

Whittam, R.M., et M.L. Leonard. 1999. Predation and breeding success in Roseate Terns (Sterna dougallii), Canadian Journal of Zoology 77: 851-856.

Zingo, J.M., C.A. Church et J.A. Spendelow. 1994. Two hybrid Common X Roseate Terns fledge at Falkner Island, Connecticut, in 1993, Connecticut Warbler 14: 50-55.

Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

Becky Whittam a obtenu son baccalauréat ès sciences avec spécialisation en biologie à l’Université Queen et a fait sa maîtrise ès sciences avec spécialisation en biologie à l’Université Dalhousie, où elle a rédigé sa thèse de maîtrise sur les effets de la prédation sur la Sterne de Dougall, la Sterne arctique et la Sterne pierregarin sur l’île Country, en Nouvelle-Écosse. Mme Whittam collabore au programme Études d’Oiseaux Canada depuis 1998. Elle a d’abord été coordonnatrice bénévole de projets à Port Rowan, en Ontario, et elle assume aujourd’hui les fonctions de gestionnaire de programmes pour le Canada atlantique à Sackville, au Nouveau-Brunswick. Elle possède une solide expérience de l’étude des espèces en péril au Canada, notamment la Paruline à capuchon et l’Effraie de clochers, en Ontario, ainsi que la Sterne de Dougall et la Grive de Bicknell, dans le Canada atlantique.

Collections examinées

Aucune collection physique n’a été examinée. Les bases de données suivantes ont été examinées au besoin :

Annexe 1 : Numéro et nom du site et nombre de couples de Sternes de Dougall présents par année de 1982 à 2007

P = Sterne de Dougall présente, mais nombre de couples inconnu (et reproduction douteuse). P, NR = présente, mais confirmée comme étant non reproductrice. Les cellules vides correspondent aux années pour lesquelles aucun relevé n’a été effectué sur les sites en question.

Québec
# Nom du site 1982

1985
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 1900 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Réf.C
1 Pointe de l’Est               0 0 0         0     0 0 0 1 1 1
2 Île du Chenal   1   1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 1
3 Deuxième Îlet         0       1 1 0 1 1 1 1 1 1 0 0 1 0 0 1
4 Île Paquet     3 1 1-2 1 1 2-3 0 1 1-2 1-2 1 1 1-2 1 0 1 0 0 0 0 1
5 Îlot du Nord-Ouest (Havre aux Basques) 1       0     0 0 0   0     0   0 0 0 0 0 0 1
6 Île de Travers                   0               0 1 0 0 0 1

 

Novueau-Brunswick
# Nom du site 1982

1985
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 1900 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Réf.C
7 Île Machias Seal 1   1       0 7 1 2 2 2-3   P, NR P, NR 1 1 P, NR P 0 P, NR 0 2-10

 

Nouvelle-Écosse
# Nom du site 1982

1985
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 1900 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Réf.C
8 Île Peter 1   1             1 0 0   2       0       0 2-3, 10, 11
9 Île Holmes           1   1 0 0 0 0 0 0       0   0   0 13-19, 12
10 Île TusketA 6                 0   0           0 0 0   0 2, 11, 18, 19
11 Île Mud 2         0                 0         0     2, 11, 12, 13, 19, 20
12 Îles Brothers 55-60         20 23 30 34 33 48 54 59 61 86 70 90 86 76 68 67 68 21
13 Île Chesa-peake                   0 2 0 0 0 0     0       0 11, 12, 17, 18, 20, 22,
14 Île Salmon 0                 0       16       0       0 11, 12
15 Île McNutt’s 0                 0       1-2       0       0 11, 12
16 Île Hughes 0                 0       5 - 10       0       0 11, 12
17 Île West-
haver
8                 0       P       0 0 0 0 0 11, 12, 23, 24
18 Île Mash 0                 0       10-20       0 0   0 0 11, 12, 24
19 Île Grassy 0             20 20 30   12   0       0     0 0 3, 11, 12, 24
20 Île Pearl         0   P         0 0 P P P         0 P 25, 26, 24, 27
21 Île Wedge 6                 0       5-10       0       0 11, 12
22 Île Neil’s                   0       3-6       0       0 12
23 Pointe Mac-
donald
0                 0       3-6       0       0 11, 12
24 Île Sambro 3                 0       0       0       0 11, 12
25 Plage Fisher-
man’s Beach
P                 0       0       0       0 11, 12
26 Île Duck                                           1 12
27 Île Beaver   P               0       0       0       0 12, 28
28 Île Lobster 0                 0       0       1       0 11, 12
29 Île Western Bird   P                   P                     12
30 Île Thrum-
cap
P                 0       0       0         11, 12
31 Baie Fisher-
man’s Harbour
                  0   5   0       0       0 29, 12
32 Île Country 0 25               30 45 1 3 16 53 1 41 43 40 41 29 25 3, 30
33 Baie Charlos, île sans nom                       4                     29
34 Pointe Berry   1                                         28
35 Baie Cole Harbour   1                                         28
36 Barre de sable à l’est de l’île Cook’s (au large de Port Felix)   P                                         28
37 Île Dort’s                         P                   12
38 Île Hog   P                                         28
39 Station princi-
pale de l’île de Sable
                                            31
40 Île de Sable – Lac Wallace                                             28
41 Île de Sable – colonie sans nom                                             28
42 Île de Sable – Plaines Green                                             28
43 Phare est de l’île de Sable                                             32
  Île de Sable (Général)B 10-20       1     4 3 2 1       2 1 0       2 4 12, 28 31, 32

A Il y a de nombreuses îles dans la région des îles Tusket et il n’est pas indiqué sur lesquelles les Sternes de Dougall ont été observées entre 1982 de 1985. Kirkham et Nettleship font référence à C. Allen, un observateur d’oiseaux respecté (aujourd’hui décédé), concernant 6 couples présents sur les îles Tusket en 1983, mais ils ne précisent pas sur quelles îles. Ils citent également Nova Scotia Birds, 1984 (Vol. 26, no 1), au sujet de 15 à 20 couples sur les îles Twin et les îles Tusket, mais, après vérification dans le document original, il s’agirait plutôt des îles Brothers seulement (également nommées îles Twin). Après 1983, toutes les mentions de « 0 » Sterne de Dougall de la ligne concernent l’île Little Half Bald Tusket et ont été signalées par Ted D’Eon. Pour le calcul de la superficie de la zone d’occupation en 1982, il a été supposé que le site de reproduction de la Sterne de Dougall se trouvait sur l’île Outer Bald compte tenu des données de la Bird Society qui indiquent que des Sternes de Dougall étaient présentes sur ce site avant les années 1980.
B Les relevés montrent qu’au moins 5 emplacements sur l’île de Sable sont fréquentés par des Sternes de Dougall depuis 1982 (sites 39 à 43). Cependant, les précisions sont incomplètes au sujet des années au cours desquelles les sites ont été utilisés, et, par conséquent, les données sur le nombre d’individus vus chaque année sont groupées dans la catégorie « Île de Sable (général) ».
C Références pour l’annexe :

1- Kirkham et Nettleship, 1985
12- Boyne, données inédites
23- BCAF, 2005
2- Whittam, 1999
13- D’Eon, 1991
24- BCAF, 2006
3- Bernard et al., 1999
14- Boates et al., 1993
25- Mills, comm. pers., 2008
4- Bernard et al., 2000
15- D’Eon, 1994
26- Kress et Duley, 1992
5- Devlin et Diamond, 2001
16- D’Eon, 1995
27- Rodenhizer, comm. pers., 2008
6- Devlin et al., 2003
17- D’Eon, 1996
28- Erskine, 1992
7- Charette et al., 2004
18- D’Eon, 1997
29- Whittam, 1997
8- Bond et al., 2006
19- D’Eon, 2005
30- Toms et al., 2008
9- Bond et al., 2007
20- D’Eon, 2000
31- Dillon, comm. pers., 2008
10- Leonard et al. 2004
21- D’Eon, 2007
32- Toms et al., 2006
11- Shaffer, données inédites
22- D’Eon, 1998
33- Stevens, comm. pers., 2008

 

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